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11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 03:58

Hommage à Jacques Brel décédé le 9 octobre 1978.

BREL en bandes dessinées.

Des textes, une voix, une présence émouvante sur scène. Tel pourrait être défini Jacques Brel qui, pour interpréter ses chansons, n’avait pas besoin d’être entouré de danseuses à moitié dévêtues et de sautiller tel un cabri sur les planches où il se produisait.

Tendre, caustique, virulent, sarcastique, émouvant, mélancolique, passionné, pamphlétaire, angoissé, anarchiste parfois, il était tout cela et bien plus encore, transposant ses sentiments et ses émotions à travers des textes empreints de poésie, d’humour et de clairvoyance, prônant l’amour et l’amitié.

Chaque illustrateur s’empare de l’un des nombreux succès qui ont jalonné la carrière de Jacques Brel. Parfois la chanson est déclinée dans des bulles ou dans des vignettes : Les singes par Funcken. Parfois ils les aménagent offrant d’autres possibilités : Madeleine vue par Laudec. Ou alors juste deux phrases jetées comme en pâture : Je t’aime par Ab’aigre, ou encore une histoire différente sert du support : Le plat pays de Tibet. Quant à Peyo, il inclut ses personnages fétiches, les Schtroumfs, dans Rosa, éternelle déclinaison latine piquante. Ce ne sont que quelques exemples.

Mais les textes des chansons sont également proposés en marge des vignettes, et l’on se prendra à les fredonner avec nostalgie.

Des textes intemporels qui, même si l’on ne connait pas toujours les paroles par cœur, remuent les tripes et que l’on fredonne avec une pointe de nostalgie. On pourra regretter que certaines chansons ne figurent pas dans le présent album. Je pense notamment à Au suivant, dans lequel Brel dénonce les bordels militaires, ou Le Moribond, chanson dans laquelle le mourrant exprime ses dernières volontés auprès de son ami, de l’amant de sa femme, du curé, de sa femme, entonnant en refrain : Et j’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse, j’veux qu’on s’amuse comme des fous, j’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse, quand c’est qu’on m’mettra dans l’trou…

Un texte dans lequel l’on retrouve toute l’amitié, le sarcasme, l’ironie, la tolérance également, qui se dégageait de l’homme et de ses chansons.

Brel n’est pas mort, il vit toujours par ses chansons !

Sommaire :

Quand on n’a que l’amour. BARANOWSKI (1956).

Les Flamandes. RYSSACK (1959).

Isabelle. WILL (1959).

Marieke. BUSSCHAERT (1961).

Les singes. FUNCKEN (1961).

Je t’aime. AB’AIGRE (1961).

Les bourgeois. FRED (1962).

Madeleine. LAUDEC (1962.

Les bigotes. MAGDA (1962)

Rosa. PEYO (1962).

Le plat pays. TIBET (1962).

La Fanette. MITACS (1963).

Les vieux. SOLE (1963).

Amsterdam. PRUDHOMME (1964).

Jef. GEERTS (1964).

Les bonbons. SEVERIN (1964).

Fernand. BEDU (1965).

Il neige sur Liège. SALEMI (1965).

La chanson de Jacky. CONRAD (1965).

Ces gens là. DANY (1965).

Mon père disait. JARRY (1967).

La chanson des vieux amants. LAMQUET (1967).

Le cheval. ROSSI (1967).

Regarde bien, petit. DERIB (1968).

La bière. SERVAIS (1968.

Knokke-le-Zoute. JANNIN (1977).

Orly. AIDANS (1977).

 

BREL en bandes dessinées. Editions Vents d’Ouest. Parution novembre 1997.

ISBN : 9782869676756

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8 juillet 2020 3 08 /07 /juillet /2020 03:40

Pour le plaisir…

Raffaele PAPARELLA : Le secret de Silly Bill.

Longtemps, les bandes dessinées dites Petit Format, inondèrent les étalages des maisons de la Presse, des librairies, chez les marchands de journaux qui proposaient également jouets et confiseries, et ces bandes dessinées, qui s’échangeaient dans les cours de récréation, ne comportaient pas les noms des scénaristes et des dessinateurs, contrairement aux Grands Formats.

Et ces petits formats avaient pour titre la plupart du temps le nom du héros principal tels que Buck John, Kit Carson, Blek le Rock, Akim, Kiwi, Pecos Bill, ou encore Zembla. Mais à l’intérieur, étaient nichées d’autres histoires dont la mémoire collective n’a pas retenu les noms sauf auprès des amateurs et des spécialistes.

Ainsi Benny des marais fut publié dans les Spécial Zembla (voir la liste ici) et les signataires en étaient, pour les dessins Raffaele Paparella et pour le scénario Maurizio Torelli. Et il est évident que le succès enregistré par ces petits formats et par leurs héros, le doit souvent grâce au graphisme des dessins, souvent très travaillé, fouillé, nettement supérieur, à mon avis, aux bandes dessinées actuelles.

 

Raffaele PAPARELLA : Le secret de Silly Bill.

Benny des marais narre les aventures d’une famille Cajun en Louisiane, composée de Benny, de sa mère, de sa sœur, de Popescu et du comédien Silly Bill, sans oublier le cochon Oreste. L’implantation de ces épisodes, qui ne manquent pas d’humour, en Louisiane change des nombreux westerns qui se déroulaient au Texas et autres états Nord-américains.

Dans Le secret de Silly Bill, la famille de Benny et Popescu s’activent à la préparation de la petite fête organisée pour l’anniversaire de Silly Bill. Au programme, gâteau et cadeaux. Au dehors la tempête fait rage. Mais de Silly, point. Puis tout le monde décide d’aller se coucher. Popescu qui dort dans la même chambre que Silly Bill est importuné par de sonores ronflements. C’est Oreste, le cochonnet de Silly Bill qui dort dans le lit de son maître.

Par le temps qu’il fait, Silly n’a pas eu le cœur de laisser son animal favori dehors par le froid qu’il fait, avec la pluie qui tombe. Popescu n’en a cure et il met dehors manu militari Silly Bill et Oreste.

Le lendemain, Silly Bill est effondré. Le sheriff Morgan arrive à la ferme pour les prévenir que quatre dangereux criminels se sont évadés de la prison d’Alverton à bord d’un canot volé. Ils faisaient partie de la bande Bonner. Silly Bill qui a couché dehors affirme n’avoir rien vu, rien remarqué. Puis il sort.

Popescu le suit et il l’aperçoit pleurant, geignant, déclarant qu’il ne veut pas révéler son secret. Rentré à la ferme, il est bien obligé d’avouer que désirant se réfugier dans la grange, il s’était retrouvé nez-à-nez avec les quatre évadés. Ceux-ci ont pris Oreste en otage.

C’en est trop. Popescu et Benny des marais se lancent sur la trace des quatre malfrats, mais ils vont connaître de terribles péripéties, dans les bayous, affrontant les bandits mais pas que. Un puma, des alligators qui rôdent et aimeraient bien déguster Oreste qui s’est échappé, vont se trouver sur leur chemin. Sans oublier les bandits qui veulent éviter la prison et donc se débarrasser des importuns.

Une histoire qui ne manque pas de péripéties ni d’humour. Une histoire simple, destinée aux enfants à l’origine mais que reliront avec plaisir les adultes.

Raffaele PAPARELLA : Le secret de Silly Bill.

Pour tous les nostalgiques de ces petites histoires, les éditions Rivière Blanche/Black Coast Press ont réédités les aventures de Benny en trois recueils comportant chacun onze ou douze épisodes.

 

Préface: Jean-Marc Lofficier

Couverture: Eduardo Garcia

TABLE DES MATIERES:

12 - Le Secret de Silly Bill

13 - La Reine de la Louisiane

14 - Le Rapt de la Mariée

15 - Terreur dans les marais

16 - Un Prix pour Oreste

17 - L'Alligator Blanc

18 - Jalousie

19 - La Fille d’Oscian

20 - L’Homme de feu

21 - Drame à Lake River

22 - Les Gitans

23 - Chantage

 

Raffaele PAPARELLA : Le secret de Silly Bill. Scénario de Maurizio Torelli. Spécial Zembla N°79. Editions LUG. Parution décembre 1983.

Réédition dans Benny des marais Tome 2. Hexagon Comics. 560 pages. 40,00€.

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2 juin 2020 2 02 /06 /juin /2020 03:50

C’est un cas, Binet…

BINET : Bidochon mère (môman).

Parfois, l’on pense faire bien mais l’on ne sait pas qu’un petit geste peut déclencher une tornade familiale.

Lorsque Raymonde Bidochon reçoit une lettre émanant d’une voisine de la mère de Robert, elle essaie de prendre toutes les précautions oratoires pour ne pas affoler son mari, béatement affalé dans le canapé. C’est le contraire qui se produit, car Robert est resté mentalement dans les jupes de Môman.

Elle n’a pas grand-chose, Môman, elle s’est juste pincé un doigt dans la porte, mais tout de suite il grossit ce que Raymonde veut lui dire, il amplifie les dégâts, il exagère les conséquences. La gangrène, Môman a la gangrène ! Et, alors il faut tout de suite et immédiatement se rendre à son chevet. Raymonde, fait les valises !

Quelle n’est pas la stupéfaction de Robert et Raymonde, en arrivant chez Môman, de voir celle-ci couper des bûches à l’aide d’une hache maniée vigoureusement. Robert est rassuré, mais il fond devant Môman, le pauvre qui retournerait presque en enfance s’il le pouvait.

Môman est despotique, dominatrice, odieuse, manipulatrice et autres qualités qui exaspèrent Raymonde. Seulement celle-ci est bien obligée de boire la coupe jusqu’à la lie et même l’hallali.

Raymonde est rejetée tandis que Robert est pouponné, et il en profite. Bref tout pour être heureux. Raymonde est réveillée au son du clairon ce qui n’empêche pas Robert de dormir à poings fermés. Tout juste s’il ne suce pas son pouce. Ou alors le soir, Robert et Môman communiquent par de petits coups frappés sur la cloison qui sépare les deux chambres, une forme de télégraphe familial.

Ils rendront visite aussi à des cousins cultivateurs joyeux et fiers de leurs productions maraîchères, énormes car engraissées à l’aide de produits non naturels qui transforment, par exemple, des radis en ballons de rugby qui pourraient nourrir une quinzaine de personnes. Au moins.

 

Une suite de gags qui n’amusent pas Raymonde mais le lecteur, Binet grossissant le trait de la mère possessive et d’agriculteurs qui ne jurent que par les engrais chimiques.

Môman en veut toujours au brave docteur qui avait administré un laxatif à Robert lorsqu’il était tout gamin parce qu’il avait avalé l’œil de son nounours.

Quant aux agriculteurs, Binet dénonce leur credo : faire de la quantité, et pas de la qualité. C’est tellement vrai.

Amusant et l’on s’habitue peu à peu au dessin qui change de la ligne claire, celle que je préfère, mais à chacun son style.

Seulement, la fin m’a déçu quelque peu, comme si Binet ne savait de quelle façon clore son histoire. A moins que je n’ai pas compris le message.

Une lecture distrayante mais, à cause des éloges que j’ai pu lire ici ou là, qui m’a laissé sur ma faim.

BINET : Bidochon mère (môman). Les Bidochon 15. Editions Fluide Glacial. Parution 3 mai 1999. 52 pages.

ISBN : 978-2858152261

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30 juillet 2019 2 30 /07 /juillet /2019 04:43

Félix ne faisait pas de potins…

Maurice TILLIEUX : L’intégrale Félix N°8.

Contrairement à l’affirmation de certains qui énoncent avec componction que ceci ne nous rajeunit pas, je déclare que justement ceci nous rajeunit, nous permettant de nous replonger dans une enfance qui ne connaissait pas les soucis des adultes.

De mes souvenirs d’enfance surnagent quelques bandes dessinées. Naturellement les aventures parues dans Spirou, Tintin et Le Journal de Mickey, de petits fascicules surtout consacrés à des héros fictifs ou réels du Far-West tels que Hopalong Cassidy, Kit Carson et combien d’autres.

Mais jamais, ou alors je n’en ai pas souvenance, d’historiettes consacrées à Félix, le précurseur de Gil Jourdan, deux héros créés par Maurice Tillieux.

C’est avec un plaisir indicible que j’ai découvert ce personnage dans des historiettes qui ne dépassent pas les douze pages. Mais elles étaient publiées dans une revue belge entre 1949 et 1956, Héroïc-Albums, magazine dont la diffusion devait être confidentielle en France, et qui accueillit en son sein des auteurs qui par la suite devinrent des légendes de la bande-dessinée : Greg, Tibet ou encore Jidehem…

Ce qui m’a marqué au premier abord, c’est la sobriété des histoires (ce qui se comprend étant donné le nombre restreint de planches), mais surtout des dessins. Un style ligne claire, sans fioriture, sans détails excessifs, très simples. Pourtant ces dessins sont explicites, soignés, et seuls les détails indispensables à la compréhension de l’histoire sont présents sans être envahissants.

Comme le font remarquer Daniel Depessemier et Etienne Borgers dans les dossiers consacrés à Maurice Tillieux et à Félix en prologue de cet ouvrage, souvent l’auteur a puisé dans ses lectures de romans policiers, qu’ils soient américains et de tendance Hard-boiled, ou dans les ouvrages de ses compatriotes tel Stanislas André Steeman, le Simenon belge comme l’avait écrit étourdiment un critique littéraire, mais sans pour autant les copier, les plagier.

Si ces histoires possèdent un fond déjà exploité par ailleurs, il a su se défaire du contexte et leur donner un tournant qui en font des nouveautés. D’ailleurs, les romans policiers, tout comme la littérature générale ou dite blanche, emploient la plupart du temps, pour ne pas dire toujours les mêmes ressorts, et les mêmes thèmes. Ceux-ci ne sont pas extensibles, seule la manière de les cultiver, de les améliorer, de leur fournir de nouveaux débouchés, offrent ce qui s’avère une nouveauté. Et l’imagination et la créativité de l’auteur permettent à ces histoires de se renouveler.

Chaque histoire est précédée des programmes non stop, ou bandes annonces, qui étaient inclus dans les numéros précédents sa parution dans le magazine et donnaient le ton de l’intrigue. Ces histoires se suivent chronologiquement et offrent à chaque fois un nouveau décor.

Dans 50 degrés sous zéro, Félix et ses inséparables compagnons, Allume-gaz et Cabarez, quittent Temple, lieu de l’épisode précédent, pour se rendre à Chicago où une affaire de vols de fourrures les attend. Mais le nœud de l’intrigue se trouve à Milwaukee et en marge de cet épisode, Allume-gaz sera amené à se confronter à une terreur du ring, un catcheur nommé Le Gorille d’Oklahoma, prenant la place du Serpent d’Arizona bien malgré lui.

Dans L'argent est au fond, nos trois amis sont toujours à Chicago. Dans une salle des ventes, Allume-gaz achète un tableau estimé à 50$, une marine XVe signée d’un peintre italien, offrant 1000$. Et un acheteur se présente trop tard. Allume-gaz est fier de son acquisition, portant le tableau non emballé, face tournée vers les passants qui sont horrifiés. Et il y a de quoi. Pourtant en arrivant à leur appartement le vrai tableau est déjà là. C’est Félix qui l’avait échangé et l’acheteur déçu est lui aussi sur place. Un nommé Mike Curtis qui est amateur de vieilleries possède un document stipulant que sous la peinture se cache une carte au trésor. L’aventure commence avec pour but la récupération d’un trésor situé dans les eaux méditerranéennes. Plus précisément dans une baie de la Sardaigne. Mais quelques imprévus surgissent et Maurice Tillieux en profite pour placer quelques gags dont il a le secret.

A la fin de cet épisode marin, l’éditeur place un encart dénonçant les agissements d’un étudiant qui revend les anciens numéros trois fois leur prix d’achat. Ce qui l’amène à fustiger les mercantis de la brochure d’occasion… ! Alors, l’achat de ce collector est-il un investissement ? A vous de voir !

Mais ce n’est pas fini et je vous laisse le soin de lire les autres épisodes, dont la liste figure ci-dessous, ne désirant pas passer pour un défloreur d’intrigues.

 

Toutefois j’aimerai terminer mon petit article en vous faisant part d’une impression tenace qui m’a saisi dès les premières planches. Et peut-être serez-vous de mon avis si vous regardez attentivement les dessins figurant sur la couverture de l’album ou en vous rendant sur le site des éditions de l’Elan. J’ai été frappé (aie, pas sur la tête) par une certaine ressemblance graphique entre Félix et Tintin. Un Tintin qui porterait lunettes et béret mais sans Milou.

 

Ce volume comprend :

50 degrés sous zéro

L'argent est au fond

Le souffle du diable

Sabotage

Contrebande

Le Roi et le colonel

Maurice TILLIEUX : L’intégrale Félix N°8.

A lire également :

Maurice TILLIEUX : L’intégrale Félix N°8. Editions de L’élan. Parution le 19 mai 2019. 136 pages. 29,95 €.

ISBN : 978-2960185973

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28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 03:15

Une bande dessinée animalière et humoristique comme on aimerait en lire plus souvent…

DARNAUDET & ELRIC : Witchazel contre ce dingue de Dongo.

Dongo est grand et dans le temple récemment construit, la Pie Lélectrique, sa porte-parole éclairant le monde, n’arrête pas de déclamer devant une foule subjuguée tout ce qu’il peut apporter à la population.

Dongo compte de très nombreux fidèles, tous acquis à sa cause malfaisante, et ses apôtres savent relayer ses messages. La Lagune brune porte bien son nom. Même le commissaire Lafontaine est aspiré par la lumière de Dongo.

Pendant ce temps, Hamamélis, la joyeuse et belle petite mulote, est obligée pour se faire reconnaître comme magicienne de se grimer en vieille sorcière et en changeant d’identité. Elle devient alors Witchazel et peut exercer ses talents en toute sérénité.

Seulement sa mère lui remonte les bretelles car sa sœur Arnica et le Père Duchène ont disparu. En réalité ils ont été enlevés. C’est ce qu’un gamin, un petit nommé Chose, leur apprend en leur montrant un boulophone dont il s’est servi pour appeler, en vain, les secours. Ce boulophone, il pensait que c’était Witchazel qui le lui avait vendu.

Méprise il y a eu, il s’agissait d’Arnica qui avait endossé l’identité et les habits de Witchazel. Et les ravisseurs pensant s’emparer de la petite sorcière n’ont entre les mains que son inoffensive, quoi que, sœur.

Et c’est ainsi que Witchazel est à nouveau sur le pied de guerre à la recherche d’Arnica et du père Duchène, affrontant de multiples dangers préjudiciables à sa santé, voire sa vie. Heureusement, le chat Pristi, gondolier de son état et amoureux non déclaré, est toujours là pour se dévouer et l’aider de son mieux. Sans oublier Misskat, le petit Chose, le commissaire Lafontaine et quelques autres, qui se mobilisent, car les affidés hypnotisés par les belles paroles de Dongo ne ménagent pas leur peine pour contrecarrer leurs initiatives.

Et lorsque Pristi et Witchazel sont faits prisonniers et emmenés au pont des Sous-pitres, la partie est bien mal engagée. C’est magie contre magie.

 

Dans cette bande dessinée animalière, les auteurs s’amusent à amuser leurs lecteurs. Bons mots, calembours, gags s’enchaînent pour mieux masquer le fond. En effet, de nombreuses références sont implicitement placées pour nous ramener à l’actualité qui régit notre quotidien.

Ainsi, chez Florian, célèbre café qui figure dans ce décor emprunté à Venise, on ne sert plus que du lait de soja. La mode Végan est passée par là. Mais l’intolérance n’est pas seulement alimentaire, et l’on sait tous qu’une poignée d’individus veulent nous obliger à changer de mode de vie sous des prétextes indéfinis qui vont à l’encontre de notre santé. Mais restons dans la bonne humeur et n’entamons pas de polémiques.

Toutefois, on ne peut s’empêcher non plus de songer à tous ces nouveaux tribuns, sans oublier les anciens, ces hommes politiques qui haranguent ou émettent des déclarations à l’emporte-pièce, arrogantes, méprisantes, ironiques, sachant flatter les égos populistes, se montrant démagogiques sans pour autant mettre en action ce qu’ils prônent ou promettent.

Et le fait que cette histoire se passe dans la Lagune brune n’est pas anodin, la couleur n’étant choisie au hasard.

 

DARNAUDET & ELRIC : Witchazel contre ce dingue de Dongo. Volume N°4. Editions Kramiek. Parution le 9 mai 2019. 48 pages. 10,00€.

ISBN : 978-2889330775

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27 février 2019 3 27 /02 /février /2019 05:53

Un message écologique ?

Jean-Louis PESCH : La mystérieuse invention.

Créée par Maurice Cuvillier en 1941, cette série, en apparence naïve, destinée à l’édification de la jeunesse, fut pour beaucoup de nous dans le début des années 1950 le début de l’incursion dans la lecture de la bande dessinée aux côtés des magazines Tintin et Spirou. Dans les patronages de bons curés nous flattaient la tête et nous prêtaient ces ouvrages dans un but de communier avec la nature ou nous offraient des séances de cinéma gratuites.

Les aventures de ces deux gamins vivant dans une chaumière située dans les bois, aux costumes surannés empruntés au monde agricole français du début du XXe siècle, doit peut-être beaucoup à Benjamin Rabier, mais elle comporte des messages parfois cachés, sur le respect de la nature et la protection des animaux, même si les compères s’ingénient à contrecarrer les efforts des deux enfants pour initier la paix entre humains et animaux. Et les compères, Renard, Loup, Ours et Sanglier ont beau se démener, ils n’arrivent jamais à leur fin.

D’ailleurs c’est Renard qui le plus souvent a une idée. Il la propose à ses compères. Loup est souvent plus réticent, Ours ne sait qu’approuver, en répétant à satiété ça c’est vrai tandis que Sanglier prend tout à la rigolade. Le dernier méfait en date, au début du volume, est provoqué par Renard qui voyant Mignonnet l’agneau décidé de partir à la découverte, essaie de le capturer.

Heureusement pour Mignonnet, monsieur Tartalo arrive sur les entrefaites et réduit à néant les velléités de Renard. Monsieur Tartalo est un vieil inventeur et il recherche un endroit calme avec un point d’eau. Justement, non loin, un vieux moulin à eau est désaffecté et Sylvain lui indique le chemin. Monsieur Tartalo est ravi et explique pourquoi il a besoin de cet endroit.

Il vient d’inventer à un moteur à eau révolutionnaire : il n’y aura plus besoin de mettre du carburant polluant pour se déplacer. Plus d’émanations nocives ! Mais les compères veillent, attirés par cette invention extraordinaire.

 

Le côté écologique, surtout de nos jours n’échappera à personne, mais cette idée ne date pas d’hier. En effet, cet album a été publié aux environs de l’année 1958. Et déjà un substitut au pétrole était envisagé.

Mais cet aspect écologique n’est pas le seul message placé dans cette histoire.

En effet Jean-Louis Pesch démontre les absurdités de la langue française, dans une scène hilarante située au début de cette histoire. Ainsi lorsque la tortue demande aux animaux de la ferme comment s’appelle le petit de l’oie, tout le monde sèche. Le petit de l’oie est un oison, explique-t-elle. Puis elle demande comment se nomme le petit de la cane. Souriceau réplique alors, fier de lui : un canon. Logique, non ? La réponse exacte est évidemment un caneton. Aussi lorsque la tortue demande le nom du petit de l’âne, Mignonnet l’agneau s’exclame Moi je sais ! L’aneton ! Toujours logique sauf que la bonne réponse est l’ânon. Comment voulez-vous que les enfants s’y retrouvent ?

Le dessin est précis tout en étant fouillé, proche de la ligne claire. C’est frais, cocasse, humoristique, divertissant et rafraîchissant.

Ce volume est le dernier de Jean-Louis Pesch seul avant la collaboration de Claude Dubois à partir du N°37. Et le succès de Sylvain et Sylvette ne se dément pas puisque les éditions P’tit Louis, publient des inédits signés Belom ou Bruno Bertin et des rééditions.

Jean-Louis PESCH : La mystérieuse invention.

Jean-Louis PESCH : La mystérieuse invention. Sylvain et Sylvette n°36. Editions Le Lombard. Parution le 7 juin 1996. 48 pages. Nombreuses éditions et rééditions.

ISBN : 978-2803610358

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18 novembre 2018 7 18 /11 /novembre /2018 05:28

Bon anniversaire à Mickey Mouse, né officiellement le 18 novembre 1928.

Le Livre Anniversaire. Mickey Mouse : 90 ans.

En effet c’est avec Steamboat Willie, considéré comme le premier dessin animé avec une bande sonore, que nait officiellement Mickey Mouse à New-York le 18 novembre 1928. Officiellement, car auparavant Walt Disney et son ami dessinateur Ub Iwerks avaient déjà écrit et dessiné deux dessins animés, Plane Crazy et Gallopin Gaucho, qui n’avaient obtenu aucun succès.

Le 13 janvier 1930 parait en bande dessinée de quelques cases L’île Mystérieuse (qui figure dans ce volume) et c’est le début de la grande aventure de la petite souris qui sera alors dessinée à partir d’avril de la même année par Floyd Gottfredson, lequel lui consacrera quarante-cinq ans de sa vie.

Pourquoi Mickey est-il affublé de gants blancs ? Pourquoi ne possède-t-il que quatre doigts ? Pourquoi ? Pourquoi ? Autant de questions que se sont peut-être posés les lecteurs et dont les réponses figurent dans cet ouvrage, ainsi que bien d’autres.

Le style de Mickey évoluera au fil des ans et l’on pourra s’en rendre compte avec les reproductions des premiers numéros des bandes dessinées et des magazines dont il sera le héros. De très nombreuses anecdotes émaillent les pages intercalées entre de nombreuses histoires, d’une ou plusieurs pages, récentes ou non.

Ainsi, dans Topolino, le Journal de Mickey italien, Casti avait publié une histoire en 2015 qui démarrait un 18 novembre, jour anniversaire de Mickey. Elle figure ici tout naturellement pour les 90 ans de notre héros.

Cette bande dessinée de 72 pages et intitulée Ça arrivera hier met en scène Mickey, Minnie et Pat Hibulaire dans une histoire de retour sur le passé.

Un voyage dans le temps au cours de laquelle Mickey retrouve Mickey jeune, ainsi que Minnie et Pat Hibulaire, et l’on ne peut confondre les personnages d’hier et d’aujourd’hui, car au fil du temps ils se sont améliorés graphiquement, physiquement et vestimentairement. Un tour de force, mais les dessinateurs sont habitués à se fondre dans les personnages qu’ils dessinent, surtout lorsqu’ils en sont les continuateurs. Une histoire inédite en France.

Parmi les nombreuses histoires qui sont ici reproduites, on n’aura garde d’oublier la série Mickey à travers les siècles, crée en 1952 par le scénariste Pierre Fallot. A chaque fois que Mickey prend un coup sur la tête il est propulsé dans une époque historique, rencontrant les hommes des cavernes, Henri IV, Napoléon et bien d’autres personnages célèbres. Des histoires à épisodes dont la première planche figure dans ce recueil. Figure également Mickey et les Mickeyens, parue en 1969.

On retrouve avec plaisir un dérivé de Mickey dans Les Bébés Disney, une série de gags en une planche qui étaient dessinés par Claude Marin et scénarisés par François Corteggiani, Belon et Gégé.

Et encore beaucoup d’autres histoires et anecdotes qui font de ce recueil de 472 pages une somme nostalgique et permettent aux lecteurs déjà âgés, des vétérans de la lecture, de retrouver avec bonheur tout ce petit monde merveilleux sans les flonflons des parcs d’attractions. Tranquillement assis dans un fauteuil, on se projette quelques années, quelques décennies en arrière, et ceci nous rajeunit.

Le Livre Anniversaire. Mickey Mouse : 90 ans. Hors Série N° 2 Les trésors du Journal de Mickey. Disney Hachette. Parution novembre 2018. 422pages. 8,90€.

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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 06:47

Une histoire, deux lectures.

Henri VERNES & Gérald FORTON : La piste de l’ivoire.

Présenté comme la cent-unième aventure de Bob Morane et paru en volume en 1970 sous le numéro 101 dans la collection Pocket Marabout, cette histoire avait bénéficié d’une publication en bande dessinée entre le mois d’août 1962 et le mois de février 1963 dans le magazine Femmes d’Aujourd’hui.

Sur un scénario d’Henri Vernes, Gérald Forton assumait la partie dessins en noir et blanc. Le nom de Gérald Forton n’est pas inconnu des amateurs de bandes dessinées, car outre le fait d’être le petit-fils de Louis Forton, le créateur des Pieds Nickelés, il a publié dans de nombreux supports pour la jeunesse dont le Journal de Spirou, réalisant soixante neuf histoires de L’Oncle Paul à partir de 1952 (il a alors vingt-deux ans) mais également pour Le Journal de Tintin, Vaillant, Pilote, Pif Gadget, il participé également à d’autres aventures, cinématographiques notamment, comme scénariste-imagier pour Toy Story 1.

 

Les deux versions sont donc réunies dans ce volume mais comme il s’agit d’une publication poche, il vaut mieux posséder de très bons yeux pour en apprécier les phylactères et les lignes du scénario. Toutefois le collectionneur pourra toujours essayer de se procurer la version album parue aux éditions Deligne en 1979.

 

Il faut toujours tenir ses promesses. C’est l’amer constat qu’effectue Bill Ballantine, l’Ecossais géant roux obligé de déguster son chapeau, après toutefois une petite préparation aux oignons et à la sauce tomate, pour avoir déclaré que si lui et ses compagnons arrivaient à attraper Zourk, il mangerait son couvre-chef. Mais pourquoi et comment en est-il arrivé à cette extrémité dommageable ?

Alors qu’ils parcourent les savanes du Tanganyika afin de prendre en photos des animaux sauvages, Bob Morane et son ami Bill Ballantine se trouvent à manquer de pellicules. Ils arrivent dans un petit village, Usongo, qui possède un magasin ancêtre des grandes surfaces, modèle réduit, qui propose aussi bien des armes, des lampes tempêtes, de l’alimentation, et heureusement des pellicules photos.

Six individus qui consomment au bar se moquent des deux aventuriers et les échanges verbaux s’enveniment. Le boutiquier prévient les deux amis que le chef de bande se nomme Tholonius Zourk et est un redoutable chasseur d’éléphants. La bagarre qui s’ensuit tourne à l’avantage de Bob Morane et Bill Ballantine qui prennent une chambre à l’hôtel local.

Le lendemain ils aperçoivent Zourk et ses camarades quitter le village à bord d’un Land-Rover. Eux-mêmes reprennent la route à bord de leur GMC et en cours de route décident de prendre quelques clichés de rhinocéros et autres animaux. Ils entendent un coup de feu tiré au loin ce qui fait fuir les rhinocéros en train de batifoler. Ils se font apostropher par un jeune homme placé dans leur dos qui leur signifie rudement que la chasse est interdite. Ils plaident leur bonne foi mais devant l’injonction de leur interlocuteur de filer en laissant leurs armes, une méprise car il ne s’agit que d’une caméra spéciale que tient Bob, Bill Ballantine se rebiffe. Le jeune homme perd son chapeau et ils se rendent compte avec stupeur qu’il s’agit d’une jeune fille. Ann Kircher démontre que celle qu’il avait inconsidérément qualifiée de minette pratique les arts martiaux avec maestria.

Ann Kircher est la fille du garde-chasse local, un conservateur de gibier chargé de préserver la faune. Le malentendu est rapidement effacé, mais à nouveau des coups de feu se font entendre au loin. Les Kasongos attaquent l’habitation paternelle pense aussitôt Ann. Tout le monde en voiture, Bob Morane au volant de leur GMC et Ann à celui de son véhicule tout terrain. Effectivement, ce qu’Ann avait prédit se produit et ils arrivent à temps, quoique, apparemment, les Kasongos n’ont guère de cœur à l’ouvrage.

Mais leur aventure n’est pas finie. Si effectivement Bob Morane et Bill Ballantine parviennent à s’emparer de Zourk qui dirige les indigènes, ce qui vaut l’épisode mémorable de dégustation de chapeau, celui-ci parvient à s’échapper. Ensuite c’est au tour des deux compères d’être enfermés dans une case par les Kasongos. Grâce à un subterfuge ils s’échappent et retrouvent Ann et son père.

Ann et ses deux compagnons sont à nouveau poursuivis par les Kasongos, Zork à leur tête. Ils suivent trois éléphants, dont un semble mal en point, qui entrent dans une caverne nichée sous une cascade. La terre tremble. C’est le Viraronga, un volcan, qui se réveille, et un feu de brousse se propage.

 

La Piste de l’ivoire est un pur roman d’action et d’aventure, et cet épisode n’intègre pas, comme c’est souvent le cas, d’éléments fantastiques. Pas d’animaux fabuleux, mais la faune sauvage de la savane. Une intrigue mouvementée au cours de laquelle Bob Morane et ses compagnons risquent à plusieurs reprises leur vie, mais leur force de caractère, leur volonté, et une bonne dose de chance leur permettent de braver les éléments et les hommes. Cette histoire est également l’occasion de pointer du doigt les chasseurs d’éléphants et de rhinocéros, des pilleurs d’épaves qui n’en veulent qu’à l’ivoire, denrée fort recherchée pour diverses raisons mercantiles.

Lors de l’écriture du scénario en 1962, le Tanganyika venait d’obtenir son indépendance, le 9 décembre 1961 exactement, et à aucun moment Henri Vernes n’émet un commentaire désobligeant envers cette toute jeune nation. Tout juste s’il se permet d’affirmer que les indigènes ne souhaitaient pas être civilisés, les Pygmées principalement. Mais il reconnait, lors de la rencontre entre Bob Morane et le chef de l’état, qui n’est pas nommé, que celui-ci est un homme affable, compréhensif, désirant aider son quémandeur, se montrant en tous points courtois et diplomate.

Henri VERNES & Gérald FORTON : La piste de l’ivoire.

L’épilogue du roman diffère légèrement de celui de la bande dessinée, mais Henri Vernes a rectifié quelques détails lors du passage de la BD en roman, sans que cela soit préjudiciable pour l’un ou l’autre version.

Henri VERNES & Gérald FORTON : La piste de l’ivoire.

Henri VERNES & Gérald FORTON : La piste de l’ivoire. Collection Bob Morane 2030/101. Editions Ananké. Parution 4 mars 2005. 202 pages.

ISBN : 978-2874181221

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2 septembre 2018 7 02 /09 /septembre /2018 08:37

Spirou, 80 ans et tout son talent…

FRANQUIN & GREG : QRN sur Bretzelburg. Spirou et Fantasio N°18.

Né en 1938 par Rob-Vel pour le dessin, et par Blanche Dumoulin pour les textes, ce que l’on sait moins, Spirou a fêté en avril ses quatre-vingts ans. Il ne les paraît guère.

Faut dire qu’au fil des années et des différents contributeurs qui lui ont permis d’évoluer graphiquement et narrativement, le petit groom n’a pas vieilli. Il s’est même bonifié, même si l’on peut préférer les histoires dessinées de certains auteurs par rapport d’autres.

Personnellement, je professe un faible pour la période Franquin et l’apport humoristique de Greg joue un rôle majeur.

QRN sur Bretzelburg est le sixième et dernier album où les deux compères se retrouvent associés, en dépannage pour Greg car un problème éditorial oblige Franquin à appeler le scénariste en catastrophe. Mais tout ceci est expliqué dans l’article consacré à cet album ici.

 

Lorsque débute l’histoire, Spirou, le Marsupilami et Spip l’écureuil, ont les oreilles polluées par la musique tonitruante que diffusent les postes de radio de Fantasio. Mieux, ou pire, celui-ci vient d’acquérir un transistor miniaturisé de conception japonaise et il en est fier. Un faux mouvement provoqué par Spip qui mord Fantasio à la jambe dans un élan de colère justifié et le minuscule objet est envoyé en l’air, rattrapé par Marsupilami qui l’avale.

Quelques claques dans le dos n’ont jamais fait de mal à personne, sauf que le minuscule engin se trouve coincé dans le nez de Marsu. Il n’y a plus qu’à attendre que les piles s’usent afin de recouvrer la tranquillité auditive car le déluge de décibels commence à prendre sur les nerfs de nos personnages.

Un qui n’est pas content, c’est un voisin, Marcelin Switch, qui hanite la même rue et dont la passion est de naviguer sur les ondes en tant que radio-amateur. Ses réceptions sont brouillées et la faute en incombe au transistor indûment ingéré par Marsu, et si la moutarde lui monte au nez, c’est bien à cause du brouillage occasionné par le nez du marsupial.

Or Marcellin Switch était en communication avec le roi Ladislas de Bretzelburg qui se plaint d’être prisonnier en son château. Il propose à Spirou de l’emmener avec le Marsu chez un ami vétérinaire qui s’y connait aussi en radio, et pendant ce temps Fantasio va se rendre chez lui afin de réceptionner la femme de ménage. Un service en vaut un autre, sauf que Fantasio est en pyjama. Un accoutrement vestimentaire qui induit en erreur deux policiers du royaume de Bretzelburg qui kidnappent notre ami.

Naturellement Spirou et consorts alertent la police, mais devant le peu d’empressement manifesté par cette noble profession et ses représentants, ce sera direction Bretzelburg afin de délivrer Fantasio.

 

Les gags s’enchaînent dans cette histoire pas si farfelue. En effet, entre Bretzelburg, royaume dirigé par le général Schmetterling, et le Maquebasta, du prince Farfalla ministre de l’Intérieur, une sourde rivalité mine les deux pays. Et l’on pourra reconnaître, grâce à certains dessins et allusions, à des pays d’Europe Centrale. D’ailleurs l’uniforme des soldats de Bretzelburg, rappelle étrangement celui de la Wehrmacht. Il s’agit d’un épisode réel historique qui s’est déroulé quelques vingt-cinq ans avant l’écriture du scénario.

Et si les gags en tous genres ainsi que les jeux de mots foisonnent dans cette bande dessinée, il ne faut pas oublier que souvent romanciers et scénaristes s’inspirent de faits réels. Mais seuls les adultes ayant connu cette période pourront y déceler les allusions. Pour les enfants, il s’agit juste d’une bande dessinée humoristique aux dessins nets, précis, travaillés, au service d’une histoire riche en rebondissements, prêtant à sourire. Mais les adultes ne dédaigneront pas ce qui est plus profond que l’on pourrait croire.

 

Cette bande dessinée a été rééditée récemment à l’instigation de Michel-Edouard Leclerc dans un volume comprenant quatre BD d’inspiration différente, anciennes ou nouvelles dans une présentation agréable, mais uniquement vendu dans les supermarchés du groupe.

Ce volume comprend, outre cette histoire de Spirou et Fantasio :

Louca N°1 de Bruno Decquier : Coup d’envoi.

Gaston N°16 de Franquin : Gaffes, bévues et boulettes.

FRNCK N°1 de Brice Cossu et Olivier Bocquet : Le début du commencement.

Ah, j’allais oublier. Le prix, plus que compétitif : 5,00€

FRANQUIN & GREG : QRN sur Bretzelburg. Spirou et Fantasio N°18.

FRANQUIN & GREG : QRN sur Bretzelburg. Spirou et Fantasio N°18. Editions Dupuis. Parution 1er avril 1986. 64 pages. 10,95€. Version numérique : 5,99€.

ISBN : 978-2800100203

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5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 07:53

Et d’abord, on ne m’appelle pas Emmanuel, mais monsieur le détective en herbe !

Jean-Luc BIZIEN & Bruno DAVID : Le paquebot aux 100 suspects.

Le héros de cette aventure se prénomme Emmanuel. Je n’y peux rien, c’est ainsi. D’ailleurs le maître du jeu interpelle ainsi le lecteur, dès la première phrase du texte :

Vous êtes Emmanuel, un jeune garçon qui s’apprête à vivre une fabuleuse aventure…

Et en effet, en ce mois d’avril 1912, le jeune Emmanuel s’embarque avec ses parents sur le Titan, un paquebot dont c’est la première traversée vers les Amériques. D’après son constructeur, le navire est insubmersible. Donc, en théorie, tout devrait bien se passer.

Seulement Emmanuel entend les bribes d’une conversation échangée entre quatre individus cachés et dont il ne perçoit que quelques mots : Au large…. Avant l’aube… Chance d’en réchapper… explosifs…

Bref de quoi donner le tournis au gamin qui se voit confier la redoutable et difficile mission d’agir seul ou de convaincre les adultes, capitaine du navire ou ses parents de ce qu’il se trame.

 

Naturellement, Emmanuel, enfin vous, décide d’enquêter, plusieurs propositions étant à sa disposition. Et vous partez investiguer en divers endroit du paquebot à la recherche des malfrats, des explosifs qu’ils ont disséminé et d’annihiler ceux-ci afin d’éviter un drame.

Mais plusieurs pistes sont à suivre et vous devez choisir quelle sera la bonne, quitte à revenir à votre point de départ.

 

Il aura fallu que j’atteigne mes soixante-dix balais et plus pour dépoussiérer mes lectures et m’immerger dans un livre-jeu destiné aux enfants. Je peux vous affirmer que ce n’est pas une partie de plaisir, enfin si mais cela demande de la concentration, un sens certain et affûté de l’observation, de déduction, de logique. Bref, tout ce que possède un enfant, mais plus forcément un adulte qui trouve des pièges où il n’y en a pas et vice-versa.

Les solutions de jeux figurent en fin de volume, ce qui personnellement m’a bien aidé, car je l’avoue sans vergogne ne pas avoir tout trouvé. Quant à l’histoire, le pourquoi du comment, elle figure elle aussi en fin de volume mais pour la lire il faut s’aider d’un miroir, petite gymnastique intellectuelle et manuelle supplémentaire.

L’image est à l’appui du texte, et il faut regarder attentivement les moindres détails pour découvrir les solutions. Toutefois parfois cela semble flou, avec des contours mal définis et c’est lorsque l’on possède la résolution, que l’on s’aperçoit que l’œil s’était arrêté dessus sans en percevoir la signification.

Jean-Luc BIZIEN & Bruno DAVID : Le paquebot aux 100 suspects. Collection Vivez l’aventure. Livre jeu. Editions Gründ. Parution le 15 mars 2004. 48 pages.

ISBN : 978-2700037654

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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