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28 septembre 2020 1 28 /09 /septembre /2020 04:07

Entre le rêve et la réalité, il n’y a que l’épaisseur d’une paupière…

Sylvie HUGUET : Rêve de Licorne.

Depuis quelques temps, la jeune Louise n’est plus assidue dans son travail scolaire, pour des raisons qui échappent à madame Dorgueil, son enseignante. Mais lorsque celle-ci fait remarquer à son élève, qu’elle a prise en affection, les erreurs disséminées dans ses rédactions aussitôt Louise les corrige sans difficulté.

Madame Dorgueil a effectué sa petite enquête mais à première vue, rien dans sa vie familiale ou autre n’a pu conduire la jeune Louise à ce comportement inhabituel et bizarre. Alors, elle lui propose de relire un manuscrit qu’elle vient d’achever, car elle écrit des livres pour adolescents, et de lui donner ses impressions. Une occupation que Louise accepte avec plaisir. Et c’est ainsi que nous découvrons en même temps que l’adolescente cette histoire intitulée Rêve de Licorne.

Diane est une gamine qui vit dans un élevage de chevaux et elle s’épanouit dans ce paradis de vallons et de bocages, au domaine de la Châtaigneraie. Mais c’est bien connu, les châtaignes sont enfermées dans des bogues protégées par des piquants. Et les piquants sont ce que l’on pourrait appeler les réactions de sa mère lorsqu’elle a ses nerfs. Pourtant le père est prévenant, mais la mère est une forte femme qui sait s’y prendre pour que ses envies ou ses refus soient satisfaits sans barguigner de la part de sa fille ou de son mari.

Diane a appris à monter sur un poney toute jeune puis elle a eu droit de posséder un magnifique poulain qu’elle nomme Brume de Neige à cause de sa robe. Elle a assisté à l’accouchement de la jument, qui en est décédée, a élevé le poulain au biberon, couchant même dans le box la nuit, au grand dam de sa mère. Entre Brume de Neige et Diane, c’est une entente parfaite, presque ou autant qu’avec le père. Quant à la mère elle a toujours ses nerfs, et cela va se compliquer le jour où le père décède dans un accident.

Près d’un an après, la mère se remarie avec Alex le palefrenier embauché du vivant du père. Et Alex ne trouve rien de mieux que de complimenter Diane sur sa féminité naissante, de l’importuner par des propos inconvenants et d’effectuer des gestes déplacés trop bien placés. Diane veut en parler à sa mère qui réfute ses allégations, et les confidences avortent dans des crises de nerfs maternelles. Il ne faut pas dire du mal d’Alex en qui elle a trouvé un bel étalon. Alors Diane se réfugie dans ses rêves, dans un pays qu’elle découvre peu à peu, l’Outre-Monde.

Elle est subjuguée par un animal magnifique qui ressemble un peu à Brume de Neige mais portant au front un rostre en ivoire : une Licorne. Cet animal fabuleux est accompagné de Vif-Argent, un cheval qui mène une harde, ainsi que d’autres animaux qui vivent, malgré leur antagonisme ancestral, en bonne intelligence. Il y a Vent-d’Orage, le loup, et sa meute, Lame de Saphir, le tigre, Œil-de-Silex, l’aigle, et surtout Vieux Cerf, le vieux sage qui explique à Diane qu’ils sont toutefois sous la menace des Ténébriens, vivant de l’autre côté et les pourchassant impitoyablement. Mais bientôt cette douceur va connaître des heures sombres. Car le rêve devient cauchemar à cause d’un épisode réel vécu avec peine par l’adolescente.

 

Cette histoire, Rêve de Licorne, est enchâssée entre le prologue et l’épilogue, ce qui est normal me direz-vous avec juste raison, et seule elle aurait pu constituer un aimable conte bucolique rédigé sur le thème de la Fantasy.

Seulement, les deux barrières qui l’entourent donnent toute la saveur à ce court roman, une saveur amère et très actuelle. L’auteur retombe ainsi sur ses pieds tout en fournissant une histoire familiale qui se tient, trop bien, et le lecteur navigue entre rêve et cauchemar, dans ce que l’on pourrait définir comme une réalité virtuelle.

De beaux moments de poésie, une ode à la nature, et une dégringolade dans un concept dont malheureusement il est question tous les jours depuis la nuit des temps. Et la présence des loups et des chevaux n’est pas dénuée d’innocence, car ces animaux alimentent l’actualité malgré eux. Une coïncidence ?

Sylvie HUGUET : Rêve de Licorne. Editions Assyelle. Parution 15 septembre 2020. 140 pages. 12,00€.

ISBN : 9782378550219

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14 février 2020 5 14 /02 /février /2020 05:26

Parce qu’Alain Paris mérite plus d’un hommage, après Svastika et Le Seigneur des Runes, voici la suite des aventures d'Arno von Hagen.

Alain PARIS : Sur l'épaule du Grand Dragon. Le Monde de la Terre Creuse 3.

Résumé des épisodes précédents :

Parce qu'il a refusé ses faveurs à Asbod, la maîtresse de son père, Arno von Hagen, de jeune seigneur riche et puissant va devenir esclave et toute sa famille est décimée, périssant sous la hache du bourreau à la suite d'un horrible complot.

C'est l'an 800 du Reich et l'Allemagne étend sa puissance, sa domination sur pratiquement toute l'Europe. Mais une Europe qui est redevenue médiévale, superstitieuse, livrée aux mains de sectes secrètes et jalouses les unes des autres.

Parmi ces sectes avides de pouvoir, la Sainte-Vehme, qui ressemble à s'y méprendre à l'Inquisition espagnole.

Existe également le Vril, société composée de savants et d'astrologues, et la Fraternité Runique, confrérie guerrière.

Arno von Hagen est engagé par la Fraternité Runique et grâce à sa valeur guerrière, sa bravoure, son courage, son esprit d'initiative, il monte aussi bien dans l'estime de ses nouveaux maîtres que dans l'échelle sociale.

Mais le désir de venger sa famille le taraude.

Le Vril et les Runes mettent leurs forces en commun pour lutter contre la Sainte-Vehme.

Envoyé en mission, Arno fera la rencontre en cours de route d'une jeune femme, Adallinde, qui appartient au groupe Stern. Est-elle amie ou ennemie ? Quel est ce mystérieux groupe Stern ?

 

Ce roman plein de fureur, de combats, d'actions, d'épisodes mouvementés fait penser aux bons vieux romans de cape et d'épées, avec justement ses combats, ses traquenards, ses sociétés secrètes, ses héroïnes mystérieuses.

Un roman fort, bien enlevé, rapide, et qui ne laisse qu'un regret : attendre quelques semaines ou mois pour connaître la suite des aventures du jeune Arno et de ses compagnons.

Un roman, ou plutôt une série au souffle épique, digne des grands feuilletonistes des siècles derniers, disons du XIXe siècle.

 

Alain PARIS : Sur l'épaule du Grand Dragon. Le Monde de la Terre Creuse 3. Collection Anticipation N°1640. Editions Fleuve Noir. Parution septembre 1988. 192 pages.

ISBN : 2-265-03887-3

Réédition Collection Imaginarium. Editions Livre-Book. Version numérique. Parution 6 août 2016. 2,99€.

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13 février 2020 4 13 /02 /février /2020 04:55

Hommage à Alain Paris, décédé le 19 janvier 2019.

Alain PARIS : Svastika et Seigneur des Runes. Le Monde de la Terre Creuse 1 & 2.

Ce n’est que tout récemment que la nouvelle de la disparition d’Alain Paris a été diffusée sur les réseaux sociaux. Aussi, quelques romans seront présentés dans les prochains jours en hommage à ce grand romancier de l’Imaginaire.

Un romancier qui meurt, c’est une comme une nécrose en littérature, et ses successeurs apporteront leurs pierres à l’édifice, mais il existera toujours un manque.

 

En l'an 799 du Reich, Arno von Hagen semble avoir son avenir tracé droit devant lui. Son père Ulrich est l'un des conseillers du Protektorat d'Ukraine; sa fiancée, Irène von Largo, est la fille du Reichsprotector d'Ukraine et en ce qui concerne sa vie matérielle, il n'y a rien à craindre de ce côté.

Quant aux loisirs et occupations principales, son temps se partage entre la chasse aux ours et aux loups, ainsi qu'à son éducation. Pour compagnie, il possède Orso, un esclave qui lui est tout dévoué. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes mais...

Oui, il y a un Mais. Asbod, la maîtresse d'Ulrich son père, tente de coucher avec lui et de l'initier aux joies de l'amour. Arno ne l'entend pas de cette oreille et juge déshonorante et même infamante l'action de copuler avec sa belle-mère. Frustrée et vexée Asbod décide de se venger et sa vengeance sera terrible.

 

Mais ne dévoilons pas trop l'histoire et le suspense offert au lecteur n'en sera que plus attrayant.

Alain Paris propose une histoire uchronique mêlée de fantastique et d'Heroïc-Fantasy. Uchronique par l'extrapolation envisagée par Alain Paris dans le cas où l'Allemagne aurait gagné la Seconde Guerre Mondiale, un Allemagne qui couvrant pratiquement toute l'Europe serait revenue à une civilisation quasi médiévale. Seuls quelques empires se partagent la Terre qui, version officielle, serait une sphère creuse dans laquelle vivrait l'humanité. Je sais que cela prête à rire, mais souvenez-vous de Galilée et sa théorie selon laquelle la Terre serait une boule alors que pour tous notre vieille planète n'était qu'une espèce d'assiette.

Alain PARIS : Svastika et Seigneur des Runes. Le Monde de la Terre Creuse 1 & 2.

Alors suivons dans Seigneur des Runes la suite des tribulations d'Arno von Hagen qui de jeune seigneur presque béni des dieux deviendra esclave et qui par force de sa volonté, par son courage redeviendra un guerrier et peut-être, qui sait, un haut personnage. L'empire germanique, s'il est dirigé par un empereur, normal me direz-vous, est en fait tenu en laisse par la Sainte-Vehme, qui correspond à l'Inquisition espagnole, tandis qu'une autre organisation, plus ou moins secrète et occulte elle aussi et composée d'astrologues, essaie de tirer les ficelles en coulisses, contrecarrant les projets, les agissements de la Sainte-Vehme.

Svastika, suivi de Seigneur des runes (Fleuve Noir) composent le début du cycle dit du Monde de la Terre creuse, cycle qui comporte dix titres. Grâce à une écriture flamboyante, épique, adressant des clins d'yeux à certaines époques de notre histoire, ces histoires m'ont réconcilié avec Alain Paris, lequel m'avait quelque peu déçu lors de sa précédente incursion dans la SF avec Soldat Chien 2.

Alain PARIS : Svastika et Seigneur des Runes. Le Monde de la Terre Creuse 1 & 2. Anticipation N°1629. Juin 1988 et Anticipation N°1635. Juillet 1988. Edition Fleuve Noir.

ISBN : 2-265-03849-0 et 2-265-03861-X

Réédition L'ivres-Book. Version numérique.

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1 février 2020 6 01 /02 /février /2020 05:36

Il était une fois… dans trois mille ans !

Kurt STEINER : Aux armes d’Ortog.

Jeune berger, Dal Ortog est chargé de surveiller le troupeau de mégathériums parti pâturer dans les bois environnant le village de Galankar. Une occupation qui demande son attention car les mouches, aussi grosses que des mains s’attaquent aux yeux des imprudents. Heureusement il possède un masque aux multiples usages. Quant aux hybrides, il les repousse à l’aide d’un coagulant.

Mais ce jour là, lorsqu’il rentre au village, tout est calme. Trop calme. Son père, âgé de soixante ans, vient de décéder. Soixante ans c’est jeune, pourtant le Maisonnier-Banneret Jaral Kerr Jaral lui parle de sénescence, euphémisme pour désigner la vieillesse.

Trois clans s’affrontent ouvertement ou non. Les nobles, les prêtres et les Sopharques, par doctrines interposées, dont celles de la gérontologie. Et lorsque le prêtre Akar, lors de son homélie parle de Rédemption, de Félicité suprême, de fallacieux amour de la vie terrestre, Dal jure de lutter pour sa race et quitte la cérémonie funèbre. Il n’accepte pas l’attitude de résignation de la plupart de ceux qui composent l’assistance, et naturellement, il est recherché pour sacrilège par Jaral Kerr Jaral lui-même, qu’il considérait comme son ami.

En réalité, c’est pour mieux le soustraire à la vindicte des nobles et de la prêtrise et en compagnie de quelques fidèles et de Jaral Kerr Jaral, Dal s’enfuit juché sur un Equus (une nouvelle race de cheval) vers Lassénia, la capitale.

Mais les épreuves en tout genre s’élèvent devant la petite troupe. Les Mlols, les hybrides, des habitants d’autres villages, et la cohorte armée partie à leur recherche déciment les compagnons de Dal qui parvient presque seul à la capitale. Et ses aventures ne s’arrêtent pas là car prisonnier, il doit affronter d’autres prisonniers dans une arène puis il sera promu Chevalier-Naute avec la mission de se rendre dans les environs de Bételgeuse, en tant que commandant d’un d’équipage composé de différents soldats et scientifiques à la recherche de documents sur le passé et vérifier la présence ou non du Prophète.

 

Kurt Steiner nous offre avec Aux armes d’Ortog un roman hybride jouant aussi bien sur les thèmes de l’anticipation et de la science-fiction que sur celui de la fantasy.

L’action est censée se dérouler à l’aube du cinquantième siècle (et non au XXXe comme écrit sur les quatrièmes de couvertures des rééditions chez Robert Laffont et J’Ai Lu), et deux cent cinquante ans après la Guerre Bleue qui a anéanti une grande partie de la population répartie sur les trois planètes, Terre, Mars et Vénus. Non seulement les habitants ont subi les conséquences de cette Guerre, mais elle a également effacé les traces des civilisations des millénaires précédents.

Tout en possédant des armes et du matériel sophistiqué, les survivants qui peu à peu repeuplent la Terre oscillent entre âge médiéval et civilisation avancée. Pour preuve les mégathériums qui constituent les troupeaux d’élevage, mais également les joutes organisées dans des arènes et qui font penser aux combats de gladiateurs romains, mais dans des conditions quelque peu différentes, adaptées à l’époque. D’où ce côté fantasy avec combats épiques à l’aide d’arcs, et une épreuve se déroulant dans un labyrinthe dans lequel les participants se dirigent ou se perdent grâce à un système qui pourrait être une forme de réalité virtuelle. C’est ainsi que Dal Ortog fera la connaissance d’un personnage haut en couleur, le Maisonnier-Baron Zlotan Charles Henderson de Nancy, imprégné de connaissances anciennes entre mythologie et Ancien régime et capable de décrypter des langues anciennes. Le thème de l’opéra de l’espace qui était en vogue à l’époque n’est pas omis non plus avec cette mission vers Alpha du Centaure et Betelgeuse à bord d’un engin sophistiqué.

Mais l’aspect scientifique et épique ne pourraient se satisfaire de cette intrigue que si une idylle amoureuse ne se glissait dans entre une jeune fille, celle d’un notable de la capitale, et Dal Ortog, le jeune berger déterminé à l’ascension fulgurante dans la hiérarchie sociale.

Quant au titre de ce roman, il se justifie par le blason que devra se choisir ce jeune homme lors de sa nomination comme Chevalier-Naute, ce qui nous ramène à la période médiévale.

Réédition : Collection Ailleurs et demain. Editions Robert Laffont. Parution 1975.

Réédition : Collection Ailleurs et demain. Editions Robert Laffont. Parution 1975.

Réédition : Collection science-fiction J’ai Lu. 1er trimestre 1981.

Réédition : Collection science-fiction J’ai Lu. 1er trimestre 1981.

Kurt STEINER : Aux armes d’Ortog. Collection Anticipation N°155. Editions Fleuve Noir. Parution 2e trimestre 1960. 192 pages.

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25 novembre 2019 1 25 /11 /novembre /2019 05:50

Pierre Pével s’immisce entre Alexandre Dumas et Anne McCaffrey.

Pierre PEVEL : Les lames du Cardinal.

Surveillé par Petit-ami, son animal favori qui n’est autre qu’un dragonnet, Armand du Plessis, plus connu sous l’appellation de Cardinal de Richelieu travaille, rédigeant des notes, écrivant des lettres, préparant ses réunions ministérielles, et autres occupations qui accaparent tout son temps et plus particulièrement ses nuits.

Il reçoit en son cabinet particulier le capitaine de La Fargue, un militaire qui depuis cinq ans est retiré de la vie militaire. Depuis l’affaire de La Rochelle dont il garde un mauvais souvenir. Mais en ce printemps de 1633, Richelieu lui demande de reformer les Lames du Cardinal, une petite compagnie d’aventuriers sans peur et sans reproche (presque) qui avait été dissoute sur ses ordres. Du moins ce qu’il en reste.

Le cardinal confie à La Fargue une mission, retrouver un chevalier espagnol, à l’instigation de l'ambassadeur d'Espagne, ce qui permettrait de mener à bien des négociations entre les deux pays qui entretiennent une tension digne de la guerre froide, mais ce qu’il ne dit pas, c’est que cette tâche en cache une autre. Aussitôt les anciens membres de cette sorte de confrérie qu’est Les Lames du Cardinal reforment leur petit groupe. Se retrouvent la baronne Agnès de Vaudreuil et six autres aventuriers dont Saint-Lucq, un sang-mêlé, fruit des amours d’un Drac avec une humaine. Certains d’entre eux sont toujours en exercice comme Antoine Leprat, chevalier d’Orgueil, qui est mousquetaire du Roi, ou encore Arnaud de Laincourt qui lui est enseigne aux gardes du Cardinal. Tous personnages atypiques, fringants cavaliers ou vétérans handicapés.

Tout ce petit monde se retrouve avec plus ou moins de bonheur et de plaisir, l’affaire de La Rochelle restant en travers des gorges, mais la promesse d’une prime conséquente efface en partie les tensions et les réticences.

Une société secrète, La Griffe noire, composée de dragons (l’animal), dont les desseins sont de déstabiliser le royaume français au profit de la cour d’Espagne, et qui possèdent la particularité de prendre apparence humaine, œuvre dans l’ombre.

Mais comme partout et de tout temps, des personnages jouent un double-jeu et les trahisons risquent de mettre à mal la mission des Lames du Cardinal.

Guet-apens, chevauchées épiques, duels, combats féroces avec pour protagonistes les dracs qui sont réfugiés dans un château médiéval, des malandrins issus de la Cour des miracles, de vrais faux handicapés, et des personnages puissants qui fomentent des trahisons, des imposteurs ou des voyageurs ayant empruntés de fausses identités, tout ceci nous entraîne dans un roman de cape et d’épée à la sauce Fantasy, roman qu’Alexandre Dumas n’aurait pas renié. D’ailleurs, subrepticement le nom d’Athos est évoqué, ainsi que celui de Rochefort ou encore l’âme damnée du Cardinal, le père Joseph.

Roman de fureur et de complots, Les Lames du Cardinal nous plonge dans un univers historique dont les personnages réels côtoient les protagonistes fictifs.

Mais comme tout bon roman d’aventures, se glisse une histoire d’amour dans cette intrigue. Mais chut, je ne vous ai rien dit.

Ce premier volet d’une trilogie est mené non point tambour battant mais comme un cheval au galop à la recherche d’aventures périlleuses, et il donne l’envie de prolonger la lecture par les deux autres tomes qui constituent une fantasy historique proche de l’uchronie.

 

Des critiques et chroniqueurs qui veulent faire court en marquant les esprits, n’hésitent pas à déclarer de façon lapidaire : A lire de toute urgence. Ce qui est loin de prouver qu’ils ont jeté un œil, à défaut des deux, sur un livre et donc ne l’ont pas lu.

Une façon que je qualifierais de désinvolte vis-à-vis des lecteurs, et de l’éditeur dont ils se contentent de signaler la parution à peu de frais et de travail. Mais que l’éditeur recense ce genre d’article dans « La presse en parle et est enthousiaste », cela n’engage pas les chroniqueurs sérieux à se démener pour rédiger leurs notules.

 

Réédition L’intégrale. Contient : Les lames du Cardinal ; L’alchimiste des Ombres ; Le Dragon des Arcanes. Editions Bragelonne. Parution le 12 juin 2019. 768 pages. 10,00€.

Réédition L’intégrale. Contient : Les lames du Cardinal ; L’alchimiste des Ombres ; Le Dragon des Arcanes. Editions Bragelonne. Parution le 12 juin 2019. 768 pages. 10,00€.

Pierre PEVEL : Les lames du Cardinal. Première édition Bragelonne. Parution septembre 2007. 304 pages.

Nombreuses rééditions chez Bragelonne et Folio SF.

Réédition L’intégrale. Contient : Les lames du Cardinal ; L’alchimiste des Ombres ; Le Dragon des Arcanes. Editions Bragelonne. Parution le 12 juin 2019. 768 pages. 10,00€.

ISBN : 979-1028109097

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7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 03:17

En espérant qu’il ne chante pas faux…

Anne McCAFFREY : Le chant du Dragon

Tandis que la planète Pern est régulièrement arrosée d’une espèce de pluie mortelle, les Fils Scintillants, que seuls des dragons cracheurs de feu sont capables de réduire à néant, d’annihiler, dans le fort de Mer du demi cercle, se joue un mini drame.

Le vieil Harpiste Pétiron vient de décéder, or dans un fort, dans une communauté, le Harpiste est un personnage important. Seule Menolly pourrait le remplacer, sachant jouer avec habileté de l’instrument de musique et possédant une voix admirable. Mais Menolly est une fille et malgré ses dons réels, ses parents, Yanus son père, Mavi sa mère, lui refusent l’honneur et la joie d’assumer cette charge.

Ménolly se voit confier l’enseignement de la musique aux enfants en attendant l’arrivée d’un nouvel Harpiste, tout en effectuant les travaux indispensables à la vie communautaire. S’occuper d’un vieil oncle, vider les poissons et réparer les filets au retour de la pêche etc.

Menolly étouffe dans cette atmosphère et un jour, n’y pouvant plus, elle quitte le fort, ses parents, et part à l’aventure.

Elle trouve refuge dans une caverne et apprivoise des Lézards de Feu, échappant de peu à une pluie mortelle de Fils Scintillants grâce aux Chevaliers-Dragons.

 

Dans ce roman d’Heroïc-Fantasy, Anne McCaffrey, si elle utilise certains thèmes propres à ce genre littéraire, dont les dragons, les planètes éloignées et les manifestations d’éléments incontrôlables et nuisibles, ajoute sa touche personnelle et met l’accent sur les relations parents-enfants et sur les interdits, les fonctions que ne peuvent assumer les représentantes du sexe féminin.

Parce que Menolly est une fille, il n’est pas bienséant, convenable qu’elle chante, qu’elle joue d’un instrument mais surtout qu’elle compose ses propres chants. Elle doit rester confinée dans son rôle de ménagère, ce qu’elle ne supporte plus, d’où sa fugue.

Roman de détente donc, mais aussi roman de réflexion sur le rôle de la femme dans la société.

Anne McCAFFREY : Le chant du Dragon (Dragonsong – 1976. Traduction de Eric Rondeaux). Collection Epées et Dragons N°14. Editions Albin Michel. Parution juin 1988. 256 pages.

ISBN : 2-226-03226-6

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 05:16

Et elles n’arrivent que maintenant ?

Robert SILVERBERG : Lettres de l’Atlantide

Le mythe de la machine à remonter le temps qui longtemps a hanté les auteurs de science-fiction, en commençant par H.G. Wells, est enfin devenu réalité grâce aux savants, aux chercheurs du 21e siècle, d’une manière plus spirituelle que nos romanciers.

En effet des êtres humains explorent le temps passé en étant transférés dans l’esprit de personnages ayant vécu des dizaines, des centaines, des milliers d’années auparavant.

C’est ainsi que Roy Colton, l’un de ces nouveaux explorateurs de la nuit des temps, squatte l’esprit du Prince Ram en l’an 18862 avant J.C. Et ce qu’il découvre par les yeux du jeune prince ne laisse pas de l’étonner.

La civilisation de l’Atlantide dépasse de beaucoup tout ce que les légendes ont pu colporter depuis des siècles, depuis Platon.

Tandis qu’en Europe, nos ancêtres les Solutréens vivent encore à l’âge de pierre, les Atlantes possèdent une technologie comparable pratiquement à notre 19e siècle. Ils voyagent sur des navires dépourvus de voiles et dont le moyen de propulsion semble être la vapeur, s’éclairent à l’électricité, écrivent sur du vélin, construisent des palais de marbre, et j’en passe.

Tout étonné Roy Colton n’imaginait certes pas être confronté à une civilisation aussi avancée.

Connaissant la tragique destinée de l’Atlantide et de ses habitants, Roy est taraudé par une question : Doit-il ou non prévenir le Prince et changer par ses révélations le cours de l’histoire ?

 

Robert Silverberg, auteur prolifique et néanmoins talentueux, nous offre sa version personnelle de l’existence de la mythique Atlantide et de sa disparition, tout en utilisant quelques thèmes qui ont jalonné ses chefs d’œuvre : la parabole sur le pouvoir, le destin d’un homme ayant le don de lire l’avenir, plus quelques autres que je ne citerai pas afin de ne pas par déflorer l’intrigue de ce petit roman.

Petit par le nombre de pages, mais d’un grand intérêt comme pratiquement tous les livres de Robert Silverberg.

 

Réimpression mars 1994.

Réimpression mars 1994.

Robert SILVERBERG : Lettres de l’Atlantide (Letters from Atlantis – 1992. Traduction de Frédéric Lasaygues). Collection SF/Fantasy N°3167. Editions J’Ai Lu. Parution janvier 1992. 160 pages.

Réimpression mars 1994.

ISBN : 2-277-23167-3

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16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 05:57

Assassiner un diplomate n’est jamais bon pour des relations sereines !

John Maddox ROBERTS  : Crime à Tarsis

Les ouvrages publiés dans les collections Lance Dragon et Royaumes Oubliés du Fleuve Noir, collections inspirées aux Etats-Unis de jeux de rôle, sont des romans d’Héroïc Fantasy signés par des maîtres du genre.

Certains avouons-le sont de qualité moyenne, littérairement parlant, mais parfois l’on trouve de petites perles. Ainsi Crime à Tarsis, de John Maddox Roberts, ne se contente pas de plonger dans un univers fantastique médiéval où la sorcellerie et les dragons ne font pas bon ménage.

Tarsis fut jadis une cité prospère située au bord de la mer, mais un Cataclysme a chamboulé les donnes et si elle reste une plaque tournante marchande, la zone portuaire n’est plus.

Dirigée par un marchand qui s’est arrogé le titre de seigneur, Tarsis est assiégée par les armées de Kyaga, un barbare qui a su fédérer les diverses tribus du désert. Le diplomate qu’il a envoyé négocier auprès du Seigneur de Tarsis est retrouvé mort, assassiné et un ultimatum de cinq jours est donné pour trouver le coupable.

Un mercenaire qui ne trouve plus d’emploi, un assassin poète à ses heures et une voleuse, tous désireux de ne pas croupir en prison, se proposent d’enquêter, mais la tâche est ardue et ils risquent de laisser leur peau dans l’affaire.

 

Outre les combats épiques qui parsèment ce roman, les rencontres inopinées entre personnages hors du commun, des dialogues percutants, des situations cocasses, des réflexions pleines de bon sens émises par des philosophes qui s’ignorent (mais après tout ce ne sont pas le poids des bagages qui fait l’intelligence du voyageur) et la révélation surprenante du nom du coupable font de ce roman une véritable réussite prouvant que le mélange des genres est l’avenir de la littérature, et tant pis pour ceux qui préfèrent une classification discriminatoire.

John Maddox Roberts est également l’auteur de quelques suites de la saga de Conan le Barbare mais pas seulement.

En effet il a écrit des romans policiers et historiques dont certains ont été publiés dans la collection Grands Détectives aux éditions 10/18.

John Maddox ROBERTS  : Crime à Tarsis (Murder in Tarsis – 1996. Traduction d’Isabelle Troin). Collection Lance Dragon N° 41. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 2001. 256 pages.

ISBN : 2-265-07097-1

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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 04:16

Il doit posséder un tarif préférentiel pour voyager autant !

Mary KIRCHOFF & Steve WINTER : L’éternel voyageur

Continuant ses pérégrinations, Tass arrive à Solace au moment de la foire annuelle. Il dérobe, en kleptomane naïf, un bracelet sur l’étal de Forgefeu. Une commande dont, pour réaliser ce bijou, une jeune femme avait fourni les matériaux.

Tass persuade Forgefeu et son ami Tanis que s’il s’est emparé du joyau, c’est afin qu’un voleur ne mette pas main basse dessus. Puis il continue son chemin avec toujours dans sa besace le précieux objet qui se révèle être un allié divinatoire. Il confie l’anneau à un paysan auquel il a sauvé la vie, mais l’homme se le fait dérober par Waldo, un pseudo barde.

Forgefeu et Tanis se lancent sur les brisées de Tass qui leur narre son aventure et présente ses excuses. Les trois hommes, accompagnés de Sélana, la commanditaire du bijou, qui est une elfe aquatique, se ruent sur la trace du barde.

Arrivé à Tantallon, Waldo, qui s’est aperçu des propriétés prémonitoires de son larcin, se fait passer pour un mage auprès du seigneur Curston, de son fils Rostrevor et de Balcombe, le magicien officiel. Il prédit un malheur devant s’abattre sur Rostrevor, et malgré toutes les précautions prises Rostrevor disparait. Waldo est alors accusé de conspiration et exécuté.

Sélana et ses compagnons arrivent à Tantovallon. Alors qu’ils cherchent la geôle de Waldo, Tanis et Forgefeu sont faits prisonniers par Balcombe. Salané et Tass échappent à leurs poursuivants. Ingurgitant une potion de métamorphose ils se transforment en hirondelle, en mouche ou tout autre animal leur permettant de s’infiltrer un peu partout.

Forgefeu et Tanis délivrés, ils se lancent à la recherche de Balcombe qui retient Rostrevor enfermé dans une gemme. Après quelques péripéties ils arrivent au pays des Phaétons auxquels ils expliquent leurs démêlés.

Balcombe vient régulièrement dans une caverne de la montagne. Il offre en sacrifice les âmes de ses prisonniers à Hiddukel; dieu maléfique, envers qui il a contracté une dette. Grâce à l’aide apportée par les Phaétons, après avoir déjoués mille embûches et subit un combat épique, Sélana et ses amis récupèrent le bracelet magique. Balcombe est enfermé dans une pierre précieuse et subit le sort des sacrifiés. Sélana peut rejoindre dans la mer, son peuple et surtout son frère auquel était destiné le bijou doté d’un don prémonitoire.

 

Frais et reposant, tels pourraient être les qualificatifs de ce roman qui, écrit en 1991, est le second de la trilogie des Rencontres. Rencontre dans ce volume entre Flint Forgefeu et Tanis Demi-Elfe, d’une part, et de Tasslehoff Racle-pied d’autre part.

On y retrouve les thèmes chers à la fantasy et aux légendes celtiques tout en empruntant les chausse-trappes d’Indiana Jones ou des Aventuriers de l’Arche Perdu.

Un roman pour adolescents attardés, mais ne le sommes nous tous pas parfois un peu.

 

Mary KIRCHOFF & Steve WINTER : L’éternel voyageur (Wanderlust – 1991. Tradaction d’Isabelle Troin-Joubaud). Illustration de Clyde Cadwell. Collection Lance Dragon N° 14 La Trilogie des Rencontres 2. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1997. 256 pages.

ISBN : 2-265-06205-7

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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 05:17

Ne cherchez pas dans vos atlas, ce pays est

imaginaire…

Chet WILLIAMSON : Meurtre au Cormyr

Le jeune Jasper n’aurait pas dû se vanter auprès de ses compagnons, adolescents turbulents comme lui, qu’il pouvait s’introduire en douce chez le sorcier Bénélaius. Le voilà devant choisir entre passer sa jeunesse au fond des geôles ou servir le mage durant une année.

L’idée de se consacrer durant des mois à des travaux ménagers l’emporte sur celle de croupir en prison. A quelques jours de sa délivrance, il aide son maître à enquêter sur la décapitation sur la lande d’un ouvrier qui se prenait pour un irrésistible tombeur de femmes, puis peu après au meurtre de Grodoveth, l’émissaire du roi.

Un cavalier, résurgence probable d’un fantôme local, hante les marais, pourtant, si ce n’est pas lui qui joue les coupeurs de têtes, qui s’amuse à semer la perturbation dans cette partie du royaume ?

Bonne question posée par bon nombre d’édiles et de notables d’autant que la guilde des marchands doit tenir son assemblée exceptionnelle en la bonne cité de Ghars.

 

L’enquête menée par un adolescent nourri de saines lectures dont les ouvrages d’un maître du roman policier de l’époque, prime dans une ambiance médiévale alimentée par une cohorte de superstitions où la magie fait foi.

Un roman qui se lit aussi bien par les amateurs de littérature policière que par ceux qui dévorent les aventures d’heroïc fantasy et de fantastique bon enfant.

Ce roman, inspiré là encore d’un jeu de rôle, s’inscrit dans la même veine que ceux publiés dans les collections sœurs Lance-Dragon ou Ravenloft.

Outre Meurtre au Cormyr, Chet Williamson, a également signé Descentes aux enfers dans l’éphémère collection Virtuel du Fleuve Noir, Les ailes de la mort, Mordenheim dans diverses collections du Fleuve Noir, ainsi que La Forêt maudite dans la collection Terreur chez Presses Pocket.

Chet WILLIAMSON : Meurtre au Cormyr (Murder in Cormyr – 1998. Traduction de Michèle Zachayus). Collection les Royaumes Oubliés N° 53. Editions Fleuve Noir. Parution octobre 2001. 256 pages.

ISBN : 2-265-07096-3

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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