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28 mai 2020 4 28 /05 /mai /2020 04:15

Un auteur plus connu sous le pseudonyme de Piet Legay, et quelques autres…

Baudouin CHAILLEY : Rush sur Faya.

En 1990, lors de la parution de ce roman qui inaugurait une nouvelle collection, qui s’avèrera éphémère comme bien des collections du Fleuve Noir à l’époque, j’écrivais cette chronique.

De véritables collections Espionnage, il n’en existe plus. Seules perdurent péniblement Coplan et OSS117, les rescapés des années 1950. Ainsi que quelques traductions provenant d’une production principalement britannique alimentée par des auteurs de renommée internationale comme Ken Follett, John Le Carré, Robert Ludlum ou Frederick Forsyth.

C’est extrêmement maigre, pour en pas dire inexistant, alors que vingt ans auparavant, les séries, les collections consacrées à l’espionnage ne se comptaient pas.

Une désaffection du lecteur due peut-être à une répétition des situations mises en scène, principalement une guerre Est-Ouest qui se déroulait aussi bien derrière le rideau de fer que dans divers pays, le Moyen-Orient étant un lieu privilégié.

Pourtant la guerre secrète ne s’arrête pas ou ne commence pas à cet antagonisme capitalisme/communisme désuet et les histoires d’espionnage et de contre-espionnage devraient non seulement pouvoir se renouveler mais retrouver une nouvelle jeunesse.

Outre l’abolition du mur de Berlin, et l’espoir de s’échapper du système féodal instauré par l’URSS sur les pays de l’Est, les données économiques et sociales changent continuellement dans le monde et tout est prétexte à intervention occulte.

 

Baudouin Chailley l’a fort bien compris et après avoir signé un roman ayant pour cadre la Nouvelle-Calédonie, il propose au Fleuve Noir une nouvelle série intitulée Secret Défense, avec comme numéro 1 de la collection Rush sur Faya.

Un regard et une aventure située au moment du raid sur Faya-Largeau, conduit par Hissène Habré avec à la clé la déroute des Lybiens. Nul ne peut nier l’intervention de la France, mais comme les poupées russes, une histoire peut en cacher une autre.

Erik Montclar, de la DGSE, est envoyé au Tibesti avec comme mission, soit exfiltrer c’est-à-dire identifier et prendre en charge un scientifique allemand, soit récupérer le matériel mis au point par ce conseiller : un brouilleur de missile.

Bien sûr, Montclar fait partie de ces héros anonymes surentraînés et au physique avantageux, mais il est plus humain que les supermen auxquels nous étions habitués. Nous n’avons pas droit non plus, et c’est heureux, au cliché éculé de la blonde espionne qui se fourre dans le lit du héros pour mieux l’entraîner à sa perte.

 

Un bon début de collection avec un personnage sous toute sympathique et espérons qu’il aura plus de succès que les autres séries, telles DPJ6 et Beretta 9mm par exemple qui ne furent que collections éphémères.

 

Pour la première fois, Baudouin Chailley écrivait des romans sous son véritable patronyme alors qu’il produisait depuis des décennies dans des genres différents, sous les pseudonymes de Piet Legay, le plus connu, mais aussi sous ceux de Guy Lespig, Baldwin Wolf, Igor Ivanov, Guy Jacquelin, B. Hilley, Pat Marcy ou encore Pierre Lucas. D’autres pseudonymes sont avancés, comme ceux de Henry Lewis, H.B. Perkins, B. Hilley ou encore Duke Grant, probablement en collaboration avec Henri Trémesaigues, mais ceci est à prendre au conditionnel.

 

Baudouin CHAILLEY : Rush sur Faya. Collection Secret Défense N°1. Editions Fleuve Noir. Parution 3 mars 1990. 192 pages.

ISBN: 2265042900

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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 03:21

Un classique de la littérature jeunesse !

Erich KÄSTNER : Emile et les détectives

Malgré son jeune âge, Emile va prendre le train, et pas pour n’importe où, pour Berlin !

Madame Tischbein, sa mère, ne roule pas sur l’or, loin de là. Le père est mort alors qu’Emile n’avait que cinq ans, et depuis, ils vivotent, la mère travaillant chez elle comme coiffeuse. Elle prépare la valise d’Emile, le vêt de son plus beau costume bleu, adjoint un bouquet de fleurs, et 140 marks qu’il doit remettre à sa grand-mère qui vit chez son autre fille dans la capitale. Il doit faire attention à cet argent qui est glissé dans une enveloppe.

Avant de partir, Emile glisse l’enveloppe dans son costume, vérifie souvent si elle se ne serait pas échappée par hasard, et guère confiant, il accroche cette enveloppe à l’intérieur du costume avec une épingle. Et il n’a plus qu’à monter dans le wagon. Il ne reste plus qu’une place, mais cela lui suffit.

Il est assis en face d’une brave dame qui déconfine ses doigts de pieds et à côté d’un monsieur qui lui raconte des blagues et lui offre une barre de chocolat. Délicate attention dont se réjouit Emile qui s’endort, tout comme son voisin monsieur Grundeis. Mais lorsqu’il émerge de son sommeil, il s’aperçoit que le monsieur si aimable est sorti dans le couloir et que son enveloppe contenant l’argent a disparu. Point n’est besoin d’aller chercher plus loin qui est son voleur qu’il s’empresse de suivre.

Ils descendent à une station, ce n’est pas la bonne mais tant pis, et Emile poursuit son voleur en faisant bien attention à ne pas se faire repérer. Il emprunte un tramway, l’homme s’étant engouffré dedans, mais il n’a pas assez d’argent pour payer son billet. Heureusement un passager le prend en pitié et lui offre de payer son ticket. Un brave homme qu’Emile retrouvera plus tard puisqu’il s’agit d’un journaliste qui se nomme Kästner. Le voleur s’assied à une terrasse de café et Emile attend. Un garçon de son âge le fait sursauter en actionnant une trompe de bicyclette qu’il garde dans la poche de son pantalon. Emile raconte sa mésaventure et Gustave, son nouvel ami, s’empresse de rameuter ses copains afin d’aider Emile, dans la traque du voleur et financièrement aussi car ils auront des frais de déplacements et de téléphone.

Pendant ce temps, Pony Bibi, la cousine d’Emile, s’est rendue à la gare avec sa grand-mère, mais ils ne voient pas le garçon et s’inquiètent. Pourtant Emile pourra prévenir sa tante et la grand-mère qu’il sera en retard et Pony Bibi va le rejoindre avec son vélo dont elle est si fière.

 

Une histoire qui met en valeur la solidarité entre gamins, sans se poser de questions, sans demander s’il y aura une contrepartie. Ils sont tous prêts, même si certains sont légèrement réticents, à se dévouer pour Emile, qu’ils ne connaissaient pas quelques minutes auparavant, l’aventure les attirant. Et celui qui est considéré un peu comme le chef de la bande, surnommé Le Professeur, répartit les tâches, prend Emile sous son aile, suggérant les démarches plutôt que les imposant, écoutant les avis des uns et des autres, les appliquant lorsqu’ils sont justifiés. Tout cela avec abnégation.

Et l’histoire se termine bien, comme en général dans les romans pour enfants, avec une fin en apothéose. Mais un épilogue auquel Emile ne s’attendait pas, désirant simplement récupérer l’argent qui était destiné à sa grand-mère.

Emile et les détectives est le plus connu des romans pour enfant d’Erich Kästner, constamment réédité et publié en plusieurs langues, adapté au cinéma et  la télévision. Kästner a été arrêté deux fois par la Gestapo et a été exclu de l'Union des écrivains. Ses œuvres ont fait l'objet d'autodafés en raison de leur « non-conformité à l'esprit allemand » ; il a pu même observer ces autodafés de près.

 

 

Emile savait depuis longtemps que certaines personnes répètent toujours : Mon dieu ! que tout allait mieux autrefois ! Il ne faisait même plus attention lorsque quelqu’un déclarait que jadis l’air était plus sain, ou que la tête des bœufs était plus grosse. Car en général cela n’était pas vrai ; seulement, ces gens-là n’étaient plus contents de rien.

Erich KÄSTNER : Emile et les détectives (Emil und die Detektive - 1929. Traduction Mme L. Faisans-Maury). Illustrations Daniel Maja. Edition revue et corrigée. Le Livre de Poche Jeunesse N°30. Editions Hachette. 192 pages.

ISBN : 9782013216210

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26 mai 2020 2 26 /05 /mai /2020 03:43

Y’a-t-il un arbitre dans la salle ?

Gérard DELTEIL : Hors-jeu.

Vous êtes bien tranquillement installé dans votre chambre à jouer au Wartronic, un jeu vidéo, avec un camarade.

Soudain, l’écran vidéo devient gris, une odeur de plastic brûlé se dégage du récepteur ainsi qu’un filet de fumée. Puis c’est l’implosion.

Dans le brouillard qui envahit la pièce un curieux personnage se tient debout devant vous, avec à la main une arme étrange ressemblant à un jouet.

Cette situation, deux adolescents la vivent en proie à une frayeur bien justifiée. Ce personnage insolite leur explique qu’il vient de la planète B2 sur laquelle la guerre fait rage entre les Centauriens et les Sidariens. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la matérialisation d’un univers ludique.

Cochrane, puisque tel est le nom de ce guerrier, voudrait bien retourner sur B2 et combattre à nouveau, prêter main-forte à ses compagnons. Le meilleur moyen étant de se renseigner auprès du fabricant, Cochrane entame des recherches qui de Paris le mèneront à New-York.

 

Un roman plaisant que Gérard Delteil a dû écrire en s’amusant et qui est truffé de clins d’œil. Une ville de la banlieue parisienne s’appelle Courvilliers, contraction de Courbevoie et d’Aubervilliers. Une référence à Didier Daeninckx.

L’un des personnages se nomme Richard Matheson, du nom d’un célèbre auteur de romans de science-fiction, tandis qu’un autre a pour nom, Ed Lacy, un auteur américain de romans policiers.

Hors-jeu ne renouvelle pas le genre, mais c’est un agréable roman qui sévit dans le système des jeux-vidéos, jeux qui n’avaient pas encore atteint à cette époque la côte et l’engouement dont ils bénéficient de nos jours, et auxquels on joue, confiné ou non.

Gérard DELTEIL : Hors-jeu. Collection Anticipation N°1597. Editions Fleuve Noir. Parution décembre 1987. 192 pages.

ISBN : 2-265-03733-8

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 03:49

Il serait peut-être temps !

Thomas STONE : Suzanne se réveille

Ils se sont mariés jeunes, ne se connaissant guère, n’ayant aucune expérience de la vie et étant encore vierges. Mais la guerre est là qui sépare le couple.

Michel est parti durant quatre ans comme fusilier-marin dans le Pacifique. A son retour, il retrouve Suzanne sa femme qui est restée sage, et son emploi chez un notaire. Mais au bout de quelques semaines, alors qu’en épouse dévouée, Suzanne nettoie le costume de son mari, elle découvre une lettre anonyme adressée à Michel et qui débute en ces termes : Mon chéri, crois-tu que nous avons passé une bonne soirée !… Et le reste est encore plus explicite.

Naturellement, lorsque Michel rentre, plus tard qu’il ne le devrait, et qu’il lu annonce qu’il doit repartir le soir même pour San Francisco, Suzanne n’est guère satisfaite. Avant de lui remonter les bretelles, elle lui offre un whisky, s’en sert un, alors qu’auparavant ils ne buvaient jamais.

Lorsqu’elle avait rencontré Michel, elle se demandait même si un jour elle trouverait un mari. Et Michel, qui commence à se mettre en colère lui rétorque qu’elle est en train d’avouer qu’elle l’a épousé uniquement parce qu’elle voyait en lui le seul mari possible. Enfin, il accepte de dévoiler le nom de sa maîtresse. Eve (un prénom prédestiné ?) Hazen, la fille de son patron, bien connue pour ses frasques, son premier mariage, devenue une veuve joyeuse, puis remariée avec Tommy Travis, un richissime quinquagénaire (un vieux quoi !), dont elle s’est séparée une semaine après les noces, à moins que ce soit lui qui l’ai congédiée, et surtout elle est réputée dans toute la ville pour sa collection d’amants. Une nymphomane conclut Suzanne.

Suzanne sait qu’elle doit reconquérir son mari et elle se fait chatte, pensant pallier son inexpérience en s’offrant à lui. Et Michel, comme tout homme qui se sent supérieur, il la rejoint dans leur lit, mais si la nuit se déroule agréablement, ou presque, rien n’y fait. Un appel téléphonique et Michel quitte l’appartement pour rejoindre Eve et croquer la pomme ensemble. Mais il se rend compte qu’il n’est juste qu’un passe-temps pour la jeune femme et se réfugie à San Diego, s’installant dans un hôtel minable, passant ses soirées à boire.

Pendant ce temps, Travis qui doit revoir son fils Sonny, perdu de vue depuis des années, sa femme ayant déserté le foyer conjugal, demande à Eve de réintégrer leur logement afin de démontrer artificiellement que son ménage n’est pas en déliquescence comme les mauvaises langues le prétendent. Mais c’est une fausse bonne idée. Puis il demande à Suzanne de travailler pour lui, l’aidant à rédiger ses mémoires et les tapant à la machine. Seulement Sonny, qui est fiancé et va se marier prochainement, fait la cour par jeu à Suzanne. La prude et inexpérimentée Suzanne.

 

Roman d’amour ou plutôt de désamour psychologique, Suzanne se réveille est l’œuvre d’une femme, malgré ce pseudonyme masculin.

En effet sous l’alias de Thomas Stone, se cache Florence Stonebraker, auteur de très nombreux ouvrages dits romantiques dont certains ont été édités en France sous son nom et dans la même collection.

En aucun cas ce roman peut être catalogué comme érotique. Seuls, parfois, quelques allusions, et surtout les reproches que se fait Suzanne quant à son inexpérience, ou les propositions de Sonny envers la jeune femme, tournent autour du sexe, mais jamais il n’y a de descriptions érotiques.

 

Tu me reproches d’être froide, frigide, même ? C’est donc de cela que tu m’en veux, Michel ? Je ne vaux rien au lit, et tu es tombé amoureux d’une femme plus experte ? C’est ça ? Evidemment, elle a tant d’expérience et moi j’en ai si peu ! Elle n’a pas manqué de professeurs qui lui ont enseigné la technique de l’amour et moi je n’ai que toi… Voilà ma faiblesse. Peut-être que si je prenais des amants… Comme Eve Hazen…

 

Tout réside dans la psychologie des personnages, dans leurs différences, dans leurs relations sociales plus que physiques ou charnelles, dans des mises au moins parfois difficiles à avouer dans un couple.

Souvent dans les romans noirs américains, comme chez Day Keene par exemple, la femme, la plupart du temps la maîtresse, se montre nymphomane ou rouée, mais rarement l’épouse avoue n’être qu’une oie blanche. Suzanne, dévalorisée depuis son enfance par sa tante qui l’a élevée, continue à se rabaisser, physiquement et mentalement.

 

Suzanne lui apparu comme une étrangère. S’il avait changé, elle n’était plus la même non plus. Elle semblait plus mûre, plus sûre d’elle-même. Dans les petites choses, elle se montrait presque trop gentille, lui apportant son petit déjeuner au lit s’il était enrhumé, lui recommandant de prendre son manteau de pluie si le temps menaçait, semblant oublier qu’il avait fait la guerre, que diable ! Qu’il n’avait rien d’une mauviette… Oui, pour les petites choses, elle était parfaite, mais pour la grande chose, c’est-à-dire le lit, là alors… Quelle déception ! Froide, réservée, toujours un peu craintive, un vrai glaçon ! Il en vint à penser qu’elle n’avait pas le moindre tempérament.

 

Tommy Travis, qui passe lui aussi pour un homme à femmes, ne demande rien de plus que de se retrouver au calme, à lire un bon livre. Il a été jeune, a connu des conquêtes faciles, mais elles ne lui ont jamais apporté la moindre satisfaction. D’ailleurs il est aussi sage dans sa vie sexuelle que dans son alimentation et il ne boit jamais. Que du lait cacheté placé dans un réfrigérateur. Nous sommes loin de l’image du Don Juan collectionneur de bonnes fortunes et dégustateur d’alcools en tous genres.

Le reflet de l’Amérique à la fin de la guerre, narré d’une façon pudique et sobre, par une romancière qui, outre la vingtaine de romans dits conventionnels mettant en scène des femmes chastes, fut également l’auteur de plus de 80 romans de pulps-fictions lesbiens entre 1937 et 1967.

Thomas STONE : Suzanne se réveille (Passion’s Darling – 1946. Traduction de Pierre Drize). Collection Les Romans américains N°57. Editions Ferenczi. Parution 1er trimestre 1957. 96 pages.

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24 mai 2020 7 24 /05 /mai /2020 04:25

A la minute près ?...

Fredric BROWN : Cent vingt heures de cauchemar

Au bout de cinq ans de mariage, Lloyd Johnson et Ellen se frictionnent parfois, comme tous les couples. De petits moments d’énervements qui passent lorsque chacun retrouve son calme et sa bonne humeur.

Ce vendredi, Lloyd passe un après-midi fort occupé, ce qui ne l’empêche pas de penser à la dernière prise de bec qu’il a eue avec Ellen, et inversement, la veille au soir. Etant courtier en bourse, associé avec Joe Sitwell, cousin d’Ellen, Lloyd conseille une cliente pour des achats et des ventes de titres, puis il a une réunion de travail avec son cousin qui désire se rendre à Las Vegas et éventuellement jouer au golf, le rejoint ensuite à l’aéroport pour authentifier une pièce, et après quelques verres dégustés ensemble, et avoir téléphoné en vain à Ellen à leur domicile, il rentre chez lui, donne à manger à Cheetah, la chatte siamoise, et enfin aperçoit une feuille de papier dépassant du rouleau de sa machine à écrire.

Le message débute par ces mots : Si vous voulez revoir votre femme vivante, je vous donne cinq jours pour mettre à ma disposition 25 000 dollars en billets de cent ou moins…

Suivent les noms de deux hommes dont les femmes ont été enlevées quelques semaines auparavant. La première est décédée car son mari avait prévenu la police, l’autre a été retrouvée, la rançon ayant été remise sans incident. Voilà de quoi faire réfléchir Lloyd qui téléphone au mari de la dernière victime afin de connaître son avis.

Puis Lloyd passe son temps à se morfondre, à appeler des amis de confiance, à vendre dans un premier temps sa voiture, à hypothéquer sa maison, à racler les fonds de tiroir, acceptant les propositions du second mari, de son associé Sitwell de retour de Las Vegas, à vendre les quelques titres en bourse qu’il possède.

Et surtout à aligner sur une feuille le montant total de ce qu’il récupère peu à peu, attendant les instructions du ravisseur, à acheter également un pistolet au cas où. Jusqu’au soir fatal durant lequel l’échange rançon-femme doit s’effectuer, tout en espérant qu’Ellen soit toujours en vie.

Naturellement, Lloyd pense à l’après, lorsqu’il aura récupéré Ellen. A la doter d’une arme à feu également, à apposer des verrous aux portes, et à adopter un chien, en espérant que celui-ci fasse bon ménage avec sa chatte siamoise.

 

Certes, en songeant à prendre de telles décisions, je ne faisais, comme l’on dit vulgairement, que verrouiller la porte de l’écurie après avoir constaté le vol de son cheval.

 

Si l’intrigue de ce roman est intemporelle, la façon dont les divers protagonistes se conduisent paraît quelque peu vieillotte. Du moins en ce qui concerne les appels téléphoniques, car de nos jours, plus besoin de passer par un standard et des lignes sécurisées afin que personne n’intercepte les conversations téléphoniques.

Fredric Brown se montre comme à son habitude tortueux dans son intrigue et l’épilogue pourrait sembler une énorme farce, comparativement aux heures d’angoisse subies par Lloyd, le narrateur. Mais cet enlèvement ne fait pas rire Lloyd, qui écluse de nombreux verres, de trop nombreux verres, et est obligé d’avoir recours à des somnifères pour essayer de se reposer.

Il existe quelques anomalies dans l’intrigue, mais peut-être est-ce dû au traducteur, à moins que ce soit Brown lui-même qui ne se serait pas relu. De même que dans le nom de l’auteur, mais c’était une erreur assez courante à l’époque : Frédéric au lieu de Fredric.

Ce roman a été réédité dans la collection Miroir Obscur aux Nouvelles Editions Oswald, en 1981, dans une version due au même traducteur, très légèrement modifiée, les fautes typographiques ayant été corrigées.

La version Néo comprend, outre ce roman, cinq nouvelles :

Jéhovah. Première édition dans Les Chefs-d’œuvre du sourire. Anthologie Planète. 1963.

Petite musique de nuit. Première édition dans la revue Fiction 147, février 1966.

L’apprenti assassin.

La dernière enquête de Bela Joad. Première édition Mystère magazine N°62. Mars 1953.

Sur le champ de foire. Première édition Le Saint magazine N°54. Août 1959.

Collection Le Miroir obscur N°23. Editions NEO. Parution mars 1981.

Collection Le Miroir obscur N°23. Editions NEO. Parution mars 1981.

Fredric BROWN : Cent vingt heures de cauchemar (The Five Days Nightmare - 1962. Traduction J.E.S. Ouvaroff). Collection Inter Police Jet N°88. Presses Internationales. 128 pages. Parution 2e trimestre 1963.

Réédition : Collection Le Miroir obscur N°23. Editions NEO. Parution mars 1981. 200 pages.

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22 mai 2020 5 22 /05 /mai /2020 04:34

Hommage bis à Gudule, décédée le 21mai 2015….

GUDULE : Agence Torgnole frappez fort.

A treize ans, Fanny est une gamine sans problème qui poursuit tranquillement ses études en classe de cinquième.

Seulement, Fanny, si elle habite dans une banlieue où les bandes d’adolescents s’amusent à semer la pagaille, n’apprécie pas du tout le sort réservé aux gamins, à certains gamins. Elle voit trop souvent, comme ce samedi, des parents qui excédés, passent leurs nerfs sur leurs enfants en leur octroyant généreusement baffes, torgnoles, gifles et autres remontrances physiques en plus des verbales.

Cela la met hors d’elle, ça l’horripile, la fout en colère, au point qu’elle se demande comment aider les pauvres maltraités, leur venir en aide. L’idée n’est pas longue à germer dans sa tête d’enfant choyée par ses parents. Elle demande à son père de lui prêter la cabane au fond du jardin, celle où il entreposait ses outils de jardinage et qui est à présent désaffectée et mal en point.

Le père ne pose pas de questions, il a confiance en Fanny, et celle-ci, munie d’une autorisation donnée sans restriction, nettoie et retape le cabanon afin d’y installer un bureau. Elle l’aménage sommairement d’un vieux bureau et de quelques objets dont un vieux ventilateur de plafond à pales, de feuilles de papier et de crayons, et inscrit sur un carton l’en-tête de son échoppe de détective : Agence Torgnole.

Elle écrit sur des petites feuilles de papier un slogan susceptible d’attirer les clients puis elle distribue ses tracts dans le supermarché aux gamins victimes de maltraitance. Il n’y a plus qu’à attendre les clients.

Justement, l’un des gamins qu’elle a vu le matin même se faire réprimander, toque timidement à la porte. Elle ne l’entend qu’à la deuxième tentative. Première erreur à corriger : elle ajoute Frappez fort sur la pancarte punaisée à la porte. Elle met en confiance le petit Jérôme en lui proposant un verre de grenadine, s’enquiert de ce qui l’amène, et elle se fera rétribuer en bonbons selon un tarif étudié au plus juste.

Elle distille ses conseils, après mûres réflexions, car les cas qui se présentent, s’ils subissent tous les mêmes conséquences n’en possèdent pas les mêmes causes. Jusqu’au jour où Antoine lui demande de donner une leçon à son père. L’œil d’Antoine s’orne d’une magnifique auréole violacée. Son père a pris la mauvaise habitude de boire et le soir, pour la moindre peccadille, ses poings entrent en action. Un point c’est tout.

Seulement ce qu’envisage Antoine n’est pas du tout du goût de Fanny, qui cherche une solution acceptable et finit par aider l’adolescent.

 

Non sans humour, Gudule traite le sujet délicat de l’enfance maltraitée, mettant en scène une gamine bien dans sa peau et qui aimerait aider ses congénères.

Gudule insère la dose d’empathie nécessaire sans tomber dans le misérabilisme, écrivant un roman humaniste et tendre. Si la morale est sauve, faut bien pour ce genre de romans, quelques scènes ne manquent pas de saveur, de piquant, voire d’héroïsme de la part de Fanny.

L’épilogue pourrait sembler être trop beau pour être vrai, mais est assez vraisemblable pour captiver et absorber l’intérêt des jeunes lecteurs. Tout ne se termine pas mal dans la vie, alors il n’y a pas de raison pour que dans les romans, cela diffère. Il faut savoir rester optimiste.

 

GUDULE : Agence Torgnole frappez fort. Couverture de Miles Hyman. Illustrations intérieures de Véronique Deiss. Collection Souris Noire Plus N°18. Editions Syros. Parution avril 1991. 80 pages.

ISBN : 9782867385896

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 03:51

Hommage à Gudule décédée le 21 mai 2015.

GUDULE : Mémé est amoureuse !

Tous les ans, à la même époque, c’est-à-dire au printemps, Mémé tombe amoureuse.

Et cette année ne déroge pas à la règle, au grand scandale de la famille. Seule sa petite-fille Miquette est contente pour elle. Après tout elle le vaut bien. Mais le père et la mère de Miquette ainsi que son oncle et sa tante poussent des cris d’orfraies, surtout qu’il y a de l’or frais à la clé.

Mémé est amoureuse du facteur ! Un jeunot de trente ans. Au biberon qu’elle va les chercher, presque. Et cette nouvelle reste en travers de la gorge des adultes comme une arrête de requin. Parce que l’héritage est en jeu. Si elle se marie, on ne sait jamais, l’argent irait au facteur ipso facto et eux alors, ils comptent pour du beurre ?

Miquette se rend dans la chambre de Mémé qui se poudroie à la farine de riz, se peinturlure les lèvres (attention ça tache !), s’apprête comme si elle se rendait au bal des débutantes.

Mais les parents ont décidé de mettre des graviers dans les rouages. Mémé avait donné rendez-vous à son facteur de son cœur à minuit mais il a poireauté pour rien. Il avait reçu une lettre anonyme, et pensait qu’il s’agissait d’une groupie du costume. Pendant ce temps, mémé dormait du sommeil du juste, les anges joufflus de l’amour volant au dessus de sa tête frisottée. Les parents avaient trafiqué sa boisson du soir en y incluant un somnifère.

Et le lendemain, encore endormie, mémé est transportée par des ambulanciers à la maison de retraite. L’asile des vieux. Miquette en est toute chagrinée.

 

Une histoire courte que Gudule traite avec humour, dénonçant sans l’écrire l’avidité des enfants attendant impatiemment l’héritage.

Une histoire pas morale qui se termine toutefois dans la joie et la bonne humeur car la morale est sauve quand même. Comment ? Pour le savoir il faut lire le roman même si vous êtes adultes. Surtout si vous êtes adultes. Et dites-vous bien que si vous aussi vous faites partie du lot des prétendants à la retraite, âge qui s’approche de plus en plus, vous devez vous méfiez de l’appétit de vos enfants qui n’attendent que votre transport au-delà des nuages pour s’accaparer ce que vous avez économisé non sans mal.

GUDULE : Mémé est amoureuse ! Dessins de Véronique Deiss. Collection Souris Noire N°55. Editions Syros. Parution septembre 1992. 30 pages.

ISBN : 9782867388064

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20 mai 2020 3 20 /05 /mai /2020 04:17

Ah si j'étais riche...

Georges DUHAMEL : Le notaire du Havre.

Âgé de cinquante ans, Laurent Pasquier, chercheur et professeur de biologie au Collège de France, entreprend de narrer l’histoire familiale. Dans le prologue de ce récit, il nous présente ses ancêtres, paternels et maternels, et quelques ramifications qui s’avèrent indispensables, non pas pour la compréhension de l’histoire, mais pour poser les bases de cette saga qui s’étalera sur dix volumes.

Né en 1881, Laurent Pasquier ne possède que peu de souvenirs de sa petite enfance. Comme tout un chacun de nous. Aussi ce que l’on peut appeler ses mémoires débutent en 1889, alors que la Tour Eiffel est à peine achevée. Son père Eugène-Etienne-Raymond, né en 1846, mais son épouse ne l’appellera que Raymond ou encore plus familièrement Ram, est employé chez Cleiss et parallèlement entame des études de médecine. Sa mère, Lucie née Delahaie, un an plus jeune, sera le pivot, malgré elle, des espoirs et désillusions subies les deux années durant lesquelles se déroule cette histoire.

Outre Laurent, il ne faut pas oublier les garçons Joseph, l’aîné, puis Ferdinand, qui précède également Laurent, et Cécile la petite dernière de deux ans, avant la prochaine qui ne naîtra quelques mois après la fin de ce tome. Il y eut auparavant deux autres enfants, Marthe et Michel, décédés en 1884 de la scarlatine, alors que Laurent n’avait que trois ans. Mais il ne s’en souvient que par les propos de ses parents.

Donc en cette année 1889, alors que les parents ont déménagé à moult reprises, établis à l’époque à Nesles-la-Vallée, Lucie reçoit un courrier du notaire du Havre, l’informant qu’à la suite du décès de la tante Augustine elle en est l’héritière. Théoriquement.

Car les deux sœurs de Lucie qui vivaient à Cusco au Pérou, sont aussi héritières potentielles. Elles ont disparu lors d’un séisme et nul ne sait si elles sont toujours vivantes ou non. Lucie va donc recevoir un tiers de l’héritage en attendant le résultat des démarches entreprises par le notaire et le consulat général de France. Sinon, il faudra attendre les trente ans requis pour les porter définitivement décédées. Autre problème, cet héritage est en grande partie composé de titres dont ne pourra disposer Lucie qu’à la majorité de ses enfants.

La famille s’installe néanmoins rue Vandamme à Paris, non loin de la Gare Montparnasse, de la rue du Maine et de la rue de l’Ouest, dans un appartement plus grand. Raymond pourra ainsi disposer de son bureau, les enfants et les parents se partageant les autres chambres, tandis que Lucie se réserve la salle pour ses travaux de couture. Ils ne roulent pas sur l’or, loin de là, mais vivent avec l’espoir d’une lettre en provenance du notaire leur annonçant la bonne nouvelle.

Parmi leurs voisins, Wasselin, un homme qui s’emporte facilement contre sa femme et surtout leur fils Désiré qu’il traite d’enfant déchu. Désiré se trouve dans la même classe que Laurent, malgré ses trois ans de plus, et les deux gamins deviennent amis. Quant à Wasselin, comptable, il change régulièrement de patron et surtout, il propose souvent des plans financiers qui s’avèrent tous plus ou moins toxiques. Ce qui n’empêche pas le père de Laurent d’écouter les sirènes financières et d’y perdre des plumes.

 

Ce premier volet de la saga familiale des Pasquier nous plonge dans les espoirs, souvent déçus, d’une famille modeste. Ils sont confrontés à la pénurie d’argent récurrente, ce qui reflète une époque, mais pourrait se décliner aussi de nos jours.

Les petites joies et les grands abattements quasi quotidiens sont narrés avec réalisme mais sans tomber dans le misérabilisme. La pauvreté est le lot de bien des ouvriers et la famille Pasquier subit les coups du sort sans vraiment se plaindre, avec une sorte de fatalité. La mère dans ces cas là ne compte plus ses heures devant sa machine à coudre, payée chichement par des couturiers qui lui confient les coupons de tissus prédécoupés ou non.

Il n’y a pas souvent de viande dans les gamelles et le plat principal consiste en lentilles, ce qui ne les gêne guère, pourvu qu’il soit agréable à l’œil du père. Alors la mère parsème par-dessus ces légumes du persil afin de donner un peu de couleur.

Raymond, sous l’impulsion de Wasselin, effectue des placements hasardeux, et l’affaire des titres de la société Incanda-Finska nous ramène à ces scandales financiers dont l’affaire du Canal de Panama et celle de l’Union générale, banque catholique française qui fit faillite lors d’un krach boursier. Un fois de plus on ne peut s’empêcher d’évoquer des affaires récentes, américaines, qui déteignirent sur les bourses mondiales. L’appât du gain facile attire toujours les plus démunis, que ce soit dans des placements boursiers ou les jeux de hasard. Un roman qui ne peut vieillir quel que soit le contexte.

Si Raymond se laisse facilement influencer par Wasselin, Lucie est plus réfléchie. Elle a la tête sur les épaules et est pragmatique devant les envolées utopiques de son mari.

Le point positif réside dans l’amitié des deux garçons, Laurent et Désiré, mais qui se clôturera tragiquement.

 

Le notaire du Havre, dont il est souvent question dans le roman, est un peu comme l’Arlésienne. On en parle, la famille Pasquier reçoit des lettres, rarement, de sa part, mais il n’apparaît jamais.

Or, justement, j’ai acheté ce roman parce que je pensais qu’il y avait une relation avec cette ville portuaire où j’ai passé mon enfance, croyant retrouver quelques images. Nostalgie…

Par certains points, ce roman pourrait être considéré comme un roman noir dont le thème serait la finance délétère, comme cela a déjà été traité à maintes reprises par Hector Malot dans Les Millions honteux, ou par Emile Zola dans L’argent. Mais les exemples ne manquent pas.

 

C’était vraiment un homme du dix-neuvième siècle qui n’a pas voulu douter du savoir souverain, de ce siècle qui a fait la sourde oreille aux avertissements de Schopenhauer et s’est plu tenacement à confondre science et sagesse.

Georges DUHAMEL : Le notaire du Havre. Chronique des Pasquiers 1. Le Livre de Poche N°731. Parution 20 janvier 1971. 256 pages.

Première édition : Le Mercure de France 1933. Nombreuses rééditions.

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19 mai 2020 2 19 /05 /mai /2020 03:46

A pied, à cheval, en voiture et tout autre moyen de locomotion…

Jean de LA HIRE : L’As des Boy-scouts.

Reprenant le principe des voyages autour du monde, dont les principaux titres sont bien évidemment Le tour du monde en 80 jours et Cinq semaines en ballon, de Jules Verne, ou encore Les cinq sous de Lavarède de Paul d’Ivoi, sans oublier les nombreux ouvrages d’Arnould Galopin aux titres significatifs tels que Le Tour du monde de deux gosses, Le Tour du monde d'un boy scout, Le Tour du monde en aéroplane, L’As des Boy-scouts de Jean de La Hire s’immisce dans cette veine, reprenant la façon de procéder qui est d’effectuer le tour du monde selon des critères spécifiques.

Mais ce n’était pas la première fois que Jean de La Hire mettait en scène des boy-scouts et l’on peut citer en vrac et dans le désordre :

Le Roi des scouts, Les trois boy-scouts, les grandes aventures d’un boy-scout, Le million des scouts.

Initialement publiée en 1925 en 52 fascicules, de chacun 64 pages (format 13x17,5 cm) chez Ferenczi, cette histoire à épisodes est rééditée du 5 novembre 1932 au 21 octobre 1933 mais dans un format différent. Il s’agit de fascicules de 16 pages format grand in-8 (18x28 cm) avec des illustrations de R. Houy. Certains titres sont identiques, d’autres changent, la loi des rééditions et peut-être de légères modifications des textes l’exigeant.

 

Dans le fascicule numéro 1, intitulé Le long courrier aérien, le lecteur fait la connaissance de Paul Mandar, un adolescent de seize ans qui s’est déjà signalé à plusieurs reprises dans le monde du scoutisme français et international par plusieurs actes de courage individuel. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler tout au long des semaines qui viennent et d’affiner le caractère de cet adolescent qui est décrit comme un jeune homme doué magnifiquement des plus viriles qualités : intelligence, esprit de décision, audace, avec de la prudence et de la bonté, et le sens bien rare chez un garçon de cet page, de l’esprit d’autorité et de discipline.

 

Cet ouvrage est ainsi présenté :

C’est le match sportif des Boy-Scouts français et des Boy-Scouts anglais autour du vaste monde.

Quelles péripéties dramatiques, parfois angoissantes, parfois drôles !... Quelles aventures, avec la mise en œuvre des découvertes et inventions les plus modernes. Quelles épreuves de courage, d’intelligence, de sang-froid, d’adresse, de vigueur.

L’auteur de L’AS DES BOY-SCOUTS n’est autre que M. JEAN DE LA HIRE, universellement connu et estimé, puisque la plupart de ses œuvres, particulièrement celles pour la jeunesse, sont traduites dans le monde entier.

Les aventures de l’As des Boy-scouts vous seront présentées au fil des semaines, dans une périodicité aléatoire (et pourquoi aller à Thouars ?).

Et voici le sommaire alléchant qui devait enthousiasmer bon nombre de jeunes et moins jeunes lecteurs, durant une année, et encore de nos jours pour les nostalgiques :

 

1 : Le long courrier aérien.

2 : L'auto attaquée.

3 : Le siège tragique.

4 : Le défilé suspect.

5 : Angoissant mystère.

6 : La clé du mystère.

7 : L'avion perdu.

8 : La Reine des Touaregs.

9 : Les fauves du lac Tchad.

10 : Au secours !...

11 : Nuit dramatique.

12 : Le drame éthiopien.

13 : La chasse terrible.

14 : La course au bateau.

15 : Le mystère du "Titan".

16 : Mandar détective.

17 : L'aventure hindoue.

18 : Les voleurs de rubis.

19 : Le rubis vivant.

20 : Les cataractes.

21 : Les Pirates Chinois.

22 : Le trésor des Mongols.

23 : La lutte pour la vie.

24 : La Fantasia.

25 : Le terrible Oeil de Lynx.

26 : Mystérieux Yankees.

27 : Au pays des ours.

28 : La ville mystérieuse.

29 : La trombe aérienne.

30 : Le navire maudit.

31 : Les Robinsons polaires.

32 : L'île fantastique.

33 : Les rivaux d'Admundsen       .

34 : L'étreinte du Pôle.

35 : Reprise du match.

36 : Les Djangkangs.

37 : Le duel capital.

38 : L'immense tragédie.

39 : Le temple en feu.

40 : La vengeance des Thugs.

41 : Le serpent de mer        .

42 : Le courant interocéanique.

43 : Le pays des centaures.

44 : La ruée des patagons.

45 : Les captifs.

46 : La tragique poursuite.

47 : Le nouveau sous-marin.

48 : L'énorme guet-apens.

49 : Le suprême départ.

50 : Le dernier drame.

51 : John Dogg, salut!...

52 : Sous l'arc de triomphe.

Jean de LA HIRE : L’As des Boy-scouts. Voyages et aventures modernes autour du monde. Editions J. Ferenczi & Fils. Recueil de 52 fascicules de 16 pages chacun.

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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 04:39

Brantonne signant la couverture d’un Espionnage du Fleuve Noir ? C’est pas clair comme aurait Chazal !

Robert CHAZAL: La nuit des espions.

Hiver 41. Les responsables de l’antenne des services secrets allemands, basée à Londres, confient à Elga des documents confidentiels qu’elle doit remettre dans un petit village de Normandie à l’un de ses compatriotes.

Les services secrets britanniques sont sur les dents et investissent l’immeuble où se tient la réunion. Elga parvient toutefois à échapper au filet.

Aussitôt les Anglais ripostent et un agent féminin se rend en France afin de rencontrer l’espion allemand et lui fournir de faux documents. Parallèlement un agent masculin est lui aussi envoyé en France afin de prendre si possible la place du Teuton au cas où Elga parviendrait à quitter le sol britannique et accomplir sa mission.

La rencontre entre la femme et l’homme a lieu à l’endroit indiqué, mais chacun est sur ses gardes. N’est-il pas en face de l’ennemi ou au contraire de son compatriote ?

Comme le déclare Robert Hossein dans sa préface : « ...La situation est complexe. L’homme et la femme peuvent être l’un et l’autre Anglais ou Allemand. L’on voit le jeu des combinaisons : deux Anglais; deux Allemands; un Anglais et une Allemande; un Allemand et une Anglaise. Et cela sans certitude possible. Avec la complication supplémentaire des rapports sentimentaux inévitables entre deux êtres jeunes, beaux, et qui, s’ils ne sont pas de la même race géographique, sont de la même espèce humaine ; celle des audacieux, des aventuriers, des conquérants, des héros ».

 

Cette intrigue, qui se déroule quasiment en vase clos, est l’adaptation romancée du film La nuit des espions, coécrit et réalisé par Robert Hossein avec dans les rôles principaux Robert Hossein et Marina Vlady.

Sur la fiche Wikipedia de ce film, il est précisé que le scénario aurait été adapté d’après le roman La Nuit des espions de Robert Chazal, pourtant c’est bien le contraire qui s’est produit, comme l’indique toujours Robert Hossein dans sa préface. Et comme le précise le bandeau sur l’ouvrage.

Donc, puisqu’il s’agit d’une novellisation de ce scénario, le roman pêche d’un manque de liant, de lyrisme. Il est écrit d’une façon sèche, dense, froide, presque comme s’il s’agissait d’un nouveau scénario. Chaque geste, chaque action sont décrits soigneusement, mais il manque ce petit plus du romancier qui se libère d’un carcan pour en faire une œuvre originale. Il manque la sympathie, l’affection de l’auteur pour ses personnages. Il manque l’émotion.

 

Robert Chazal, né le 3 septembre 1912 à Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines) a été rédacteur en chef de Cinémonde, chef du service des spectacles de Paris-Presse, puis de France-Soir et du Journal du Dimanche. Critique cinématographique de France-Soir, il était président d'honneur du Syndicat de la critique de cinéma et a produit de nombreuses émissions radiophoniques et télévisées, dont Pour le cinéma. Il fut également l'auteur de romans et d'ouvrages sur le cinéma, consacrés à Marcel Carné, Jean-Paul Belmondo, Louis de Funès, Gérard Depardieu, Les années Cannes.

Cet ouvrage possède deux particularités. C’est un numéro bis dans cette collection et, une fois n’est pas coutume, la couverture n’est pas signée par Gourdon mais par Brantonne.

Robert CHAZAL: La nuit des espions. Collection espionnage N°211bis. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1959. 224 pages.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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