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26 février 2021 5 26 /02 /février /2021 05:14

Ma vie
Mais c'est long le chemin
Ma vie
Qu'il est long le chemin !

Alain Barrière.

M.A. RAYJEAN : Le monde de l’éternité.

Cela fait quatre années-lumière et trois mois que le Firstar, un vaisseau intergalactique, voyage dans le Cosmos. L’engin arrive enfin en vue d’Alpha du Centaure mais le commandant de bord, Mac Kerreck, n’est pas satisfait, car l’astronef est en retard de dix-sept jours sur les prévisions.

Sélectionnés par la Confédération des Nations Occidentales, Kerreck et ses compagnons, le lymphatique et volumineux physicien Mole, Stockwell l’électromécanicien, Lewis le biologiste, Lisbeth sa femme et diététicienne, et Françoise Jammot, d’origine française et doctoresse, doivent explorer une planète nouvelle et accueillante qui n’a pas encore d’immatriculation.

Le champagne sabré, les six voyageurs peuvent enfin atterrir et débuter leur mission. D’abord le lancement d’une fusée chargée de filmer et recueillir les différentes informations nécessaires à leur première sortie. Lors du visionnage de ces petits films, rien n’apparait concernant une probable présence d’êtres vivants.

Pourtant quelques bizarreries sont répertoriées. L’herbe tout autour de la fusée est rouge. Stockwell en voulant la toucher se coupe. Une entaille assez profonde pour nécessiter des soins prodigués par Françoise Jammot qui lui donne antibiotiques et sédatifs. Or, à leur grande surprise, quelques heures après, la blessure est cicatrisée et il n’existe plus de marque de cet incident.

Lors d’une reconnaissance effectuée en aérobulles, Kerreck, accompagné de Mole et de Stockwell bien rétabli, abat un animal qui ressemble à une antilope munie d’une carapace semblable à celle d’un tatou. Ils ramènent cet étrange animal à la fusée, le laissant pour la nuit au dehors. Le lendemain, l’animal a disparu sans laisser de traces. Aucun signe d’intervention extérieure n’est relevé.

Lewis, le biologiste, en examinant quelques brins de l’herbe rouge, distingue des sortes de protozoaires, d’amibes unicellulaires. Ces animalcules ne se divisent pas et pourtant semblent doués de vie. Tout autour de la fusée, Kerreck détruit l’herbe rouge à l’aide d’acide et d’un appareil thermique. Rien n’y fait car en une nuit l’herbe a repoussé.

Lors d’une autre sortie d’exploration dans les montagnes voisines, Kerreck et ses compagnons aperçoivent ce qu’ils pensent être un habitant de cette planète. Ils examinent cet être curieux à tête de batracien et aux deux jambes grêles, bientôt rejoint par un autre congénère du même acabit. Kerreck est enlevé dans les airs comme une plume et les deux êtres, qui pourtant ne possèdent pas d’aile, s’éloignent rapidement. Le temps pour Stockwell et Mole de rejoindre leurs aérobulles, il est trop tard. Ils ne retrouvent pas traces de Kerreck.

Ce n’est que le lendemain qu’ils découvrent Kerreck au fond d’une crevasse. Le chef de bord est mortellement blessé. Ils le ramènent à bord de la fusée et le place sur une sorte de catafalque, entouré de bougies allumées. Quelques heures plus tard, Kerreck ressuscite, ne ressentant aucune lésion. Un miracle ou un défi de la nature propre à cette planète ?

 

Tous, après avoir émis de nombreuses hypothèses, parviennent à se convaincre qu’un phénomène régit la planète. L’herbe rouge est détruite à plusieurs reprises, mais à chaque fois elle repousse. Les animaux survivent alors qu’ils étaient considérés comme morts. La blessure de Stockwell puis la résurrection de Kerreck les amènent à cette constatation : ils font face à des manifestations de vie éternelle.

L’auteur ne s’embarrasse pas de descriptions trop scientifiques, géographiques, technologiques, ou psychologiques. Souvent certains aspects sont éludés, dont le voyage entre Terre et Alpha du Centaure qui dure tout de même plus de quatre années-lumière.

Les relations entre les six membres de cet équipage sont parfois tendues, ce qui est compréhensible, mais la diplomatie règle bien des problèmes. Kerreck se montre parfois autoritaire, après tout c’est le chef de groupe, qui n’aime guère la contradiction. En ce qui concerne la nourriture, cela relève du domaine de Lisbeth, la diététicienne, qui a toujours sous la main quelque produit chimique à proposer.

Mais on se rend bien compte que les mentalités ont évolué depuis l’écriture de ce roman. Kerreck mâchouille à longueur de temps ses plaquettes de chewing-gum. Il a dû en prévoir une provision considérable de même que les cigarettes qu’il fume de temps en temps, comme la plupart de ses compagnons. Un petit défaut qui serait sanctionné de nos jours : il jette ses mégots à terre et les écrase sans les ramasser !

Un bon petit roman sans prétention, agréable à lire et dont l’épilogue est rapidement expédié. Probablement à cause de la pagination imposée ou parce que l’auteur n’avait plus rien à écrire, pensant à son prochain roman.

 

M.A. RAYJEAN : Le monde de l’éternité. Collection Anticipation N°137. Editions Fleuve Noir. Parution 25 avril 1959. 192 pages.

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18 février 2021 4 18 /02 /février /2021 05:09

L'Egypte et ses mystères.

Samuel DHARMA : Comme une odeur de tombeau.

Les Pyramides, les Pharaons, la malédiction qui s'abat sur ceux qui s'approchent de trop près des tombeaux et des momies.

Les archéologues recherchent les vestiges du passé mais en même temps ils violent les demeures des morts. Les démons veillent et impitoyablement traquent les intrus.

Que ce soit sur les lieux du sacrilège ou leurs environs mais également ailleurs, dans le fin fond de la campagne anglaise ou encore dans une cathédrale à l'architecture de cauchemar.

Le cauchemar, la terreur, l’épouvante règnent, sublimés par les forces du Mal. Celles-ci enfiévrées par leur pouvoir et leur désir de vengeance frappent, frappent encore.

Une soif de punir mortellement qui se transforme en ivresse aveugle Pour les arrêter, les contenir et annihiler la Malédiction, au moins pendant un certain temps, le Bien se dresse sous forme de jeunes gens animés d'une force intérieure exaltée par un médaillon.

Une guerre secrète qui n'épargne pas les humains.

 

Au fil de ses romans, Samuel Dharma se perfectionne, dans l'écriture et dans le ton. Il donne à ses personnages une ampleur accrue, plus forte, plus travaillée, plus fouillée.

Avec un peu plus de rigueur dans la conduite du récit et un peu plus de clarté dans son intrigue il atteindra l'égal des grands: Brussolo dans le domaine français et Masterton, King, Koontz etc. dans le domaine anglo-saxon.

Comme une odeur de tombeau est une habile variation sur le thème éternel de l'antagonisme Bien/Mal, ainsi que de la fascination exercée par le mythe de l'Egypte ancienne.

 

Chronique rédigée en novembre 1990.

Samuel DHARMA : Comme une odeur de tombeau. Collection Anticipation N° 1773. Editions Fleuve Noir. Parution septembre 1990. 192 pages.

ISBN : 2-265-04384-2

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9 février 2021 2 09 /02 /février /2021 05:39

A remettre en lumière !

Samuel DHARMA : Le chemin d'ombres.

Depuis quelques temps, Londres et l'Angleterre sont en proie à des émeutes assez violentes organisées par des bandes de loubards. Aussi Marion Darras, une psychologue, apprécie-t-elle l'invitation lancée par quelques chercheurs d’assister à des expériences, en pleine campagne britannique. Une campagne réputée pour sa douceur de vivre.

Pourtant Marion va vite déchanter. D'abord à cause de l'ambiance qui peu à peu se dégrade. Ensuite sur le principe même des expériences qui se font sur des cobayes humains qu'elle a été amenée à côtoyer, à soigner. Enfin parce que parmi les participants de ce séminaire assez spécial, elle retrouve un homme qu'elle a aimé et dont elle n'avait plus de nouvelles depuis six ans.

Le principe de l'expérience est simple. A l'aide de narcotiques, d'électrochocs et d'ordinateurs, les chercheurs vont tenter de connecter les rêves des sujets sélectionnés. Des patients atteints de névroses dues à une enfance difficile. Si le but recherché est concluant, nul n'est capable d'imaginer les suites de cette connexion.

 

Avec Le chemin d'ombres Samuel Dharma stigmatise les expériences médicales dont le but, avoué ou non, est entre autre de permettre des applications militaires. Quoique cette possibilité ici n'est évoquée qu'en toile de fond. Il s'attache plus à analyser le comportement de Marion, la psychologue, mais surtout à introduire une connotation fantastique jouant sur le résultat de la connexion des subconscients des trois patients.

Comme si Dharma, partant d'une idée, l'a abandonnée en cours de route pour en exploiter une autre, plus axée sur le fantastique. Pourtant ce roman témoigne d'une maîtrise d'écriture, d'une recherche d'idées plus nettes, plus affirmées que dans ses précédents romans. Mais surtout il abandonne les scènes de violence, scènes inutiles et gratuites dans lesquelles il se complaisait.

Réédité sous le nom de Patrick ERIS dans une version revue, corrigée, et enrichie aux éditions Lokomodo. Parution janvier 2013. 256 pages. 6,50€.

Réédité sous le nom de Patrick ERIS dans une version revue, corrigée, et enrichie aux éditions Lokomodo. Parution janvier 2013. 256 pages. 6,50€.

Samuel DHARMA : Le chemin d'ombres. Collection Anticipation N°I666. Editions Fleuve Noir. Parution janvier 1989. 192 pages.

ISBN : 2-265-04037-1

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6 février 2021 6 06 /02 /février /2021 05:50

La grande course autour du monde…

Paul D’IVOI : La course au radium.

Nonchalamment étendu dans un fauteuil de son appartement parisien, Dick Fann, détective privé anglais, se repose béatement. Il n’a rien d’autre à faire. Sauf que Jean Brot, son serviteur engagé de la veille, un gamin d’une quinzaine d’années, s’introduit dans la pièce en précisant qu’une jeune fille désire lui parler. C’est une question de vie ou de mort, selon elle.

Aussitôt le détective redevient l’homme d’action et reçoit Fleuriane Defrance, Canadienne. Son père, Catulle Defrance, est le syndic de l’Association mondiale du commerce des pierres précieuses. Or quelques mois auparavant, un vol simultané a été perpétré en divers pays, et les individus malhonnêtes se sont emparés de quelques vingt-trois grammes de radium.

Des expériences ont démontré que l’exposition de corindons ordinaires au radium transformait ces pierres de peu de valeur en pierres précieuses tandis que l’exposition des gemmes dans un four électrique amenait une décoloration et une dépréciation de ces mêmes gemmes. Des manipulations préjudiciables dans certaines circonstances mais destinées également pour éloigner des individus peu scrupuleux.

Fleuriane sent que les voleurs de radium la surveillent pour l’amener à la cachette de pierres précieuses transformées en vils corindons, et elle a peur pour son père resté au Canada. Aussi elle se propose d’organiser une course automobile, et elle demande à Dick Fann d’être son mécanicien. Ce qui lui permettrait de rejoindre l’autre côté de l’Atlantique en compagnie d’autres concurrents.

C’est à ce moment que Jean Brot introduit un policier émérite en la personne de monsieur Ginat. Celui-ci demande d’enquêter sur un vol de pierres précieuses en la boutique d’un joailler installé rue de la Paix, le sieur Larmette. Dick Fann se rend au lieu indiqué et s’aperçoit que le célèbre joailler a pipé les dés et que le vol est du pipeau.

Bientôt c’est le grand jour du départ de la course automobile, qui part de Paris, traverse l’Atlantique, se rend de New-York à San-Francisco, remonte à Valdez en Alaska, traverse le détroit de Béring, puis parcourant la Sibérie, revient à Paris via Moscou. Parmi les concurrents, Dick Fann qui sert de mécanicien, c’est-à-dire de chauffeur à Fleuriane, le jeune Jean Brot ainsi que dame Patorne, la dame de compagnie de Fleuriane. Ils voyagent à bord d’une De Dion de 30 CV. Mais Larmette, le joailler prétendument spolié, participe également à cette course en compagnie de Botero, l’ingénieur qui a mis au point leur véhicule de 100 CV, sorte de tout terrain. Larmette s’attache aux pas, ou plutôt aux roues de Fleuriane, dans l’espoir que celle-ci l’amènera à son père et aux corindons trafiqués. La vie de Catulle Defrance, de sa fille Fleuriane, et bien entendu des accompagnateurs de la jeune fille, est menacée. Ils s’en rendront rapidement compte.

Car voyage ne s’avère pas être de tout repos. De nombreux incidents, voire accidents, ponctuent ce périple. Dick Fann est obligé de se grimer à afin de pouvoir mieux surveiller les agissements de Larmette et consorts. De plus il se trouve embarqué dans une enquête à la demande de Gregson, chef de la police new-yorkaise, à l’initiative de Larmette qui a présenté les deux hommes l’un à l’autre. Pendant ce temps Fleuriane, Jean Brot et madame Patorne continuent leur périple à travers les Etats-Unis, conduits par un nouveau mécanicien, un homme à la solde de Larmette. Larmette lui-même se trouve parfois devant, parfois derrière Fleuriane qui sera rejointe par Dick Fann en cours de route. Jean Brot, qui tient un carnet de voyage, transcrit leurs péripéties, nombreuses et mouvementées, lorsque Dick Fann est occupé par ailleurs.

 

Il existe une similitude entre Dick Fann, détective privé britannique, et Sherlock Holmes. C’est un adepte de la déduction par l’observation. Il pourra démontrer ses talents à moult reprises au cours de ce voyage qui s’inspire de The Great Race, un événement médiatisé durant les années 1907 et 1908 en France et aux États-Unis. Et qui n’est pas sans rappeler le film de Blake Edwards, La grande course autour du monde, sorti en 1965, avec Tony Curtis, Jack Lemmon et Nathalie Wood dans les rôles principaux. Fatalitas !

Des autres concurrents, il n’est est pas question, l’auteur s’attachant à décrire les aventures partagées par Dick Fann et ses compagnons d’une part, et dans un moindre nombre d’épisodes, à Larmette et consorts.

Les personnages mis en scène ne manquent pas d’originalité apportant au récit des touches d’humour, dans une intrigue débridée.

Le radium a été découvert par Marie Curie et son mari Pierre en 1898 et de nombreux romanciers se sont emparés de cette donnée scientifique pour l’imposer dans des romans de science-fiction. Tout naturellement Paul d’Ivoi y a trouvé un emploi dans ce roman d’aventures fantaisistes et policières, teintées de fiction scientifique, et lui offrant quelques débouchés originaux, le tout combiné à cette fameuse course évoquée ci-dessus.

Le point de départ semble un peu faible, tiré par les cheveux comme disait le chauve, mais il est rapidement gommé par l’accumulation d’épisodes, reliés ou non, qui constituent l’intrigue, un peu dans l’esprit, mais par anticipation, de la série télévisée animée composée de 34 épisodes et qui s’intitulait Satanas et Diabolo et les fous du volant.

 

Paul D’IVOI : La course au radium. Illustrations intérieures de Louis Blomfeld. Les voyages excentriques N°16. Editions J’ai Lu N°1544. Parution 10 octobre 1983. 512 pages.

ISBN : 9782277215448

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27 janvier 2021 3 27 /01 /janvier /2021 04:16

Samuel Dharma a depuis changé de pseudonyme, et il est encore meilleur sous celui de Patrick Eris !

Samuel DHARMA : Traqueur.

Samuel Dharma - nouvel auteur du Fleuve noir qui a déjà fourni dans la défunte collection espionnages deux titres, dont Mickey meurtre, est un auteur intéressant à suivre. Il ne manque pas d'idées, ses histoires tiennent la route comme on dit, mais je lui ferai le léger reproche de verser dans une tendance, une mode littéraire selon laquelle il ne peut y avoir action sans description complaisamment macabre.- L'horreur et le morbide cela va bien un certain moment, mais trop c'est trop, et le genre gore ne pourra que s’essouffler dans un proche avenir. Un roman doit posséder une force d'évocation intrinsèque assez puissante dans la suggestion pour ne pas être un étalage complaisant des différentes formes de violence auxquelles peuvent participer ou subir les personnages.

Le plaisir que j'ai à lire un roman de Maurice Limat par exemple ne s'est pas émoussé, tandis qu'il n'est pas sûr que j'apprécie et continue à lire des romans où la description gratuite de la violence et de ses conséquences soit trop explicite. En est-il de même des autres lecteurs, seules les maisons d'éditions peuvent répondre à cette question en analysant les chiffres de vente.

 

Pour en revenir à Samuel Dharma il me semble qu'une carrière d'écrivain se dessine devant lui à condition de gommer certains excès.

Traqueur c’est le nom d'un monstre qui a pour objectif d'abattre un ennemi En cela il est aidé d’une mystérieuse -boite noire. Si un obstacle se présente sur son chemin il l’élimine sans rémission. Mais qui est réellement Traqueur? D'où vient-il? Quelle est sa mission et pourquoi? Cette histoire qui se passe de nos jours aux Etats-Unis, n'est pas sans rappeler par certains points la célèbre série télévisée Les Envahisseurs

Maugendre Paul

Radio Manche. Emission du I6/02/88.

Samuel DHARMA : Traqueur. Collection Anticipation n°I602. Editions Fleuve Noir. Parution janvier 1988. 192 pages.

ISBN : 2-265-03748-6

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22 janvier 2021 5 22 /01 /janvier /2021 04:56

Retour vers le futur ?

KEMMEL : Au bout du ciel.

En ce temps-là – il peut y avoir cent millions d’années, un peu plus ou un peu moins – existait à l’autre bout du ciel une planète d’âge déjà vénérable que ses habitants appelaient Gorla.

Telle est la première phrase de ce second roman de Kemmel, alias Jean Bommart, dans la collection Anticipation après Je reviens de… En effet il n’aura participé que deux fois au Fleuve Noir pour des romans de science-fiction et d’anticipation. Mais on retrouve dans Au bout du ciel les genres chers à Jean Bommart, c’est-à-dire l’espionnage et le roman policier.

Adam Zohr est réveillé en pleine nuit par son oncle Alexandre, 167 ans, qui se meurt. En réalité, il est déjà mort, mais le médecin lui a injecté un produit presque miracle à l’aide d’une piqûre afin de le maintenir encore en vie durant quelques heures. Adam se précipite à son chevet car le vieillard moribond doit lui confier un secret et mettre en même temps ses affaires en ordre. Il attend le notaire afin qu’Adam puisse percevoir son héritage, soit quelques cinquante milliards. Mais ce n’est pas le plus important.

Gorla est divisée en deux parties. L’Ouralie et la Siamie. Ces deux blocs ont absorbé peu à peu les petits pays, et maintenant ils se font face. Une guerre froide s’est établie et les deux blocs savent que s’ils se combattent, non seulement ce sera à mort, mais que Gorla pourrait exploser, anéantie dans l’univers. Cet état de guerre froide est souvent violé par les Siamites, par des escarmouches, mais il existerait une solution.

Deux pilotes intersidéraux Ouraliens, des frères jumeaux, Luis et Caïn Arkad, ont découvert une planète très lointaine dont les conditions de vie seraient favorables aux Ouraliens. Mais il faut vérifier leurs assertions et Adam participera à la prochaine expédition de reconnaissance.

Seulement, Moatti, le président ouralien, prévoit un voyage de plusieurs mois. Adam est d’accord sur le principe. Mais les membres de l’expédition doivent être célibataires. Qu’à cela ne tienne. Adam va divorcer, au grand dam de sa onzième ou douzième femme. Les choses s’arrangent finalement non sans mal. Lors de son entrevue avec Moatti, Adam a aperçu une jolie jeune fille, la secrétaire du président, qui n’est autre que sa fille.

Il est démontré qu’Alexandre, qui malgré son grand âge se portait comme un charme, a été assassiné. Et pour faire bonne mesure, son valet de chambre et son toubib également.

Mais les ennuis débutent pour Adam. Il échappe de justesse à des accidents qui auraient pu se terminer tragiquement ainsi qu’à des attentats. Un garde du corps lui est alloué, puis un second. Ce qui n’empêche pas Adam de manquer s’écraser lors d’un duel aérien alors qu’il est en compagnie de la charmante secrétaire, Eve Moatti.

Enfin, après quelques péripéties, le grand jour est arrivé. Et Adam est surpris et content car parmi ses coéquipiers pour cette balade interstellaire, il retrouve outre l’un de ses gardes du corps, outre les jumeaux qui sont totalement différents l’un de l’autre, mais surtout la charmante Eve Moatti. Une présence qui lui fait particulièrement plaisir.

 

Dès le début de l’histoire, le lecteur se doute comment se terminera l’histoire de ce voyage, mais l’épilogue est toutefois assez bien amené. L’ensemble est une aimable parabole sur l’origine, non pas du monde, mais de la découverte d’une nouvelle planète habitable et de la survie d’êtres humains en proie à une guerre froide. L’auteur joue sur certaines hypothèses émises sur la présence, il y a bien longtemps, d’êtres extraterrestres sur Terre.

Il est amusant de noter de quelle manière les divorces sont prononcés et surtout avec quelle rapidité. Il suffit d’établir une sorte de visio-conférence avec un employé d’état-civil, de décliner leur numéro de code, et de déclarer accepter tous deux le principe du divorce.

Evidemment, la guerre froide entre l’Ouralie et la Siamie nous ramène à celle qui existait entre le Bloc Soviétique et les Etats-Unis, chacun cherchant à établir sa prépondérance. Les moyens employés résidaient surtout dans l’intimidation et les escarmouches et l’annexion, forcée ou non, des pays émargeant dans l’un ou l’autre bloc. L’arme nucléaire étant souvent brandie. Et l’on reconnaitra dans les noms utilisés justement le Bloc Soviétique, l’Ouralie déformation d’Oural, et la Siamie, qui rappelle le Siam mais surtout la Chine.

Les descriptions scientifiques sont si précises, je ne les ai pas vérifiées, et si convaincantes, qu’on se laisse prendre au jeu. Ce qui était le but du roman.

KEMMEL : Au bout du ciel. Collection Anticipation N°193. Editions Fleuve Noir. Parution 1er trimestre 1962. 192 pages.

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20 décembre 2020 7 20 /12 /décembre /2020 05:40

Il portait des culottes, des bottes de moto,

un blouson de cuir noir…

Serge SEGURET : Le cri de l'asphalte.

Nous sommes en 2034. Les individus sont programmés mais Chuck, informaticien, ne répond pas aux normes. Une anomalie s'est glissée dans son programme éducatif et depuis il pense en marge de la société.

Les Automobiles ont laissé la place à des mobiles, des voitures électriques guidées par des rails, comme les tramways. Seulement Chuck s'amuse à jouer à "sauterail", et évidemment il ne perçoit pas la prime de ponctualité, car il arrive tous les jours quelques minutes en retard à son travail. D'autant qu'il est fasciné par un "scoter", un conducteur de "scot", la nouvelle génération de scooters réservée aux livreurs de "Hams, de "Pidézas" et de "Pliurgents".

Quant aux motos, elles existent encore, mais conduites par les parias. La moto n’est pas interdite, mais la production est prohibée. Car en cette période où l'écologie règne en maître absolue, ces engins qui roulent à l'essence dégagent une fumée nocive pour la santé du citoyen.

Chuck, donc, est fasciné par les scooters et plus particulièrement par l'un d'eux qu'il a surnommé le Voltigeur à cause de son habileté à se faufiler entre les mobiles, les chevauchant, exécutant pirouettes et sauts périlleux. A la faveur d'une panne électrique, Chuck fait la connaissance de son "héros" qui l'invite à monter sur son engin et à participer dans sa tournée de distribution de Hams puis à venir manger chez lui. Pour Chuck c'est la révélation. Le Voltigeur remet en état une moto mythique et Chuck quitte son emploi. De toute façon, les cops, des délinquants reclassés comme flics, ont perquisitionné chez lui. Adieu le travail et vive l'aventure.

Ce premier roman de Serge Séguret, paru dans Moto-Revue, et qui constitue une saga (suivront dans la même collection La cité des motards et Hors piste, est un hommage aux motards, et dans le même temps une amusante diatribe envers les écologistes intégristes, les purs et durs, les intransigeants.

Les bonnes intentions dégénèrent parfois en carcan, et s'il faut placer des bornes, elles ne doivent pas être toutefois trop rigides.

Chronique rédigée en avril 1997.

Serge SEGURET : Le cri de l'asphalte. Cycle premier - Chuck Shakelton. Couverture de ZAPHOD Prod.Collection SF Zone Rouge N°4. Editions Fleuve Noir. Parution mars 1997. 224 pages.

ISBN : 2-265-06076-3

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18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 05:45

Profitez-en, les rêves ne sont pas imposables !

Jean-Marc LIGNY : Les semeurs de mirages.

Les gens ne savent plus rêver et pourtant ils ont besoin de ces évasions nocturnes.

Plusieurs sociétés se partagent ce marché florissant et Dan Tiger est un créateur de rêves. Il imagine des séquences qui alimentent les nuits de ses concitoyens à l’aide d’appareils sophistiqués.

Mais parallèlement, comme dans toute société de consommation qui se respecte, sévissent les voleurs de rêves. Des êtres en marge de la société, recherchés par la justice, et qui ne doivent leur salut que grâce à leur faculté de créer des mirages et de s’y engouffrer, damnant le pion ainsi à leurs poursuivants.

Une nuit, après de longues heures d’un travail passionnant mais épuisant, en rentrant chez lui, Dan Tiger est enlevé par les semeurs de mirages, et à son tour il devient un voleur de rêves.

 

Les semeurs de mirages, premier titre d’une série intitulée Les voleurs de rêves comportant six tomes, est un peu confus et laisse sur sa faim. Mais il ne faut pas se limiter à ce premier roman car la suite à l’évidence est prometteuse. Toutefois l’idée de départ est intéressante, à savoir comment elle sera exploitée par la suite.

C’est un peu comme nos politiciens, ils s’engagent à des jours meilleurs, nous font rêver, mais tiennent pas toujours leurs promesses.

Jean-Marc LIGNY : Les semeurs de mirages. Les voleurs de rêves 1. Collection Anticipation N°1670. Editions Fleuve Noir. Parution février 1989. 192 pages.

ISBN : 2-265-04050-9

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9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 05:51

Il est mort le soleil…

Francis CARSAC : Terre en fuite !

Tout le monde sait que le Soleil est un astre qui produit de l’énergie. C’est une étoile qui nous fournit de la lumière et de la chaleur.

Mais qu’arriverait-il si le Soleil se transformait en nova, c’est-à-dire qu’après une période d’éclat de vive intensité, celle-ci déclinait ?

Il est mort le soleil, fut le titre d’une chanson. Mais ce décès entraînerait-il ipso facto celui de notre bonne vieille Terre ?

Aussi, quand les physiciens calculent avec certitude la date de transformation du Soleil en nova, date assez rapprochée, ils imaginent de faire déménager la Terre accompagnée de Vénus, et, en voyageant dans le cosmos, trouver une étoile de remplacement. Cela ne va pas sans perturbations, ni dissensions.

Les Destinistes, par exemple, qu’aujourd’hui on appellerait peut-être des Complotistes, se soulèvent contre l’autorité en place, préférant mourir que de voir le cours du destin changer par la seule force de l’homme.

Autre problème qui va se poser à nos explorateurs, à nos émigrés dans l’Univers, dans le Cosmos : Si d’autres créatures vivent sur des planètes inconnues, quel sera l’accueil réservé à ces envahisseurs ?

 

Ce roman dû à la plume d’une des pionniers et des maîtres de la science-fiction française d’après-guerre est préfacé par Francis Valéry, spécialiste incontesté de la science-fiction, libraire, éditeur, et maître d’œuvre d’un fanzine remarquable « Ailleurs et Demain ».

Francis Valéry qui rend hommage, un hommage mérité, à Francis Carsac, mais qui égratigne au passage auteurs, éditeurs et critiques. Quelques pages savoureuses, passionnées, polémiques mais au combien véridiques. Ou presque.

Première édition : Collection Le Rayon Fantastique N°74. Editions Gallimard. Parution 2e trimestre 1960.

Première édition : Collection Le Rayon Fantastique N°74. Editions Gallimard. Parution 2e trimestre 1960.

Francis CARSAC : Terre en fuite ! Collection Fantastique/SF/Aventures N°213/214. Nouvelles Editions Oswald. Parution août 1988. 272 pages.

ISBN : 2-7304-0508-9

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14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 05:04

Hommage à Joseph Altairac, décédé le 9 novembre 2020.

Joseph ALTAIRAC : H.G. Wells ; parcours d’une œuvre.

Si le nom de Herbert George Wells perdure en littérature et surtout dans le domaine de la science-fiction, grâce à des titres tels que La Guerre des Monde, La Machine à explorer le temps, L’Homme invisible ou encore L’île du docteur Moreau, ne citer que ces romans serait réducteur et dévaloriserait l’homme et son œuvre littéraire. 

Pourtant, ce sont bien ces romans qui lui assurent de nos jours le titre de père de la science-fiction et lui confèrent une aura qui brille toujours. Mais outre cette vision parfois pessimiste de l’Humanité, H.G. Wells se préoccupe, tout comme Dickens, de l’Humain et du côté social dans lequel celui-ci vit. Il dénonce souvent le triste sort réservé à bien des membres de la classe moyenne inférieure. Et il se livre souvent à une impitoyable critique des mœurs sociales et économiques de son temps.

C’est ce que Joseph Altairac écrit dans son analyse de l’Histoire de M. Polly, charmant roman sensible et très souvent humoristique. Car Wells, comme précisé plus haut, n’a pas écrit que des ouvrages de science-fiction, mais aussi des romans et des nouvelles dans lesquels il met en scène des ouvriers, des employés, des boutiquiers n’ayant eu accès qu’à une éducation sommaire et qui constituent ce qu’en Grande-Bretagne on appelle la classe moyenne inférieure ou Low-middle-class.

Wells a toute sa vie dénoncé les injustices qui l’accablent et entravent son émancipation. Pour lui, l’état dans lequel sont laissés les membres de cette classe conduit à un scandaleux gâchis humain. Il est lui-même parvenu, au prix de quelles difficultés, à s’épanouir intellectuellement et socialement grâce à l’éducation, mais cette opportunité exceptionnelle est refusée au plus grand nombre.

Si Joseph Altairac souligne cette forme proche du paupérisme, c’est bien parce que Wells l’a lui-même vécue dans son enfance. Mais pour autant le romancier qui s’érige quelque peu comme le porte-parole de sa classe, n’en sort pas aigri. C’est un utopiste, un réformateur, qui ne sombre pas dans la mélancolie, dans le misérabilisme, dans le pathétique, et garde toujours une forme d’optimisme, même si cela ne se traduit pas toujours dans ses romans, et surtout d’un ton humoristique qui parfois l’a desservi, surtout auprès des critiques comme dans Les Premiers hommes dans la Lune.

 

Au sommaire de cet ouvrage qui permet de mieux connaître Herbert-George Wells et sa production littéraire, Joseph Altairac nous offre une introduction avec quelques dates significatives qui tournent plus ou moins autour de l’œuvre wellsienne et offrent des repères. Ensuite la partie biographique, enrichissante, intitulée De l’apprenti drapier au prophète moderne et De la science-fiction au réformisme social, cette seconde partie étant conséquente car elle apporte un éclairage sur certains romans de science-fiction ainsi que ses romans sociaux.

Puis il s’agit d’établir le rapport entre Wells et la France, au travers des critiques sur celui qui fut surnommé le Jules Verne anglais. Les romans scientifiques furent tout de suite adoptés, avec admiration, mais les romans sociaux restent au second plan.

Enfin la Bibliographie exhaustive comprenant pas moins de 227 titres, nouvelles publiées séparément, et dont certaines ont été reprises en recueils, et romans, commentée, même ceux qui n’ont pas été traduits en France et il y en a beaucoup. Avec le recensement des titres en anglais, la ou les dates des parutions et les éditions, britanniques et françaises.

Pour terminer, un index des titres, la bibliographie critique, les adaptations au cinéma, à la télévision et à la radio, et la chronologie de Wells.

 

Un véritable travail de bénédictin exigeant réalisé par un enthousiaste qui savait faire partager son savoir et sa passion, avec la complicité de quelques amis : Alfu, Jean-Luc Buard, I.F. Clarke, Daniel Compère, Gérard Klein, Simon Lequeux et Jean-Jacques Schleret.

Un livre qui devrait intéresser tous ceux qui lisent avec plaisir de la science-fiction, mais pas que, et désirent en connaître davantage sur l’homme, son œuvre et l’époque durant laquelle il a vécu.

 

Quelques ouvrages chroniqués sur le blog :

Pour vous procurer cet ouvrage, une adresse :

Joseph ALTAIRAC : H.G. Wells ; parcours d’une œuvre. Collection Références N°7. Editions Encrage. Parution avril 1998. 208 pages. 10,00€.

ISBN 2-906389-88-9

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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