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9 décembre 2018 7 09 /12 /décembre /2018 05:34

Où l’on apprend que Nestor Burma aimait Brigitte M.

Michel QUINT : Les belles de Grenelle.

N’allez surtout pas fantasmer, cette Brigitte M. qui vient d’être égorgée dans le parc Georges Brassens à Paris, s’appelait Brigitte Merlier.

Ayant découvert une photo représentant Burma jeune dans les affaires de la jeune femme, la commissaire divisionnaire Stéphanie Faroux mande à Burma de venir immédiatement afin de comprendre pourquoi il est impliqué, tout au moins photographiquement, dans ce meurtre. Nestor est désarçonné par cette découverte qui le projette quelques décennies en arrière. Et il n’a aucun mal à indiquer où demeurait Brigitte puisque les fenêtres de son appartement donnent sur le parc.

Cet appartement il le connait bien, car alors qu’il était adolescent, jeune libertaire ne sachant ce que serait son avenir mais déjà bourru et solitaire, il était souvent invité chez les parents de Brigitte. Les deux jeunes gens s’aimaient, surtout Brigitte car lui désirait garder ses distances question de principes, mais inconstant et bête comme un garçon peut l’être à cet âge là, et même après, ils avaient rompu, navigant chacun de leurs bords. Brigitte était devenue documentariste et avait signé plusieurs ouvrages et documentaires sur des personnalités du spectacle et autres, toujours avec rigueur et conscience professionnelle.

Retrouver le meurtrier de Brigitte devient une obligation morale pour Nestor Burma qui évolue en marge des investigations de Stéphanie Faroux, pour laquelle il ressent un sentiment mitigé. La commissaire divisionnaire a trouvé un pendant d’oreille près du corps, et lorsque Burma découvre le bijou jumeau alors qu’il investigue en compagnie de Stéphanie et de la Scientifique, il se garde bien de le dire. Au contraire, il cache cet objet se promettant de le faire parler et en connaître l’origine. Un bijou apparemment unique réalisé par un artisan, peut-être receleur d’or.

Il fouille dans l’appartement qui a été dévasté et trouve le carnet d’adresses de Brigitte. Et dans la boîte aux lettres, il récupère une bafouille émanant d’une petite maison d’éditions, proposant un contrat à six chiffres, sans virgule. Brigitte venait d’écrire un manuscrit mais impossible d’en trouver trace. Auprès de la maison d’éditions dirigée par une femme effondrée par la nouvelle du décès de Brigitte il n’en apprend guère plus. Sauf que ce livre devait être un brûlot et dérangerait peut-être jusque dans les arcanes du pouvoir. C’est ainsi que Nestor Burma remonte une filière sur laquelle plane l’ombre de quelques vedettes féminines du cinéma, dont Arletty, et de seconds rôles indispensables pour qu’un film soit réussi tels que Carette, Pierre Larquey, et quelques autres, aujourd’hui oubliés mais qui connurent leur petite heure de gloire.  Ainsi que la présence prégnante de Romy Schneider.

Les oubliés du cinéma, c’est le titre, approximatif, d’un festival qui doit être projeté dans un vieux cinéma de quartier, rendant hommage à tous ceux qui en furent les figures populaires, dont Viviane Romance, Arletty et je ne vais pas les citer toutes et tous. Et Nestor se verra convié aussi au Salon du Livre de Paris, salon auquel devait participer Brigitte et où il sera à même de s’imprégner de sa présence par procuration.

Quant à ses adjoints, la belle et délurée Kardiatou et le musclé Mansour, ils n’ont pas le temps de chômer, remontant entre autre à l’origine de la boucle d’oreille. Et son pote Jamie Wilcox est invité à se pencher sur quelques traces ADN sans oublier les analyses laboratoire de Nestor, analyses sanguines qui pourraient contenir, outre les Gamma GT (qui ne veut pas dire Grand Tourisme) des bricoles susceptibles de nuire à sa santé.

Si ce roman est émaillé de nombreuses références cinématographiques il nous envoie également quelques morceaux musicaux jazzy, avec la réminiscence d’un cornettiste oublié de nos jours, Bix Beiderbecke.

On retrouve un Burma parfois désabusé, nostalgique, bien dans l’esprit de Léo Malet mais avec la touche stylistique incomparable de Michel Quint. Car reprendre un personnage qui a marqué son époque tel que Nestor Burma n’est guère chose aisée. Et Michel Quint endosse avec sa personnalité l’imper de Léo Malet sans pour autant dénaturer ce héros mythique.

 

Dans la même collection :

Michel QUINT : Les belles de Grenelle. Série Les nouvelles enquêtes de Nestor Burma N°3. Collection Polar. Editions French Pulp. Parution le 15 novembre 2018. 208 pages. 1500€.

ISBN : 979-1025103661

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