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24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 11:07

Et pourtant, il y en a toujours une...

Mehdy BRUNET : Sans raison...

Une heure et demie de plaisir suivie par des jours d'angoisse, de colère, de recherche, de vengeance...

Tout ça parce que la femme de Josey Kovalsky lui a offert deux places pour aller assister en compagnie de William, leur fils, à l'antépénultième match de championnat de football de la saison, opposant Bordeaux au Paris-Saint-Germain. C'était le 11 mai 2004, et pour la petite histoire les Girondins avaient gagné 3 buts à 0.

La rentrée à la maison, qui aurait pu être euphorique, réserve bien des surprises à Josey. De désagréables surprises. Déjà en arrivant près de sa maison, il a été ébloui par un chauffard roulant à très vive allure dans une espèce de van, une batterie de phares qui ne sont pas d'origine le distinguant. Le jardin est dévasté, la niche du chien défoncée et à l'intérieur tout a été chamboulé, comme si un typhon était passé par là durant son absence. Mais de sa femme Christine et de sa fille Katie, aucune trace. Ah si ! sur le sol des traînées sombres. Du sang !

Aussitôt il prévient la police et son père. En attendant il effectue des recherches avec son fils William lequel découvre Nemrod, leur chien, pendu dans un placard. Trop c'est trop !

Le lendemain, après une nuit à passer à tourner dans sa tête toutes sortes de pensées négatives, Josey décide de rechercher sur Internet la marque de la camionnette. Un message l'attend dans sa boîte : Il faut bien que le papa en profite. Signé Sept. Une vidéo est jointe et Josey comprend qu'il nage en pleine horreur.

Ames sensibles s'abstenir.

Cinq hommes cagoulés violent sa femme sous les yeux de sa fille qui est terrorisée. Un jeu pour ces barbares qui s'amusent, s'esclaffent. L'un d'eux urine même sur le ventre de la jeune femme avant de lui asséner des coups de pieds.

Je ne vais pas plus loin mais sachez que ce que Christine subit est pire que ce que vous pouvez imaginer.

 

Bien entendu ces vidéos, d'autres suivront avec des messages signés Sept, sont confiées aux policiers qui vont chercher à en déterminer la provenance.

Peu de temps après Christine et Katie sont retrouvées dans la Seine, près de Boulogne. Katie s'est noyée, attachée à sa mère qui s'est fracassée le crâne. Ackerman, de la Criminelle est en charge du dossier et les investigations menées par ses collègues les mènent à l'île Seguin. Des entrepôts promis à la démolition sont le lieu de rendez-vous de petits voyous, de drogués, mais il apparait que ce fut également celui des ravisseurs de Christine et sa fille. Des traces de sang sont retrouvées sur un muret. Apparemment celui de Christine lorsqu'elle a voulu s'échapper. Une évasion fatale.

Josey et son père Aleksander décident de remonter la piste, parallèlement à l'enquête menée par Ackerman et son équipier Garcia. Adrian, le grand-père de Josey, un octogénaire originaire de Pologne qui a longtemps gravité dans les milieux des agents secrets, attaché à l'ambassade de Pologne, leur propose de les aider en activant ses contacts.

Après l'inhumation de Christine et de Katie, Josey confie William à ses beaux-parents, puis il se rend à Paris désirant à tout prix remonter la piste des ravisseurs et les retrouver avant les forces de l'ordre. Il parvient à obtenir quelques renseignement et la traque commence.

Le mouton s'est transformé en loup et un âpre combat fait de courses poursuites, de chassés-croisés, de loupés et de coups de bol, s'engage entre lui et les assassins.

Seulement une question le taraude, et taraude le lecteur par la même occasion. Pourquoi ?

Pourquoi Sept et ses hommes s'en sont pris à Christine et à sa fille ? Quelles sont les raisons, les motivations de cet enlèvement et des sévices qui ont été administrés à Christine, qui, j'ai omis de le préciser, était enceinte. Qui se cache derrière tout ça ? Car pour Josey et son père, Sept n'a pas monté cet enlèvement uniquement pour le plaisir. Et qui est ce vieillard affublé d'un chapeau de feutre qui les suit comme leur ombre ?

 

Un roman âpre, dur, poignant, qui met en scène un père à la recherche des violeurs et assassins par procuration de sa femme et de sa fille.

Josey, un garagiste sans histoire, va devenir un redoutable chasseur, n'hésitant pas à employer tous les moyens possibles pour arriver à ses fins. Il n'a plus en tête que l'élimination des kidnappeurs, malgré les objurgations d'Ackerman qui souhaiterait qu'il reste sur la touche. Obstiné, acharné, opiniâtre, aidé de son père, il devient un être violent, parfois aveuglé par la colère, devenant le mercenaire de ses sentiments de revanche, de destruction.

Habilement construit, dans une progression sans faille, avec des dialogues réalistes, des personnages peut-être un peu forcés, notamment celui de Josey, mais dans les mêmes circonstances l'on ne peut jamais préjuger de nos réactions, un épilogue époustouflant très cinématographique, ce roman est prometteur de l'avenir de son auteur. Je regrette juste, mais ce n'est que mon avis, personnel et subjectif, des scènes trop réalistes, trop violentes. Je suis plus un adepte du suggestif que du descriptif, n'étant pas un amateur des débordements de brutalité ni un fanatique d'émission de téléréalité. Nul doute que ces passages enchanteront tous ceux qui veulent vibrer en direct, ressentir les coups comme s'ils participaient en tant que spectateurs invités à la programmation.

 

Ce n'est pas la première histoire qui met en scène un homme normal qui va se révéler comme un traqueur sans scrupule à la recherche des assassins de sa femme et de sa fille, mais ici cette intrigue prend une autre dimension, poignante et émouvante.

Un épilogue qui théoriquement est une porte de sortie mais se trouve être la porte d'entrée d'un nouveau roman, une suite des aventures de certains des personnages. Alors à suivre...

Mehdy BRUNET : Sans raison... Editions Taurnada. Parution 27 avril 2015. 274 pages. 9,99€.

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commentaires

A
C'est difficile quand on attend une suite......
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O
C'est vrai Alex mais ce roman est terminé, seule la fin suggère que nos "héros", Josey et Aleksander vont connaître d'autres aventures

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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