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15 août 2020 6 15 /08 /août /2020 08:27

Un Sou, c’est un Sou !

Jean LAUNE : Torpédos en Java.

Grâce à son ami Lu qui émarge au Koung An Pou, le Service de contre-espionnage chinois, Sou espère pouvoir échapper aux remous de la Révolution Culturelle qui agite l’Empire du Milieu sous la domination de Mao. Lui-même responsable d’une section des Affaires Etrangères, Sou n’accepte plus les conditions sociologiques et politiques dans lesquelles il se retrouve. D’autant que Lu se montre convaincant dans ses propos.

Sou espère rejoindre Hong-Kong puis un pays où la démocratie n’est pas un vain mot. Muni de microfilms récupérés lors d’un voyage en Albanie, il attend que Lu lui facilite le passage, la traversée de la Rivière des Perles pour rejoindre Kowloon. Dans la nuit il distingue les miradors. Une salve est tirée, mais pas dans la direction prévue. Sou comprend que son ami Lu l’a trahi. Il le tue d’un coup de couteau, lui prend ses papiers et s’enfonce dans la rizière.

Il parvient, après quelques périples, à rejoindre Djakarta, la capitale de l’Indonésie dans l’île de Java. Il s’installe dans un hôtel miteux tenu par Ping un Chinois borgne (comme l’hôtel ?) puis il se rend à l’ambassade du Portugal où il rencontre le capitaine Moreira de Andrada. Les discussions sont assez difficiles, d’autant que la somme exigée est conséquente. 400 000 dollars qui lui permettront de s’exiler dans un autre pays, loin de la Chine. En contrepartie l’attaché d’ambassade demande un échantillon des documents. Une lettre adressée à Tchou, son nouveau nom d’emprunt, lui est remise par l’hôtelier et comme la suscription est en anglais, Ping la lui traduit. Un certain King lui donne rendez-vous au Musée, dans la salle des porcelaines. Il est abordé par un individu qui l’appelle par son véritable nom. Il réagit immédiatement, bouscule son agresseur potentiel et s’évanouit dans la nature.

Le Portugal ne peut débourser une telle somme et le capitaine Andrada fait appel aux services spéciaux australiens. Hank Turnbull, le directeur du service, envoie sur place deux de ses Torpédos. Roy Gilroy, appelé familièrement Gil, et Chess qui doit lui servir de couverture. Gil embauche un jeune conducteur de betjack débrouillard pour le mener en différents endroits de la ville, puis il va lui confier la mission de retrouver Sou en lui fournissant une photographie.

Si Sou se doute qu’il est suivi depuis son départ de Chine par agents des services secrets chinois, Gil lui l’ignore. Et c’est ainsi qu’il se retrouve par hasard dans le même taxi que Yung-mei, une charmante jeune femme qui se produit comme chanteuse dans un cabaret qui lui a été enseigné. Yung-mei ne ménage pas ses charmes auprès de l’Australien mais Chess veille au grain. Et lorsque son compatriote est en mauvaise posture Chess la doublure l’extraie des ennuis dans lesquels il s’est fourvoyé.

Un véritable jeu de piste entraîne les divers protagonistes dans une course effrénée, avec morts d’hommes à la clé.

 

Roman d’espionnage classique, Torpédos en Java dont on comprend mieux le titre lorsque l’on sait que les contre espions australiens sont ainsi surnommés et que l’île de Java sert de décor, utilise les clichés de l’époque. Les microfilms, un personnage désirant fuir un régime politique, l’espionne femme fatale qui boit trois whiskys sans perdre sa lucidité, l’agent spécial qui allume une cigarette au mégot de la précédente. Par exemple. Toutefois la Chine et surtout la présence d’agents australiens changent un peu des éternelles confrontations Est-Ouest.

Jean Laune, un auteur de l’Arabesque, est fort disert sur la géopolitique et décrit, peut-être grâce aux encyclopédies mises à sa disposition, avec nombre de détails la région, surtout la ville de Kowloon, les mœurs et coutumes, et emploie de nombreux mots du dialecte local dont il donne la traduction immédiatement.

Recruté par Roger Maury, qui sous le nom de Jacky Fray est chargé des relations publiques, Jean Laune est un auteur peu prolifique. Un reproche justement de Roger Maury à son encontre dans une lettre adressée à Pierre Turpin avec lequel il fut longtemps en relations épistolaires, car Jean Laune rédigeait un roman en trois ou quatre mois. Ce qui était rédhibitoire pur un auteur qui pondait un roman en huit ou dix jours.

Mais justement ce roman fourmille de détails et l’écriture est travaillée, essayant de placer le mot juste et de définir avec pertinence le profil psychologique des différents protagonistes.

Jean LAUNE : Torpédos en Java. Collection La Cible Noire N°1. Transworld Publications-Holding. Parution 2e trimestre 1972. 192 pages.

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