Bon anniversaire à Gérard Lecas, né le 12 janvier 1954.
Du jour au lendemain Antoine de la Bernerie, qui dirigeait une entreprise familiale et l'avait même consolidée, décide de tout plaquer et de consacrer son temps aux déshérités.
Il s'engage dans la lutte contre le faim et la misère dans le tiers monde en adhérant à une société caritative. Il va même sur le terrain afin de vérifier si tout se passe correctement. Il assiste Daniel Bretzer, le responsable de SOS Planète, dans ses déplacements. Ce qui l'amène à faire la connaissance de Catherine Cardi, une infirmière qui travaille au Soudan.
Celle-ci est enlevée en pleine nuit mais elle a eu le temps de glisser dans les bagages d'Antoine une enveloppe contenant des documents. Et de lui signaler que des expéditions de fours micro-onde et de pizzas surgelés au Soudan ne sont pas du meilleur goût alors que tant de produits de première nécessité font défaut.
Antoine ne peut s'éterniser au Soudan mais il a promis à la jeune femme de remettre ces papiers à sa famille et il s'acquitte de cette tache, aussi scrupuleusement que toutes celles qu'il entreprend. Ce qu'il découvre à Miami dans l'une des antennes de SOS Planète le laisse songeur. D'autant que Terry, le beau-frère de Catherine, est victime d'un meurtre déguisé en accident. Un hasard pour le moins bizarre puisque Terry travaillait dans un laboratoire pharmaceutique qui fournissait des médicaments à l'association.
En refermant ce livre, on se dit que tout cela n'est que de la fiction, mais le lecteur ne peut s'empêcher de se demander si les fonds qu'il envoie aux sociétés caritatives sont réellement employés à sauver les nécessiteux et s'il n'y a pas parfois évasion de capitaux et autres filouteries.
Antoine de la Bernerie se révèle non seulement comme un aventurier mais également un épigone de Mac Gyver. Il est vrai qu'il possède des notions certaines d'armement puisqu'il dirigeait une fabrique d'armes à feu et avait imaginé un nouveau procédé. Mais dans les cas désespérés, il sait faire fonctionner ses petites cellules grises.
Gérard Lecas est un auteur qui livre ses romans au compte-gouttes, il a donc le temps de les peaufiner. Et je dois dire qu'à ce jour, Le syndrome du volcan est l'un des romans le plus achevé de sa production, et celui qui prend peut-être le plus aux tripes. Ce qui n'empêche pas Gérard Lecas de placer quelques traits d'humour, ne serait-ce que cette pauvre Suzie, bénévole à SOS Planète et qui doit recourir aux bons soins d'une célèbre société d'amaigrissement pour remédier, sans succès, à son problème de surcharge pondérale.
Gérard LECAS : Le syndrome du volcan. Série Noire N°2311. Parution le 11 février 1993. 352 pages.