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10 octobre 2019 4 10 /10 /octobre /2019 04:05

Quand le jazz est, quand le jazz est là…

Alain GERBER : Paul Desmond et le côté féminin du monde.

Né le 25 novembre 1924 à San Francisco, Paul Breitenfeld devint Paul Desmond pour ce qu’il considérait comme un handicap.

Appartenir à une minorité suspecte aux yeux de beaucoup ne me semblait ni plus ni moins périlleux que de traverser en dehors des clous à l’heure de pointe : certaines précautions étaient indispensables,

et ce malgré que deux de ses premières idoles, Benny Goodman et Artie Shaw, étaient des musiciens de jazz blancs de confession israélite.

Son père était organiste dans un cinéma, et lorsque le cinéma parlant succéda au cinéma muet, laissant sur le carreau bon nombre de personnes, le tout allié au Krach de 1929, il se recycla en écrivant des arrangements pour le music-hall.

La mère de Paul était une obsédée de la propreté, de l’hygiène à outrance, traquant la moindre poussière, adepte de l’eau de javel en toutes occasions, tyrannisant la famille et plus particulièrement son fils qui lui ne pensait qu’à jouer et s’écorcher les genoux, se salir comme un gosse normal.

Paul, sur les conseils de son père, et après un passage dans une pension pendant sept ans loin de San Francisco où il se distingua dans l’orchestre de l’établissement au carillon, abandonna l’idée de jouer du violon et se tourna vers la clarinette puis le saxophone alto.

Mais qui était vraiment Paul Desmond surtout connu pour son association avec Dave Brubeck pour le fameux Dave Brubeck Quartet ? Sans oublier ses participations avec d’autres musiciens dont Gerry Mulligan et Chet Baker, et son propre quartet.

Tout ce qu’il fut – saxophoniste, star ou mal aimé, don Juan, homme sans femme, littérateur sans littérature, alcoolique, désespéré, solitaire, bon convive, nostalgique, désinvolte, faiseurs d’épigramme et de bons mots, amateur de calembours, raconteur d’histoires, et de bien d’autres choses encore - , tout ce qu’il fut, il ne le fut jamais vraiment.

Paul Desmond fut marié, très peu de temps, et trônait dans un cadre la photo d’une femme. Pas la sienne mais celle d’un ami. Des femmes il en aura, mais ses plus fidèles compagnes seront les bouteilles de Whisky et les cigarettes. Et lorsqu’on lui a annoncé qu’il avait un cancer des poumons, dont il décèdera, il rétorqua qu’il était content d’avoir un foie en bonne santé. Il décèdera le 30 mai 1977.

 

Alain Gerber n’écrit pas le jazz, il le poétise. Il malaxe les mots, triture les phrases, devient partie prenante du récit comme s’il se mettait lui-même en scène, écrivant la partition et les arrangements.

Mais sa mélodie devient parfois trop bouillonnante, et ses phrases se révèlent brouillonnes, absconses comme dans le premier chapitre.

Toutefois, lorsqu’il invite son personnage à s’exprimer, alors cela devient lumineux, fluide, comme les morceaux interprétés par… Paul Desmond.

Première édition : Fayard. Parution le 18 octobre 2006.

Première édition : Fayard. Parution le 18 octobre 2006.

Alain GERBER : Paul Desmond et le côté féminin du monde. Le Livre de Poche n° 31597. Collection Littérature et Documents. Parution le 2 décembre 2009. 408 pages.

ISBN : 978-2253126010

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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