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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 08:01

Ce romancier polygraphe prolifique est aujourd'hui oublié et le titre de ce numéro de la revue Rocambole est amplement justifié et explicite : il ne s'agit pas d'une redécouverte, mais bien d'une découverte concernant l'homme et son œuvre abondante et diverse.

 

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Après la biographie rédigée par Jacques Baudou, lequel n'est autre que le maître d'œuvre de ce dossier, les romans de Léon Groc sont passés au crible par Jacques Baudou et Philippe Gontier. Et j'abonde dans le sens des deux rédacteurs lorsqu'ils taclent, gentiment, l'article concernant l'œuvre de Léon Groc dans le Dilipo et ses signataires.

Article qui dit en substance : Ces romans sont le plus souvent groc4.jpgconventionnels tout comme le thème de leurs intrigues : organisations secrètes criminelles ou justicières, ennemi œuvrant dans l'ombre, cryptogrammes mystérieux. Comme Baudou et Gontier le signifient, il faut remettre dans le contexte historique ces histoires, et apprécier justement le côté innovant dans le développement de ces narrations. Combien de romans actuels empruntent à ces thèmes sans que quiconque crie au scandale. Mais au début du XXème siècle, peu d'auteurs populaires avaient imaginé de telles intrigues aussi ingénieuses, et ce qui semble banal aujourd'hui était pour l'époque de réelles inventions littéraires.

Bien sûr, dans les premiers écrits, des contes et nouvelles destinés aux journaux de l'époque comme Le Soleil, Le Matin, Le Petit Journal, certains thèmes sont exploités par les romanciers et écrivains de l'époque, mais Léon Groc (et au début son frère Maurice) les détourne avec humour et verve. Que ce soit l'argent, et ses deux contraires, Fortune et Infortune, le vol, la tromperie, les petits fonctionnaires et employés, souvent des comptables, reviennent assez souvent comme matières à exposer des scènes de la vie courante, mais ce n'est jamais anodin.

Au début, et puisque j'ai signalé son frère, Léon et Maurice Groc s'associent pour l'écriture de ces contes, et ils publient sous le pseudo de L.-M. Groc. Maurice est plus jeune que Léon, mais il décède à l'âge de vingt sept ans, en 1912. Il était comme Léon rédacteur au journal L'éclair.

La plus grande partie de ce dossier est consacré à l'étude d'une vingtaine de romans signé Léon Groc, et montre combien cet auteur pesait de son vivant dans l'univers du roman populaire. Si ses romans policiers semblent un peu fade aujourd'hui, ses romans scientifiques et d'anticipation lui valent d'être comparé à H.G. Wells ou à Jules Verne.

Ensuite des articles comme Le canon et la plume, sous la groc3.jpgsignature de Daniel Compère, explore l'œuvre de guerre de Léon Groc, des récits qui s'échelonnent de 1917, pour la collection Patrie chez l'éditeur Rouff, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour les collections Patrie Libérée et Patrie, nouvelle série, toujours chez Rouff.

Philippe Gontier nous parle des rapports de Léon Groc avec le cinéma, Jean-Luc Buard revient sur les débuts littéraires de Léon et Maurice Groc, Philippe Gontier nous propose de nous intéresser à Léon Groc et la critique littéraire, tandis que François Ducos s'intéresse à une série qui n'eut guère de succès et fut vite abandonnée consacrée à Stan Kipper, le roi des détectives, la fin du conflit et l'emprise pour ne pas dire l'hégémonie américaine donnant de nombreux prétextes aux romanciers à prendre pour personnages des détectives américains dans leurs romans.

Enfin Jean-Luc Buard nous dresse un essai de bibliographie de Léon Groc, qui permet aux curieux, aux amateurs de littérature ancienne et aux collectionneurs de pouvoir combler leurs lacunes et effectuer des recherches à bon escient, d'autant plus que Léon Groc a utilisé également les pseudonymes de Jacques Mongis (nom de jeune fille de sa mère) et Paul Carillon.groc2.jpg

Ce dossier ne serait pas complet sans la rééditions de contes et nouvelles, aussi six textes, avec des présentations de Jean-Luc Buard, Philippe Gontier et Daniel Compère, sont proposés aux lecteurs qui découvriront la plume alerte de cet auteur, seul ou avec la participation de son frère. Des contes qui furent publiés dans des journaux et qui démontrent un style vivant, voire fringant, élégant, ainsi qu'une écriture plaisante à lire, à une époque où la littérature populaire n'était pas forcément synonyme d'écriture bâclée, mais travaillée sans être ampoulée.

Cette revue peut être commandée directement auprès de l'Association des Amis du Roman Populaire sur le site du Centre Rocambole.


Revue Rocambole 67 : Découverte de Léon GROC. Bulletin des Amis du Roman Populaire. 176 pages. 17,00€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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