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6 mars 2019 3 06 /03 /mars /2019 05:43

Prière de ne pas se pencher au-dessus

de la rambarde !

Evelyne BRISOU-PELLEN : L’inconnu du donjon.

En cette année 1354, les Bretons fidèles à Jean de Montfort et les Gallo qui soutiennent Jeanne de Penthièvre, autre prétendante au trône, s’écharpent dans une guerre d’usure. Les Bretons bretonnants sont aidés par les Anglais, les Bretons gallo par les Français.

Ce 10 avril, près de Bécherel, la bataille conduite par Bertrand Du Guesclin voit ses hommes gagner contre les Anglais et retiennent prisonniers quelque combattants adverses dont Calveley qui était à la tête des Anglais.

Garin Trousseboeuf, est le dix-neuvième enfant d’une fratrie qui en compte vingt-cinq, et son père, paveur, intempérant, ne sait élever sa progéniture qu’à coups de fouet. Garin a fui son village natal, renvoyé de l’école-cathédrale pour des vétilles, des plaisanteries douteuses, et à quatorze ans il s’est déclaré scribe, tenant son écritoire en bandoulière. Il est pris dans cette échauffourée et promis à végéter dans un cul-de-basse-fosse.

Il plaide sa cause auprès du connétable et se voit confier la redoutable mais bénéfique mission de transcrire les demandes de rançons exigées pour la libération des prisonniers. Seulement, il faut connaître le Breton pour dialoguer avec les prisonniers, dont un particulièrement qui n’est revendiqué par personne. La Dame de Montmuran propose comme interprète sa nièce Mathéa, fille de Dame Agnès et fils du sieur Alain, lesquels vont diriger le château en son absence et celle du seigneur du lieu. Garin est subjugué par cette belle jeune fille qui n’obtient rien du prisonnier. Il a oublié son écritoire lors de son enlèvement et il quémande l’autorisation d’aller le rechercher dans un fourré.

C’est ainsi qu’il fait la connaissance de Réginart, le frère de Mathéa, et de leur chien Jean-sans-peur, un cabot hirsute et plein de poils mais pas méchant. Du moins aux dires de Mathéa. Un autre travail est confié à Garin, celui de faire l’inventaire du château. Cela lui permet de vagabonder dans les différentes pièces des tours et du donjon, pièces habitées ou non, déambulant sur les courtines. Et dans une des tours il découvre un vieil homme, un ancien chancelier, confiné dans cette cellule après avoir fauté et qui passe pour un sorcier.

Mais surtout Garin est souvent en compagnie de Réginart, à défaut de Mathéa, et comme il parle aussi bien Breton que Français, il se rend compte que Mathéa a réussi à converser avec le prisonnier. Seulement celui-ci est devenu amnésique et donc ne peut décliner son identité, jusqu’au jour où il prétend être le fils d’un duc Anglais. Sa rançon est surévaluée en conséquence, seulement ce prétendu ou réel fils de noble s’échappe. Comment, dans quelles circonstances ? Sa geôle ne possédait pas de fenêtre et la porte était fermée de l’extérieur ! Un problème à résoudre pour Garin. Mais des complications lui tombent sur le dos lorsque des soldats sont retrouvés, morts, assassinés. Et il est le cœur de la cible, celui qu’on soupçonne.

 

Cette histoire ancrée dans cette période de la Guerre dite de Cent ans, du moins à ses débuts, nous permet de retrouver quelques personnages célèbres, dont le connétable Bertrand Du Guesclin, et des décors des environs de Bécherel (devenue de nos jours la fameuse cité du livre), et plus particulièrement le château de Montmuran qui existe toujours.

Garin est un affabulateur, un curieux, un gamin qui a déjà connu bien des vicissitudes mais ne perd pas son sens de l’humour. Il se conduit parfois en philosophe sans le savoir, tout comme monsieur Jourdain qui… antienne connue. C’est un débrouillard qui s’attire les ennuis sans vouloir les provoquer. Quoique parfois il sait pertinemment qu’il va au-devant mais c’est dans sa nature. Il brave le danger, sans pour autant ne pas ressentir de la peur, et lorsqu’il se trouve dans des conditions inextricables, la solution est toujours présente pour le sortir de l’embarras. De son fait ou d’alliés inattendus.

Un héros à suivre, tant pour sa bonne humeur que les faits historiques réels et les lieux qui plantent le décor.

 

Ce qu’il y a de terrible dans les guerres, c’est qu’on ne sait jamais de quel bord il faut se trouver.

 

Garin se fit tout petit dans son coin, non par peur de la mauvaise humeur du seigneur, mais pour qu’on l’oublie complètement. C’est la seule manière d’apprendre les choses importantes, les meilleures, celles qui ne vous regardent pas du tout.

 

Quand tout va mal, il faut s’attacher à une idée nouvelle qui n’a rien avoir avec votre situation.

Première édition septembre 1997.

Première édition septembre 1997.

Evelyne BRISOU-PELLEN : L’inconnu du donjon. Collection Folio Junior N°809. Editions Gallimard Jeunesse. Parution le 7 mai 2013. 204 pages. 6,90€.

Illustrations de Nicolas Wintz.

ISBN : 978-2070654154.

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5 mars 2019 2 05 /03 /mars /2019 05:01

La migraine, un alibi bien commode, parfois !

Jean VOUSSAC : L’ombre de l’autre.

Depuis quelques temps, Maurice Bourdier est inquiet. Sa femme Charlotte est la victime de migraines qui la forcent à rester alitée dans leur petit appartement au sixième étage de la rue des Batignolles à Paris.

Ils sont mariés depuis 1941 et en ce mois de mai 1944, Maurice discute à la terrasse d’un café en compagnie d’un consommateur dont il a fait la connaissance peu auparavant avec sa femme. Monsieur Petit, tel est le nom de cet homme, demande des nouvelles de Charlotte, plaignant plus ou moins le mari préoccupé. Maurice précise que sa femme est d’origine alsacienne et n’a plus pour toute famille qu’un frère dont ils n’ont pas de nouvelles.

Désœuvré, Maurice se rend dans un cinéma permanent mais qu’elle n’est pas sa stupéfaction lorsqu’aux actualités il voit Charlotte au bras d’un jeune homme aux courses de Longchamp. Il est éberlué, se demande s’il ne s’agirait tout simplement que d’une ressemblance. Mais au second passage des actualités, il reconnait fermement Charlotte.

Il rentre chez lui en proie au soupçon et il est accueillit pas sa femme toute souriante. Sa migraine est passée et elle a même réussi à obtenir deux belles côtelettes. Une denrée rare en cette période de disette. Un autre jour, alors que Charlotte est absente, toujours en quête de provisions, il fouille dans les tiroirs et découvre dans une boite, bien cachée, une photo la représentant en compagnie de ce même homme. Ses soupçons se font de plus en plus prégnant lorsqu’il rentre un jour, il demande à sa femme si elle est sortie. Elle affirme que non alors que ses chaussures sont poussiéreuses. Les soupçons de Maurice sont de plus en plus insistants.

 

Naturellement, tout le monde se doute comment se terminera cette histoire et l’épilogue ne déçoit pas. Mais ce qui importe dans ce roman publié fin 1945, c’est la description de l’atmosphère qui règne sur Paris occupé en ce moi de mai 1944 puis les réactions des Parisiens lorsqu’ils apprennent le débarquement en Normandie et l’avancée des chars Leclerc. Les restrictions s’accentuent mais l’espérance gagne les cœurs des citadins trop longtemps placés sous le joug des Allemands.

Dans Paris enfiévré, on suivait les progrès de l’offensive de Normandie. Le fameux débarquement depuis si longtemps espéré s’était enfin accompli. Dehors, sur les grands boulevards, aux terrasses des cafés, nul ne parlait, mais on ne surprenait pas sur les visages que des expressions d’espérance et d’allégresse… Les Allemands qu’on croisait faisaient piteuse mine. Les temps semblaient révolus de l’occupation fraîche et joyeuse.

Pourtant la menace pesait toujours sur la ville. Chacun connaissait les Barbares, et l’on s’imaginant alors que Londres, Berlin et presque toutes les autres capitales de l’Europe avaient payé un lourd tribu à la guerre, que Paris serait condamné à son tour !... L’ennemi partirait, mais il ne laisserait derrière lui que des ruines fumantes, comme à Varsovie…

 

Il s’agit presque d’un reportage en direct, la relation narrative d’une époque qui ne doit rien aux historiens. Cela sent le vécu de l’intérieur.

Il était dur de trouver de quoi subsister à cette époque ! Attentes interminables devant les magasins d’où l’on revenait souvent sans rien avoir trouvé, formalités qui n’en finissaient plus, incertitudes sans bornes sous les yeux d’un occupant de plus en plus hargneux et rendu de plus en plus inquiet par la tournure qu’empruntaient les événements !

 

Sous l’alias de Jean Voussac, se cachait Albert Bonneau, créateur de Catamount, mais ce n’était pas son seul pseudonyme :

 

Jean VOUSSAC : L’ombre de l’autre. Collection Don Juan. Editions Armand Fleury. Parution novembre 1945. 16 pages.

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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 05:16

Et elles n’arrivent que maintenant ?

Robert SILVERBERG : Lettres de l’Atlantide

Le mythe de la machine à remonter le temps qui longtemps a hanté les auteurs de science-fiction, en commençant par H.G. Wells, est enfin devenu réalité grâce aux savants, aux chercheurs du 21e siècle, d’une manière plus spirituelle que nos romanciers.

En effet des êtres humains explorent le temps passé en étant transférés dans l’esprit de personnages ayant vécu des dizaines, des centaines, des milliers d’années auparavant.

C’est ainsi que Roy Colton, l’un de ces nouveaux explorateurs de la nuit des temps, squatte l’esprit du Prince Ram en l’an 18862 avant J.C. Et ce qu’il découvre par les yeux du jeune prince ne laisse pas de l’étonner.

La civilisation de l’Atlantide dépasse de beaucoup tout ce que les légendes ont pu colporter depuis des siècles, depuis Platon.

Tandis qu’en Europe, nos ancêtres les Solutréens vivent encore à l’âge de pierre, les Atlantes possèdent une technologie comparable pratiquement à notre 19e siècle. Ils voyagent sur des navires dépourvus de voiles et dont le moyen de propulsion semble être la vapeur, s’éclairent à l’électricité, écrivent sur du vélin, construisent des palais de marbre, et j’en passe.

Tout étonné Roy Colton n’imaginait certes pas être confronté à une civilisation aussi avancée.

Connaissant la tragique destinée de l’Atlantide et de ses habitants, Roy est taraudé par une question : Doit-il ou non prévenir le Prince et changer par ses révélations le cours de l’histoire ?

 

Robert Silverberg, auteur prolifique et néanmoins talentueux, nous offre sa version personnelle de l’existence de la mythique Atlantide et de sa disparition, tout en utilisant quelques thèmes qui ont jalonné ses chefs d’œuvre : la parabole sur le pouvoir, le destin d’un homme ayant le don de lire l’avenir, plus quelques autres que je ne citerai pas afin de ne pas par déflorer l’intrigue de ce petit roman.

Petit par le nombre de pages, mais d’un grand intérêt comme pratiquement tous les livres de Robert Silverberg.

 

Réimpression mars 1994.

Réimpression mars 1994.

Robert SILVERBERG : Lettres de l’Atlantide (Letters from Atlantis – 1992. Traduction de Frédéric Lasaygues). Collection SF/Fantasy N°3167. Editions J’Ai Lu. Parution janvier 1992. 160 pages.

Réimpression mars 1994.

ISBN : 2-277-23167-3

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 05:10

Mais pas celle des lecteurs…

Céline MALTERE : La déception des fantômes.

Spécialiste des nouvelles, voire des micro-fictions, Céline Maltère nous offre avec ce recueil comme un collier composé de vingt-sept diamants taillés par un lapidaire qui peut être fière de sa réalisation.

Vingt-sept diamants, qui pour certains sont recyclés, ce qui prouve leur pureté.

Céline Maltère place ses protagonistes, ses personnages en déshérence, se complaisant parmi les cimetières, côtoyant les morts, dans des époques différentes, très proches de nous, ou au contraire dans un décor et une atmosphère médiévale, mais toujours avec un humour, noir évidemment, sous-jacent, une ironie grinçante et une forme de dérision poétique.

Ainsi Gemma, dans la nouvelle qui donne son titre à ce recueil, est une femme seule, qui avait quitté sa famille pour faire sa vie et s’élever par son travail dans la hiérarchie sociale à Paris et Bruxelles, n’a qu’une passion pour combler le vide de son quotidien. Aisée, elle visite les cimetières, des plus prestigieux ou célèbres jusqu’aux reculés petits champs funéraires provinciaux, retournant de temps à autre à Flostoy, son village natal. Là vit Héribald, le fossoyeur jardinier, un vieil homme qu’elle découvre un jour, mort, entouré de mouches. Le début d’une aventure onirique peuplé de diptères.

Dans La cimenterie, un promeneur découvre les reste d’une chèvre puis continuant son chemin, alors qu’il traverse un ruisseau, il lui parait avoir changé de parallèle, ou être entré dans un monde parallèle. Devant lui se dresse une sorte d’usine, une bâtisse dont la cheminée soupire. Il s’agit d’une cimenterie… mais cimenterie n’est-il pas l’anagramme de cimetière à quelque chose près…

Maison familiale renommée, Pompes funèbres Ortega pourrait être le cinq étoiles des entreprises funéraires. Les cercueils sont du haut de gamme, fabriqués avec du bois rare et précieux que les familles affligées n’hésitent pas à commander pour honorer leurs défunts. Mais parfois on ne mesure pas les conséquences d’une mesure mal prise.

La crapaudière est un conte qui semble issu d’une légende datant du fond des âges et des bois. Ce pourrait être la rencontre d’une princesse et d’un crapaud qui se transformerait en Prince charmant. Sauf qu’il ne s’agit point ici d’un prince charmant ni d’une princesse, mais de femmes jeunes et surtout belles atteintes subitement d’une maladie qui les changent en horribles valétudinaires avant de décéder dans d’horribles souffrances. La fille d’Elie Estor est elle aussi atteinte de cette horrible maladie qui n’a pas de nom et il décide de découvrir un remède. Transportant sa fille Estella dans une brouette, il se rend dans un endroit caché où lors d’une promenade il a été assailli par une étrange bête gluante, puis a trouvé sur son chemin une multitude de crapauds et une vieille femme qu’aussitôt il a comparé à une sorcière. Et si elle possédait le remède miracle ?

La contagion traite aussi de la maladie, qui s’est déclenchée inopportunément quelques jours après Noël, après une messe célébrée en présence de l’évêque. Un incident avait d’ailleurs entaché cette cérémonie puisqu’une bigote septuagénaire s’était couchée dans la travée au moment où le saint homme, présumé devoir accéder aux plus hautes fonctions pontificales, remontait la nef. Peu après un enfant de chœur tombe malade puis bientôt ce sont tous les fidèles qui sont atteints de cette étrange maladie mortelle.

 

Lorsque vous aurez lu toutes ces nouvelles de longueur diverse mais d’un intérêt toujours captivant, vous pourrez faire comme le déclare le narrateur de Quatre feuilles : Je referme le livre. Je suis libre.

Et pour parodier une célèbre publicité pour des pâtes dans laquelle André Aubert imitait Fernandel dans le rôle de Don Camillo :

Ce ne sont que quelques nouvelles, lecteur !

Des nouvelles, oui, mais des Maltère !

 

Sommaire :

La déception des fantômes

La fiancée d'Anticythère

Quatre feuilles

La cimenterie

Pompes funèbres Ortega

La crapaudière

Lucia

La verrière

Les armes d'Ovide

La contagion

Les cygnes

La punaise

La maison triangle

Cerbère

La salle patrimoine

Le sosie

L'œil de Moïse

Viscérales

Le royaume d'Azemar

Cap Creus

Nécrobie

La table de Katarina Toque

Dessalines

Vivian Destord, peintre des causes perdues

Le prosaïque et l'idéal

Bonne-Espérance

Valsalva

 

A lire également de Céline Maltère :

 

Céline MALTERE : La déception des fantômes. Collection KholekTh N° 38. Editions La Clef d’Argent. Parution décembre 2018. 282 pages. 13,00€.

ISBN : 979-10-90662-52-0

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2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 05:52

Marié ou pendu avant la fin de l’année ?

Certains choisissent pour les autres !

Luis ALFREDO : Itinéraire d’un flic. Pendaison.

Le commandant René-Charles de Villemur, nœud papillon et chapeau mitterrandien, l’aspect d’un policier gandin bon chic bon genre propre sur lui ce qui nous change des flics en blousons, s’est fâché la nuit précédente avec son compagnon. Pour une broutille comme dans la plupart des ménages. Et cette brouille passagère ne doit pas s’interférer dans sa vie professionnelle.

Un meurtre a été signalé dans une villa sise au fond d’une ruelle. La Scientifique est déjà présente, attirée comme les mouches par l’odeur de la mort, ainsi qu’Octave, son adjoint. Celui-ci lui précise que c’est le préposé à la distribution du courrier, et oui ils servent encore à quelque chose, qui a découvert le macchabé. La porte était ouverte donc il n’y a pas eu d’effraction.

Même pour le légiste, pourtant un habitué de ce genre de scène, cette mise en scène n’est guère ragoutante. Un homme pendu dans la cage d’escalier, comme s’il avait voulu se suicider. Sauf qu’en général on ne procède pas après sa mort à sa propre castration et qu’on ne dépose pas dans une coupe de fruits, au milieu des figues, son appareil génital.

Une chambre ne comportant qu’un lit, de nombreuses photos représentant un jeune homme seul ou en compagnie d’un défunt, et surtout une vieille voisine curieuse lui apportent de précieux renseignements. Seulement, d’après cette pipelette le jeune homme est parti depuis quelques mois. Oh, pas loin, juste à l’hôpital. De même le pendu, qui n’est pas de Saint-Pholien, travaillait dans un piano-bar spécialisé dans les rencontres masculines.

Alors qu’il avait recueilli des informations qu’il avait jugées importantes, même si cela ne lui donnait pas la clé de cette affaire, le lendemain un autre événement se produit dans la même ruelle, avec un vagabond pour protagoniste.

 

Ce court roman oscille entre deux genres. Le début offre une enquête classique, avec un commissaire quelque peu empêtré dans ses relations et dont les rapports avec certains de ses collègues, ou anciens collègues, sont assez tendus, la seconde partie s’immerge dans le roman noir le plus absolu avec des zones d’ombre, car de nouveaux protagonistes s’interfèrent dans cette histoire qui, au début pourrait sembler banale mais devient rapidement glauque avec un petit goût d’inachevé. Mais il ne s’agit que d’un premier épisode qui en appelle d’autres, comme dans les bons vieux romans-feuilletons d’antan.

L’écriture est souple, agréable, mais prend de l’intensité tout comme l’histoire au fur et à mesure que l’enquête et ses à-côtés se déroulent.

Sans vouloir établir des ressemblances, de comparer des personnages, de suggérer des apparentements entre tel ou tel héros de papier, on ne peut s’empêcher de penser à Maigret de Georges Simenon dans la façon d’aborder l’enquête et à Dave Brandstetter le détective homosexuel de Joseph Hansen. Tout un monde les sépare mais tout les rapproche également.

Mais il ne s’agit que d’une impression, d’une illusion, car René-Charles de Villemur est un véritable personnage, entier, ne devant rien à d’illustres prédécesseurs, et possédant son propre caractère, sa vision de la vie, son parcours particulier, et en devenir de se forger une réputation méritée auprès d’un lectorat friand et avide de tête bien faite.

Et le prénom du commandant de Villemur est-il un hommage à René-Charles Rey, plus connu sous les alias de Jean Mazarin et d’Emmanuel Errer ?

Luis ALFREDO : Itinéraire d’un flic. Pendaison. Premier épisode. Collection Noire Sœur. Editions SKA. 54 pages environ. Parution 21 février 2019. 2,99€.

ISBN : 9791023407600

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1 mars 2019 5 01 /03 /mars /2019 05:44

Ce détective privé est un bon cheval…

Dick FRANCIS : Danger

Andrew Douglas est un détective privé d'un genre spécial puisqu'il fait partie d'une agence, Liberté Conseil, dont la principale activité est, premièrement d'apporter des conseils aux responsable d''entreprises afin d'éviter les enlèvements, mais aussi de négocier auprès d'éventuels ravisseurs et de fournir aide, soutien, réconfort auprès des familles dont un des membres est pris en otage.

C'est ainsi qu'à Bologne, en Italie, il est chargé de négocier auprès des ravisseurs d'Alessia Censi le montant de la rançon mais aussi des transactions, des modalités de remise de cette rançon.

Tâche peu aisée lorsque l'on sait que les policiers aiment mettre les pieds dans le plat. Mais lorsqu'un otage est enfin libéré, sain et sauf, le travail d'Andrew n'est pas terminé. Il faut redonner confiance à Alessia, l'aider à retrouver une joie de vivre, à oublier cette terrible épreuve, qu'elle se sente bien dans sa peau et ne reste pas recroquevillée sur elle-même.

Il la raccompagne en Angleterre, car Alessia est un jockey d'audience internationale, et le meilleur moyen pour lui remettre le pied à l'étrier, c'est le terme qui convient, c'est de la retremper dans l'atmosphère des courses, parmi ses amis jockeys, entraîneurs, et bien entendu les chevaux.

Une nouvelle affaire requiert les services d'Andrew, un rapt d'enfant. Mais cet enlèvement semble être la prolongation de la précédente affaire, être le fait du même ravisseur. Andrew n'est pas au bout de ses surprises, et être chasseur, c'est bien, mais peut-on appliquer les principes que l'on inculque lorsque l'on se retrouve soi-même gibier.

 

Dans ce roman Dick Francis, même s'il a encore recours à l'ambiance, à l'atmosphère des champs de courses, délaisse pourtant ses thèmes de prédilection pour s'investir davantage dans la psychologie.

Un sujet grave traité avec beaucoup de pudeur et de réalisme.

Dick FRANCIS : Danger (The Danger - 1983. Traduction d’Evelyne Châtelain). Première édition Belfond. Parution en 1986.

Réédition : éditions J'ai lu no2467. Parution 1988.

Réédition : Editions 10/18 no2498. Parution 13 mai 1994

ISBN : 978-2264001061

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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 05:08

On l’oublie assez souvent, mais avant d’être adulte, Sherlock Holmes a été un adolescent…

Andrew LANE : L’ombre de la mort

Alors qu’il attend sur le parking de l’école, sa malle contenant ses affaires près de lui, le jeune Sherlock Homes, quatorze ans, est mandé par le directeur du pensionnat de Deepdene.

Sherlock a rapidement la réponse à ses questions intérieures concernant cette demande d’entretien, car son frère aîné Mycroft l’attend dans le bureau du directeur. C’est Mycroft, employé au ministère des affaires étrangères qui a été chargé de l’emmener chez son oncle Sherrinford et sa tante Anna, leur père marin étant parti en expédition pour un an, et leur mère étant malade.

Lorsqu’il arrive à Homes Manor, Sherlock est accueilli par mademoiselle Eglantine, la gouvernante austère et d’aspect rébarbatif. De suite il sent qu’elle ne l’aime pas et c’est réciproque. Mais elle n’aime pas plus la famille Holmes. Son oncle Sherrinford, dont Sherlock n’a jamais entendu parler, de même que de tante Anna, est confiné à longueur de journée dans son bureau, rédigeant les sermons des pasteurs des paroisses environnantes. Mais au moins Sherlock est bien nourri, ce qui est la moindre des choses, et le change de l’ordinaire du pensionnat.

Se promenant dans la forêt environnante afin de découvrir les lieux, il fait la connaissance de Matthew, dit Matty, un orphelin de son âge voyageant à bord d’une péniche. Les deux gamins se lient rapidement d’amitié et Matty narre l’aventure qu’il vient de vivre à Farnham. Déambulant dans la rue à la recherche de quelques subsides, Matty a aperçut une sorte de fumée s’échappant de la fenêtre placée à l’étage d’une maison puis des individus transporter un cadavre au visage couvert de pustules.

Matty lui propose de se rendre à l’endroit où il fut le témoin de ces événements étranges, et juste au moment où ils arrivent ils remarquent une calèche sortant de l’édifice. Matty court après pensant glaner quelques piécettes mais à l’intérieur un homme aux yeux rouges s’empresse de refermer le volet intérieur. Pour Matty, ce personnage avait l’allure d’un mort.

Seulement, même si ce sont les vacances scolaires estivales, Mycroft pense que son jeune frère a besoin de continuer son éducation et il engage un précepteur. Amyus Crowe, probablement un Américain d’après son accent, est un homme affable. D’ailleurs il prétend venir d’Albuquerque, une ville du Nouveau Mexique. Afin de mieux faire connaissance, ils se promènent dans les bois et Sherlock tombe lui aussi sur un cadavre dont la face est couverte de pustules. Comme des bubons issus d’une maladie contagieuse, genre peste.

 

Sherlock va recueillir de la poudre jaune qui est étendue près du cadavre et sur les conseils de son nouveau mentor, il se rend à Guilford, où réside un savant spécialiste des maladies tropicales. L’homme ne met pas longtemps à reconnaître en cette poudre jaune du pollen d’abeilles, mais pas celles communes qui vivent en Angleterre.

Mais auparavant il subit quelques mésaventures, alors qu’il épie non loin de la maison d’où est parti l’homme aux yeux rouges, un baron paraît-il, remarquant quelques individus transportant des caisses, et il se trouve enfermé dans une grange à la merci de ces personnages peu scrupuleux. Heureusement, il a de la ressource et son ami Matty n’est pas loin pour le sortir de situations inextricables.

Et ce n’est que le début car en compagnie de Matty, d’Amyus Crowe, et de sa fille Virginia, qui au début se moque de lui car il ne sait pas monter à cheval mais se montre précieuse dans certains conditions périlleuses, il va devoir échapper aux sbires du baron dans de nombreuses circonstances au court desquelles il risque sa vie. Il se retrouvera même en France, du côté de Cherbourg.

 

Les années d’apprentissage de la déduction, de l’observation, de l’analyse dont Sherlock Holmes fait montre dans les nouvelles et romans qui lui sont consacrés par Sir Arthur Conan Doyle sont décrites en partie dans ce roman sous la houlette d’Amyus Crowe.

Comme le déclare son mentor, au début de leur association, alors qu’il demande à son élève de désigner lequel des tableaux qui sont accrochés dans le hall d’Holmes Manor est un faux :

Tu viens d’apprendre que la déduction est importante, mais qu’elle ne sert à rien sans connaissances. Ton intelligence ressemble à un métier à tisser : elle tourne à vide et ne peut rien produire sans que tu lui fournisses un fil de trame. Alors elle peut commencer à filer. L’information est la base de toute pensée rationnelle : recherche-là sérieusement. Collectionne les faits avec assiduité, garnis-en les réserves de ton esprit. N’essaie pas de faire la distinction entre les faits triviaux et ceux qui paraissent importants : en puissance, ils le sont tous.

Il va aussi lui poser un problème de mathématiques qui déconcerte à chaque fois. Pourtant il existe une solution logique, mais les réponses fournies à chaque fois que le problème est posé sont erronées, or elles semblent elles-aussi logiques. Suffit de savoir prendre le problème dans le bon sens.

Un roman destiné aux adolescents, qui comporte plus d’actions que de détections, avec souvent des scènes de violence au cours desquelles le jeune Sherlock risque sa vie. Mais ce roman peut-être lu sans complexe par les adultes tant les épisodes sont mouvementés, violents parfois, mais il offre une vision d’un Sherlock Holmes en plein apprentissage de la vie. Et peut-être cette aventure explique-t-elle sa passion pour l’apiculture.

Andrew LANE : L’ombre de la mort (Young Sherlock Holmes. Death Cloud – 2010. Traduction de Marie Hermet). Les premières aventures de Sherlock 1. Editions Flammarion. Parution le 26 février 2011. 352 pages.

Réédition format poche. Flammarion Jeunesse. Parution 26 août 2015. 366 pages. 6,95€.

ISBN : 978-2081243941

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27 février 2019 3 27 /02 /février /2019 05:53

Un message écologique ?

Jean-Louis PESCH : La mystérieuse invention.

Créée par Maurice Cuvillier en 1941, cette série, en apparence naïve, destinée à l’édification de la jeunesse, fut pour beaucoup de nous dans le début des années 1950 le début de l’incursion dans la lecture de la bande dessinée aux côtés des magazines Tintin et Spirou. Dans les patronages de bons curés nous flattaient la tête et nous prêtaient ces ouvrages dans un but de communier avec la nature ou nous offraient des séances de cinéma gratuites.

Les aventures de ces deux gamins vivant dans une chaumière située dans les bois, aux costumes surannés empruntés au monde agricole français du début du XXe siècle, doit peut-être beaucoup à Benjamin Rabier, mais elle comporte des messages parfois cachés, sur le respect de la nature et la protection des animaux, même si les compères s’ingénient à contrecarrer les efforts des deux enfants pour initier la paix entre humains et animaux. Et les compères, Renard, Loup, Ours et Sanglier ont beau se démener, ils n’arrivent jamais à leur fin.

D’ailleurs c’est Renard qui le plus souvent a une idée. Il la propose à ses compères. Loup est souvent plus réticent, Ours ne sait qu’approuver, en répétant à satiété ça c’est vrai tandis que Sanglier prend tout à la rigolade. Le dernier méfait en date, au début du volume, est provoqué par Renard qui voyant Mignonnet l’agneau décidé de partir à la découverte, essaie de le capturer.

Heureusement pour Mignonnet, monsieur Tartalo arrive sur les entrefaites et réduit à néant les velléités de Renard. Monsieur Tartalo est un vieil inventeur et il recherche un endroit calme avec un point d’eau. Justement, non loin, un vieux moulin à eau est désaffecté et Sylvain lui indique le chemin. Monsieur Tartalo est ravi et explique pourquoi il a besoin de cet endroit.

Il vient d’inventer à un moteur à eau révolutionnaire : il n’y aura plus besoin de mettre du carburant polluant pour se déplacer. Plus d’émanations nocives ! Mais les compères veillent, attirés par cette invention extraordinaire.

 

Le côté écologique, surtout de nos jours n’échappera à personne, mais cette idée ne date pas d’hier. En effet, cet album a été publié aux environs de l’année 1958. Et déjà un substitut au pétrole était envisagé.

Mais cet aspect écologique n’est pas le seul message placé dans cette histoire.

En effet Jean-Louis Pesch démontre les absurdités de la langue française, dans une scène hilarante située au début de cette histoire. Ainsi lorsque la tortue demande aux animaux de la ferme comment s’appelle le petit de l’oie, tout le monde sèche. Le petit de l’oie est un oison, explique-t-elle. Puis elle demande comment se nomme le petit de la cane. Souriceau réplique alors, fier de lui : un canon. Logique, non ? La réponse exacte est évidemment un caneton. Aussi lorsque la tortue demande le nom du petit de l’âne, Mignonnet l’agneau s’exclame Moi je sais ! L’aneton ! Toujours logique sauf que la bonne réponse est l’ânon. Comment voulez-vous que les enfants s’y retrouvent ?

Le dessin est précis tout en étant fouillé, proche de la ligne claire. C’est frais, cocasse, humoristique, divertissant et rafraîchissant.

Ce volume est le dernier de Jean-Louis Pesch seul avant la collaboration de Claude Dubois à partir du N°37. Et le succès de Sylvain et Sylvette ne se dément pas puisque les éditions P’tit Louis, publient des inédits signés Belom ou Bruno Bertin et des rééditions.

Jean-Louis PESCH : La mystérieuse invention.

Jean-Louis PESCH : La mystérieuse invention. Sylvain et Sylvette n°36. Editions Le Lombard. Parution le 7 juin 1996. 48 pages. Nombreuses éditions et rééditions.

ISBN : 978-2803610358

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26 février 2019 2 26 /02 /février /2019 05:32

Quand Jean Ray écrivait de petites farces…

John FLANDERS : Les joyeux contes d’lngoldsby.

C'est impensable comme il peut se passer d'évènements dans une petite commune tout au long de l’année. De petits faits divers sordides, bizarres, farfelus, tristes ou joyeux, consciencieusement relevés et relatés par le pasteur du village. Les habitants de Tappington, petite cité du Shropshire, en Angleterre, ne diffèrent des autres communautés rurales que par leurs excès de crédulité, de naïveté, de roublardise.

Dès qu’un incident, un malheur, une catastrophe, s’abattent sur tout ou partie du village, aussitôt la cause et l’origine en sont trouvés. Ce ne peul être que le fait d’une vengeance ou de la jalousie de leurs vieux ennemis du village voisin d'Oldham, à moins que toutes les misères qui leurs tombent sur la tête ne soient générées par les farfadets, homoncules, génies et autres lutins qui vivent dans la campagne environnante.

Les Tappingtonnais sont excessivement superstitieux et entretiennent, les légendes, ce qui permet à certains de leurs concitoyens plus délurés ou madrés de se permettre quelques farces ou privautés à leur encontre. Des déboires qui entrainent bonne humeur de tout ou partie de la population, car vous en conviendrez avec moi, en général ce sont les malheurs des autres qui font rire, et qui sont gommés au fil des saisons et des mois.

 

Construit comme un almanach en soixante-neuf historiettes qui s’égrènent du 1er de l’An à la Saint Sylvestre, les Joyeux contes d’lngoldsby nous offrent une savoureuse incursion dans un petit village avec ses personnages et ses situations typiques à la Dickens, revus et corrigés par Maupassant.

Moi non plus je ne peux m’empêcher d’établir des comparaisons ou de rechercher des ressemblances avec tel ou tel texte ancien.

John Flanders, alias Jean Ray, aurait puisé, parait-il dans l’œuvre d’un certain Richard Harry Barham, auteur des légendes d’lngoldsby pour écrire ces petits contes drôlatiques et ruraux. Et alors ?

Comme le fait si bien remarquer Henri Vernes dans sa préface, Molière et Lesage se sont également inspirés d’œuvres antérieures. Et je pourrais citer aussi La Fontaine et ses fables adaptées de celles d’Esope.

Et dans un domaine différent, que serait Walt Disney sans les histoires de Charles Perrault et confrères. Les polémiques concernant tel emprunt ou telle similitude ne sont le fruit que de jaloux.

Quant à nous, contentons-nous de lire avec ravissement ces petits contes parfois joyeusement macabres, ou en forme de règlements de contes, qu'avec simplicité et talent a écrit et légué John Flanders, plus connu sous le nom de Jean Ray.

 

Vous pouvez retrouver le sommaire complet de ce recueil en cliquant sur le lien ci-dessous :

John FLANDERS : Les joyeux contes d’lngoldsby. Collection Attitudes. Claude Lefrancq Editeur. Parution novembre 1991. 256 pages. Illustration de René Follet.

ISBN : 2-87153-072-6

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25 février 2019 1 25 /02 /février /2019 05:03

Visite guidée dans une galerie photographique…

Brigitte GUILHOT : La prophétie des mouches.

L’image du petit migrant retrouvé mort, échoué sur une plage a fait le tour du monde. Une photo triste, émouvante, et révoltante.

Mais sans la photo, aurait-on parlé de ce gamin et de son triste sort ?

A l’aide de photos non exposées, fixées mais non figées, en noir et blanc afin de mieux accentuer le décor et les personnages, Brigitte Guilhot nous invite à voir ce qui se cache derrière, avant et peut-être après, le drame dont ont été victimes ces migrants de toutes nationalités, de tout âge et de tout sexe.

Si l’on parle actuellement beaucoup des réfugiés africains ou originaires du Moyen-Orient, il ne faut pas oublier tous ceux qui ont fui pour des raisons politiques ou parce qu’ils mourraient de faim, tous ceux qui se sont expatriés, parfois avec enthousiasme mais avec un gros regret au cœur. On pourrait citer les Italiens fuyant le régime de Mussolini, les Espagnols traversant la frontière pour échapper à Franco et son armée et parqués dans le camp français de la Retirada, les Polonais s’installant dans le Nord de la France…

Au cours de notre déambulation littéraire et photographique, on s’arrête un peu plus longuement sur certains clichés dont la puissance interpelle et ne sont pas sans rappeler des images gigognes.

Ainsi cet octogénaire qui compulse, lorsqu’il est seul, cette photographie arrachée d’un magazine. Une photo qui le ramène loin en arrière. Et il se souvient des règles que lui a transmises il y a fort longtemps son grand-père. Dont celle-ci : Recevoir les étrangers et les étrangères avec un cœur aimant et en tant que membres de la famille humaine.

Toutes ne sont pas aussi paisibles en apparence. La Prophétie des mouches, qui donne son titre au recueil, débute par une image forte, trop forte. Une gamine les pieds engourdis de sommeil marinant dans une bassine d’eau croupie, abandonnée entre les cuisses de sa mère morte, tandis que des centaines de mouches se posent aussi bien sur sa chair tendre et brûlante que sur celle morte de sa mère.

Un conflit entre une mère et sa fille, une déchirure obligée, l’une essayant de s’accrocher à l’autre; une mère regardant son fils, barda sur l’épaule, partir en courant sans vraiment savoir où il va… et combien d’autres toutes aussi poignantes, dont on apprend fugitivement le pourquoi, et éventuellement l’après, ce qui se passe en dehors des bords du cliché.

Autant de tranches de vie plaquées sur le papier glacé mais qui prennent vie devant nos yeux et transmettent la chaleur de la vie, de celle que tous ces personnages espèrent conquérir, à la recherche d’un bonheur, un petit bonheur éphémère, d’un endroit où se poser, se reposer, et trouver enfin la sérénité.

Mais cela peut-il exister ?

 

Sommaire :

L'homme-loup

La Pietà et l'enfant

La femme au portrait

L'ombre unique

Colère sioux

La prophétie des mouches

L'image éternelle

Le fils

La blessure secrète

La planète emportée

Le silence des pierres

Un homme de sa trempe

La forcenée

Les humains de la Terre

Les Petits Poucet

La question essentielle

La frangine solidaire

La petite étrangère

 

Brigitte GUILHOT : La prophétie des mouches. Collection Calin. Jacques Flament éditions. Parution février 2019. 88 pages. 10,00€.

ISBN : 978-2-36336-379-4

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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