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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 08:06

Sur les genoux ? A dada sur mon chameau, quand il trotte…

Une production Christian JACQ !

Célestin VALOIS : Faites sauter le Pharaon.

A trente ans, Basile Espérandieu, dit tout uniment Basile, est maître de recherche détaché du Centre National de la Recherche Scientifique et correspondant de l’Académie des Sciences. Ce qui en jette. Et il émarge à un service secret, un service de renseignements fondé sur les échanges des correspondants des Cinq Académies, et dont le but est de regrouper les informations recueillies auprès de chercheurs de tous horizons. Cette émanation scientifique est indépendante des pouvoirs politiques et peut ainsi voler de ses propres ailes. La finalité étant de tisser un réseau international pour sauver le monde de la dictature. Tout un programme, une utopie que l’on ne rencontre que dans les romans. Mais néanmoins on peut rêver à son existence.

Mais Basile est distrait. Il se trompe dans les dates par exemple, dans les cartes et les digicodes pour s’introduire en toute légalité et insouciance sous la Coupole de l’Institut de France. C’est ainsi que son intrusion perturbe son chef, l’un des trois plus grands physiciens français, mais comme Basile avait terminé il vient remettre son rapport sur la mission qui lui avait été confiée, avec quelques jours d’avance.

Cette mission, qu’il avait acceptée comme Monsieur Phelps, sans quoique ce soit se détruise dans les cinq secondes, consistait en la remise d’un rapport sur les relations politiques entre l’Egypte et Israël et leur potentiel scientifique. Et pour sceller cette alliance, le président égyptien doit se rendre à Jérusalem car il a un projet qui ne fait pas que des heureux. Bref, Basile se propose de retourner en Egypte afin de peaufiner sa mission.

En attendant, il se rend de nuit dans une pharmacie homéopathique où travaille Béatrice, la jeune directrice du laboratoire homéopathique de l’officine et accessoirement sa maîtresse. Il a caché dans une armoire un vase égyptien qu’il destine à son amoureuse. Il possède la clé de la porte d’entrée, mais il n’en a pas besoin, car celle-ci est déjà ouverte. Des voleurs se sont introduits dans la boutique. Ils espèrent pouvoir s’emparer du vase d’albâtre qui émet un trait violet et des rayons rougeâtres.

Les deux hommes sont éberlués, et l’un d’eux choit tandis que l’autre parvient à s’enfuir, non sans avoir violemment percuté Basile qui se retrouve les fesses par terre. Et menotté car la police vient de faire son apparition.

Conduit au commissariat, Basile est embastillé en compagnie d’un truand, Jo le Corse, qui a fondé la Société de Défense de l’Environnement du bois de Boulogne. Une société destinée à protéger ses intérêts dans ce qui dans le temps se nommait le pain de fesses. Basile à l’aide d’un petit outil, un vulgaire trombone de bureau, ouvre les menottes de son nouvel ami qui s’était fait coffrer exprès, recherché qu’il était pour une histoire de dettes avec le Grec. J’abrège.

Basile est dédouané par l’individu assommé, car naturellement il ne possédait pas ses papiers sur lui. Une distraction de plus qui aurait pu lui être fatale. Seulement l’inspecteur Lafuge n’est pas convaincu de l’innocence de notre scientifique agent secret, et il décide, sans en informer sa hiérarchie de suivre pas à pas Basile qui fidèle à son idée va embarquer pour l’Egypte.

Mais le vase égyptien n’est pas un objet unique, un autre existe et doit être remis lors d’une cérémonie entre Begin et Sadate afin de sceller l’amitié entre les deux peuples. Seulement il contient un produit nocif qui lors de l’ouverture du vase risque de provoquer la mort de très nombreuses personnes. Une petite manipulation à découvrir dans un grimoire permet cette opération d’enlèvement d’opercule sans danger. Mais encore faut-il trouver la clé.

 

Nous suivons avec amusement les tribulations de Basile le Distrait, ainsi que divers protagonistes, dans ses déplacements et ses recherches. Un roman humoristique d’aventures qui pourrait être une aimable bluette, à la façon d’agents secrets comme l’avait si bien interprété Don Adams dans la série télévisée Max la Menace de Mel Brooks et Buck Henry à la fin des années 1960.

Mais on ne peut s’empêcher de penser également à Pierre Richard dans Le Grand blond avec une chaussure noire, un film d’Yves Robert de 1972, d’autant que Basile lui aussi est blond, et que cette couleur de cheveux est anormale en pays arabe. Surtout lorsque Basile se trouve sans chapeau dans un édifice religieux.

Les gags s’enchaînent dans la joie et la bonne humeur, sauf pour quelques participants à cette aventure mouvementée. Car en sous-main d’autres protagonistes n’apprécient pas le rapprochement envisagé entre Sadate et Begin. Des marchés juteux sont en jeu. Et quarante ans ou presque après la parution de ce roman, on peut se dire que rien n’a changé ! Et même que cela a empiré.

 

Fausener faisait partie du cercle étroit de ces hommes, inconnus du grand public, qui dirigent la marche boiteuse du monde. Il laissait le devant de la scène aux présidents pantins, aux chefs corrompus des partis politiques, à la kyrielle de gugusses qu’il manipulait à sa guise.

 

Célestin VALOIS : Faites sauter le Pharaon. Série Basile le distrait N°1. Editions Plon. Parution mai 1980. 224 pages.

ISBN : 2259006175

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  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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