Et tout ça pour chat...
Le chat de Carolyn, l'amie lesbienne de Bernie Rhodenbarr, a été enlevé.
La ravisseuse, à l'accent allemand, demande en échange un tableau du peintre Mondrian. Bernie qui cumule les activités de bouquiniste et de monte-en-l'air est convoqué par Onderdonk pour estimer sa collection de livres. Il remarque accroché au mur un tableau du peintre. Profitant de l'absence de son client il s'introduit nuitamment dans la résidence. Le tableau a disparu mais Andréa, une jeune femme qui semble apeurée, attend Onderdonk. Bernie la rassure et écoute ses explications oiseuses quant à sa présence.
Ray Kirschmann, policier et ennemi intime de Bernie, l'accuse de la mort d'Onderdonk dont on a retrouvé le cadavre dans un placard de son appartement. Libéré sous caution, Bernie prend un avocat, Hemphill, auquel il est obligé d'avouer qu'il a visité un autre appartement, Onderdonk ayant été assassiné pendant qu'il réalisait son fric-frac.
Elspeth Peters, cliente de la librairie raconte à Bernie que sa jeunesse a été bercée par un tableau de Mondrian, qu'elle a vu accroché deux ans auparavant dans une galerie privée. Tableau qui aurait été prêté, selon Bernie par un certain Barlow, selon Elspeth par Onderdonk. Carolyn entre dans la boutique et dévisage avec insistance cette cliente dont la voix rappelle quelque chose au monte-en-l'air. En fait Elspeth ressemble à Alison, la maîtresse en titre de Carolyn.
Survient Kirschmann qui accuse Bernie d'avoir volé le Mondrian. Il lui propose de le retrouver et de partager la somme offerte par la compagnie d'assurance. Carolyn découvre dans les waters de Bernie le cadavre de Turnquist, un peintre obscur qu'ils avaient croisé au musée Hewlett. Ils transportent le corps dans un immeuble désaffecté et Bernie prévient anonymement la police.
Il contacte Denise, une de ses anciennes petites amies qui vit de sa peinture et lui demande de reproduire le tableau de Mondrian exposé au Hewlett. Bernie est soupçonné d'avoir tué Turnquist, dénoncé par un coup de téléphone anonyme. Dans une salle de cinéma où il s'est réfugié, Bernie a une illumination en repassant le film des événements déroulés durant ces dernières journées. Se faisant passer pour un flic il donne quelques coups de téléphone et fait un petit tour à la morgue reconnaître le corps d'Onderdonk. Des initiatives qui confortent son hypothèse.
A la faveur d'une diversion organisée par le fils de Denise, Bernie vole le Mondrian exposé au musée. Grâce à la complicité involontaire d'une femme en manque de tendresse, Bernie réussit à s'infiltrer une nouvelle fois dans la résidence d'Onderdonk, et téléphone à divers interlocuteurs afin d'organiser la scène finale. Sont convoqués Ray le flic, Carolyn et Alison, Barlow et sa femme, Elspeth Peters de son vrai nom Petrossian, Hemphill l'avocat, quelques autres invités et un tableau de Mondrian. Tout est prêt pour l'emballage final.
Lawrence Block joue, avec ses personnages de Matt Scuder et de Bernie Rhodenbarr au docteur Jekyll et Mister Hyde de la littérature.
La saga de Rhodenbarr est humoristique, tirant parfois à la ligne, avec des dialogues à l'emporte-pièce. Mais elle se lit facilement, avec plaisir, et procure ce qu'elle est sensée donner, un bon moment de détente.
Ce qui ne l'empêche pas d'asséner par-ci par-là quelques réflexions bien senties ou des digressions non dénuées de bon sens.
Curiosité :
Le chat de Carolyn s'appelle Archie Goodwin, comme l'assistant de Néro Wolfe. Une façon comme une autre de rappeler que Lawrence Block a écrit des pastiches de Rex Stout.
Lawrence BLOCK : Le blues du libraire. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Sans oublier le blues du lecteur ! Depuis quelques mois Bernie Rhodenbarr s'est rangé des voitures. Il s'est acheté une conduite (intérieure et extérieure) et gagne honnêtement sa vie avec son...
Lawrence BLOCK : Le blues des alcoolos. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Bon anniversaire à Lawrence Block né le 24 juin 1938 ! Matthew Scuder, ex-flic, s'est mis à boire afin d'effacer une vieille histoire. Cela ne l'empêche pas de travailler de temps en temps, pou...
Lawrence BLOCK : Le voleur qui aimait Mondrian. (The burglar who painted like Mondrian - 1983 Traduction de Daniel Lemoine). Série Noire N°2403. Parution novembre 1995. 288 pages. 7,80€.