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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 04:44

Araignée du matin, chagrin
Araignée du soir, espoir
Araignée du midi, pas d’appétit ?

Fritz LANG : Les Araignées

Entrons dans l’univers du délire, de l’aventure, de l’exotisme bon enfant et quelque peu irréel.

Kay Hoog est un riche jeune homme, sportif accompli, qui excelle dans tous les domaines, érudit et connaissant de très nombreuses langues, à l’esprit curieux et téméraire. Intrépide il fonce tête baissée dès que l’occasion lui est donnée de démontrer ses qualités intellectuelles et physiques.

Alors qu’il participe à une course de canots automobile, il pêche en mer une bouteille dans laquelle il découvre un message émanant d’un éminent professeur disparu au Mexique depuis des années.

Kay Hoog se verra confronté à de multiples dangers au pays des Incas, poursuivi par des membres de la terrible secte des Araignées, qui signe ses forfaits d’un animal factice, et principalement la belle et troublante Lio Sha.

Puis il est sur la piste d’un diamant sur lequel figure une tête de Bouddha, une pierre précieuse activement recherchée par les Araignées et toujours son ennemie intime, Lio Sha.

 

On ne peut parler de racisme mais les Chinois sont catalogués comme des êtres fourbes, sournois, les Noirs sont décrits de façon caricaturale, bref toute la panoplie ridicule et parodique en vigueur à l’époque, c’est-à-dire au début du XXe siècle.

Un univers imaginaire, démesuré, aventureux, mystérieux qui eut ses défenseurs en la personne d’écrivains prolifiques et de cinéastes à l’âme d’enfant.

Parfois un peu naïf, vivant, Les Araignées est un roman inédit et le seul écrit par Fritz Lang, à ne pas confondre avec Jack. Un roman enlevé, un peu désuet mais charmant qui nous replonge dans les livres légèrement candides dont on pouvait se délecter lors de notre adolescence.

Fritz LANG : Les Araignées (Die Spinnen – 1919). Traduction et postface de Georges Sturm. Collection Bibliothèque du Mystère. Editions du Rocher. Parution 2 octobre 2002. 212 pages.

ISBN : 9782268044088

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16 avril 2020 4 16 /04 /avril /2020 03:01

Faisans et malfaisants…

Roald DAHL : Danny, le champion du monde

Ayant perdu sa mère à l’âge de quatre mois, le jeune Danny a été élevé par son père William qui tient un garage station-essence dans un petit village de l’Angleterre.

Ses jouets furent naturellement des pièces détachées de moteurs de voiture, se débarbouillant à l’huile de moteur. Son père a été nourrice, mère, père, professeur jusqu’à l’âge de ses sept ans où il put enfin intégrer l’école communale. Seul le garage est en dur, et ils vivent dans une roulotte de gitans, placée sur une parcelle de terrain, avec la cabane au fond du jardin pour soulager vessies et intestins.

Mais Danny ne se plaint pas, il est heureux avec son père qui s’occupe de lui mieux que pourrait le faire une nourrice ou une famille d’accueil. Souvent ils sortent en forêt et le père apprend au fiston les secrets de la nature. Son père lui apprend à construire des cerfs-volants, des montgolfières, et l’autorise même à entrer et sortir les voitures dont ils ont la charge des réparations. Des réparations auxquelles Danny a participé activement :

Tu veux que je te dise, Danny ? Tu es sans doute le meilleur mécanicien de cinq ans au monde.

 

Quant à l’école, il ne se débrouille pas trop mal, aidant même parfois un copain lorsque celui-ci planche sur un problème de mathématiques. Ce qui n’est pas du goût de l’instituteur dont la férule est toujours prête à taper sur des doigts fragiles et enfantins.

Un soir, alors que Danny atteint ses neuf ans, il se réveille et s’aperçoit que son père n’est pas dans sa couchette. Naturellement Danny s’inquiète mais ce n’était qu’une petite escapade paternelle qui de temps à autre braconne. Il lui délivre même ses petits secrets transmis de père en fils pour attraper en fraude les faisans, par exemple. Car des faisans, le bois d’Hazell’s Wood n’en manque pas, surtout lorsque la saison de la chasse se profile.

Le propriétaire, monsieur Hazell, un brasseur au caractère acariâtre, possède outre le bois, les champs qui s’étalent alentour de la station-service, plaçant le garage et le lopin de terre qui l’entoure dans une enclave.

Un soir, le père ne rentre pas à l’heure dite et Danny n’écoutant que son courage, emprunte un petit véhicule qu’ils viennent de réparer, et le voilà sur la route, conduisant très prudemment jusqu’au bois. Il récupère son père qui était tombé dans une fosse profonde, creusée exprès pour décourager les braconniers.

Alors comme la saison de la chasse approche, et que monsieur Hazell a fait rentrer près de deux cents volatiles pour la partie de chasse qu’il va organiser pour ses amis, des personnages riches et influents dont il veut s’attirer les bonnes grâces, le père se demande comment s’emparer des faisans et c’est Danny qui lui souffle en partie la solution. Il faut déjouer la présence des garde-chasses et mener à bien leur petite expédition nocturne. Et tant pis pour le malfaisant monsieur Hazell !

 

Danny le champion du monde est un roman charmant qui bafoue allègrement la morale, car l’on sait que le braconnage est une forme de vol. Mais quand c’est fait au détriment d’un individu hautain, méprisant (et méprisable), arrogant, et je pourrais continuer longtemps ainsi dans ma déclinaison de qualificatifs pas vraiment élogieux mais représentatifs du personnage, on pardonne.

Mais ce qui pourrait se réduire à une farce est également une histoire naturaliste, la faune et la flore étant décrites avec un côté apologique, même si le fait de braconner se réduit à se sustenter. Cet acte est loin de celui de la chasse telle qu’envisagée et pratiquée par Hazell (et bien d’autres aussi bien en Angleterre qu’un France) avec les rabatteurs qui ramènent un gibier qui est d’élevage et qui n’a jamais connu les joies d’évoluer en liberté.

 

Laisse-moi t’expliquer un peu ce qu’ils appellent la chasse au faisan, dit-il. D’abord elle n’est pratiquée que par les riches. Il n’y a qu’eux qui puissent se permettre d’élever des faisans dans le seul but de les abattre à coups de fusil une fois qu’ils sont arrivés à maturité. Ces riches imbéciles dépensent chaque année de véritables fortunes pour acheter de petits faisans dans des élevages et pour les élever dans des volières spéciales jusqu’à ce qu’ils soient assez vieux pour être lâchés dans les bois. En forêt, les jeunes oiseaux se comportent alors comme de véritables poulets. Les gardes les surveillent en permanence et les nourrissent deux fois par jour avec le meilleur blé, si bien qu’ils deviennent rapidement si gras qu’ils peuvent à peine voler. On engage ensuite des rabatteurs qui balaient les bois en claquant des mains et en faisant autant de bruit que possible pour pousser les faisans à demi domestiques vers les fusils des chasseurs, qui sont pour la plupart inexpérimentés. Et puis, pan, pan, pan, et les faisans se mettent à pleuvoir.

 

Roald DAHL : Danny, le champion du monde (Danny, the Champion of the World – 1975. Traduction de Jean-Marie Léger). Illustrations de Boiry. Le Livre de Poche Jeunesse N°53. Parution 1981. 224 pages.

ISBN : 9782010147692

Première édition : Collection Bel Oranger. Editions Stock. 1978.

Nombreuses rééditions.

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 03:14

Ce n’est pas comme ça qu’on parle aux dames !

Max-André DAZERGUES : Vous serez nue mercredi soir.

Elégant, Max Dormoise l’est certes, mais désargenté car s’il travaille, honnêtement, c’est en dilettante. Il passe souvent son temps entre sa maîtresse officielle, Elyane, et son occupation favorite, déguster des verres dans le bar Chez Germaine, proche des Champs-Elysées. Et ce soir là, alors que les patrons sont absents pour des raisons diverses, et qu’il lutine la serveuse Armande, une jolie rousse entre dans le café désert, alors que l’heure de la fermeture approche.

La jeune femme qui se prénomme Maritza et est Roumaine d’origine demande à Dormoise de lui rendre un petit service. Téléphoner à un numéro qu’elle lui fournit, et dont il se souviendra malgré les brumes éthyliques qui commencent à lui encombrer le cerveau. C’est un homme qui lui répond, à la voix rogue, et Dormoise prétend s’être trompé de numéro. C’était juste une confirmation de la présence de cet individu que désirait Maritza. Puis la jeune femme raccompagne Max Dormoise jusque chez lui, à l’entrée d’un hôtel proche du quartier Saint-Lazare, lui affirmant qu’elle aurait peut-être besoin encore de lui.

Un peu plus tard, alors Maritza est en aimable compagnie avec son amie Mireille, dans sa petite maison à Neuilly, Cyril Gazan refait surface alors qu’elle l’évite, ou essaie de l’éviter. Gazan trafique dans des affaires louches, et elle n’a pas envie de le revoir. Pourtant il se rend chez elle, et il lui annonce qu’il va revenir avec un personnage qui se cache sous le nom du Colonel et qu’il a besoin d’elle pour ses affaires. En la quittant il lui affirme qu’elle sera nue, mercredi soir.

Maritza n’a pas du tout envie de revoir Cyril Gazan, dit le Levantin, mais elle ne peut se dérober, aussi elle demande à Max Dormoise de se présenter chez elle le jour dit. Seulement l’entrevue ne se déroule pas comme elle l’espérait. Cyril Gazan commence à la bousculer, la brutaliser sous les yeux du Colonel et de Max Dormoise. Pis, les deux hommes au lieu de venir à la rescousse de la jeune femme aident le Levantin dans son entreprise de déshabillage. Max Dormoise est envoûté par la beauté de la jeune femme, il est subjugué et est quelques peu statufié, se montrant lâche.

Cyril Gazan n’avait qu’un but pour opérer ainsi sur une femme sans défense. Non point la violer, mais montrer au Colonel que Maritza porte un tatouage, un Edelweiss rouge. Max Dormoise se trouve entraîné malgré lui, poussé par le besoin d’argent, dans une sombre affaire émaillée de quelques scènes pseudo-érotiques, dont les échanges entre Maritza et son amie Mireille, ou l’aspect voyeuriste dont se délecte la grasse copine de Cyril Gazan, mais de façon édulcorée.

 

Roman policier et roman d’espionnage, Vous serez nue mercredi soir est également un livre coquin, réservé, selon la quatrième de couverture de l’époque aux adultes, malgré cette réédition de la fin des années 1960. Comparé à ce qui fut publié à peu près à la même époque, ce roman est une bluette. En effet Emmanuelle, le fameux ouvrage édité sous le nom d’Emmanuelle Arsan fut publié en 1967 également mais qui l’avait déjà été, clandestinement, par Eric Losfeld en 1959 et 1960.

Il n’y a rien de franchement érotique dans Vous serez nue mercredi soir, juste quelques allusions. Et peut-être sont-ce les amours saphiques entre Maritza et Mireille qui auraient pu éventuellement choquer la censure lors de sa première parution en 1955, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard ou tâcher un pantalon masculin. D’autant qu’en 1954, Histoire d’Ô signé Pauline Réage, de son vrai nom Dominique Aury, abordait de façon plus crue les liaisons charnelles d’une jeune femme avec divers partenaires dans des pratiques sadomasochistes. Pour une première lecture, car la pensée de l’auteur en est beaucoup plus profonde. Et ce roman obtint en 1955 le Prix des Deux-Magots, ce qui lui conféra une audience certaine tout en étant vendu discrètement.

Vous serez nue mercredi soir, un roman quelque peu banal dans son propos érotisant mais qui retient le lecteur grâce aux personnages, plus ou moins sympathiques et le plus souvent antipathiques d’ailleurs, mis en scène par Max-André Dazergues. D’ailleurs on relèvera une certaine similitude en le patronyme du personnage principal et celui de l’auteur. C’est le fond de l’intrigue qui est à retenir, et qui explique le pourquoi de ce tatouage et de son appellation d’Edelweiss rouge.

 

On fait ce que l’on veut d’un homme en lui laissant espérer qu’il peut vous avoir un jour dans son lit !... Et l’on n’est pas toujours obligée de tenir parole, n’est-ce pas ?

Max-André DAZERGUES : Vous serez nue mercredi soir. Collection Parme 2e série N°6. Editions de l’Arabesque. Parution 4e trimestre 1967. 256 pages.

Première édition : Collection Légère N°6. Editions de l’Arabesque. Parution février 1955.

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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 04:20

Duperies, mensonges et conspirations en tout genre à la Cour de France.

Alexandre DUMAS : La Reine Margot.

Le dix-huit août 1572 aurait pu être une date marquante de l’histoire de France si elle n’eut été éclipsée par une autre beaucoup plus tragique. En effet le Louvre en effervescence célébrait le mariage entre Marguerite de Valois, fille de Catherine de Médicis, et d’Henri de Bourbon, roi de Navarre, fils de Jeanne d’Albret. Cette union devait sceller celle des Catholiques et des Huguenots.

La nuit de noce, au lieu d’honorer sa jeune épouse, Henri de Navarre va rejoindre sa maîtresse, Charlotte de Sauve, femme d’atours de la reine mère, Catherine de Médicis. Quant à Marguerite, dite Margot, elle reçoit dans sa chambre le Duc de Guise, son amant auquel elle a sauvé la vie et qui lui rend quelques lettres et lui signifie leur rupture.

Entre Marguerite nouvellement reine de Navarre et Henri son époux, s’il n’y a pas eu consommation du mariage, il existe toutefois un respect réciproque qui ne tardera pas à se muer en complicité sous les assauts venimeux de la reine mère et des trois frères de Margot. Principalement Charles IX, le duc d’Anjou futur Henri III et le jeune duc d’Alençon.

 

Charles IX est un jeune roi violent, emporté, difficilement canalisable, et subordonné à sa mère qui œuvre en coulisse. Hypocrite, il affirme que l’amiral de Coligny est son père, spirituel évidemment, mais dans le même temps il agit pour le désigner comme cible à quelques sbires chargés de l’abattre dans une rue à l’aide d’arbalètes. C’est le 24 août 1572, de sinistre mémoire. Le début de la Saint-Barthélemy au cours de laquelle les Catholiques, des Chrétiens parait-il, se chargent de passer de vie à trépas les Huguenots qui résident dans la capitale. Un véritable carnage qui amène Henri de Navarre à abjurer sa religion. Au grand dam de bon nombre de ses fidèles. Mais il faut se montrer diplomate.

 

Pendant ce temps, deux hommes entrent dans Paris, chargés d’une mission. L’un, le comte Joseph Hyacinthe Lerac de la Mole, un Provençal, est chargé de remettre une missive à Henri de Navarre, tandis que l’autre le comte Annibal de Coconnas dit le Piémontais, est porteur d’un message pour le duc de Guise. Ils arrivent ensemble rue de l’Arbre-sec, non loin du Louvre, et repèrent une auberge qui leur semble fort accueillante, A la Belle-Etoile. Ils sympathisent, remplissent leur mission et s’installent malgré leur manque de laquais, ce qui déplait à La Hurière, l’hôtelier.

Seulement Coconnas est catholique et La Mole huguenot et lors des événements du 24 août 1572, ils se regardent en chien de faïence, en venant aux armes. Blessés tous deux ils seront pris en charge par un personnage qu’il n’est pas de bon ton de fréquenter. Nonobstant, ayant appris la profession mortifère de cet inconnu, qui ne le restera pas longtemps, Coconnas lui serre la main. Geste dont l’homme, touché et ému, se souviendra plus tard.

Duels, guet-apens, empoignades, méfiance, empoisonnements, duperies, mensonges, duplicité, hypocrisie, complots, retournements de situation, autant de faits d’arme et d’épisodes sanglants qui imprègnent ce roman, sans oublier intrigues politiques, familiales et amoureuses. Catherine de Médicis œuvre pour que le roi de Navarre soit éliminé de la course du trône, au cas où il serait amené à régner. Car Henri, duc d’Anjou est officiellement roi de Pologne et se doit donc à son nouveau royaume. Et la santé de Charles IX laisse à désirer. Et mentalement, il n’est guère fiable. Alors elle a recours aux bons services de Rémi Florentin, parfumeur, alchimiste et occasionnellement fabricant de poisons en tous genres mais mortels.

Complots, alliances et mésalliances, se tissent comme des toiles d’araignées dans les cabinets secrets et les couloirs labyrinthiques du Louvre. Des passages secrets qui favorisent les amours adultérines entre la reine Margot et La Mole, ou Henriette de Nevers, l’amie de Margot et Coconnas.

 

Ce roman est le premier d’une trilogie, les deux autres étant La dame de Monsoreau et Les Quarante-cinq, romans qui se lisent indépendamment les uns des autres. Certains personnages disparaissent, d’autres continueront leur chemin et leurs méfaits.

Alexandre Dumas, et son complice non crédité Auguste Maquet, nous offrent leur vision de la France lors des guerres de religion et plus particulièrement du massacre de la Saint-Barthélemy. Et apportent un éclairage saisissant sur la mort de Charles IX, officiellement décédé d’une pleurésie, constat effectué par Ambroise Paré.

Au milieu des épisodes sanglants d’égorgements, d’étrippements, de massacres, surnagent des scènes d’amitiés et d’amour. En effet entre La Mole et Coconnas s’établit une amitié plus forte qu’une fraternité, parfois au détriment de leurs amours avec la reine Margot et Henriette de Nevers. des amours contrariées par les manigances royales, plus particulièrement de la part de Catherine de Médicis, tandis que le futur Henri IV entretient avec sa femme une complicité qui n’est pas amoureuse mais sincère.

Un livre qui se lit avec plaisir et malgré le nombre de pages, à la police de caractère réduite, on ne voit pas le temps passer.

Roman d’action et d’amour, ce roman a été adapté en film par Patrice Chéreau en 1994 avec Isabelle Adjani.

Alexandre DUMAS : La Reine Margot. Bibliothèque Marabout Géant N°138. Editions Gérard. Parution 1962. 504 pages.

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 03:20

Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…

Dominique ROCHER : Sixties Blues.

Rédacteur en chef d’un journal, La Torche, dont la direction siège à Paris, Alexandre Godet est toujours à l’affût du moindre reportage, de la moindre information dont ne disposerait pas son concurrent Le Réveille-Matin.

Alors quand son photographe David lui suggère de venir avec lui en pleine campagne, et d’écrire un papier sur un cadavre couché dans un champ de betteraves, il est tout content de griller la politesse à son adversaire. Ils préviennent la maréchaussée qui ne trouve qu’un emplacement vide.

Ce loupé dans la carrière d’Alexandre le taraude, et il va même s’imaginer être le meurtrier, mais où est le cadavre ? Isabelle, sa femme, est plutôt casanière, et passe son temps à écrire un roman policier, dont elle espère bien qu’il sera un best-seller, alors que l’ouvrage n’est pas encore terminé et qu’aucun éditeur ne se profile à l’horizon.

Quant à ses deux enfants, Patrick, déjà très déluré pour son âge, et Caroline, la nouvelle venue dans le foyer familial, ils symbolisent le bonheur d’un couple moyen.

 

L’intrigue policière n’est qu’un mince fil conducteur, le propos affiché étant de décrire, avec un humour parfois caustique, la France du début des années 1960. Tout au moins une petite partie de la France, la focalisation d’un monde encore plongé dans la ruralité mais qui voudrait bien s’urbaniser.

Les débuts de la mise en place de l’accouchement psychoprophylactique, c’est-à-dire en langage clair l’accouchement sans douleur, la remise de décoration par les autorités compétentes à un récipiendaire qui ne tient pas plus que ça à être honoré, les employés de maison qui ne connaissent pas les affres du chômage et prétendent claquer la porte à tout moment et pour n’importe quelle peccadille, sont représentatifs d’une époque que l’on pourrait juger, avec le recul, tranquille et sereine. Et que l’on aimerait bien retrouver.

Un petit roman rétro, dans lequel existent encore les anciens francs, toute une époque, qu’on lit d’un œil attendri, et peut-être une once de nostalgie.

Dominique ROCHER : Sixties Blues. Editions de l’Orchidée Noire. Lulu.com. Parution 2009. 134 pages.

ISBN : 97829508366

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 03:49

Le printemps est arrivé, sors de ta maison…

Michel Fugain

Pierre PELOT : Une autre saison comme le printemps.

Invité d'honneur du festival du cinéma et du roman noir de Metz, Dorall Keepsake se trouve à son corps défendant plongé dans une aventure qu'il aurait pu imaginer à son héros.

Français, Keepsake, de son vrai nom François Doralli, tout comme son héros, est installé depuis des années aux Etats-Unis, où il est reconnu comme auteur à succès et comme scénariste. Cette incursion sur le sol qui l'a vu naître, et précisément vers le 17 novembre, une date fatidique dans son existence, Keepsake la ressent comme un pied de nez au sort, un défi.

Un soir, alors qu'il ingurgite consciencieusement des gin-tonic, il est quasiment enlevé par un inconnu lequel pense que Keepsake, considéré comme le spécialiste littéraire des disparitions, est seul capable de pouvoir mener à bien une enquête. Malgré ses dénégations, Keepsake est mis en présence d'Elisa, une jeune femme qu'il a connu dans sa jeunesse.

Nathaniel, l'enfant de celle-ci, a disparu. Malgré le mot que l'enfant a posté d'un petit village du Jura, et dans lequel il promet de revenir, tout laisse supposer qu'il s'agit d'un kidnapping. Elisa ne peut recourir à la police et Keepsake, contraint et forcé, se lance sur les traces du gamin. Ce qu'il découvre l'encourage à persévérer : Nathaniel fait du stop en compagnie d'un homme qu'il appelle papa...

 

Dés le premier chapitre le lecteur sent où veut l'entraîner Pierre Pelot, une scène confortée par d'autres éléments disséminés au cours de l'histoire.

Cependant Pierre Pelot ne raconte pas une banale histoire de revenants, il tisse autour de ses personnages une intrigue plus complexe et Keepsake lui-même se retrouve plongé dans un double cauchemar.

A son habitude Pierre Pelot préfère aux grondements de la ville, le charme tranquille et vénéneux de la campagne. Il nous donne le ton dès la première ligne:

Avant, les prés descendaient en pente douce jusqu'à la rivière, en dessous de la maison.

Un roman sobre, sans effets grandiloquents, dont la force tranquille et inquiétante se nourrit de l'atmosphère et prend pour postulat : que peut faire l'amour en face de la mort ?

 

Pierre PELOT : Une autre saison comme le printemps. Collection Présences. Editions Denoël. Parution janvier 1995. 250 pages

ISBN : 9782207243299

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9 avril 2020 4 09 /04 /avril /2020 04:14

Un romancier qui pétille ?

Maurice CHAMPAGNE : Le refuge mystérieux.

Dans la nuit du 17 au 18 juin 1929, La France, un paquebot parti trois jours auparavant du Havre, qui vogue par mer d’huile, se dirige vers New-York.

Le 18, dans la matinée, un garçon chargé du service alerte le commandant de bord. L’un des passagers, l’ingénieur Gérard Aubierne, a disparu. Il a été vu pour la dernière fois vers 22 heures, et dans sa cabine, son lit n’est pas défait. Les recherches entreprises immédiatement restent vaines. Et il est, selon les autres passagers, impossible de songer à un acte suicidaire. Un autre passager manque lui aussi à l’appel, le docteur Soudraka, un Hindou de Calcutta. Deux disparitions simultanées incompréhensibles.

La relation de cet événement est relatée par Gérard Aubierne lui-même.

Débute alors la narration de cette mystérieuse aventure par le héros lui-même.

Désemparé par un chagrin d’amour, Gérard Aubierne, alors qu’il rentre un soir chez lui, est abordé par un Hindou qui prétend se nommer Soudraka. Et dans le discours qu’il lui tient, Aubierne retient cette phrase : Il vous importe peu de vous tuer à telle heure plutôt qu’à telle autre.

Puis l’homme l’emmène chez lui et la conversation qui s’ensuit est assez édifiante. Soudraka connait un certain nombre de choses sur l’ingénieur, dont sa peine de cœur. Et c’est ainsi que quelques jours plus tard, Aubierne, entraîné par Soudraka, quitte le paquebot à bord duquel ils voyagent, accrochés l’un à l’autre par un filin. Ils plongent dans l’océan et sont récupérés par un hydravion. Aubierne est invité à boire une boisson relaxante, et lorsqu’il se réveille, il se trouve dans un appartement luxueux. Des toiles de maîtres sont accrochées et un portrait, celui de sa bienaimée qui l’a quitté, est déposé sur un meuble.

Bientôt il fait la connaissance dans la salle à manger des autres résidents, sept étrangers de nationalités différentes. Deux Russes, dont une jeune femme, un Argentin, un Américain, un Hollandais, un Japonais et un Espagnol. Tous ces personnages se côtoient sans véritablement entretenir de relations amicales. Il règne même une certaine froideur. Un serviteur Hindou pique une fiche sur un panneau. Un nom et une date sont inscrits sur cette fiche. Le Japonais laisse tomber ces quelques mots : Mort cette nuit.

Aubierne découvre qu’il voyage à bord d’une île flottante, ne comportant ni faune ni flore. L’île des Désespérés. Une plaque métallique comme celle du pont d’un porte-avion, et posé dessus un hangar contenant l’hydravion. Tout autour de cette île, la mer, l’océan Pacifique, immense vivier à requins. Soudraka lui apprend que cette île se déplace à l’aide d’un moteur à radium, une invention de l’un des ses frères. Et l’un des Russes les quitte, appelé à subir une expérience.

Des liens se tissent, qui ne sont pas encore d’amitié, entre Aubière et le Japonais, ou avec Nadia, la frêle jeune femme russe. Mais Aubierne est impressionné, lorsque déjeunant en compagnie du Japonais et de Soudraka, un panneau glisse dévoilant un immense aquarium. Un aquarium qui entoure l’île plongée dans les profondeurs sous-marines. La salle est plongée dans le noir, et le confinement ne semble pas encourager les relations entre certains des convives. Un cri, Nadia dressée avec à la main un couteau à dessert, et à quelques pas l’Argentin un filet de sang sur la joue.

 

Ce roman n’est pas sans rappeler deux ouvrages de Jules Vernes, 20 000 lieux sous les mers et L’île à hélice, mais traité différemment, comportant une intrigue qui n’a rien à voir avec ces deux ouvrages. Juste une analogie avec le décor et cet engin qui ressemble à un immense sous-marin. Et le confinement forcé de quelques personnages. Mais le contexte est différent, et la pagination ne permet pas un développement à la façon de Jules Verne.

Aussi, les motifs qui animent le docteur Soudraka et ses frères est-il passé sous silence. L’on sait juste qu’ils s’adonnent à des recherches scientifiques médicales, et qu’ils pratiqueraient à des vivisections, selon l’un des confinés.

Mais ce qui importe, ce sont les relations qui s’établissent entre ces candidats potentiels à la mort, ayant eu à subir des épisodes douloureux, affectifs ou financiers, précédemment. Chacun réagit selon sa sensibilité, ou son manque de sensibilité, son courage devant l’adversité et le fait accompli.

Et la jalousie guide certains des personnages, alors qu’entre Nadia et Aubierne le narrateur s’ébauche une histoire d’amour. L’épilogue est un peu tiré par les cheveux mais les actions qui amènent à ce dénouement sont dignes de scènes cinématographiques.

Un bon moment de détente dans ces temps qui conduisent à la morosité.

Maurice CHAMPAGNE : Le refuge mystérieux. Collection Livre d’aventures. N.S. N°35. Editions Tallandier. Parution 1938. 64 pages.

Première édition Collection Voyages lointains et Aventures étranges. N° 25. Parution 1928.

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8 avril 2020 3 08 /04 /avril /2020 04:53

Les morts revivent… Mais les vivants en meurent

Patrick SVENN : Le fantôme aveugle.

Réfugiée (confinée ?) en Dordogne à cause de la guerre, Sabine de Brignac n’a pas reçu de nouvelles de son mari Jean, resté à Paris, depuis sept mois.

Alors en ce mois d’octobre 1944, elle décide rentrer chez elle à Passy en compagnie de son amie Geneviève. Arrivée devant l’immeuble, un héritage familial de Jean, dont ils jouissent du rez-de-chaussée et du premier étage, un escalier intérieur leur permettant de passer d’un étage à l’autre, Sabine s’enquiert de Jean auprès d’Annonciade, la concierge qui leur sert également de servante.

D’après Annonciade, elle n’aurait pas vu Jean depuis le 21 mars au soir. Elle était dans sa loge de concierge quand un homme est entré dans l’appartement. Elle a entendu du bruit, des cris, et surtout ces mots qui la révulsèrent : Non pas les yeux, pas les yeux !

Paris était sous la domination allemande et elle n’avait pas osé appeler la police. Sabine s’enquiert auprès de Martin Coutureau, un ami commun à elle et à Jean, afin de savoir s’il peut apporter des précisions. Martin, qui fut amoureux de Sabine, laquelle lui avait préféré Jean, affirme avoir accompagné Jean à la gare le 22 mars.

Et le soir, la nuit, elle ressent comme une présence. Des déplacements furtifs qui se produisent dans sa chambre, près d’elle. La lumière s’éteint sans qu’elle ait actionné l’interrupteur, comme s’il y avait des délestages, et surtout elle retrouve sur un guéridon un camée qui était enfermé dans une boîte à bijoux. Elle a beau le replacer dans sa cache, le lendemain matin, il est à nouveau sorti de son coffret. Un camée bague que lui avait offert Jean quelques années auparavant avant la guerre.

Elle établit la liste de tous ceux qu’ils fréquentaient avant qu’elle se réfugie en Dordogne. Après avoir éliminé les membres de la famille, ne restent que trois noms. Trois hommes avec lesquels Jean avait de nombreux contacts mais qui ne se connaissent par forcément. Parmi eux un trafiquant au marché noir. Tous sont dissemblables physiquement et moralement. Et avec Geneviève, elle organise un repas préparé par Annonciade, afin de les réunir. Seul Martin se récuse, arguant son emploi à la Préfecture qui lui prend beaucoup de temps.

Mais cette réunion ne donne rien. Et dans le jardin particulier, elle découvre un endroit caché où fleurissent encore quelques géraniums. Annonciade avoue que sous terre gît le cadavre de Jean.

 

Un roman de pure angoisse, étouffant, à la limite du fantastique, ancré résolument quelques semaines après la période de la Libération de Paris. Les restrictions sont imposées, malgré tout Sabine et Geneviève, qui ne sont pas démunies d’argent, parviennent à organiser des repas. Et l’un des camarades de Jean se charge de leur fournir le cas échéant les vivres nécessaires. Le rôle de Jean n’est pas très bien défini mais il aurait œuvré dans la Résistance, et il n’est pas exclu que la Gestapo se serait amené un soir pour l’arrêter.

Seulement, ce ne peut qu’être un soupçon éphémère, les Nazis ne prenant guère de gants pour s’emparer de ceux qui côtoyaient de près ou de loin les Résistants, et ce n’était pas dans leur habitude de torturer sur place.

Alors les soupçons se portent sur une vengeance. Mais à l’encontre de qui, et pourquoi ?

Le lecteur se doute de l’identité du suspect, voire du coupable, mais ce n’est pas tant ce qui importe. C’est cette atmosphère d’angoisse étouffante, prégnante, ces déplacements d’objets, ces sensations de frôler une personne invisible, comme un fantôme, qui imprègnent de façon insidieuse le récit.

La tension grimpe au fur et à mesure que les jours, et les pages, passent, et le dénouement est à la hauteur du récit.

Patrick Svenn, auteur de trois romans dans cette collection naissante, est considéré par certains comme un pseudonyme de Frédéric Dard. Je n’ai pas retrouvé la patte de celui qui signait en même temps sous l’alias de San-Antonio. Par deux fois, la Savoie est évoquée, mais cela ne suffit pas à faire endosser à Frédéric Dard la paternité de ce roman.

Patrick SVENN : Le fantôme aveugle. Collection Angoisse N°8. Editions Fleuve Noir. Parution 2e trimestre 1955. 224 pages.

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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 04:34

J'étais sur la route
Toute la sainte journée
J'n'ai pas vu le doute en toi s'immiscer…

Pierre PELOT : Observation du virus en temps de paix.

Après cinq ans passés loin de chez elle, Cathy revient enceinte de sept mois et peu de bagages. Elle avait quitté Sainte-Agnès-de-Tambour, un petit village proche de Houma, en Louisiane, pour une raison propre à elle mais elle revient au pays.

Elle pratique le covoiturage avant l’heure, et arrivée sur un parking elle entre délibérément dans la cabine d’un vieux van, un vieil homme au volant. Snoop, ainsi se présente-t-il, accepte Cathy comme passagère, mais peut-il faire autrement vu son état.

Ils devisent sans se confier, sans vraiment étaler leur passé. Surtout Snoop qui en réalité se nomme Burden, un monstre solitaire, et qui surveille dans son rétroviseur s’ils ne sont pas suivis.

Ils n’ont guère de provisions. Snoop se sustentant de bricoles glanées dans les distributeurs, et Cathy possédant un vieil hamburger dont la date limite de péremption est probablement dépassée.

Enfin, ils arrivent à Sainte-Agnès de Tambour, à la maison familiale de Cathy. Rien n’a changé, sauf que son père n’est plus là. La poussière si. Les alligators non, et la cage de congélateur où étaient entreposés les poulets à destination des sauriens est vide. Avant, elle explique à Snoop, ils élevaient des alligators. Mais le père n’est plus là. Elle demande à Nancy Reagan, enfin c’est pas son vrai prénom mais son patronyme si.

Alors départ pour Houma où le père serait hospitalisé.

 

Si le décor de ce roman intimiste n’était la Louisiane, on pourrait penser à un roman vosgien de Pierre Pelot. Il ne se passe rien, ou presque. Tout est axé sur les descriptions de paysages, sur les réflexions intérieures des personnages, sur leurs non-dits, sur de vagues discussions.

Observation du virus en temps de paix repose sur deux personnages, même si d’autres font une rapide apparition surtout vers la fin. Beaucoup de digressions dans ce roman parfois répétitives. Des faits, des pensées, des impressions qui languissent sans que l’intrigue avance. Il faut attendre le troisième tiers du roman pour enfin connaître l’histoire de Burden et savoir comment il est devenu un monstre recherché par bon nombre d’individus, des chasseurs, le FBI et consorts.

Pas besoin de développer le processus qui a déclenché cette fuite, car déjà raconté dans le roman qui clôt la série des ballades ( !) de Burden dans Offensive du virus sous un champ de bataille. Mais c’est véritablement dans le dernier tiers du roman que l’intrigue prend toute son ampleur.

Les cinq romans qui composent cette saga peuvent se lire indépendamment les une des autres, même s’il est préférable de les découvrir dans leur ordre de parution. J’en profite pour remercier Jean-Michel A. qui m’a gentiment transmis cet ouvrage afin que je puisse le lire et en établir une chronique en cette période où le virus est roi. Roi des médias, bien évidemment.

 

Pierre PELOT : Observation du virus en temps de paix. Collection Anticipation N°1495. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1986. 192 pages.

ISBN : 2-265-03419-3

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3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 04:17

Il n’y a rien de changé ? Si, en pire…

Patrick MASSON : Télé-sensation.

Un bienfait n'est jamais perdu, c'est ce que peut constater Jean Martineau, ex-flic devenu clochard à la suite d'un drame familial. Après des années d'errance sous les ponts, il est reconnu par Artus, un échotier redouté du tout Paris auquel il a rendu service des années auparavant.

Le journaliste l'héberge et lui trouve un emploi de "contrôleur" fiscal dans une maison de production dirigée par Bernard Lentier, l'animateur vedette du petit écran, spécialiste des reality shows. Or Lentier, homme affable auprès des téléspectateurs, au sourire perpétuel, n'est qu'un homme dépravé dans la vie privée. De plus il est à l'origine du suicide de l'ex-femme de Martineau et de l'assassinat par celle-ci de leurs deux enfants.

Ayant retrouvé apparence humaine, Martineau est engagé et rumine sa vengeance. Une vengeance double puisque l'un des invités permanents de Lentier, Ernest Villard, qui tient le rôle d'un mage guérisseur, a été limogé de la police par Martineau lorsque celui-ci était à l'IGS.

Villard est un nazi notoire et son association avec Lentier est entachée de chantage. Grâce à un assistant viré par Villard, et passé chez Necker, le rival audiovisuel de Lentier, Martineau engrange des informations top secret sur cette collusion.

Martineau s'introduit dans le château de Villard et parvient à dérober des documents compromettant concernant Lentier et le mage, ce malgré la présence de deux séides. Il décide de communiquer une partie des informations recueillies à un journaliste spécialisé dans le sensationnel. Lentier prend conscience que quelqu'un lui en veut.

Une photo dans un dossier montrant Martineau enserrant son ex-épouse lui remet en mémoire une vieille affaire qui a quelque peu nui à sa carrière. Au cours de l'enregistrement d'une émission de Lentier, Martineau jette la perturbation. Les deux sicaires sont appelés à la rescousse mais Martineau parvient s'enfuir de la salle. Toutefois les deux sbires de Villard le talonnent et s'engage alors dans Paris une folle poursuite. Blessé Martineau leur file entre les doigts, l'un des deux hommes étant arrêté par les policiers, l'autre décédant. Martineau s'infiltre à nouveau dans une nouvelle séance d'enregistrement. Il en profite pour exposer au public ses malheurs et les turpitudes de Lentier, menaçant celui-ci d'un revolver.

 

Les lecteurs reconnaîtront sans peine parmi les protagonistes de cette histoire des têtes connues de l'audiovisuel. Ainsi que le style de certaines émissions animées par Lentier, comme "Le bonheur frappe à votre porte" et autres niaiseries.

Dommage que les scènes de sexe prennent le pas sur certains passages dont la course poursuite en voitures dans la capitale.

Patrick Masson, un pseudonyme à n'en pas douter, a du métier et il connaît bien les coulisses de la télévision. A remarquer la similitude entre les deux hommes de main de ce roman et ceux gravitant dans Couronne à vendre, même collection, n°1.

 

Patrick MASSON : Télé-sensation. Collection Exclusif N°4. Editions Vaugirard. Juillet 1994. 226 pages.

ISBN : 9782285010349

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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