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4 juillet 2015 6 04 /07 /juillet /2015 09:53
KONOP : Pas de kaddish pour Sylberstein.

Pas même dans un caddie ?

KONOP : Pas de kaddish pour Sylberstein.

Un flic ressentant une certaine sympathie envers un meurtrier, cela peut sembler bizarre mais ne se révèle pas forcément incompatible avec l'éthique de sa profession.

Un vieux brocanteur de Belleville, d'origine juive, se présente spontanément au poste de police du XXème arrondissement, se constituant prisonnier après avoir abattu un touriste allemand de l'ex-RDA qui était entré dans sa boutique de bric-à-brac. L'inspecteur Bénamou, vingt ans de maison, établit auprès du Substitut son rapport réglementaire, assorti de requêtes non réglementaires, ce qui l'amène à donner sa démission. Ce n'est pas tellement le fait de s'être senti proche du coupable qui lui a dicté sa décision, mais peut-être parce que ce meurtre s'est produit dans la nuit du 15 au 16 juillet, date anniversaire de la grande rafle.

Au delà de l'enquête menée par Benamou pour son compte personnel; une enquête qui le conduira jusqu'en ex-RDA et lui permettra de montrer ses talents d'accordéoniste, un loisir qui devient un complément de salaire car il n'a pas oser avouer à sa femme qu'il n'était plus policier, c'est l'ambiance du petit monde juif de Belleville qui nous est décrite avec humour et cynisme. C'est également une plongée dans l'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale et un règlement de compte envers un dogme.

Konop, pseudonyme transparent de l'écrivain et journaliste Guy Konopnicki, brûle ce qu'il a adoré, comme bon nombre de communistes qui ont été aveuglé par leurs œillères et s'interrogent sur le bienfait du stalinisme. Prise de position courageuse, ou retournement de veste démagogique, je laisse le soin aux intellectuels pinailleurs de gloser sur cette question.

Le dénouement du roman de Konop est téléphoné, ou plutôt il nous est livré avec (mal)adresse par l'auteur. Mais au moins ce livre nous aura tenu en haleine pendant les deux tiers de l'histoire.

Heureux sont ceux qui n'ont pas lu la chronique de Michèle Bernstein dans Libération du 13 janvier 1994. En deux lignes de présentation, ils ont la résolution de l'énigme servie sur un plateau. Un crime !

 

KONOP : Pas de kaddish pour Sylberstein. Série Noire N° 2335. Parution janvier 1994. 160 pages. 6,05€.

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