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16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 05:18

Y’a pas photo !

John LEE : Pris sur le fait

Un journaliste se doit d’être toujours au bon endroit, au bon moment !

Se réveillant d’une mémorable cuite, Brian Douglas, photoreporter américain en poste à Madrid, décide de combattre son mal de cheveux en ingérant un cognac, ou plusieurs, au bistrot de son ami Pablo.

Il n’est pas en fonds, comme à son habitude, et déguste son breuvage en examinant les consommateurs. Dont trois attablés un peu plus loin. Un homme maigre et âgé, un gros à lunettes noires, et un jeune homme à qui sont remis deux enveloppes. Une blanche contenant de l’argent, et une bistre plus épaisse. Malgré son handicap éthylique, Doug, qui ne se sépare jamais de son matériel photographique dissimulé sous sa veste, fixe sur la pellicule ces drôles de paroissiens. Puis les consommateurs se séparent et peu après Doug entend le bruit caractéristique de coups de revolver.

Immédiatement il se rend sur le lieu à l’origine des bruits et aperçoit un homme à terre, abattu par des policiers, et un autre, tout aussi mort, dans une voiture. Naturellement il veut savoir ce qu’il s’est passé et raconte grosso modo à un policier les événements précédents. Aussitôt il est emmené au poste, en présence de policiers et du capitaine Marroquin. La garde à vue se prolonge car il est obligé de raconter à multiples reprises ce qu’il a vu et entendu, le cas échéant, dans le bistrot.

Au bout d’un long moment qui se décompte en heures, il est mis en présence de l’un des consommateurs, l’homme à lunettes noires, qui accompagne le capitaine Marroquin. Les deux hommes semblent être de mèche. Alors Doug décide de leur fausser compagnie, en s’aidant de son appareil photographique qui lui sert d’arme improvisée, s’empare du pistolet de Marroquin, et parvient à s’échapper.

Il rentre précipitamment chez lui pour développer ses photos puis décide de joindre téléphoniquement son responsable d’agence mais celui-ci est en déplacement dans le sud de l’Espagne, à Malaga. Dépité il informe un de ses collègues, qu’il n’apprécie guère, mais tant pis. L’info prime avant tout.

Deux hommes veulent s’introduire chez lui mais il parvient à leur échapper grâce à un voisin compatissant, sans oublier son matériel, puis il demande à un ami de lui prêter son véhicule. Direction Malaga mais tout ne se passe pas comme il l’aurait souhaité.

Des hommes l’attendent déjà, les mêmes que ceux qui voulaient l’appréhender chez lui. C’est le début d’une course infernale afin de leur échapper et alors qu’il fait du stop il est pris en charge par une jeune femme, un Française qui habite une maison cachée dans la nature. Léa, c’est son nom, vit seule avec une servante, et entre deux amants de passage, et une relation épisodique avec son vieux propriétaire, elle occupe son temps à peindre. Mais c’est son problème. Elle se conduit un peu comme une infirmière mentale envers Doug qui lui narre ses ennuis.

Elle décide de l’aider mais les reîtres qui poursuivent Doug sont toujours sur leurs traces. D’Algésiras à Madrid en passant par Cordouan et autres étapes, en voiture puis en train, Léa va servir de mentor, d’accompagnatrice, de soutien moral, charnel aussi. Les deux fuyards accumulent les péripéties et les dangers. Mais Doug a réussi toutefois à glaner quelques informations en s’introduisant chez l’un des protagonistes et en dérobant quelques documents compromettants. Doug a mis les pieds dans le plat d’une association qui se nomme la Nouvelle Phalange.

 

De John Lee, l’auteur, on ne sait que peu de choses. La quatrième de couverture précise qu’il est né en 1931 dans l’Oklahoma Diplômé en journalisme par l’Université du Texas, il devient professeur de l’Université Américaine de Washigton. Il travaille aussi comme rédacteur et photographe pour des journaux de Fort Worth et Denver et ses photos ont paru dans des centaines de magazines et des milliers de quotidiens partout dans le monde. Il a aussi passé un an comme reporter-photographe indépendant en Espagne et c’est évidemment ce séjour qui donne à son roman Pris sur le fait son inimitable accent de vérité.

Faut-il se fier à ces informations ? Personnellement je n’ai rien trouvé concernant John Lee sur la toile, mais après tout a-t-il pris un pseudo pour rédiger son roman.

A moins que ce soit un romancier français qui a écrit ce livre, et pourquoi pas Bruno Martin lui-même, car ou c’est un ajout personnel, ou c’est un auteur français qui se cache sous le nom de John Lee, mais que penser de cette phrase ?

Quatre lettres, S.P.Q.R. Je connaissais ce symbole. Il me rappelait l’école, et ces bêtises, « La Gaule est divisée en trois parties… » S.P.Q.R. Senatus Populusque Romanus.

Ah bon ? Les jeunes élèves Américains apprennent l’histoire de La Gaule ?

Sinon, l’intrigue se déroule à la fin des années 1960 et le Caudillo fait figure de personnage emblématique sans apparaître. Il ne s’agit pas d’une diatribe ou d’un constat politique, seulement d’un prétexte. L’auteur ne prend pas partie et il ne se pose pas en censeur du Franquisme. Il met juste en situation la Nouvelle Phalange, une organisation qui veut combattre Franco et ses amis, mais dont on ne connait ni les tenants ni les aboutissants.

Mais, soit l’auteur est réellement photographe et il décrit son parcours professionnel, soit l’auteur s’est renseigné sur la technique du développement des clichés, et c’est convaincant. Mais ça, c’était avant, du temps de l’argentique, une période quasiment révolue.

John LEE : Pris sur le fait (Caught in the Act - ? Traduction de Bruno Martin). Collection Grand Roman. Editions Fleuve Noir. Parution 2e trimestre 1970. 316 pages.

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