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5 novembre 2016 6 05 /11 /novembre /2016 14:03

L’Hydrangea, plus communément appelé hortensia, est l’un des éléments floraux les plus représentatifs de la Bretagne avec le chou-fleur et l’artichaut.

Hugo BUAN : Hortensias blues. Une enquête du commissaire Workan N°1.

Sauf que, jusqu’à preuve du contraire, cette fleur ne se déguste pas. Mais oser planter une fleur d’hortensia dans la partie charnue d’un individu, ce qui vous l’avouerez n’est pas le récipient idéal pour une décoration florale, dépasse l’entendement du quidam, et plus encore au commissaire Lucien Workan, enquêteur de la police rennaise. Et si encore le défunt était horticulteur ! Mais non, ce n’est qu’un chirurgien-dentiste dont le fondement est orné d’une fleur de cette plante originaire du Mexique, une fleur bleue doit-on préciser.

Marotan, tel est le patronyme du défunt fleuri, exerçait son art dans un immeuble dédié aux professions médicales sis quai de la Vilaine. La maison médicale l’Albatros gérée en SCI, abrite en ses murs un proctologue, un ORL, un psy, un allergologue, un rhumatologue, un généraliste, une kiné, une gynéco, une ophtalmo et une pédiatre. C’est la veuve de Marotan qui a découvert le corps de son mari, s’inquiétant de ne pas le voir rentrer à la maison après sa dure journée de labeur, et de labour dentaire. Il a été assassiné avec un club de golf, sport que pratiquait régulièrement l’arracheur de dents qui par ailleurs ne se contentait pas de lancer les balles dans les trous mais accumulait les conquêtes féminines.

Workan et son équipe sont sur les dents, d’autant qu’un autre cadavre , l’ORL, est bientôt découvert, lui aussi affublé d’un tel ornement floral. Workan soupçonne l’un des toubibs de la maison médicale de s’amuser aux dépens de ses collègues en fleurissant prématurément leurs cadavres, et plus particulièrement le psychiatre qu’il tarabuste avec une joie sadique. Mais il ne montre guère d’affabilité avec ses subordonnés, dont son adjoint Lerouyer, la Berbère Leïla avec qui il couche occasionnellement ce qui adoucit toutefois leurs relations, et quelques autres qui se demandent dans quelle galère ils se sont fourrés.

Sans oublier la Procureur, Sylviane Guérin, qu’il ne ménage pas non plus, par pur plaisir sadique. A moins qu’il s’agisse tout simplement de s’affirmer, lui qui doit sa relative tranquillité professionnelle au passé de résistant d’un aïeul d’origine polonaise. Et pourtant il les aime bien ses hommes (adjointes y compris) et se montre parfois paternaliste, bon enfant avec eux. Selon son humeur.

 

Hugo Buan visiblement s’amuse dans cette histoire mettant en scène un personnage quelque peu déjanté, le commissaire Workan un passionné des œuvres de Francis Bacon, et des adjoints qui parfois frisent le ridicule. Une fine équipe qui ne peut empêcher les cadavres de s’amonceler, au grand dam de Prigent, le grand patron. Le caractère souvent acariâtre de Workan l’amène à se montrer vindicatif, quelque soit son interlocuteur.

Hugo Buan est également un admirateur de Michel Audiard, ça se sent, ça se lit, ça se déguste.

 Pour preuve :

A ce niveau de crétinisme Workan regretta qu’il n’y eut pas de prix Nobel de la connerie, il y aurait au moins un Français vainqueur chaque année.

Un livre de divertissement plaisant à lire.

Hugo BUAN : Hortensias blues. Une enquête du commissaire Workan N°1. (Première édition Collection Univers Grands Romans - 2010. Pascal Galodé éditeurs). Editions du Palémon. Parution le 15 janvier 2016. 352 pages. 10,00€. Existe en version numérique 5,99€.

 

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commentaires

A
Un auteur dont j'apprécie l'humour et le personnage.
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O
A part J'étais tueur à Beckenra city, j'ai apprécié tous ses romans qui sont en effet de petits joyaux d'humour.

Présentation

  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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