Et ce n’est pas la nôtre…
Quand on est dans la dèche comme Mazur, le meilleur moyen de se procurer un peu d’argent, c’est de mettre des objets personnels en gage. Seulement quand on les récupère, payer avec des billets qui ont été coupé en deux et raboutés avec une bande de scotch, cela attire l’attention du prêteur. Une fois, cela va, mais à la seconde, il alerte la police.
Mazur avait été contacté par un individu qui l’avait fait embaucher dans un laboratoire comme surveillant, en lui fournissant une identité factice. Un travail pas trop fatiguant, car Mazur doit, lors de la sortie des employés, les fouiller afin de vérifier s’ils ne sortent pas indûment un objet fabriqué sur place.
C’est ainsi qu’il se voit remettre dix billets de dix dollars coupés en deux, le reste lui étant donné lorsque son contrat sera honoré.
Lors du déshabillage d’un des employés, celui-ci doit lui remettre un petit objet enveloppé dans du papier de soie, puis à la sortie le lui redonner, et ni vu ni connu, l’homme peut repartir avec.
Mazur, suite à la dénonciation du prêteur sur gages, est filé par un policier qui n’est guère malin. Mazur le repère aussitôt car ce flic arbore fièrement une cravate jaune avec dessus un dessin peint à la main. Il ne lui reste plus qu’à tenter à déjouer cette filature et se fondre dans la nature.
Seulement le FBI d’un côté, celui qui l’a recruté de l’autre, sont sur ses traces. Le premier à le retrouver est l’un des sicaires de Marambo, l’homme qui lui a remis l’argent et qui est affublé d’un nez en forme de groin. Mazur est enlevé en voiture et le conducteur le propulse sur la route à l’aide d’un siège éjectable. Théoriquement, Mazur ne devrait plus faire parler de lui. Sauf qu’il n’est pas mort dans l’accident provoqué et qu’il est recueilli par une jeune comédienne qui rentre chez elle.
Dorothy Spring, la comédienne, prend cette aventure comme un jeu. Elle vit une comédie qui l’amuse et Mazur est hébergée chez elle, ou plutôt chez ses riches parents, absents pour le moment.
Le lendemain, la photographie de Mazur est étalée pleine page, et Mazur se rend au théâtre où se produit Dorothy Spring. La jeune fille qui n’a pas lu les journaux n’est au courant de rien, aussi elle accepte de le maquiller et le grimer, comme s’il s’agissait d’une bonne farce.
Mais la police, le FBI et Marambo et ses hommes de main, sont à sa poursuite, et cela va dégénérer pour Mazur.
Roman hybride, mi-policier, mi-espionnage, La mort est leur affaire se déroule dans un New-York qui est un peu un décor de film d’action.
Le but de Mazur est de faire passer une ampoule contenant un produit détonnant capable de tout détruire sur des centaines de mètres à la ronde. Seulement si trois ampoules sont été récupérées, il manque la quatrième qui est en possession de Mazur.
Et cette ampoule est un peu la sauvegarde de Mazur car ses traqueurs veulent la récupérer en bon état. Donc il faut s’emparer de Mazur tout en évitant de trop le brusquer, car si l’ampoule vient à être éclatée, les conséquences seraient terribles. Pour lui, ce n’est pas bien grave aux yeux de ceux qui le pourchassent, mais aussi pour tous ceux qui se trouvent à sa proximité dans un rayon de quelques dizaines de mètres. Des quartiers entiers de New-York seraient à reconstruire !
Au fait, l’auteur qui se cache sous le pseudonyme de Frédéric Charles n’est autre que Frédéric Dard. Ce roman est dédié à Robert Hossein, en souvenir du Plomb. Affectueusement. F.C.
Frédéric CHARLES : La mort est leur affaire. Collection Espionnage N°61. Editions Fleuve Noir. Parution 1er trimestre 1955. 224 pages.