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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 05:50

Une rétrospective !
Liste des articles publiés sur le blog.

 

Un sommaire toujours aussi copieux et éclectique.

Table des matières du second semestre 2018.

Classement par ordre alphabétique des auteurs et de leurs textes traités du 1er juillet 2018 jusqu'au 31 décembre 2018.

Vous y trouverez de l'inédit, des rééditions et des perles rares.

Pour lire une chronique cliquez sur la ligne afférente.

Bon voyage littéraire et bonnes lectures.

 

A

 

AGRECH David : 2000 kilomètres avec une balle dans le cœur.

AKKOUCHE Mouloud : Cercueil express.

AMELIN Michel : La colère du Puma Inca.

AMELIN Michel : Dans les jardins du casino.

AMELIN Michel : Personne ne m’aime, j’aime personne.

ANDERSON Poul : Trois cœurs, trois lions.

ANDREVON : Jean-Pierre : Le parking mystérieux.

ANGLEDROIT Cicéron : Tiens bon l’pinceau, y a des coulures.

ANQUETIL Pascal : Portraits légendaires du jazz.

ARNAUD Georges-Jean : Les moulins à nuages.

ARNAUD Georges-Jean : Les oranges de la mer.

ARNAUD Georges-Jean : Les compagnons d’éternité.

ARNAUD Georges-Jean : La forêt des hommes volants.

AUBENQUE Alexis : 7 jours à River Falls.

AUBENQUE Alexis : Des larmes sur River Falls.

 

 

B

 

BARONIAN Jean-Baptiste : La vie continue.

BAUDU Aline : Les égarés.

BAUDU Aline : Sous la carapace.

BAYARD Louis : L’héritage Dickens.

BEHEMOTH : Voyage au bout du jour.

BELLY Steven : Le réveil du Kilauea.

BERNA Paul : Le carrefour de la Pie.

BIZIEN Jean-Luc & DAVID Bruno : Le paquebot aux 100 suspects.

BLISH James : La dernière créature.

BOLOGNE Jean-Claude : Sherlock Holmes et le secret des lettres.

BONZON Paul-Jacques : Les 6 compagnons au village englouti.

BOSQUET Amélie : Légendes de Normandie.

BOUQUIN Jérémy : Max.

BRANDRETH Gyles : Oscar Wilde et le cadavre souriant.

BRULHET Pierre : Le manoir aux esprits.

BRUSS B.R. : L’œil était dans la tombe.

 

 

C

 

CARIO Daniel : Rappelle-toi, Eve.

CARIO Daniel : Les bâtards du diable.

CAROFF André : Miss Atomos.

CAROFF André : Miss Atomos contre KKK

CAROFF André : Mme Atomos prolonge la vie.

CARROLL Jonathan : Le baiser aux abeilles.

CARROLL Jonathan : Le pays du Fou rire.

CHEREAU Fred : Rap Killer.

COLLECTIF : Civilisations.

COLLECTIF : Dessine-moi…

COLLECTIF : Et d’Avalon à Camelot.

COLLECTIF : 13 à table.

CONRAD Daniel présente Douces ou cruelles.

CRIFO Thierry : Pigalle et la fourmi.

CUNNINGHAM Elaine : L’étreinte de l’araignée.

 

 

D

 

DAENINCKX Didier : Non lieux.

DARVEL Robert : Femmes d’argile et d’osier.

DELFINO Jean-Paul : La Faction.

DEMETZ Jean-Marc : Désoxy.

DEMOUZON Alain : La petite sauteuse.

DESAUBRY Jeanne : Chroniques d’Elles.

DOURIAUX Hugues : Vermine.

DUMAS Alexandre : Le sphinx rouge suivi de La colombe.

 

 

E

 

ERNAUX Annie : La honte.

EXBRAYAT Williams : Ma vie sera pire que la tienne.

 

 

F

 

FAILLER Jean : ça ne s’est pas passé comme ça.

FAILLER Jean : Les diamants de l’Archiduc.

FLEISCHMAN  Sid : Jack chercheur d’or.

FOSSEY Didier : Artifices.

FOUASSIER Eric : Parano.

FRANQUIN & GREG : QRN Sur Bretzelburg.

FREGNI René : On ne s’endort jamais seul.

FRENCH Paul : La bataille des astres.

 

 

G

 

GAILLARD Elie-Marcel : Ponson du Terrail, une biographie.

GALLART Rémy et SAINT-MARTIN Francis : Bob Morane, profession aventurier.

GAUTIER Théophile : Bellissime.

GAY Olivier : La main de l’Empereur 1

GEORGET Philippe : Méfaits .d’hiver.

GEORGET Philippe : Amère Méditerranée.

GILLOIS André : 125 rue Montmartre.

GOUGH Laurence : Ligne dure.

GRANCHER Marcel E. : Aux 6 f…

GRANGIER Stéphane : Fioul.

GUDULE : La bibliothécaire.

 

 

H

 

HAURET Philippe : Je suis un guépard.

HERAULT P.-J. : Régression.

HERIAT Philippe : L’Araignée du matin.

HITCHCOCK Alfred : L’ombre qui éclairait tout.

HITCHCOCK Alfred : Le crâne qui crânait.

HONAKER Michel : Evil game.

HONAKER Michel : Troll.

HONAKER Michel : Estéban du désert rouge.

 

 

I

 

IVOI d’ et CHABRILLAT Henri : Les 5 sous de Lavarède.

IZNER Claude : Le talisman de la Villette.

 

 

J

 

JACQ Christian : L’énigme du pendu.

JACQ Christian : Le démon de Kensington.

JAOUEN Hervé : L’amour dans les sixties.

JAMES P.-D. : Une folie meurtrière.

JONQUET Thierry : La bombe humaine.

 

 

K

 

KAROL Alix : En tout bien toute horreur & Assassin pour tout le monde.

KERN Louisa : Lola.

KIRCHACKER Stéphane : Dur à avaler et Dayuse.

 

 

L

 

LAKE Deryn : L’apothicaire et le banquet empoisonné.

LEBLANC Maurice : La frontière.

LELONZ Isidore : Soirée moules.

LIMAT Maurice : Ici, le bourreau.

LIMAT Maurice : Amazone de la mort.

 

 

M

 

MAC ORLAN Pierre : Le tueur numéro 2.

MARHIC Renaud : Korrigans et Grosse Galette.

MESTRON Hervé : Gazon paillasson.

MONTAGU-WILLIAMS : African Queens

MOURET Stéphane : Tanagra.

MOURGUE Muriel : Mary Magee a disparu.

MURELLI Jean : Les noirs paradis.

 

 

N

 

NEDELEC Jérôme : Le trésor des hommes du Nord.

NOZIERE Jean-Paul : La maison des pendus.

 

 

O

 

OBIONE Max : Les vieilles décences.

ONDET Olivier : Le vol du siècle.

 

 

P

 

PAGEL Michel : Cinéterre

PALACH Jean-Marie : Le trésor des Guaranis.

PALACH Jean-Marie : L’amour entre deux pizzas.

PARIS Alain : Les fils du Miroir fumant.

PEKO Dominique : La planète des Norchats.

PENGER Serge : Les Fleurs fanées.

PERRY Anne : Le mystère de Callander Square.

PETILLON : Folle ambiance.

PETROSKY Stanislas : Requiem pour un fou

PEVEL Pierre : Les enchantements d’Ambremer.

PEYRE Joseph : Cheval piaffant.

POLLET Véronique : Blind date.

POLLET Véronique : For your eyes only.

POLLET Véronique : Sweet memories.

PONSON Du TERRAIL Alexis : La femme immortelle.

POWERS Tim : Sur des mers plus ignorées…

 

 

Q

 

QUINT Michel : Les belles de Grenelle.

 

 

R

 

RENDELL Ruth : Douces morts violentes.

REOUVEN René : L’assassin maladroit.

ROBILLARD Jean-Marie : La route des matelots.

ROLLIN Jean : Les deux orphelines vampires.

ROSNY J.H. Aîné : Helgvor du Fleuve bleu.

ROSNY Aîné : Souvenirs et Portraits.

 

 

S

 

SADAUNE Roland : Fatal plongeon.

SADAUNE Roland : Rebonds

SELLY Giova : Gaufres, manèges et pommes d’amour.

SERY Macha & MOREAU Alain : Blanche Maupas, la veuve de tous les fusillés.

SEYFRIED Alain : Lame sœur.

SOULA Denis : Deux femmes.

STAR André : La chambre ardente.

STEINBECK John : La grande vallée.

SUE Eugène : Kernok le pirate.

 

 

T

 

TARVEL Brice : Pierre-Fendre.

TARVEL Brice : Une camionnette qui servait de volière.

TEY Joséphine : Retour au bercail.

THIRION Jan : John et Yoko sont dans un hosto.

THIRION Jan : A fond les manettes.

TOURNILLON Nathalie : Légendes et récits de Paris.

TWAIN Mark : Plus fort que Sherlock Holmes.

 

 

V

 

VALOIS Célestin : Faites sauter le pharaon.

VERNE Jules : Le testament d’un excentrique.

VERNES Henri & FORTON Gérald : La piste de l’ivoire.

VERNES Henri : Les spectres d’Atlantis.

VERY Pierre : M. Marcel des pompes funèbres.

VILLARD Marc : Sur la route avec Jackson.

 

 

W

 

WELLS Herbert-George : L’histoire de M. Polly.

WILHELM Marie : Aller simple Paris-Corrèze.

 

 

Divers

 

Les trésors du Journal de Mickey. Anniversaire 90 ans.

Revue Rocambole N°82 : Les publications Ferenczi.

Revue Rocambole N°85 : Mickey, une publication populaire.

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1 janvier 2019 2 01 /01 /janvier /2019 05:58

Une année se termine, une autre commence.

C’est inexorable !

VŒUX 2019

Comme les bonnes résolutions que l’on prend tous, ou presque, à la même époque tous les ans. Et les jours défilent comme les pages d’un livre qu’on lit avec avidité.

 

Cette année, j’ai décidé de prendre ma retraite de chroniqueur (n’applaudissez pas trop vite !) de nouveautés, et de me consacrer à tous les romans populaires que je possède et n’ai pas encore eu le temps de lire depuis plus de soixante ans.

Il y a de la place pour tout le monde, mais il me semble que les blogs consacrés aux nouveautés font florès alors que l’on écrit peu sur tout ce qui a été publié depuis des décennies. Souvent les auteurs sont oubliés, perdus dans la jungle des étagères. Ce qui est fort dommage car des romanciers de talent mériteraient souvent qu’un œil, voire les deux, relisent leurs écrits. Nostalgie quand tu nous tiens !

Une façon comme une autre également pour ne pas vieillir. Retrouver les livres de son enfance, de son adolescence, de sa maturité, ce n’est point régresser, mais entretenir la mémoire littéraire. Et, avouons-le, c’est également se faire plaisir.

Alors quelques nouveautés quand même de temps à autre, mais point trop n’en faut.

 

Naturellement, les éditeurs et les auteurs qui me faisaient confiance en m’envoyant leurs ouvrages pourront allègrement me supprimer de leurs carnets d’adresse, réservant les services de presse à des blogueurs plus talentueux que moi. Et il y en a beaucoup, personnellement j’en connais quelques-uns mais je ne donnerai pas leur nom afin d’éviter la jalousie de ceux qui seraient oubliés.

 

Je reprends ma liberté de lire ce que j’ai envie, quand j’ai envie, et d’écrire ou non des chroniques…  

 

Sur ce, je me replonge dans ma bibliothèque, des livres m’attendent…

 

Meilleurs vœux à tous et à chacun en particulier !

 

VŒUX 2019
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30 décembre 2018 7 30 /12 /décembre /2018 05:26

Si vous allez à San Francisco
Vous verrez des gens doux et gentils
Le long des rues de San Francisco
Parler de fleurs devenir vos amis…

Muriel MOURGUE : Mary Magee a disparu.

De nombreux groupes musicaux ont éclos dans les années 1960, souvent éphémères mais qui pourtant ont marqué leur époque et certains adolescents.

Ainsi Freeskin, composé de quatre membres, deux femmes et deux hommes, mais porté par la charismatique chanteuse Mary Magee, à la voix envoûtante et aux textes qui allaient droit au coeur. Un groupe qui n’a enregistré que deux disques et n’aura eu que deux ans d’existence.

Lara Walters, qui avait déniché la première galette dans la musicothèque de ses parents, des fous (en tout bien tout honneur) de musique, avait été subjuguée et n’avait plus eu de cesse de rechercher le second enregistrement ainsi que des coupures de presse concernant Freeskin. Un rêve réalisé grâce à un disquaire, ce qui l’a peut-être amenée à ouvrir un magasin de disques dans sa bonne ville de Nancy en compagnie d’une amie. Mais pas n’importe quelles galettes. Des vinyles rétro !

Le déclic se produit lorsque Lara découvre dans une puce londonienne un ouvrage relatif à cette époque californienne signé Vivienne Larivière, intitulé Patchouli Song, dont quelques pages sont consacrées à son idole. C’est peu. Aussi Lara décide d’écrire la biographie de Mary Magee et pour cela elle programme un voyage à San Francisco afin de rencontrer ceux qui ont connu la chanteuse.

Cinquante ans auparavant. Fin décembre 1967, Mary Magee s’est évaporée. Sa voiture a été retrouvée près de la plage, les clés dans le vide-poche. Pas de petit mot pour expliquer cette disparition soudaine. Départ précipité, mûrement réfléchi ? Enlèvement ? Accident ? Suicide ? La police a enquêté, sans résultat et au bout de quelques jours a conclu à un suicide ou une noyade. La maison de disques a embauché un détective privé, Dick Plino, mais il est décédé quelques semaines plus tard d’un accident de la circulation.

Lara veut connaître le fin mot de l’histoire et elle entreprend de rencontrer les membres de ce groupe et ceux qui gravitaient autour. Enfin, ce qu’il en reste. Et ce qu’elle arrive à recueillir se révèle être des informations parfois, et même souvent, divergentes, voire contradictoires. Fred Sarnik, l’impresario du groupe à l’époque, Karla, la bassiste et chanteuse elle aussi, Jackson, le guitariste, Melanko, l’homme à tout faire, Vivienne l’amie et auteur du roman Patchouli Song n’étaient pas forcément en bons termes, mais tous affirment que Mary était leur amie. Sauf Jeff le batteur qui est parti au bout du monde. Mais une amitié battue en brèche par les autres membres. Qui croire ?

Jessy, la fille de Plino le détective, lui offre même des pages extraites du carnet dans lequel son père avait consigné les éléments de son enquête avortée. De San Francisco à Monterey en passant par Los Angeles, Lara remonte la piste d’une chanteuse charismatique, une étoile dont la lueur est depuis longtemps éteinte ou presque, sauf pour certains.

Mais à la même époque sévissait un tueur surnommé au foulard rouge, s’en prenant à des jeunes femmes. Or Jeff, le batteur du groupe avait été accusé du meurtre d’une groupie du groupe, et principalement de Mary, car il était réputé pour suborner de nombreuses jeunes filles et les violenter. Le tueur au foulard rouge n’avait plus fait parler de lui depuis ce temps, mais il semble que l’histoire se renouvelle.

 

Lara réalise une sorte de pèlerinage sur les traces de son idole mais le lecteur effectue le même parcours musical et nostalgique. Tous ceux qui ont vécu cette période se souviendront des quelques personnalités marquantes ou des groupes qui sont évoqués, Janis Joplin, Jim Morrison ou Grateful Dead par exemple. Et d’autres noms émergent dans l’esprit du lecteur qui était un fan de cette musique dédiée à l’amour de son prochain. Peace and love. Canned Eat, The Byrds, Sonny & Cher, Jefferson Airplanes, The Mamas & the Papas, The Beach Boys et combien d’autres qui ont marqué leur génération ou se sont dissolus dans un anonymat complet au bout d’un, deux, ou trois disques. Dont Scott McKenzie et son unique succès San Francisco, repris en français par Johnny Halliday.

Mais ce roman ne se contente pas d’être une bouffée de fraîcheur et une brassée de fleurs, il ne faut pas oublier non plus qu’il s’agit de l’histoire dramatique d’une jeune chanteuse à qui l’avenir devait sourire.

Et Muriel Mourgue nous délivre un récit en deux parties distinctes, la première étant narrée par Lara Walters, la seconde étant rédigée à la troisième personne. Avec, en guise de conclusion, deux épilogues.

Un roman abouti, qui nous plonge dans un passé dont on se remémore certains épisodes engendrant la nostalgie et qui insensiblement nous fait croire que c’était mieux avant. Musicalement parlant, naturellement.

 

Le fiel coulait de sa bouche peinte en rouge carmin. Aussi suavement que miel.

 

Nous formons une sorte de tribu de survivants. Ici c’est notre quartier général. J’y viens faire un saut chaque jour. Nous sommes la tribu des dinosaures psychédéliques.

 

Muriel MOURGUE : Mary Magee a disparu. Collection Rouge. Ex Æquo éditions. Parution le 11 décembre 2018. 168 pages. 15,00€. Version numérique 3,99€.

ISBN : 978-2378734862

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29 décembre 2018 6 29 /12 /décembre /2018 05:53

Il parait que les blondes sont écervelées. Il parait !

Jean-Marc DEMETZ : Désoxy.

Pour la capitaine Anouck Furhman, et ses deux adjoints de la police criminelle de la région lilloise, cette affirmation pourrait bien se révéler exacte, mais pas dans le sens qui lui est octroyé par les humoristes, aussi bien masculins que féminins.

Le cadavre d’une jeune femme vient d’être retrouvé, décapité, puis d’autres représentantes du sexe féminin sont enlevées, et elles sont toutes blondes, avec des cheveux longs. Une enquête qui lui prend la tête, à la capitaine Furhman, d’autant qu’elle est agressée en rentrant chez elle par un individu en pardessus, portant sur le chef un chapeau qui lui mange le visage. Le temps qu’elle reprenne ses esprits et l’homme s’est carapaté. Elle découvre un papier glissé sous la porte de son appartement, lui posant cette question pour le moins sibylline :

Prélève-t-il les cerveaux ?

Suivent ensuite des consignes pour la réponse.

Le lendemain matin, elle narre sa déconvenue de la veille, le message, et surtout elle possède le couvre-chef de son agresseur. Un objet, qui pourrait être d’origine flamande, mais ce n’est pas sûr. Quoiqu’il en soit, ce chapeau bizarre dans sa forme est transmis à la Scientifique, avec l’espoir que les résultats d’analyse ne se fassent pas attendre trop longtemps. Mais selon toute vraisemblance ce chapeau n’est pas de première jeunesse, d’autant qu’il est reproduit sur un tableau de Rubens datant de 1624.

Les événements se catapultent. Une seconde victime, blonde aux cheveux longs, est enlevée sous les yeux de touristes, dans un parc des environs de Valenciennes. Ceux-ci peuvent donner une description approximative du ravisseur. Tandis qu’un cycliste découvre une tête dans un fossé. Il a du mal à se remettre de ses émotions, qui ne sont pas dues à un valdingue inopiné, mais bien à cause de sa découverte. Il y a de quoi, car le cerveau a été prélevé et le crâne appartenait à la première blonde.

Un portrait-robot est dressé selon les indications des promeneurs et du capitaine Furhman, mais il semblerait bien que ce soit deux hommes différents. Et bizarrement, Furhman est contacté par l’homme au chapeau à Bruges, dans un confessionnal. Ils communiquent mais en pure perte pour la capitaine, qui lorsqu’elle veut savoir qui se cache dans l’abri du confesseur, ne trouve qu’un appareil de transmission. Elle s’est fait avoir en beauté, ce qui n’est pas pour la mettre de bonne humeur. Toutefois elle ressort avec à la clé quelques renseignements, dont l’identité du ravisseur, qui s’est encore manifesté au Touquet. Quant à celui qui se confesse, il se présente comme l’Anonyme. Pas de Bruges, mais pas loin. Et il s’évanouit dans la nature non sans lui laisser un sac de sport contenant quelques objets et lui affirmant qu’il va chercher de son côté.

Les surprises ne manquent pas pour Furhman et ses deux acolytes qui se trouvent au cœur d’une affaire pour le moins ésotérique teintée de fantastique.

 

Le titre de ce roman, Desoxy, provient d’une substance connue sous le nom d’acide désoxyribonucléique, mais à quoi sert-elle ?

Une atmosphère teintée de fantastique ou de surnaturel pour une enquête policière rigoureuse et l’on retrouve dans ce roman des personnages qui évoluaient dans le précédent ouvrage de Jean-Marc Demetz, Chrysalide mais également dans Les Œufs de Lewarde.

Jean-Marc Demetz reprend le thème de l’Alchimiste, un thème qui lui tient à cœur sans nul doute car c’était déjà le fond de l’intrigue de ces deux précédents romans avec comme ingrédient l’élixir de vie, et le personnage de l’Anonyme d’Anvers, qui devrait connaître de nouvelles aventures puisqu’il s’agit du nom de la collection dont ce titre est issu.

Alors retrouverons-nous Anouk Ferhman, qui n’hésite pas à se mouiller dans des conditions dramatiques, et ses deux adjoints, qui ne sont pas épargnés, et l’Anonyme d’Anvers dans de nouvelles aventures, ensemble ou séparément ?

Un roman qui ne manque pas d’humour, volontaire ou non :

La flotte montait à gros bouillons et ça continuait à secouer sec.

 

Jean-Marc DEMETZ : Désoxy. Collection l’Anonyme d’Anvers N°1. Editions Les Presses du Midi. Parution le 27 novembre 2018. 148 pages. 16,00€.

ISBN : 978-2812710407

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 05:10

Les hommes du Nord ont dans le cœur le trésor qu’ils n’ont pas dehors…

Jérôme NEDELEC : Le trésor des hommes du Nord.

Mais avant de posséder ce trésor il leur faut le trouver. Et comme il ne leur est pas destiné car ce ne sont que de simples intermédiaires, il leur faut le troquer contre une juste et honnête ( ?) rétribution.

En l’an 853, les vikings remontent la Ligeria (Loire) jusqu’au monastère de Glannafolium (Saint-Maur de Glanfeuil) dans notre actuel département du Maine et Loire. Ils veulent récupérer une relique destinée à des bretons du pays de Roton (Redon).

Leur entreprise menée à bien ils remontent la Visnonia (la Vilaine) et arrivent au monastère dirigé par l’abbé Conwoïon. Gudrogr, le chef des Morlaerien, autrement dit les pirates du Nord, réclame par l’entremise de leur interprète Margid, une jeune parturiente bretonne, leur dû en échange du tribut promis mais les négociations sont difficiles.

Fidweten, le chroniqueur chargé de la rédaction du mémoire, narre cette entrevue consignée par l’un de ses rédacteurs, et tout irait bien si, dans la nuit, l’objet convoité n’était dérobé à ceux-là même qui s’en étaient emparés en pays Liger.

Une enquête est diligentée mais au même moment s’interpose une délégation de Bretons, au service de Salaün, l’un des prétendants au trône, et dirigée par sa femme Wembrit à la forte personnalité.

Enquête policière effectuée par le moine Fidweten et Margid l’interprète, mais surtout roman historique dédié à une époque méconnue avec un certain machiavélisme dans l’intrigue, tout concourt à happer le lecteur qui découvre un univers différent, et non moins attachant, de ce qui nous est proposé habituellement dans ce genre d’ouvrage.

Tour à tour, quelques-uns des protagonistes prennent la parole, s’exprimant à la première personne, ce qui offre un point de vue personnel à chaque fois, n’ayant pas toutes les cartes en main et donc ils entretiennent un suspense dont ils n’ont pas la solution. Sauf un, mais ce qui offre une lecture rapide et vive, dévoilant la psychologie des personnages et une vision à chaque fois personnelle des événements qui se déroulent dans une atmosphère belliqueuse et de méfiance.

 

Le bas Moyen-âge n’est guère décrit dans les manuels d’histoire, et plus particulièrement les approches entre Francs et Bretons. Des siècles qui pourtant furent riches en épisodes au cours desquels le rapprochement entre les deux peuplades a connu bien des avatars.

On ne connait de cette période que la légende du roi Arthur qui pourtant se déroula quelques siècles auparavant, et l’invasion viking principalement à Paris et sur les territoires devenus depuis lors la Normandie. Pourtant les raids organisés par les Hommes du Nord s’échelonnèrent un peu partout en Europe, et principalement sur les rives océaniques, jusqu’en l’ile de Noirmoutier, l’Aquitaine et même la Galicie.

Sous couvert d’une aventure historique, et d’une enquête policière, Jérôme Nédélec nous entraîne à la découverte d’un pan de l’Histoire, d’épisodes souvent ignorés, et qui sont consignés dans des ouvrages de référence avec des personnages ayant réellement existés, tel Les gestes des Saints de Redon dont l’auteur s’est inspiré.

Un court roman qui aurait pu être plus largement développé mais Jérôme Nedelec revient sur certains épisodes de cette période dans son autre roman, Les Frontières liquides (L’armée des Veilleurs tome 1) chez le même éditeur et dont je parlerai… l’année prochaine.

Jérôme NEDELEC : Le trésor des hommes du Nord. Collection Les Mystères du Pays de Redon. Stéphane Batigne éditeur. Parution le 6 juin 2018. 144 pages. 12,50€.

IBSN : 979-1090887619

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27 décembre 2018 4 27 /12 /décembre /2018 05:05

J'aime les filles qu'on voit dans "Elle"
J'aime les filles des magazines

Michel AMELIN : Personne ne m’aime, j’aime personne.

Ah si les parents savaient combien peut souffrir un enfant qui pose comme mannequin pour des catalogues !

Virginie longtemps a servi de modèle mais depuis quelques mois c’est terminé. L’acné juvénile et les dents protégées par des rails de chemin de fer disgracieux ne sont pas compatibles avec les critères de beauté exigés par les grandes marques de vêtements pour enfants. Mais sa mère reste dans sa bulle de rêve, gardant précieusement tout ce qui est en rapport avec la courte mais fructueuse carrière de sa fille.

Virginie souffre, non pas de ne plus s’exhiber dans les pages des magazines, mais de la résurgence continuelle de son passé de petite fille modèle auprès de ses condisciples au collège. La jalousie anime garçons et filles et elle se calfeutre dans son mental se croyant la cible de toutes les moqueries. Elle se recroqueville, et rechigne à se rendre à l’école. Un vrai parcours du combattant lorsqu’elle sort de chez elle, sac à dos en bandoulière.

Elle est devenue la tête de turc de Suzanna, Manuel et Robin, les inséparables, et de quelques autres aussi sans oublier quelques enseignants qui ne se privent pas de l’humilier.

Ce matin là, elle est assise à côté de Suzanna qui, mielleuse, lui demande ce qui ne va pas, lui promettant d’être une tombe. Une tombe, cela ne parle pas n’est-ce pas, aussi Virginie peut lui confier ses problèmes, ses soucis, elle ne dira rien. Mais Virginie sait qu’aussitôt qu’elle aura le dos tourné, Suzanna s’empressera de faire partager ses secrets, ses révélations, à tout le monde. Alors elle trouve une parade en avouant que Tristan, qui officiellement est le petit ami de Suzanna, l’importune, la dérange, la harcèle. Naturellement, cela tourne en eau de boudin…

Ensuite c’est la prof de français, une véritable bombe que personne n’a encore jamais réussi à désamorcer, qui lui demande, suite à la lecture d’un poème de Baudelaire de donner son avis sur cette question fondamentale : Beauté extérieure ou beauté intérieure ?

Evidemment cela renvoie Virginie à son enfance, lorsqu’elle était photogénique et à aujourd’hui où elle ressemble plus à un sapin de Noël avec ses boutons sur la figure en guise de loupiotes et son appareil dentaire en forme de guirlande buccale. Le vilain petit canard transformé en cygne ou le contraire ?

Virginie ne se laisse pas démonter, mais la journée est longue, et rentrant chez elle, elle est animée d’une soif de revanche.

 

Michel Amelin regroupe en une journée les tracas, les soucis, les harcèlements, l’état d’esprit mesquin des adolescents, les brimades auxquels Virginie est confronté à longueur de journée. Et à la maison ce n’est guère mieux.

Il analyse les réactions, la force de caractère de ce qui se passe réellement en plusieurs semaines et il en fait un condensé afin de mieux imprégner l’esprit du lecteur. Alors naturellement cela semble irréaliste mais pourtant cela existe, par petites doses quotidiennes, et il faut une force de caractère à toute épreuve pour ne pas se laisser aller à des sentiments de destruction de soi. La révolte gronde, intérieurement, mais lorsqu’elle explose l’on ne sait quels dégâts cela peut occasionner.

Un beau texte tout en finesse, une description, une dissection, une introspection de ce qui anime les adolescents entre eux, mais également de l’origine de ces rejets de l’un par les autres. Certains d’entre les condisciples de Virginie lui reprochent d’être riche, ce qui n’est pas prouvé, pour avoir été une enfant modèle, une forme de jalousie, mais ils ne savent pas les souffrances qu’elle a dû endurer tout au long de sa prime jeunesse devant les appareils photos et l’exigence de sa mère. Exigence et fierté qui a conduit son père a déserté le domicile conjugal.

Michel AMELIN : Personne ne m’aime, j’aime personne. Collection Les romans de Julie N°7. Editions Milan. Parution le 24 avril 2001. 126 pages.

ISBN : 978-2745902986

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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 05:49

Un Noël sans Dickens n’est plus vraiment Noël !  

Même si ce n’est pas tout à fait Dickens !

Louis BAYARD : L’héritage Dickens.

Imaginez ! Vous entrez dans une pièce plongée dans les ténèbres et qui vous est inconnue. Vous connaissez l’emplacement de l’interrupteur, donc vous n’êtes pas plus déboussolé que cela et pourtant. L’ampoule, dite à économie d’énergie, ne commence à diffuser qu’une pâle lueur qui se met peu à peu à rayonner et atteindre sa pleine puissance qu’au bout de quelques secondes. Les ténèbres se dissipent pour votre plus grand plaisir. Entrer dans ce roman fournit à peu près cette sensation d’obscurité qui se dissipe graduellement.

Londres, décembre 1860. Tiny Tim, alias Timothy Cratchit, le héros imaginé par Charles Dickens dans un Conte de Noël et plus précisément dans le deuxième rêve que fit Ebeneezer Scrooge au cours des trois nuits qui précèdent et suivent la Nativité, Tiny Tim se trouve dans un désarroi compréhensible car sa famille est pratiquement décimée avec la mort de ses parents et de la plupart de la fratrie.

Son père est décédé six mois auparavant. Il croit le distinguer partout où il se rend, derrière des vitrines, dans la rue, dans des boutiques, mais ce n’est que son esprit qui mène la danse. Il n’a pas vu son frère Peter qui, marié, tient un studio photographique, depuis cette même date, et pour se renflouer financièrement il est soumis à l’obligation de rendre visite à l’ancien employeur de son père, Scrooge, alias monsieur N. ou encore oncle N. auprès duquel il perçoit une rente.

De son handicap à la jambe droite, il ne reste qu’une légère claudication et des douleurs qui se réveillent lors des changements de saison. Son attelle a été donnée à un ferrailleur et ses béquilles brûlées dans la cheminée. Ce que regrettait sa mère, qui affectionnait l’humour noir, car disait-elle, c’était bien pratique pour se gratter le dos.

Aussi, ayant eu l’opportunité de trouver un logement, un individu nommé Georges lui ayant obligeamment glissé une carte sur laquelle figure une adresse, il s’installe chez Miss Sharpe, une tenancière de maison close. Officiellement il est employé en tant que comptable mais en réalité il est précepteur, enseignant l’alphabet à la maîtresse de maison, lui apprenant à lire dans le roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoé. Ce qui permet à celle-ci d’extrapoler sur les relations entre le naufragé et Vendredi.

Lors de ses pérégrinations dans la capitale britannique, Tim aperçoit sur la chaussée le cadavre d’une gamine entre deux policiers dubitatifs. L’épaule de la gosse est tatouée d’un G. Ses journées sont fort occupées, et le soir il aide volontiers le vieux capitaine Gully à repêcher des cadavres dans la Tamise. Le plus souvent ce sont des animaux. Rarement, ils ont la chance de remonter à la surface celui d’un être humain, et dans ce cas, la menue monnaie et les bijoux deviennent leur bien. Seulement cette fois c’est celui d’une gamine, tatouée elle aussi, qu’ils draguent dans leur filet. Tim aperçoit une autre fillette, sauvage, qui s’enfuit à son approche, mais semble souvent se trouver sur son chemin.

Une de ses déambulations lui font rencontrer Colin, surnommé le Mélodieux à cause du charmant filet de voix qu’il possède. Colin est un gamin d’onze ans, effronté, hardi, solitaire, amusant, collant parfois, téméraire, indépendant, débrouillard. Colin lui présente alors Philomela, en abrégé Philly, et Tim parvient peu à peu à l’apprivoiser.

Seulement d’autres personnes paraissent attachées à Philly. Une bonne sœur dont la cornette se dresse sur son chef telle une tente de camping, et déambule une Bible sous le bras. Elle veut absolument prendre en charge Philly et l’envoyer dans un refuge, au grand dam de la gamine. Puis c’est un homme qui essaie de l’enlever et de l’enfourner dans un cabriolet armorié, dans lequel se cache un homme au visage chafouin.

 

Si Louis Bayard, un Américain comme ne l’indique pas son nom chevaleresque, n’est pas fidèle au style et dans la forme, il respecte le fonds des romans de Charles Dickens.

Par exemple Charles Dickens a toujours mis en scène des enfants dans ses histoires, des gamins en prise avec les vicissitudes de la vie. Oliver Twist, bien évidemment, David Copperfield, La petite Doritt, Barnaby Rudge, De Grandes espérances, Nicholas Nickleby, et Timothy Cratchit dans Un chant de Noël connu également le titre de Conte de Noël.

Des enfants, souvent orphelins, issus d’une famille pauvre, cherchant à s’élever sans tomber dans la voyoucratie malgré les tentations et perversions auxquels ils sont confrontés. Et si l’on retrouve, dans cet Héritage Dickens dont le titre français met l’accent justement sur l’œuvre du grand écrivain britannique, Timothy, le « héros » de Un chant de Noël, ce sont bien les enfants qui l’accompagnent dans ses pérégrinations qui prennent le pas.

Les gamines dont la vie misérable, pour ne pas dire misérabiliste, est sujette à la concupiscence d’adultes dévoyés. La référence à Dickens apporte un regain d’intérêt, d’abord par l’aura dont jouit toujours cet auteur, mais également historique par la description des mœurs et des docks londoniens.

Il est évident que Louis Bayard aurait pu placer son intrigue de nos jours, dans des lieux semblables, ou en l’exportant dans des pays réputés pour l’accueil réservé aux adultes qui recherchent des sensations procurées des corps juvéniles. Cela n’aurait peut-être pas eu la force et l’attrait que cette histoire possède en la transposant au XIXème siècle.

Première édition : Editions du Cherche-midi. Parution 22 septembre 2011. 400 pages. 21,00€.

Première édition : Editions du Cherche-midi. Parution 22 septembre 2011. 400 pages. 21,00€.

Louis BAYARD : L’héritage Dickens. (Mr Timothy – 2003. Traduction de l’américain par Jean-Luc Piningre). Réédition : Pocket. Parution 6 février 2014. 452 pages. 8,90€.

Première édition : Editions du Cherche-midi. Parution 22 septembre 2011. 400 pages. 21,00€.

ISBN : 978-2266245463

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25 décembre 2018 2 25 /12 /décembre /2018 05:00

Un chant de Noël suave et énergique datant de 1966

 

Jacques Lanzmann et Jacques Dutronc

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24 décembre 2018 1 24 /12 /décembre /2018 05:42

Méfiez-vous des repas de Noël !

Il se pourrait que ce soit de l'art scénique !

Deryn LAKE : L’apothicaire et le banquet empoisonné.

Transportons-nous au XVIIIème siècle, précisément en l’an de grâce 1758. A Londres, en ce mois de novembre plutôt frisquet, la confrérie des maîtres apothicaires s’est offert un banquet.

Rawlings, apothicaire débutant, alors qu’il venait d’effectuer ses emplettes chez un herboriste proche du lieu des agapes, sauve de l’empoisonnement un des convives, Maître Alleyn. Il le transporte jusqu’au domicile du malade et le confie à sa famille. Le lendemain il apprend que son patient n’a pas survécu, décédé d’une forte dose d’arsenic. Le poison aurait été dissimulé dans un pot de farine ayant servie à la préparation d’une sauce. Si les autres convives ont été intoxiqués, seul Alleyn n’a pas survécu. Les apothicaires étaient-ils tous visés ou seul Alleyn était-il en point de mire du meurtrier ?

Rawlings, enquêteur à ses heures, est convié par John Fielding, magistrat de la cité, de débrouiller l’affaire et ses soupçons se portent sur trois personnages. Un apothicaire mis à l’écart de la confrérie, un père de famille ayant perdu son fils à cause d’un mauvais diagnostic et le majordome qui s’était, la veille, entretenu vertement avec le responsable de la confrérie pour une misérable affaire d’argent.

Rawlings est intrigué par le comportement de l’influent et riche apothicaire Francis Cruttenden, qui entretient de troubles relations avec la famille du défunt.

 

Rawlings, dans ce nouvel opus, tombe amoureux de la fille de maître Alleyn, ce qui perturbe ses amours avec la belle Coralie Clive, actrice de son état, qui fait passer son métier avant le mariage.

Un roman plein de rebondissements, et même si l‘identité du coupable ne fait aucun doute au lecteur, les dernières pages sont pour le moins intéressantes par un épilogue qui met en lumière les rapports tendus entre la France et l’Angleterre.

Ce qui n’empêche pas les notables et les nobles de s’adonner à une consommation non négligeable de champagne.

 

Deryn LAKE : L’apothicaire et le banquet empoisonné. Collection Moyen format aux éditions du Masque. Parution 10 avril 2002. 310 pages. 14,70€.

ISBN : 978-2702497258

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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 05:48

Pouce levé ou pouce baissé ?

Olivier GAY : La main de l’Empereur. Tome 1.

Elevé dans la caserne sud, au milieu des gladiateurs, Rekk ne connait que sa mère, Krylla, l’une des nombreuses catins officielles de Musheim, la capitale de l’Empire constitué de nombreux duchés civilisés.

Le combat entre gladiateurs est la seule attraction de la cité et bon nombre de spectateurs s’y pressent, venant d’horizons divers et des différentes couches de la société. Du moins ceux qui peuvent payer l’entrée et parier sur leur champion. Un gain lucratif pour les caisses de l’état qui prélève son dû. Rekk a pour ami Oblan, un jeune garçon de son âge, mais moins doué que lui pour le combat et Shar-Tan pour entraîneur. Un jour il apprend incidemment que Shar-Tan est son père et que sa mère n’est pas Krylla, mais dame Irina, la femme d’Aurélius, un riche marchand régnant en potentat.

Et lorsque Aurélius apprend, bien des années après la naissance de Rekk, l’infidélité de sa femme, infidélité provoquée par dame nature, et la non-reconnaissance de ce fils, né hors couche conjugale, à cause de la génétique, il ne prend pas de gants. L’avenir de Rekk en est quelque peu perturbé, pour autant cela ne l’empêche pas de devenir un gladiateur adulé des foules.

Jusqu’au jour où étant devenu invincible dans l’arène, il est prié d’aller voir ailleurs, c’est-à-dire en Koush, avec la charge de lieutenant. Par sa faute les paris ne sont plus rentables et l’Empereur Bel 1er décide le mettre à la tête d’une centurie et d’aller combattre les Koushites, dans le but de coloniser ce pays du Sud peuplé de nombreuses tribus constituées de Noirs. Et surtout de s’approprier les richesses en or, pierres précieuses et épices rares.

Rekk découvre un monde nouveau, une jungle moite, humide, peuplée de serpents, de moustiques et d’araignées, et de guerriers farouches. Les Koushites ne sont pas si bien armé que les combattants de l’Empereur, mais ils possèdent le courage et la valeur des peuples qui sont asservis uniquement dans des buts mercantiles. L’armée de l’Empereur est dirigée par des tribuns, des légats et des généraux qui pour la plupart n’ont jamais opéré sur des champs de bataille organisés en guérillas. Et les soldats, souvent enrôlés sans réelle formation n’exécutent pas toujours les ordres qui leurs sont donnés.

Un fiasco au cours duquel Rekk démontre sa bravoure, son sens de l’honneur et des responsabilités, et parvient à sauver une partie de sa centurie et à la ramener à Vesyria, la grande ville du Sud. Il va recevoir des mains de l’Empereur la charge de capitaine, charge qui comme celle de lieutenant est théoriquement payante par celui qui en bénéficie. Seulement ses pérégrinations ne sont pas terminées. Car des événements dramatiques vont l’amener à se conduire en véritable bête de combat, en une sorte de monstre broyant, déchiquetant, étêtant, passant au fil de l’épée tous ceux qu’il considère comme des ennemis, sans détenir toutes les données qui lui permettraient de réfléchir.

 

Roman épique, La main de l’Empereur n’est pas sans rappeler la conquête de l’Afrique par les Romains. D’un côté un Empereur omnipotent, possédant une armée organisée quoique bon nombre de ses officiers sont issus d’une société qui a plus l’habitude de déambuler dans les allées du pouvoir que sur les terrains de batailles, avec des guerriers qui n’ont reçu que des bribes de formation mais savent se regrouper en carrés et brandissant leurs boucliers afin d’échapper aux flèches ennemies.

De l’autre côté, de valeureux combattants divisés en tribus parfois rivales, admettant difficilement la soumission à un chef unique, dont les armes sont plus rudimentaires, mais portés par la vengeance et le rejet de colonisateurs doublés de pillards.

Mais ceci n’est pas le seul rapprochement que l’on peut effectuer avec la civilisation romaine, les combats dans les arènes, le pouce dressé ou baissé signifiant que le combattant vaincu doit avoir la vie sauve ou non, en sont un exemple... frappant.

Les combats épiques dans les arènes, contre les guerriers Koushites, et bien des scènes hautes en couleurs forment la plus grande part du roman, mais pas que. Les personnages sont soigneusement décrits, physiquement et psychologiquement, sans pour autant alourdir le récit. Ce ne sont pas les hommes, malgré la présence quasi constante de Rekk, qui offrent les plus belles prestations mais les femmes, comme Dareen la contrebandière, qui influent sérieusement sur cette intrigue belliciste. Car oui les femmes jouent un rôle prépondérant même si parfois elles semblent en retrait. Il faut se méfier de l’eau qui dort.

Quant à l’intrigue elle est machiavélique et La main de l’Empereur peut se montrer douce ou cruelle.

Olivier Gay s’est fait connaître par la publication de romans policiers, dont la série consacrée à Fitz, série humoristique et amorale, avec un personnage attachant au départ mais ne provoquant pas l’empathie par la suite. Avec La main de l’Empereur et ses romans de fantasy, Olivier Gay trouve véritablement sa voie et peut s’exprimer sans contrainte, dans un registre historique dénué de fantastique. Pour moi une véritable révélation qui m’incite à continuer la lecture de ses autres ouvrages, aussi bien chez Bragelonne que les romans pour adolescents chez Castelmore.

 

Olivier GAY : La main de l’Empereur. Tome 1. Fantasy. Collection Poche. Editions Bragelonne. Parution le 16 mai 2018. 480 pages. 7,90€.

Première édition : Editions Bragelonne. Grand format. Parution 16 novembre 2016. 374 pages. 20,00€.

ISBN : 979-1028110741

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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