Oiseaux de compagnie ?
Un retraité est retrouvé mort dans son pavillon, troué de deux balles et la figure amochée au coup de poing américain.
Tout est chamboulé et parmi ce foutoir un perroquet crie Le fascisme ne passera pas !
Le commissaire Boule, qui couche avec Antonine Lorenzetti, la fille de son supérieur hiérarchique, est chargé de l'enquête, le crime s'étant déroulé près de chez lui. L'hypothèse retenue est que le meurtre a été perpétré, le vieil homme refusant de vendre sa maison à une société immobilière, la SIPO. Antonine est agressée par quatre loubards. Boule réussit à en interpeller trois, Saari, Diop et Hébrard, le quatrième, Taxi, lui échappant. Ils seraient à la solde de Simon le Danseur, un dealer.
Mme Pombarède, la femme du directeur de la SIPO a assisté de loin à la tentative d'enlèvement. Il se peut qu'il y ait eu confusion entre Antonine et cette dame. Boule alpague Charlie Main de Fer, qui est à la recherche de Taxi, et Simon le Danseur, lesquels sont relâchés peu après. Il apprend par la femme de ménage du retraité que le perroquet ne devrait pas être vivant mais empaillé. Quant à son indic, qui l'avait mis sur la piste de Charlie, il est revendeur pour le compte de Simon. Une guerre des gangs se profile à l'horizon, les tueurs venant de pays méditerranéens.
Boule rencontre l'oiseleur-taxidermiste, qui a empaillé le perroquet et en aurait offert un vivant au cheminot peu avant son décès, ainsi que Pombarède, habitué de la volière. Il dirige également son enquête du côté d'une secte, les Kshatriyas dans laquelle il infiltre un exhibitionniste arrêté par Justine, une de ses fliquettes. Boule échappe successivement à des attentats orchestrés par Simon : charge de dynamite, tueur turc lancé à ses trousses. Boule s'en sort à chaque fois.
Il fait analyser par une amie pharmacienne les sachets de poudre prélevés au hasard de ses recherches; ils ne contiennent que des analgésiques bénins, provenant des laboratoires de Margotte, l'oiseleur qui est aussi fabriquant de médicaments. Taxi est retrouvé mort, poignardé. Alors qu'il se prépare pour un bal masqué, Boule reçoit un appel anonyme l'informant que le temple des Kshatriyas va être attaqué. Il s'y rend en compagnie de ses fliquettes et met la main sur Simon. Boule, blessé ne lui laisse aucune chance en lui tirant dans le ventre. L'étau se resserre.
Difficile à résumer ce roman débridé, complexe, dans lequel prolifèrent personnages et intrigues qui s'entrecroisent. L'action est constante et les scènes défilent comme tirées par une mitrailleuse. L'humour est présent à chaque page, aussi bien dans les dialogues que dans la description des situations. Un humour souvent ravageur.
Boule se montre sympathique malgré certaines mesures expéditives, à la limite de la bavure, mais le tout est enrobé d'un ton bon enfant. C'est un jouisseur de la vie, fin gourmet et amateur de femmes.
J'allais vous dire merde, mais le respect m'a retenu.
Ce n'est pas que je parle lentement, c'est que vous écoutez trop vite.
Il commença à claudiquer en blasphémant comme un templier sur le bûcher à qui le bourreau demande si par hasard il n'aurait pas une allumette.
Curiosité :
Les chapitres sont précédés d'un titre, comme les bons vieux feuilletons populaires d'antan.
Julius A. LION : Poulets et perroquets. Série Noire N°2059. Parution juillet 1986. 256 pages. 6,05€ disponible sur le site de la Série Noire.