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30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 05:38

Pour la bonne cause !

Bobby BOB : Billy Quick s’évade…

Lorsque John Garnett apprend que son ancien condisciple d’école, William Foxter, vient d’être nommé chancelier de l’Echiquier, ministre de la Justice, à Londres, il est fort content pour lui.

John Garnett n’a pas suivi la même ascension puisqu’il n’est que le directeur de la prison de Princetown, mais il n’est pas jaloux. Ce n’est pas dans son tempérament. Il a assez à gérer ses pensionnaires dont un fameux Billy Quick qui a demandé un entretien. L’homme est un fantaisiste, qui ne doute de rien. Il souhaite obtenir un congé de trois jours, jurant qu’au bout de ce délai il réintégrera sa cellule. Permission refusée bien évidemment.

A peine Billy Quick sorti du bureau du directeur de l’établissement pénitentiaire, le téléphone sonne. Il s’agit du ministre de la Justice qui demande à parler à John Garnett. Cela tombe bien puisque c’est lui qui répond.

Le ministre lui indique qu’il lui faut surveiller particulièrement Billy Quick qui serait impliqué dans une affaire importante. Mais c’est Secret d’état. Quelques jours plus tard, il le rappelle pour lui indiquer que ne pouvant se déplacer personnellement, il envoie une voiture. Billy Quick doit lui être amené et le directeur doit choisir quatre gardiens en lesquels il a toute confiance pour le convoyer.

John Garnett exécute avec diligence les directives et Billy Quick part pour Londres. Mais il n’arrivera jamais dans la capitale, car son évasion était soigneusement préparée. Le chauffeur était de connivence et les gardiens sont rapidement mis hors course grâce à une boulette de verre contenant du soporifique.

Avec l’aide de quelques complices Billy Quick dérobe dans un wagon immobilisé en pleine campagne un caisson contenant du radium, le substituant par un autre inoffensif. Puis il rentre à la prison comme si de rien n’était.

 

Le lecteur pense sans coup férir que Billy Quick se conduit tel un nouvel Arsène Lupin, car il possède à son actif quelques vols commis auprès d’indélicats personnages. Il les dépouille de leur argent et de leurs objets précieux mais pas pour s’enrichir personnellement. Son but, le lecteur l’apprendra à la fin de cette histoire, donc ne dévoilerons pas ses motivations.

Un roman plaisant à lire écrit par Jean Marie Hippolyte Léon Le Covec de Kérivallan, de son nom complet, plus connu sous le pseudonyme de Jean Kéry.

 

Bobby BOB : Billy Quick s’évade… Mon Roman policier N°36. Editions J. Ferenczi et fils. Parution 4e trimestre 1946. 32 pages.

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 04:54

Un calendrier de l’Avent concocté par Miss Ska avec 25 papillotes à déguster !

COLLECTIF : L’année en pente raide.

Les nouvelles proposées dans ce nouveau recueil sont à savourer comme ces friandises que l’on dépiaute avec fébrilité et gourmandise, dans un joyeux désordre.

Mais ces petites gourmandises ne possèdent pas toutes le même goût. L’emballage ôté, elles pétillent, picotent sur les papilles, exhalant une perception de douceur ou au contraire d’amertume. La fraîcheur se mêle parfois à une sensation de fabrication déjà ancienne mais à laquelle un enrobage aurait été ajouté, afin de la rendre plus comestible en adéquation avec l’ensemble.

Elles ne possèdent pas la même couleur non plus. Le noir de la réglisse, le rose des marshmallows, le vert des bonbons mentholés, le bleu des dragées, le rouge des fraises tsoin-tsoin, sans oublier les bariolées.

Et comme pour les confiseries en général, si j’ai apprécié et dégusté avec plaisir certains de ces contes, d’autres m’ont laissé totalement indifférent. Mais comme il serait de mauvais goût de citer mes préférences, je m’abstiendrai également de nommer celles qui m’ont laissé sur ma faim. Loin de moi la prétention de dire ceci est bon, ceci est mauvais, chacun de nous possédant nos propres goûts. Donc pas d’avis laudateurs, et encore moins de mise à l’écart. Certains se complaisent à le faire, je laisse ce soin à des personnes qui se haussent du col, pensant que seul leur avis compte et qu’ils sont infaillibles.

Donc, pour une fois, pas de notices sur certaines de ces nouvelles, d’abord pour la simple et bonne raison que la présentation des vingt-cinq textes serait peut-être indigeste, et ensuite parce que je ne veux pas peiner ceux qui ne seraient pas sélectionnés.

Je vous propose donc un sommaire dans lequel vous retrouverez quelques confiseurs et chocolatiers que vous affectionnez, et vous découvrirez certainement de nouveaux talents.

Et puis, à quoi bon gloser plus longtemps, place à la lecture de ce recueil dont le titre m’a fait penser à Pierre Pelot avec son roman L’été en pente douce.

Juste une dernière petite remarque : Miss Ska vous a gâté pour Noël, car si l’on calcule bien, cela ne fait que 4 centimes la friandise. Pourquoi se gêner et se priver !

 

Sommaire :

Avant-propos de Miss Ska

ALFREDO Luis : Saint Sylvestre

BOUCAULT Marie-Claude : Masque en rade

BOUQUIN Jérémy : Sous le sapin

COULOMB Patrick : La légende des Hope People

DEBLAISE Philippe : Lie to me

DEMETZ Jean-Marc : Pères Noël

DESAUBRY Jeanne : Jérôme et Juliette

GUILHOT Brigitte : Histoire de croyance

LACROIX Marie : Après lui le déluge

LHARSOON Linné : Kali a de quoi faire

MADAMOUR Baptiste : Tu es le delta

MEMBRIBE Franck : Le sel de la mère morte

OBIONE Max : La ballade de Pango

PAQUET Régine : Un temps sens dessus dessous

PETROSKY Stanislas : Tu peux pas comprendre

PICQ Claude : Success Story

SADAUNE Roland : La vie en raccourci

SBRAGIA Vincent : Et maintenant ?

Mme SOLANGE : Les mots bleus

STUART Camille : #pas le bon

TOSCA Aline : Adapter sa jouissance selon les circonstances

TRIGODET Frédérique : Marcher, recommencer

VIDAL Gilles : C'est pas ça, la vraie life !

YUNG Eric : Promenade pour un fou

ZAMPONI Francis : Le grand-père Noël

 

COLLECTIF : L’année en pente raide. Nouvelles du bout de l’an 2020. Collection Noire sœur et Culissime. Editions Ska. Parution 24 novembre 2020. 131 pages. 0,99€.

ISBN : 9791023408430

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28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 05:11

J’ai la mémoire qui flanche,

J'me souviens plus très bien…

 

Franck MEMBRIBE : Reflux.

Allongé sur le sable, les cheveux dans les yeux, un inconnu sort de son évanouissement peu à peu, avec au-dessus de lui un hélicoptère en vol stationnaire.

Aussitôt surgit un marin-pompier, qui une fois son casque ôté, se révèle être une femme. Enza est docteur urgentiste et s’inquiète de l’intégrité physique de ce survivant, nu, d’un mini-tsunami qui a déferlé sur les côtes de l’île de Malu Entu, au large de la Sardaigne. Hospitalisé à Cagliari cet inconnu ne se souvient de rien, ni de son nom, ni dans quelles conditions il a échoué sur cette plage. Tout ce que peut lui dire Enza, qui s’occupe de lui comme une mère poule, elle l’a appris dans un journal français.

Il serait le seul survivant d’un groupe de ressortissants français qui s’étaient installés sur l’îlot et ont été emportés par un mini tsunami.

Information qui n’apporte pas grand-chose à notre inconnu qui l’est aussi pour lui-même.

Enza lui propose de l’héberger dans un appartement attenant à la maison de sa mère à Torre Del Pozzo dans la province d’Oristano. Elle pense qu’il se reconstruira mieux qu’en restant confiné à l’hôpital. Suggestion qu’il accepte sans barguigner.

Sa photo est publiée dans les médias ce qui déclenche quelques résultats contradictoires. D’après le directeur des relations humaines (qui souvent sont inhumaines) d’une banque suisse, il serait l’un de leurs employés du nom d’Edwin Salmantin, basé dans le Sud de la France. Une nouvelle qu’elle s’empresse de lui signifier tout en lui apportant une caisse étanche qui sert aux marins pour conserver au sec quelques objets et qui a été retrouvée. Il se souvient immédiatement de la combinaison permettant d’ouvrir le caisson et en sort des carnets noirs et une clé USB.

Se promenant dans les environs, il est abordé par un petit homme qui affirme savoir qui il est l’appelant monsieur Wantmins et lui tendant un livre qu’il veut se faire dédicacer. Edwin serait donc écrivain. Peu à peu ses neurones reconstituent sa mémoire, tel un puzzle dont certaines pièces seraient manquantes. Il serait également le promoteur d’une sorte de jeu, calqué sur jeu de téléréalité, ayant recruté des participants pour cette île à tente à si on

Enza lui narre que cette île est revendiquée par un illuminé qui a proclamé l’indépendance de Malu Entu, désirant bouter hors de la Sardaigne les Italiens qu’il abhorre.

Mais Enza, tout en aidant Edwin, nous nous en tiendrons à ce prénom car les divers alias de son patient sont trop nombreux pour être déclinés, découvre qu’elle aussi vit depuis des années dans une sorte de brouillard familial.

Edwin est réellement un romancier ayant connu le succès auprès d’une certaine catégorie de lecteurs, mais il a été atteint de ce que l’on nomme syndrome d’épuisement, et tout ce qu’il a fait, vécu, réalisé, comploté depuis, découle de ce que des snobs en martyrisant la langue française appelle burn out.

 

Dans ce roman à deux voix, celles d’Enza et d’Edwin, qui narre le long chemin de reconstruction de la mémoire, puis lorsque celle-ci est à peu près reconstituée, décrit les événements qui ont amené cet effacement, le lecteur ne manquera pas de s’intéresser à l’un des aspects majeurs qui a fait basculé, peu ou prou, Edwin dans ce syndrome.

L’auteur, Franck Membribe, par la voix de son héros, jette une pierre dans le système de l’écriture de scénarios télévisés français, par des scénaristes patentés du milieu parisien en manque d’imagination et de créativité. Notamment au travers de ces séries qui durent des années sur les petites lucarnes et dont les épisodes sont rédigés par une véritable usine de scénaristes.

Mais également sont évoqués les éditeurs qui mettent la clé sous la porte après la parution d’un livre, laissant l’auteur se débrouiller avec le stock qu’il rachète afin que cela ne soit pas broyé par le pilon. Et les plateformes numériques soi-disant spécialisées qui s’accaparent les ouvrages pour rien, ou presque, et qui se soldent par Autant de téléchargements en une année que de doigts sur une main !

Des digressions, certes, mais qui sont importantes afin de comprendre ce qui a motivé Edwin dans ce qu’il a entrepris. L’histoire d’Edwin et celle d’Enza se rejoignent, et les deux amis deviennent solidaires après avoir été solitaires, même si Edwin a eu femme et enfant. Et l’on peut mettre en parallèle le parcours d’Edwin et de Franck par quelques similitudes professionnels.

On s’arrête là car je finirai par réécrire ce roman remarquable, trop peut-être, ce qui a sûrement rebuté les fameux éditeurs germanopratins qui auraient pu (dû ?) l’inscrire à leur catalogue.

 

Edité également en version numérique chez Ska, collection Noire sœur, au prix de 4,99€.

Edité également en version numérique chez Ska, collection Noire sœur, au prix de 4,99€.

Franck MEMBRIBE : Reflux. Editions du Horsain. Parution 3 juin 2020. 280 pages. 10,00€.

ISBN : 978-2369070788

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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 05:08

C'est l'amour qui flotte dans l'air à la ronde
C'est l'amour qui console le pauvre monde
C'est l'amour qui rend chaque jour la gaîté
C'est l'amour qui nous rendra la liberté !...

 

Marguerite de NAVARRE : Trois Contes.

Il était une fois, en le duché de Bourgogne, un gentilhomme si beau qu'il en avait fait tourner la tête à la Duchesse malgré qu'elle fut mariée. Mais le gentilhomme, beau et honnête récusa toutes les avances dont voulait l'honorer la Duchesse. Celle-ci fort marrie n'eut de cesse de connaître les raisons qui éloignaient le gentilhomme de ses avances.

Le fidèle serviteur aimait et était aimé de la propre nièce du Duc, la belle Madame du Vergy qui lui rendait de plaisante manière son affection. Les deux amants se voyaient en cachette mais la Duchesse jalouse et ulcérée fit tant et si bien auprès de son époux que celui-ci demanda au gentilhomme quel était son secret.

Le gentilhomme ne pouvant refuser au Duc son maître de dévoiler son secret se confia à celui-ci. Hélas un secret n'est jamais bien gardé une fois dévoilé même au plus sérieux des confidents. Et s'est ainsi que Madame du Vergy meurt, affligée en son sein de la trahison de son amant. Le gentilhomme ne voulut point en rester là et se passa l'épée en travers du cœur.

 

Ce conte qui est la Nouvelle X, est extrait du recueil sobrement intitulé Trois contes lui même extrait de l'Heptaméron, dû à la plume de Marguerite de Navarre et publié après sa mort en 1558. Les deux autres contes portent la numérotation XXI et LXX.

Trois contes qui parlent d'amour, mais surtout de la difficulté d'aimer en toute simplicité. Les préjugés tenaces - caste, rang social, richesse de l'un et pauvreté relative de l'autre - étaient érigés en dogme et les amants ne pouvaient se voir et se rencontrer qu'au prix de mille ruses.

Mais existaient aussi les fourbes qui par intérêt déclaraient leur flamme et ne voyant aboutir leurs efforts se retournaient vers de plus faciles conquêtes. Ces histoires datent de quatre ou cinq siècles mais cela a-t-il vraiment changé, et certains mariages ne sont-ils pas de nos jours arrangés à la satisfaction de familles au détriment des sentiments ?

La préface (page 7 à page 25) est signée Françoise Joukovsky et est suivie d’une bibliographie, d’une chronologie, tandis qu’en fin de volume un lexique est proposé à toutes fins utiles.

 

Marguerite de NAVARRE : Trois Contes. Collection La Petite Vermillon N°34. Editions de La Table Ronde. Parution le 3 novembre 1994. 144 pages. 5,90€

ISBN : 9782710306382

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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 05:24

Le cadre se rebiffe…

Pierre LEMAITRE : Cadres noirs.

Au chômage depuis quatre années, Alain Delambre, un ancien cadre de cinquante-sept ans, ancien DRH, s’est résolu à travailler comme manutentionnaire aux Messageries Pharmaceutiques quelques heures par jours. Seulement depuis que Mehmet, un Turc qui se prend pour le calife à la place du calife, est devenu superviseur, il encaisse les rebuffades. Et puis un jour, il a fallu que cela dégénère.

Pour collègues, Delambre n’a que Charly, un SDF qui n’en est pas vraiment un puisqu’il couche dans sa voiture et qui s’imbibe copieusement dès le matin, et Romain, un jeunot qui a raté sa vocation de comédien, qui vit de petits boulots mais est doué en informatique.

Un coup de pied vicieux asséné par Mehmet, et Delambre se rebiffe. Ancien cadre au chômage, d’accord, mais pas mouton. Un coup de boule bien placé, Mehmet est à terre le nez cassé. Delambre ne fera pas de vieux os dans la boîte, il est radié non des cadres puisqu’il l’est déjà, mais du personnel. Seulement l’affaire ne s’arrête pas là. Il doit indemniser Mehmet et son employeur lui fait un procès. Comment faire quand on n’a pas d’argent. D’autant que ses deux anciens collègues de travail ne peuvent ou ne veulent pas l’aider en effectuant une déposition en sa faveur.

Naturellement, il ne se confie ni à sa femme, ni à ses deux filles. Il recherche dans les petites annonces et écrit à une agence qui lui fait passer des tests. Il doit faire ses preuves, en compagnie de trois autres candidats, alors qu’il pensait avoir échoué, en supervisant une mise en scène abracadabrante organisée par une entreprise qui cherche à mettre sur le carreau quelques centaines d’ouvriers en fermant l’un de ses sites.

Des cadres internes seront mis face à une tentative de prise d’otages, et Delambre ainsi que les autres candidats doivent analyser leurs réactions.

Il se rend compte qu’il s’agit d’une vaste manipulation et que théoriquement il ne sera pas sélectionné, l’emploi ayant déjà été promis à la seule candidate présente. Alors de manipulé, il devient manipulateur lui-même.

 

Scindé en trois parties, Avant, Pendant et Après, Cadres noirs montre la galère de quelqu’un privé d’emploi, qu’il soit cadre ou simple manœuvre. Et de quelle façon il essaie de s’en sortir.

Si la première partie est très convaincante, les deux suivantes le sont un peu moins, car peu à peu, Delambre devient un peu le vengeur masqué, se mettant dans des positions impossibles, face aux entreprises qui licencient uniquement pour des raisons financières non justifiées, et la société capitaliste en général. Le pot de terre contre le pot de fer. Mais le pot de terre est plus solide que l’on pourrait le penser et le pot de fer se retrouve cabossé.

A travers le personnage de Delambre, beaucoup se reconnaîtront, mais je suppose que les actions décrites, la violence qui se dégage et les mises en scènes très cinématographiques proposées, peu se résoudront à en venir à de telles extrémités. Seul contre tous, Delambre devient un cerveau actif et réactif, quitte à se brûler les ailes.

Il ne se ménage pas n’ayant pas peur de se mettre en danger pour arriver à ses fins et contrarier les plans de ses ex-futurs employeurs. Il va se muer en maître-chanteur, et malgré les périls encourus par sa famille, il continue, quitte à se retrouver en prison. Et il n’agit pas d’une geôle réservée à ceux que l’on appelle les VIP, comme certains financiers et hommes politiques en ont connu à cause de leurs malversations. Il est considéré comme un détenu de droit commun, avec toutes les vicissitudes internes que cela entraîne.

Si je n’adhère pas aux actions de Delambre, je me dois d’avouer que j’ai lu d’une traite ce roman social, qui débute comme un banal roman policier mais se transforme peu à peu en suspense psychologique puis en ce qu’il est d’usage d’appeler Thriller, quoique ce vocable ne corresponde pas à sa définition première.

L’émotion est présente tout au loin de ce récit même si l’on pense que Delambre va trop loin. La colère est mauvaise conseillère, comme chacun sait et l’on ne peut présumer des réactions que l’on pourrait avoir si l’on était placé dans son cas.

S’il s’agit d’une fiction, ce roman est toutefois inspiré d’un véritable fait-divers, celui de France Télévision Publicité, en 2005. Et il a donné lieu à une adaptation télévisée, Dérapages, déclinée en six épisodes.

 

Les candidats à un poste sélectionnent les candidats à un autre poste : je me dis que décidément, le système entrepreneurial est drôlement au point. Il n’a même plus besoin d’exercer l’autorité, les salariés s’en chargent eux-mêmes. Ici, le coup est assez puissant : avant même d’être embauchés, nous pourrons quasiment licencier les cadres en place les moins performants.
Les entrants créent les sortants. Le capitalisme vient d’inventer le mouvement perpétuel.

Première édition : Calmann-Lévy. Parution 3 février 2010.

Première édition : Calmann-Lévy. Parution 3 février 2010.

Pierre LEMAITRE : Cadres noirs. Le Livre de Poche Thriller N°32253. Parution 2 mars 2011. 448 pages.

ISBN : 978-2253157212

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24 novembre 2020 2 24 /11 /novembre /2020 05:27

Des erreurs, on en fait tous, que l’on soit jeune ou pas.

Evane HANSKA: Erreur de Jeunesse.

Assistant au vol de la voiture d'une jeune femme, Paul, livreur de pizzas et spécialiste des petits boulots, poursuit l'indélicat et récupère le véhicule à l'insu de sa propriétaire.

Tombé amoureux de la belle Lucie, il ne va pas s'embarrasser de principes, volant à son tour une automobile et tel un détective privé, la filer sur l'autoroute qui les mène il ne sait pas trop où. Prétextant une panne, il demande à Lucie de prendre place à bord et il continue son périple en sa compagnie jusqu'à l'océan. Il est hébergé par la jeune femme dans un bungalow près de la maison qu'elle loue et peu à peu ils s'habituent l'un à l'autre.

Au Blue Lagon, boite de nuit délaissée par les touristes en cette morte saison, Paul joue du piano, pour son plaisir et celui de Patrice le propriétaire. Au cours de ses moments libres, et ils sont nombreux, il écrit un roman, quasi autobiographique. Lucie boit, fume et semble habitée par un problème insoluble. Elle se laisse draguer par un bellâtre et attise la jalousie de Paul envers qui, tour à tour elle se fait câline ou le rejette, jouant avec ses sentiments.

La torture sentimentale s'intensifie lorsque le voleur de voiture s'impose auprès du couple. Hoffmann, un receleur, se vante d'être un peu le grand frère de Lucie et la couvre de cadeaux.

 

Entre roman noir et roman d'amour, Erreur de jeunesse conte la longue dérive d'un jeune homme qui tombé amoureux s'enfonce dans un cloaque, sciemment, tout en tentant de sauver son amour malgré l'élue.

Il est obnubilé par un état latent d'homosexualité, ainsi que par la perte de son frère passionné par l'œuvre d'une poétesse trop tôt disparue. Un roman qui se lit comme on écoute un Blues : des images plein la tête, avec cette espèce de communion qui lie l'auteur au lecteur, sans prédestination.

(Chronique rédigée en septembre 1993).

Evane HANSKA: Erreur de Jeunesse. Collection Vermillon. Editions de La Table Ronde. Septembre 1993. 182 pages.

ISBN : 978-2710305729

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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 05:37

A cause du Corona virus ?

James MELVILLE: Mortelle cérémonie

Au cours de la cérémonie rituelle du thé, le commissaire Otani, invité avec Hanaé sa femme, assiste à un meurtre : le Grand Maître qui officie est abattu d’une balle de fusil. Parmi les autres personnages figurent le gouverneur de la province de Kyoto, les ambassadeurs de Grande-Bretagne et du Ghana et leurs épouses, ainsi que Takayama, un riche industriel. Otani s’élance à la poursuite du tueur. Pour lui, ce n’est pas le Grand Maître qui était visé, mais Hurtling, l’ambassadeur britannique. Le diplomate a eu la vie sauve parce qu’il s’inclinait au moment du coup de feu.

Au grand dépit de Fujiwara, le responsable de la police de Kyoto, c’est 0tani, principal témoin, qui est chargé de l’enquête avec ses fidèles Noguchi et Kimura. Sakamoto, autre subordonné d’Otani, est frustré d’être écarté. La piste de l’IRA est évoquée, à cause de la présence de Patrick Casey, un Irlandais étudiant la cérémonie du thé et disciple du Grand Maître. D’ailleurs, l’ambassadeur affirme, preuves à l’appui, recevoir des lettres anonymes de menaces. Kimura et Noguchi rivalisent pour dénicher l’information la plus précieuse.

Noguchi présente à Otani une ancienne servante enceinte du Grand Maître ; ce dernier ne dédaignait pas les bonnes fortunes, ayant même séduit sa belle-sœur, la femme du gouverneur. Otani apprend qu’avant son mariage, la femme du Grand Maître a eu pour amant Fujiwara et que de leur liaison est né un fils, neuf mois environ après la cérémonie nuptiale. C’est l’actuel successeur du Grand Maître. Les présomptions contre Casey s’effondrent, malgré une mise en scène orchestrée par Sakamoto qui crée de toutes pièces des preuves prétendument accablantes. Casey est arrêté et Otani enquête sur les liens entre Sakamoto et Fujiwara : le premier a été sous les ordres du second pendant la guerre.

 

Outre l’enquête proprement dite, le lecteur prendra plaisir à cette histoire dans laquelle deux cultures s’affrontent : l’orientale, courtoise, aimable et ancrée dans la tradition ; l’occidentale, brouillonne, vive et encline à imposer ses propres goûts.

Cet antagonisme est représenté par l’affrontement moral douloureux ressenti par Otani au contact de Rosie Winchmore qui bouscule, sans vraiment s’en rendre compte, son mode de vie. Il a fait la connaissance de Rosie à Londres chez sa fille, un voyage programmé en épilogue du Neuvième Netsuké (1991) ; la jeune fille étant venue étudier au Japon, il l’a invitée à passer quelques jours chez lui.

Mais la Britannique débarque avec ses aliments biologiques, elle préconise le riz brun au lieu de riz blanc : une hérésie ! Elle choque Otani par son impudeur, elle sort presque nue de la salle de bains, elle met à sécher ses petites culottes dans la pièce réservée aux ablutions et couche avec Casey oubliant son petit ami resté à Londres.

Cependant l’Occident et l’Orient se rejoignent lorsque la chair est titillée : les amours ancillaires et adultérines ne sont l’apanage d’aucune époque ni d’aucun continent.

James MELVILLE: Mortelle cérémonie (Death Ceremony - 1985 Traduction de l'anglais par Gilles Berton). Première publication Editions Philippe Picquier. 1992. Réédition Collection Grands Détectives N°2370. Editions 10/18. 1993.

ISBN : 9782264017840

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 05:13

On nous cache tout, on nous dit rien
Plus on apprend plus on ne sait rien
On nous informe vraiment sur rien…

Gildas GIRODEAU : Nuclear parano.

En allant à la pêche, occupation fort prisée lorsque le confinement le permet, Jaume Ferrer ne pensait pas trouver un aussi gros poisson. En bas de la falaise de Cap Béar, non loin de Port-Vendres, gît le corps d’une femme. Il descend pour constater les dégâts, et courageux mais pas téméraire, il informe la police d’une cabine téléphonique. En remontant il trouve dans les herbes une gourmette qu’il empoche.

Paul Feder, qui vit sur une goélette amarrée sur les quai de Port-Vendres, désire s’approvisionner en oursins, et pour cela il possède son vendeur attitré, Loïc Lebozec. Malheureusement, ce jour-là, Loïc n’a pu récolter ses hérissons de mer. Il a toutefois découvert une pierre dont Paul aura l’utilisation. Mais ce n’est pas tout. Loïc pêche parfois des moules au large pour le compte d’un laboratoire. Or une scientifique lui avait donné rendez-vous mais elle ne s’est pas présentée. De plus, et Paul assiste de loin à la scène, il est importuné par un petit vieux qui marche avec une canne.

Le soir même Loïc réveille Paul, qui dort doucement balancé par la houle. Il lui demande de l’héberger car rentrant chez lui, il s’est fait attaquer par un individu. Il a pu échapper au coup de matraque qui lui était destiné et à son agresseur, et a eu le temps d’apercevoir un second individu dans une voiture. Il s’est jeté dans les eaux du port et a nagé jusqu’à l’embarcation de son ami.

Le lendemain matin, alors que Loïc dort encore, Paul va prendre son petit jus chez Raoul. Le cafetier lui tend le journal local. D’après le journaliste, Loïc est recherché par la police pour une affaire de drogue et pour ses accointances avec la morte qui a été identifiée. Il s’agit de Laure Blanchet, une scientifique vivant à Perpignan.

Loïc affirme n’avoir jamais vu cette scientifique. Juste des relations téléphoniques et des moules. Des bivalves qu’il pêchait près d’une des bouées cardinales de la réserve marine de Banyuls et qu’il plaçait dans des emballages isothermes qu’un transporteur express venait chercher. Or, d’après le canard local et son concurrent, une histoire de drogue relierait Loïc à cette Laure. Ce qu’il dément formellement.

Paul convainc Loïc de prévenir les forces de l’ordre. Aussitôt dit, aussitôt fait. Ces braves représentants de l’ordre arriveront dans une demi-heure, le temps de venir de Perpignan. Seulement lorsque les pandores arriveront sur place, ce sera pour récolter Loïc qui vient de se farcir quelques pruneaux, expédiés aimablement par deux individus circulant à bord d’un véhicule noir.

Le commissaire principal Fernand Costes est chargé de cette affaire et demande à Paul Feder, qui fédère tout le monde apparemment, de l’aider à retrouver les assassins. Paul accepte, pour la mémoire de son ami, mémoire salie par cette présomption de marchand de drogue, alors qu’il sait pertinemment que jamais Loïc n’y aurait jamais touché ni vendu.

Paul pense que les policiers se trompent de chemin et qu’ils sont mal embarqués. Les événements vont lui donner raison et les morts vont s’accumuler sur son chemin, tels les cailloux du Petit Poucet.

 

Le lecteur avisé aura compris que cette affaire cache une affaire liée au nucléaire, la nouvelle drogue étatique. Et Gildas Girodeau nous propose par ce roman, qui relève tout autant du policier que de l’espionnage, une diatribe contre les agissements de l’Etat français de l’époque, rappelons que ce roman a été édité pour la première fis en 2009, qui veut nous faire croire que ses mains sont blanches alors qu’il amoncelle les mensonges avec effronterie. Mais ceci n’est pas nouveau.

Les Français sont forcément mêlés à ça. Dans la situation actuelle, si un accident nucléaire a eu lieu ils l’étoufferont par tous les moyens. Les enjeux sont trop importants.

Oui, en plus leur nouveau président s’est fit l’apôtre du nucléaire dans le monde. Partout où il se rend, de la Chine à l’inde en passant par la Libye ou les Emirats du Golfe, il promet le soutien de la France pour l’accès au nucléaire civil et propose la vente de leur nouvel E.P.R.

Ça ne m’étonne guère, la France a toujours penché pour le nucléaire. Le consensus est général, gauche et droite confondues. Sous les manipulations répétées du lobby, ils ont fini par croire que c’était le futur, alors que maintenant c’est franchement le passé. Mais comme leur économie va mal, ils exportent leur savoir-faire.

Ce n’est pas le seul exemple proposé.

Petit aparté : L’E.P.R. deuxième génération de Flamanville (Manche) dont la construction a débuté en décembre 2007, et dont la mise en service était prévue pour 2012, accumule retards et vice de forme si bien (ou mal) que cela est reporté à 2023. Si tout va bien, car les incidents n’en finissent pas de se déclarer et on se demande si un jour il sera opérationnel. Nonobstant, des milliards sont engloutis tous les ans pour rien, alors que cet argent pourrait servir ailleurs, dans la recherche médicale par exemple. Voir à ce sujet l’article détaillé dans le lien ci-dessous :

Avec ce roman qui aurait mérité une plus large diffusion, Gildas Girodeau fait œuvre pie, mais comme écrivit Mathias Lübeck Nul n’est prophète en son pays, et dont la citation complète est : Nul n'est prophète en son pays, mais qu'on veuille l'être à l'étranger on se fait appeler métèque.

De son petit coin catalan, Gildas Girodeau s’élève contre les mensonges, les omissions, les propos faussement vertueux, les écrans de fumée, les thèses supposées complotistes et dénoncées comme telles car trop proches d’une vérité dérangeante. Mais un jour, et peut-être ne serons nous plus là, et nos gouvernants non plus qui entre-temps auront engrangés des pots de vin et auront œuvrés pour laisser l’illusoire trace de leur passage politique à la postérité, pour constater et vérifier les méfaits de toute cette technologie prônée comme le modernisme mais qui pourrait bien être l’ouverture de nos cercueils.

Première édition : Editions Cap Béar. Parution 1er avril 2009.

Première édition : Editions Cap Béar. Parution 1er avril 2009.

Gildas GIRODEAU : Nuclear parano. Suite catalane 2. Collection Noire sœur. Editions Ska. Parution 30 septembre 2020. 150 pages. 4,99€.

Version papier éditée chez Horsain. Parution 27 février 2020. 168 pages. 11,00€.

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21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 05:06

Et le démon dans la maison ?

Daniel PASQUEREAU : Il y a un ange dans le garage.

Quand la banalité du quotidien s’infléchit, les personnages ordinaires vivent des tranches de vie souvent implantées dans leur mémoire, extrayant la nostalgie confinée en eux.

Souvent des souvenirs enfouis en eux et qui remontent à la surface à cause d’un petit fait, du retour inopiné d’une personne oubliée ou au contraire d’un membre proche de la famille, d’un conflit familial, ou tout simplement parce que nos « héros » se trouvent être les témoins d’un événement tragique.

Dans Comme des bêtes, le professeur Capra, qui vient de transférer un brevet pharmaceutique, le dépouillant du reliquat de ce qui lui restait, retourne chez lui, heureux de retrouver sa femme Barbara. Il voyage en autorail, la Micheline de son enfance, avec cette nostalgie qui sommeille en lui depuis son enfance. Mais, afin de conclure rapidement ce marché de dupes et malgré ses réticences, il a un peu trop bu.

 

Noël n’a pas été prénommé ainsi par hasard puisque justement il est né le jour de Noël. Agacé par la présence de son voisin, Léon Hitchens, un romancier nordique venu s’installer chez eux depuis son veuvage, Noël sent monter en lui la colère, et peut-être une pointe de jalousie. Les sujets de discussions avec sa femme Véronique et son jeune fils Romain se sont effilochés au fil du temps, leurs relations sont quasi inexistantes, et il couche seul dans son bureau depuis un énième algarade. Puis Sabrina s’est greffée dans sa vie, il y pense souvent en buvant plus que de raison moult verres de whisky. Noël de plomb relate la déliquescence d’une famille ordinaire, à cause d’une rencontre inopinée et de souvenirs familiaux issus de l’enfance

 

Paul et Sophie viennent de se marier dans la joie et la bonne humeur et ils partent au petit matin vers Menton, un voyage de noces qui promet. Ils sont jeunes, ils sont beaux, enfin surtout Sophie, et le démon de midi les chatouillant, ils décident de faire une pause câlin dans une clairière. Seulement, ils assistent à l’exécution d’un jeune homme par deux individus accompagnés d’une femme. Ils ne peuvent retenir un cri et ils ont obligés de s’enfuir. Le début d’un Engrenage tragique.

 

Dans Une question de choix, un chat noir perturbe le soir le narrateur. Le matou s’installe sous sa fenêtre et miaule à fendre l’âme. Comme un appel, une invitation à le suivre, auquel le narrateur ne résiste pas. Et c’est comme ça qu’il va faire la connaissance d’Angie.

 

Entre le narrateur et sa femme, la guerre larvée s’est installée peu à peu. Ils se sont mariés vingt-cinq ans auparavant, ce n’était que mamours, appels téléphoniques, mots doux, et puis les sentiments se sont délités. Il est écrivain, vain, et se prend pour Bukowski, surtout par le nombre de verres d’alcool qu’il ingurgite. Mais depuis un certain temps Patricia, sa femme pour l’état-civil mais pas pour les draps, a tendance à sortir avec ses copines, rentrant fort tard dans la nuit. C’est l’Erosion du foie, de la cervelle et du reste.

 

L’homme-grenouille s’installe progressivement dans la tête du narrateur, que son frère aîné Marco appelle constamment Fiston comme s’il voulait le rabaisser. Fiston, après tout pourquoi pas, ce qui importe à David, c’est Louise, une amie d’enfance qu’il a retrouvée par hasard. Et depuis elle vient le rejoindre de temps à autre, délaissant en province son mari.

 

Il y a un ange dans le garage, affirme Zoé à son père Xavier. Il vient d’hériter une confortable somme d’argent de sa mère récemment décédée, et en sortant de l’office notarial il a aperçu à la vitrine d’une agence immobilière la photo d’une ancienne ferme à vendre qui correspond en tous points, ou presque, à la résidence de leur rêve. Yola, sa femme, est tout de suite emballée, par la demeure principale et les dépendances, dont ce fameux garage. Or en visitant le bâtiment, les souvenirs affluent dans la tête de Xavier. Des souvenirs d’enfance, lorsqu’il venait passer ses vacances à la campagne, et des premiers baisers échangés avec Nelly.

 

Pourquoi on aime tant ce qui a disparu, cette phrase qui figure dans le dernier texte pourrait être le mantra qui se répercute dans tous les autres ou presque.

Et le lecteur quelque peu âgé ressentira à leur lecture comme des bouffées de nostalgie, des réminiscences de sa propre enfance, de ce qu’il a vécu peut-être, de ses aspirations, de ses désirs, de ses manques aussi, et de ses histoires d’amour contrariées élevées à un statut d’images iconiques. Tout n’est pas rose, les différents protagonistes, des hommes principalement, seront les victimes d’événements, qui s’imposent à eux ou leur échappent, qui guideront leur choix sur le chemin d’une liberté mortifère. Parfois s’en dégage un petit côté fantastique comme des interférences oniriques qui subliment les textes, leur offrant une nouvelle dimension, et permettant au lecteur de prolonger, s’il le désire, les épilogues.

Daniel Pasquereau est un auteur trop peu prolixe qui mérite d’être lu et connu. Ses nouvelles empruntent à l’amour, mais ne sont pas parfumées à l’eau de rose. Elles dégagent cette odeur d’encens que l’on retrouve lors des enterrements, sans pour autant posséder une connotation religieuse.

 

Sommaire :

Comme des bêtes

Noël de plomb

Engrenage

Une question de choix

Erosion du foie, de la cervelle et du reste

L'homme-grenouille

Il y a un ange dans le garage

 

Vous pouvez éventuellement acheter cet ouvrage directement ici :

Daniel PASQUEREAU : Il y a un ange dans le garage. Collection Texture. Editions Zinédi. Parution 14 novembre 2020. 172 pages. 16,90€. Version numérique : 6,99€.

ISBN : 9782848592176

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20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 04:59

Bienvenu chez moi
Pour partager l'ivresse, les doutes, les peines et les joies…

Clarence COOPER : Bienvenue en enfer

Comment ce fait-il qu'on ne trouve jamais de logement, de boulot, d'endroit où étudier, mais qu'en revanche, on puisse trouver de la drogue sans aucun problème ?

Cette question fondamentale, qui reste sans réponse, Clarence Cooper la pose dans un dialogue entre détenus, son narrateur étant enfermé‚ dans un centre de détention dit la Ferme.

En théorie cet établissement doit permettre aux "pensionnaires" de purger une peine carcérale, le tribut à la société, tout en s'habituant progressivement à l'indépendance vis à vis de la drogue. Ce qui n'empêche pas les détenus de garder le contact avec le vice via l'herbe qu'ils fument en cachette.

La discrimination raciale existe, même si quelques matons, deux ou trois, sont Noirs. Ce qui pèse le plus, c'est le manque de femmes, une abstraction sexuelle avivée par les rencontres entre les représentants des deux sexes au cours de pauses-cafés. Des réunions tolérées et encouragées à la fois, en forme de récompense pour bonne conduite, qui ne permettent que des approches orales. Le toucher est interdit. En dehors de ces occasions, la conversation entre homme et femme, même par le langage des signes, les échanges oculaires sont prohibés.

Comment dans ce cas ne pas confondre avec une silhouette celle qui a disparu de votre vie. Un homme ne devrait jamais se repasser les images qu'une femme a laissées en lui.

 

La drogue est toujours présente dans ce roman, comme une obsession, et l'auteur qui affirme...et je crois donc que la meilleure drogue qui soit, c'est la lucidité n'applique pas à lui-même cette réflexion.

C'est ainsi qu'il sera découvert mort en 1978, dans une chambre d'hôtel, les poches vides et les veines bourrées d'héroïne.

Né en 1934 Clarence Cooper subit la dépendance de la drogue et connaît la prison à plusieurs reprises.

Bienvenue en Enfer est une sorte de message autobiographique, qui comme tout conseil (faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais), ne s'applique jamais à autrui et est toujours délivré pour les autres. L'on ne peut s'empêcher de tracer un parallèle avec la vie et la fin misérable de Donald Goines.

Clarence Cooper n'est pas un inconnu des amateurs de la Série Noire puisque son roman La Scène a paru en 1962 et réédité de nombreuses fois. L'écriture de Cooper est anachronique, parfois déconcertante mais non dénuée de charme.

Clarence COOPER : Bienvenue en enfer (The Farm – 1967. Traduction Jean-François Ménard). Collection Soul Fiction. Editions de L’Olivier. Parution Avril 1997. 302 pages.

ISBN : 9782879291338

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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