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22 novembre 2018 4 22 /11 /novembre /2018 05:59

En Simca 1000 Pigeot ?

Thierry CRIFO : Pigalle et la fourmi.

Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe, est plongé dans une phase nostalgique, arpentant les trottoirs de Pigalle, à la recherche des fantômes de ses parents.

Cheryl désirant acquérir une nouvelle boutique de coiffure, histoire de se décentraliser et teindre la mèche hors de son arrondissement de prédilection, a jeté son dévolu sur une boutique du IXe arrondissement, plus précisément rue de Douai.

Ce n’est pas la mer à boire, pourtant Gabriel n’apprécie guère. Et ne voilà-t-il pas que son vieil ami Pedro lui fait remarquer, bêtement, comme ça par hasard, vendant la mèche sans s’en rendre compte, que ses parents (au Poulpe et non à lui Pedro), que les parents donc de Gabriel, ébouriffé par cette révélation, ont habité précisément cette rue et sont décédés accidentellement dans le quartier de Blanche-Pigalle.

Pas doué pour une fois le Pedro qui décoiffe. Gabriel était persuadé que ses parents étaient morts près de Chartres. Du moins c’est ce qu’on lui avait toujours dit. Alors ? Déboussolé, accablé par la chaleur, il investit un quartier qu’il ne connaît pas et remonte les traces qu’aurait pu laisser son père, découvrir une vérité qui le taraude alors qu’auparavant il n’avait jamais pensé à remonter le passé à la découverte de ses origines.

 

Un Poulpe qui sort enfin de l’ordinaire (avec celui de Pierre Bourgeade : Gab save the Di). Gabriel est entièrement impliqué dans cette enquête, cette quête, et ce n’est pas une affaire qu’on lui propose, par le biais parfois.

Non, cette fois, c’est lui qui est en cause, ses parents, les mensonges qui lui ont été fournis peut-être pour ne pas le traumatiser, lui qui se promène avec dans son portefeuille une photo de ses géniteurs mais n’avait jamais cherché à savoir où elle avait été prise, un retour en arrière qui risque de faire mal.

Thierry Crifo, tout en respectant la Bible du personnage, innove, et c’est comme une bouffée de fraîcheur dans un Pigalle qui transpire sous la canicule.

 

Thierry CRIFO : Pigalle et la fourmi. Le Poulpe N°226. Editions Baleine. Parution le 9 octobre 2001. 200 pages. Réédition en version numérique : 2,99€.

ISBN : 978-2842193553

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18 mai 2017 4 18 /05 /mai /2017 05:30

Le Poulpe aime les boissons gazeuses.

Mariano SANCHEZ–SOLER : Oasis pour l’OAS.

Gérard, le patron du Pied de Porc, pour une fois accueille Gabriel Lecouvreur de façon un peu trop servile pour être honnête. C'est qu'il a un service à lui demander.

L’oncle et la tante de Maria, les époux Binet (la femme de Gérard pour qui ne connaîtrait pas encore les personnages récurrents de cette saga) ont été abattus à Alicante, lui dans son magasin de confiseries pulvérisé par une bombe, elle dans son bungalow détruit par des explosifs. Vengeance de gangsters, c’est vite dit, et d’abord quel serait le motif ?

La cause en est peut-être dans cette somme d’argent léguée à Gérard et sa femme par des époux, qui franco-espagnols, (Franco étant le mot exact) sont des réfugiés pieds-noirs ayant eu des accointances avec l’OAS, comme le découvrira Le Poulpe en prenant connaissance des documents enfouis dans un coffre-fort d’une banque située à Andorre.

Gabriel est plongé au cœur d’une vieille histoire datant de près de quarante ans. L’OAS de sinistre mémoire, avec comme protagonistes Salan, Susini et un certain lieutenant Le Pen. Les morts s’accumulent parmi les réfugiés ayant appartenu à un groupe Delta et le commissaire qui enquête sur cette affaire n’est pas loin d’inculper Gabriel comme le fauteur de trouble.

Les habitués de la Série Noire retrouveront avec plaisir Martin Brett, de son nom Ronald Douglas Sanderson, qui fournit quinze romans à la célèbre collection dirigée par Marcel Duhamel, avant de voir un de ses manuscrit refusé, jugé comme trop politiquement engagé.

 

Roman écrit par un Espagnol, traduit par Georges Tyras, Oasis pour l’OAS est composé principalement de documents écrits par Binet, de coupures de journaux, qui éclairent l’activité des membres de l’OAS et fournissent une piste sur l’attentat du Petit-Clamart, ou tout du moins offrent une alternative sur cet attentat manqué.

C’est un cas Binet (merci, elle était facile) et ses rejetons par alliance, Maria et Gérard, ne sont guère, dans ce roman, à la hauteur de leur réputation. L’appât du gain les submerge et on les connu meilleurs, plus humains, plus proches de l’idéologie poulpienne.

Un dérapage dans leur comportement mais ne leur en tenons pas rigueur, ils sauront n’en doutons pas, rattraper cette évolution qui ne leur sied guère.

 

Mariano SANCHEZ–SOLER : Oasis pour l’OAS. Traduction de Georges Tyras. Le Poulpe N°206. Editions Baleine. Parution novembre 2000. 168 pages. 8,00€

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24 avril 2016 7 24 /04 /avril /2016 07:45

Bon anniversaire à Philippe Huet, né le 24 avril 1942.

Philippe HUET : La poubelle pour aller danser.

A l’extrême pointe ouest du Cotentin, dans une nature aride, sauvage, se dressent des cheminées, des tumulus qui défigurent le paysage. La main de l’homme est passée par là, comme souvent, et les autochtones au début étaient contents, preneurs même, car « On » leur promettait monts et merveilles. L’usine de retraitement des déchets nucléaires de la Hague commence à vieillir. Mais à l’origine tous pensaient que cette nouvelle vache à lait allait remplacer avantageusement leurs troupeaux.

« Au début, j’étais comme les copains, je me suis dit que le pactole, pour une fois, il était pour nous. Les terres, ils nous en donnaient bien plus que leur valeur, et des petits malins se sont même mis à labourer des champs abandonnés depuis longtemps pour faire augmenter les prix. D’autres se sont encore mieux démerdés, ont négociés leur embauche dans l’Usine, ou celle d’un fils ».

Alors pourquoi tant de problèmes, pourquoi maintenant cette usine était-elle la vindicte de bon nombre de détracteurs ? Tout simplement parce qu’au départ, « les premiers ingénieurs qui arpentaient la campagne nous avaient parlé de l’implantation d’une usine de casseroles ou de plastique, ça dépendait des jours. Et puis après il y eut le secret défense ». Et l’endroit n’avait pas été choisi au hasard : « C’était le coin idéal, qu’est-ce que tu crois ? Un socle géologique ancien et stable à l’abri des tremblements de terre, des vents forts et de gros courants marins pour disperser leurs saloperies… Et puis le must ! Une presqu’île isolée et faiblement peuplée. Tu vois qu’on ne manquait pas d’atouts ! ».

Et tous ceux qui ont un rapport avec l’usine préfèrent se faire oublier. « L’omerta. Tout le monde ferme sa gueule, défend son beefsteak. Faut pas rêver ! L’Usine, c’est la vache à lait ! Un bon salaire, une bonne boîte et tout ce qui va avec. Ce sont les vrais cadors de la contrée, avant les élus, le préfet, et tous les autres. Le pactole nucléaire a mis La Hague sous tutelle. D’ailleurs, c’est un sujet tabou. Cohn-Bendit s’amène, tente de discuter, il s’en prend plein la gueule, est obligé de dégager vite fait… Lorsque Thalassa… - oui, Thalassa, ce n’est tout de même pas un nid de gauchistes ! – évoque le problème, c’est la patrie en danger ! ». Et je pourrais continuer ainsi car le sujet est loin d’être clos.

L’homme qui s’exprime ainsi, Mouloud, explique la situation à Gabriel Lecouvreur qui en tombe des nues. Et tout ça parce qu’un ingénieur qui venait de prendre sa retraite devait remettre un dossier ultraconfidentiel à Mouloud et ses copains, mais il n’en a pas eu le temps. Il a été retrouvé au bas de la falaise, salement amoché, par les rochers mais aussi par la balle qu’il a reçue dans la nuque.

Le Poulpe a fréquenté Mouloud, une référence à Mouloudji, il y a déjà bien des années, lors d’une manifestation à Plogoff dans le but de contrer l’implantation d’une centrale nucléaire, un projet d’aménagement “d’intérêt général” porté par l’État, mais qui avait avorté. Cela se passait entre 1978 et 1981. Gabriel ne reconnait pas ce vieux copain qui vient le relancer dans son refuge favori, Le Pied de porc à la Sainte-Scolasse. Faut dire que le fringant chevelu à la taille de guêpe est devenu un chauve bedonnant. Et c’est ainsi que Le Poulpe est amené à enquêter dans ce coin du Cotentin et découvrir un fleuron décati. Hébergé par Mouloud, Gabriel Lecouvreur fait la connaissance de quelques membres de cette organisation nommée Respire, et que devait contacter le défunt, lequel annonçait à tous qu’il possédait des informations sur des fuites de matière radioactive. Personne n’a voulu prendre ses assertions en considération, sauf justement Mouloud et consorts. Gabriel rencontre le maire et l’un de ses adjoints, mais ceux-ci sont trop inféodés à l’usine pour être fiables. Auprès de Charlotte, la jeune femme du mort, Gabriel apprend que le ménage ne tournait pas rond, une confirmation de ragots glanés ici et là. Il voulait vendre, se retirer en Lozère, alors qu’elle désirait rester sur place avec leurs enfants.

 

Philippe Huet, lauréat du Grand Prix de littérature policière en 1994 pour Quai de l’oubli, ancien rédacteur en chef adjoint de Paris Normandie, habite depuis quelques années dans ce coin de terre où ont vécu et sont enterrés Jacques Prévert et Alexandre Trauner, célèbre décorateur de cinéma. Il connait donc bien la région, et sa carrière de journaliste continue dans ses romans, avec des intrigues solides puisées dans des faits réels mais agrémentés par une imagination qui pourrait être prémonitoire. Il raconte ce qui pourrait être un fait divers, jetant un œil ironique sur quelques contradictions.

Ainsi l’un des interlocuteurs de Gabriel, qui ne porte pas Greenpeace dans son cœur, déclare : « Et à Greenpeace, ils nous font chier… Parce que fois qu’un convoi renvoie les déchets nucléaires retraités dans le pays d’origine, ils font leur cirque. Comme si nous étions condamnés à garder la merde du monde entier ! Merci, on était déjà bien au dessus des quotas… ». Parmi l’un des protagonistes de cette histoire, il me semble bien avoir reconnu en Paul l’agriculteur, une petite gloire locale (pas moi, je précise !) mais un agriculteur qui a eu les honneurs d’un reportage télévisé et a écrit en collaboration un livre de souvenirs. Un Poulpe de haute tenue qui fera découvrir la région à ceux qui entendent parler des problèmes nucléaires mais n’arrivent pas toujours à en avoir une vision exacte.

 

Philippe HUET : La poubelle pour aller danser. Le Poulpe 273, éditions Baleine. Parution 3 mars 2011. 164 pages. 8,00€. Existe en version numérique à 2,99€.

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17 décembre 2015 4 17 /12 /décembre /2015 14:36
Bertrand DELCOUR : Les sectes mercenaires.

Lorsque Lecouvreur se retrouve sans toi, enfin sans elle...

Bertrand DELCOUR : Les sectes mercenaires.

Il ne faut pas toucher aux amies du Poulpe, même s'il ne les a pas revues depuis des lustres.

Lorsqu'il apprend par le journal qu'Isabelle Benoît, journaliste et ex-maîtresse, a été assassinée dans des conditions bizarres, Gabriel Lecouvreur n'a qu'une hâte, retrouver ceux qui l'ont supprimée.

Sans tambour ni trompette il part pour l'Aude, où, coïncidence, il connaît quelqu'un qui pourra l'aider dans ses démarches, le guider, le présenter à la population locale.

Bob ne se fait pas prier pour l'inviter, lui montrer sa petite famille, le voisinage, et lui narrer les derniers racontars. Une secte, la Main Blanche, s'est installée dans le coin, et Le Poulpe focalise immédiatement sur son Grand Maître ses suspicions.

A tort ou à raison? Seul l'avenir le dira, c'est à dire la suite du roman.

 

Une fois de plus Le Poulpe s'est embarqué dans une drôle d'affaire.

Vous me direz, depuis le temps qu'il les cherche, fallait bien que cela lui arrive.

D'accord, mais si Le Poulpe n'existait pas, faudrait l'inventer. Car sans lui, qui nous ferait rêver d'un monde meilleur, dans lequel il n'y aurait plus de racistes, de faux-culs, de profiteurs, et pourquoi pas de politiques ?

Bertrand DELCOUR : Les sectes mercenaires. Le Poulpe N°17. Editions Baleine. Parution juin 1996. 154 pages. 8,00€.

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 11:28
Pierre BARACHANT : Quand les Poulpes auront des dents.

Le Poulpe n'est pas gallinophobe !

Pierre BARACHANT : Quand les Poulpes auront des dents.

Absalon aurait pu faire une carrière tennistique internationale s’il n’était pas tombé dans les filets de Mona Craxton, adepte elle-même de la petite balle, et qui a eu la mauvaise idée de le quitter.

Ce placage a été le signe de la déchéance, de la dégringolade au classement ATP. De plus il est ruiné à cause de placements financiers aléatoires.

Il demande des comptes à Jean Mangeain, célèbre aviculteur et producteur d’œufs avec lequel il était associé. Absalon n’avait pas mis tous ses œufs dans le même panier mais presque. Il est reçu à coups de chevrotines par Mangeain et son neveu, ce qui ne pardonne pas.

Parallèlement une célèbre bijouterie parisienne est dévalisée. Le Poulpe se rend dans la Drôme chez Mangeain. Dans un poulailler désaffecté il découvre le cadavre d’un journaliste qui enquêtait sur les deux faits divers. Capturé par les propriétaires du lieu, Mangeain et son neveu, il parvient à s’enfuir, tout en ayant la conviction, grâce aux propos tenus par les deux hommes, de la corrélation entre ces deux affaires.

Le nom d’un certain Lefémur est évoqué. Il s’agit d’un évêque intégriste, ancien condisciple de Mangeain au petit séminaire. L’homme d’église est décédé, un goupillon enfoncé dans l’œil.

Aidé d’un journaliste localier, le Poulpe s’introduit à nouveau chez les Mangeain. Il les oblige à révéler la cache des diamants. Les pierres seraient en possession de Bastard, un prêtre proche de Lefémur, lequel prêtre serait en outre l’assassin de l’intégriste.

 

Ce roman détone quelque peu par rapport aux autres ouvrages de la collection.

Le Poulpe se parle in petto, promène un vague à l’âme persistant, se pose des questions et se donne les réponses.

Par exemple il se demande si, à force de jouer les redresseurs de tort et accumuler les cadavres derrière lui, il n’est pas pire que ceux qu’il traque.

Un Poulpe de bonne facture, plaisant à lire.

Pierre BARACHANT : Quand les Poulpes auront des dents. Collection Le Poulpe N°174. Editions Baleine. Parution novembre 1999. 140 pages. 8,00€.
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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 12:13
François BILLARD : Don qui shoote et la manque.

Le foot au... Tapie ?

François BILLARD : Don qui shoote et la manque.

La coupe du monde et l’univers footballistique ayant inspiré bon nombre d’auteurs ces derniers mois, il était normal, pour ne pas dire inéluctable, que le Poulpe se trouve entraîné lui aussi à jouer du ballon rond, ce qui le change du ballon de bière.

Une fusillade Place de l’Opéra à Marseille a laissé cinq hommes sur le pavé. Quatre corps non identifiés, et Roman Markevitz, bien connu des services de police.

Markevitz était un type bizarre, sorte d’éminence grise du football, imprésario douteux; ayant gravité dans les vestiaires de l’Olympique de Marseille, s’occupant de transferts de joueurs, d’une manière occulte et non officielle, possédant des accointances avec les néofascistes italiens, tout en étant proche d’un certain milieu socialiste.

Bref le mec impeccable, propre sur lui, et tout, et tout. Même que certains parlent d’une rencontre O.M - V.A. qui...

N’empêche que le tripatouilleur est décédé et le Poulpe renifle le panier de crabes.

 

François Billard c’est bien amusé à écrire ce roman, enfin je l’espère pour lui, et le lecteur n’est pas déçu, puisque toute ressemblance avec des personnages ou des événements ayant existé serait totalement fortuite...

 

François BILLARD : Don qui shoote et la manque. Le Poulpe N°129, Editions Baleine. Parution juin 1998. 142 pages.

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27 novembre 2015 5 27 /11 /novembre /2015 13:10
Michel CHEVRON : J'irai faire Kafka sur vos tombes.

Bon anniversaire à Michel Chevron

né le 27 novembre 1945.

Michel CHEVRON : J'irai faire Kafka sur vos tombes.

Vlad, l'aide-cuistot de Gérard, le patron du restaurant Au pied de porc de la Sainte Scolasse, est ami avec un réfugié roumain José.

Celui-ci a confectionné les axes du train d'atterrissage pour le Polikarpov, l'avion cher au Poulpe. En échange, l'émigré désire que Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, enquête sur la disparition d'un couple de Roumains.

Le Poulpe se rend donc à Sainte-Croix-des-Eaux, près de Confolens, un petit village sous la botte d'un édile qui possède une milice dont l'amusement principal est de traquer des Roumains venus en France illégalement.

Ces étrangers sont parqués dans un enclos, derrière un mur surnommé la Muraille de Chine, et lorsqu'ils tentent de s'échapper, ils sont chassés, abattus comme des bêtes. Il n'en faut pas plus pour exciter la curiosité du Poulpe et alimenter sa colère envers des pratiques ségrégationnistes.

Le Poulpe va côtoyer des personnages étranges dont le moindre n'est pas José, ouvrier qui chante dans une chapelle désaffectée transformée en salle de concert, déguisé en Drag Queen.

 

Cette nouvelle aventure du Poulpe, dans lequel ce héros moderne campe le personnage d'un Rambo hargneux et fragile à la fois, nous entraîne dans un univers médiéval, onirique, vampirique, voire gothique, résurgence d'une aura de superstition que cultive certaines campagnes.

Déroutant et captivant, ce roman s'inscrit comme une parenthèse dans la mission libératrice et justicière que s'impose comme un postulat notre ami le Poulpe.

Quant au titre il prend sa véritable signification dans l'explication fournie par l'une des protagonistes du roman mais ne comptez pas sur moi pour vous la révéler.

Michel CHEVRON : J'irai faire Kafka sur vos tombes. Le Poulpe N°35. Editions Baleine. Parution octobre 1996. 140 pages.

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 13:22
Pierre FORT : Le mec à l'eau de la Générale.

Le Poulpe se mouille !

Pierre FORT : Le mec à l'eau de la Générale.

Le Poulpe s’intéresse de près à la mort supposée accidentelle d’un toubib, fondateur de Médecins des Hommes et qui depuis quelque temps s’était retiré pour exercer son art dans les Alpes, non loin de Grenoble.

L’homme vivait dans un petit village et menait le combat avec les écolos contre la construction d’un barrage dans un site protégé ou encore contre les intégristes anti IVG.

Il avait reçu des lettres de menace, des inconnus avaient tagué des inscriptions stigmatisant l’avortement, mais de là à le supprimer...

Pourtant Gabriel possède la conviction intime qu’il s’agit bien d’un meurtre. L’enquête va déboucher sur des magouilles politico financières, des pots de vin pour des seaux d’eau minérale.

Or chacun sait que l’eau est très difficile à digérer (d’ailleurs ne dit-on pas que l’eau bue éclate ! ), et le Poulpe a intérêt à ménager ses os.

 

Toute ressemblance avec des affaires ou des personnages ayant existé est évidemment fortuite et Pierre Fort fait œuvre de fiction, cela va de soi.

Un bon Poulpe, mené avec un certain humour, dont le livre de chevet est un ouvrage de Pierre Desproges, et qui égratigne par ci, par là.

La télévision, exemple :

 « je suis journaliste, pas présentateur TV ! »

ou encore

« ... des infos qui n’étaient jamais passées à vingt heures dans les émissions de variétés encore appelées journaux télévisés par nostalgie »,

enfin la petite dernière

« Autant chercher une lueur d’intelligence dans l’œil d’un animateur de TF1 ».

C’est pas moi qui l’écrit, c’est Pierre Fort, et entre nous, il a raison.

 

Pierre FORT : Le mec à l'eau de la Générale. Le Poulpe N°148. Editions Baleine. Parution janvier 1999. 182 pages. 8,00€.

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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 15:19

Chicago sur Rhône...

François JOLY : Chicagone.

Jordi, le neveu de Pedro, a été assassiné dans la banlieue lyonnaise.

Le vieil anarchiste, fabriquant de faux passeports pour le Poulpe, pense tout de suite à alerter son ami. Ce n'est pas le premier assassinat, ni le premier faux-suicide qui se déroule dans cette banlieue chaude.

Le Poulpe ne se pose pas de question. C'est l'amitié qui prime, et s'il ne se sent pas la vocation d'un détective privé, il s'érige en redresseur de torts populaire, en justicier libertaire.

Après avoir épluché les notes amassées par Pédro, analysé les coupures de journaux, il se rend à Vénissieux, à Saint Priest, et commence une quête parmi la faune locale dont la principale occupation est de pointer au chômage. Au commissariat local, il ne glane que des broutilles, même si l'un des inspecteurs semble vouloir lui laisser la bride lâche.

Les responsables ou animateurs des Maisons de la Culture qu'il rencontre ne lui sont en général pas de grand secours. Pourtant des malabars, surnommés les frères Karamasov se dressent sur son chemin. Bientôt il se rend compte qu'il s'agit de deux sortes d'assassinats, et donc qu'il pourrait y avoir deux assassins potentiels.

 

Bien ficelé, comme un saucisson de Lyon, ce roman permet à François Joly d'exprimer une certaine colère envers des pratiques qui vont à l'encontre du but recherché.

Ainsi de la façon de procéder de la part du gouvernement ou des instances régionales qui prônent le sport mais oublient de distribuer les subsides promis; dans la façon même de gérer les Maisons de la Culture et de la vocation ou de l'aptitude de leurs éducateurs et directeurs; de la condition féminine des adolescentes, principalement celles qu'on appelle les beurettes, dans des banlieues surpeuplées et déshéritées...

Tapie en prend plein son grade et il n'est pas le seul. Au delà d'une nouvelle aventure du Poulpe, il s'agit de procéder à une analyse sociale, et François Joly y réussit avec malheureusement aucun remède à proposer. Mais après tout ce n'est pas son rôle, c'est celui des politiciens qui pensent plus à leur destin qu'à celui de leurs concitoyens.

 

François JOLY : Chicagone. Le Poulpe N°34. Editions Baleine. Parution 15 octobre 1996. 168 pages. 8,00€.

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 09:20

Un philosophe, c'est un peu un détective

de la pensée?

Didier DAENINCKX : Nazis dans le métro.

C'est ce qu'affirme Gilbert Gache, professeur de philosophie, à Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe, lequel enquête sur la bastonnade dont a été victime l'un de ses écrivains favoris, André Sloga.

Depuis Sloga gît dans le coma à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. Et si Le Poulpe réfute l'appellation de détective privé et encore plus celle de justicier, il accepte d'endosser cette étiquette pour la bonne cause. D'ailleurs il avoue à un journaliste, rédacteur en chef de la Voix du Marais, à Fontenay le Comte, s'être embauché lui-même. Lequel lui rétorque avec emphase et peut-être un brin de nostalgie Détective privé, mais c'est le rêve de tout journaliste qui se respecte.

Le Poulpe n'a pas besoin d'encouragements pour mener à bien la mission dont il s'est investi.

André Sloga, 78 ans, a été laissé pour mort dans un parking souterrain, et Le Poulpe n'accepte pas que celui qu'il considère comme l'un romanciers majeurs de sa génération, même s'il n'a pas été reconnu comme tel à cause sans aucun doute de ses tendances anar pacifiste, ne soit pas vengé.

Il lui rend visite mais le vieil homme ne sait que murmurer Max, le banc, le haut-parleur de la place. Une litanie lancinante qui laisse perplexe Le Poulpe.

Il se rend au domicile du blessé et trouve dans ses affaires un manuscrit inachevé ainsi qu'un ouvrage antisémite. C'est surtout ce dernier point qui intrigue le Poulpe car Sloga n'était pas franchement adepte de l'extrême-droite.

Un détour dans le marais poitevin, la promiscuité avec les néo-nazis et d'ex-gauchos, pour Le Poulpe la fange est partout et surtout là où on ne l'attend pas.

 

Didier Daeninckx apporte à sa manière sa pierre à la construction de la saga du Poulpe, et ce n'est pas la plus fragile.

Ancien journaliste, se conduisant en détective, Didier Daeninckx ne se contente pas d'écrire une histoire. Il jette le pavé dans la mare. Mais ce roman est aussi un hommage discret à Jean Amila, dont le parcours ressembla à celui de Sloga.

Réédition. Librio N° 222. Parution 1999 et 2005.

Réédition. Librio N° 222. Parution 1999 et 2005.

Réédition Folio.176 pages. Parution janvier 2007. 6,40€.

Réédition Folio.176 pages. Parution janvier 2007. 6,40€.

Didier DAENINCKX : Nazis dans le métro. Coll. Le Poulpe N°7, éditions Baleine. 164 pages.

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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