Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 08:07

Et on récolte quand ?

Isidore LELONZ : Demain, on s’aime.

Plus connu sous le pseudonyme de Cicéron Angledroit, avec son personnage homonyme de détective privé, Isidore Lelonz joue dans un autre genre, qu’il maîtrise fort bien, afin de différencier l’auteur double qui est lui, le Janus écrivain.

Isidore Lelonz s’est spécialisé dans la nouvelle érotique et les deux contes qui sont présentés dans ce recueil virtuel lorgnent du côté de la science-fiction et de l’anticipation.

La première au titre éponyme du recueil nous emmène sur une lointaine planète annexée. Orian-Jean est content, heureux et fier. Le CAD, Conseil des Affaires Démographiques vient d’accepter sa demande ayant satisfait à tous les tests biologiques génétiques et héréditaires subis. Les naissances sont réglementées et il va pouvoir procréer selon la méthode qui lui conviendra. Oh, il n’a guère le choix. La méthode dite « naturelle », qui selon certaines sources serait la plus agréable. Ou la méthode normalisée, via le système d’insémination, la moins longue et donc n’empiétant pas sur les temps de loisirs. Avec l’avantage de choisir le sexe de l’enfant à venir.

Seulement, il ne sait pas ce qu’est la méthode dite naturelle et il lui faudra tout apprendre et surtout découvrir ce qu’est une femme.

 

La seconde de ces nouvelles, intitulée Diagnostic fatal, nous transporte dans des temps futurs, sur une planète nommée Roberta, en un lieu défini comme le Night-Club. Cent femmes vivent sur cette planète, neuf cents hommes, un quota maximum de mille personnes, pas un de plus. Les hommes travaillent à l’extraction de Géraminium neutroné tandis que les femmes sont à des postes de dirigeantes. Le soir, quand une soirée est organisée, la moitié des hommes sont conviés et servent à distraire les femmes et satisfaire leur besoin sexuel. Il y a peu d’élu et la suite se déroule dans des Baise-Box et ils se livrent à des jeux qui étaient imposés aux femmes quelques siècles ou millénaires auparavant.

 

La vision d’Isidore Lelonz sur notre avenir et l’avenir de la femme n’est guère optimiste, malgré ce semblant de liberté évoqué dans Diagnostic fatal. Le côté érotique est effacé par ce côté pessimiste, un sentiment qui sous des dehors humoristiques plane également dans les romans signés Cicéron Angledroit. Et naturellement, on ne peut que juxtaposer ce nouveau Janus des Lettres à un autre romancier à double facette : Dard/San Antonio.

 

Isidore LELONZ : Demain, on s’aime. Deux nouvelles érotiques. Collection Cullissime. Editions Ska. Parution le 3 avril 2018. 23 pages. 1,99€.

ISBN : 9791023406948

Partager cet article
Repost0
29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 07:49

Une affaire pas très Claire !

Patrick TUDORET : Printemps acide.

A quarante six ans et quelques broquilles, le commissaire divisionnaire Le Stang Roch, responsable du DIPJ de Bordeaux, peut s’estimer satisfait de sa carrière dans les forces de l’ordre. Côté marital, c’est un peu moins bien car il est divorcé, mais on ne réussit pas tout dans la vie.

Aussi la nomination comme contrôleur général, signification émanant des instances supérieures sans passer par la voie hiérarchique, le gêne aux entournures. Il ressent cette promotion comme une mise au placard.

Une même impression ressentie par son ancien patron Keller, lorsqu’il lui fait part de cette décision. Roch est monté à Paris afin de lui en parler et il prend une chambre à l’hôtel, dans le quartier de Montparnasse-Bienvenüe. Et dans le métro, alors que sa rame est à l’arrêt, il remarque dans le wagon qui lui fait face une femme aux yeux cernés, pas par la police, qui écrit sur la vitre son prénom et SOS.

Cette femme lui dit vaguement quelque chose, comme un souvenir enfoui dans les limbes de sa mémoire. C’est le soir, alors qu’il cherche à s’endormir, qu’il se remémore un épisode amoureux qui s’est déroulé vingt ans environ auparavant.

Claire ! C’est Claire, qu’il a fréquenté durant quelques semaines et qu’il avait perdu de vue lorsqu’il avait été muté en province. Il n’avait pas répondu à ses lettres, et la vie avait fait qu’il s’était marié avec Marie et depuis divorcé.

Son séjour va être mouvementé, riche, si l’on peut dire, en événements troublants, car outre cette nomination surprise qu’il n’accepte pas de bon cœur, son passé ressurgit apportant son lot de stupéfactions.

Cinq jours dans la vie d’un homme, c’est court, et c’est long. Cela dépend de ce qu’il se passe, et Le Stang les trouvera très longs ces jours qui défilent pourtant à toute vitesse, ponctués d’incidents en tous genres, dont une tentative de meurtre par balle à laquelle il échappera. Et les questions fusent encore plus. Surtout lorsqu’une affaire bordelaise dont il s’est occupé quelques mois auparavant ressurgit inopinément, établissant un lien ténu avec ce qu’il lui arrive. Mais par quel bout prendre ce lien.

Comme c’est un membre bien placé dans la Grande maison, et qu’il sera secondé activement par des collègues, aussi bien à Bordeaux qu’à Paris, il peut fouiner dans les archives, établir des écoutes téléphoniques, accéder à certains dossiers, tous privilèges dont ne bénéficie pas le commun des mortels.

 

Breton pure souche, Roch Le Stang s’érige comme un roc, un menhir, ne laissant que peu de place aux émotions. Pourtant au cours de ces cinq journées, il passera par de nombreux sentiments qui l’amèneront à réfléchir et à étaler des troubles qui lui étaient inconnus, ou enfouis au plus profond de lui-même.

Patrick Tudoret décrit avec réalisme les tenants et aboutissants de la maison Poulaga comme aimait à décrire San-Antonio la fonction policière, mais en haut de l’échelle. Et comme il ne peut y avoir une histoire sans méchants, sans flic pourri, il en met un en scène, mais ce n’est pas le principal. Tout tourne autour du ministère de l’Intérieur et des différents organismes qui régissent le système policier.

Et comme apparemment il connait bien la boutique de l’intérieur, il ne peut s’empêcher de dénigrer les séries et fictions policières françaises, les jugeant peu réalistes, voire peu crédibles. Là-dessus, je n’émettrai aucun jugement, n’étant pas téléphage. Mais les séries américaines sont-elles tout autant crédibles ? Il faut du sensationnel pour attirer le téléspectateur, et moi, je n’adhère pas du tout. Je préfère les bons vieux flics à la Maigret, c’est plus reposant, mais ceci n’est qu’une question de sensibilité. Et l’on sait que ce qui est peu crédible approche souvent de la réalité que l’on ne veut pas voir ou nous montrer.

Patrick TUDORET : Printemps acide. Collection Marge Noire. Editions De Borée. Parution le 19 avril 2018.

ISBN : 978-2812923470

Partager cet article
Repost0
28 mai 2018 1 28 /05 /mai /2018 09:23

Fallait pas le dire à tout le monde !

Barbara ABEL : Je t’aime.

Un joint est un élément installé entre deux dispositifs, pour assurer une fonction d’étanchéité ou une liaison. C’est la définition donnée par les dictionnaires. Mais un joint peu provoquer également un éclatement et tout ce qui est proche est éclaboussé.

C’est ainsi que Maude découvre Alice, sa belle-fille, en train de fumer un joint dans sa chambre. Un moment d’énervement s’ensuit, compréhensible, car Maude se sent responsable auprès de Simon de l’éducation de cette adolescente un peu difficile mais qui la supplie de ne pas dévoiler cette incartade. Et Maude qui pense qu’un geste de mansuétude pourrait les rapprocher promet de ne pas en parler à Simon, son mari et père d’Alice. Une famille recomposée qui à cause d’une promesse arrachée et non tenue va se décomposer et en décomposer d’autres.

Six mois plus tard, Bruno et Alice sont mollement allongés sur le lit du garçon et s’envoient en l’air grâce à des fumettes non autorisées. La mère de Bruno entre sans crier gare, puis elle crie en découvrant le tableau. Ils sont obligés de s’habiller en hâte et Bruno raccompagne sa copine chez elle. Ils ont l’esprit embrumé et Bruno en cherchant un objet qui a glissé sous son siège perd le contrôle de son véhicule alors qu’il rentre après avoir déposé Alice.

La voiture s’encastre dans un car scolaire, et un gamin de sept ans est victime de cette rencontre inopinée. De même que Bruno. Si Bruno l’a bien cherché, le gamin lui n’avait pas demandé à rentrer chez lui par le car. Mais ses parents, pris par leurs occupations professionnelles, n’avaient pu le récupérer à la sortie des classes.

Une collision qui entraîne inévitablement des dommages collatéraux. La mère de Bruno notamment, qui vit seule et est greffière auprès d’un juge d’instruction, accuse Alice d’avoir incité son fils à consommer du cannabis. Et elle cherche à s’allier avec la mère de Thibaut, le gamin de sept ans décédé accidentellement.

Quant à Alice, n’étant pas au courant de l’accident se désole. Elle n’a aucune nouvelle de son amant et elle apprendra son décès par les réseaux sociaux, ce qui n’est pas le meilleur vecteur pour véhiculer les informations, surtout lorsqu’elles sont douloureuses.

 

Barbara Abel creuse le mental de ses personnages comme on extirperait la chair d’un crabe à l’aide d’un pique à deux doigts. Elle gratte, elle racle la moindre particule jusqu’à attaquer la coque. Elle dissèque, elle autopsie, elle s’intéresse aux antécédents, explore les à-côtés, elle remonte le temps, elle fouine dans les familles, décrit la lente mais implacable décomposition d’une cellule familiale.

Avec sensibilité Barbara Abel expose qu’entre l’amour, le grand amour, celui que l’on croit inexpugnable, indéfectible, imputrescible, et la haine consécutive à une perturbation des sentiments, à des mensonges, à de fausses appréciations, à des idées ancrées, forgées, mais erronées, la frontière érigée est mince, aussi mince qu’une feuille de papier à cigarette, ou à joint.

Barbara Abel poursuit son exploration de la famille dans la tourmente à cause de petits faits qui peu à peu grossissent, gangrènent, se transforment en cancer, explosent. Une continuité de sa vision de la famille en déliquescence comme dans Derrière la haine et Après la fin.

On pourra regretter certaines longueurs, comme ces plats trop caloriques dont on sait qu’ils sont bourratifs mais dont on reprend une part car c’est trop bon.

 

Lorsqu'une mère berce son enfant, elle imagine déjà l'homme qu'il sera plus tard. Une fois adulte, elle ne voit plus en lui que le bébé qu'elle berçait autrefois.

Barbara ABEL : Je t’aime. Editions Belfond. Parution le 3 mai 2018. 464 pages. 19,50€.

ISBN : 978-2714476333

Partager cet article
Repost0
27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 06:50

Voici pour cent francs du thym de la garrigue

Un peu de safran et un kilo de figues

Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de pêches

Ou bien d'abricots ?

Louis PIERRISNARD : La bastide des ombres.

Dans ce coin du Var, le département précisé-je puisque le fleuve côtier homonyme ne le traverse pas, près de Belgentier sur les hauteurs de la vallée du Gapeau, s’érige une bastide dans laquelle arrive un beau jour le narrateur.

Cela fait bien des années qu’il ne s’est pas rendu dans ce lieu qui transpire le calme, la sérénité. Il venait autrefois avec ses parents et ils étaient logés dans le bastidon, petite construction à l’écart de la bastide. La mère était apparentée aux actuels propriétaires, une famille composée d’Alrieu, le grand-père, d’Anaïs, une vieille femme, et de quatre autres personnes, Simon, Médard, Jeannette et Yvette.

Il est accueilli comme un ami de la famille, mais vu son statut d’adulte et d’ouvrier de la ville, et en référence à son père défunt, le Papé le vouvoie. Et il aura le privilège de manger à la même grande table et dormir dans une chambre à l’étage. La cuisine est bonne, les effluves l’indiquent avant même de tremper sa cuiller dans la soupe.

Mais au cours de la nuit des événements étranges se produisent. Les lumières s’allument toutes seules et une longue plainte, comme un cri prolongé, retentit en provenance de nulle part et de partout. Il a bien entendu une réflexion émanant de Jeannette, à moins que ce soit d’une autre habitante, qui parlait de la lumière, mais sans plus. Au petit matin lorsqu’il fait part de son étonnement, le Papé détourne la conversation en lui demandant s’il a entendu le vent souffler. Les yeux du Papé pétillent de malice.

Foin de ces événements, la journée est belle, et notre narrateur vacancier se promène dans la campagne, admirant la flore, respirant ces senteurs inconnues de la ville, et regardant le Papé faucher à l’ancienne la luzerne. Un environnement bucolique qui incite à déguster la provende de la bastide.

Deux ouvriers de l’EDF, oui, à cette époque on savait quelle était la signification des sigles attribués aux entreprises d’état, deux ouvriers donc viennent pour changer un poteau électrique. Ils doivent remplacer le vieux mât en bois accolé au mur par une érection métallique qui ôte tout charme à la façade de la bastide.

Et justement le charme est rompu lorsque les deux électriciens d’état mettent au jour un squelette. Alors que les deux hommes préviennent la gendarmerie, le Papé et le narrateur font une autre découverte stupéfiante et pourtant ils n’ont pas fumé d’herbe. Une chevalière accrochée à un doigt et un oignon, enfin une montre pour ceux qui n’ont pas connu cet objet. Deux reliques qui sont aussitôt associées à un nom par le Papé.

Pour un mystère, c’en est un, et un gros qui plus est. Notre vacancier va se trouver au cœur d’une enquête menée par le patriarche, et la vieille Anaïs voit se réveiller de vieux fantômes.

 

Naturellement, en cours de lecture, le liseur ne peut s’empêcher de penser à de grands noms de la littérature provençale. Jean Giono, Marcel Pagnol, Alphonse Daudet, et il souffle comme un air de Mistral, le poète pas le vent. Si, le vent aussi. Pour le décor, les senteurs, les bruissements, les personnages, le parler, tout un ensemble qui fait croire que… et pourtant Louis Pierrisnard possède son univers particuliers, sa façon de décrire, sa faconde même, son onirisme, sa poésie, son sens du détail et de la mise en scène, mais également celui du non-dit.

Les mystères s’enchaînent, se suivent et ne se ressemblent pas, se laissent dévoiler comme des poupées russes qui s’emboîtent ou se déboîtent à volonté. Un roman fantasque limite fantastique qui est une ode à la nature, à la Provence et à ses habitants, humains, flore et faune.

 

Vous savez bien, ces étagères de la mémoire où chacun va chercher ce qu’il veut, pour en faire ce qu’il voudra, le gardant intact ou le déformant à loisir grâce à l’outil du temps qui, plus qu’un marteau, une lime ou une pince, peut détruire des merveilles et valoriser des vieilleries !

Louis PIERRISNARD : La bastide des ombres. Collection Terre d’Histoires. Editions City. Parution le 29 novembre 2017. 224 pages. 17,50€.

ISBN : 978-2824611105

Partager cet article
Repost0
26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 10:04

Sous les galets, la rage…

Max OBIONE : Ankylose.

Au Havre, pour accéder à la mer, il faut marcher sur les galets, et à moins de posséder des sandalettes, ce qui n’est guère esthétique, Guy préfère rester allonger sur le ventre devant la cabine de plage louée par sa mère, sur le petit bout de terrasse aussi grand que deux serviettes de bain. Ce qui n’est guère confortable non plus, surtout lorsque la copine de sa mère se pose sur son bras et ne semble pas s’en apercevoir.

Josiane, la copine est une délurée, et la mère de Guy est parfois offusquée par ses propos. Entre copines, peut-on tout se dire ? Pas sûr. N’empêche que Guy, quatorze ans, ne perd pas une miette de la conversation, car si son bras est ankylosé, ses oreilles ne le sont pas.

Josiane travaille à la RTF, souvenez-vous l’ancienne ORTF des journées de grève de 1968. Mais là on est au début des années 1960. Les Platters chantent Only you, et Josiane sort avec Jean-Claude Pascal, chanteur célèbre qui susurre dans le poste Nous les amoureux. Enfin, c’est ce qu’elle affirme.

Il fait beau, il fait chaud, et une petite baignade serait la bienvenue pour Josiane qui entraîne Guy dans son sillage. Les vagues sont coquines sur la plage du Havre, elles s’amusent, et la belle Josiane est quelque peu bousculée. Juste un peu. C’est surtout son maillot une pièce qui en subit les conséquences. Le lacet se défait et apparaissent aux yeux extasiés de Guy deux seins qui profitent de la liberté qui leur est accordée. Et Josiane sait jouer des mains aussi.

 

A quatorze ans Guy commence à ressentir comme une barre, placée non pas dans l’estomac, mais un peu plus bas. Il lit, relit, apprend presque par cœur Le Rouge et le Noir de Stendahl. Un bouquin qui ne le quitte pas. Mais il aime aussi compulser Cinémonde, ce magazine qui montre de jeunes, ou moins jeunes, artistes, vedettes de cinéma. Ah Esther Williams en maillot de bain. On se calme.

Mais Guy, quatorze ans je rappelle, n’est pas du genre à se laisser moquer de lui. Et ce qu’il avait pensé être une invitation reste lettre morte.

Avec sensibilité Max Obione nous décrit une époque que seuls les plus de cinquante ans ont pu connaître et les désirs montants, si si j’ai bien écrit montants, d’un adolescent qui se fait des idées.

Alors, Le Rouge et le Noir, c’est bien, mais il y a aussi dans cette nouvelle un petit air de Le Blé en herbe de la scandaleuse, ou considérée comme telle, Colette. Un peu trop en avance pour son époque. De même que Sodome et Gomorrhe de l’ami Proust, mais nous entrons dans d’autres relations. Qui n’auraient sûrement pas été du goût de la mère de Guy Thérèse, qui rit quand… refrain connu.

Cette nouvelle a fait partie du recueil Balistique du désir, publié chez Krakoen en 2007.

 

Max OBIONE : Ankylose. Nouvelle numérique. Collection Noire Sœur. Editions Ska. Parution 30 octobre 2015. 18 pages. 1,49€.

ISBN : 9791023402063

Partager cet article
Repost0
25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 08:09

Attention dessous !!!

Elton G. RANNE : Chute libre.

Une jeune femme éplorée, du nom de Missy, requiert les services d’Ange Gabriel, un détective, pour retrouver son mari. Elle a déjà fait les démarches nécessaires auprès de la police, mais en vain. Mike le fugueur s’est illustré quelques années auparavant dans le domaine de la boxe, avec à son actif un parcours fort honorable.

Comme une enquête n’arrive jamais seule, le lieutenant Pete O’Maley, ami de Gabriel, lui demande de s’intéresser à une autre affaire. Neil Collins, alors qu’ils étaient étudiants, l’avait pris comme tête de Turc, lui fauchant sa petite amie. Depuis, Collins ne s’est pas arrangé, devenant un sous-fifre de la mafia tandis qu’O’Maley a suivi les traces de son père en devenant policier.

Après quelques frasques à New-York, Collins est actuellement en tôle, inculpé dans une affaire de meurtre et condamné à mort. Son passage sur la chaise électrique est imminent. O’Maley demande à Gabriel de reprendre l’enquête depuis le début.

 

Heureux mariage entre anticipation "angélique" et roman noir, ce livre se veut sans prétention et tient plus que ses promesses. Deux enquêtes menées tambour battant, une histoire en incrustation sans compter les démêlés amoureux de Gabriel l'ange et Cruelle la démone tel est le sommaire de ce roman véritable plaisir de lecture bon enfant.

Dans un style rapide, enlevé, humoristique, nos deux auteurs jouent avec subtilité avec les arcanes du polar et de la science fiction et confrontent habilement l’antagonisme Bien/Mal mais sans barrières rigides.

Ils dénoncent non seulement la peine de mort mais surtout le voyeurisme du public qui se délecte à ce spectacle morbide. Des réflexions sociologiques empreintes de bon sens et humanistes. Ce qui n'empêche pas une grosse dose d'humour.

Le personnage de Gabriel, tenaillé par son passé d’archange, avec ses doutes envers les choix d’un Dieu qu’il ose critiquer, est plus que sympathique. Ses amours interdites avec Cruelle, la démone, leurs rendez-vous en fraude, défiant le temps et leurs maîtres respectifs, ajoutent un petit piment qui n’apporte rien à l’histoire, pouvant faire croire à un bouche-trou, mais fait de cet archange quelqu’un de profondément humain.

 

Le personnage d’Ange Gabriel a été créé par Franck Morrisset dans Ange et la mort et ce n’est pas le seul échange qui a été opéré entre les auteurs. Quant à Elton G. Ranne, c’est le pseudonyme d’Anne et Gérard Guéro qui signent également romans, BD et jeux de rôles sous l’alias de… Ange !

 

Elton G. RANNE : Chute libre. Collection SF Polar N°20. Editions Fleuve Noir. Parution octobre 1997. 224 pages.

ISBN : 2-265-06319-3

Partager cet article
Repost0
24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 14:10

Mais l’Ange est immortel…

Franck MORRISSET : L'Ange et la Mort.

En l'an de grâce 2044, le 4 mars pour être précis, A. Gabriel, détective amateur, est contacté par son ami le flic O'Malley qui lui demande de participer à un coup de main contre des importateurs de Z33, une drogue particulièrement nocive.

Le même jour, un inconnu le joint par son système de visiophone et le met au défi. Il avoue avoir trucidé une dizaine de prostituées, allégation confirmée par O'Malley peu après. Gabriel n'est pas un détective privé ordinaire. Il ne court pas les enquêtes pour l'argent. C'est un esthète qui préférerait regarder les lumières de San Francisco, assis sur le toit de son immeuble. Seulement les démêlés de sa conscience, sa vision de la justice et de la morale judéo-chrétienne investie par un maître dont il a contesté les faiblesses, les actes, les renoncements, le libre arbitre, l'obligent à se pencher sur les avatars de ses concitoyens.

 

Franck Morrisset, dont on avait lu avec un certain plaisir le précédent roman, Alice qui dormait, confirme ses dispositions pour intégrer Polar et SF, dans cette histoire de tueur en série, fort bien documentée, et les affres de la conscience d'un personnage atypique. Il utilise les ingrédients du roman noir, urbanité pourrie, drogue, etc. pour y faire évoluer un détective qui sans être manichéen n'en joue pas moins avec le feu du Bien et du Mal.

 Un ouvrage découpé en cinq livres qui reprennent en exergue le poème de Baudelaire : Réversibilité. Humour et psychologie sont au rendez-vous dans ce roman dont la transposition SF ne sert qu'à mieux mettre en scène une histoire quasi classique de privé.

Franck MORRISSET : L'Ange et la Mort. Collection Anticipation Polar SF N°1996. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1996. 224 pages.

ISBN : 2-265-05712-6

Partager cet article
Repost0
23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 07:53

L’un des rares métiers dans lequel le chômage n’existe pas est bien celui de croque-mort.

Stanislas PETROSKY : Un Havre de paix.

Mais Luc Mandoline est un ordonnateur des pompes funèbres particulier puisqu’il est thanatopracteur et de plus il effectue des remplacements de confrères, ceux-ci ne pouvant assurer leur tâche pour diverses raisons.

Actuellement il se trouve au Havre et il s’en trouve fort à l’aise, même s’il s’ennuie un peu à cause d’une pluie et d’une grisaille persistantes mais une promenade à Etretat en compagnie de son amie Elisa, voir les épisodes précédents, le tire de sa routine. Routine bientôt bousculée car un appel téléphonique le mande d’urgence au centre pénitentiaire de la Porte océane. Un taulard s’est suicidé à l’aide d’un vêtement dans son lit et il doit assister à l’autopsie le lendemain. Puis il faudra le préparer afin de le rendre présentable.

Mais ce prisonnier n’était pas là par hasard lui apprend son ami le commissaire Max Claneboo. William Petit était infiltré afin de pouvoir surveiller un détenu, copiner avec afin de mieux le faire plonger pour trafic à sa sortie proche. L’individu en question traîne derrière lui de nombreuses casseroles, mais jamais de faits probants pour l’inculper de façon définitive. Tout juste pour de petits méfaits, alors qu’il est soupçonné de trafic de drogue, de prostitution, de pédopornographie et autres vilainetés hautement répréhensibles. Seulement ce détenu du nom de Hamed Balkhar, dit le Turc, était à l’infirmerie afin de soigner un gros malaise et donc il ne pouvait être, à moins d’avoir le don d’ubiquité, à deux endroits en même temps.

Heureusement il existe toujours des délateurs dans ce genre d’endroits (dans d’autres aussi d’ailleurs !) et parfois ceux-ci apportent un début de piste pour résoudre une enquête qui tournicote en rond. Ainsi un taulard, surnommé le Chimiste, affirme que l’un des matons ne se gêne pas pour introduire des produits de première nécessité pour les détenus mais qui ne sont pas répertoriés dans la liste officielle.

Assisté, oui Luc Mandoline est parfois un assisté, assisté disais-je de son ami Sullivan, un ancien de la Légion comme lui, Luc fouille et ne tarde pas à mettre le nez où il ne faut pas. Il a reconnu en s’occupant de William Petit une odeur de cyanure, une fragrance qui n’aurait pas dû parfumer le défunt. Alors, à la sortie du Turc, il le suit jusqu’à une boîte de nuit lui appartenant, mais il va bientôt être confronté au videur et à des hommes de main particulièrement vindicatifs.

 

Un petit air des années cinquante flotte sur ce roman, avec toutefois une grosse différence. Les personnages avaient plus de retenue dans leurs expressions, dialogues, altercations à cette époque. Tout du moins dans les romans, car la censure passait par là.

Au début, il existe un petit, non pas le mort, un petit air de meurtre en geôle close mais rapidement Luc, pugnace comme à son habitude arrivera à résoudre le comment. Seulement si le pourquoi est presqu’évident, le qui demeure une inconnue. D’autant de Max Claneboo avait pris seul cette initiative et qu’il doit marcher sur des œufs.

Une intrigue serrée, humoristique parfois, pleine de bruit et de fureur souvent, avec un brin d’humanisme, et une note de pudeur. Un Embaumeur qui se lit avec plaisir.

Ne pas se fier au nombre de pages, car la typographie est extrêmement réduite, semblable à des chiures de mouche disposées en file indienne sur les pages. Mais avec de bonnes lunettes ou une loupe, ça le fait.

 

Stanislas PETROSKY : Un Havre de paix. Collection L’Embaumeur. Editions French Pulp. Parution le 16 mai 2018. 160 pages. 8,50€.

ISBN : 979-1025103302

Partager cet article
Repost0
22 mai 2018 2 22 /05 /mai /2018 08:11

Une nouvelle enquêtrice de caractère…

Michèle MEDARD : Pélagie Cauchois. Meurtre à Saint-Val.

Ayant abandonné son poste d’institutrice, Pélagie Cauchois s’est reconvertie comme agent immobilier à Saint-Valérie en Caux.

C’est un peu grâce à Alexandra, dite Alex, la fille de Sophie, sa copine d’enfance, qu’elle est à la tête de cette échoppe qui marche bien, avec l’attrait touristique de la région. Sophie et elle étaient très liées durant leurs études, mais elles ont suivi des parcours différents. Sophie s’est mariée, a eu deux filles, puis son mari l’a quittée pour suivre une Bimbo. Ça arrive, donc on ne va pas s’éterniser sur ce ratage marital.

Sculptée comme une armoire normande, Pélagie Cauchois n’a pas pour habitude de se laisser monter sur les pieds, et sa faconde verbale s’exprime parfois par des expressions qui n’ont pas cours dans l’Education Nationale mais plus souvent dans les cours de récréation ou dans les bars fréquentés par les pêcheurs, où elle s’enfile régulièrement en compagnie de Georges, à l’heure du zénith, un petit ballon de blanc. Ça aide à faire digérer le café matinal et les quatre pains au chocolat qu’elle déguste avec gourmandise en arrivant à l’agence. Sans compter les bourbons vespéraux.

Se rendant chez Sophie, elle trouve son amie en pleurs, effondrée. La tante Pauline a été assassinée de nombreux coups de couteau. Sophie a été prévenue par le commissaire Dubout, lequel vient pêcher quelques renseignements. La tante Pauline n’était pas à franchement parler une personne agréable, mais quand même, lui ôter la vie, n’était pas le sort qu’elle méritait. Mais qui pouvait lui en vouloir, et pourquoi ?

 

Alors Pélagie décide d’enquêter, afin d’aider son amie Sophie et ses deux filles, Alex, dont on a déjà fait la connaissance, et Adeline qui était la préférée de Pauline. Adeline dont le mariage chancelle, son mari étant quelque peu volage. Et si Pélagie le soupçonne, il n’est pas le seul dans son collimateur. D’ailleurs Paul, vendeur automobile, possède un alibi.

Pélagie, tout en s’occupant de son agence et recevant d’éventuels acheteurs, fouine à gauche, à droite, au centre, nous ne sommes pas dans un roman politique, informant le commissaire Dubout de ses résultats. De son côté, le policier ne chôme pas non plus.

Or, il s’avèrerait que la tante Pauline possédait un trésor. De quel acabit, pour l’instant tout le monde est dans l’expectative. Mais son meurtrier devait le savoir puisque l’appartement avait été mis sens dessus dessous.

 

Un roman humoristique et guilleret qui s’adresse aussi bien aux adultes qu’aux adolescents mais qui réserve une belle surprise en cours de narration. Une coquinerie dont je vous laisse découvrir la teneur.

Les personnages sont décrits en quelques mots, en quelques lignes, mais cela suffit amplement pour se faire une idée de leur apparence physique et de leur comportement. Pas de délayage, pas d’extrapolations alourdissant l’intrigue, le roman idéal de détente pour passer quelques heures au calme, sans prise de tête.

Et puis le personnage de Pélagie Cauchois, épicurienne bon teint, vaut le détour. Et pas seulement à cause de son tour de taille.

 

Première édition : Publibook. Parution le 13 mars 2008.

Première édition : Publibook. Parution le 13 mars 2008.

Pour découvrir la maison d’édition cliquez dans le lien ci-dessous :

Michèle MEDARD : Pélagie Cauchois. Meurtre à Saint-Val. Editions Minerve et Bacchus. Parution le 2 avril 2017. 146 pages. 12,00€.

ISBN : 978-2955198124.

Partager cet article
Repost0
21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 08:41

La routine avec une femme commence lorsqu'on se brosse les dents avant de faire l'amour.

Philippe GEORGET : Tendre comme les pierres.

Arrivé à un certain âge, les réveils matutinaux sont difficiles. Les articulations rouillées refusent de répondre aux mouvements que leur suggère le cerveau, la peau du dos est tendue comme sur un tambourin. C'est ce que ressent le professeur Rodolphe Moreau, archéologue, ce matin là dans sa chambre d'hôtel à Wadi Musa mais cette douleur qui lui emprisonne le crâne est nouvelle. De plus il ne souvient pas comment la soirée s'est terminée. Le livre dont il a l'habitude de lire quelques passages avant de s'endormir traîne à terre. C'est alors que des policiers fracassent sa porte et l'arrête. Un jeune garçon, couché près de lui dans son lit le regarde avec des yeux farceurs. Aussitôt le professeur Moreau, quatre-vingt deux ans est inculpé de pédophilie. Un acte qui ne pardonne pas, surtout en Jordanie où l'homosexualité est un crime grave.

Ancien grand reporter de guerre, Lionel Terras s'est reconverti comme journaliste dans des reportages alimentaires et fournit quelques prestations dans des télévisions régionales. Tout juste de quoi se sustenter. Aussi lorsqu'une agence de communication lui demande d'effectuer un reportage pour une grosse boîte, il ne daigne pas refuser. L'estomac passe avant l'honneur. Il arrive donc à Pétra, haut lieu de fouilles archéologiques nabatéennes et le chantier qu'il découvre est doublement intéressant. D'abord il rencontre pour sa mission Mélanie Charles, l'assistante de Moreau, ainsi que Nacer, un archéologue jordanien qui diversifie son temps entre plusieurs lieux de recherches. L'arrestation de Moreau est un sujet auquel il ne peut échapper, et il enfreint la demande de Mélanie de ne pas l'ébruiter. Il vend donc son papier, non pas à un quotidien pour qui va sa préférence idéologique mais vers celui qui touche le plus de lecteurs et donc susceptible de mieux payer son reportage.

Par son correspondant parisien il apprend que le professeur Moreau, éminent chercheur auprès du CNRS, traîne derrière lui une casserole : au début des années soixante-dix Moreau avait eu pour amant un de ses élèves âgé de dix-huit ans alors qu'il en avait le double. On ne peut dire qu'il s'agissait de pédophilie mais plutôt d'homosexualité, ce qui à l'époque était répréhensible. Une loi de 1982 a mis fin à cet ostracisme mais n'a pas changé le caractère des individus pour autant.

Entre Mélanie et lui, les premiers contacts sont tendus. Leur caractère irascible et soupe au lait les font se dresser leurs ergots comme deux coqs de combat, mais l'humour parvient à désenvenimer la situation. Moreau est emprisonné dans la capitale du gouvernorat alors que le chantier, fermé par un cadenas est visité. Un vol a été commis, un répertoire a disparu et il se pourrait qu'un objet aussi, lequel aurait été consigné sur le fameux carnet. Mélanie et Nacer n'étaient pas présents au moment de l'interpellation de Moreau et tout le monde est dubitatif. De plus les trois ouvriers pakistanais qui travaillaient sur le chantier ont déserté, sans laisser d'adresse. Lionel Terras pense qu'il s'agit d'un coup monté dont Moreau serait la victime seulement qui en voudrait à l'archéologue et pourquoi. Si le journaliste se méfie de Nacer, il ne ressent pas cette sensation envers Mélanie. Et la jeune femme apprécie que le reporter essaie de défendre son chef d'expédition. Un policier français émargeant à un service spécialisé est délégué sur place, ainsi qu'un attaché culturel, et il sent que des éléments lui échappent, que Lionel et Mélanie lui taisent des informations, et cela contrarie son enquête.

 

Si Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d'Arabie, pose son empreinte indélébile sur cet ouvrage, en filigrane on pourra également penser à Henry de Monfreid et à d'autres noms qui surgissent dans notre mémoire : André Armandy, romancier aujourd'hui oublié, qui écrivit durant l'entre-deux guerres de nombreux romans ayant le Proche-Orient pour décor, Pierre Benoît, auteur de La Châtelaine du Liban, qui vécu et voyagea en de nombres occasions en Afrique du Nord, sans oublier Joseph Kessel, grand reporter, entre autres, qui pourrait être le miroir de Lionel Terras, auteur de nombreux romans dont Fortune carrée et de récits autobiographiques réunis sous le titre de Témoin parmi les hommes.

Le lecteur pourra également penser à quelques aventures à la Indiana Jones ou encore à Allan Quatermain de Henry Rider Haggard qui lui servi de modèle. Et le personnage de Mélanie pourrait avoir les traits, non point d'une poupée Barbie écervelée, mais de Josiane Balesko plus jeune ou de Valérie Damidot. Et petit clin d'œil vers un confrère, l'un des personnages se nomme Jules-Octave Bernès, JOB pour les intimes.

Seulement ce roman d'aventures va plus loin dans l'analyse sociale. Par exemple sur le métier de journaliste : On ne peut pas être un bon journaliste si on est borgne, sous entendu qu'il ne faut pas se fier qu'à un avis. Un peu plus loin Mélanie enfonce le clou, lors d'un échange avec Terras : Ah les journalistes et leurs déductions trop hâtives. Mais entre Mélanie et Lionel, les relations s'apaisent et leurs conversations plus profondes, tout en ne se focalisant pas sur un même sujet. Et l'humour est leur soupape de sécurité afin de dénouer les tensions qui ne manquent pas de se créer à cause de leur caractère. Ils divergent sur la conception du romantisme et Terras, qui a bu un whisky de trop et est célibataire par amour de la liberté à moins qu'il n'ait pas su garder une femme, s'écrie : Si les amants de Vérone nous font toujours rêver, c'est parce que Juliette n'a jamais donné de coup de coude à Roméo la nuit pour l'empêcher de ronfler et ne lui a jamais reproché de laisser traîner partout ses chaussettes et ses slips sales.

Peut-être ceci n'est que futilité penserez-vous, mais bien d'autres sujets de société sont abordés dans ce roman, comme le regard porté sur les homosexuels chez nous mais aussi dans d'autres pays du monde. Et ce n'était pas interdit dans le temps, au contraire, car un homme ne pouvait coucher avec une femme avant le mariage mais avec quelqu'un du même sexe, si. Et je reviens une fois de plus sur le rôle des médias dans l'information, ou la désinformation :

C'est toujours pareil avec les médias : une mise en examen fait la une des journaux mais une relaxe à peine une brève. Et après des millions de personnes gardent l'idée que le type accusé à tort est coupable.

 

Il me faudrait parler aussi des Bédouins, que Philippe Georget nous montre dans leur quotidien, se contentant de peu, aimables, serviables, qui gagnent leur vie grâce aux touristes, lesquels se comportent en terrain conquis. L'auteur ne parle pas, ou peu, des tensions qui secouent de façon quasi continuelle les pays du Proche et Moyen Orient. Il est vrai que l'histoire se déroule en Jordanie, pays qui coincé entre Israël, l'Arabie Saoudite, l'Irak et la Syrie, est relativement neutre et ne connait pas les effets pervers de l'intégrisme politique religieux. Mais ça c'est un autre débat, et il y aurait beaucoup à dire. Ce roman donc est plus en phase avec la réalité, que ceux dont j'ai cité les noms, Kessel, Pierre Benoît ou Armandy, car leurs ouvrages sont placés sous l'ère de la colonisation.

Les têtes de chapitres sont constituées de proverbes arabes et d'extraits de poèmes.

 

Philippe GEORGET : Tendre comme les pierres. Collection Jigal Polar Poche. Editions Jigal. Parution mai 2018. 456 pages. 9,80€.

ISBN : 978-2-37722-040-3

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
  • Contact

Recherche

Sites et bons coins remarquables