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17 octobre 2020 6 17 /10 /octobre /2020 03:46

Sans rire, il est difficile d’être un bouffon du roi…

Michel ZEVACO : Triboulet.

A cinquante ans, François 1er est las de sa maîtresse Madeleine Ferron, dite la Belle Ferronnière. Il a jeté son dévolu sur une adolescente de dix-sept ans, Gilette. Il annonce à ses courtisans cette décision et Triboulet, le Fou du Roi, un bossu dont les réparties sont sarcastiques, et font souvent rire jaune ceux à qui il s’adresse, l’entend. Même le roi est importuné dans certaines circonstances et ne mâche pas ses mots. Mais rien n’y fait.

Triboulet oyant la déclaration de François 1er est bouleversé, car Gilette est sa fille. Ou du moins, il considère l’orpheline comme sa fille, l’ayant élevée. Et Gilette est persuadée que Triboulet est son géniteur.

Afin de parvenir à ses fins François 1er avertit Jean Ferron, le mari de la Belle Ferronnière de son infortune, et va jusqu’à lui donner la clé de la chambre dans laquelle elle reçoit son royal amant. Cela ne se fait pas, surtout de la part d’un personnage aussi important, et elle médite sa vengeance.

Gilette, lorsqu’elle apprend l’envie du roi, est chagrinée. Elle aime un malandrin du nom de Mandred, qui vit dans la cour des Miracles en compagnie d’un autre jeune homme de son âge, Lanthenay. Tous deux sont orphelins, comme bon nombre de personnages qui gravitent dans ce roman. Orphelins, ou enlevés à leurs parents dans leur plus jeune âge.

Gilette aime Mandred, depuis qu’elle l’a aperçu de sa fenêtre et Mandred aime Gilette depuis qu’en déambulant dans la rue il l’avait vue appuyée à sa fenêtre. Pourtant autant ils ne se sont jamais parlé.

De nuit il rencontre le roi, accompagné de quelques-uns de ses fidèles, importunant Gilette (cela commence à devenir rasoir penserez-vous) et le provoque. Il est arrêté et promis à la pendaison. Il en réchappera grâce à un subterfuge. Il aura à cœur de venger l’honneur de sa belle et aidé de Lanthenay et des membres de la cour des Miracles en s’introduisant dans le palais royal.

Le roi François qui ne deviendra 1er lorsque François II accèdera, pour quelques mois, au trône, apprend que Gilette dont il voulait faire sa maîtresse est sa fille. Pourtant il sera toujours le cul entre deux chaises, ressentant un vague amour paternel mais surtout une grosse envie de la coucher dans son lit.

 

Tout comme Alexandre Dumas, Michel Zévaco s’inspire de l’histoire de France, mettant en scène des personnages célèbres et des épisodes réels. Il les déforme un peu parfois, tout comme le fit son célèbre prédécesseur. Mais ses romans sont parfois plus hauts en couleurs, plus exubérants, plus démesurés, plus épiques, plus théâtraux dans la description des événements et des combats.

Zévaco narre des intrigues d’amour et de haine, dans lesquelles coups fourrés, trahisons, empoisonnements et transmissions de maladies, vengeance, amitiés, combats, foisonnent offrant des heures de lecture passionnantes.

Parmi les personnages réels, outre la Belle Ferronnière, on retrouve Etienne Dolet, écrivain, poète, imprimeur, humaniste et philologue, qui prend une part active dans le cours de l’intrigue, et surtout François 1er et Ignace de Loyola, fondateur et premier supérieur de la Compagnie de Jésus, les Jésuites.

Et il reste fidèle à ses idées anarchistes, pour lesquelles il fût arrêté à plusieurs reprises et purgeât plusieurs mois en prison pour ses déclarations : Les bourgeois nous tuent par la faim ; volons, tuons, dynamitons, tous les moyens sont bons pour nous débarrasser de cette pourriture.

Michel Zevaco n’est pas tendre envers le roi et le jésuite. François 1er est ainsi décrit :

François 1er était un type de reître policé. Sous le vernis brillant de son imagination, sous le faste de ses prétentions à la poésie et aux arts, ce qu’on trouvait en lui, c’était l’homme de la bataille. On en a fait un ténor, c’était un tueur.

 

Quant à Loyola, c’est un religieux prêt à tout pour imposer ses idées.

Savez-vous, leur dit-il, qu’il est permis de mentir dans l’intérêt et pour la gloire de Dieu ?...

Savez-vous qu’aucune action n’est condamnable, si elle tend au bien de l’Eglise et à la gloire de Dieu ? Je dis aucune action : même le vol, même le meurtre…

Il faut qu’on le sache ! Tout est permis, tout est juste, tout est bon qui conduit au triomphe de Jésus et de la Vierge. Si la fin proposée est bonne, tous les moyens sont bons.

 

Et lorsqu’il s’entretient avec Rabelais, il lui déclare, en présence de Manfred et de Calvin :

Ces philosophies, je leur déclare une guerre à mort. Ce sera avant peu l’extermination des hérésies, et de la science. La science est maudite. L’ignorance est sacrée. En Espagne, nous avons commencé à traquer les faiseurs de livres. En France, j’ai obtenu du roi chrétien François de Valois que les mêmes poursuites soient commencées. Malheur ! Trois fois malheur aux hérétiques et aux savants ! Il y a à Paris un homme de perdition : Etienne Dolet… Nous voulons tuer la science. Pour tuer la science, nous tuerons l’imprimerie. Pour tuer l’imprimerie, nous tuerons Dolet.

Un peu plus loin il ajoute :

Il faudra choisir entre la croix et le bûcher. Ou la croix dominera le monde, ou le monde deviendra un véritable bûcher !

 

Une étrange conception de la région qui n’est pas très catholique !

Ce roman possède une suite qui s’intitule La Cour des Miracles. A lire prochainement sur cet écran. En attendant, je vous laisse juge des bienfaits et des méfaits des Jésuites, et de l’influence sur ceux qui en ont reçu l’éducation. Comme un certain président actuel.

 

Vous pouvez lire ce roman en le téléchargeant gratuitement et légalement en pointant votre curseur sur le lien ci-dessous :

Michel ZEVACO : Triboulet. Texte établi d'après l'édition Arthème Fayard, Le Livre populaire 1948. Version numérique gratuite sur Bibliothèque électronique du Québec. 482 pages.

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15 octobre 2020 4 15 /10 /octobre /2020 03:08

Entre Robinson et Tarzan…

P.J. HERAULT : Le rescapé de la Terre.

Lorsqu’il se réveille de son hibernation forcée, Cal pense n’avoir été confiné dans sa cellule spatiale que durant dix jours. En touchant sa chevelure qui s’est allongée comme celle d’un hippie, son raisonnement l’amène à croire à quelques mois, voire quelques années. Mais en fixant le calendrier numérique à quatre chiffres, il n’est plus obligé de calculer. Le cadran affiche le 6 avril 1631. Alors qu’il a été opéré en juillet 2296.

Et voilà, cela fait au moins plus de neuf mille ans qu’il voyage dans l’espace, alimenté par des espèces de sonde. Et il entend un message enregistré par son ami Giusse, un message qui n’est pas porteur d’espoir, car cela signifie que si ce message lui est diffusé, il n’est que le seul rescapé d’une catastrophe.

Il arrive en vue d’une planète bleue, le seul genre de planète qui, comme chacun sait, est susceptible d’abriter une présence humaine. L’atterrissage s’effectue en douceur et il peut récupérer des caisses de survie. Il s’imprègne du paysage composé d’une végétation abondante puis s’éloigne jusqu’à une falaise au milieu de laquelle il distingue une grotte.

Il parvient à grimper, explore cette caverne, et l’aménage en hissant ses caisses à l’aide d’un treuil qu’il fabrique grâce aux divers objets contenus dans ses caissons. Il s’installe confortablement selon les moyens du bord, qui sont quand même conséquents puisqu’il possède deux tubes laser dont il doit limiter l’usage, et d’autres bricoles, puis part à la découverte de son nouvel environnement grâce aux cartes issues de l’ordinateur de bord et qu’il a imprimées. La faune ne manque pas et il peut s’alimenter sans problème en chassant et fumant la viande ou en pêchant les poissons qui foisonnent dans une rivière proche.

Mais parmi ces animaux certains ne sont guère accommodant comme ces espèces de babouins belliqueux. Pris en tenaille par de gros ursidés il est sauvé par un homme qui est muni d’une lance. Alors il fait la connaissance d’une tribu dont les représentants, mâles et femelles, ont les cheveux blonds, presque blancs. C’est un Vahussi, nom de cette peuplade qui vit sur cette terre d’asile et s’exprime dans un langage que ne comprend pas Cal. Pourtant à l’aide de geste il apprend que son sauveteur se nomme Lourogastoyu, rapidement abrégé en Louro tout simplement.

Louro l’emmène dans son village et Cal est pris en charge par une jeune fille dénommée Meztiyano laquelle lui enseigne avec patience leur langue et leur mode de vie. Par exemple, il n’existe pas de mariage proprement dit mais la femme peut s’installer en couple avec un homme, puis changer de partenaire sans que cela pose problème. Et inversement. Ils ne connaissent pas la jalousie. Ils sont aussi individualistes et tolérants. En contrepartie Cal, pacifique de conviction, apprend à ses nouveaux amis l’art de fabriquer des arcs, et de s’en servir, puis à construire une roue qui va les aider pour déplacer de grosses charges, à nager puis à construire des petits bateaux. Car si ces hommes et femmes vivent près d’un grand lac, ou de la mer, ils se conduisent en béotiens devant cet élément liquide.

Mais en aucun cas, Cal ne veut devenir un chef de tribu, juste se montrer comme un guide ou un aide dans certaines situations. Par exemple lorsque les Vahussis sont en butte à la vindicte d’envahisseurs esclavagistes. Il tombe amoureux de Meztiano, à la mode des Vahussis et la jeune femme semble être dans les mêmes dispositions. Il en résultera la naissance d’un fils.

Au cours d’une de ses déambulations il découvre une sorte de tumulus qui s’avère être une base souterraine, contrôlée par un ordinateur extraterrestre endormi aménagé par un ancien peuple, les Loys.

 

Le rescapé de la terre est le premier volume d’une série prometteuse, admirablement servi par un auteur qui ne sombre pas dans la violence. Il met en scène une sorte de Robinson arrivant sur une planète inconnue et qui est obligé de se débrouiller contre la nature parfois hostile. Tout comme son prédécesseur, Cal récupère des outils et des armes qui vont l’aider dans son installation.

Mais contrairement à ce qu’il se passe parfois dans bien des romans d’aventures et de robinsonnades, Cal ménage les représentants de la tribu des Vahussis. Sans se montrer paternaliste, il est un peu leur protecteur dans certaines conditions difficiles, ne désirant pas devenir le chef mais au contraire se mettant à leur service.

La narration est selon les chapitres, à la première personne ou à la troisième, selon les circonstances.

S’il y a un côté Robinson dans les aventures de Cal, il existe également une légère analogie avec Tarzan :

Alors, à tout hasard, je reste ainsi, immobile, les regardant calmement. Puis je me frappe la poitrine des deux poings, en poussant un hurlement, allez savoir pourquoi. Paniqués, les trois babouins font demi-tour et s’enfuient !

 

Réédition collection Anticipation N°1716. Editions Fleuve Noir. Parution 8ctobre 1989.

Réédition collection Anticipation N°1716. Editions Fleuve Noir. Parution 8ctobre 1989.

Réédition Collection Imaginaire. L’intégrale Cal de Ter volume 1. Editions Milady.

Réédition Collection Imaginaire. L’intégrale Cal de Ter volume 1. Editions Milady.

P.J. HERAULT : Le rescapé de la Terre. Série Cal de Ter. Tome 1. Collection Anticipation N°691. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1975. 224 pages.

Réédition collection Anticipation N°1716. Editions Fleuve Noir. Parution 8ctobre 1989.

Réédition Collection Imaginaire. L’intégrale Cal de Ter volume 1. Editions Milady. Contient : Le rescapé de la Terre, Les bâtisseurs du Monde et La planète folle. Parution Mars 2012. 600 pages. Réédition du même en Poche, éditions Milady. Parution avril 2013. 480 pages.

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14 octobre 2020 3 14 /10 /octobre /2020 03:52

Sam sauve la mise ?

M. G. BRAUN : D’une courte tête.

Sally, la compagne de Sam Krasmer, n’y connait rien en chevaux, cela ne l’empêche pas, lorsqu’elle est sur un champ de courses, de parier sur intuition. Elle vient de miser sur Barrio Chino, et Sam est dubitatif. Il s’agit d’un tocard, mais ce que femme veut, le cheval le peut. D’ailleurs il est en tête, Sally jubile, jusqu’au moment ou Barrio Chino est terrassé, de même que son jockey.

Selon le vétérinaire qui examine immédiatement l’animal, le cheval était drogué et il en est décédé, boulant son jockey qui ne participera plus jamais à une seule course. Sam Krasmer affirme aux policiers avoir aperçu un homme s’approcher de la brave bête et lui piquer le flanc. Ce n’est qu’une affirmation au flanc car il n’a rien vu. Mais cette affaire l’intéresse car Sally a aperçu sur le champ de courses Larry Butch, un homme de main d’Al Reagan, un Américain bien connu pour ses nombreuses magouilles sportives et les loteries truquées.

Sam propose à Sabine Vandepoille, la jeune propriétaire, ses services. Elle est seule à la tête de son écurie, son père étant décédé, mais elle dirige sa petite entreprise avec foi et quelques lads. A Chantilly où elle est basée, Sam visite les stalles, se fait présenter les quelques pensionnaires et remarque que l’un d’eux, une belle bête prometteuse, ne veut pas tourner à droite. Ce qui est un handicap. Il propose de prendre Veni Vici, qui n’a aucune chance de gagner un prix, en location, ce que Sabine Vandepoille refuse au départ, mais elle se laisse convaincre par son fiancé.

Sam prend des notes mentales concernant ce cheval, notamment la particularité de ses jambes, quatre balzanes fortement herminées remontant en fanon, dont une postérieure gauche. Puis il effectue sa petite enquête, possédant de nombreuses relations en France et Outre-Atlantique. Il envoie un câblogramme à Doug, son ami qui est à la tête d’une agence de détectives privés américaine.

Sam rencontre Reagan et au cours de la conversation, il apprend que celui-ci a effectivement demandé à Ravé, le jockey de Barrio Chino, de lui injecter un produit dopant, de la caféine. Mais Ravé trop gourmand et ayant misé sur son cheval dont la côte était élevée, avait forcé la dose, d’où l’accident. Mais il sait également que Veni Vici possède un jumeau du nom de Black Bass, un cheval entraîné aux Etats-Unis.

 

Roman humoristique, D’une courte tête aborde les paris truqués, les substitutions de chevaux, et offre à la Miss France de l’époque de participer au tirage du Sweepstake, une soirée au cours de laquelle elle doit tirer les numéros gagnants, en faveur de Reagan, naturellement.

Sam et Sally vont affronter de nombreux déboires, dont l’enfermement dans une cave sans ouverture sur l’extérieur, la porte fermée de lourds verrous, et des tuyaux qui diffusent du gaz toxique. Sam va devoir activer ses neurones afin qu’ils s’échappent de ce piège mortel. Mais il n’en a pas fini avec les ennuis. Sally, sous des dehors de blonde évaporée, quelque peu naïve, saura l’aider dans les moments critiques, ainsi que Doug qui les rejoint en France.

Afin de savoir s’il est sur une bonne piste, si les éléments sont favorables, Sam allume une cigarette et forme quelques ronds de fumée. En général il en réussit trois ou quatre. S’il ne parvient pas à en réussir un, c’est que ça va mal. Et lorsqu’il règle une consommation, il tend son billet formé en papillote. Un tic qui ne gêne personne et qui l’amuse. Et lorsque l’intérieur de sa main le démange, c’est signe d’argent.

Pour corser le tout, un policier du nom de Fenés se trouve souvent sur leur chemin, étant chargé de l’enquête de l’accident du champ de courses. D’autres protagonistes gravitent dans ce roman quelque peu daté, dont un Parrain accompagné de ses hommes de main, et le tout ne manque pas d’humour.

La saga de Sam et Sally comporte 77 romans publiés pour la plupart dans la collection Spécial Police du Fleuve noir et qui bénéficiera d’une collection particulière. La télévision s’emparera des personnages de Sam, sous les traits de Georges Descrières, et Sally, d’abord interprétée par Corinne Le Poulain puis par Nicole Calfan. Elle sera également déclinée en 10 bandes dessinées petit format.

M. G. BRAUN : D’une courte tête. Collection Spécial Police N°51. Editions Fleuve Noir. Parution 1er trimestre 1954. 224 pages.

Réédition collection Sam et Sally N°8. Editions Fleuve Noir. 1975.

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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 03:42

Dans l’univers de Crosby, Still, Nash et Young, mais pas que…

Barney HOSKYNS : Hôtel California. Les années Folk-Rock 1965-1980.

Si les mots “ Hôtel California ” résonnent encore à nos oreilles, même à celles des plus jeunes, c’est qu’ils nous renvoient à un tube de la fin des années 1970, interprété par les Eagles, groupe californien de renommée mondiale. Et si le titre de ce document emprunte ce titre, ce n’est ni par hasard, ni fortuit.

En effet Barney Hoskyns nous propose une ballade longue d’une quinzaine d’années dans les méandres des rues de Los Angeles principalement au Troubadour, café club qui accueillait les artistes débutants ou confirmés, d’Hollywood, la Mecque du cinéma qui deviendra celle des musiciens et des maisons de disques, et des canyons environnants dont le Laurel Canyon qui abrita la plupart de ceux qui revendiquaient une contre-culture.

Mais la musique n’était pas leur seule raison d’être. La drogue, l’alcool et le sexe s’y côtoyaient dans une euphorie générale qui souvent générait dépression, asthénie chez ces hommes et ces femmes qui se retrouvaient les uns chez les autres, des réunions qui généraient rapprochement ou jalousie. Des hommes et des femmes, issus de milieux différents, d’états souvent éloignés, quittant la Côte Est ou le Sud des Etats-Unis, le Canada aussi, désireux de se faire un nom, de trouver le Graal, comme leurs ancêtres avaient quitté leurs terres plus d’un siècle auparavant happés par le mirage de l’or.

La carcasse de ce livre est composée principalement de deux figures marquantes David Crosby et David Geffen. Le premier musicien et le second producteur. Autour d’eux gravitent des figures marquantes de ces années : d’abord Stephen Still, Graham Nash et Neil Young. Ces quatre noms associés vous rappellent quelque chose évidemment. Eh oui, Crosby, Still, Nash et Young, groupe mythique des années 70.

Mais auparavant, au milieu des années 60, alors que les Beatles inondaient la planète de leurs tubes et révolutionnaient quelque peu la mentalité musicale des Etats-Unis, Crosby avait participé à l’aventure des Byrds. Dans leur sillage, leur sillon discographique devrais-je écrire, on retrouve Les Turtles, The Papas and The Mamas, Joni Mitchell, Linda Ronstadt, Les Rolling Stones, Creedence Clearwater Revival, Jefferson Airplane, Bob Dylan, Franck Zappa, Les Beach Boys, les Beatles, Jimmy Hendrix, dans une déferlante de musique folk, country, rock.

Un livre qui nous plonge dans l’effervescence musicale californienne des années 60, 70 et malgré quelques passages parfois un peu confus, on fait le tour d’un triangle dont les angles sont constitués par le sexe, la drogue et la musique, dans le désordre. L’amour, l’amitié liaient tous ces musiciens mais aussi la jalousie, l’inimitié, selon le succès remporté par les uns, les amours des autres, les faiblesses, les défonces, tout ce qui peut régir une communauté parfois bâtie de bric et de broc. A conseiller à tous ceux qui s’intéressent à la musique mais également à une époque charnière sociale des Etats-Unis.

Barney HOSKYNS : Hôtel California. Les années Folk-Rock 1965-1980. Editions du Castor Astral, collection Castor Music. Parution novembre 2008. 320 pages.

ISBN : 9782859207793

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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 03:55

Donne-moi ton ranch, eh, poupée !
Ou j'te transforme en purée"
Puis il l'empoigna
- Et alors ?
Ben, il la ficela…

Maurice de MOULINS : La captive de Sonora Bill.

Des bandits braquent la banque Stern de Stark City, petite ville située dans l’état du Nouveau-Mexique, et s’enfuient à cheval. Le shérif et ses adjoints les prennent en chasse peu après, mais ils sont rapidement distancés. Les malfrats se sont réfugiés dans les contreforts rocheux des Jicarillas Mountains proches de la petite ville.

Tout le monde est persuadé que le chef de bande se nomme Antonio Ramirez. Le shérif Hobart Wills est furieux et le directeur de la banque déplore ce vol estimé à trois cent cinquante mille dollars.

Le lendemain, deux détectives se réclamant de la banque Stern, dont le siège est à Santa-Fe, arrivent à bord d’une automobile. Ils se proposent d’aider le shérif et de capturer la bande. Pour cela ils empruntent des chevaux et s’élancent à l’assaut de la montagne.

Pendant ce temps, Antonio Ramirez, à la tête d’une bande d’une douzaine de repris de justice et criminels depuis longtemps recherchés par la police, plonge ses mains dans les sacs contenant les billets. La pêche a été bonne et il peut être satisfait. A ce moment, la sentinelle entre en trombe dans la caverne où ils ont élus domicile, annonçant que deux cavaliers approchent.

Aussitôt les malfrats surveillent l’installation des deux voyageurs, qui s’apprêtent à manger, dans un canyon. Ils ne sont pas peu stupéfaits lorsqu’ils se rendent compte qu’il s’agit d’un homme et d’une femme, et que la femme est ligotée. Aussitôt, alors que ses compagnons surveillent l’homme et sa prisonnière, Antonio Ramirez s’enquiert de leur identité et surtout de leur but, leur signifiant que le territoire leur est interdit.

L’homme prétend se nommer Sonora Bill, être un Yankee, et avoir pris en otage la femme, une quinquagénaire, quelques dizaines de milliers de dollars lui étant promis en échange de sa libération.

Antonio Ramirez emmène ses captifs dans la grotte tandis que la femme se défend comme un beau diable. Sonora Bill est ligoté tandis que Norah Daventry, la quinquagénaire, est laissée libre de ses mouvements, après avoir signé un gros chèque que s’empresse d’aller encaisser un des hommes du chef des bandits, à une banque de Santa-Fe.

 

Naturellement, le lecteur un peu perspicace se doute que ce couple est composé des deux détectives lancés sur les traces des voleurs de banque. Pour autant l’auteur laisse planer le suspense jusqu’au bout ou presque.

Un court roman, qui allie western et policier, rapidement lu et qui convient aussi bien aux adultes qu’aux adolescents.

En ce temps-là, la plupart des auteurs écrivaient indifféremment pour un lectorat allant de 7 à 77 ans, comme le proclamait plus tard un célèbre magazine, et ne s’embarrassaient pas de psychologie.

Sous le pseudonyme de Maurice de Moulins se cachait Albert Bonneau, le créateur de Catamount, qui fit les riches heures de lectures des adolescents, et des autres.

Maurice de MOULINS : La captive de Sonora Bill. Mon roman policier N°204. Editions Ferenczi. Parution 1er trimestre 1952. 32 pages.

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11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 03:58

Hommage à Jacques Brel décédé le 9 octobre 1978.

BREL en bandes dessinées.

Des textes, une voix, une présence émouvante sur scène. Tel pourrait être défini Jacques Brel qui, pour interpréter ses chansons, n’avait pas besoin d’être entouré de danseuses à moitié dévêtues et de sautiller tel un cabri sur les planches où il se produisait.

Tendre, caustique, virulent, sarcastique, émouvant, mélancolique, passionné, pamphlétaire, angoissé, anarchiste parfois, il était tout cela et bien plus encore, transposant ses sentiments et ses émotions à travers des textes empreints de poésie, d’humour et de clairvoyance, prônant l’amour et l’amitié.

Chaque illustrateur s’empare de l’un des nombreux succès qui ont jalonné la carrière de Jacques Brel. Parfois la chanson est déclinée dans des bulles ou dans des vignettes : Les singes par Funcken. Parfois ils les aménagent offrant d’autres possibilités : Madeleine vue par Laudec. Ou alors juste deux phrases jetées comme en pâture : Je t’aime par Ab’aigre, ou encore une histoire différente sert du support : Le plat pays de Tibet. Quant à Peyo, il inclut ses personnages fétiches, les Schtroumfs, dans Rosa, éternelle déclinaison latine piquante. Ce ne sont que quelques exemples.

Mais les textes des chansons sont également proposés en marge des vignettes, et l’on se prendra à les fredonner avec nostalgie.

Des textes intemporels qui, même si l’on ne connait pas toujours les paroles par cœur, remuent les tripes et que l’on fredonne avec une pointe de nostalgie. On pourra regretter que certaines chansons ne figurent pas dans le présent album. Je pense notamment à Au suivant, dans lequel Brel dénonce les bordels militaires, ou Le Moribond, chanson dans laquelle le mourrant exprime ses dernières volontés auprès de son ami, de l’amant de sa femme, du curé, de sa femme, entonnant en refrain : Et j’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse, j’veux qu’on s’amuse comme des fous, j’veux qu’on rie, j’veux qu’on danse, quand c’est qu’on m’mettra dans l’trou…

Un texte dans lequel l’on retrouve toute l’amitié, le sarcasme, l’ironie, la tolérance également, qui se dégageait de l’homme et de ses chansons.

Brel n’est pas mort, il vit toujours par ses chansons !

Sommaire :

Quand on n’a que l’amour. BARANOWSKI (1956).

Les Flamandes. RYSSACK (1959).

Isabelle. WILL (1959).

Marieke. BUSSCHAERT (1961).

Les singes. FUNCKEN (1961).

Je t’aime. AB’AIGRE (1961).

Les bourgeois. FRED (1962).

Madeleine. LAUDEC (1962.

Les bigotes. MAGDA (1962)

Rosa. PEYO (1962).

Le plat pays. TIBET (1962).

La Fanette. MITACS (1963).

Les vieux. SOLE (1963).

Amsterdam. PRUDHOMME (1964).

Jef. GEERTS (1964).

Les bonbons. SEVERIN (1964).

Fernand. BEDU (1965).

Il neige sur Liège. SALEMI (1965).

La chanson de Jacky. CONRAD (1965).

Ces gens là. DANY (1965).

Mon père disait. JARRY (1967).

La chanson des vieux amants. LAMQUET (1967).

Le cheval. ROSSI (1967).

Regarde bien, petit. DERIB (1968).

La bière. SERVAIS (1968.

Knokke-le-Zoute. JANNIN (1977).

Orly. AIDANS (1977).

 

BREL en bandes dessinées. Editions Vents d’Ouest. Parution novembre 1997.

ISBN : 9782869676756

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9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 04:15

A tous les étages ? On n’arrête pas le progrès !

Jan JOUVERT : Eau et Gaz.

La vie dans un immeuble, la promiscuité avec des locataires venus de milieux différents, d’âge différent, de culture différente, ce n’est pas triste.

Dans celui de Jan Jouvert, ce n’est pas moins triste. Chacun des locataires du petit immeuble, dans lequel se déroule l’action en vase clos, possède ses particularités, ses phantasmes, ses envies, ses problèmes, ses besoins, ses peurs.

Cohabitent, en plus ou moins bonne intelligence, se fréquentant peu ou prou, une vieille dame, impotente, autoritaire, qui consigne dans un cahier ses affres. Un psychiatre à la clientèle dispersée et dont la femme peintre est muette. Une veuve et sa fille de quinze ans qui ne désire qu’une chose, s’affranchir. Il y a aussi deux copines vivant dans le même appartement, guère pratique pour recevoir les petits amis. Une jeune femme nymphomane qui n’arrive pas à assouvir ses désirs, un jeune étudiant qui a arrêté ses études et possède la particularité de s’endormir n’importe où, n’importe quand et dont la petite amie s’évertue à réveiller la virilité. Egalement un vieil homme, artiste en tous genres qui reçoit de temps à autre la visite de son attachée de presse, et qui ne rechigne pas sur quelques prises de cocaïne, un jeune homme, nouvellement arrivé, épris de lecture, et un célibataire aux nombreuses conquêtes et aux dents longues.

Maintenant que vous avez les ingrédients, vous brassez le tout, vous saupoudrez d’une pincée de mystère, de quelques taches de sang par ci par là, vous laissez mijoter et vous dégustez. Un roman original, subtil, tendre et inquiétant à la fois, fort bien maîtrisé dans la construction, dans le rythme, dans l’approche des personnages. En un mot un livre jubilatoire en diable.

Jan JOUVERT : Eau et Gaz. Collection Fleuve Noir Crime N°65. Editions Fleuve Noir. Parution mai 1999. 256 pages.

ISBN : 9782265067868

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7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 03:57

Ce n’est pas la clé de Sol, alors ?

Sax ROHMER : La clé du temple du ciel.

Le véritable héros, le véritable protagoniste des œuvres de Sax Rohmer, romans et nouvelles, ce n’est pas le diabolique docteur Fu-Manchu, mais bien l’Orient.

Pas seulement la Chine et ses habitants, quoiqu’ils tiennent une place prépondérante, mais également l’Inde ou l’Asie mineure. C’est l’Orient, l’Orient mystérieux transposé, transplanté, réduit telle une maquette dans un quartier londonien, Chinatown, situé entre Limehouse Causeway et Pennyfields.

Un quartier mal famé, aux impasses noyées dans le brouillard, aux ruelles peu sûres, aux bouges enfumés, exhalant une forte odeurs d’épices et d’encens, avec une arrière senteur d’opium ; des façades grises, monotones, des fenêtres aux carreaux sales qui dissimulent des richesses incomparables, anachroniques, dans un décor de misère, de beuveries, de crimes crapuleux et sinistres, avec en bruit de fond la Tamise et ses docks.

L’on pourrait croire que Sax Rohmer a un compte à régler avec les Asiatiques, mais en réalité ce n’est qu’un paravent (chinois). Pour preuve ce dialogue extrait de la première nouvelle de ce recueil, Rhapsodie pour Limehouse.

Parfois dans vos écrits vous avez dit du mal de mes compatriotes. N’est-ce pas la vérité ?

C’est la vérité, répondis-je, mais seulement dans une certaine limite. Peut-être ai-je dépeint sous un jour défavorable certains individus de votre race ; mais jamais le Chinois en général. Il y a des méchants en Chine comme dans tous les pays.

L’exotisme et le mystère ont toujours fasciné et l’aventure est toujours plus belle lorsqu’elle est parée de dorures et de brocards scintillants, dissimulée dans des boîtes ou des cercueils à secrets, parfumée à l’encens et aux extraits de pavots, gardée et défendue par des dragons de jade.

Sans oublier les sectes mystérieuses et leurs mots de passe, leurs rendez-vous énigmatiques.

Composant ce volume, où l’on retrouve les inspecteurs Wessex et Kerry, le détective Paul Harley et le journaliste Malcolm Knox, le narrateur, huit nouvelles aux titres alléchants, dans la tradition des feuilletons et romans populaires. Parmi ces nouvelles deux ont déjà été traduites en France et non pas une seule comme annoncée dans la bibliographie due à Francis Lacassin. Mais tout ceci est détaillé dans le sommaire ci-dessous :

 

Préface par Francis Lacassin.

Rhapsodie pour Limehouse (Limehouse Rapsody – 1939. Traduction Jacques Brécard. Publiée dans Le Saint Détective Magazine n°53 de juillet 1959 sous le titre Un bourreau respectable).

La clé du temple du ciel (The Key of the Temple of Heaven – 1922. Traduction Robert-Pierre Castel)

Le mandarin noir (The Black Madarin – 1922. Traduction de Jacques Brécard. Publiée dans Le Saint Détective Magazine n° 139 de septembre 1966).

La fille de Huang Chow (The daughter of Huang Chow - 1921. Traduction Robert-Pierre Castel).

La natte de Hi Wing Ho (The Pigtail of Hi Wing Ho – 1916. Traduction Robert-Pierre Castel).

La maison de l’idole d’or (The House of the Golden Joss – 1920. Traduction Robert-Pierre Castel).

L’homme au crâne rasé (The Man with the Shaven Skull – 1920. Traduction Robert-Pierre Castel).

Le gosse de Kerry (Kerry’s Kid – 1922. Traduction Robert-Pierre Castel).

Bibliographie par Francis Lacassin avec l’indication des revues et éventuellement des recueils dans lesquels ces nouvelles ont été publiées.

Sax ROHMER : La clé du temple du ciel. Série L’Aventure insensée dirigée par Francis Lacassin N°2067. Edition 10/18. Parution décembre 1989. 320 pages.

ISBN : 9782264013040

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6 octobre 2020 2 06 /10 /octobre /2020 03:55

Où il est prouvé que la chasse peut être mortelle…

Margaret RING : Pièges mortels pour Camilla.

Le Prince Philip, qui tout comme la Reine, a peur qu'un attentat soit perpétré sur Camilla, la maîtresse de Charles, demande à l'inspecteur Buckingham d'assister à une partie de chasse organisée par Lord Moor, propriétaire du Daily Star.

Participent à cette vénerie, Lord King, propriétaire d'un journal rival, le Prince Charles, Camilla, Parker-Bowles l'ex-mari de Camilla, Rosemary, sa nouvelle maîtresse, James Hewitt, l'amant de Diana qui a défrayé la chronique en publiant un livre sur ses amours princières, et Hannibal Chesterfield.

Lord King est tué par un engin explosif placé sous la selle de son cheval. La bombe, composée d'un détonateur et d'un poignard, n'était pas forcément destinée au défunt. L'animal a été successivement dévolu à Lord Moor, à Sita, sa maîtresse pakistanaise et à Camilla.

Buckingham est perdu en conjectures. Tout le monde est suspect y compris les palefreniers. L'un d'eux, d'origine pakistanaise, est victime d'un accident provoqué par une voiture. Or l'auto de Sita a disparu. Selon les experts la bombe infernale est d'origine yéménite. Lord Moor est blessé par le même type de machine infernale. Buckingham se rend au Yémen afin d'en rencontrer le constructeur.

 

Trop de répétitions dans ce roman qui aurait gagné en force s'il avait été élagué et réduit. En réalité il ne s'agit que d'une longue nouvelle délayée.

Le caractère de l'inspecteur Buckingham, toujours horrifié lorsque quelqu'un ose critiquer la Souveraine et sa famille, oscille entre rouerie, snobisme et naïveté.

A part l'humour qui s'en dégage, les estocades portées contre la famille régnante par exemple ou les tribulations de Buckingham au Yémen, ce roman est plat et l'intrigue un peu faible, désuète.

Sous le pseudonyme de Margaret Ring se cache l’écrivain et journaliste Philippe de Baleine qui a également écrit quelques romans sous celui de Philip Whale.

Margaret RING : Pièges mortels pour Camilla. Collection L'inspecteur Buckingham. Editions du Rocher. Parution octobre 1995. 174 pages.

ISBN : 9782268021140

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5 octobre 2020 1 05 /10 /octobre /2020 04:40

Entre Arsène Lupin et Sam et Sally.

Anthony FEEK : Echec à Barnaby.

Alors qu’il attend le moment favorable pour s’introduire dans la demeure de Sir Happleton, Barnaby Hope s’aperçoit qu’il est devancé par une silhouette qui se déplace dans la nuit.

Il avait pourtant bien préparé son expédition consistant à s’emparer des pierres précieuses du châtelain. Sir James Happleton avait emmené au restaurant sa conquête du moment, Jemina Sharp rencontrée lors de l’un de ses nombreux déplacements à Londres, et théoriquement la place était libre, nonobstant la présence de son serviteur. Barnaby s’était installé à l’auberge du village de Saint John’s sous le nom de Ginspotter et il avait réglé sa note, devant regagner son domicile le vol effectué.

Mais les choses n’ont pas tourné comme il l’avait prévu, et il s’introduit quand même dans le château par le même chemin que son prédécesseur afin de constater les dégâts. Les vitrines dans lesquelles les diamants étaient enfermés n’ont pas été fracturées et le fil de l’alarme a été coupé près de la porte de la pièce aux trésors. Ce qui fait tiquer Barnaby.

Le soir même il avait remis une lettre destinée à sir James Happelton à l’aubergiste, pensant ne pas revenir dans l’établissement, mais lorsqu’il désire la récupérer, trop tard. L’aubergiste avait fait du zèle.

Les policiers locaux ainsi que le directeur de la compagnie d’assurance sont avertis du vol, et débutent leur enquête sous les yeux du propriétaire. A ce moment sir James Happelton reçoit la fameuse missive mais il en retarde la lecture. Il part pour Londres en compagnie de l’assureur. Barnaby alias Ginspotter rencontre comme par hasard miss Jemina Sharp, qui n’est autre que sa sœur Mabel. Elle avait demandé à sir James de l’emmener au restaurant afin que son frère puisse œuvrer en toute liberté, préparant le terrain, ou plutôt le chemin.

Seulement, coup de théâtre : sir James Happelton, de retour au château, se fait assassiner dans les bois, alors qu’un certain capitaine Garvin Jones venait de solliciter une entrevue.

 

Un roman français dû à Anthony Feek, pseudonyme sous lequel se cache Auguste Franco, mais à forte connotation britannique. Et au lieu d’Arsène Lupin, j’aurais dû évoquer Raffles, son prédécesseur créé par W.E. Hornung, le beau-frère de Conan Doyle.

Echec à Barnaby est constitué de deux épisodes qui se complètent car le meurtre de sir James Happelton est rapidement résolu, le capitaine Garvin Jones s’accusant du méfait. Il avait connu l’officier au cours de la seconde guerre mondiale en Afrique du Nord, dans des conditions guère glorieuses pour le nobliau. Mais la seconde partie est nettement plus vivante, façon de s’exprimer car les morts se comptent à la pelle.

Barnaby, qui est recherché sous un autre nom ainsi que Mabel/Jemina, se confie à son meilleur ennemi, un policier de Scotland Yard. Car les diamants sont toujours dans la nature, et le vol lui est toujours imputé, du moins à son alias, quoi qu’il s’en défende. Et il veut absolument les récupérer afin de les empocher. Il ne s’attaque qu’à des individus méprisables et le plus gros de ses gains est reversé à des œuvres caritatives. Ainsi, s’il récupère les diamants, une partie du produit de la vente sera destinée à un organisme s’occupant de l’avenir des orphelins de guerre.

Barnaby connaîtra au moins trois aventures dans la même collection chez le même éditeur, et Anthony Feek sera publié au Fleuve Noir dans les collections Angoisse et Feu.

Anthony FEEK : Echec à Barnaby. Collection Le Corbeau. Editions Oris. Parution3e trimestre 1947. 224 pages.

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