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28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 13:39

Hommage à Jack Vance né le 28 août 1916.

Jack VANCE : Un plat qui se mange froid

Seize années passées en prison, surtout si c'est pour rien, il y a de quoi aigrir un homme.

Ausley Wyett, accusé de viol et de meurtre sur la personne de la jeune Tissie, a toujours clamé son innocence. Pourtant il est allé en prison, les déclarations des témoins ne laissant aucun doute aux jurés.

Sa peine purgée, Ausley revient chez lui dans le comté de Rodrigo, en Californie, mais tous se souviennent encore de cette affaire lamentable. Et son retour est accueilli de façon mitigée. Certains réprouvent même cette attitude jugée inconvenante, pour ne pas dire provocante.

D'autant que des incidents se produisent qui ravivent la mémoire des témoins mais également de toute la population du comté.

Quelqu'un a versé de l'eau dans le réservoir à essence du vieux break de Bus Hacker. Ausley est immédiatement accusé d'avoir réalisé cette mauvaise plaisanterie.

Les cinq témoins à charge du procès reçoivent une lettre d'Ausley leur demandant comment ils pensent réparer les dommages qu'il a subis.

Si les petites tracasseries s'arrêtaient là, il n'y aurait pas grand chose à dire, mais des décès suspects enveniment l'atmosphère.

Pour Joé Bain, shérif intérimaire en remplacement du vieux Conch, voilà une belle occasion de démontrer ses capacités. Le pain sur la planche ne manque pas, et s'il veut être élu shérif titulaire aux prochaines élections, les faux pas lui sont interdits.

L'avocat Lee Gervase est lui aussi prétendant à ce poste, soutenu par quelques notabilités du coin. Il ne s'embarrasse pas de scrupules pour dénoncer des magouilles, des prévarications, supposées ou réelles.

 

Jack Vance est surtout connu en France pour ses romans de science-fiction, dont près de trente titres ont été édités chez Pocket et d'autres éditeurs.

Mais il ne faut pas oublier pour autant ses romans policiers de très belle facture, dont Méchant garçon ou Méchante fille réédition de Professeur Poltron.

Dans Un plat qui se mange froid, Jack Vance, tout en construisant un roman à la trame rigoureuse, nous offre une pinte de bonne humeur. Une nouvelle facette de son talent multiple.

Jack VANCE : Un plat qui se mange froid (The fox valley murders - 1966. Traduction de Jacqueline Lenclud). Collection Pocket Noir N°3728. Editions Pocket. Parution janvier 1992. 250 pages.

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28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 07:53

Bon anniversaire à Barbara Hambly née le 28 août 1951.

Barbara HAMBLY : Les Murs des ténèbres.

Murs des ténèbres, est écrit par un auteur qui n’est pas inconnu des amateurs de Star Trek ou Star Wars.

En effet Barbara Hambly a participé à ces deux phénomènes cinématographiques, télévisés et littéraires, sans compter les jeux de rôle. Toutefois c’est sa première œuvre qui est ici publiée, datant déjà de 1983 et qui s’apparente à une Fantasy située entre le roman de Genefort et la série du Lancedragon publiée au Fleuve Noir.

Dans ce second volet du Cycle de Darwarth, le premier étant Les Forces de la Nuit (Abysses n°2), Gil et Rudy entraînés dans un monde parallèle médiéval, combattent aux côtés du peuple de Dare obligé de fuir les Ténébreux. Ils parcourent le pays sous la neige, le vent, la tempête et se réfugient dans un Donjon dont nul ne connaît véritablement les arcanes.

Le sorcier Ingold et Rudy partent à la recherche du mage Lohiro qui pourrait leur donner la clé de la victoire, et Faucon-de-Glace décide lui aussi d’aller à l’aventure.

Dans le Donjon, les forces magiques et religieuses s’affrontent pour obtenir le pouvoir et être écoutées de La reine Minalde, régente d’un royaume en déliquescence. Elle trouve heureusement auprès d’elle Gil, qui se révèle être une guerrière née tandis que Rudy, en compagnie de Ingold, se découvre le don de sorcellerie.

Au dehors les Ténébreux rôdent, mais ce ne sont pas les seuls. Les Pillards Blancs, les Dooiques (hommes néanderthaliens) s’avèrent de redoutables ennemis tandis que les Pénambriens, eux aussi en exode, souhaiteraient trouver refuge dans le Donjon. Ce que refusent certains responsables malgré l’avis de Minalde car selon eux les vivres ne sont pas inépuisables. Le Donjon recèle ses mystères qu’aimerait découvrir Gil.

 

Gil qui est d’ailleurs une transposition de Barbary Hambly, puisque celle-ci possède un diplôme d’histoire médiévale (elle a également passé une année à étudier à la Faculté de Bordeaux) et est ceinture noire de Karaté.

Mais l’on retrouve également dans ces romans une influence directe de Lovecraft et dans une moindre partie de Tolkien. Un ouvrage dense, qui démarre doucement, l’action n’étant pas la priorité de l’auteur, mais dont l’atmosphère finit par envoûter le lecteur.

Et Barbara Hambly pose une question primordiale par le biais de son héroïne qui combat et tue des renégats pour sauver sa peau. L’homme, l’être humain qui tue sans réfléchir en état de légitime défense est-il plus coupable que le juré qui le condamne à mort dans un esprit de justice ? Mais Barbara Hambly écrit aussi des romans historiques et l’on peut lire toujours au Masque, en Grand Format, L’innocence de Janvier, dont l’action se passe en Louisiane au XIXe siècle.

 

Première édition Collection Club du livre d'Anticipation N°122. Editions Opta. Parution 1986. 416 pages.

Première édition Collection Club du livre d'Anticipation N°122. Editions Opta. Parution 1986. 416 pages.

Réédition Folio SF. Parution 21 juin 2007.448 pages.

Réédition Folio SF. Parution 21 juin 2007.448 pages.

L'intégrale de Darwath. Editions Terre de Brume. 2005.

L'intégrale de Darwath. Editions Terre de Brume. 2005.

Barbara HAMBLY : Les Murs des ténèbres. Le cycle de Darwath, volume 2. (The walls of air- 1983. Traduction de Françoise Maillet). Collection Abysses n° 9. Librairie des Champs Elysées. Parution septembre 1998. 448 pages.

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27 août 2016 6 27 /08 /août /2016 12:53

N'est pas une poupée de cire et de son...

Gaston LEROUX : La poupée sanglante.

Dans un coin retiré de l'île Saint-Louis, près du Pont Marie et de la rue Le Regrattier anciennement rue de la Femme-sans-Tête, à l'ombre des hôtels où vécurent Madame Du Châtelet, Georges Sand, Baudelaire, Gérard de Nerval ou encore Daumier, se dresse l'échoppe de Bénédict Masson relieur d'art.

Face à sa boutique, ou presque, celle du vieux Norbert, horloger mais travaillant à des mécaniques, des chimères, des régulateurs, à la recherche d'un mouvement perpétuel. Avec le vieux Norbert habitent sa fille, la jeune et belle Christine, et son neveu, le prosecteur. Ne chercher pas dans un dictionnaire ce qu'est un prosecteur, en voici la définition, ce qui vous évitera de perdre du temps inutilement et avancer dans la lecture de cet article : Un prosecteur est une personne chargée de la préparation d'une dissection en vue d'une démonstration, d'ordinaire dans une école de médecine ou un hôpital.

En réalité Norbert, sa fille et son neveu, n'habitent pas sur la rue, mais dans un pavillon séparé de la boutique par un jardinet. Bénédict Masson n'a jamais vu ce pavillon jusqu'au jour où il se rend compte que depuis la lucarne du grenier de son habitation, il lui faut emprunter une échelle, il perçoit les mouvements, non perpétuels, de Christine qui couche dans l'atelier, c'est-à-dire au deuxième étage du pavillon, le premier étage étant réservé à Norbert et son neveu, le prosecteur.

Or Jacques, le neveu, est plus ou moins fiancé avec Christine. Et Masson, est amoureux de la belle jeune fille au port d'archiduchesse. Mais comment se déclarer alors qu'on sait pertinemment qu'on est laid, pour ne pas dire un monstre. Je n'invente rien, c'est Bénédict Masson lui-même qui l'affirme :

Je suis un monstre !... je suis d'une laideur terrible. Pourquoi terrible ? Parce que toutes les femmes me fuient !

Il est vrai qu'ayant passé, après l'obtention d'un premier Prix lors d'une exposition des maîtres de la reliure, une annonce pour recruter des élèves femmes, celles qui se sont présentées ne sont pas restées longtemps près de Bénédict, parfois qu'une journée. Depuis plus personne ne les a revues ou n'a eu de leurs nouvelles.

Donc Bénédict Masson se conduit comme un voyeur et il aperçoit Christine qui à l'aide d'une clé ouvre un énorme bahut. Un homme en sort qu'elle embrasse. Frustré Masson ne peut voir la suite car Christine a fermé la porte-fenêtre et tiré les rideaux.

Masson continue ses observations à travers la lucarne et il découvre que chez son voisin il se passe des choses étranges avec cet homme qui sort du bahut. Mais ne précipitons pas les événements et précisons que la bâtisse qui abrite l'horloger et sa famille, est dépendante de l'hôtel de Coulteray mais n'offre aucun point de passage pour les relier. Le marquis de Coulteray, Georges-Marie-Vincent, est le dernier représentant d'une longue lignée de nobles et il s'est marié avec la fille cadette du gouverneur de Delhi, miss Bessie Clavendish, qu'il a connue lors d'un voyage aux Indes anglaises, et bien entendu galantes.

Donc, un jour, il surprend Christine avec celui qu'elle appelle Gabriel, le tenant par la main. La jeune fille lui rend visite, lui demandant de relier cinq ouvrages auxquels elle tient particulièrement, cinq Verlaine. Puis la nuit même alors qu'il est à son poste d'observation, il assiste à l'intrusion de Norbert dans la pièce où Christine se repose, l'horloger brandissant une arme formidable, une sorte de chenet de bronze, et frappe Gabriel à la tête tandis que Christine implore : ne le tue pas ! A Jacques, le prosecteur qui vient se mêler à la scène, Norbert déclare tout simplement qu'il ne lui obéissait plus !

Tandis que Bénédict se demande ce que Norbert et son neveu ont fait du cadavre, il se hâte chez l'horloger afin de rencontrer Christine et celle-ci lui avoue que les ouvrages ne sont pas sa propriété mais appartiennent au marquis qui recherche un relieur d'art pouvant se consacrer à sa bibliothèque. C'est ainsi que l'artisan artiste peut pénétrer chez le marquis où il fait la connaissance de sa femme. Une femme pâle, engoncée dans des vêtements, et qui a froid perpétuellement. Mais il est étonné de voir dans la galerie, alors qu'il attend la jeune femme, des tableaux représentant le même personnage, dans des tenues différentes datant des siècles derniers. Les ancêtres du marquis qui lui ressemblent étrangement comme deux gouttes d'eau, comme si c'était le même individu qui avait posé pour ces reproductions. Elle est gardée, ou accompagnée, par deux personnages, Sing-sing un petit valet de pied indou et Sangor, le valet de chambre du marquis, sans oublier le docteur Saïd Kan.

Un opuscule lui est prêté, Les plus célèbres Broucolaques. Une forme de vampires ou de faux ressuscités. Et Gabriel, que Bénédict pensait mort, fait sa réapparition !

 

Le récit de Bénédict Masson est enchâssé entre les deux parties de présentation, et ce qui compose la suite du récit, entre l'île Saint-Louis, et les environs de Corbillères-les-Eaux, près de la Loire, en région Touraine. Le côté urbain et pourtant secret, renfermé, presque sauvage de la pointe de l'île, s'oppose aux espaces bucoliques de la forêt dans laquelle est blottie la maisonnette de Bénédict, maisonnette dans laquelle il se réfugie parfois, près de l'étang aux eaux de plomb. Non loin du château de Coulteray. Certains personnages gravitent dans les deux endroits, dont la marquise qui a de plus en plus froid, est de plus en plus pâle et possède un bobo dans le cou.

De nouveaux protagonistes apparaissent, dont le père Violette, ancien garde-chasse du marquis et braconnier à ses heures. Le père Violette qui professe à l'encontre du relieur d'art une haine farouche alimentée par de la jalousie. D'abord Bénédict Masson ne chasse ni ne pêche jamais, se contentant de rester des heures dans les bosquets ou blotti parmi les roseaux. Et il rumine, en compagnie de la mère Muche, qu'il approvisionne en repas clandestins, la propriétaire cuisinière de l'auberge de l'Arbre vert, à l'affaire de la disparition des femmes qui ont côtoyé un jour ou l'autre le relieur d'art et qui ont disparu bel et bien.

Et c'est dans ce décor entre ville et campagne que se déroule cette intrigue qui se prolonge dans La machine à assassiner, une intrigue qui connait un début d'épilogue mais dans laquelle tout n'est pas expliqué.

La Poupée sanglante offre une habile synthèse entre roman policier, roman de suspens, roman fantastique et roman du surnaturel, par un maître de l'étrange et du mystère, dont les titres de gloire, la série des Rouletabille dont Le Mystère de la chambre Jaune et Le Parfum de la Dame en noir, la série des Chéri-Bibi, ou encore Le Fauteuil hanté, Le Fantôme de l'Opéra, pour ne citer que les plus connus, ont partiellement éclipsé une grande partie de son œuvre riche et abondante.

Gaston LEROUX : La poupée sanglante.

A noter que La poupée sanglante a paru en 1923 en feuilleton dans Le Matin sous le titre La Poupée sanglante, 1re partie : La Sublime Aventure de Bénédicte Masson, puis chez Jules Tallandier en 1924 et que La Machine à assassiner a paru en feuilleton dans Le Matin sous le titre La Poupée sanglante, 2e partie : Gabriel, et toujours chez Jules Tallandier en 1924.

 

Gaston LEROUX : La poupée sanglante. Collection L'Aube Poche Littérature. Editions de l'Aube. Parution 4 mai 2016. 304 pages. 14,00€.

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26 août 2016 5 26 /08 /août /2016 07:09

Mais pas sans frère...

Mikaël OLLIVIER : Frères de sang.

Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si trois policiers ne venaient pas à l’improviste troubler une soirée qui s’annonçait paisible.

Pour une fois la famille était réunie pour le dîner. Le père, neurochirurgien, la mère, directrice artistique dans une agence de publicité, et les deux garçons, Brice dix-neuf ans et Martin quatorze.

Alors l’intrusion de policiers sème la panique d’autant que Brice est emmené sans grandes explications et que sa chambre est fouillée. Ce n’est que trois jours plus tard que Martin apprendra pourquoi son frère est en garde à vue.

Brice serait l’auteur de cinq ou six meurtres. Il se serait débarrassé d’une première petite amie qui s’était moquée de lui dans la classe, d’un professeur qui l’aurait pris comme tête de turc, l’obligeant à redoubler, d’un condisciple qui lui aurait piqué une autre petite copine, etc.

Les policiers étayent leurs assertions sur des preuves supposées flagrantes : un bout de vêtement gisant près d’une victime, des traces de pas qui correspondent à celles de Brice, une caméra vidéo démontrant que Brice se serait introduit chez le prof, plus quelques autres indices.

Brice clame son innocence et Martin va se substituer aux policiers et plus particulièrement au capitaine Despart, un vieux de la vieille.

Malgré tout ce qui peut accabler son frère, Martin est convaincu qu’un piège s’est refermé sur Brice. Mais pourquoi et par qui ?

 

Publié pour la première fois en 2003 aux éditions J’ai Lu jeunesse, ce livre a été réédité à plusieurs reprises chez Thierry Magnier et un téléfilm en a été adapté par Stéphane Kappes avec dans les rôles principaux Olivier Loustau, Isabelle Renauld, Yvon Back, Sophie Mounicot, Clément Chebli, et diffusé le 21 octobre 2009.

A ne pas confondre avec le film de guerre homonyme qui lui est sorti en 2005.

N’étant pas un adepte de la télévision (je préfère lire) je me contenterai simplement d’écrire que le livre de Mikael Ollivier, outre le suspense qui tient en haleine le jeune lecteur (et pourquoi pas l’adulte), délivre le message suivant : il faut toujours avoir à l’esprit que tant que des preuves formelles n’ont pas été apportées, que tant que l’inculpé n’a pas avoué son forfait (ou même s’il le fait à cause de brutalités et d’harcèlement), il est présumé innocent.

Ce qui n’est pas toujours édicté par des personnages dont les fonctions politiques devraient les amener à plus de prudence dans leurs paroles et surtout que ces propos ne soient pas relayés par des médias friands de sensationnel.

Mais ce que l’on ne pourra jamais éviter ce sont les méchancetés, les malveillances, les agressions verbales, les harcèlements téléphoniques émanant de voisins qui connaissent toujours mieux que les autres les tenants et les aboutissants, sans oublier les rumeurs qui se propagent comme des sauterelles au dessus d’un champ.

Au lieu d’étudier en classe des classiques qui parfois n’intéressent aucunement les écoliers, voici un genre de romans qui pourrait, devrait, être expliqué, disséquer dans les écoles. Enfin dernière information, ce roman a reçu 8 prix, ce qui constitue au moins une reconnaissance.

Mikaël OLLIVIER : Frères de sang. Editions Thierry Magnier. Parution 13 avril 2006. 142 pages. 8,00€.

Version numérique : 5,99€.

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25 août 2016 4 25 /08 /août /2016 07:15

Les dossiers provoquent parfois des dos sciés...

Georges SIMENON : Les dossiers de l'Agence O.

La Cité Bergère, une ruelle qui prend naissance rue du faubourg Montmartre et se termine dans la rue Bergère, abrite le Palace, un grand music-hall réputé où défilent de nombreux artistes.

Face à l'établissement, un salon de coiffure. Et au second étage de l'immeuble abritant l'échoppe du figaro, une plaque annonce la présence de l'Agence O. Les lieux ne sont guère reluisants, mais les clients ne s'attardent pas sur la propreté ou le décor.

Une jeune femme appuie sur la sonnette et c'est un garçon de bureau qui ne paie pas de mine qui l'invite à entrer dans l'antichambre miteuse. Elle veut le directeur.

Elle est reçu par Joseph Torrence, ex-inspecteur de la police judiciaire, reconverti comme détective. L'Agence travaille surtout avec des assurances, résolvant des affaires de vol, ou d'arnaques, voire de meurtres.

Joseph Torrence est un colosse débonnaire, à la quarantaine bien soignée et bien nourrie.

La jeune femme se présente comme étant Denise Etrillard, de la Rochelle. Son père, qui doit se rendre à l'agence dans l'après-midi, est notaire dans la cité surnommée la Porte océane.

Ce qu'elle ignore cette gente demoiselle qui tamponne ses yeux avec un mouchoir, c'est qu'elle est surveillée au moyen d'une glace sans tain, dans une autre pièce, par Emile, un homme d'apparence jeune et roux.

Ce qu'elle ignore également, c'est que Torrence n'est que la devanture avantageuse de l'Agence, le véritable patron étant Emile qui préfère se cantonner dans un rôle subalterne. Emile qui se déplace toujours avec un appareil photographique, et qui dit Patron à Torrence devant les clients ou toute autre personne susceptible d'assister à leurs conversations.

L'édification d'Emile est rapidement faite. Dans son réduit il dispose de nombreux annuaires et Bottins, et d'indicateurs des Chemins de Fer. Ce qui lui permet de vérifier les assertions de la dénommée Denise, assertions qui sont fausses.

Alors il décroche le téléphone intérieur et ordonne à Barbet, le garçon de bureau, dont ce n'est pas le véritable nom et au passé chargé d'habile détrousseur, d'un seul mot : chapeau. Ce qui signifie que Barbet doit suivre la demoiselle lorsque celle-ci va quitter le bureau.

Un rite quasiment immuable lorsqu'une affaire se profile et que l'agence est chargée de résoudre, quel que soit le solliciteur des compétences de l'Agence O.

Ce trio d'enquêteurs masculins ne serait pas complet sans une présence féminine, même intermittente. Il s'agit de mademoiselle Berthe, la secrétaire, qui parfois aide Emile dans ses enquêtes.

Sans oublier une figure tutélaire, celle du commissaire Maigret. En effet Torrence fut l'un des adjoints du célèbre commissaire, pensionnaire du 36 Quai des Orfèvres. Et inévitablement quelques tics, quelques habitudes, des routines se sont imposés à Torrence.

Maigret travaillait volontiers à la bière, ou au gros rouge. Torrence, qui a été son élève pendant si longtemps, travaille indifféremment à tout ce qui se boit, et le bon feu de bûches ne lui vaut rien, ni le fauteuil profond dans lequel il s'enlise (La cabane en bois).

Serait-ce à supposer que Maigret a pris sa retraite ! Mais pas de souci il reviendra dans d'autres aventures, et d'ailleurs ce n'est pas notre propos.

Incidemment, le docteur, à qui l'hôte, chez qui Torrence s'est rendu pour une enquête, propose :

Un goutte d'armagnac, docteur ?

Le docteur répond :

C'est un remède que nous ne mettons pas souvent sur nos ordonnances, mais que nos malades prennent sans nous consulter.

Un toubib de la vieille sans aucun doute !

Si Maigret est omniprésent sans l'être physiquement, un ancien collègue de Torrence va participer à une enquête dans laquelle l'Agence O est impliquée. Lucas a monté de grade, il est devenu commissaire, mais il est toujours aussi petit (on ne se refait pas) et toujours aussi inquiet, et l'intrusion de Torrence l'exaspère. Il n'aime pas se faire monter sur les pieds, même par un ancien collègue, surtout lorsque celui-ci ne fait plus partie de la maison.

La maison. La fameuse Tour pointue !

Le grand et solide Torrence n'était jamais aussi radieux que quand il venait faire un tour à la "maison". Et la "maison", pour lui, c'était celle des débuts, c'était ce Quai des Orfèvres où il avait été quinze ans durant, comme inspecteur de la Police judiciaire, le bras droit du commissaire Maigret.

Pour les collègues, Torrence avait mal tourné, puisqu'il était devenu détective privé. Pour la majorité des gens, il avait fait fortune, puisqu'aussi bien il était, en titre tout au moins, le grand patron de l'Agence O, la plus sérieuse, la plus connue, la plus illustre des agences de police privée.

C'est la nostalgie qui guide les pas de Torrence dans ces lieux poussiéreux, alors qu'une rafle dans le quartier de Barbès-Rochechouart, haut lieu de la pègre, vient de porter ses fruits en la présence d'une soixantaine d'hommes de tout âge, de tout poil, de toute couleur, nus comme des vers.

Et qu'il trouvera incidemment un client, un avocat qui déguisé en clochard pour des raisons professionnelles.

Et tout comme dans certains Maigret, ou dans les nouvelles qui composent le Petit Docteur, Torrence porte-parole d'Emile, se montrera humain. Les enquêtes sont résolues, mais les fautifs ne sont pas forcément remis à la police et à la Justice pour des raisons d'humanisme.

Les quatorze nouvelles qui composent ce recueil ont été écrites en juin 1938, soit immédiatement après celles du Petit Docteur, et ont été publiées en 1941 dans la collection Police-Roman avant d'être réunies en volume en 1943 aux éditions Gallimard.

Seule la première nouvelle changera de titre, La jeune fille de La Rochelle devenant La cage d'Emile.

Sommaire :

  • La Cage d’Émile
  • La Cabane en bois
  • L’Homme tout nu
  • L’Arrestation du musicien
  • L’Étrangleur de Moret
  • Le Vieillard au porte-mine
  • Les Trois Bateaux de la calanque
  • Le Fleuriste de Deauville
  • Le Ticket de métro
  • Émile à Bruxelles
  • Le Prisonnier de Lagny
  • Le Docteur Tant-Pis
  • Le Chantage de l’Agence O
  • Le Club des vieilles dames
Réédition du 30 septembre 1964. Gallimard. 568 pages.

Réédition du 30 septembre 1964. Gallimard. 568 pages.

Douze de ces nouvelles ont été adaptées par Marc Simenon pour une série télévisée franco-canadienne en 1968.

Les interprètes principaux en furent :

Jean-Pierre Moulin: Emile.

Pierre Tornade : Torrence.

Michel Robin : Barbet.

Marlène Jobert : mademoiselle Berthe.

Et au fil des épisodes, apparaissent : Serge Gainsbourg, Chantal Goya, Jean-Roger Caussimon, Noël Roquevert, Pierre Mondy, Pascale Roberts, et bien d'autres dont vous pouvez retrouver la liste ci-dessous :

 

Première édition Gallimard. Les Simenon Policiers. Avril 1943.

Première édition Gallimard. Les Simenon Policiers. Avril 1943.

Georges SIMENON : Les dossiers de l'Agence O. Collection Folio Policier N°807. Editions Folio. Parution 8 juillet 2016. 704 pages. 8,70€.

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24 août 2016 3 24 /08 /août /2016 08:51

René REOUVEN, ou l’apocryphe talentueux.

René REOUVEN : Un entretien.

Lors de la sortie en librairie du Cercle de Quincey, René Reouven a accepté de répondre à quelques questions. Cet entretien a été publié dans la Revue 813 N°66 de mars 1999.

 

Avec Le Cercle de Quincey, René Reouven joue avec le temps, mêlant habilement passé et présent, laissant planer sur ce roman les ombres de De Quincey, de Jules Romains, de Dostoïevski et de Shakespeare, par personnages interposés. Ce n’est pas le coup d’essai de Reouven qui, depuis de nombreuses années, joue ainsi à cache-cache avec les littérateurs, principalement du siècle dernier : Courteline, Alphonse Allais, Gaston Leroux, André Gide, Oscar Wilde, R.L. Stevenson, Jules Verne et surtout Conan Doyle.

Avec un peu plus d’une trentaine de romans à son actif, en quarante ans de carrière, René Reouven reste toutefois un cas à part, comme un anachronisme dans le monde du polar. Il a débuté en signant des ouvrages de littérature dite générale, démarche inverse de bien des auteurs qui aspirent à la consécration en reniant leurs origines de polardeux. Puis il écrit aussi bien des romans de science fiction, des essais, un Dictionnaire des Assassins, des nouvelles. Il engrange les Prix, mais sans faire vraiment parler de lui, se retranchant derrière son œuvre comme derrière un paravent. C’est surtout quelqu’un de modeste.

René REOUVEN : Un entretien.

« René Reouven est un excellent constructeur d’intrigues mais il aime bien rajouter un petit quelque chose en jouant avec les références littéraires qui feront jubiler les connaisseur ». Michel Lebrun et Jean-Paul Schweighaeuser dans Le guide du Polar (Syros -1987).

 

La première question, rituelle, est de demander à l’auteur de se présenter, dont acte :

Je suis né en 1925 à Alger et je publie depuis 1959. Après des études secondaires, c’est l’armée. Puis je deviens commissaire aux Enquêtes Economiques de l’Algérie. J’en démissionne au bout de quelques années pour tenter l’expérience du kibboutz. Plus tard, de retour en France, j’exerce au sein des Services Académiques de l’Education Nationale, d’où j’ai pris ma retraite pour exercer l’activité d’auteur à plein temps.

 

Comment vous est venu le goût, l’envie d’écrire ?

Le goût de lire m’a conduit au goût d’écrire, et d’écrire surtout ce qui me tentait, à savoir ce que j’aurais aimé lire. C’est la raison pour laquelle je ne me suis pas borné à un seul genre : je les aime tous. Je suis toujours à l’aise dans ce que j’écris, dans la mesure où je ne m’impose rien, ni genre, ni thème, ni mode.

 

Vous avez commencé par de la littérature générale puis vous vous êtes lancé dans le roman policier. Comment s’est effectuée cette transition ?

J’ai toujours plus ou moins écrit, sans penser tout d’abord à me faire publier. Et puis un jour j’ai prêté un manuscrit à un camarade qui a pris le temps de le taper, ce qui m’a mis dans l’obligation de le présenter à un éditeur. C’était un roman de littérature générale, comme vous dites, qui s’appelait La route des voleurs. Et par la suite j’en ai écrit quatre ou cinq et un roman de science-fiction avant de m’orienter vers la littérature policière vers laquelle me poussaient en vérité mes goûts, car sur les romans de littérature générale que j’ai écrit, il y en a trois qui sont à thème policier. D’ailleurs, si j’ai écrit plus de trente livres, je ne juge plus utile de porter dans ma bibliographie les romans de littérature générale, la grande disent les imbéciles, par lesquels j’ai commencé. Cinq ou six ouvrages qui ont obtenu le Prix Cazes et le grand prix de Littérature de la Fondation Del Duca pour l’ensemble de mon œuvre, laquelle à l’époque ne comptait pas de romans policiers.

 

René REOUVEN : Un entretien.

Quels ont été vos maîtres ?

Je peux dire que j’ai été influencé par des ouvrages différents qui vont de Zevaco à Arthur Koestler. Ce sont ceux qui m’ont appris, sinon à penser, mais qui m’ont donné quelques grands schémas dans lesquels je me suis un peu orienté.

 

Que représente pour vous la littérature policière ?

Pour moi la littérature policière c’est la meilleure parce qu’elle ne se contente pas de raconter des histoires. Elle fait en plus appel à toutes les ressources de l’esprit du lecteur. Elle établit un dialogue en quelque sorte, puisque l’auteur propose un problème, le lecteur y réfléchit. Il y a même des romans policiers où l’auteur s’adresse au lecteur et lui pose le problème. C’est un jeu excitant pour l’esprit, et, en plus, c’est une histoire qui peut-être passionnante, qui peut retenir en dehors de tout autre problème.

 

Comment travaillez-vous ? Préparez-vous un plan longtemps à l’avance et laissez-vous mûrir vos idées, ou vous astreignez-vous à des pages d’écriture quotidiennes ?

En réalité je ne m’astreins à rien du tout. Lorsque j’ai une idée, je la laisse mûrir très très longtemps. Je fais le plan peu à peu, au fur et à mesure que l’idée se développe, et lorsque l’inspiration me vient, je me mets à écrire. Il peut m’arriver de rester sans écrire pendant plusieurs jours, voire une ou deux semaines, lorsque je ne me ressens pas dans l’état d’esprit nécessaire pour pouvoir écrire. Les idées se décantent, elles s’ordonnent, peut-être inconsciemment, et finalement je me remets à écrire mais je ne m’astreins à aucune contrainte, ni dans le temps, ni dans le lieu.

 

Où puisez-vous vos sujets ?

Un peu n’importe où. Moins souvent dans la presse comme mes confrères le disent généralement. Souvent, je l’avoue, il m’arrive de lire des romans policiers où j’imagine une solution ou une vérité qui est cachée, que je pense être celle proposée par l’auteur, et je m’aperçois qu’il propose une autre vérité. A ce moment là j’utilise la vérité que moi j’avais imaginée et, très souvent, c’est quelque chose qui peut réussir.

 

Pourquoi avoir utilisé les pseudonymes de René Reouven et d’Albert Davidson ?

Lorsque j’ai commencé à écrire des romans policiers sous couverture spécialisée, je venais de publier plusieurs romans de littérature générale pour lesquels j’avais obtenu des prix. Je pensais qu’il n’était pas très élégant de publier des romans policiers sous mon nom et puis, d’autre part, comme je ne proposais pas la même marchandise aux lecteurs, je ne voulais pas l’abuser. Quant au nom de Reouven, la raison pour laquelle je l’ai pris remonte au temps où je vivais en Israël dans un kibboutz. C’est la transcription approximative de René. J’ai donc utilisé ce pseudonyme, puisque j’en avais déjà un. C’était inutile d’en chercher un autre. En ce qui concerne Albert Davidson, c’est un peu différent. J’ai écrit un livre qui s’appelait Elémentaire, mon cher Watson et à ce moment là, la directrice de la collection Sueurs Froides, qui était à l’époque Noëlle Loriot, m’a proposé de prendre un pseudo anglo-saxon. Non pas tellement pour abuser les journalistes, mais sutout pour que le lecteur, qui pratique un chauvinisme à l’envers dans cette matière, soit plus tenté d’acheter ce livre parce que simplement, lorsque l’on parle de Sherlock Holmes, on imagine surtout que ce sont les anglo-saxons qui savent en parler.

 

Etes-vous fasciné par Sherlock Holmes ?

Je suis moins fasciné par Sherlock Holmes que par son environnement britannique et surtout victorien. Je crois que le romantisme de l’horreur prend, dans ce cadre, ses plus belles couleurs, même si elles sont feutrées par le brouillard.

 

Vos livres sont souvent empreints d’un humour corrosif. Le ressentez-vous comme tel ?

Je pense que cela correspond un peu à mon caractère. Je crois que la vie n’est acceptable qu’à condition de l’accommoder à une certaine sauce d’humour, et surtout lorsqu’il s’agit d’histoires aussi horribles qu’on raconte dans des romans policiers. C’est peut-être ce que l’on appelle l’humour noir. Et ça correspond, d’une certaine façon, à une forme d’esprit que j’ai et qui consiste à voir le côté cocasse de chaque situation. Je pense en outre que sur le plan littéraire ça peut apporter certaines trouvailles. En fait l’humour qu’on peut trouver dans mes romans, voire dans mes essais comme le Dictionnaire des Assassins, est pour moi le condiment nécessaire à l’assaisonnement de la mort, qui, sans lui, tournerait vite à la monotonie.

 

René REOUVEN : Un entretien.

Quelles sont les qualités que vous appréciez le plus dans la vie, chez les autres, et les défauts que vous abhorrez le plus ?

Les qualités que j’apprécie le plus chez les autres, c’est la propreté, la dignité, l’honnêteté au sens moral et intellectuel. Bien entendu un certain courage. L’intelligence n’est pas une qualité, c’est un don, par conséquent je l’écarte. Il est plus intéressant, bien sûr, de parler avec quelqu’un d’intelligent, mais je ne pense pas que ce soit la qualité primordiale. Quant aux défauts que j’abhorre le plus, ce que je ne peux pas encaisser, c’est l’hypocrisie d’une part, et d’autre part d’être sans gêne. De penser que tout vous est dû. Le fait de penser ausssi que le monde attend le message que vous allez lui délivrer. Bref, vous avez parlé tout à l’heure de ma modestie. En fait la modestie, c’est la paresse. C’est la raison pour laquelle je suis un peu dans une tour d’ivoire dans ce domaine.

 

Contrairement à beaucoup d’auteurs, et même en prenant des pseudonymes, vous êtes toujours resté fidèle au même éditeur. Bizarre, non ?

Non, non, pas bizarre du tout. Je n’ai pas eu de gros problèmes avec mon éditeur et comme je vous l’ai dit, je suis un paresseux. Je ne me vois pas en train de frapper à d’autres portes, sauf évidemment si nos relations s’envenimaient. Ce qui peut toujours arriver...

 

Loin de tout tapage et de tout bruit, vous avez construit une œuvre comportant plus d’une trentaine de romans. Œuvre importante plus par la qualité que par la quantité. Que pensez-vous des auteurs plus prolifiques que vous ?

Il n’a jamais été question dans mon esprit de construire une œuvre. J’écris comme ça vient, à droite, à gauche, à hue et à dia. Et dirait l’autre, j’arrête quand je veux. Je pense que c’est une question de choix. Moi, quand j’écris, c’est pour m’amuser, c’est pour y prendre du plaisir. Il est certain qu’il y a des auteurs qui ont choisi une fois pour toute de vivre de leur plume. Et il est certain également que ça les met dans l’obligation d’écrire beaucoup, parfois avec des fortunes diverses. Il y a des gens qui sont capables d’écrire vite, bien et beaucoup. Comme Georges-Jean Arnaud par exemple. Moi, je ne crois pas que je serais capable de le faire. La qualité des textes est simplement due au fait que j’écris des livres tels que j’aimerais en lire. Et si j’ai écrit une trentaine de romans, il ne faut pas oublier que j’ai écrit sur une période de quarante ans.

 

Que pensez-vous des jeunes loups qui montent et montrent les dents, faisant parfois beaucoup parler d’eux ?

Je les comprends. Chacun son caractère. Ils ont choisi, eux, de se faire connaître, ils sont beaucoup moins paresseux que moi, ils s’agitent... Cela fait peut-être partie du travail d’auteur. C’est un travail que moi je n’aime pas beaucoup faire. Il semble qu’ils aient tout à fait saisi la vérité de notre temps. A mon avis les dents valent mieux que la langue, mais je suis trop paresseux pour faire comme eux. Et puis, l’arrivisme, ce n’est jamais que l’ambition des autres.

 

Lisez-vous les critiques lors de la parution d’un nouveau roman et comment réagissez-vous ?

Quand un de mes nouveaux romans paraît, bien sûr que je lis les critiques. D’ailleurs mon éditeur m’adresse les photocopies de toutes les critiques qui paraissent. Je n’ai pas trop à me plaindre, généralement je ne suis pas malmené par la presse. Il peut arriver qu’un de mes romans ne plaise pas; c’est le droit du critique de le dire. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’un critique, s’il n’a pas écrit lui-même, n ‘a pas le droit de juger les autres. Quand je vais voir un film, que je serais incapable de réaliser, si c’est un navet, je dis que c’est un navet. Bien entendu, quand les critiques sont mauvaises, ça ne me fait pas plaisir, mais après tout c’est le jeu. C’est moi qui l’ai choisi et je ne vois pas pourquoi je me plaindrais.

 

Pourquoi votre goût pour la littérature classique, goût qui se ressent dans votre œuvre, parfois de façon iconoclaste ?

Mon goût pour la littérature classique ? Une revanche perverse contre ceux - certains professeurs du secondaire - qui ont tout fait pour m’en dégoûter. Heureusement, les méthodes ont bien changé, et je retournerais bien sur les bancs. Et puis, encanailler dans le polar les institutions littéraires que sont devenus certains auteurs, me parait une œuvre de salubrité publique.

 

René REOUVEN : Un entretien.

Quels sont vos projets ?

J’ai un manuscrit chez Denoël qui doit paraître dans la collection Présences : La partition de Jéricho. Dans l’anthologie Noëls meurtriers, réunie au Masque par Jean-Pierre Croquet, j’ai donné une nouvelle, La nuit des Mages. Enfin, j’achève une grande nouvelle pour l’anthologie de Steampunk que Daniel Riche prépare pour le Fleuve Noir : Ame qui vive.

René REOUVEN : Un entretien.
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23 août 2016 2 23 /08 /août /2016 08:45

Bon anniversaire à René REOUVEN, né le 23 août 1925.

René REOUVEN : Souvenez-vous de Monte-Cristo.

Exercer la profession de documentaliste dans un lycée peut réserver parfois d'heureuses surprises.

C'est ce qui arrive à César Brunel qui déniche, enfoui au fond d'un rayon de la bibliothèque, un ouvrage signé d'un certain Peuchet, préfet de police au début du 19ème siècle, et dont s'inspira largement Alexandre Dumas pour écrire son Comte de Monte-Cristo.

Brunel a envie de devenir riche, et pour cela il lui suffit d'hériter de son oncle. Or, coïncidence étrange, un parallèle existe entre l'un des personnages des mémoires de Peuchet et Brunel. Loupian.

Loupian, nom de jeune fille de sa mère et du héros de ce livre qui lui livre sinon la solution du moins une façon de procéder pour éliminer son riche parent.

Pour détourner l'attention de la maréchaussée, il choisit quelques victimes en concordance avec ce roman qui devient sa bible de chevet. Le premier pas est plus facile à sauter qu'il le pensait, il ne lui reste plus qu'à continuer sur sa lancée.

 

René Réouven abandonne un temps le pastiche holmésien dont il s'est instauré le chantre mais pas le plaisir d'émailler son roman de références littéraires et historiques.

Sans pour autant verser dans le pédantisme.

Un roman fort bien construit malgré une facilité apparente, jusque dans la pirouette finale, pourtant annoncée mais dont on se demande si l'auteur osera l'exécuter.

Le tout enrobé d'un brin d'humour léger, pour ne pas dire primesautier.

Première édition Collection Sueurs Froides. Editions Denoël. Parution 14 mai 1996. 224 pages. 12,14€.

Première édition Collection Sueurs Froides. Editions Denoël. Parution 14 mai 1996. 224 pages. 12,14€.

René REOUVEN : Souvenez-vous de Monte-Cristo.

René REOUVEN : Souvenez-vous de Monte-Cristo. Folio N° 3034. Parution 23 janvier 1998. 208 pages. 6,50€.

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22 août 2016 1 22 /08 /août /2016 12:50

Bon anniversaire à Alexis Lecaye, né le 22 août 1951.

Alexis LECAYE : Julie Lescaut.

Mutée dans un commissariat d'une petite ville de la banlieue parisienne, Madame le commissaire Julie Lescaut est un peu perdue.

Pas encore la quarantaine, divorcée et mère de deux fillettes, elle en avait marre de végéter au Ministère de l'Intérieur après avoir exercé durant quelques années le métier d'avocate.

Sa première journée au commissariat lui fait découvrir un monde auquel elle n'était pas habituée. Tétanisée, elle subit les attouchements de Peuchard, l'heureux retraité grivois qui la pelote sans vergogne. Pour sa défense il faut avouer qu'il est quelque peu éméché.

Trémois, un inspecteur au faciès cadavérique, lui remet un rapport dans lequel il est question de cercles de jeux clandestins, de tripots. Une affabulation, ou un début de paranoïa, pense-t-elle.

Quant à N'Guma, un autre inspecteur, un Noir natif de Bécon, il l'a suivie ostensiblement en sifflotant Auprès de ma blonde... Plus que l'erreur dans la couleur de cheveux,      Julie Lescaut est rousse, cette drague qu'elle estime éhontée lui a mis les nerfs en pelote.

Elle va avoir bien du mal à s'imposer, à diriger ce poste banlieusard dans lequel ses trente-deux subordonnés ont été habitués à recevoir des ordres d'un supérieur hiérarchique mâle.

Elle a à peine le temps de s'installer dans son bureau que la disparition d'un gamin de huit ans, Tarik, est signalée. Bonjour l'ambiance.

Entre Julie Lescaut, qui s'illusionnait lors d'un rendez-vous avec le meilleur ami de son mari, le meilleur ami du couple, et Trémois, dont la vie privée est un cauchemar, un calvaire, le courant passe mal, mais rien ne vaut une bonne enquête policière dans laquelle chacun peut démontrer ses qualités, parfois cachées, pour souder une équipe.

 

Alexis Lecaye, qui sous le pseudonyme d'Alexandre Terrel nous avait régalé avec sa série consacrée au Croque-mort, présentait un nouveau personnage qui ne manque ni d'attrait, ni de charme.

Interprétée au petit écran par Véronique Genest, Julie Lescaut a su plaire et s'imposer auprès des téléspectateurs, grâce à ses qualités et ses défauts.

Ce n'est pas une superwoman. C'est une femme tout simplement, avec tous les aléas de la vie quotidienne, familiale et professionnelle que cela comporte. La description des autres policiers évoluant dans ce roman ne manque pas non plus de profondeur. L'enquête est au cœur de l'histoire, certes, mais les à-côtés sont tout aussi intéressants.

Alexis Lecaye n'a écrit qu'un seul roman mettant en scène Julie Lescaut, la série télévisée lui prenant tout son temps, son énergie, et il faut bien l'avouer, se montrant plus lucrative qu'un livre.

Réédition Le Masque Jaune N°2492. 12 Janvier 2005. 7,50€.

Réédition Le Masque Jaune N°2492. 12 Janvier 2005. 7,50€.

Alexis LECAYE : Julie Lescaut. Le Masque Jaune N°2098. Editions Librairie des Champs Elysées. Parution 1992.

Réédition Le Masque Jaune N°2492. 12 Janvier 2005. 7,50€.

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21 août 2016 7 21 /08 /août /2016 14:30

Tu vas réveiller les voisins...

Hank JANSON : Faut pas crier, chérie !

Malgré quelques nouvelles publiées et des pièces radiophoniques dont le succès obtenu au début n'a pas connu de suite, Amber Blake est dans la dèche. Alors il décide de quitter son logement en partant à la cloche-de-bois, laissant avec regret sa chère machine à écrire et n'emportant pour tout viatique que quelques objets dont un stylo et une édition défraîchie de Guerre et Paix.

Alors qu'il s'éclipse, sans annoncer à sa logeuse son départ définitif de Chicago, Blake se voit remettre une lettre en provenance d'Hastings. Au cours des dernières semaines, il a envoyé un nombre incalculable de demandes d'emploi, et c'est l'unique réponse qu'il reçoit. Il estime que c'est trop tard et décide de retourner chez lui, en Californie. Il est pris en stop par un camionneur complaisant malheureusement son voyage s'arrête net à Hastings, à cause d'une panne.

Puisqu'il se trouve dans cette ville sans vraiment l'avoir désiré, peut-être un signe du destin, Blake décide alors de se rendre à l'adresse indiquée, n'ayant guère de d'espoir. Il se présente donc devant une riche demeure, mais les ennuis commencent dès l'entrée. Le domestique lui signifie sèchement qu'il faut prendre rendez-vous. Brandissant la lettre comme un talisman, Blake peut enfin être dirigé dans un bureau où il est accueilli par une jeune femme avec laquelle il doit une fois de plus tergiverser, démontrer qu'il est bien Amber Blake, malgré son prénom féminin, et qu'il se présente pour la place revendiquée. Enfin il est reçu par Mme Eleanor Knight, la patronne, héritière des usines que possédait son mari décédé quelques années auparavant

Après un test sur ses connaissances philosophiques, Blake est enfin embauché pour écrire un livre à la place de sa nouvelle patronne. Il est logé, nourri et surtout sa garde-robe est remplacée avantageusement par des vêtements neufs et dispendieux. Tout irait pour le mieux s'il n'était émoustillé par la présence de Carol, la secrétaire et nièce d'Eleanor qui joue le chaud et le froid sur ses sens.

Mais bientôt Blake se retrouve coincé entre Carol et Eleanor qui le veulent toutes les deux dans leurs lits. Et qui y arrivent. Seulement, Blake doit prendre ses précautions, Eleanor ne devant pas savoir qu'il fricote avec Carol. Tout se complique lorsqu'Eleanor décide de coucher Blake sur son testament, en reconnaissance de ses bons services. Au détriment bien entendu de Carol. Et comme il fallait s'y attendre, les deux jeunes amants sont surpris par la vieille dame qui les et immédiatement à la porte avec armes et bagages.

Car Eleanor est découverte assassinée et Blake est arrêté par les policiers.

 

Ce roman aurait pu figurer au catalogue de la Série Noire, le thème de deux femmes d'âge différent se partageant parfois à leur insu le même homme, ayant été traité à moult reprises, et par des auteurs aussi bien renommés que par ceux qui sont aujourd'hui considérés comme des nanars, Carter Brown en tête.

Mais le contenu jugé sulfureux pour l'époque ne convenait-il pas forcément à la Série Noire. Pourtant de nos jours ces quelques pages dont l'érotisme paraît bien fade comparé aux textes publiés dans des collections sérieuses (ou jugées comme telles). Le narrateur se montre cynique dans certaines descriptions, surtout celles qui concernent Eleanor, comme en pourra juger le lecteur d'après ce passage :

Sa chemise de nuit, dénouée avait maintenant glissé jusqu'à la taille et je pouvais ainsi voir ses seins flasques et volumineux crouler vers ses aisselles.

Je distinguais les pattes d'oie au coin des yeux, les rides profondes de son cou, mais ses bras m'enserraient et je me sentais emporté dans un tourbillon. Je n'avais pas désiré que cela se passe ainsi mais je n'étais plus maître de la situation.

De la main gauche, à tâtons, j'éteignis la lumière. Ne pas la voir faciliterait les choses.

Ses lèvres trop humides se collèrent aux miennes avidement tandis que ma main se lançait à l'exploration des cuisses fermes mais grasses, effleurant la toison crépue qui s'étendait sous le ventre trop rond.

Eleanor ronronnait de plaisir, écartait ses cuisses, s'offrait toute entière...

Je ne me fis pas prier davantage...

Fin du passage dont la suite est :

Il n'y a que le premier pas qui coûte.

 

Le traducteur a-t-il voulu rester fidèle au texte ou est-ce une erreur due à un manque d'inattention, mais dans les premières pages Eleanor Knight paraît quarante ans puis, page 89, Carol annonce qu'elle en a cinquante cinq. En soi, ce n'est pas trop grave, sauf que la description physique ne correspond guère aux deux âges avancés. Ou alors cette charmante (!) femme qui répond d'une seul coup au doux prénom d'Elsa (!), est vraiment décatie avant l'âge permis.

Les policiers américains sont décrits comme brutaux, obtus, dans la tradition des romans noirs, surtout lorsque le contexte s'y prête. En effet le District Attorney doit se présenter pour sa réélection, et une affaire bouclée rapidement servirait ses projets.

 

Hank JANSON : Faut pas crier, chérie !

Quelques mots sur l'auteur :

Hank Janson, de son vrai nom Stephen D. Frances (1917 - 1989), utilise son pseudonyme pour en affubler dans certains de ses écrits son narrateur, dès 1946. Mais ici il s'agit d'un autre personnage, calqué sur Hank Janson le personnage. Seuls quelques romans signés Hank Janson dus à la plume de Stephen Frances ont été traduits en France, deux dans cette collection Votre roman noir, Madame, ce roman et Les jupes lui donnent du souci (N°4 en 1953), un autre dans la collection Détective-Pocket N° 61 chez Bel-Air, en 1955, Razzia sur la drogue.

Le nom de Hank Janson est devenu un collectif d'auteurs, et les romans publiés dans la collection L'Aventurier au Fleuve Noir, entre 1966 et 1972 :

119 : A la va-viet (Never center)

120 : Fan-Fantare

121 : Yé-yé Yemen (Hot Line)

125 : Vaudou veau d'or (Voodoo violence)

128 : Ding dong dingues (A girl in hand)

187 : Intoxicomanie.

 

Quelques liens pour mieux connaître Hank Janson et son oeuvre :

 

Hank JANSON : Faut pas crier, chérie ! (Baby, don't dare squeal - 1951. Traduction de M. Nicols). Collection Votre roman noir, Madame. Editions Le Condor. Parution décembre 1952. 192 pages.

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20 août 2016 6 20 /08 /août /2016 13:07

C'est du cinéma...

Marie-Bernadette DUPUY : Un festival meurtrier.

En réalité, ce volume comporte deux courts romans qui ont déjà été publiés aux éditions le Soleil de Minuit en 1996. Il s'agit de Cognac, un festival meurtrier et de Vent de terreur sur Baignes. Deux historiettes dans lesquelles l'inspectrice Maud Delage est le personnage principal, mais c'est toute une petite équipe qui tient la vedette de ce commissariat d'Angoulême.

Cognac, un festival meurtrier:

Maud Delage, la trentaine affirmée et toujours célibataire, reçoit un appel inopiné qui la plonge dans son passé. Stéphane, son premier amoureux, son fiancé qui l'avait délaissée quelques années auparavant pour aller voir ailleurs si c'était mieux. Il est journaliste-photographe et doit couvrir l'événement annuel du festival du film policier de Cognac, une manifestation qui draine de nombreux amoureux du 7e art, et pour laquelle les acteurs se déplacent, accordant volontiers leurs autographes, pour la plupart.

Toutefois une enquête requiert ses services. Une jeune femme est tombée de quinze mètres, et la réception a été mortelle. Pour l'inspecteur principal Irwan Vernier, un Breton comme Maud Delage qui l'accompagne sur les lieux, il ne s'agit pas d'un suicide mais d'un meurtre. Des traces de strangulations éloquentes apparaissent sur le cou de la morte.

Evidemment, il leur faut s'intéresser aux proches de la jeune morte qui fréquentait depuis un certain temps une adepte du karaté. D'ailleurs, comme les trois mousquetaires, elles étaient quatre à se retrouver régulièrement. Mais une deuxième jeune femme est, elle aussi, la victime d'une tentative de meurtre.

Maud se rend à Cognac afin d'interroger une des amies des deux victimes et presque sous ses yeux, alors qu'elle est en compagnie de Stéphane, un nouveau meurtre est perpétré. Alors qu'elle procède aux premières constations, et que la quatrième compagne est arrêtée, malgré ses dénégations d'en être l'auteur, car se trouvant dans l'appartement de cette troisième défenestrée, un motard surgit voulant la prendre comme passagère sur son engin.

Irwan, Xavier, Maud forment une fine équipe complétée de Dimitri le stagiaire, et du commissaire Valardy. Si l'enquête concernant cette affaire qui met en scène des femmes, toutes lesbiennes ou presque, et insinue donc des crises de jalousie, une autre crise de jalousie risque de perturber les relations amoureuses épisodiques entre Irwan et Maud. Il leur arrive de coucher ensemble mais Maud tient à son indépendance, tout comme Irwan d'ailleurs. Et seul réside à demeure chez Maud, Albert, le chat.

Une intrigue sympathique qui nous plonge dans l'univers lesbien narré avec tact et dont l'épilogue joue sur une partie de cache-cache informative déjà moult fois utilisée.

 

Vent de terreur sur Baignes.

S'étant blessée à l'épaule, lors d'une planque sur un toit en compagnie d'Irwan, Maud Delage est en convalescence chez elle à Gond-Pontrouve, commune sise près d'Angoulême. Sa mère est venue de Bretagne afin de l'aider dans ses taches ménagères, mais cela pèse sur les épaules et le moral de la policière qui s'ennuie. Heureusement, elle reçoit la visite de Xavier qui lui donne quelques nouvelles, notamment une nouvelle affaire qui leur a échue à Irwan et lui. Retrouver un homme porté disparu. Un nommé Raymond Chantrel.

Le cousin banquier du disparu affirme ne pas eu de ses nouvelles depuis cinq mois, et pourtant son compte bancaire est régulièrement ponctionné. Sa maîtresse elle n'a plus de nouvelles depuis quatre mois. Toutefois elle leur apprend qu'il possède, ou possédait une maison à Baignes, au sud du département, en dessous de Barbezieux.

Pendant ce temps à Baignes, un jeune couple vit des moments difficiles. Surtout la jeune femme qui entend des bruits la nuit dans la cave. Les époux, alors qu'ils visitent les lieux, sont surpris de voir le lave-linge se mettre en route toute seule tandis que les néons s'éteignent. Et elle sent come une main sur son épaule, un souffle se propager.

Irwan, Xavier et Dimitri apprennent ces incidents lors de leur enquête et ils convient Maud à participer à leurs recherches. Maud qui a déjà eu maille à partir avec des événements surnaturels.

Ancré dans un registre fantastique, ce court roman permet à l'auteur de nous décrire sa région plus en profondeur que dans Cognac, un festival meurtrier et de mettre en avant quelques sites et monuments remarquables comme le château de Montausier. Xavier se montre féru de l'histoire locale mais ce n'est pas pour autant que l'ouvrage est un guide touristique. Tout s'intègre sans que les digressions géographiques et historiques prennent le pas sur l'intrigue.

Il apparait qu'au cours d'une conversation avec une charmante femme, Irwan ne voit pas le temps passer, ce que je comprends tout à fait. Cependant je m'étonne, qu'en arrivant chez cette dame, il est 16 heures (page 186). L'heure du thé pour certains. Comme Irwan est accompagné de Xavier, celui-ci ne peut s'empêcher d'étaler sa culture sur la région. Et à un certain moment Irwan, regardant sa montre, s'aperçoit qu'il est 15h55. Bigre !Non seulement on ne voit pas le temps passe mais on ne se rend pas compte non plus qu'il recule !

Chateau de Montausier

Chateau de Montausier

 

Ces deux courts romans de charmante facture classique pour l'un, fantastique pour l'autre puisqu'il aborde le surnaturel et ne propose pas un épilogue cartésien, ce qui eut été dommage, se lisent facilement et sont d'aimables divertissements entre deux romans plus complexes.

 

Autre édition : éditions JCL (Canada). Parution 28 août 2013. 326 pages.

Autre édition : éditions JCL (Canada). Parution 28 août 2013. 326 pages.

Première édition : Editions Le soleil de minuit. Parution 1996.

Première édition : Editions Le soleil de minuit. Parution 1996.

Première édition : Editions Le soleil de minuit. Parution 1996.

Première édition : Editions Le soleil de minuit. Parution 1996.

Pour en savoir plus sur les éditions Soleil de minuit et Marie-Bernadette Dupuy n'hésitez pas à vous rendre ici :

Marie-Bernadette DUPUY : Un festival meurtrier. Une enquête de Maud Delage. Editions de l'Archipel. Parution le 15 juin 2016. 336 pages. 19,95€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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