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2 janvier 2016 6 02 /01 /janvier /2016 14:14

Pour vérifier qu'il est bien vivant ?

Alexandre TERREL : Le Croque-mort s'en mord les doigts.

Mon travail est d'offrir un service déterminé à la collectivité, pas d'interférer dans la vie privée de mes clients.

Cette phrase, cette déclaration, est due à Antoine Chabrier, croque-mort de son état, et exerçant ses talents à Balançon-les-Bains.

Pourtant, lorsque quelques chose va de travers, c'est vers Chabrier que l'on se tourne. C'est Chabrier que l'on consulte. C'est Chabrier qui recueille les confidences, plus ou moins explicites, plus ou moins approfondies, de ses concitoyens en mal de vivre.

Par exemple ce brave docteur Surepoix, gynécologue, qui sentant sa mort prochaine, il a déjà échappé à trois attentats, lui demande d'organiser ses prochaines funérailles d'une façon discrète. Madame la future veuve Surepoix ne devant en aucun cas être mêlée à des tracasseries administratives ou autres.

C'est bien joli tout ça, mais si le docteur Surepoix se montre un brin défaitiste, notre thanatopracteur aimerait bien comprendre le pourquoi du comment.

Que diable, on veut attenter à la vie d'un homme et celui-ci accepte son sort dans rechigner, sans regimber, sans vouloir connaître l'auteur et les motivations qui vont le conduire au cimetière de Balançon ? Chabrier, soupçonne, à juste titre, une entourloupette.

D'autant plus que ses rapports avec le juge Jeanne de Festui-Poupard, dite Fesse de Poupée, et quelques autres notables de la cité thermale, sont assez tendus et, que pour une fois, il aimerait bien qu'on lui fiche la paix.

Mais une fois de plus, et malgré lui, Chabrier se retrouve embringué dans une histoire de meurtre et il ne reste plus qu'à effectuer lui-même sa propre enquête.

 

Dans ce roman, et dans les précédents qui mettaient en scène Antoine Chabrier, liste ci-dessous, Alexandre Terrel, plus connu sous l'alias d'Alexis Lecaye, se délecte dans la description des mœurs d'une petite sous-préfecture de la France profonde, et ce pour la plus grande joie de ses lecteurs.

Cette série était comme une distraction dans l'œuvre de Terrel/Lecaye, qui comporte de nombreuses réussites, dont Marx et Sherlock Holmes, Einstein et Sherlock Holmes, La dissolution, Le Bagnard, la voyante et l'espion, Les Chemins de Sigmaringen, et bien entendu sa série des Dames.

Liste des romans mettant en scène Antoine Chabrier :

Le Croque-mort de ma vie, Le Masque no1792, 1985

Le Croque-mort s'en va-t'en bière, Le Masque no1801, 1985

Le Croque-mort et les mort vivants, Le Masque no1822, 1986

Le Croque-mort et sa veuve, Le Masque no1867, 1987

Enterrez le Croque-mort, Le Masque no1904, 1987

Le Croque-mort a croqué la pomme, Le Masque no1925, 1988

Le Croque-mort s'en mord les doigts, Le Masque no1997, 1990

 

Alexandre TERREL : Le Croque-mort s'en mord les doigts. Le Masque N°1997. Editions Librairie des Champs-Elysées. Parution Mars 1990.

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2 janvier 2016 6 02 /01 /janvier /2016 11:19

Bon anniversaire à Jean-Bernard Pouy,

né le 2 janvier 1946...

Jean-Bernard POUY : La vie Payenne.

Ils étaient cinq amis qui se sont séparés mais se sont promis de se donner rendez-vous, dix ans après, à midi, au square Payenne.

En réalité, le vrai nom c’est le square George Cain, mais pour Pascal, qui est légèrement en avance, il porte toujours le nom de Payenne.

Ce quart d’heure qui reste à attendre les autres lui permet de se remémorer les bons moments ensemble. C’est Sylvie qui arrive ensuite, avec une bouteille de champagne, histoire de fêter les retrouvailles. Pascal annonce que Bernard ne viendra pas, décédé un an auparavant, des suites d’une maladie. Sylvie est porteuse de deux mauvaises nouvelles. Mathieu a disparu au Mozambique, quant à Romain, s’il n’est pas mort, c’est tout comme.

Au départ, le lecteur pense à une réminiscence de la chanson de Patrick Bruel, Place des grands hommes, mais bien vite la bluette tourne au mélodrame.

Pascal est confronté à un cruel dilemme. Doit-il, par amitié, en souvenir des jours heureux, des moments de complicité, se résoudre à effectuer ce geste que lui demande Sylvie ? Le peut-il moralement ?

Une histoire simple et complexe à la fois, tout au moins pour le héros narrateur qui se trouve confronté à une alternative à laquelle peu d’entre nous souhaiteraient l’être.

Le côté tendre, sensible et humain de Pouy.

 

Jean-Bernard POUY : La vie Payenne. Illustrations de Stéphanie Léonard. Collection Noir Urbain. Editions Autrement. Parution mai 2004. 74 pages.

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30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 13:49

Après Miss France, mystère...

Jean d'ARJANSE : Le mystère de la Villa du Soleil.

Jeannine, la charmante secrétaire et nouvellement promue fiancée de l'avocat Dufrayer, prend quelques jours de congés à Dieppe, afin de se remettre de ses émotions sentimentales.

Son accueil à la pension de famille La Villa du Soleil n'est pas à la hauteur de ses espérances. La bonne lui annonce qu'une erreur est intervenue dans la date d'inscription de son arrivée et qu'on ne l'attendait que la semaine suivante. Toutefois elle lui propose une chambre dans l'annexe, un immeuble situé juste à côté de la Villa.

Alors qu'elle procède à ses ablutions, deux incidents se produisent. Un des brillants de sa bague de fiançailles s'est desserti et alors qu'elle se rend à la salle de bains afin d'effectuer quelques recherches, elle entend des bruits suspects puis découvre un cadavre.

Sa présence est remarquée et des inconnus l'assomment. Peu de temps après, à Paris, le commissaire Lenormand dîne en compagnie de son ami Dufrayer. Il est inquiet car un détective, l'ex-inspecteur Jacques Trente, ne lui a pas donné de nouvelles depuis quelques temps, alors qu'il devait être à Dieppe. Trente devait servir de garde du corps à un millionnaire, Roland Quayne, qui craignait d'être enlevé.

Dufrayer lui fait part de ses préoccupations : Jeannine ne lui a pas donné de signe de vie depuis son arrivée à Dieppe. Il demande à Lenormand de profiter de son séjour pour rechercher sa fiancée.

En compagnie de Le Furet, son jeune secrétaire, le commissaire se rend dans la station balnéaire normande. L'affaire Quayne retient toutefois plus l'attention de Lenormand qui relègue au second plan les inquiétudes sentimentales de son ami l'avocat.

D'après un gardien de la paix qui connait bien Trente, le détective surveillait une villa. Les deux hommes intrigués par des ampoules allumées en plein jour s'introduisent dans la demeure. Ils trouvent le cadavre de Trente, un poignard enfoncé entre les omoplates. Ils relèvent des empreintes de pas sur le sol ainsi que dans la cave où une assemblée s'est tenue récemment. De même une trace de pneu figurant dans le parc de la villa est semblable à une autre trace relevée devant la Villa du Soleil. Lenormand décide de se faire passer pour Dufrayer et de loger à la Villa du Soleil. Il est reçu par la propriétaire, madame Malby, une charmante vieille dame qui le présente aux autres pensionnaires parmi lesquels il reconnait deux malfrats, Le Tombeur et Fleur-des-Pois.

Il reçoit une lettre signée Jeannine, laquelle s'excuse auprès de son prétendu fiancé de l'avoir abandonné, de rompre pour des prétextes futiles. Pour Lenormand, aucun doute, cette missive a été écrite sous la contrainte. Mais grâce à son flair, son bon sens et l'aide de Le Furet, il va bientôt délivrer la jeune femme et mener cette enquête à bien.

 

Cette honnête histoire classique, écrite dans un style non moins classique, emprunte toutefois à ce que l'on pourrait qualifier de poncifs de la littérature policière : substitution d'identité et déguisement, ceci afin de perturber le lecteur et l'égarer sur des chemins de traverse.

On ne s'ennuie pas mais il manque ce petit grain de folie qui a marqué certaines œuvres utilisant les mêmes stratagèmes.

Si Dieppe sert de décor à l'intrigue, ce n'est que de nom, car il manque une description de la côte normande, et l'histoire pourrait se dérouler dans n'importe quel petit port anonyme.

Achevé d'imprimé le 25 juin 1954 pour le compte de la S.E.N., ce livre, d'après le copyright, est la réédition d'un ouvrage paru aux éditions Nicea en 1944.

Jean d'ARJANSE : Le mystère de la Villa du Soleil. Collection Secrets. Editions S.E.N./Nica. Parution juin 1945. 96 pages.

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28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 10:07

Te souviens-tu de nos... de nos quoi au fait ?

Serge RADOCHEVITCH : Amnésie.

A la suite d'un accident de voiture, Pierre-Julien Renouart est devenu amnésique. Il ne se souvient de rien mais n'a pas tout oublié. Il parle, sait lire, écrire, compter, de quoi se débrouiller dans sa nouvelle vie.

Mais à part ça, il lui faut tout réapprendre. Son nom, d'abord, renouer avec ses parents, son frère Régis, son divorce, tous ces petits événements qui marquent une vie. Régis, par exemple, aujourd'hui marié, tiens il ne le savait pas. Normal parce qu'ils sont brouillés depuis dix ans, depuis qu'il a fichu à la baille ce frangin qui avait osé gagner contre lui un match de tennis. Un match important alors que d'habitude Régis perdait tout le temps. Et ce n'est pas parce que son frère était plus jeune de quatre ans, mais parce que lui Julien était le meilleur sur le papier et qu'une jeune fille qui était venue le voir était partie à la fin en le méprisant. Du moins c'était ce qu'il avait ressenti. Seulement Julien était agressif, ne s'était pas maîtrisé, et son ménage avait capoté aussi à cause de sa violence.

Pierre-Julien a décidé qu'il s'appelait Julien, tout court, Pierre devenant son double, son ectoplasme, celui avec qui il peut converser en tête à tête. Au moins personne ne le contredit. Un retour dans la famille raté, mais cela ne le gêne pas outre-mesure. De même que son retour à la vie civile comme agent immobilier, ses congés de maladie empiétant sur son travail. D'ailleurs son patron ne se gêne pas pour lui signifier un congé définitif et il peut aller voir ailleurs si quelqu'un désire l'embaucher.

Alors il traîne dans les bars, fait des rencontres. Notamment Bobosse. Mais également Michèle, jeune journaliste que cette histoire d'amnésie intéresse. Il lui narre ses mésaventures et bientôt ils seront proches, très proches. Elle est tombée amoureuse, ce sont des choses qui arrivent. Il est également abordé par Daniel qui se promène avec un cartable en cuir. Dedans, un manuscrit que Julien récupère. Mais Daniel disparait. Julien exhibe fièrement son manuscrit et Michèle qui en ignore la provenance propose de le soumette à un éditeur. Edité ce roman connait un gros succès.

Son statut d'amnésique intéresse les bourgeois nancéiens et Julien est invité sans discontinuer. Il fait figure de bête curieuse, pourtant un soir, un homme portant beau le prend à part et affirme que comme lui, Julien est un tricheur.

Cependant Michèle se pose des questions. Est-il amnésique, un peu, beaucoup, ou pas du tout ? Le succès littéraire engendre des rentrées d'argent et Julien peut s'installer en dehors de Nancy dans une propriété. En compagnie de Michèle il se promène dans les environs, dans un bois proche, près d'un précipice. Estimant celui-ci dangereux il pose un grillage. Mais celui-ci n'est pas assez efficace, car un jour Michèle est découverte morte, en bas de l'abîme. La clôture a été défoncée. Acte de malveillance ? Accident ?

Lydia, la sœur de Michèle n'est pas convaincue de cette dernière hypothèse. Elle en fait part à un policier qui n'en peut guère, toutefois il demande à Simon Bielik, un ami journaliste, de fouiller dans cette histoire et de se faire une opinion.

Julien continue de vivre normalement, retrouvant de temps à autre Bobosse, son ami de beuverie. Il croit apercevoir Daniel. Le véritable auteur du manuscrit ne serait-il pas décéder ? Une question qui le taraude. Mais Simon Bielik est à l'affût.

 

Le début de ce roman est déconcertant par le style narratif employé par l'auteur. L'auteur voyage dans le temps, employant l'imparfait ou le présent, et indifféremment la première personne ou la troisième personne du singulier. Mais bientôt on oublie ce tic littéraire, cette impression bizarre pour se plonger dans cette histoire qui réserve bien des surprises.

L'auteur, qui a déjà mis en scène Simon Bielik dans deux précédents romans, sait faire monter la pression, grâce à ce que raconte, dévoile Julien, et les interventions des autres personnages, qui s'insèrent dans un même paragraphe, comme ces discussions que l'on entend dans des réunions, discussions auxquelles il nous arrivent de participer, et qui se mélangent quelque peu.

Cette forme narrative permet de montrer l'ambigüité amnésique de Julien, de son ambivalence, voire de sa bipolarité.

Evidemment cela demande un peu de concentration de la part du lecteur, mais comme ce roman est prenant et de plus en plus intrigant au fur et à mesure du développement, on se laisse subjuguer et prendre par la main, ou plutôt par les yeux, volontiers.

Le thème de l'amnésie a été maintes fois utilisé dans les romans policiers ou noirs, mais Serge Radochévitch l'aborde différemment, de manière innovante et intéressante, lui offrant une autre dimension. Je pourrais citer par exemple : Retour au Magenta de Marc Villard, Qui veut la peau de Philip Banter de John Franklin Bardin, Le patient 127 de Gilbert Gallerne, Bone de George Chesbro, Le syndrome Copernic d'Henri Loevenbruck, La mort au doux visage de Béatrice Nicodème, Dérapage de Jean-Pierre Ferrière... Une liste non exhaustive dont vous pouvez retrouver certaines chroniques dans ce blog.

 

Et comme deux avis valent mieux qu'un, je vous incite à lire celui de Pierre sur Black Novel1 :

Serge RADOCHEVITCH : Amnésie. Collection Bordeline. Editions Territoires Témoins. Parution 5 octobre 2015. 184 pages. 18,00€.

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27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 10:14

Hommage à Louis C. Thomas, né le 27 décembre 1921.

Louis C. THOMAS : Une femme de trop.

Laurent Malijai voulait devenir écrivain, mais les maisons d'édition ne l'entendait pas ainsi.

Un jour rejeté par tous, il décide de se suicider, mais une riche veuve passant par là lui redonne goût à la vie.

Bientôt il devient l'homme-objet d'Hélène, une mante religieuse qui lui rappelle à chaque moment que tout ce qui l'entoure lui appartient à elle. Il trouve consolation auprès de Charlotte, la jeune bonne, laquelle s'intéresse vraiment à ce qu'il fait.

Le voilà coincé entre deux vampires et il ne sait plus où donner de la tête. L'une d'elle est de trop. Charlotte le pousse à éliminer son tyran, mais Laurent n'est qu'un velléitaire et il va falloir qu'elle fasse elle-même le travail.

Seulement le résultat n'est pas celui escompté et Hélène devenue amnésique est l'antithèse de ce qu'elle était auparavant.

Laurent est placé devant un cruel dilemme que le destin résoudra pour lui.

 

A une époque où les romans ayant pour héros des sérials killer font florès, il est bon de se replonger dans une intrigue en forme de vaudeville.

Louis C. Thomas, en vieux routier ménage ses effets, joue avec le lecteur, campe ses personnages en sachant les rendre tour à tour attachants ou déplaisants.

Trois têtes d'affiche, deux ou trois rôles secondaires, il n'en faut pas plus à Louis C. Thomas pour construire une intrigue solide et machiavélique. Une bouffée de fraîcheur dans la production actuelle qui privilégie le sensationnel.

 

Réédition Folio Policier N°156. Parution avril 2000. 240 pages. 6,40€.

Réédition Folio Policier N°156. Parution avril 2000. 240 pages. 6,40€.

Louis C. THOMAS : Une femme de trop. Collection Sueurs Froides. Editions Denoël. Parution octobre 1995. 208 pages.

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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 10:15

Un secret qui n'est pas l'Origine du monde,

quoi que...

Georges-Jean ARNAUD : Les secrets de l’allée Courbet.

Julia est journaliste stagiaire et elle doit pondre un article concernant le décès de la femme du député local et ancien ministre, le peu sémillant Sémillon.

Julia qui doit affronter en même temps le décès proche et quasi programmé de sa mère. Sa mère ? Adoptive, oui, et un beau-père qu’elle n’a pas connu, disparu alors qu’elle était toute jeune. Son beau-père qui avait des accointances avec Sémillon puisqu’il était, entre autre un de ses colleurs d’affiches.

Mais Julia a des doutes sur sa naissance.

Quant au député, vingt et un ans auparavant un fait-divers tragique avait favorisé sa carrière et l’avait propulsé sur la scène de la vie politique.

Alors en marge de son papier elle enquête sur cette affaire qui avait défrayé la chronique locale et nationale. A défaut d’avoir un enfant, le couple Sémillon avait eu recours à l’adoption d’une petite Colombienne. Malgré les photos truquées, il était visible que l’enfant possédait un bec-de-lièvre, ce qui avait plongé madame Sémillon dans une crise d’hystérie, une malformation peu compatible avec les aspirations de l’édile.

Quinze jours plus tard l’enfant avait été kidnappée et une grosse rançon exigée. Seulement l’enfant ne fut jamais retrouvée.

 

Dès les premières pages le lecteur se doute où l’auteur veut en venir et l’enquête de Julia peut être considérée dans ce cas comme de pure forme. Seulement, G.-J. Arnaud possède plus d’un tour dans son sac à malices et l’épilogue est disons moral.

Arnaud, sûrement le romancier le plus prolifique depuis des décennies, parvient une fois de plus à nous happer dans une histoire qui aurait pu n’être qu’un vague mélo mais voilà, le talent reste le talent, et on souhaiterait pouvoir le lire encore longtemps.

Georges-Jean ARNAUD : Les secrets de l’allée Courbet. Photographies de Stéphanie Léonard. Collection Urbain Noir. Editions Autrement. Parution septembre 2004. 88 pages.

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25 décembre 2015 5 25 /12 /décembre /2015 09:34

Un titre de cire, Constance...

Et joyeux Noël à tous !

Claude JOSTE : Le chandelier de Noël.

Si le voyage s'est bien passé, l'atterrissage est rude pour le chef-steward Jacques Morin. Son avion à peine posé, il est appréhendé par un agent fédéral du Narcotic Bureau. Sa valise est fouillée et dans le double fond reposent des petits paquets de drogue, ce qui est totalement prohibé aux Etats-Unis.

Morin se défend, arguant qu'il pensait qu'il s'agissait d'échantillons de parfum qu'une dame lui avait demandé de passer en fraude. S'il reconnait les faits, il ment toutefois sur l'identité de la personne qui lui a refilé ce cadeau empoisonné.

C'est un peu de sa faute aussi. Il n'avait qu'à pas se laisser entraîner à jouer dans un Cercle et surtout perdre. Et pour régler ses dettes, il avait accepté ce petit arrangement proposé par Sonia, sa maîtresse depuis six mois. Et ce au mépris qu'il fut fiancé et a lâchement plaqué sa promise Carole.

Au bout de six mois enfermé dans un pénitencier, il est libéré et peu regagner la France. Six mois en butte à des codétenus qui auraient aimé lui faire passer le goût du hamburger mais n'ont pas réussi, à leur grand désappointement. Ils n'ont pas apprécié qu'il ait mangé la consigne, car tout bon truand qui se respecte ne dénonce jamais ses petits camarades. Sauf que Morin n'est pas un truand et ne connait pas un soi-disant code de l' honneur.

De retour en France, à quelques jours de Noël, il retrouve Carole et Sonia. Carole prête à accepter de renouer, et même partir en Australie avec lui sous une nouvelle identité. Elle l'aide même à retrouver la trace de Sonia qui a déménagé. Car Morin a besoin d'argent pour réaliser ses projets et c'est auprès de Sonia qu'il quémande.

Sonia, qui est une cover-girl, en parle à Max, le photographe, qui la prend sous toutes les coutures, sauf celle auxquelles vous pensez car il est homosexuel, mais surtout celui qui a imaginé se servir de Morin comme passeur.

Morin retrouve Sonia chez elle et exaspéré par ses déclarations, il empoigne un chandelier. Sonia lui balance une flûte d'eau, dans laquelle trempait une rose qui n'avait rien demandé à qui que ce soit, et Morin ainsi aspergé recouvre ses esprits.

Il revient le lendemain récupérer l'argent promis par Sonia mais découvre son cadavre. Les policiers, qui ont été avertis par un appel téléphonique anonyme, le découvrent prostré près du corps et du chandelier ensanglanté et n'ont aucun mal à l'appréhender.

 

Le lecteur assiste en direct au meurtre de Sonia, donc il connait l'identité de l'assassin. Le commissaire principal Jérôme Thiébaut, du 36 Quai des Orfèvres, est sollicité pour découvrir le coupable, même s'il l'a sous la main. Son adjoint Lambert se charge de cuisiner Morin, mais quelque chose chiffonne Thiébaut.

Le chandelier de Noël, premier roman de Claude Joste dans la collection Spécial Police car il en avait déjà publié dans la collection Feu, voit l'apparition, tardive, du commissaire Thiébaut, qui deviendra un personnage récurrent. Il possède des similitudes avec deux célèbres personnages, se montrant tout à la fois un peu Maigret, un peu Columbo, dans leur façon de procéder mais pas dans leur physique.

Pour le côté Maigret voici ce que cela donne :

Cette question, il aurait dû la poser depuis le début, mais il avait préférer s'imprégner lentement de l'atmosphère de cette chambre, essayer de se faire une image de Sonia Volovniev vivante, prendre l'affaire du "dedans" comme il aimait à le dire.

Pour Columbo, cela est plus diffus, mais l'intrigue en elle-même ressemble aux histoires de cette série télévisée puisque le téléspectateur voit l'assassin perpétrer son forfait.

Thiébaut fit trois pas en direction de l'atelier et demanda, sans y attacher volontairement beaucoup d'intérêt :

Je suppose que vous ne verrez pas d'inconvénient à ce que je bavarde quelques instants avec...

Le lecteur ayant toutes les données en mains attend l'épilogue en se demandant comment Thiébaut va confondre le coupable. Mais l'auteur sort un lapin de son chapeau tout en restant logique dans son raisonnement. Donc la fin déçoit quelque peu, mais est largement compensée par l'intrigue en général et le début en particulier.

Claude JOSTE : Le chandelier de Noël. Collection Spécial Police N°599. Editions Fleuve Noir. Parution 1967. 222 pages.

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24 décembre 2015 4 24 /12 /décembre /2015 10:08

Comme Gérard ?

Paul C. DOHERTY : L’archer démoniaque.

Lors d’une chasse, jour de la saint Matthieu de l’année 1303, Lord Henry Fitzalan décède d’une flèche en plein cœur.

C’était un personnage honnis par de très nombreuses personnes de son entourage, courant volontiers après les beautés féminines et se montrant hautain aussi bien envers les membres de sa famille qu’auprès des autres notables et nobliaux de la province. Bref un homme détestable et détesté.

Ribaud, Fitzalan l’était certes mais c’était surtout un diplomate doublé d’un intrigant ayant voyagé aussi bien en Palestine, à Rome et en France. Sir Hugh Corbett, clerc du roi Edouard d’Angleterre et son complice Ranulf sont conviés à retrouver l’assassin mais également à surveiller les agissements de Craon, espion français qui se trouve dans les parages, invité semble-t-il par Lord Henry.

Les soupçons pèsent naturellement sur Verlian, le chef verdier de Fitzalan, lequel courtisait sans résultat Alicia, la fille du garde-chasse. Mais également sur Jocasta, réputée pour des talents de sorcière, William, le frère du défunt trop souvent rabroué, frère Cosmas, le curé de la paroisse et ancien soldat, sans oublier Lady Madeline, sœur de Lord Henry et prieure au couvent voisin, couvent qui renferme la relique d’une sainte.

Plus quelques autres candidats, dont le Hibou, mystérieux personnage qui envoie des messages à l’aide de flèches.

Ce nouvel opus consacré aux aventures du clerc Hugh Corbett est plaisant à lire malgré quelques longueurs. Un roman parfois oiseux et verbeux. Sinon on se croirait revenu au bon vieux temps de Robin des bois.

Toutefois je préfère les romans signés Paul Harding ou C.L. Grace, autres pseudonymes de l’auteur dont on trouve les ouvrages dans la même collection.

 

Paul C. DOHERTY : L’archer démoniaque. (The demon archer - 1999. Traduction de Christiane Poussier et Nelly Markovic.). Collection Grands détectives n° 3437. Editions 10/18. Parution juillet 2002. 316 pages.

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 10:55

Et envoyez-moi la rhubarbe...

Pierre DAC et Francis BLANCHE : Mangez de la salade

Tout ceux qui écoutaient religieusement les feuilletons radiophoniques dans les années 1950 se souviennent sûrement de cette annonce : Signé Furax ah ah ah ah... le tout souligné d'un rire méphistophélique.

Signé Pierre Dac et Francis Blanche, ce feuilleton connu deux périodes : 1951/1952 sur les ondes parisiennes de la RTF et une suite de 1956 à 1960 sur les ondes d'Europe N°1.

Ce feuilleton fut également adapté par les auteurs en livres et celui-ci est le troisième tome d'une quadrilogie dont le titre générique était Malheur aux Barbus.

 

Les Barbus, dont le professeur Merry Christmas, qui avaient été enlevés par Edmond Furax et détenus dans le royaume de Sama-Kutra sur lequel règne la Maharané Pauline V, ont été délivrés et doivent regagner la France à bord du Bouc émissaire. Mais à Marseille la déception étreint tous ceux qui se pressent sur les quais, impatients de participer à la fête organisée en faveur des otages libérés.

L'ignoble Edmond Furax a détourné le navire par un procédé malveillant mais efficace et l'a amené bord à bord avec le sien au nom significatif de L'Electro-aimant.

Pendant ce temps, au restaurant de la Tour Eiffel, quelques convives devisent joyeusement mais sérieusement tout en consommant des plats légers, truites en papillotes, morilles à la crème et autres bricoles roboratives. Sont attablés, Fred Transport et sa fiancée Carole, la fille du professeur Merry Christmas, Malvina, qui est toutefois un peu triste car son père Gugumus a été assassiné par Asti Spumante l'homme de main de Furax, le commissaire Socrate et son adjoint Euthymènes, et les inséparables détectives Black et White.

Tous ces joyeux personnages, sauf Malvina qui a du mal à cacher son chagrin, sont satisfaits de l'arrivée prochaine des Barbus à Marseille, ils déchanteront bien vite, et déblatèrent sur le dernier message de Furax adressé à Malvina, un poème chanté de Guillaume Apollinaire gravé sur un disque. Malvina qui était très proche de Furax, son Fufu comme elle aimait à le surnommer, est fortement en colère vis à vis de celui-ci, n'ayant pas digéré, non pas la truite, mais la traitrise de l'infernal.

Bien entendu, mais à l'abri des oreilles indiscrètes, ces sept dîneurs tentent de comprendre ce message énigmatique titré sobrement par son auteur, Guillaume Apollinaire je le répète, Les Saltimbanques, chanté je le précise à toutes fins utiles par Yves Montand sur une musique de Serges Bessières, et les suppositions ne manquent pas. Toutefois, ils savent que Furax est en Amérique, c'est grand l'Amérique comme ne manque pas de le souligner fort à propos White, et de supputations en hypothèses qui ne sont pas forcément farfelues mais parfois tirées par les cheveux que ne possède plus Black, ils parviennent à localiser précisément l'endroit qui se trouverait probablement en Californie.

 

Pierre DAC et Francis BLANCHE : Mangez de la salade

Fin du chapitre Zéro. En effet le roman débute par le chapitre zéro, ce qui est peu commun, mais ce n'est pas pis que commencer par un prologue qui vous dévoile la fin, ou presque.

 

Ensuite le lecteur ébaubi va assister, littérairement parlant puisqu'il ne voit devant ses yeux que des pages emplies de caractères d'imprimerie, mais son imagination supplée à la description, à une folle équipée dont les pérégrinations se bousculent les unes après les autres comme les petits cochons accrochés sur le plateau d'un manège (si vous préférez chevaux de bois, cela me sied également) et qu'il serait sûrement malséant de tout narrer, ne serait-ce que par respect envers les auteurs qui ont eu du mal à imaginer toutes ces péripéties, que les raconter en bloc et sans préparation aucune serait donc leur faire injure.

Sachez toutefois que Carole se fait enlever et que Black, White, Socrate, Euthymènes et surtout Fred Transport, bientôt rejoint par Jejeeboy, serviteur de la Maharané Pauline V qui quittant le Sama-Kutra leur apporte quelques menus subsides, les pauvres étant financièrement amoindri, ce qui ne les empêche pas de réfléchir, se lancent à sa recherche accompagnés de Mustel de Ponchicatron et de son pendule. Pendule qui s'avère efficace puisqu'il permet de mettre la main sur une, puis deux, puis trois chaussures de Carole, j'allais oublier une quatrième, mais vides des pieds de leur propriétaire qui n'est pas Cendrillon.

Quelques promenades du Centre au Nord-Ouest de la France puis le grand départ pour l'Amérique, quelques tracasseries par l'administration Etats-unienne qui ne badine pas avec les nombreux vaccins obligatoires, et enfin l'arrivée au Ranch de la Betterave Maudite, une modeste ferme de 12 700 hectares située près de la petite ville de Pissaladiéra.

Il serait toutefois injuste d'oublier deux hommes, deux malfrats du nom de Mortimer et Rinaldo, qui se font embaucher par le propriétaire des lieux, un certain monsieur Fraux, en tentant d'exercer un chantage à la fourmi rouge. Ces deux individus patibulaires, mais presque, possèdent la remarquable particularité de se vêtir de vestes réversibles (c'est une image) ce qui leur permet de changer d'opinions selon les circonstances.

Enfin, vous vous demandez sans aucun doute pourquoi ce titre de Mangez de la salade.

Etant comme la cigale fort démunie, quelle que soit la saison, Black et White décident de compenser leur enquête, tout comme les émissions à la Radio, qui à l'époque l'étaient par des produits et non par des marques, (je parle des radios d'état), comme par exemple des endives, le sucre, les pâtes (mangez des pâtes, vous serez moins nouille). Ou encore les manifestations sportives qui étaient soutenues par la publicité, dont la fameuse caravane publicitaire du Tour de France. Donc ayant émis cette idée, ils la mettent en pratique en demandant au Président de la Chambre syndicale de la salade de les soutenir financièrement. Proposition acceptée, voiture non banalisée et couverte de décalcomanies vantant ce légume mise à disposition, charge à eux de porter la bonne parole au cours de leurs déplacements en incitant tout un chacun et même les autres à manger de la salade.

Comme vous l'aurez compris, ce roman feuilleton engendre la bonne humour, à condition d'aimer les histoires loufoques, farfelues, burlesques, saugrenues, abracadabrantesques. Une histoire complètement décalée, déjantée, à vous faire tordre les boyaux.

Moralité : mangez de la salade, les auteurs eux ne nous en proposent pas, du moins pas autant que les hommes politiques...

 

Pierre DAC et Francis BLANCHE : Mangez de la salade

Pierre DAC et Francis BLANCHE : Mangez de la salade (Malheur aux Barbus III). Editions André Martel. Parution novembre 1952. 192 pages.

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 08:32

Comme Roger ? Roger Raby...

C.L. GRACE : La Rose de Raby

Petit retour dans le temps, celui qui fit rêver de nombreuses générations grâce aux interventions des historiens qui s’imprégnaient de l’Histoire, avec un grand H, pour en construire avec de petites.

Bon, je ne vous énumérerai pas tous ceux qui nous ont permis de voyager à bon compte dans un passé plus ou moins proche, mais grâce (jeu de mot !) à certains auteurs actuels nous pouvons retrouver une atmosphère plus ou moins juvénile dans un encadrement littéraire strict.

Pour en revenir à nos moutons comme disait Jeanne D’Arc, Kathryn Swinbrooke, l’apothicaire de C.L. Grace, revient dans de nouvelles aventures, dans sa bonne vieille ville de Cantorbéry, cette cité qui fut « encontée » (cherchez pas, c’est nouveau !) par Chaucer.

Roger Atworth, le confesseur de la mère du roi Edouard IV, duc d’York qui vient de chiper, au bout d’une guerre des Roses pleine d’épines, le trône à la maison de Lancastre, est décédé dans de mystérieuses conditions.

Ce n’est pas tout car un émissaire, genre espion de la guerre froide, décède lui aussi, dans une chambre où nul n’aurait pu s’infiltrer.

Rude tâche pour Kathryn qui doit soutenir une réputation de détective amateur, mais également démontrer, ou non, que les agissements d’un certain roi surnommé “ l’Universelle Araigne ” est peut-être pour quelque chose dans ces meurtres, l’instigateur pour le moins.

 

Intéressant, ne serait-ce que pour la description de l’époque, des mœurs, des personnages, des évènements qui pour une bonne part font partie de notre patrimoine historique.

Et pour les amateurs, des mystères dont un chambre close. Bon d’accord, un peu simpliste, pas du tout tiré par les cheveux comme aimait à le faire Dickson Carr, mais justement plus réaliste.

A signaler que l’auteur signe également sous les pseudos de Paul Harding ou encore Paul C. Doherty.

 

C.L. GRACE : La Rose de Raby (Saintly murders - Traduction de Founi Guiramand). Collection Grands Détectives N°3406. Editions 10/18. Parution 18 avril 2002. 352 . pages. 7,50€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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