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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 07:49

Sous le nom de Carter Dickson se cachait le génial John Dickson Carr. Mais il faut avouer que, parfois, il abusait du blabla, Carr !

Carter DICKSON : Arsenic et Boutons de manchette

Ce n’était pas le jour, pourtant Sir Henry Merrivale n’hésite pas à appeler Blake pour lui confier une mission urgente, secrète, périlleuse.

Et Blake se doit d’obtempérer, alors que son mariage avec Evelyn est prévu pour le lendemain en fin de matinée. Alors il part pour le Devon où se trouve déjà H.M. et il doit cambrioler le logis d’un certain Hogenauer qui est momentanément absent. Sa mission, qu’il accepte, est de s’emparer d’une lettre mystérieuse détenue dans un coffre et remettre la missive à H.M. et au colonel Charters, un ancien collaborateur de Sir Henry et qui est commissaire principal dans le Devon.

Hogenauer est un personnage trouble, chimiste, expert en cryptographie, titulaire d’une chaire de physiologie, ancien agent de renseignement durant la Première guerre mondiale et d’origine allemande.

Il fut en contact avec un mystérieux L., défini comme une espèce de courtier international en secrets d’état, mais il semblerait que ce personnage vient de faire sa réapparition. Hogenauer est en manque d’argent pour ses expériences et il désire révéler l’identité de L. contre rétribution financière.

Observé par un policier, celui-ci aurait aperçu Hogenauer seul et immobile dans son bureau plongé dans l’obscurité tandis que des étincelles lumineuses dansaient devant ses yeux. De plus le savant entretient des relations étroites avec Keppel, un de ses compatriotes professeur de physique à l’Université de Bristol.

Blake est donc chargé de s’emparer d’une lettre mystérieuse détenue dans un coffre chez Hogenauer, en profitant de l’absence de celui-ci. Seulement Blake, qui se déplace à bord d’un véhicule, est arrêté par la police, dénoncé pour une plainte de vol par H.M. et le Colonel. Débutent alors les tribulations nocturnes de Blake qui parvient à s’échapper de la geôle où il est enfermé en « empruntant » les vêtements d’un policier.

Lorsqu’il arrive dans la villa d’Hogenauer, c’est pour découvrir l’homme mort, un fez sur la tête, empoisonné à la strychnine. Selon un domestique les meubles de la pièce ont été chamboulés. Et sur le bureau du défunt Blake remarque quatre boutons de manchettes entortillés sur un bout de ficelle. Sur un buvard, des traces d’encre révèlent que le cadavre aurait écrit auparavant une lettre à quelqu’un qu’il nomme Excellence.

Dans la foulée, Blake se rend à Bristol et découvre dans la chambre d’hôtel de Keppel un cadavre qu’il pense être Hogenauer et qui lui aussi porte un fez sur la tête. L’enquête ne fait que débuter et Blake est bientôt rejoint par Evelyn qui participe elle aussi aux recherches.

 

Une aventure totalement débridée qui se déroule durant toute une nuit et qui verra nos deux agents, Blake et Evelyn, parcourir de nombreux kilomètres pour effectuer leur enquête et résoudre cette affaire particulièrement mystérieuse.

Mystère en chambre close, ou presque, et deux cadavres sur les bras, voilà de quoi alimenter une intrigue tortueuse qui emprunte également au roman d’espionnage.

Mais il est difficile de suivre dans ses nombreux déplacements, des allers-retours en voiture et en train, qui de nos jours seraient guère réalisables. Le temps imparti à chaque épisode semble long et pourtant cela doit être possible, selon l’auteur. Mais il est vrai qu’à cette époque, les trains de nuit roulaient encore, qu’il n’y avait pas de limitation de vitesse, même si les voitures étaient moins performantes.

Arsenic et boutons de manchettes est, pour moi, un bon roman ingénieux mais qui n’atteint pas, toujours selon moi, l’intensité de certains romans de John Dickson Carr. Pourtant ce roman est considéré comme l’une des réussites majeures de l’auteur du Sphinx endormi ou de La Chambre ardente. Peut-être parce que le laps de temps écoulé durant tous les événements me parait un peu trop compressé. Mais il se dégage toutefois un certain humour.

L’affirmation, sur Wikimachin, que la réédition au Masque jaune est une version complète, est totalement erronée puisqu’il s’agit de la même que celle de la collection L’Enigme. D’ailleurs il s’agit du même traducteur. La différence de pages se justifie uniquement par la taille de la police de caractère et du format quelque peu différent des deux ouvrages.

 

Carter DICKSON : Arsenic et Boutons de manchette (The Magic Lantern Murders – 1936. Traduction de Benoît–Fleury). Collection l’Enigme. Editions Hachette. Parution novembre 1950. 256 pages.

Réédition : Le Masque Jaune N°1976. Parution novembre 1989. 288 pages.

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