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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 12:19
Thomas CHASTAIN : Le retour de Perry Mason

Hommage à Thomas Chastain, né le 17 janvier 1921.

L'avocat a mûri...

Thomas CHASTAIN : Le retour de Perry Mason

Certains héros de romans policiers sont tellement appréciés du public, ont une telle présence, un tel impact, entretenus de plus en plus par le cinéma et la télévision, que lorsque leur créateur décède, ils ne peuvent le suivre dans la tombe.

Ainsi en est-il pour Sherlock Holmes, de Raffles, d'Hercule Poirot, mais aussi de Philipp Marlowe et maintenant de Perry Mason. Perry Mason, célèbre avocat californien toujours dévoué à ses belles clientes et assisté de la fidèle Della Street.

Nous le retrouvons avec quelques années de plus, ayant à ses côtés sa secrétaire Della et pour le seconder dans ses démarches le fils du détective Paul Drake, Paul Drake junior. Et l'affaire dont il a la charge ne départit pas au scénario habituel : il doit défendre une jeune femme, Laurel Adrian, accusée d'avoir trucidé son richissime mari. Un décès qui vient à point puisque le couple était en instance de divorce et que de plus Gilbert Adrian devait supprimer le nom de son épouse sur les tablettes de l'héritage.

 

Affaire classique donc pour Perry Mason et ténébreuse à souhait et si le roman de Thomas Chastain est solidement construit, il y manque cependant une petite touche particulière à Erle Stanley Gardner. Le charme et la magie n'opèrent pas tout à fait. Trop de rigueur peut-être et certaines longueurs parfois dans le déroulement de l'enquête qui font que l'on ne retrouve pas la patte du créateur de Perry Mason.

Un texte plus concis et quelques touches d'humour auraient rendu plus fidèlement l'atmosphère, il me semble.

Mais ne boudons pas notre plaisir et nous aurons l'occasion de retrouver Perry Mason dans de prochains romans de Thomas Chastain, pour peu que l'auteur récidive dans cette voie en empruntant un personnage éminemment sympathique.

 

Thomas CHASTAIN : Le retour de Perry Mason (Perry Mason in the case of too many murders - 1989. Traduction de Laurette Brunius). Série Noire N°2233. Parution le juin 1990. 256 pages. 7,10€.

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 09:12
Day KEENE : Le canard en fer-blanc.

N'est pas un canard laqué, quoique...

Day KEENE : Le canard en fer-blanc.

Emprisonné pour avoir tué au cours d'une rixe un colonel d'armée, Jim Bishop se morfond dans sa cellule, attendant son passage devant le peloton d'exécution.

Un jour par semaine les prisonniers peuvent recevoir la visite de leur femme, de leur fiancée, ou d'une prostituée. Le jour de l'amour.

La veille de son exécution, Conchita, une jeune femme, rend visite à Bishop lui prodiguant quelques manifestations amoureuses. Ce n'est qu'un subterfuge. Dans le secret de la cellule, elle lui apprend que son exécution sera tronquée. On a acheté le commandant de la place, les fusils seront chargés à blanc et Bischop pourra s'évader.

Tout se déroule comme prévu et une voiture le conduit dans une villa. Quelques personnages l'attendent, des Argentins péronistes en exil qui fuient le nouveau régime de leur pays. Crégo, le chef du groupe, Don Diego, la señorita Valdez, Mike et Jaime les deux frères, Conchita plus quelques hommes de main. Bishop doit convoyer Crégo, Don Diégo et Conchita jusqu'à Buenos Aires afin de retrouver Maria, la sœur de Conchita.

Bixhop récupère son vieil avion, le Canard en fer-blanc, le remet plus ou moins en état de voler et c'est le départ. Après quelques aventures périlleuses et des journées de vol, Bishop se pose près d'une hacienda non loin de la capitale. Don Diégo et Crégo rejoignent la ferme tandis que Conchita et Bichop bivouaquent près de l'avion. La nuit un inconnu tente de les tuer. Bishop et Conchita se rendent à Buenos Aires pour y apprendre que Don Diégo a été arrêté par la police et a mis fin à ses jours. Puis ils manquent de se faire coffrer dans un cabaret par des policiers commandés par le capitaine Umbria. Conchita conduit alors Bishop dans l'appartement où elle vivait en compagnie de sa soeur.

 

Le canard en fer-blanc est plus un roman d'aventures qu'un roman policier ou un roman noir. Day Keene utilise tous les ingrédients utiles à cette sorte d'ouvrage. le trésor, l'aventurier au grand cœur taraudé par un amour malheureux, la jeune fille amoureuse et farouche, les pannes d'avion, les réparations en pleine brousse, etc. Il met en scène les péronistes et le fantôme du dictateur déchu, mais s'il fustige celui-ci c'est moins pour mettre en cause sa politique que sa propension à s'entourer d'adolescentes, en organisant des ballets roses.

Il faut remarquer que Bishop et Conchita ne consomment pas leur amour avant de voir leur union consacrée par un prêtre, comme dans En ménageant ma petite santé, même si parfois leur envie est difficile à réfréner.

 

Citations :

Toutes les femmes ont, au fond d'elles-mêmes, un petit côté catin.

 

Il n'y a pas de vitamines plus utiles à la croissance et au développement d'un régime sain et honnête qu'une presse libre, à condition qu'elle raconte la vérité, évidemment.

Day KEENE : Le canard en fer-blanc. (Red Star south - 1956. Traduit par F.M. Watkins). Série Noire N°345. Parution décembre 1956. 190 pages.

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 08:22
Robert O SABER : Le tango des alambics

Mieux que la danse des canards...

Robert O SABER : Le tango des alambics

Phil Cooper, capitaine de la police de Chicago, est chargé par son supérieur et ami Jack Noreen de remettre de l'ordre dans le quartier nord de la ville. Le lieutenant Flynn et ses adjoints s'adonnent à la prévarication avec ostentation, touchant des pots de vin des tenanciers de tripots, de salles de jeux et contrebandiers d'alcool.

Max Keene, détective privé, est contacté au téléphone par une jeune femme. Elle lui propose d'acheter du Scotch à plus de moitié prix. Il accepte mais regrette vite son achat qui s'avère être du tord-boyau. Par réflexe il a relevé le numéro minéralogique de la camionnette de livraison.

Pour Jewel Weiland, contacter des clients, dont Max Keene, par téléphone, c'était un boulot facile et rémunérateur. C'était car elle est étranglée par un inconnu. Un véritable coup dur pour Peter Paulson son patron, contrebandier de petite envergure. Paulson se sent obligé de tuer un de ses employés, Harry, petit ami de la jeune femme afin de détourner l'attention de la police. Quant à sa femme, Lynn, elle est contactée par son ex-employeur pour servir les desseins du Consortium représenté par Maxie Roth et Mugsy O'Donnell.

Mugsy jette dans les bras de Flynn une rousse flamboyante, Joan Nicholson. Celle-ci estime que mille dollars c'est peu payé, et au lieu de partir dans l'Ouest met Flynn au courant de quelques magouilles. Cooper, l'intègre, perturbe tout ce beau monde en entrant dans le jeu des truands et des flics véreux. Il augmente même taxes et pots de vin. Les distillateurs clandestins du Consortium pensent le contrer en kidnappant sa femme. En effectuant des comparaisons, des déductions, des recoupements, Cooper est arrivé à une certitude : la distillerie clandestine ne se peut se tenir qu'à Aurora, une petite ville située à une soixantaine de kilomètres de Chicago. Max Keene qui surveillait et filait Lynn Paulson et Maxie Roth ainsi que Joan et Flynn, est arrivé aux mêmes conclusions.

 

Sans grande prétention, sauf celle de faire passer un bon moment au lecteur, Le tango des alambics est un roman solide, écrit par un professionnel consciencieux. En auteur consommé Robert O. Saber tisse sa trame comme l'araignée sa toile.

 

Robert O SABER : Le tango des alambics (A time for murder 1956. Traduction de F. M. Watkins). Série Noire N°339. Parution novembre 1956. 190 pages.

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 08:45

Il faut toujours ranger ses effets soigneusement !

André DUQUESNE : Une paire d'ailes au vestiaire.

Sorti de prison depuis peu de temps, Victor Lancel monte à Paris . Il laisse la Grosse Lola, sa mère, et ses deux protégées, ses tapineuses, à Toulouse.

Voyou de petite envergure mais aux dents longues, Victor débarque dans la capitale afin de faire "chanter" son père qu'il n'a jamais connu. A son grand étonnement il est reçu par son géniteur, Demaillet, gros industriel, maison cossue dans le 16e, à bras ouverts ainsi que par Germaine, sa demi-sœur qui lui fait des avances plus qu'affectives. Quant aux autres membres de la famille, Jean son demi-frère et Marthe sa belle-mère, leur accueil est pour le moins mitigé.

Un peu déboussolé par les remords et repentirs affichés par son père, Victor découvre que Jean est victime d'un chantage de la part d'un certain Beltramini, un caïd du milieu, et que sa belle-mère est soumise au même problème par un petit vieux miteux dénommé Fournier.

Victor cédant aux instances de Germaine délivre Jean des griffes de trois sbires de Beltramini en leur flanquant une dérouillée. Jean devrait cinq cents sacs au truand et s'adonne à la drogue. Motif un peu mince pour un chantage !

Dans la boîte de nuit dirigée par Beltramini, Victor aperçoit Fournier le maître-chanteur de belle-maman. Y'aurait-il corrélation ? Beltramini propose à Victor de faire équipe afin de s'approprier la fortune et la puissance de Demaillet.

Le lendemain nouveau rendez-vous avec Beltramini et Fournier. Ce dernier serait le patron et dévoile quelques unes de leurs activités. Contrebande et trafics de drogue et d'armes. De retour au domicile avenue Henri-Martin, Victor reçoit un appel téléphonique de sa belle-mère lui demandant de la rejoindre dans une villa de Saint-Cloud. Sur place il se rend compte qu'il vient de tomber dans un piège. Sa belle-mère est morte, assassinée d'un coup de poinçon. Beltramini et Fournier font porter le chapeau à Victor mais celui-ci parvient à prendre la fuite.

Pensant reprendre en main la situation, Victor dévoile à son père les derniers événements. A charge de revanche, Demaillet avoue à son fils que Fournier était, il y a bien longtemps, l'amant de Marthe. Victor décide de se débarrasser des truands et de leurs comparses. Fusillades, cavalcades et révélations au programme : Fournier serait le père de Germaine (ouf, pas d'inceste !) et Demaillet le chef occulte de cette bande de malfrats.

 

Comme à son habitude, André Duquesne mène son histoire tambour battant, ne s'embarrassant pas de descriptions oiseuses et tablant sur des retournements de situations fréquents. Par l'emploi moins systématique de l'argot ce roman a mieux vieilli que Freudaines par exemple, mais le personnage principal se montre toujours aussi cynique envers les femmes. Quant à l'épilogue, les lecteurs assidus de Peter Randa, alias d'André Duquesne au Fleuve Noir, ils sauront tout de suite l'imaginer.

André DUQUESNE : Une paire d'ailes au vestiaire.

Curiosité : Ce roman a été réédité sous le titre Secret de famille sous le pseudonyme de Herbert Ghilen en 1972 aux éditions Transworld Publications, dans la collection International Pocket N°7.

 

Citation :

Les poules, c'est toujours quand elle se déshabillent qu'elles sont les plus dangereuses.

André DUQUESNE : Une paire d'ailes au vestiaire. Série Noire N°278. Parution novembre 1955. 184 pages.

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 10:09
Ron GOULART : La chasse à la BD.

Bon anniversaire à Ron Goulart né le 13 janvier 1933.

Ron GOULART : La chasse à la BD.

Dessinateur de bandes humoristiques, Jack Deacon planche sur sa feuille vierge et tente de trouver l'inspiration.

Et lorsque celle-ci fait défaut, tout est bon pour distraire et perturber le travail d'un caricaturiste. D'abord l'appel téléphonique d'un raseur quelconque, puis une détonation. A travers les carreaux de la fenêtre il reconnait Mutt Shermer également dessinateur de bandes dessinées sur le retour qu'il n'a pas vu depuis des années.

Mutt Shermer vient de déguster quelques pruneaux qu'il ne parvient pas à digérer. Il en meurt le pauvre, mais il a le temps toutefois de confier un message sibyllin à Jack.

La clé c'est la Bible de Tijuana.

Jack n'a pas le temps de se poser de questions, quelqu'un l'assomme traîtreusement par derrière. A son réveil Mutt a disparu. Nouvelle surprise, Jack découvre dans sa penderie une jeune femme bien vivante et qui lui donne la clé de l'énigme.

Dans le langage des professionnels de la bande dessinée, la Bible de Tijuana est une BD érotique. Mais celle-ci possède une particularité. L'un des dessins représente la Californie où figurent trois croix correspondant chacunes à l'emplacement d'un trésor, c'est à dire des caisses de magazines BD. Une collection estimée à environ deux millions de dollars.

Jack et Sally, la jeune femme de la penderie, partent à la chasse au trésor, chasse toute légitime puisque tous ces comics étaient la propriété du père de Sally et qu'elle en a hérité. Seulement Sally n'est pas la seule à vouloir mettre la main sur ces caisses.

Quelques malfrats sont dans la course, ce qui nous vaut une histoire épique, haute en couleurs, parfois complètement démente, hilarante, parodique et même caricaturale.

 

Ron Goulart, écrivain professionnel depuis 1968, est un véritable touche à tout, spécialiste de la paralittérature. Il a écrit une trentaine d'ouvrages de science-fiction, des scenarii de bandes dessinées et de séries télévisées américaines, des novellisations de films, des romans policiers, des nouvelles ainsi que de nombreux articles et essais sur tout ce qui concerne la paralittérature.

La chasse à la BD est certes un livre pastiche mais fort bien mené, une récréation et un clin d'œil farfelus. Ce qui nous change des histoires morbides ou par trop politiques habituelles.

 

Ron GOULART : La chasse à la BD. (The Tijuana Bible - 1989). Traduction de Noël Chassériau) Série Noire N° 2252. Parution janvier 1991. 256 pages.

 

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 08:50
Gérard LECAS : Le syndrome du volcan.

Bon anniversaire à Gérard Lecas, né le 12 janvier 1954.

Gérard LECAS : Le syndrome du volcan.

Du jour au lendemain Antoine de la Bernerie, qui dirigeait une entreprise familiale et l'avait même consolidée, décide de tout plaquer et de consacrer son temps aux déshérités.

Il s'engage dans la lutte contre le faim et la misère dans le tiers monde en adhérant à une société caritative. Il va même sur le terrain afin de vérifier si tout se passe correctement. Il assiste Daniel Bretzer, le responsable de SOS Planète, dans ses déplacements. Ce qui l'amène à faire la connaissance de Catherine Cardi, une infirmière qui travaille au Soudan.

Celle-ci est enlevée en pleine nuit mais elle a eu le temps de glisser dans les bagages d'Antoine une enveloppe contenant des documents. Et de lui signaler que des expéditions de fours micro-onde et de pizzas surgelés au Soudan ne sont pas du meilleur goût alors que tant de produits de première nécessité font défaut.

Antoine ne peut s'éterniser au Soudan mais il a promis à la jeune femme de remettre ces papiers à sa famille et il s'acquitte de cette tache, aussi scrupuleusement que toutes celles qu'il entreprend. Ce qu'il découvre à Miami dans l'une des antennes de SOS Planète le laisse songeur. D'autant que Terry, le beau-frère de Catherine, est victime d'un meurtre déguisé en accident. Un hasard pour le moins bizarre puisque Terry travaillait dans un laboratoire pharmaceutique qui fournissait des médicaments à l'association.

 

En refermant ce livre, on se dit que tout cela n'est que de la fiction, mais le lecteur ne peut s'empêcher de se demander si les fonds qu'il envoie aux sociétés caritatives sont réellement employés à sauver les nécessiteux et s'il n'y a pas parfois évasion de capitaux et autres filouteries.

Antoine de la Bernerie se révèle non seulement comme un aventurier mais également un épigone de Mac Gyver. Il est vrai qu'il possède des notions certaines d'armement puisqu'il dirigeait une fabrique d'armes à feu et avait imaginé un nouveau procédé. Mais dans les cas désespérés, il sait faire fonctionner ses petites cellules grises.

Gérard Lecas est un auteur qui livre ses romans au compte-gouttes, il a donc le temps de les peaufiner. Et je dois dire qu'à ce jour, Le syndrome du volcan est l'un des romans le plus achevé de sa production, et celui qui prend peut-être le plus aux tripes. Ce qui n'empêche pas Gérard Lecas de placer quelques traits d'humour, ne serait-ce que cette pauvre Suzie, bénévole à SOS Planète et qui doit recourir aux bons soins d'une célèbre société d'amaigrissement pour remédier, sans succès, à son problème de surcharge pondérale.

 

Gérard LECAS : Le syndrome du volcan. Série Noire N°2311. Parution le 11 février 1993. 352 pages.

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11 janvier 2015 7 11 /01 /janvier /2015 08:48
Antoine DOMINIQUE : L'archipel aux gorilles.

Gare au goriiillle... !

Antoine DOMINIQUE : L'archipel aux gorilles.

Lors d'une plongée sous-marine sur les bords de la Méditerranée, Géo Paquet, dit le Gorille, découvre un cadavre et dans un petit étui une assiette en métal. Celle-ci, une fois nettoyée, laisse apparaître en surimpression un château, un chemin en pointillé et une croix.

Il s'agit du château de Madrid qui domine la montagne de Beaulieu-sur Mer. Facile dès lors de repérer le lieu indiqué par la croix; Géo se sert d'une carte qui le conduit à une grotte. Il visite le lieu peuplé de chauve-souris en compagnie de sn ami le commissaire Blavet de la Sécurité du Territoire.

Une nouvelle assiette est mise au jour avec une fois de plus sont représentés un château, un chemin et une croix. Ces ustensiles mènent le Gorille, ses amis du port de Beaulieu, Mature, Marc-Aurèle et Blavet jusqu'au Chant des Oliviers. Une maison située près de Fayence dans laquelle vivent Loison, le propriétaire, Lionelle, sa fille dite la Biche, Pistrel, le gardien, et son fils Pascal.

Toutes ces allées et venues ne passent pas inaperçues de la part des estivants, principalement des touristes étrangers. Hollamburger, un Hollandais, Rock Sillepan, un Américain, et un couple de Britanniques, Dany et Diana dite la Divine.

Pascal a disparu de la circulation. De forte corpulence il ne peut cependant pas être confondu avec le cadavre retrouvé en pleine mer. Géo rencontre Bibi, une forte femme, tante de Pascal, mais elle déclare ne rien savoir. Pourtant, dès que le Gorille a le dos tourné, elle court au Chant des Oliviers et sur le port de Beaulieu. Commence un chassé-croisé entre tous ces protagonistes, touristes inclus. Le but de ce signe de piste pour adultes : découvrir un trésor de guerre enfoui par un Allemand à la fin de la Deuxième guerre Mondiale.

Antoine DOMINIQUE : L'archipel aux gorilles.

 

L'Archipel aux Gorilles date et a mal vieilli. Une histoire légèrement abracadabrante et farfelue qui, réécrite, pourrait figurer parmi les ouvrages pour adolescents. Seuls pôles d'attraction, seuls centres d'intérêts, tous les passages ayant rapport avec les évolutions sous-marines. Qu'il s'agisse de la découverte du cadavre ou du combat entre Pascal et le Gorille. Un roman découpé en deux parties, la seconde étant nettement plus violente et réaliste que la première.

 

Curiosités : Sillepan, le nom de l'Américain, est l'anagramme de Spillane, auteur à la mode à cette époque. Et c'est peut-être le premier roman édité en Série Noire dans lequel le lesbianisme est évoqué. Bibi et la Divine se connaissent et pratiquent le culte de Lesbos.

Le titre le plus connu de cette série est sans conteste Le Gorille vous salue bien. Il a été adapté au cinéma par Bernard Borderie en 1958 avec Lino Ventura dans le rôle du Gorille. Deux autres romans furent adaptés mais cette fois c'est Roger Hanin qui endossait le rôle de Géo Paquet.

 

Citation :

Le Gorille entendait son cœur faire boum dans sa gorge.

 

Antoine DOMINIQUE : L'archipel aux gorilles. Série Noire N°265. Parution août 1955. 190 pages.

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10 janvier 2015 6 10 /01 /janvier /2015 09:08

Et celle des autres...

Day KEENE : En ménageant ma petite santé

Après douze ans d'absence, Cade revient au pays. Avec sa prime de démobilisation de colonel de l'armée de l'Air, il s'est acheté un bateau, le Sea Bird.

Il vient de passer deux ans dans un camp de prisonniers à Pyongyang, sa femme Janice l'a quitté, aussi il ne demande qu'un peu de tranquillité. Par exemple pêcher et gagner de quoi subsister en organisant des excursions pour touristes dans le delta du golfe du Mexique.

A terre il est accueilli à bras ouverts par tout le monde, sauf par Joe Laval et La Méduse. Deux hommes à la solde de Tocko Kalavitch le caïd local. Si Cade n'est pas parti de Bay Parish le lendemain midi, il risque de s'attirer de gros ennuis. Le moral assez bas et des questions plein la tête, Cade retourne sur son yacht.

Une jeune femme, Mimi, entrée en fraude dans le pays trouve refuge à bord. Malgré deux ans d'abstinence et les charmes presque dévoilés de la belle clandestine, Cade se montre chevaleresque et respectueux. Mimi Trujillo Estepar a quitté son Venezuela natal afin de rejoindre son époux disparu, un nommé Moran. Cade et Mimi redescendent le lendemain à terre, malgré les risques que cela comporte, problèmes avec l'immigration et autres, afin de dénicher l'adresse de Moran.

De retour sur son bateau Cade se heurte au cadavre de Joe Laval. Sachant pertinemment qu'il sera accusé de meurtre, Cade lève l'ancre en compagnie de Mimi, jette le corps du défunt sheriff et rejoint la Nouvelle-Orléans.

Dans un hôtel ils retrouvent la trace de Moran et de Janice. Janice ne s'est pas contentée de divorcer, elle a vendu à Tocko la maison familiale de Cade. Reste à celui-ci un terrain à Barataria Bay, sur lequel son père et lui-même ont construit bien des années auparavant une cabane. En fait de cabane, il s'agit d'un hôtel tout neuf, pas encore ouvert aux touristes et dont Janice est propriétaire associée à Moran. Cade et Mimi sont tombés dans le piège.

Entre Moran et Tocko c'est la guerre, Janice choisissant son camp en fonction du vainqueur. Cade assommé est jeté à la mer à quelques miles de la côte et sans Mimi, il pourrait dire adieu à la vie.

 

Les bons gagnent et la morale est suave. Cade malgré sa faim de chair fraîche et la proximité affriolante de la jeune et désirable Mimi, qui n'accepte de succomber aux plaisirs de la chair que dans le cadre du mariage, Cade réussit à réfréner ses désirs.

Day Keene, par misogynie ou connaissance profonde de l'âme féminine, nous régale de quelques aphorismes qui aujourd'hui prêtent à sourire. Par exemple :

Un homme averti en vaut deux, surtout quand il a affaire à la police ou à une femme.

ou encore :

Décidemment, se dit Cade, les hommes sont des créatures complexes, presque aussi compliquées que les femmes. Les exemples ne manquent pas, mais les traducteurs ont-ils respecté le texte originel ou ont-ils apporté leur petite touche, seul celui qui peut lire ce roman en version originale pourra infirmer ou confirmer ces quelques lignes.

 

Curiosité :

Alors que selon une règle non écrite mais respectée pratiquement par tous les écrivains de romans noirs, Day Keene en tête, les Brunes représentent le Mal incarné et les Blondes la pureté et l'innocence même, pour une fois les rôles sont inversés. Janice la Blonde se dresse en garce, en être fourbe, tandis que Mimi la Brune s'érige en femme vertueuse et sincère.

 

Day KEENE : En ménageant ma petite santé (The big kiss off - 1954. Traduction de H. Collard et R. Guillot). Série Noire N° 244. Parution avril 1955. 254 pages.

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 08:50

La psychologie de comptoir.

André DUQUESNE : Freudaines.

Paris. Minuit. Après un repas bien arrosé et afin de défendre la vertu d'Henriette, Philippe Montigny frappe d'un coup de poing ajusté Arsène. Le patron du café s'écroule contre un coin de table et ne se relève pas.

Dégrisé, Philippe réalise qu'il vient de commettre un meurtre. Seuls témoins de cette algarade : Henriette, à peine seize printemps et Bernard, dix sept ans. Aussitôt Philippe prend les choses en main. Il décide de simuler un vol, prend les économies du cafetier et procure à chacun de solides alibis. Pendant que Bernard restera dans le café, Philippe et Henriette vont s'éclipser et faire croire à un retour.

Deux points en leur faveur : ils rencontrent une vague connaissance et tandis uils frappent au rideau de fer deux agents cyclistes qui effectuent leur ronde les surprennent et entendent Bernard à l'intérieur imiter Arsène.

Suite à cet "exploit" Philippe attrape quelque peu la grosse tête. Il se mesure à Frédo, le souteneur d'Irma, le bat et annexe celle-ci. De statut officiel d'étudiant, en réalité il passe plus de temps dans la rue qu'à la fac, le voilà devenu mac et meurtrier. Cependant les nuages s'amoncellent sur sa tête fragile.

Bernard désire plus rapidement que prévu sa part de galette et le commissaire Barrois se retrouve trop souvent sur son chemin. Quant à la belle-mère de Philippe, Marie-Madeleine, pas encore la quarantaine, elle lui fait des yeux doux.  Ce qui est nouveau mais compréhensible. Le père de Philippe, ex sénateur, a mal passé le cap de la soixantaine et néglige sa jeune femme.

Philippe se trouve à la tête d'un cheptel. Sa belle-mère pour l'hygiène, Irma pour le fric, et Henriette pour le cœur. Quoique celui-ci soit assez versatile.

Bernard devient de plus en plus encombrant, glouton, influencé par un ami homosexuel quadragénaire. Philippe décide de se débarrasser de ces deux parasites. Peut-être une erreur, d'autant plus qu'il est sujet à des vertiges, des dédoublement de personnalité, et mesure de moins en moins les risques encourus.

 

André Duquesne, ne signe à son premier roman à la Série Noire. Ecrit à la première personne du singulier, dans un style sec, nerveux, rapide dénué de fioriture, que l'on retrouvera tout au long de son œuvre. Seulement l'empoi systématique de l'argot marque l'époque et le roman a mal vieilli. De plus pour ses dix-neuf ans, Philippe Montigny semble trop adulte, trop mûr pour son âge, trop cynique envers les femmes, plus particulièrement dans ses relations avec Irma et sa belle-mère. Quant aux retournements de situations, ils ne sont guère crédibles.

 

Curiosité :

Tous les romans d'André Duquesne parus à la Série Noire ont été réédités en 1972 sous le patronyme de Herbert Ghilen chez Transworld Publications ou France Sud Publications. Ainsi Freudaines a été réédité sous le titre : Rencart avec personne.

 

Citation :

Pour croire dur comme fer à l'honnêteté, il faut être riche.

 

André DUQUESNE : Freudaines. Série Noire N°237. Parution février 1955. 184 pages.

 

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 08:54

...à l'hôtel des courants d'air !

Giles JACKSON : Charmante soirée

Nil Boyd et Anne Warriner, tous deux journalistes au Clarion, ont décidé de passer quelques jours de vacances dans la propriété de la jeune femme à Oldfield dans le Connecticut.

Afin de ne pas exciter la curiosité des voisins, mais surtout pour éviter tout commérage malveillant, Anne propose de prendre deux chambres à l'Hôtel du lac. Il fait nuit, la lune vient de se lever, un dernier verre serait le bien venu tandis que Nil ferait la cour à la jeune femme dans la chambre de celle-ci.

Tandis qu'ils lisent les prédictions concernant leur signe astrologique, un cri retentit. Boyd s'élance à travers la fenêtre, passe sur le toit de la véranda, glisse à terre et découvre le cadavre d'un inconnu.

Curieux hôtel qui abrite des pensionnaires enclins à sacrifier au Dieu Bacchus. D'abord monsieur Huguenot qui systématiquement rentre le soir dans un état d'ébriété avancée et lance un petit caillou dans l'une des fenêtres de l'hôtel. Ensuite madame Convoy et sa fille Eleanor qui s'adonnent également à l'absorption de boissons alcoolisées. Madame Convoy, funeste lubie, décidera ce soir-là de danser sur le toit de l'établissement. Madame Harris, elle, passe son temps à espionner ses voisines, Mary West et Ida Hampton, toutes deux institutrices. D'ailleurs elle s'est aménagé dans un placard un emplacement d'où elle écoute à l'aise ce qui se passe dans la chambre contigüe.

La curiosité est un vilain défaut : madame Harris aura la gorge tranchée ! Dudley Barnes, journaliste localier à Oldfield et Everett Macy, homme de loi venu de l'Ouest, complètent ce recensement. Enfin le couple Monaham préside aux destinées de l'hôtel.

Nil Boyd décide d'enquêter sur ces meurtres, en marge de la police et Anne Warrimer s'avèrera une aide précieuse et efficace, à défaut de se montrer amoureuse.

Ce roman, dont l'action se déroule dans la nuit du vendredi 12 août au samedi 13 au matin - d'après le calendrier perpétuel cela correspondrait à l'année 1938 - ce roman possède de forts accents browniens. La facilité avec laquelle les différents protagonistes ingèrent toutes sortes de boissons alcoolisées, le ton humoristique employé pour décrire les faits et gestes des personnages, ainsi que les dialogues; enfin l'aura de fantastique qui plane sur les événements de cette charmante soirée, tous ces ingrédients font irrésistiblement penser à Fredric Brown.

 

Curiosités :

Ce roman a été achevé d'imprimé un 1er janvier !

Giles Jackson, Albert Leffingwell de son véritable patronyme, a également écrit sous le pseudonyme de Dana Chambers, dont deux romans ont été traduits en France : Mignonne, voici la mort, La Main rouge no12 (1951), La Mort contre Vénus, Éditions Diderot.

Quant à Bruno Martin, le traducteur, il a traduit de nombreux ouvrages pour les éditions Fleuve Noir, notamment dans la collection Feu, collection pour laquelle il a écrit également quelques romans.

 

Giles JACKSON : Charmante soirée (Witch's Moon - 1941. Traduction de Bruno Martin). Série Noire N °230. Parution janvier 1955. 190 pages.

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Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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