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2 février 2021 2 02 /02 /février /2021 04:43

A cause du Covid 19 ?

Benoit BECKER : Dernier contact.

Dans une villa cossue de Saint-Cloud, près de Paris, un professeur chinois s’active. Il brûle des papiers dans la cheminée, et en range d’autres dans une serviette de cuir noir. Il se méfie de Tô, son domestique, et il a bien raison car celui-ci s’introduit dans la pièce un poignard à la main.

Le professeur est plus rapide. Il abat ce domestique indélicat. Gao, un complice de Tô qui attendait de pouvoir s’introduire dans la demeure, ne peut que constater les dégâts. Tô est mort et le professeur s’est envolé. Aussitôt Gao se lance à la poursuite du professeur jusqu’à la Gare du Nord. Le professeur prend un billet pour le Nord-Express, sa serviette à la main. Gao parvient à monter dans le train in-extremis.

Arrivé à Hambourg, le professeur doit embarquer sur le Matsuro mais le navire n’est pas encore à quai, coincé à Rotterdam à cause d’une petite avarie. Gao qui était attendu par un comparse le suit toujours, et le lendemain, alors que le professeur sort de son hôtel, la filature reprend. Tous se dirigent vers un parc zoologique. Gao et son complice arrivent à s’emparer de la mallette, laissant le professeur mortellement blessé dans la fosse aux lions. Fin de voyage pour le professeur.

Mais il a eu le temps de tirer sur l’un de ses assaillants, le contact de Gao, et l’homme sérieusement blessé a été transporté à l’hôpital. C’est là que le retrouvent Max Carud, un agent secret français, accompagné d’une fort jolie femme qui se fait appeler Maria Von Bissing, une agente allemande qui émarge au Deuxième Bureau Français. Et Maria n’a pas froid aux yeux, ni ailleurs, comme Max Carud pourra s’en rendre compte par la suite.

Les deux agents doivent interroger le blessé dans le cadre d’une enquête qui n’a rien à voir avec le décès du professeur. Il s’agit de Gargenval, un des pontes de la collaboration en France durant la guerre, qui avait suivi Laval à Sigmaringen. Il est soupçonné d’avoir reconstitué des groupements d’anciens miliciens, de faire noyauter des cellules communistes, et de pouvoir fournir des renseignements sur l’activité réelle de certains fonctionnaires vichyssois.

L’homme refuse de parler, d’indiquer dans quelles conditions il a été blessé. Mais pour Max Carud et Maria Von Bissing, dont ce n’est pas l’identité réelle, il n’y a qu’une solution pour que le blessé avoue ses forfaits et le reste. La torture.

 

Ayant appris l’incident survenu à un vieux Chinois, une rencontre malencontreuse avec un lion affamé, Max Carud décide de se rendre à la morgue. Etonné il reconnait le cadavre. Il s’agit de Li-Pang, l’ancien directeur de l’Institut Météorologique de Pékin, qui a fui le régime de Mao Tsé-toung et vivait en France depuis des années.

Gargenval, à force de tortures et d’un peu de chantage, avoue que s’il suivait Li Pang en compagnie de Gao, c’est parce que le professeur désirait transmettre des documents à Tchang Kaï-chek à Formose, des documents qui pourraient changer la face du monde en cas de guerre.

 

Dernier contact s’inscrit dans une époque d’après-guerre, alors que la Chine est divisée entre deux factions. Le parti communiste chinois, sous la bannière de Mao Tsé-toung, prend le pouvoir, et Tchang Kaï-chek est obligé de se réfugier à Formose, aujourd’hui Taïwan, qui était alors sous domination britannique.

Il s’agit donc d’une enquête croisée pour l’agent secret français, Max Carud, et l’on peut dire qu’il bénéficie d’heureuses coïncidences. Il s’aperçoit rapidement que sa collaboratrice Maria Von Bissing, qui s’est imposée dans l’enquête, n’est pas réellement ce qu’elle prétend être.

Le mythe de la belle espionne sans scrupule n’est pas nouveau, et perdure encore de nos jours. Max Carud est un agent qui n’hésite pas, mais il est vrai que dans certains cas cela s’avère indispensable, à employer la manière forte, et même très forte.

Un roman dans l’esprit de ce qu’il se faisait à l’époque d’après-guerre, avec des réminiscences à la collaboration mais qui met aux prises deux entités asiatiques, alors que souvent il s’agissait d’un affrontement Est-Ouest. Quant à la découverte du professeur Li-Pang, elle semble obsolète de nos jours.

Sous le nom de Benoit Becker sa cachait un collectif d’auteurs composé de José-André Lacour, Stéphane Jourat, Jean-Claude Carrière et Christiane Rochefort. Il s’agit donc de l’un ou des deux noms cités en premier puisqu’ils ont collaboré ensuite sous les pseudos de Christophe Stork pour des romans d’Anticipation et de Marc Avril pour des romans d’Espionnage.

Quant à l’illustration de couverture, il s’agit d’une photo semblant retouchée d’une gare avec le dessin assez rigide d’un personnage en premier plan.

Benoit BECKER : Dernier contact. Collection Espionnage N°85. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1955. 224 pages.

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Merci pour le blog :) passez me voir
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  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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