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5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 07:37
Gérard DELTEIL : Riot Gun.

Veillez à vos abattis dans les abattoirs...

Gérard DELTEIL : Riot Gun.

Un ancien condisciple d'HEC propose à Brisson, cadre au chômage, un emploi dans une société de gardiennage, la Protector.

Propulsé directeur général adjoint par Ronaldi, son nouveau patron, Brisson est chargé de superviser une opération de déménagement de matériel dans les locaux d'un abattoir de banlieue. Les vigiles de Protector se heurtent à des manifestants cégétistes et l'algarade dégénère. L'un des manifestants est abattu d'une balle de fusil tandis qu'un vigile est blessé.

Brisson qui a tenu l'arme du crime entre ses mains peu de temps auparavant est accusé de meurtre. Refusant de suivre les conseils de son avocat et de se constituer prisonnier, il décide de mener lui-même l'enquête.

Il se réfugie chez un ami parti en vacances. Se faisant passer pour un journaliste il téléphone puis rencontre l'un des employés de Protector présent sur les lieux du drame. Celui-ci lui ne apprend rien de plus qu'il ne sache déjà. En sortant de l'immeuble Brisson échappe à une balle tirée d'une voiture. Persuadé que la clé de l'énigme se trouve du côté de chez Protector, il s'infiltre dans les bureaux. Hélène la secrétaire le surprend mais accepte de l'aider en lui fournissant la liste des vigiles de la société de protection présents lors du coup de force. Une liste incomplète, des gros bras de l'extérieur ayant été engagés à cette occasion.

Recherché par la police, il décide de raconter l'affaire à Lubin, un journaliste free-lance. Guère convaincu Lubin accepte néanmoins d'enquêter en sa compagnie. Ils rendent visite à l'hôpital au vigile blessé qui sous-entend que certaines affaires louches se sont déroulées, puis ils contactent son employeur. Au pied de l'immeuble Brisson reconnaît l'un des hommes qui lui a tiré dessus. Il s'avérera qu'il s'agit d'un commissaire de police. Brisson est obligé de déménager et il s'installe à l'hôtel avec Hélène. En compagnie de Lubin il rencontre un responsable syndical qui lui apprend que la victime avait mis à jour un trafic de viande déclassée ou avariée au sein de l'entreprise qui l'employait et qu'il comptait dénoncer. Il était devenu gênant.

Après avoir rencontrés Ronaldi, son ancien patron, qui jure ses grands dieux n'être pour rien dans cette affaire, et après avoir été agressé ainsi que Lubin par deux flics, Brisson se rend au siège de la BNV, bureau national de la viande dont l'un des dirigeants aurait été soudoyé.

 

Gérard Delteil ne s'embarrasse pas de fioritures dans les descriptions, et là où certains auraient trouvé matière à écrire 300 pages, il n'en livre qu'à peine 180. Cette concision permet de garder un rythme constant à ce roman dont l'inspiration a été guidée par l'enquête menée par Gérard Delteil et Yonnel Liégeois et racontée dans Dossier Viande, du trafic au meurtre paru aux éditions Messidor.

Implicitement, Delteil met l'accent sur la fiabilité aléatoire des rapports et analyses effectués par les psy sur les demandeurs d'emploi pour le compte de sociétés.

 

Curiosité :

Le journaliste Dominique Lubin, qui ici sert de faire valoir, deviendra le héros de nombreux romans de Gérard Delteil, romans publiés dans différentes maisons d'éditions.

Gérard DELTEIL : Riot Gun.

Gérard DELTEIL : Riot Gun. Série Noire N°2173. Parution mars 1989. 192 pages. Réédition Folio policier N°173. Parution septembre 2000. 5,80€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 10:05
Julius A. LION : N°5 paysage.

Il n'y a pas que chez Chanel que le numéro 5 est une

référence !

Julius A. LION : N°5 paysage.

Depuis deux ans, à date fixe, en octobre et en février, un gang s'est spécialisé dans le vol de tableaux de musées parisiens. Seulement selon les conservateurs et les catalogues, ces tableaux n'existent pas.

L'inspecteur Boule, de la brigade des stupéfiants, est prêté par son patron au responsable de l'Office Central de Répression de Vol d'œuvres et Objets d'Art. En compagnie de ses fliquettes de charme et de deux hurluberlus en uniforme il entame cette enquête peu banale alors qu'il était sur une affaire de drogue. Son indicateur Fifi lui a signalé qu'un squat d'une dizaine de personne se procure de la drogue auprès d'un dealer inconnu.

En épluchant les rapports et en interrogeant les témoins Boule constate qu'un Américain se trouvait quasiment à chaque fois sur les lieux. Or cet Américain a été pris en otage lors du dernier vol de tableau, qui contrairement aux autres existe bel et bien. L'identité de cet amateur de tableaux dévoilée, il ne reste plus à Boule qu'à le faire suivre.

L'homme se rend souvent dans une pâtisserie après avoir traîné Place du Tertre. Un jour, après son passage à l'échoppe, il achète un tableau à un rapin de la célèbre place puis se rend chez un antiquaire-restaurateur. Constance, la fille du pâtissier est peintre et Fifi en espionnant l'un des squatters découvre qu'elle est leur fournisseur de drogue. L'antiquaire révèle qu'il travaille pour un banquier suisse qui lui avait commandé la restauration du dernier tableau volé. De fil en aiguille, Boule remonte à Constance tandis que Fifi découvre que les squatters sont décédés d'une dose de strychnine mélangée à leur drogue.

 

Au cours de cette histoire, dans laquelle deux affaires finissent par converger, Boule se révèle magnanime, humain sous des dehors bourrus. Il s'assagit aussi. Ses rapports avec ses fliquettes ne sont pas aussi charnels que dans ses précédentes enquêtes.

Quant à l'humour il est toujours présent même s'il est plus diffus. Ainsi une sexagénaire, femme du monde qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, aux réparties cinglantes, jouant du pistolet à jet d'encre avec malice, interprète un rôle particulièrement irrésistible et permet aux enquêteurs de coffrer en prime un dangereux terroriste belge.

Julius A. Lion se montre moins alambiqué dans la construction de sa trame que dans ses précédents romans. Elle s'en trouve allégée tout en étant haute en couleurs.

J'ai l'habitude des abrutis, mon mari fréquentait beaucoup d'homme politiques.

Curiosité :

N°5 paysage est le nom donné à un format de tableau, soit trente cinq centimètres sur vingt quatre.

Julius A. LION : N°5 paysage. Série Noire N°2155. Parution octobre 1988. 224 pages. 6,65€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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2 juin 2015 2 02 /06 /juin /2015 12:49
Yves ELLENA : Prêcheur en eau trouble.

Le bénitier ne doit pas être nettoyé souvent !

Yves ELLENA : Prêcheur en eau trouble.

Prédicateur ambulant, Simon arpente les routes de Provence à bord de son camping-car. Pour attirer l'attention des brebis égarées qu'il rencontre en troupeaux sur les parkings des supermarchés, il organise une loterie foraine, lots de consolation à l'appui.

Charlotte, une jeune mère, tente d'échapper à de louches personnages qui en veulent à son bébé. Elle se réfugie dans le véhicule de Simon, alors que celui-ci prodigue sa bonne parole à une comtesse avide de spirituel et de charnel. L'évangéliste est obligé de faire contre mauvaise fortune bon cœur et d'accepter les intrus. Ils campent sur une plage mais les deux hommes de main les ont repérés.

Simon est blessé à la main, ce qui l'handicape pour conduire. Il prend à son bord un auto-stoppeur, Gaël, jeune terroriste breton hanté par une génération spontanée de représentants d'une maréchaussée envahissante. Ils évitent des barrages qui, ils l'apprendront par les journaux, ne sont pas édifiés à leur intention mais dans le but de coincer les auteurs d'un hold-up. Les braqueurs de banque arrêtés, la route devient libre.

Gaël a rendez-vous avec un passeur, mais son contact est appréhendé pour un trafic de drogue. Simon se retrouve avec un passager supplémentaire. Il décide de se réfugier chez Vitali, son oncle, et Andréa, sa tante, d'anciens forains. Dans la nuit Lucas est la proie d'un subit accès de fièvre. Simon et Gaël vont chercher un docteur. A leur retour ils apprennent que le bébé a été enlevé. Charlotte est une mère porteuse qui a décidé de garder la chair de sa chair, réexpédiant l'argent du contrat au géniteur, Martina, son ex-employeur, toubib spécialisé dans la chirurgie esthétique, possesseur de nombreuses cliniques et à la tête d'un trafic avec les pays de l'Est et du Moyen-Orient.

Simon se fait inviter à une réception organisée par Martina et repère les lieux, découvrant la cache du coffre-fort. Il revient plus tard en compagnie d'un perceur de coffre et subtilise argent et documents, dont une lettre signée Charlotte dans laquelle elle stipule abandonner ses droits de mère. Mais d'enfant point.

 

Le ton résolument humoristique, la description burlesque de certaines scènes tragiques, les situations cocasses rencontrées par les différents et insolites protagonistes, tout concourt pour faire de Prêcheur en eau trouble un livre qui renouvelle avec bonheur le roman noir humoristique, un peu à la manière de Westlake.

Yves Ellena avec ce roman plein de verve et d'allant devait marcher sur la route du succès. D'autant que son précédent ouvrage, Radio corbeau, avait connu un succès notable, consacré par l'adaptation cinématographique d'Yves Boisset. Mais les voies du Seigneur sont impénétrables et Yves Ellena n'a pas fait reparler de lui. Peut-être a-t-il fait vœu de silence ?

Du train où vont les choses, le plus petit village, la plus minuscule vallée vont bientôt réclamer leur indépendance. Et quand on en arrivera à l'individu, la boucle sera bouclée et ce sera la fin de l'humanité.

Je n'aime pas la violence, dit-elle, après un temps. Les gens l'utilisent parce qu'ils ne savent pas communiquer, se parler.

Curiosité :

Simon possède un chien appelé Moïse, un chat, Achab, deux oiseaux, Abel et Caïn, et une tortue, Zoé.

Yves ELLENA : Prêcheur en eau trouble. Série Noire N°2150. Parution septembre 1988. 256 pages. 6,65€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 09:18
Marvin ALBERT : Le tombeau du dernier sourire

Souriez ! Vous êtes enterré...

Marvin ALBERT : Le tombeau du dernier sourire

L'ami et associé de Pierre-Ange, dit Pete, Sawyer, Fritz Donhoff, est dans le coma, grièvement blessé de deux balles.

Sawyer monte à Paris et apprend que Fritz devait le charger d'une mission. Il s'introduit dans l'appartement de son ami et blesse un intrus. Une inconnue achève le travail. Mimi Nogaret, une relation de Fritz, et célèbre mère maquerelle quelques années auparavant, informe Sawyer que son ami recherchait un espion et escroc free-lance du nom d'Arnaud Galice, lequel est supposé mort depuis deux ans.

Susan Kape, la fille d'un milliardaire requiert ses services pour négocier auprès de Dollinger, un célèbre marchand et receleur d'antiquité, des pièces étrusques. Dollinger, qui habite non loin de l'endroit où Fritz a été blessé, a disparu, et la jeune fille qui vivait avec lui est assassinée d'un coup de couteau quasiment sous les yeux de Sawyer.

Le détective se rend à Rome, en compagnie de Carmen Haung, chargée de vérifier l'authenticité des objets qui alimenteront le musée que Susan doit créer afin d'acquérir une certaine crédibilité. Ils sont emmenés dans une grotte et Sawyer en profite pour subtiliser une petite statuette qui s'avérera fausse. Carmen était en cheville avec les trafiquants. Erudite mais d'origine modeste, elle était toujours reléguée au second plan et avait agit sous l'emprise de la jalousie.

Fritz sort du coma et révèle à Sawyer qu'il a cru reconnaître en son agresseur Galice. Celui-ci a changé de physionomie mais pas de démarche claudicante. Grâce aux relations de Donhoff, dont un capitaine de carabiniéri, Sawyer est avisé qu'un baron autrichien, Von Stehlik, était en relation avec Dollinger. Ce représentant d'une famille distinguée est installé à Venise et sert d'intermédiaire auprès de collectionneurs. De même, Réju, un détective qui travaille à l'occasion pour Pierre Ange lui apprend qu'une tueuse du nom d'Isabelle Lachard pourrait être la femme qui a tenté de l'abattre.

Sawyer se rend à Venise, rencontre Von Stehlik, qui possède un grand nombre d'accointance parmi les artistes peintres, sculpteurs, etc..., échappe à une tentative d'assassinat et prend rendez-vous avec Isabelle Lachard. Malgré toutes ses précautions, Sawyer est enlevé par des hommes de main de la tueuse.

 

On retrouve dans ce roman des personnages qui parfois ne font que passer dans les précédents livres de Marvin Albert. Crow, Réju ou encore l'inspecteur Gojon, tandis que d'autres ne sont que simplement évoqués comme Babette, sa mère.

Les tribulations de Sawyer l'emmènent en Italie, pays que semble affectionner Marvin Albert. Au delà de l'histoire, fort documentée au demeurant, on notera des similitudes entre les différents ouvrages. Le déroulement de certaines actions ont pour cadre des puits, des grottes, ou des souterrains.

Ou encore Sawyer découvre une partie de l'énigme grâce à une carte postale envoyée par l'un des protagonistes et ayant pour cadre la région Nice Monte-Carlo.

Les Françaises aiment permettre à un homme de se sentir viril et protecteur. Des siècles d'expérience leur ont appris que cela le rend plus maniable que de le battre au bras de fer.

Curiosité :

Ce roman est dédié, entre autre, à Roger Martin, qui consacra l'un de ses numéros d'Hard Boiled Dicks à Marvin Albert. A signaler également une joute oratoire ayant pour sujet la mort dans la poésie.

Marvin ALBERT : Le tombeau du dernier sourire (The last smile - 1988. Traduction de Simone Hilling). Série Noire N°2143. Parution juin 1988. 320 pages. 7,10€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 08:25
Max Allan COLLINS : Ça sent la rousse.

Je dirais même mieux : ça sent le roussi...

Max Allan COLLINS : Ça sent la rousse.

Elu depuis peu maire de Cleveland, Burton a décidé de faire le ménage dans l'administration et d'assainir les affaires de la ville.

Il confie à Ness le soin de réorganiser les services de police ainsi que le corps de pompiers, et d'en extirper les membres corrompus. Il le nomme Directeur de la Sûreté publique. Un travail qui convient à Ness, plus homme de terrain que de paperasse, mais qu'il doit mener à bien le plus rapidement possible, le résultat du vote du budget et son accroissement en dépendant.

Ness s'entretient avec le chef Matowitz à qui il demande de muter les responsables de la Brigade Criminelle dans différents commissariats de la ville afin de démanteler un premier maillon de la corruption. Ensuite il nomme le lieutenant Potter, une promotion déguisée, responsable de la circulation, mettant à sa place à la tête de la Brigade criminelle Cooper. Selon Wild, un journaliste, le chef des policiers marrons serait quelqu'un de haut placé.

L'incendie d'un foyer de personnes âgées, une véritable bicoque, permet à Ness de constater l'incurie et la déficience du service des sapeurs-pompiers. Il organise une descente de police dans un salon de coiffure qui servirait de relai à des bookmakers et appartenant à la Bande de Mayfield Road. Lorsqu'il arrive, tout a déménagé. La confirmation que quelqu'un a renseigné les tenanciers.

Wild se moque de lui dans le journal, ce qui ne plaît pas à l'incorruptible. Ness décide d'embaucher des privés pour suppléer les policiers dans certaines tâches.

Un mois plus tard deux autres descentes sont mises sur pied, conduites par le procureur et son adjoint. Destination deux cercles de jeux. L'un des tripots clandestins est quasiment vide. L'autre offre une certaine résistance. Ness appelé en renfort ne se laisse pas impressionner par les gardes du corps armés et force la porte. Patton le responsable du local parvient à s'enfuir.

Wild lui apprend l'existence d'un trafic de concessions de cimetière mené par un supposé G-Man du nom de Sidney White. Il échange contre un prétendu bon de garantie sans valeur les livrets d'épargne des petits vieux, des immigrants pour la plupart. Aussitôt Ness établit un lien avec l'incendie du foyer et pense à une manœuvre criminelle.

 

Très charpenté, ce roman de Max Allan Collins, comme tous ceux mettant en scène les principales figures du banditisme des années 30 aux Etats-Unis et dont il est l'auteur, est autant policier qu'historique et documentaire. Il fait un peu penser à Marvin Albert qui lui aussi explora les bas fonds d'une façon très méthodique, y incorporant toutefois une touche d'humour. C'est ainsi que l'intègre Eliot Ness, ne dédaigne pas la compagnie d'un verre d'alcool lorsqu'il rencontre des difficultés d'ordre sentimental.

Si Ness se conduit comme un chef dans son rôle de Mr Propre, il passe à côté de la plaque lorsqu'il s'agit de gérer sa vie conjugale.

On n'est jamais plus vieux que mort.

Curiosité :

Nate Heller, le détective privé, héros de quelques aventures narrées par M. A. Collins, fait une apparition dans cette histoire et y joue un rôle déterminant.

Max Allan COLLINS : Ça sent la rousse. (The dark city - 1987. Traduction de F. M. Watkins). Série Noire N°2127. Parution mars 1988. 288 pages. 6,65€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 13:46

Bon anniversaire à Alain Puiseux, né le 28 mai 1963.

Alain PUISEUX : Bienvenue au Paradis.

Cortez a été mis à la porte de son squat. Des hommes sont venus, ont tout cassé, tout démoli et il n’a rien pu sauver pas même ses précieux carnets.

Vêtu simplement d’une couverture, il regarde son immeuble qui n’est plus que ruines.

Il est recueilli par Alice, une vieille dame qui l’appelle son Jésus. Comment se fait-il qu’il vive dans la forêt, près de la Sascatchoe, non loin d’une bourgade dirigée par un shérif féminin prénommé Martha ? Martha c’est aussi le nom de l’élan qui vient le voir de temps à autre dans la clairière où se dresse sa cabane. Refuge de récupération.

Il n’est pas seul, puisque vivent avec lui deux gamins, les jumeaux Tim et Tom. Et il a des amis, un endroit où se désaltérer. Enfin il peut trouver un sens à son existence, en aidant plus paumé que lui.

Comment est-il arrivé dans ce lieu tranquille, bucolique, serein ? Peut-être à bord d’un avion, peut-être comme ça d’un claquement de doigts, d’un coup de baguette magique.

 

Le rêve et la réalité se mélangent sous forme de retour arrière, de flash, de rêves (ou de cauchemars) éveillés. Un roman tendre, sensible, noir et vert, féroce sans être méchant dans la description de la noirceur d’un monde urbain, lyrique lorsque la forêt et les animaux tiennent la vedette, avec parfois la dose d’humour qui permet de digérer toutes les infortunes, les misères que la vie se charge de déposer aux pieds des plus démunis.

Deux mondes parallèles qui se télescopent à certains moments puis s’éloignent à nouveau comme si rien ne s’était passé.

 

Alain PUISEUX : Bienvenue au Paradis. Collection Hors Noir 27. Editions Hors Commerce. Parution le 22 juin 2001. 248 pages.

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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 08:36
Eric KRISTY : Circulez !

Y'a rien à voir ?

Eric KRISTY : Circulez !

Noblard est affecté à la surveillance d'un quartier du 20e arrondissement de Paris en compagnie d'un flic de quartier nommé Roussillon.

Travail qui pourrait se dérouler sans trop de peine, s'ils n'étaient appelés en renfort sur les lieux d'un hold-up. Arrivés les premiers sur place, Noblard et Roussillon se trouvent nez à nez avec les deux braqueurs. Roussillon, perdant son sang-froid, abat l'un des jeunes malfrats, malgré l'intervention de Noblard. Bavure ? Pas bavure ?

La consigne est donnée par le brigadier Richez : Roussillon a tiré se croyant menacé. La légitime défense est le mot d'ordre. Coincé entre des chefs qui ne veulent pas de retombées capables de briser leur carrière, l'IGS la police des police qui condamne plus facilement les agents de la paix que les fauteurs de trouble, et les journalistes en mal de copie, ceux-là même qui le lendemain dénonceront le laxisme de la justice, Noblard se demande comment se sortir du bourbier dans lequel il est plongé.

La victime ne possédait pas de papiers sur lui, mais son identité est bientôt révélée, puis par recoupement celle de son compère, Marc Perez. Noblard reçoit chez lui des lettres anonymes vengeresses l'accusant de complicité. Un soir il est agressé à son domicile par Perez et la vendeuse du magasin où a eut lieu le hold-up raté. La concierge de Noblard qui lui apportait son linge est abattue avec l'arme du policier et le couple s'enfuit à moto.

Le commissaire Hérald n'est pas convaincu par les explications de Noblard qui affirme ne pas avoir reconnu ses agresseurs. Richez lui ordonne de ne pas changer d'un iota sa version des faits survenus depuis le début de l'affaire.

Noblard tente de convaincre Karine, la vendeuse, d'influer sur Perez afin qu'il disparaisse de la circulation, prêt à les aider financièrement. Mais Perez braque une armurerie. Noblard se rend chez Karine mais il arrive en même temps que Richez. Perez tire sur le brigadier, les flics arrivent en renfort et le couple est abattu.

Interrogé par Hérald, Noblard travesti les événements, déclarant que Richez avait tenu à ce qu'il l'accompagne pour une arrestation dont il pensait tirer profit.

 

Deuxième aventure à la Série Noire de Noblard, Circulez est un roman qui nous fait découvrir l'autre face du miroir sans toutefois s'apitoyer sur les malheurs du policier dans l'exercice de ses fonctions.

Un livre à lire au premier, au deuxième, et peut-être même au troisième degré. On peut y trouver une parabole en essayant de deviner à travers les lignes un message, décortiquer la trame de l'histoire en traquant les impulsions du personnage, dénigrer une corporation dans son ensemble en oubliant qu'elle est composée d'êtres humains réagissant selon les événements et les sollicitations diverses provenant des ordres, du respect, du cœur et de la raison.

Noblard est un homme normal vivant avec ses contradictions. Pour cela il se sent mal dans sa peau et ses relations avec Clara, son amie, ne sont pas toujours au beau fixe.

 

Je suis poulet trente neuf heures par semaine, pas plus. Le reste du temps je suis comme tout le monde.

Eric KRISTY : Circulez ! Série Noire N°2107. Parution septembre 1987. 192 pages. 4,90€. Disponible.

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 13:11
Thierry JONQUET: Le manoir des immortelles.

Ils ont tout faux...

Thierry JONQUET: Le manoir des immortelles.

De la fenêtre d'un studio de la rue Bouchereau dans le 14ème arrondissement de Paris, Hadès photographie les inconnus qui pénètrent dans l'immeuble d'en face. Il expose sur les murs de la pièce les portraits numérotés des visiteurs. Lorsqu'ils ressortent, Hadès leur emboîte le pas et s'arrange pour connaître leur identité. C'est ainsi qu'il décide de supprimer N°52.

Le commissaire Salarnier et son adjoint Rital sont désignés pour enquêter sur la mort d'un décapité près de Bercy. Il s'avérera que le défunt, du nom de Harville et médecin légiste de son état, a eu la tête tranchée par une faux. En compulsant les dossiers des personnes disparues et des crimes non élucidés, ils constatent que deux autres meurtres ont été commis de la même manière quelques semaines auparavant. Ils apprennent que les trucidés exerçaient une profession en rapport avec la mort. L'un était propriétaire d'un magasin d'articles funéraires, l'autre fonctionnaire responsable des cimetières. Autre coïncidence troublante, les trois morts ont retiré de l'argent dans la même agence bancaire près de l 'avenue du Maine.

Hadès continue sa surveillance de jour, regagne son manoir le soir et passe quelques heures auprès de Lola. N°56 est fauché dans la fleur de l'âge.

Salarnier et Rital, prévenus qu'un nouveau meurtre vient d'être perpétré dans des conditions semblables, se rendent chez le trépassé. Réalisateur de télévision, Fabrard avait pour projet une émission intitulée Images de la mort de Dürer à Dali. Une rétrospective de tableaux de maîtres dont le personnage est la Mort et qui offre un panorama évolutif. Salarnier, lui-même confronté à la mort - sa femme décède d'un cancer - s'implique personnellement dans cette enquête.

Parmi les appels téléphoniques de Fabrard, Rital relève un numéro qui correspond à celui d'une prostituée de luxe, Nadine Holereau. La jeune femme reconnait d'après les clichés qui lui sont soumis quatre de ses clients. Salarnier met en place un dispositif de surveillance. L'inspecteur Lazleau est chargé de raccompagner la jeune femme à son appartement en banlieue et d'épier l'entrée de l'immeuble. Rital joue le rôle d'un client. Hadès le suit. Il est repéré par les hommes de Salarnier mais il peut leur échapper, après avoir blessé Rital, profitant d'une manifestation qui se déroule fort à propos.

Tandis que Salarnier trouve le studio d'où Hadès espionnait l'entrée de l'immeuble de Nadine, Hadès prend en otage la gamine de la prostituée et la confie à un couple devant un manège. Puis il se rend chez la jeune femme, la questionne sur Salarnier puis l'oblige à le suivre à son manoir. Il montre à la jeune femme une photo datant de 58 sur laquelle elle reconnait une femme lui ressemblant. Hadès lui injecte le contenu d'une seringue.

 

Comme dans ses précédents romans Thierry Jonquet met en scène un personnage psychopathe, dont la raison a divagué à la suite d'un malheur familial. Une livre dense, concis, où tout est écrit en peu de pages. L'on suit le personnage de Hadés avec un certain intérêt, mais c'est celui de Salarnier qui retient le plus l'attention. Sa femme se débat contre la mort et le commissaire est partagé entre sa peine et son enquête.

 

Thierry JONQUET: Le manoir des immortelles.

T'es un drôle de catholique, toi Rital, dit Salarnier, tu gobes les discours du Pape, mais tu aimes bien farfouiller dans les recoins cradingues... Moi, au moins, je crois en rien.

Thierry JONQUET: Le manoir des immortelles.

Thierry JONQUET: Le manoir des immortelles. Série Noire N°2066. Parution 1986. Rééditions : Série Noire, nouvelle couverture. Parution avril 1998. Folio Policier N° 287. Parution février 2003. 3,00€.Disponible sur le site de la Série Noire.-

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 09:03
Julius A. LION : Poulets et perroquets.

Oiseaux de compagnie ?

Julius A. LION : Poulets et perroquets.

Un retraité est retrouvé mort dans son pavillon, troué de deux balles et la figure amochée au coup de poing américain.

Tout est chamboulé et parmi ce foutoir un perroquet crie Le fascisme ne passera pas !

Le commissaire Boule, qui couche avec Antonine Lorenzetti, la fille de son supérieur hiérarchique, est chargé de l'enquête, le crime s'étant déroulé près de chez lui. L'hypothèse retenue est que le meurtre a été perpétré, le vieil homme refusant de vendre sa maison à une société immobilière, la SIPO. Antonine est agressée par quatre loubards. Boule réussit à en interpeller trois, Saari, Diop et Hébrard, le quatrième, Taxi, lui échappant. Ils seraient à la solde de Simon le Danseur, un dealer.

Mme Pombarède, la femme du directeur de la SIPO a assisté de loin à la tentative d'enlèvement. Il se peut qu'il y ait eu confusion entre Antonine et cette dame. Boule alpague Charlie Main de Fer, qui est à la recherche de Taxi, et Simon le Danseur, lesquels sont relâchés peu après. Il apprend par la femme de ménage du retraité que le perroquet ne devrait pas être vivant mais empaillé. Quant à son indic, qui l'avait mis sur la piste de Charlie, il est revendeur pour le compte de Simon. Une guerre des gangs se profile à l'horizon, les tueurs venant de pays méditerranéens.

Boule rencontre l'oiseleur-taxidermiste, qui a empaillé le perroquet et en aurait offert un vivant au cheminot peu avant son décès, ainsi que Pombarède, habitué de la volière. Il dirige également son enquête du côté d'une secte, les Kshatriyas dans laquelle il infiltre un exhibitionniste arrêté par Justine, une de ses fliquettes. Boule échappe successivement à des attentats orchestrés par Simon : charge de dynamite, tueur turc lancé à ses trousses. Boule s'en sort à chaque fois.

Il fait analyser par une amie pharmacienne les sachets de poudre prélevés au hasard de ses recherches; ils ne contiennent que des analgésiques bénins, provenant des laboratoires de Margotte, l'oiseleur qui est aussi fabriquant de médicaments. Taxi est retrouvé mort, poignardé. Alors qu'il se prépare pour un bal masqué, Boule reçoit un appel anonyme l'informant que le temple des Kshatriyas va être attaqué. Il s'y rend en compagnie de ses fliquettes et met la main sur Simon. Boule, blessé ne lui laisse aucune chance en lui tirant dans le ventre. L'étau se resserre.

 

Difficile à résumer ce roman débridé, complexe, dans lequel prolifèrent personnages et intrigues qui s'entrecroisent. L'action est constante et les scènes défilent comme tirées par une mitrailleuse. L'humour est présent à chaque page, aussi bien dans les dialogues que dans la description des situations. Un humour souvent ravageur.

Boule se montre sympathique malgré certaines mesures expéditives, à la limite de la bavure, mais le tout est enrobé d'un ton bon enfant. C'est un jouisseur de la vie, fin gourmet et amateur de femmes.

 

J'allais vous dire merde, mais le respect m'a retenu.

Ce n'est pas que je parle lentement, c'est que vous écoutez trop vite.

Il commença à claudiquer en blasphémant comme un templier sur le bûcher à qui le bourreau demande si par hasard il n'aurait pas une allumette.

Curiosité :

Les chapitres sont précédés d'un titre, comme les bons vieux feuilletons populaires d'antan.

 

Julius A. LION : Poulets et perroquets. Série Noire N°2059. Parution juillet 1986. 256 pages. 6,05€ disponible sur le site de la Série Noire.

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 08:04
Stuart KAMINSKY : Le toutou du président

N'est pas forcément l'un des conseillers qui gravitent dans son entourage.

Stuart KAMINSKY : Le toutou du président

Transportons nous un peu plus de soixante-dix ans en arrière, en 1942 exactement, à Hollywood, et retrouvons notre ami Toby Peters, le détective privé, fauché et affligé d’un mal de dos persistant, sans compter les nombreuses séquelles de blessures recueillies au cours d’enquêtes et altercations dues à sa mauvaise humeur ou son sens de la répartie cinglante pas toujours appréciée de la part de ses interlocuteurs.

Toby Peters se trouve plongé une fois de plus dans une drôle d’enquête mais côtoyant toujours des personnages prestigieux, et l’on se demande comment il arrive à être encore plus fauché et miteux à la fin de son enquête qu’au début, malgré la présence et la participation de ces personnalités.

Cette fois Toby ne se trouve pas entraîné dans les milieux cinématographiques, sa spécialité, malgré deux apparitions savoureuses, tendres et rapides de Buster Keaton, mais se verra proposé par la première dame des Etats-Unis, madame Eleanor Roosevelt, femme de Franklin D. Roosevelt, le président des USA pas moins, l’affaire suivante :

Il doit retrouver Fala, le chien du Président, un petit scotch terrier noir. Du moins le vrai car Eleanor Roosevelt pense qu’il y a eu substitution, et le chien qui vit à côté de son mari n’a plus les mêmes réactions, disons affectueusement canines, auprès de celui-ci, engendrant mauvaise humeur et complications diplomatiques.

Après de multiples horions, plaies et bosses, Toby Peters déchiffrera la clé de l’énigme, ses pas le menant de chez un vétérinaire qui possède un assistant, musclé mais pas très futé, à une réunion d’un nouveau parti des conservateurs. Il est secondé par ses amis Sheldon Minck, le dentiste charlatan, Jeremy Butler, ancien pugiliste et poète, et Gunther traducteur suisse.

Un livre délicieusement rétro mais à la chute un peu fouillis. Je ne résiste pas au plaisir de vous dévoiler cette citation extraite de ce roman :

La ligne séparant la conviction de la folie est aussi fine que l’espace entre deux pensées. Le fou qui emporte notre foi est qualifié de saint, et le saint qui ne nous convainc pas est qualifié de fou.

Stuart KAMINSKY : Le toutou du président (The Fala Factor - 1984. Traduction de Simone Hilling). Série Noire 2015. Parution aout 1985. 320 pages. 6,05€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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