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13 mars 2016 7 13 /03 /mars /2016 08:57

Hommage à Pierre Siniac disparu le 13 mars 2002.

Pierre SINIAC : Le crime du dernier métro.

Nous retrouvons dans cet ouvrage l’univers particulier de Pierre Siniac, avec toutefois un petit plus : un crime en vase clos.

Un petit vieillard d’aspect fragile se trouve seul dans la dernière rame du métro qui mène à la Porte de la Chapelle. Tout seul dans le dernier wagon à la station Jules Joffrin. Lorsque la rame arrive à la station suivante, Marcadet Poissonniers, deux voyageurs montent, ne le voient pas aussitôt et s’installent chacun dans leur coin. Quelle n’est pas leur surprise de le trouver quelques moments plus tard, pendu à l’affiche qui détaille le nom des stations. Un meurtre mais personne pour le commettre.

Quant au suicide, il est difficile de l’imaginer, ou du moins difficile d’imaginer comment le pendu aurait pu exécuter son projet. Evidemment au terminus, il est malaisé de cacher, disons l’incident. La police est rapidement sur les lieux, et pour l’un des deux voyageurs, brocanteur de son état, c’est la catastrophe. Il est fiché, ayant déjà accompli quelques années à l’ombre des hauts murs. D’autant que le lendemain il est accusé par une vieille dame accro des romans policiers, voyageuse un peu trop voyeuriste, de l’avoir dévalisée.

Pour le commissaire Cliquetangueuse, l’affaire n’est pas simple, et effectivement elle ne le sera pas.

S’inspirant d’un fait-divers de mai 1937, une mystérieuse jeune femme assassinée dans un wagon de métro où elle se trouvait seule, Pierre Siniac avec Le crime du dernier métro nous entraîne dans son univers particulier, avec des personnages issus d’une imagination débridée, dans des situations alliant le tragique au comique, narrant une histoire banale sans l’être, usant de termes argotiques désuets et une verve de feuilletoniste sans faille.

Pierre Siniac réussit à nous étonner à chacun de ses romans.

 

Pierre SINIAC : Le crime du dernier métro. Série grise N°11. Editions Baleine. Parution septembre 2001. 164 pages.

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27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 10:14

Hommage à Louis C. Thomas, né le 27 décembre 1921.

Louis C. THOMAS : Une femme de trop.

Laurent Malijai voulait devenir écrivain, mais les maisons d'édition ne l'entendait pas ainsi.

Un jour rejeté par tous, il décide de se suicider, mais une riche veuve passant par là lui redonne goût à la vie.

Bientôt il devient l'homme-objet d'Hélène, une mante religieuse qui lui rappelle à chaque moment que tout ce qui l'entoure lui appartient à elle. Il trouve consolation auprès de Charlotte, la jeune bonne, laquelle s'intéresse vraiment à ce qu'il fait.

Le voilà coincé entre deux vampires et il ne sait plus où donner de la tête. L'une d'elle est de trop. Charlotte le pousse à éliminer son tyran, mais Laurent n'est qu'un velléitaire et il va falloir qu'elle fasse elle-même le travail.

Seulement le résultat n'est pas celui escompté et Hélène devenue amnésique est l'antithèse de ce qu'elle était auparavant.

Laurent est placé devant un cruel dilemme que le destin résoudra pour lui.

 

A une époque où les romans ayant pour héros des sérials killer font florès, il est bon de se replonger dans une intrigue en forme de vaudeville.

Louis C. Thomas, en vieux routier ménage ses effets, joue avec le lecteur, campe ses personnages en sachant les rendre tour à tour attachants ou déplaisants.

Trois têtes d'affiche, deux ou trois rôles secondaires, il n'en faut pas plus à Louis C. Thomas pour construire une intrigue solide et machiavélique. Une bouffée de fraîcheur dans la production actuelle qui privilégie le sensationnel.

 

Réédition Folio Policier N°156. Parution avril 2000. 240 pages. 6,40€.

Réédition Folio Policier N°156. Parution avril 2000. 240 pages. 6,40€.

Louis C. THOMAS : Une femme de trop. Collection Sueurs Froides. Editions Denoël. Parution octobre 1995. 208 pages.

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26 décembre 2015 6 26 /12 /décembre /2015 10:15

Un secret qui n'est pas l'Origine du monde,

quoi que...

Georges-Jean ARNAUD : Les secrets de l’allée Courbet.

Julia est journaliste stagiaire et elle doit pondre un article concernant le décès de la femme du député local et ancien ministre, le peu sémillant Sémillon.

Julia qui doit affronter en même temps le décès proche et quasi programmé de sa mère. Sa mère ? Adoptive, oui, et un beau-père qu’elle n’a pas connu, disparu alors qu’elle était toute jeune. Son beau-père qui avait des accointances avec Sémillon puisqu’il était, entre autre un de ses colleurs d’affiches.

Mais Julia a des doutes sur sa naissance.

Quant au député, vingt et un ans auparavant un fait-divers tragique avait favorisé sa carrière et l’avait propulsé sur la scène de la vie politique.

Alors en marge de son papier elle enquête sur cette affaire qui avait défrayé la chronique locale et nationale. A défaut d’avoir un enfant, le couple Sémillon avait eu recours à l’adoption d’une petite Colombienne. Malgré les photos truquées, il était visible que l’enfant possédait un bec-de-lièvre, ce qui avait plongé madame Sémillon dans une crise d’hystérie, une malformation peu compatible avec les aspirations de l’édile.

Quinze jours plus tard l’enfant avait été kidnappée et une grosse rançon exigée. Seulement l’enfant ne fut jamais retrouvée.

 

Dès les premières pages le lecteur se doute où l’auteur veut en venir et l’enquête de Julia peut être considérée dans ce cas comme de pure forme. Seulement, G.-J. Arnaud possède plus d’un tour dans son sac à malices et l’épilogue est disons moral.

Arnaud, sûrement le romancier le plus prolifique depuis des décennies, parvient une fois de plus à nous happer dans une histoire qui aurait pu n’être qu’un vague mélo mais voilà, le talent reste le talent, et on souhaiterait pouvoir le lire encore longtemps.

Georges-Jean ARNAUD : Les secrets de l’allée Courbet. Photographies de Stéphanie Léonard. Collection Urbain Noir. Editions Autrement. Parution septembre 2004. 88 pages.

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22 décembre 2015 2 22 /12 /décembre /2015 08:32

Comme Roger ? Roger Raby...

C.L. GRACE : La Rose de Raby

Petit retour dans le temps, celui qui fit rêver de nombreuses générations grâce aux interventions des historiens qui s’imprégnaient de l’Histoire, avec un grand H, pour en construire avec de petites.

Bon, je ne vous énumérerai pas tous ceux qui nous ont permis de voyager à bon compte dans un passé plus ou moins proche, mais grâce (jeu de mot !) à certains auteurs actuels nous pouvons retrouver une atmosphère plus ou moins juvénile dans un encadrement littéraire strict.

Pour en revenir à nos moutons comme disait Jeanne D’Arc, Kathryn Swinbrooke, l’apothicaire de C.L. Grace, revient dans de nouvelles aventures, dans sa bonne vieille ville de Cantorbéry, cette cité qui fut « encontée » (cherchez pas, c’est nouveau !) par Chaucer.

Roger Atworth, le confesseur de la mère du roi Edouard IV, duc d’York qui vient de chiper, au bout d’une guerre des Roses pleine d’épines, le trône à la maison de Lancastre, est décédé dans de mystérieuses conditions.

Ce n’est pas tout car un émissaire, genre espion de la guerre froide, décède lui aussi, dans une chambre où nul n’aurait pu s’infiltrer.

Rude tâche pour Kathryn qui doit soutenir une réputation de détective amateur, mais également démontrer, ou non, que les agissements d’un certain roi surnommé “ l’Universelle Araigne ” est peut-être pour quelque chose dans ces meurtres, l’instigateur pour le moins.

 

Intéressant, ne serait-ce que pour la description de l’époque, des mœurs, des personnages, des évènements qui pour une bonne part font partie de notre patrimoine historique.

Et pour les amateurs, des mystères dont un chambre close. Bon d’accord, un peu simpliste, pas du tout tiré par les cheveux comme aimait à le faire Dickson Carr, mais justement plus réaliste.

A signaler que l’auteur signe également sous les pseudos de Paul Harding ou encore Paul C. Doherty.

 

C.L. GRACE : La Rose de Raby (Saintly murders - Traduction de Founi Guiramand). Collection Grands Détectives N°3406. Editions 10/18. Parution 18 avril 2002. 352 . pages. 7,50€.

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21 décembre 2015 1 21 /12 /décembre /2015 13:17

Un fantôme peut aussi avoir mal, mais on ne l'entend jamais se plaindre...

CANESI & RAHMANI : La douleur du fantôme.

Tout comme le sparadrap colle au doigt du capitaine Haddock, la mort colle à l’existence de Charlotte de Montbrun.

Cette jeune fille de dix-huit ans, accro à Internet et aux services de messagerie en ligne, assiste en direct à la noyade de Pierre Mande aux pieds de la statue de la Vierge à Biarritz. Elle récupère, surgie de l’eau en colère, une page du livre que tenait dans ses mains le noyé lorsqu’il fut englouti. Seuls quelques mots ont échappés au lavage de l’écume présente en abondance : Une dame enveloppée dans le soleil…. Dragon rouxson enfant fut enlevé et conduit….

Charlotte était en villégiature avec son père dans un hôtel de la cité basque lorsque des éclats de voix provenant de la chambre contiguë la mirent mal à l’aise. Dans la salle de restaurant les deux protagonistes mangent près de leur table et elle peut les détailler. Une jeune femme en compagnie de son oncle âgé qu’elle suivra peu après, assistant à ce qui pourrait ressembler à un accident, ou encore à un suicide, à moins qu’il s’agisse d’un meurtre.

Elle appelle les secours mais se garde bien de révéler son identité. De retour à Paris dans l’appartement familial déserté par sa mère depuis quatre ans, vivant avec son père architecte renommé qui voue une passion peu commune à tout ce qui touche la période Napoléon III, elle assiste en direct à la télévision à la retransmission d’une émission consacrée à un jeune magicien. Celui-ci décède en ingérant de l’azote liquide dans le cadre de l’un de ses tours.

Charlotte se lie d’amitié avec Hélène Weinstein, la nièce du noyé, et assiste à sa prestation dans Le Lac des cygnes à l’Opéra Garnier en compagnie de son père. Hélène aspire à devenir danseuse étoile et elle en a tous les moyens. Seulement une flèche lancée du plafond ne lui permet pas de terminer le ballet.

Charlotte requiert les services d’un correspondant dont elle ne connait que le prénom, Roland, avec lequel elle échange de nombreux mails, qui va l’aider dans ses recherches. Mais le plus souvent ses réponses sont obscures et elle doit les interpréter. Toutefois elle apprend que le texte énigmatique est emprunté à la Bible.

Les assassinats mystérieux se suivent et Charlotte établit un tableau recensant les points communs reliant ces morts. Chaque défunt possédait un livre à la couverture blanche, livre qui a disparu après leur mort, ils possédaient un tatouage triangulaire sur l’épaule et leur corps recelait une dose importante d’amphétamines. Et à chaque fois Charlotte en a été le témoin, en direct et seule comme pour Mande, soit en compagnie d’autres personnes.

Or c’est bien cette coïncidence qui la chagrine, d’autant qu’elle apprend par Roland que les grands-parents d’Hélène sont morts en déportation et non d’un accident comme la jeune danseuse le croyait. Une fiche mise à jour par sa mère ! D’autres faits la troublent comme d’apprendre que Mande, qui œuvrait afin que les Juifs spoliés durant la dernière guerre puissent récupérer leurs biens, était profondément antisémite.

 

Dans une ambiance baroque, rappelant l’univers littéraire et réel de la fin du XIXème siècle, avec de nombreuses références à l’époque du Second Empire et haussmannien, tout en étant résolument plongé dans notre monde assujetti à l’informatique, évoluent des personnages rêveurs, esthètes, petits génies de la téléinformatique, artistes voués à exalter une culture en décalage avec la frénésie musicale actuelle.

Les auteurs jouent sur l’ambivalence, entre réel et virtuel, culture du passé et technologies de pointe, machiavélisme, manipulation et candeur, haine et amour, beauté et laideur psychique et physique, réalité et virtuel, froideur de l’intelligence et chaleur du cœur, force et vulnérabilité, certitude et incertitude, mâle ou femelle ou plutôt mâle et femelle…

Un roman qui joue avec les nerfs, principalement dans la première partie, quant au début de la seconde, il se laisse glisser, nonchalant, comme le luxueux paquebot qui fend les eaux de la Méditerranée avec à son bord Charlotte, son père et Hélène. Le calme avant la tempête. Un roman à l’intrigue puissante, décalée et fort documentée.

CANESI & RAHMANI : La douleur du fantôme. Editions Phébus. Parution 25 mars 2010. 320 pages. 23,35€.

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20 décembre 2015 7 20 /12 /décembre /2015 08:07

Le rêve de tout romancier...

Julian SYMONS : Un manuscrit en or massif

Cantonné depuis longtemps dans le rôle de Sherlock Holmes, un peu à cause de son physique et beaucoup grâce à la qualité de son interprétation, Sheridan Haynes, qui possède les mêmes initiales que son personnage, Sheridan Haynes se morfond quelque peu dans l'attente de la pièce de théâtre ou du film qui le fera renouer avec le succès.

Pourtant le travail ne manque pas, même si parfois il est confidentiel. Ainsi il doit donner une représentation au Château de Baskerville au profit d'un seul spectateur : le richissime et énigmatique Warren Waymark.

Les rumeurs ne manquent pas de circuler à propos de ce personnage excentrique qui collectionne tout ce qui est en rapport avec le mythe de Sherlock Holmes.

L'une d'elle, tenace et invérifiable, prétend que Warren Waymark n'est plus de ce monde et qu'un imposteur, ou tout du moins un figurant, tient le rôle du milliardaire.

Sheridan Haynes est convié dans la même période à procéder à quelques lectures au Danemark, invité par la Silver Blaze Society, une association qui emprunte son nom à une nouvelle écrite par Conan Doyle. Sheridan Haynes y retrouve l'un de ses anciens condisciples scolaires qui lui propose d'acheter, ou de trouver un éventuel acheteur et dans ce cas pourquoi pas Warren Waymark, un manuscrit inédit et incomplet dû à la plume du père de Sherlock Holmes.

Les transactions s'engagent et entraînent l'acteur du Danemark à Amsterdam. Les morts commencent à tomber comme à Gravelotte autour de Sheridan Haynes qui se demande si, primo, le manuscrit proposé est authentique, et si, secundo, le milliardaire cloîtré est l'original.

 

Entraîné à son corps défendant dans cette histoire, Sheridan, dont on a fait la connaissance dans une précédente aventure publiée au Masque sous le titre La peau du rôle, Sheridan pourra remercier sa femme et son frère de le sortir de ce mauvais pas, même s'il n'en recueille pas toute la gloire dont il pouvait être en droit de prétendre.

Un roman dont l'action traîne quelque peu en longueur et Julian Symons nous avait habitué à mieux.

Julian SYMONS : Un manuscrit en or massif (The Kentish Manor Murders - 1988. Traduction de Jean Esch). Le Masque N°2048. Editions Librairie des Champs Elysées. Parution mai 1991. 224 pages.

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 09:52

Hommage à John Sladek né le 15 décembre 1937.

John SLADEK : L'aura maléfique

Le spiritisme et le mysticisme ont de tous temps attiré et inspiré les auteurs de romans policiers, à commencer par Conan Doyle lui-même.

Sherlock Holmes ainsi que le Chevalier Dupin, créé par Edgar Allan Poe, sont des détectives repères, des détectives phares et il est de bon ton de s'y référer.

Les histoires de meurtres en chambre close, de meurtres dits impossibles, intéressent d'autant plus le lecteur que le problème proposé parait insoluble alors qu'une fois la solution révélée, une seule phrase vient à l'esprit : Bon sang, mais c'est bien sûr !

L'Aura maléfique de John Sladek contient tous ces éléments propices à l'élaboration d'un bon roman policier, plus quelques autres composantes que je ne vous dévoilerai pas sous peine de vous confier en même temps la clé, ce qui avouez le ôte en grande partie le charme de la découverte et de la lecture.

Autre composante, non pas indispensable mais bienvenue, et que je signale tout de même en passant : l'humour. L'humour léger, subtil, parfois plus ravageur dans le contexte que l'humour à base de jeux de mots, aère le récit, détend le lecteur et la situation parait plus acceptable même si elle est macabre.

 

Thackeray Phin, le Sherlock Holmes des années 1970, infiltré dans une société spirite va assister à des événements étranges, bizarres et parfois tragiques.

Un homme enfermé dans une salle de bain disparait. Un autre, au cours d'une séance de lévitation, va se rompre le cou. Ces adeptes de la communication avec l'au-delà ne sont-ils que de doux illuminés ou des charlatan avisés ?

Une belle brochette que forment un chanteur pop, une jeune fille ravissante dont la principale occupation consiste à rénover les ongles des pieds, un pasteur débonnaire, un membre sceptique, un vrai médium (il en faut !), une jeune femme comptable qui pense pouvoir corriger sa vision par des exercices musculaires, etc.

 

Thackeray Phin attrapera-t-il le meurtrier, si meurtrier il y a ?

L'aura, l'aura pas ,

Un véritable régal dû à John Sladek, un auteur méconnu.

 

Première édition. Collection Engrenage N°133. Editions Fleuve Noir. Parution février 1986.

Première édition. Collection Engrenage N°133. Editions Fleuve Noir. Parution février 1986.

John SLADEK : L'aura maléfique (Black Aura - 1974. Traduction de Jean-Paul Gratias). Collection Série 33 N°7. Editions Clancier-Guénaud. 286 pages. Parution avril 1988.

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12 décembre 2015 6 12 /12 /décembre /2015 11:13

Aucun rapport avec la Pop-star britannique !

Elton JONES : Tu vas payer !

Vous ne savez pas qu'il ne faut jamais rien dire aux journalistes... surtout quand ce sont des femmes ?

L'homme qui rabroue ainsi Bob Jozan n'est autre que son patron, Raymond Lacy, un détective privé qui commence à avoir une certaine notoriété.

Bob Jozan, gamin mi-Irlandais mi-Français, est bavard, gaffeur. Et s'il possède des intuitions étonnantes, il lui arrive de saboter les enquêtes de Lacy, tout en lui fournissant des révélations qui au bout du compte se révèlent payantes.

Lacy doit quitter Nice, après avoir effectué avec réussite la mission qui lui avait été confiée, et regagner Londres, mais Bob interrompt son travail de rangement vestimentaire dans les valises adéquates, lui annonçant qu'il vient de lui prendre un rendez-vous pour une affaire importante. Lacy se méfie, Bob a l'habitude de lui dégoter des affaires qui sont toujours importantes mais se révèlent banales. Pourtant lorsqu'il apprend le nom de son futur client, le détective décide de sursoir à son départ et d'écouter les desiderata de son assistant.

Le beau-père d'Hervé, un des copains de Bob, a reçu des lettres de menace de la part d'un de ses anciens employés. Il n'en sait guère plus aussi le mieux pour Lacy est de se rendre à Grasse rencontrer Marcellini-Diaz, le destinataire des missives, qui dirige une grosse usine de parfumerie. Comme Lacy ne refuse jamais une possible rentrée d'argent, dès le lendemain direction la ville des parfums à bord d'un autocar. Mais auparavant il se renseigne auprès d'un inspecteur de police et d'un rédacteur en chef d'un journal local.

Roger Téry, condamné à quinze ans pour le meurtre de sa femme en 1947, vient d'être libéré. Il était l'inspecteur des ventes de Marcellini-Diaz mais il a toujours nié être le meurtrier.

Bob, insouciant, ne peut s'empêcher de faire la cour à deux jeunes filles qui voyagent en leur compagnie. Sido est reporter aux Nouvelles Niçoises et sa compagne, âgée de seize ou dix-sept ans, est présentée comme photographe. Elles doivent effectuer un reportage sur les vieux moulins à huile. Sido en profite pour leur demander s'il serait possible d'écrire un papier sur l'usine de parfumerie.

Marcellini-Diaz donne toutes les explications possibles, du moins ce qu'il en sait vraiment, sur cette affaire et sur Roger Téry, un homme aimable, leur montre également les lettres de menaces, et surtout avoue qu'il était l'amant de la femme du meurtrier présumé.

 

Une histoire simple, sans chichis, qui tourne autour d'un drame familial, comme souvent, avec des rebondissements et une chute logique mais pas téléphonée. Pourtant l'auteur, outre la déclaration émanant de Lacy, placée au début de cet article, procède avec un humour involontaire.

Ainsi Sido, la jeune journaliste, à la question de Bob leur demandant :

Votre journal ne vous donne pas de voiture ?

Sido répond en toute ingénuité :

Il faut se mettre à genoux devant le rédacteur en chef, l'administrateur et les chauffeurs pour en avoir une. Nous préférons prendre le car.

Une réponse pour le moins ambigüe qui ferait gloser dans les chaumières de nos jours.

 

Mais qui est cet Elton Jones qui ose mettre de telles réparties dans la bouche de jeunes filles ?

Un écrivain qui a produit de nombreux romans policiers et sentimentaux, sous les pseudonymes de Tony Guilde, Patrick Regan ou encore Gilles Grey, et qui s'appelait Gilette Ziegler, décédée en1981.

Archiviste-paléographe et historienne, cette Niçoise qui fit partie de la Résistance, commença à écrire en 1941 pour diverses maisons d'éditions en zone libre puis chez Ferenczi, Jacquier ou encore Julliard. Son dernier roman policier connu, Le bois du silence parait chez EFR en 1963 puis elle revient à la rédaction d'ouvrages historiques dont Les coulisses de Versailles et Les Templiers.

Malgré son prénom, les romans de Gilette Ziegler n'étaient pas rasoir.

Elton JONES : Tu vas payer ! Collection Mon Roman Policier N°519. Editions Ferenczi. Parution 1er trimestre 1958. 32 pages.

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30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 13:15

Hommage à John Dickson Carr, né le 30 novembre 1906, à Uniontown en Pennsylvanie.

John Dickson CARR : Le gouffre aux sorcières

Il faut peu de choses pour créer et entretenir une légende.

Par exemple à Chatterham, parce que certains représentants de la famille Starbeth sont morts la nuque brisée, la croyance populaire voudrait que les descendants de Timothy subissent le même sort.

Une coutume régit la vie de cette famille : le soir de ses vingt-cinq ans, entre vingt-trois heures et minuit, l'aîné des Starbeth doit se rendre dans le pénitencier désaffecté puis dans la chambre du Prévôt, un de leurs ancêtres, ouvrir le coffre-fort et ramener une preuve de sa présence.

Quel mal y-a-t-il à respecter une coutume, n'est-ce pas Martin Starbeth ? Aucun, sinon subir le sort de ses ancêtres.

Pour le docteur Gideon Fell, les légendes et les coutumes ont toujours un fond de vérité, et un assassinat ne se peut se perpétrer que par un mortel mal intentionné.

 

Ce roman de John Dickson Carr, écrit en 1933 et inédit jusqu'à sa parution en 1989, met en scène pour la première fois le lexicographe Gideon Fell. Un personnage haut en couleurs, préférant la bière au thé et qui fait ses choux gras des mystères.

Immense, à la limite de l'obésité, il ne se déplace la plupart du temps qu'à l'aide de ses cannes. Il est marié à une petite femme charmante, véritable feu-follet, myope et quelque peu étourdie.

Le gouffre aux sorcières, l'un des premiers romans écrits par John Dickson Carr, annonce les thèmes chers à l'écrivain : meurtre en chambre close, une atmosphère étouffante, angoissante, assaisonnée d'une pointe de fantastique et relevé d'une pointe d'humour.

Un livre qui malgré sa traduction tardive, je rappelle que ce roman date de 1933 mais n'a été publié en France qu'en 1989, n'a pas pris une ride.

Réédition volume Les intégrales John Dickson Carr N°1. Parution décembre 1991. 1120 pages. Docteur Fell. Comprend Le gouffre aux sorcière; Le chapelier fou; Le huit d'épée; Le barbier aveugle; L'arme à gauche.

Réédition volume Les intégrales John Dickson Carr N°1. Parution décembre 1991. 1120 pages. Docteur Fell. Comprend Le gouffre aux sorcière; Le chapelier fou; Le huit d'épée; Le barbier aveugle; L'arme à gauche.

John Dickson CARR : Le gouffre aux sorcières (Hagg's Nook - 1933. Traduction de Dominique Monrocq). Le Masque Jaune N°1944. Edition Librairie des Champs Elysées. Parution janvier 1989.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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