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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 17:52

“ Les jolies colonies de vacances, merci maman, merci papa… ” comme chantait Psangfamilleierre Perret. Colin n’est pas un accro des colonies, des camps de vacances, des stages et encore moins ceux consacrés à la voile. Et s’il doit remercier quelqu’un, c’est lui même car il est orphelin depuis dix ans. S’il s’est inscrit pour participer à un stage à l’île de Mornesey, c’est qu’une idée bien ancrée dans sa petite tête d’adolescent de seize ans le turlupine : retrouver la trace de son père disparu et dont il pressent que tout ce qu’on a pu lui dire depuis des années ne sont que mensonges et compagnie. Effectuant des fouilles dans les ruines de l’abbaye de Saint Antoine dans l’île de Mornesey avec quelques amis et sa femme, Jean Rémy se serait suicidé en mer après des incidents ayant coûté la vie à trois ouvriers. Sa mère aurait eu un accident de voiture peu après et Colin a été recueilli par son oncle et sa tante. Ses soupçons ont été étayés par de petits indices qui mis bout à bout formaient un faisceau de preuves irréfutables, du moins à son avis.

L’île de Mornesey, située dans la Manche au large de Granville, possède deux particularités : depuis plusieurs siècles une prison y est édifiée, servant autrefois de transit pour les bagnards, mais aujourd’hui encore débordante d’activités. Pour preuve, cette évasion de deux prisonniers, dont l’un est multirécidiviste, donc dangereux, et l’autre devant être libéré dans deux mois. L’autre particularité réside en une légende, celle d’un trésor nommé la Folie Mazarin qui serait caché probablement dans l’un des nombreux souterrains qui traversent l’île de part en part. Tandis que Colin cherche à confirmer ses soupçons, Simon Casanova, jeune agent de sécurité temporaire sur l’île, entame sa petite enquête sur cette étrange évasion. Une investigation qui va le mener loin, très loin, jusqu’à Nice, et qui ne sera pas sans rapport avec les tribulations de Colin.

Sang famille, titre jeu de mots qui rappelle un célèbre roman d’Hector Malot, se révèle justement le prototype même du roman populaire de la fin du XIXème siècle et du début du XXème. Avec son lot de mystères, de courses poursuites, de trésors supposés (ou non), d’un adolescent narrateur, pour une partie du texte, et héros malmené, des méchants, des bons, des personnages secondaires qui ne le sont pas tant que ça. Ainsi Clara employée de mairie à la recherche de l’amour, ou tout au moins une amourette pour faire passer le temps et adepte du karaoké sur ordinateur ou Delpech journaliste indépendant et rédacteur du seul journal de l’île. Quelques bévues et incohérences dans le déroulement de l’histoire émaillent le récit. Pour preuve ce problème de datation : sur la tombe des parents de Colin, il est indiqué que le père est né en 1962 et la mère en 1965, or l’on apprend qu’ils avaient tous deux 19 ans lorsqu’ils se sont rencontrés. D’autres petites erreurs, toujours dans le décompte des années, attireront l’attention du lecteur, mais ce n’est pas grave en soi. Autre petite anomalie, en l’an 2000, puisque l’action se déroule en août 2000, on ne parlait pas encore en euros, et il eu peut-être été plus judicieux de laisser les prix en francs, quitte à signaler la conversion dans une petite note en bas de page. Quoi qu’il en soit, ce roman est très agréable et nous offre plus qu’un roman policier, un véritable roman d’aventures et de mystères.

Sang famille. Editions des Falaises/PTC.

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 16:46

6 Juin 1944. 178 rangers, commandés par le lieutenant Dean, se lancent omaha-crime.gifà l’assaut de la pointe Guillaume. Mais avant d’accéder à cette falaise, il leur faut pratiquer une brèche dans un mur construit sur la plage par les Allemands. Trois jours auparavant, un tirage au sort a été effectué, des numéros inscrits sur des bouts de papier, et celui qui se saisira du numéro un partira en premier, et ainsi de suite. La mort quasiment assurée pour les premiers soldats qui s’élanceront avec en prime une caisse d’explosifs à déposer au pied du mur. Si Oscar Arlington a tiré le numéro 4, d’autres ont été plus chanceux, alors qu’il pensait bien échapper au mauvais sort. Tout ça à cause de sa mère, sénatrice, qui voulait absolument que son garçon participe à la guerre ! Ne serait-ce qu’en mémoire de son mari qui est mort des suites de la précédente. De nombreux rangers restent sur le terrain, en ce 6 juin. Alan Woe, lui, est rescapé et soigné par Lison, une jeune fille de la région. Un mois plus tard, Alice Queen, en provenance des Etats-Unis, vient effectuer une sorte de pèlerinage, à la recherche de son amour disparu lors des combats du débarquement. Mais Lucky, le mal nommé en la circonstance, n’est plus. Au dernier moment, alors qu’elle reprend le car, Alan Woe l’aperçoit. Il pense la reconnaître mais c’est trop tard : la jeune femme est repartie, décidée à refaire sa vie ailleurs, en Australie. Vingt ans plus tard, Alan Woe quitte Lison et ce bout de terre qui est désormais sa patrie. De temps à autre il recevait du courrier des Etats-Unis, mais jamais il n’a voulu se confier. Cela fait près de six mois qu’Alan a déserté le foyer normand lorsqu’Alice revient et se lie d’amitié avec Lison. Un groupe de vétérans venus pour commémorer le vingtième anniversaire du Débarquement, et s’ils ne reconnaissent pas immédiatement Alice, son nom leur rappelle des souvenirs. Notamment celui de Larry et de l’étrange marché passé avec Oscar Arlington. Oscar avait tiré le numéro 4, Larry le 148 et les deux hommes avaient inversé leur sortie de la péniche. Contre une forte somme d’argent. Argent qui n’aurait jamais été versé. Alice décide alors de renter aux USA et de retrouver Oscar et récupérer son dû. Pour cela elle requiert les services d’un détective privé. Mais les chausse-trappes s’accumulent et les morts aussi.

omaha crimeMichel Bussi nous entraîne en de multiples allers et retours de ce coin de Normandie, entre Isigny sur mer et Colleville, là où a été édifié le célèbre cimetière américain d’Omaha Beach, aux Etats-Unis, dans de petites villes dans une sorte de road-movie, de 1945 à 1975 pour le principal de roman. Si au début j’ai pensé, malgré moi, à une nouvelle version de La Lune d’Omaha de Jean Amila, bien vite j’ai été rassuré, car en prenant pour base le même thème Michel Bussi a su le renouveler et l’exploiter différemment. Avec une tension qui ne cesse de croître, jouant avec les sentiments, ou ressentiments des personnages. Seul bémol, il est dommage que l’auteur ait confondu à un certain moment Isigny sur mer, célèbre pour ses caramels, et Isigny le Buat, petite ville du sud de la Manche, située au fin fond des terres. Ce n’est qu’un petit détail dont ne s’aperçoivent pas forcément les lecteurs, mais qui peut faire froncer les sourcils des gens du cru.

Michel BUSSI : Omaha crimes. Editions des Falaises /PTC.

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