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6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 05:22

Un peu fanée, mais encore si belle !

Alain BILLY : L’orchidée rouge de madame Shan.

Léa, une belle jeune femme, est appelée en urgence chez madame Shan, une voyante à l’article de la mort.

La moribonde confie à sa jeune voisine une orchidée rouge, tout en lui précisant que cette fleur lui procurera un trésor.

Un trésor que recherche activement Francis, le compagnon de Léa, en dépotant la plante. Rien. Ce n’est que quelques mois plus tard que les deux jeunes gens, en manipulant la fleur desséchée, s’apercevront que l’ombre de celle-ci réfléchit sur le mur qui représente une carte géographique.

Leur voisin et propriétaire, monsieur Spingle, vieillard libidineux, paralysé, qui ne se déplace qu’en chaise roulante, les épie à travers un astucieux système auditif et optique disposé dans la cloison de séparation des deux logements.

Léa et Francis partent à la recherche du supposé trésor, en Afrique du Nord. Le voyage est ponctué d’indices, de personnages troubles porteurs d’éléments du puzzle, et comme tout bon roman d’aventures, nos héros sont suivis comme leur ombre par un individu louche qui n’hésite pas à éliminer ceux qui l’encombrent sur son passage.

 

Excellent roman d’Alain Billy qui renoue avec le roman d’aventures exotiques et dont l’apport de la science-fiction dite traditionnelle n’est qu’un prétexte.

C’est un retour à la fascination du désert arabe, des villes perdues, des oasis, de la course au trésor, thèmes que Gérard Delteil avait également abordé dans La septième griffe de Togor, paru dans la même collection sous le numéro 1583.

Mais on pourra également penser aux Mille et une nuits, évidemment.

Alain BILLY : L’orchidée rouge de madame Shan. Collection Anticipation N°1613. Editions Fleuve Noir. Parution mars 1988. 192 pages.

ISBN : 2-265-03762-1

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27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 04:45

Pas besoin de passeport pour voyager

dans l’espace !

R. M. de Nizerolles : Les Robinsons de l’île errante.

Tintin, le petit titi parisien et ses amis, M. de Saint-Marc, Timmy-Ropp et le capitaine Rinhoff, dont nous suivons les pérégrinations sur la planète Jupiter, vont de surprise en surprise.

Ainsi, Tintin, une nuit, assiste à un nouveau prodige. Un personnage nommé 1014 RB 3 est à la tête d’un mouvement insurrectionnel et des parias qui couchent à la belle étoile donnent des signes d’agitation. Or ce 1014 RB 3 a troqué ses jambes de cheval, une particularité des Joviens, contre des jambes de nature humaine. Tintin et le Grand-Maître de l’Extraplanétaire préviennent le Roi qui possède une parade en la personne d’un Jovien, pour l’heure enfermé dans une pièce sombre et couché sur un grabat.

Le Jovien possède une tête surdimensionnée, mais ce n’est pas ce qui est le plus extraordinaire. Ce Jovien, arrivé sur une terrasse qui domine la place, fixe de son regard l’assemblée de parias en rébellion et bientôt tout ce petit monde se fige, comme s’il avait transformé en statue les rebelles. Mais ce n’est pas tout, car il faut penser au départ et au retour sur Terre, Tintin se réjouissant de retrouver sa chère sœur Yvonne.

Durant ce voyage, le professeur Saint-Marc s’aperçoit qu’il s’est trompé dans ses calculs. Leur engin planétaire se trouve entraîné dans la course d’une boule d’eau.

 

Pendant ce temps, Yvonne, qui a été enlevée et transportée à bord d’un cargo, le Gogh, avec à son bord le capitaine Egbersonn, se morfond sur le navire. Soudain elle aperçoit à la mer ses amis Jean de Requirec et Jacques Lambert naufragés sur la Mer du Nord, leur avion non loin de couler. Ceci était sciemment réalisé par les deux hommes qui étaient sur les traces, du moins dans le sillage du cargo.

Elle persuade le capitaine Egbersonn de se porter au secours des deux aviateurs naufragés. Parmi les membres de l’équipage, Scipion, un Noir qui est maltraité par le capitaine, va trouver auprès d’Yvonne une oreille et une âme charitable, et il va s’allier aux deux aviateurs et à l’adolescente afin de leur permettre de s’échapper. Mais ils se retrouvent sur une île dont ils ne connaissent pas la position géographique. Ils se rendent juste compte que cette île flotte, dérive vers une destination inconnue.

 

Dans ce fascicule, R. M. de Nizerolles alias Marcel Priollet, explique certains épisodes précédents qui étaient resté dans l’ombre et leur donne un prolongement. Avec naturellement des points obscurs qui ne seront dévoilés que dans l’épisode suivant titré La cible habitée.

Une façon de procéder pour inciter les enfants à continuer à acheter (surtout leurs parents) la suite des aventures de Tintin et ses amis.

A noter que le professeur Saint-Marc a mis au point un Chercheur d’images qui permet, de leur fusée, de détailler la Terre et d’apercevoir de très nombreux détails selon l’inclinaison et la focalisation de l’objet. C’est un peu le système de Google Maps avant l’heure.

L’on se rend compte que ces petits fascicules dont la première parution date de 1936 peuvent être considérés comme politiquement incorrects alors qu’à l’époque personne ne faisait attention à certaines dénominations.

Ainsi Scipion est systématiquement appelé le nègre, ce qui aujourd’hui ferait soulever une armée de boucliers, même de la part de racistes qui ne veulent pas que leurs sentiments soient connus. L’auteur va même jusqu’à se montrer humoristique, pour l’époque. Ainsi Jean de Requirec s’exprime ainsi en parlant de Scipion :

Yvonne sait maintenant qu’il existe un lien entre nous… un lien couleur de cirage, mais un lien tout de même !

Sur cette boutade, les deux amis continuèrent à arpenter le pont.

Nul doute que de nos jours, si ces fascicules étaient réédités, l’éditeur éviterait de laisser cette phrase en l’état et effectuerait quelques corrections.

 

Première édition : Les Aventuriers du ciel n° 50. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs). Parution août 1936. 16 pages.

Première édition : Les Aventuriers du ciel n° 50. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs). Parution août 1936. 16 pages.

R. M. de Nizerolles : Les Robinsons de l’île errante. Série les Aventuriers du ciel N°22. Cycle : Voyages extraordinaires d'un petit Parisien dans la Lune et les planètes. Editions Ferenczi. Parution janvier 1951. 32 pages.

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21 novembre 2019 4 21 /11 /novembre /2019 05:59

Tous les chemins mènent à… la mort !

Laurent GENEFORT : Le Monde blanc.

Poursuivi par des tueurs, Voss est recueilli à bord de l’arcologie, un vaisseau spatial aux fonctions indéterminées.

Korko l’indestructible, Kriss la jeune fille qui n’a peur de rien sauf de son ventre parasité, Lester le bougon, ne posent pas de questions au rescapé. D’ailleurs fournirait-il une réponse ?

Ils ont fait leur bonne action, cela seul compte. Mais les deux tueurs lancés à la poursuite de Voss ne s’embarrassent pas de principes. Ils tirent dans le tas. Korko est l’unique victime de cette agression.

Kriss, Lester et Voss atterrissent sur une planète sauvage, hostile aux touristes. Ils vont se débrouiller quand même, tentant d’échapper à leurs poursuivants, s’accommodant des autochtones.

Mais Voss est une énigme vivante. Il possède une force surnaturelle, ses ais guérissent pas miracle. Et la planète ne lui est pas inconnue. De toute façon Lester et Kriss n’ont pas le choix. Ils doivent suivre Voss car les tueurs sont bien décidés à ne laisser derrière eux aucune preuve, aucun témoin de leur chasse.

 

Adapté à la mode science-fiction, Le Monde blanc reprend l’un des thèmes chers au roman noir, au thriller : la poursuite d’un homme seul, innocent ou non, par des tueurs implacables.

Si Laurent Généfort possède une qualité certaine d’écriture et maîtrise son sujet, le lecteur peut se sentir à juste titre frustré. Trop de points restent dans l’ombre. Il écrit son roman en oubliant que le lecteur ne peut faire de transmission de pensée avec lui. Et le lecteur devient comme le naufragé solitaire accroché à son bout de planche. Il a beau scruter l’horizon, rien ne lui permet d’espérer une aide quelconque. Aucune fumée, aucune falaise ne lui permet de baliser son environnement.

De même le lecteur est déboussolé, désorienté. Il plonge dans l’histoire avec un minimum de points de repère.

Cependant Laurent Généfort possède le don d’intéresser, de retenir le lecteur au fil de son intrigue, malgré les quelques lacunes explicatives dans la narration.

Le Fleuve Noir possède (possédait) une longue tradition de populaire, et il serait dommage d’entrouvrir la porte à une lecture hermétique. En conclusion, une petite citation bizarre :

Kopervik est un individu d’une soixantaine d’années, doté d’une calvitie qui le laissera chauve dans deux ans.

Laurent GENEFORT : Le Monde blanc. Collection Anticipation N°1861. Editions Fleuve Noir. Parution février 1992. 192 pages.

ISBN : 2-265-04728-7

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3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 05:30

Un divertissement comme un autre…

Dean R. KOONTZ : Chasse à mort

Travis Cornell, 36 ans, ex-membre des Delta-Force, ex-agent immobilier, décide de fêter son anniversaire en effectuant une sorte de pèlerinage sur les lieux de son enfance en emportant les vivres qui enchantèrent ses jeunes années et en pratiquant son sport favori : la chasse aux serpents.

Mélancolique, il erre dans la nature. Son humeur l’entraîne dans une clairière où il lie connaissance d’une étrange façon avec un chien. Un chien qui le prévient d’un danger, un animal est à leurs trousses, animé d’intentions plus que belliqueuses.

Un chien à qui il ne manque que la parole.

Travis recueille le canidé chez lui et devant l’intelligence anormale de celui-ci, l’appelle Einstein. Mais autant Einstein se montre doux et affectueux, autant l’Autre, l’animal qui est à leur poursuite, est hargneux, agressif, dangereux, sanguinaire.

Einstein et l’Autre, comme finira par l’apprendre Travis, sont deux cobayes échappés d’un laboratoire de génétique et les services secrets sont à leur recherche.

Mais Travis tient à garder avec lui Einstein, d’autant plus que celui-ci lui a permis de rencontrer l’âme sœur.

S’engage alors une traque, une course poursuite où l’horreur, la violence, mais également le suspense, la tendresse, sont présents à chaque page, le tout assaisonné d’une pointe de fantastique.

 

Dean R. Koontz, dont c’est le véritable patronyme, est né en 1945. Ce n’est pas un inconnu car sous son nom il a signé bon nombre de romans de science-fiction, de fantastique et de terreur traduits en France dans diverses collections.

Mais il est également connu sous les pseudonymes de Leigh Nichols, de K.R. Dwyer et de Brian Coffey.

On retrouve dans pratiquement tous ses romans le thème obsessionnel de la traque, la chasse, de la poursuite, mais mené à chaque fois d’une façon différente.

Dans L’heure des chauves-souris, signé Leigh Nichols, une vieille femme s’acharne sur un petit garçon qu’elle soupçonne être la réincarnation de l’Antéchrist. Dans Chasse à mort, ce sont deux animaux à l’intelligence surdéveloppée qui sont en conflit, le Mal à la poursuite du Bien, le Mal qui se justifie par des artifices mais qui est pleinement conscient de ses actes.

Un roman dense et poignant et si le Bien triomphe du Mal, ce n’est pas sans séquelles physiques et morales.

 

Dean R. KOONTZ : Chasse à mort (Watchers – 1987. Traduction Evelyne Châtelain). Collection Spécial Suspense. Editions Albin Michel. Parution mars 1988. 420 pages.

ISBN : 2-226-03308-4

Réédition et nombreuses réimpressions sous couvertures différentes aux Editions J’Ai Lu. Collections Epouvante, Ténèbres et Fantastique N°2877. Pour les deux dernières, collections Ténèbres et Fantastique, la traduction est de Philippe Rouard.

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1 novembre 2019 5 01 /11 /novembre /2019 05:51

Parfois, on se le demande !

Piet LEGAY : Vous avez dit Humains !

Dave Chomsky est chasseur de têtes. Enfin presque.

Il fait partie de ceux qui, contre argent sonnant et trébuchant, acceptent de se salir les mains, d’effectuer un sale boulot.

Dans les ruines des villes, Los-Angeles dans ce cas précis, vivent des mutants. Ce n’est pas de leur faute s’ils sont comme ça mais un peu de celle de leurs parents.

Le Grand Holocauste, une guerre éclair de seize heures, a laissé dans les organismes irradiés des séquelles. Et les descendants de certains de ces irradiés ont eu leurs chromosomes chamboulés. Alors ces enfants de la science naissent soit sans tête soit avec des tentacules à la place des membres, et toutes sortes d’autres monstruosités.

Le Gouvernement Central a donc décidé de traquer les mutants, de les parquer et de les stériliser. Question d’éthique, paraît-il.

Si Dave Chomsky ne se pose pas de questions, d’autres, eux, aimeraient bien savoir ce qu’il se passe réellement. Ne tue-t-on pas simplement des mutants ou ne leur prélève-t-on pas des organes afin de remplacer ceux déficients de hauts personnages ?

C’est ainsi que quelques personnes affiliées au service 7 décident de creuser ces questions et d’y apporter des éléments de réponse. Il ne faut pas se contenter de simples rumeurs, de simples racontars. Et tant pis si la vérité est plus atroce que ce que l’on peut imaginer.

 

Un regard lucide que Piet Legay jette sur l’avenir de l’humanité, les bienfaits de la science, surtout lorsqu’elle est contrôlée par des savants, géniaux pour certains, fous pour d’autres.

Un petit roman, petit par le nombre de pages et non dans un sens péjoratif, qui fait ou devrait faire réfléchir plus d’un.

Plus besoin de philosophies obscures parfois pour réveiller les consciences. Pas besoin de grandes déclarations. Une histoire bien racontée suffit, ou devrait être suffisante pour gommer les excès.

Mais les intérêts, la soif de vouloir aller toujours plus avant dans les arcanes de la biologie, de la génétique, des sciences en général, font que les cris d’alarme de certains seront toujours étouffés par une minorité agissante et puissante et un je m’enfoutisme latent.

Et ce qui était mal au départ finira par devenir bien au fil du temps.

 

Piet LEGAY : Vous avez dit Humains ! Série Les dossiers maudits volume 11.Collection Anticipation N°1744. Editions Fleuve Noir. Parution mars 1990. 192 pages.

ISBN : 2-265-04287-0

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 05:32

A table !

Max ANTHONY : Les autos carnivores.

Géolonoir est une planète vraiment bizarre : des punks aux crêtes rouges dont les membres repoussent lorsqu’ils sont sectionnés, des voitures qui se mettent en route toutes seules et montrent les dents, des animaux mutants gorgés de pétrole, des êtres protéiformes qui se transforment, des sortes d’enveloppes à forme humaine qui se mettent à vivre au contact de l’essence, voilà de quoi affoler les habitants de cette planète.

Ned Lucas et Franck Milazzo, agents des services secrets européens, en vacances presque forcées sur cette planète, ne peuvent rester insensibles à ces différents événements, à ces diverses manifestations hors du commun.

Mais un assassin rôde dans les Darks Lands, une région pétrolifère sinistre. Ned Lucas démarrera au quart de tour.

 

Une drôle d’histoire qui ne s’avère pas si drôle en fin de compte.

Pour les héros tout au moins, car le lecteur, lui, ne s’ennuie pas.

Jouant plus sur le registre de l‘épouvante et du fantastique, Les autos carnivores est le quatrième roman de Max Anthony mais c’est le premier que j’ai lu et cette histoire donne envie de découvrir les précédents dont celui-ci au titre intriguant : L’androïde livide de l’astéroïde morbide.

Max ANTHONY : Les autos carnivores. Cycle Ned Lucas. Volume 4. Collection Anticipation N°1751. Editions Fleuve Noir. Parution avril 1990. 192 pages.

ISBN : 2-265-04312-5

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21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 04:24

Car il y a des lois mineures, votées souvent dans l’indifférence générale…

Don HERIAL : La loi majeure.

Calderon Belfast estime que ce n’est pas parce qu’il habite tout au bout de la galaxie, dans ce que l’on appelle communément les Marches, qu’il n’a pas droit, au chapitre.

Comme tout citoyen de l’Egide, il possède des droits qu’il entend bien faire respecter.

Par exemple celui de siéger à l’Agora, l’Assemblée, et de débattre des questions en cours. Celui de proposer des lois également.

Malgré l’avis défavorable de son oncle, Calderon Belfast embarque pour Majeure la capitale. Arrivé enfin sur place, après quelques tribulations dont la rencontre avec un immense vaisseau spatial et le sauvetage d’un blessé, il peut siéger à l’Agora.

Mais à cause d’une naïveté bien compréhensible et d’une incompatibilité lors d’une séance d’empathie, sorte de transmission de pensée dont usent les délégués, Calderon pense être manipulé.

Les Hiffis, ennemis héréditaires, et les Mondes Morts, que tout le monde suppose être une légende, paraissent se manifester, mettant en péril l’Egide Majeure et toute la galaxie.

 

La loi majeure, premier volet d’une série intitulé La guerre des sept minutes, est un roman crispant et prenant à la fois.

Crispant car comme dans les bons vieux romans de Jules Verne l’explication de certains phénomènes suppose une connaissance technique et scientifique pas toujours abordable au commun des mortels.

De plus le lecteur a l’impression de prendre le train en marche, pardon la navette spatiale en cours de route.

Crispant également car il va falloir attendre quelques mois avant de pouvoir lire le prochain volume de la série, ce qui vous l’avouerez est toujours frustrant. Mais prenant car raconté avec maestria et une force d’évocation qui nous change quelque peu des sempiternelles histoires de guerres des étoiles.

Cette chronique a été rédigée en avril 1990, et le numéro 2 de cette série a paru sous le titre Hydres en juin 1990 avec le numéro 1762. Malheureusement, je n’ai pu acquérir ce volume, pour diverses raisons, et donc je ne connais pas la suite.

Tout ce que je peux préciser, c’est que sous le pseudonyme de Don Hérial, se cachait Pascal Fréjean qui a signé également sous les pseudonymes de Karel Dekk, Robert Wolf pour des nouvelles publiées dans la revue Bifrost, et surtout sous celui, peut-être le plus connu, de Serge Lehman.

Don HERIAL : La loi majeure. Volume 1 de la série La guerre des 7 minutes. Collection Anticipation N°1738. Editions Fleuve Noir. Parution février 1990. 192 pages.

ISBN : 2-265-04282-X

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 04:15

Entre Hier et Demain…

La Grande Anthologie de la Science-fiction. Volume 10 : Histoires de voyages dans le temps.

Combien de fois ne nous sommes pas dits, j’aimerai bien être un peu plus vieux, pour diverses raisons, ou, au contraire, si je pouvais revenir en arrière afin d’éviter certaines erreurs commises à telle ou telle époque, ou au contraire entreprendre telle action ?

Ceci a toujours été une envie ou un regret qui ont mené les hommes vers un destin inéluctable, ce qui n’a pas empêché les romanciers, de science-fiction ou autre genre littéraire, d’extrapoler l’avenir et le passé, pour des raisons nobles ou au contraire néfastes.

Ainsi Cyril Kornbluth met en scène dans Les Dominos un boursicoteur dont l’un des employés vient de mettre au point une machine permettant de se transporter de deux ans dans l’avenir. Or un krach boursier est prévu, nous sommes en 1975, et il désire se rendre en 1977 afin de savoir quelles actions revendre avec profit avant que la bourse s’effondre et à quelle date. Le rêve de bien des banquiers, mais cela ne se passe pas toujours, revenu à la réalité du moment comme cela était prévu. Un paradoxe finement mis en scène qui ne manque pas de piquant pour une histoire publiée à l’origine en 1953.

Par ici la sortie de Lester Del Rey met en présence deux personnes qui se ressemblent étonnamment. Normal puisque l’un est la projection de l’autre mais trente ans plus tard. Et pourtant ils voyagent ensemble dans la machine construite par le premier quelques années plus tard et qu’il s’était projeté dans le futur.

 

Il est inconcevable de penser que Fredric Brown ne figure pas dans une anthologie de nouvelles policières ou de science-fiction, tant ses textes sont jubilatoires offrant quasiment à chaque fois une chute inattendue. Dans Le paradoxe perdu, nous entrons dans un univers presque parallèle. Shorty McCabe est un étudiant placé au dernier rang, comme les cancres mais c’est un rêveur qui n’est pas vraiment intéressé par le cours de son professeur et ses démonstrations logiques. Il est passionné par la paléontologie et suit les évolutions d’une mouche pendant le ronronnement verbal. Tout à coup la mouche disparait, comme si elle avait absorbée. Shorty lance alors son stylo afin de recommencer l’expérience, et le stylo subit le même sort. Puis c’est la main, et là Shorty commence à être inquiet. Lorsque le corps entier est englouti, il est mis en présence d’une sorte de fantôme qui lui déclare avoir construit un appareil qui permet de se projeter dans l’avenir. Mais quel sera cet avenir ? Avec Fredric Brown, il faut s’attendre à tout et surtout pas au pire mais au meilleur.

Du même Fredric Brown, Expérience, une nouvelle plus courte, trois pages seulement mais intenses, qui confirme son art du texte succinct avec une chute à tomber par terre.

Dans Les éclaireurs, Donald Malcolm nous envoie en compagnie de deux explorateurs du futur à cent millions d’années sur une planète nommée Terre. Ils se réceptionnent, ou se réveillent, sur une plage dans un univers vide, surveillé par la Créature.

Tout comme Fredric Brown, Richard Matheson est un spécialiste de la nouvelle, mais rédigeant également des romans, noir ou de science-fiction, adaptés au cinéma dont Les Seins de glace. Avec L’enfant trop curieux, le lecteur est invité à partager les affres de Robert Graham, qui sortant de son bureau, ne retrouve plus sa voiture. Il est persuadé l’avoir garée à tel endroit mais elle est n’y est point. Et ce trou de mémoire s’amplifie lorsqu’il confond les différents véhicules dont il a été le propriétaire, puis se mélange dans les adresses des divers domiciles qu’il a habités. Et cela ne s’arrange pas.

J.G. Ballard, avec Le jardin du temps, nous entraîne dans une histoire romantique et bucolique, jusqu’à un certain point. Tandis que sa femme interprète à la harpe des morceaux de Mozart, le comte Axel se rend dans son parc, prélevant au passage des fleurs hautes de deux mètres, dont la tige casse comme du verre et dont le cœur de cristal semble drainer la lumière. Au loin une armée de loqueteux accompagnés de soldats guère mieux lotis, s’avance et lorsque le comte cueille une des fleurs, enfermant dans sa main le cœur, le temps s’arrête, recule même, l’armée se retrouvant plus loin que précédemment. Mais cette avance est inéluctable car il reste peu de bourgeons.

Avec ce texte, nous entrons plus dans le domaine du fantastique que de la science-fiction, un sentiment qui se prolonge avec la suite qui emprunte à la psychologie, voire à la psychiatrie. C’est le domaine du rêve et du cauchemar qui prend le relais.

Mais le voyage dans le temps implique des retours en arrière, comme Le jardin du temps, et surtout Souvenir lointain de Poul Anderson qui nous renvoie à la préhistoire avec un homme revenant à la racine de ces ancêtres grâce à un appareil sophistiqué. Mais se plonger dans le passé puis revenir au présent laisse parfois un goût amer, le présent devenant fade.

 

Un volume indispensable dans toute bonne bibliothèque de l’amateur éclairé, ou pas, qui permet de retrouver des textes initiatiques et découvrir des auteurs confirmés ou n’ayant que peu produit. Un savoureux mélange qui se lit le soir, à tête reposée pour la plupart des nouvelles car parfois celles-ci sont elliptiques, à l’instar de Par ici la sortie, La cure et quelques autres qui relèvent surtout de la psychanalyse.

Mais avant de découvrir les nouvelles, les compilateurs de cette anthologie ont eu la bonne, la très bonne idée même, de proposer une introduction effectuant une sorte de Science-fiction pour les nuls, et une préface présentant plus particulièrement des textes d’exploration du passé ou de l’avenir, ce qui permet de constituer, pour ceux qui le désirent, une bibliothèque sélective dans un large spectre de titres. Une bibliothèque idéale en quelque sorte.

 

1 - Jacques GOIMARD & Demètre IOAKIMIDIS & Gérard KLEIN : Introduction à l'anthologie, pages 7 à 14

2 - Jacques GOIMARD : Préface pages 15 à 30, Préface

3 - Cyril M. KORNBLUTH : Les Dominos (Dominoes), pages 31 à 43, trad. Marcel BATTIN

4 - Lester DEL REY : Par ici la sortie (And It Comes Out Here), pages 45 à 62, trad. Marcel BATTIN

5 - Fredric BROWN : Le Paradoxe perdu (Paradox Lost), pages 63 à 84, trad. Frank STRASCHITZ

6 - Donald MALCOLM : Les Éclaireurs (The pathfinders), pages 85 à 96, trad. François VALORBE

7 - Richard MATHESON : L'Enfant trop curieux (The Curious Child), pages 97 à 109, trad. Michel DEUTSCH

8 - James Graham BALLARD : Le Jardin du temps (The Garden of Time), pages 111 à 122, trad. Elisabeth GILLE

9 - Poul ANDERSON : Souvenir lointain (The Long Remembering), pages 123 à 138, trad. Francis CARSAC

10 - Henry KUTTNER & Catherine L. MOORE : La Cure (The Cure), pages 139 à 155, trad. Marcel BATTIN

11 - Jack FINNEY : Le Troisième sous-sol (The third level), pages 157 à 163, trad. Gilbert IBERY

12 - Poul ANDERSON : L'Homme qui était arrivé trop tôt (The Man Who Came Early), pages 165 à 199, trad. Bruno MARTIN

13 - Fredric BROWN & Mack REYNOLDS : Sombre interlude (Dark Interlude), pages 201 à 212, trad. Jean SENDY

14 - Henry KUTTNER & Catherine L. MOORE : Saison de grand cru (Vintage Season), pages 213 à 270, trad. P. J. IZABELLE

15 - Fredric BROWN : Expérience (Experiment), pages 271 à 273, trad. Jean SENDY

16 - William TENN : Moi, moi et moi (Me, Myself, and I), pages 275 à 294, trad. Frank STRASCHITZ

17 - Jack WILLIAMSON : Regard en arrière (Hindsight), pages 295 à 322, trad. Pierre BILLON

18 - William TENN : Comment fut découvert Morniel Mathaway (The Discovery of Morniel Mathaway), pages 323 à 343, trad. Frank STRASCHITZ

19 - Poul ANDERSON : La Patrouille du temps (Time Patrol), pages 345 à 399, trad. Bruno MARTIN

20 - Alfred BESTER : Le Temps et la 3e Avenue (Of time and Third Avenue), pages 401 à 411, trad. Frank STRASCHITZ

21 - Robert A. HEINLEIN : Vous les zombies... (All You Zombies—), pages 413 à 432, trad. Michel DEUTSCH

22 - Dictionnaire des auteurs pages 435 à 442

 

La Grande Anthologie de la Science-fiction. Volume 10 : Histoires de voyages dans le temps. Le Livre de Poche N°3772. Parution 4e trimestre 1976. 448 pages.

ISBN : 2-253-00769-2

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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 04:20

Chic planète, dansons dessus, oh oh oh…

Murray LEINSTER : La planète oubliée

Les voyages interplanétaires se sont succédé depuis des milliers d’années et les galaxies n’ont plus aucun secret pour les Terriens.

Mais toutes les planètes ainsi découvertes n’offrent pas le même aspect scientifique. Certaines ont été explorées puis abandonnées. Parmi celles-ci, la planète oubliée que quelques centaines d’années plus tard d’autres explorateurs intergalactiques vont réétudier de manière plus approfondie et scientifique. Ils se rendent compte que cette planète est vierge, nue en surface, est dépourvue de trace de vie. Mais des échantillons d’air et d’eau sont prélevés, car, comme disent les agents immobiliers, cette planète possède un gros potentiel. Puis quelques centaines d’années plus tard, un astronef d’ensemencement la contamine à l’aide de bactéries, déversant une fine poussière de micro-organismes divers capables de transformer les roches en poussière, puis la poussière en terre.

Les navettes continuèrent, peuplant les mers de poissons, la surface d’œufs d’insectes et de spores de plantes jusqu’au jour où un navire spatial fit naufrage. Il transportait des êtres humains qui se retrouvèrent abandonnés sur la planète et durent s’adapter à un nouvel environnement. Mais une fois de plus la planète tomba dans les oubliettes des mémoires.

C’est ainsi que la flore et la faune se développa et que les rares êtres humains vécurent en tribus dans un environnement semblable à celui de l’ère préhistorique.

 

Burl, âgé d’une vingtaine d’années, est l’un des descendants de ces oubliés de l’espace. Il vit en compagnie de quinze à vingt représentants de l’humanité de la planète oubliée, se nourrissant principalement de champignons énormes. Car la flore et la faune se sont développées de façon monstrueuse, et l’homme est bien petit dans cet espace démesuré.

Un jour, désirant découvrir d’autres paysages et entraîné par une curiosité naturelle, il est amené à voir se développer en lui des sentiments qu’il n’avait jamais ressenti. Mais également à se conduire autrement qu’en pleutre.

Au cours de son parcours qui se révèle initiatique, il rencontre des hannetons géants, des araignées voraces, des fourmis tenaces, qui le dépassent en taille et en poids, déambulant dans une forêt de choux, de champignons qui lui fournissent sa substance. Il descend un cours d’eau, ne comptant plus les multiples vicissitudes auxquelles il se trouve confronté. Il se défend contre les agressions de toutes sortes à l’aide d’une épée-massue provenant d’une antenne d’hanneton. Et il se pare des ailes d’un phalène qu’il a vaincu, les portant comme un trophée de guerre.

Puis il revient au village de sa tribu, pensant sans cesse à Saya, l’une des jeunes filles, et à laquelle il voue un sentiment profond, lequel est partagé, mais ils ne savent pas ce qu’est l’amour.

Il décide d’aller explorer d’autres contrées et parvient, non sans difficulté, à entraîner la tribu à la recherche d’autres paysages, affrontant là encore de multiples dangers. Il se révèle à lui-même et aux autres, devenant le chef incontestable mais parfois contesté. Et, grimpant une montagne, ils vont découvrir un autre paysage, une flore et une faune évoluant dans un monde différent.

 

Roman de science-fiction et d’anticipation, La planète oubliée est un peu le roman de la Préhistoire, comme en a écrit Rosny Aîné. Peu de personnages, quasiment pas de dialogues, sauf vers la fin, ce roman malgré un épilogue quelque peu idyllique et utopique nous montre ce que pourrait être la Terre après une catastrophe nucléaire ou autre.

Il s’agit surtout d’un roman écologique avant l’heure, rappelons qu’il fut publié pour la première fois en 1954, dans lequel la faune et la flore prennent une très grande place. Mais les hommes ne maîtrisent pas du tout cette expansion, la subissant surtout.

Et le personnage de Burl est emblématique car il arrive à se surpasser dans les moments critiques. Sa façon de penser, qui au début est embryonnaire, puis la manière de se débrouiller, affrontant les éléments négatifs, l’élève. Il prend conscience peu à peu de ses possibilités et de sa disponibilité à maîtriser ses ennemis, surtout les insectes géants. Et surtout à prendre des décisions.

Des insectes dont les agissements règlent la nature, l’araignée tapie attendant sa proie, Burl pourrait en être une, les fourmis organisées en troupes guerrières, les hannetons à la carapace digne des chevaliers médiévaux… tout est décrit soigneusement. Mais Murray Leinster, s’il extrapole, se base sur des documents scientifiques, notamment sur les observations et ouvrages de Jean-Henri Fabre, le célèbre entomologiste, mais également de Maurice Maeterlinck, auteur de nombreux documents sur la vie des insectes, dont La vie des abeilles, La vie des termites, La vie des fourmis…

 

 

Il n’est pas bon pour les humains de se sentir en sécurité et de vivre dans le contentement. Les hommes ne progressent que grâce au besoin ou à la crainte.

Murray LEINSTER : La planète oubliée (The Forgotten Planet – 1954. Traduction de Michel Averlant). Editions J’Ai Lu N°1184. Parution 15 avril 1981. 192 pages. Nombreuses réimpressions. Couverture de G. Benvenuti.

ISBN : 2-277-21184-2

Première édition : Ditis/J’ai Lu. Parution 4e trimestre 1960. 192 pages.

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11 juillet 2019 4 11 /07 /juillet /2019 04:37

Sherlock Holmes rencontrant Vidocq, vous ne serez pas volé !

René REOUVEN : Le détective volé.

René Reouven possède plusieurs passions et ces passions, il sait les faire partager à ses lecteurs.

D’abord l’écriture, ce qui est la moindre des choses pour un écrivain. Ensuite une passion pour le détective né de l’imagination fertile de Conan Doyle, j’ai cité Sherlock Holmes. Enfin, il professe un faible avoué pour la petite histoire des assassins, ce qui d’ailleurs l’a amené à rédiger un Dictionnaire des assassins fort remarquable.

Dans Le Bestiaire de Sherlock Holmes, René Reouven s’était amusé à résoudre quatre affaires que le brave docteur Watson n’avait évoquées dans ses mémoires que d’une façon fort succincte. L’assassin du boulevard mettait en scène allègrement personnages réels et personnages fictifs, le tout avec une érudition et un humour distillés d’une manière subtile.

Avec Le détective volé, René Reouven place la barre encore plus haut, à la grande joie de ses admirateurs et lecteurs puisqu’il envoie Sherlock Holmes et son biographe sur les traces du chevalier Dupin et de son créateur Edgar Poe.

Grâce à une astuce fort obligeamment prêtée par Herbert George Wells, Conan Doyle dépêche en mission ses personnages dans le Paris des années 1830, irrité qu’il est d’entendre que Sherlock Holmes et son ami ne seraient que des copies, des imitations du chevalier Dupin. Pourquoi ne pas l’accuser de plagiat pendant qu’on y est ?

Ce voyage, même s’ils ne rencontrent pas le célèbre chevalier, ne sera pas infructueux, ne sera pas effectué en vain, puisque nos deux héros britanniques feront la connaissance de Vidocq, l’ancien bagnard, ex-chef de la Sûreté, reconverti comme détective privé, ainsi que d’un curieux assassin poète, Lacenaire.

Mais ce voyage parisien s’avère incomplet et ainsi un second voyage, situé lui dans l’Amérique de 1849, devient nécessaire. Holmes et son ami Watson apprennent la mort d’Edgar Poe, dans de curieuses circonstances, ce qui les conduiront à effectuer une enquête mouvementée et dans laquelle Watson sortira du rôle falot qu’on lui prête habituellement.

 

Une fois de plus René Reouven, en mariant avec habileté imagination et faits réels, nous propose un petit bijou. Pas tout à fait pastiche ni parodie, pas tout à fait à la manière de… ce roman est à considérer comme un hommage rendu à Conan Doyle par un admirateur qui se montre l’égal sinon plus du maître.

René REOUVEN : Le détective volé. Editions Denoël. Parution le 22 septembre 1988. 216 pages.

ISBN : 978-2207234693

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