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26 décembre 2019 4 26 /12 /décembre /2019 05:19

Le cauchemar est la face cachée du rêve…

et inversement !

Cauchemars au ralenti ou douze réalités mal programmées. Récits de science-fiction et d’insolite choisis, présentés et traduits par Alain DOREMIEUX.

Comme l’écrivit Alain Dorémieux dans sa préface : Il y a des récits où la réalité est à sens unique, où le lecteur retombe sur ses pieds en fin de parcours : on reste là dans le domaine de la logique. Mais il y en a d'autres où la réalité est déphasée, subtilement dénaturée, et où la situation décrite n'est normale qu'en apparence. Ce sont douze nouvelles de ce genre qui sont ici présentées. Elles ont toutes en commun le fait d'entretenir avec la réalité quotidienne des rapports faussés à la base. Comme si les postulats sur lesquels elles reposent émanaient d'un ordinateur n'ayant pas reçu les instructions convenables. C'est en quoi elles sont « mal programmées ».

Au fil de ces textes, surgissent d'inquiétants thèmes clés qui semblent jalonner un parcours onirique : l'univers clos, la claustration, le piège en forme de cercle fermé, la route qui ne mène nulle part, l'environnement qui semble factice, la dimension-refuge dont on reste prisonnier. C'est là une trouble toile de fond, où s'inscrit le tracé des obsessions intimes et des névroses quotidiennes.

Et parfois ces cauchemars sont tangibles, s’inscrivant dans une anticipation proche. Parfois ce sont comme des rêves qui n’auraient ni début ni fin, pris en cours de route, mais qui imprègnent le lecteur d’une sourde angoisse.

Si certains noms réveillent des souvenirs de lectures, tels John T. Sladek, Harry Harrison, Thomas M. Disch, bon nombre de ces auteurs ne sont guère connus, pourtant en effectuant quelques recherches, on peut s’apercevoir que depuis la publication de ce recueil, quelques-uns d’entre eux ont participé à de grandes aventures. Ainsi Vonda N. McIntyre a rédigé quelques épisodes de la série Star Trek.

Mais, au risque de décevoir les quelques lecteurs de ce billet, je vais me contenter de ne parler que d’une nouvelle, qui est un cauchemar réel et non fictif, même si elle entre dans la catégorie anticipation proche. Si proche même qu’elle est à notre porte.

Il s’agit de la nouvelle de Kate Wilhem, Il était un canari rouge.

 

La société décrite est confrontée à une bureaucratie étatisée et l’individu moyen est entraîné, broyé, absorbé et rejeté par un engrenage kafkaïen. Mais cette bureaucratie pourrait être substituée par des sociétés privées qui ne réagissent qu’à l’appât du gain et qui s’est forgé une dépendance informatisée.

Le thème de cette dérive est la maladie, ou plutôt l’aspect de l’accueil des malades dans une société qui a rejeté tout humanisme. Raconter le chemin de croix des patients peut se résumer en quelques citations qui décrivent bien cette atmosphère et n’est pas loin de ce que nous connaissons ou presque.

Il appela le service d’urgence de la pédiatrie :

Ceci est un répondeur téléphonique. Nous regrettons de ne pouvoir satisfaire votre demande, mais nos effectifs travaillent déjà au maximum de leurs capacités. Veuillez signaler le numéro d’identification  du malade, son nom et le motif de l’appel. Conduisez le malade à l’hôpital le plus proche demain à 8 heures du matin. Nous vous en remercions.

Mais quand il s’agit d’un enfant, que l’on ne connait pas son numéro d’identification, que quarante de fièvre toute la journée est un motif valable en soi pour s’inquiéter, comment fait-on ? On attend.

 

Et quand on est âgé et que l’on vit seul, l’avenir n’est guère réjouissant :

Mon fils est mort. Cancer du larynx. Ils n’avaient pas de lit pour lui. Il fallait qu’il attende presque deux ans. Mais quand la place fut disponible, il était déjà entre quatre planches.

Et pour mieux enfoncer le clou :

A partir du mois prochain, ils vont supprimer les visites d’infirmières à domicile. Ça revient trop cher et il n’y a pas assez de personnel.

 

D’autres exemples pourraient compléter cette vision de l’avenir, mais est-ce bien besoin d’en ajouter ? Nul doute que certains hommes, ou femmes politiques, en charge de notre santé, se sont inspirés de cette vision futuriste désastreuse pour effectuer des économies et c’est Bercy qui est content.

 

Bonne lecture et ne vous rendez-pas malade pour autant. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, n’est-ce pas ?

 

Sommaire :

1 - Alain DORÉMIEUX : Préface.

2 - Kate WILHELM : Il était un canari rouge (The Red Canary – 1973).

3 - David GERROLD : Toutes les chambres étaient vides (All of Them Were Empty - 1972).

4 - Edward BRYANT : Épaves sur l'autoroute (Adrift on the Freeway – 1970).

5 - Harry HARRISON : Au bord des chutes (By the Falls – 1970).

6 - George Alec EFFINGER : Au lit de bonne heure (Early to Bed – 1972).

7 - David John SKAL : Crayola (Crayola - 1972).

8 - Evelyn LIEF : Toutes les quatre maisons (Every Fourth House - 1972).

9 - R. A. LAFFERTY : Configuration du Rivage du Nord (Configuration of the North Shore - 1969).

10 - Vonda N. McINTYRE : Seulement la nuit (Only at Night - 1971).

11 - John Thomas SLADEK : Circuit fermé (The Interstate – 1971).

12 - Robert RAY : Envol psychédélique (Psychedelic Flight – 1972).

13 - Thomas Michael DISCH : Hâtons-nous vers la Porte d'Ivoire (Let Us Quickly Hasten to the Gate of Ivory – 1970).

 

Cauchemars au ralenti ou douze réalités mal programmées. Récits de science-fiction et d’insolite choisis, présentés et traduits par Alain DOREMIEUX. Collection Autres temps, autres mondes. Edition Casterman. Parution septembre 1976. 256 pages.

ISBN : 2-203-22619-6

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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 05:42

Mais contrairement à la Cène, il n’y a pas de Judas autour de la table !

Collectif : 13 à table ! 2018.

Non seulement ce genre de recueil permet au lecteur de participer à une bonne action, celle d’offrir des repas aux Restaurants du cœur, mais également de découvrir une large palette de thèmes abordés par des romanciers et nouvellistes, de talent, venant d’horizons divers, et d’hiver pour cette période de l’année.

Naturellement chacun retrouvera ici un ou plusieurs de ses auteurs favoris, mais il pourra élargir sa palette de lecture et s’imprégnant de textes d’auteurs qu’il pourrait négliger par ailleurs. Le thème de cette année étant l’amitié, nul doute que ces auteurs se feront de nouveaux amis !

Donc l’amitié, réelle ou virtuelle, sans oublier l’amour, sont évoqués mais pas que. Car l’amitié peut se porter aussi envers un objet. Mais disséquons quelque peu quelques-unes de ces nouvelles, attachantes, et qui pour certaines semblent être le reflet d’une histoire vécue par les auteurs.

 

Ainsi dans Tant d’amitié de Françoise Bourdin, une habituée qui ne ménage pas son amitié à cette initiative, dans Tant d’amitié donc, nous entrons directement dans l’intimité d’un couple. Après cinq années de mariage, Max est toujours amoureux de sa femme.

C’est bien, c’est même très bien. Il est restaurateur à Cabourg, et sa femme Cécile sert en cuisine. Théoriquement car depuis quelque temps, elle a tendance à s’éclipser durant le service du déjeuner, sous des prétextes qu’il juge futile. Un jour il trouve, dans le téléphone portable de Cécile, un message émanant de leur ami Max. Un message sibyllin qui l’amène à se poser des questions sur la fidélité de Cécile.

Une aimable nouvelle qui aurait pu être émouvante sans la double chute et qui s’avère humoristique. Quoi que…

 

Michel Bussi, bien connu pour ses romans d’énigme particulièrement machiavéliques, tarabiscotés et ingéneiux, offre avec Je suis Li Wei une histoire d’amitié virtuelle. Jeune adolescente, Abby vient de recevoir sur son ordinateur d’un autre âge un message, accompagné d’une pièce jointe, émanant d’une certaine Li Wei. Après quelques manipulations, l’informatique n’a plus guère de secret pour la jeune génération, Abby parvient à déchiffrer ce texte écrit en mandarin. Sa correspondante déclare qu’elle est une petite Chinoise qui va bientôt mourir, et elle raconte qu’elle vit avec quelques membres féminins de sa famille, les hommes étant partis défendre la ville. Elle habite la capitale de la soie et la guerre fait rage.

Encore une fois Michel Bussi livre une histoire étrange bien dans son style, et qui réserve bien des surprises. Agréables.

 

Pour Giacometti et Ravenne, un couple d’écrivain, placer une intrigue dans une nouvelle mettant en scène un couple d’écrivain, c’était presqu’un postulat. Ce n’est pas tant l’histoire qui m’a intéressé, mais ce qui se cache dans la narration. Les rapports entre deux amis qui rédigent un roman, leurs petits conflits, et ce qui les motive, ainsi que les relations avec les éditeurs.

Pourquoi déteste-t-on son éditeur ? Ah ah ah… Vaste sujet. Au début il vous promet l’extase, vous susurre que votre manuscrit est extraordinaire, que les critiques littéraires vont fondre comme beurre au soleil. Et puis, l’auteur naïf et vaniteux découvre que son livre n’est tiré qu’à deux mille exemplaires, que l’attachée de presse en est à sa troisième dépression consécutive suite au silence étourdissant des journalistes… J’en passe et des meilleurs.

De quoi refroidir les romanciers en herbe qui pensent déjà toucher le Graal avec leur premier manuscrit et qui ne sera pas forcément un Best-seller.

 

A huit ans, Mahdi est obligée d’apprendre ses leçons et faire ses devoirs sur les marches de l’escalier qui conduit au petit appartement où elle vit avec sa mère. Presque, parce que son père, un ancien de l’armée, est en pleine dépression suite à une opération militaire, et depuis il rentre tard le soir, s’imbibant de mauvais whisky. Elle n’est pas punie, mais elle ne possède pas la clé de chez elle. Pratiquement, tous les soirs, la voisine passe à côté d’elle sans un regard, sans un mot. Jusqu’au jour où cette madame Lenoir chancèle. Mahdi va l’aider à entrer chez la vieille dame qui vit seule. C’est le début d’une amitié. Mais il ne faut pas oublier que toute histoire possède son revers, sinon, ce ne serait plus une histoire. Même si c’est inventé. Ou pas.

Le père de Gabin est ingénieur en je ne sais pas quoi. Mon père à moi, il dit que les ingénieurs font de longues études pour apprendre à ne rien faire sans que ça se voit.

L’escalier de Karine Giebel, une auteur que j’apprécie plus dans ses nouvelles que dans ses romans.

 

Pour Marcus Malte, l’amitié se décline en un long poème tandis que Christian Jacq nous propose quelques couples d’amis qui vécurent dans l’antiquité égyptienne.

 

Plus amusant, L'incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom de Romain Puertolas qui décrit les pérégrinations d’un stylobille à quatre couleurs, objet indispensable à Benjamin Bloom, romancier à succès qui ne peut dédicacer ses ouvrages qu’avec ce stylo à quatre couleurs. Et lorsqu’un jour il perd cet outil indispensable dans ses séances publiques d’autographes, il refuse de se rendre sur le lieu de ses rendez-vous avec ses lecteurs.

 

Un habile mélange littéraire proposé par des auteurs venant d’horizons divers, qui ravira les lecteurs, quelque soit le genre qui les intéresse. Ils retrouveront avec plaisir des romanciers ou nouvellistes dont ils ont lu par ailleurs des romans ou nouvelles et découvriront peut-être de nouvelles plumes à emmagasiner dans leur Pile à Lire.

Personnellement, j’ai plus accroché à certaines de ces nouvelles qu’à d’autres, mais il ne s’agit que d’une question de sensibilité qui n’enlève en rien la qualité des textes. Tout comme on préfère un plat à un autre sans mettre en cause le savoir-faire de la cuisinière.

 

Sommaire :

BOURDIN Françoise : Tant d'amitié

BUSSI Michel : Je suis Li Wei

CHATTAM Maxime : L'anomalie

CLERMONT-TONNERRE de Adélaïde : Mon cher cauchemar

EPENOUX d' François : Œil pour œil

GIACOMETTI & RAVENNE : Best-seller

GIEBEL Karine : L'escalier

JACQ Christian : Amitiés égyptiennes

LAPIERRE Alexandra : Pyrolyse

MARTIN-LUGAND Agnès : Le monde est petit

MALTE Marcus : Bande décimée

PUERTOLAS Romain : L'incroyable stylo Bic quatre couleurs de Benjamin Bloom

SLIMANI Leïla : Zina

Collectif : 13 à table ! 2018. Editions Pocket N°17059. Parution novembre 2017. 288 pages.

ISBN : 9782266279529

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16 novembre 2019 6 16 /11 /novembre /2019 05:38

Ce choix d’histoires s’adresse essentiellement à ceux qui trouvent trop fade la saveur

de la télévision.

Alfred Hitchock

Alfred HITCHCOCK présente : Histoires abominables.

Non seulement Alfred Hitchock s’est montré le maître du suspense au cinéma, mais il a œuvré aussi à la télévision dans des séries dont le parfum perdure dans nos souvenirs.

Il a apporté sa caution dans les recueils de compilation à thèmes et dans le magazine portant son nom, auquel il ne participait que comme éditorialiste. Toutefois bon nombre d’auteurs qui souvent étaient inconnus, et le sont encore, du grand public purent ainsi être publiés et traduits en France, grâce à son soutien nominatif.

Mais ce rôle fictif d’anthologiste lui est peut-être venu parce que tout ne peut être adapté.

Ainsi déclare-t-il dans sa préface :

Je suis venu tard à la télévision et d’aucuns ont prétendu que j’attendais que les écrans deviennent assez grands pour que je puisse m’y loger (allégation contre laquelle je proteste de tout mon poids). Toutefois, j’en suis venu à beaucoup aimer ce moyen d’expression et j’espère bien que l’on ne verra pas dans l’existence de ce livre une critique mais simplement la reconnaissance d’un fait patent. A savoir qu’il y a certaines histoires auxquelles la télévision ne peut rendre justice.

 

Dans Histoires abominables, il est intéressant de trouver ou retrouver des auteurs aussi différents que Jérôme K Jérôme, auteur de l’inénarrable Trois hommes dans un bateau, de William Hope Hodgson, auteur des aventures de Carnacki chasseur de fantômes, ou de Robert Bloch dont le roman Psychose fut adapté de magistrale façon par Hitchcock et qui fournit pas moins de dix-sept épisodes pour la série télévisée Hitchcock présente…

 

Loin de moi l’idée de vouloir présenter tous ces textes, ce serait fastidieux aussi bien pour vous que pour moi, mais j’ai pioché au hasard quelques-unes des nouvelles qui la plupart du temps relèvent du surnaturel ou tout au moins du fantastique. Mais pas que, parce que l’horreur et la terreur s’invitent également et l’on retrouvera certains thèmes favoris des auteurs présentés, du moins pour les plus connus.

 

Dans Comment l'amour s'imposa au professeur Guildea, de Robert Smythe Hichens, nous sommes mis en présence de deux célibataires endurcis : le père Murchison, par son statut de religieux, et le professeur Frederic Guildea qui est foncièrement misogyne, voire misanthrope. Ils font connaissance lors d’un sermon de l’un et d’une conférence de l’autre, et le père Murchison est invité chez le professeur. Ce qui constitue presqu’une première. Ils se retrouvent assez souvent chez Guildea, conversent à bâtons rompus devant, éventuellement le majordome du professeur, mais surtout de son perroquet. Jusqu’au jour où Guildea sent comme une présence chez lui et croit entendre son volatile s’exprimer d’une voix féminine.

 

Sortilège de Montague R. James est conforme à son titre. Un certain Karswell n’apprécie pas du tout que son texte La vérité sur l’alchimie soit refusé par une association et il en veut plus particulièrement à celui qui est à l’origine à ce refus. Et pour bien marquer que sa vengeance sera terrible, il placarde ou fait parvenir des affichettes dans lesquelles il invite à se pencher sur le cas d’un critique littéraire qui avait éreinté son précédent ouvrage justement sur l’alchimie.

 

Jérôme K. Jérôme prend pour thème celui de l’automate dans Un cavalier accompli. Ce thème est de nos jours encore souvent utilisé mais lors de sa parution peu de textes mettent en scène ce genre d’automate. C’est en entendant des jeunes filles se plaindre de ne rencontrer dans les bals que des cavaliers aux discours insipides, qu’un fabricant de jouets articulés décide d’assembler ce cavalier qui devrait faire sensation. Et en effet, ce cavalier danse sans monter sur les pieds de sa partenaire mais un couac se produit toujours dans les objets animés. L’on pense naturellement à Collodi et son personnage de Gepetto fabricant une marionnette nommée Pinocchio mais aussi à d’autres textes fondateurs ayant un automate comme personnage principal.

 

Avec Sredni Vashtar, Saki, nom de plume H.H. Munro, livre un texte mettant en scène un enfant de dix ans, Conradin, élevé par sa cousine madame de Ropp. D’après le médecin, Conradin n’a plus que cinq ans au maximum à vivre, mais pour autant entre sa cousine et lui, c’est un peu comme chien et chat. Pire même car parfois ces deux animaux arrivent à cohabiter en bonne intelligence. Alors Conradin reporte l’affection qu’il ne peut exprimer ou recevoir envers une vieille poule et une fouine-putois logés dans une vieille remise au fond du jardin.

 

La voix dans la nuit, de William Hope Hodgson, c’est celle d’un inconnu qui s’adresse aux marins d’un schooner encalminé dans les eaux du Pacifique Nord. Il ne veut pas se montrer, repart même à bord de son embarcation mais le capitaine et ses hommes parviennent à l’apprivoiser. Ils lui promettent des vivres pour lui et sa femme alors il narre, de loin, dans la brume, sa mésaventure. Comment le navire à bord duquel le couple voyageait, et seuls rescapés, comment ils ont abordé une île déserte recouverte d’une étrange végétation.

 

La dame sur un cheval gris, de John Collier, prend pour décor l’Irlande et l’antagonisme entre celtes et saxons, entre natifs de la verte Erin et envahisseurs Anglais, même si ceux-ci sont installés depuis des siècles. Le dernier descendant d’une famille anglo-irlandaise qui apprécie les parties de chasse ou de pêches en compagnie de son ami Bates parcourt la campagne et il apprécie encore plus les bonnes rencontres féminines dans les auberges, sur les chemins, ne s’embarrassant d’aucun principe de courtoisie, de respect, de considération envers celles qu’il juge bon à mettre dans son lit ou sur une botte de paille.

 

Tout un lot de nouvelles dans la forme et dans le fond et qui peuvent se révéler politique, poétique, humoristique, sociologique, horrifique, surnaturelle, fantastique, et que le lecteur avide goutera avec plaisir.

Cet ouvrage a été réédité partiellement et pour certaines nouvelles retraduites. Les titres et noms des auteurs en italiques ne sont pas compris dans la réédition Pocket.

 

Alfred HITCHCOCK, Préface.

Robert Smythe HICHENS : Comment l'amour s'imposa au professeur Guildea (How love came to professor Guildea). Traduction : Jos Ras

M.R. JAMES : Sortilège

Jérôme K. JEROME: Un cavalier accompli

Edward Lucas  WHITE: Lukundoo

Margaret ST CLAIR : Le travail bien fait

Phillip MacDONALD : L'Amour qui saigne (Love lies bleeding. Traduction Odette Ferry

Arthur WILLIAMS : Le Parfait meurtrier (The Perfectionist). Traduction Odette Ferry

C.P. DONNELLE Jr. : Recette de meurtre (Recipe for Murder). Traduction Odette Ferry

RUSSEL John : Le prix d'une tête

SAKI : Sredni Vashtar (Sredni Vashtar). Traduction Odette Ferry

William Hope  HODGSON : La voix dans la nuit

Richard CONNELL : Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game). Traduction Jos Ras

James Francis DWYER : Le Diplôme de la jungle (Being a Murderer Myself / A Jungle Graduate). Traduction Jos RAS

John COLLIER : La Dame sur le cheval gris (The Lady of the Grey). Traduction Odette Ferry

Robert BLOCH : Une souris et des rats (Water's Edge). Traduction Odette Ferry

Robert ARTHUR : Le Farceur (The Jokester). Traduction Odette Ferry

A. M. BURRAGE : Figures de cire (The Waxwork). Traduction Odette Ferry.

Thomas BURKE : L'Épouse muette (The Dumb Wife). Traduction Odette Ferry

Dorothy Kathleen BROSTER : Tapie devant la porte (Crouching at the door). Traduction Odette Ferry

 

Réédition Partielle : Pocket N°1814. Parution 3ème trimestre 1979. 256 pages.

Réédition Partielle : Pocket N°1814. Parution 3ème trimestre 1979. 256 pages.

Alfred HITCHCOCK présente : Histoires abominables. Editions Robert Laffont. Parution 30 mai 1960. 412 pages.

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13 novembre 2019 3 13 /11 /novembre /2019 05:23

Et un Petit Prince de lu…

Chantal ROBILLARD : La rose, la gourmette et le jardin d’algues.

Qui n’a pas lu ou relu le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry, ou tout du moins des extraits ?

Car depuis 1943 et son édition aux Etats-Unis, puis en 1945 en France chez Gallimard, on ne compte plus les rééditions et les traductions, les diverses adaptations en films et phonographiques de ce livre. Ce Petit Prince est devenu une allégorie dénonçant le comportement absurde des grandes personnes, et sa représentation par l’auteur, en petit garçon à la chevelure dorée était considérée par le rédacteur en chef du journal américain The Atlantic comme « la plus grande réponse que les démocraties aient trouvée à Mein Kampf ».

Il est vrai que les différentes rencontres effectuées par le Petit Prince peuvent être considérées comme des paraboles. Par exemple celle des Trois Baobabs. un dessin terrifiant d'une planète envahie par trois baobabs (bien enracinés dans la terre) que l'on n'a pas su couper à temps, dessiné « avec le sentiment de l'urgence » écrit l'auteur, peut faire penser aux trois puissances de l'Axe.

Chantal Robillard, en poétesse sensible, nous invite à revisiter cette œuvre, devenue un symbole, par de petits textes qui sont tout autant des contraintes de forme que des exercices de style, dont le sens profond pourrait nous échapper si les explications n’invitaient pas à mieux les apprécier. Et on les relit avec un œil neuf et disséquant.

Cet ouvrage peut être lu, et apprécié à partir de onze ans, mais auparavant l’enfant doit s’être imprégné des symboliques existant dans Le Petit Prince. Et là c’est le rôle des parents à lui faire découvrir ce qui se cache derrière le texte. Ces symboles se retrouvent tout autant dans les textes de Chantal Robillard, sizains, lipogrammes, carrés de quintains, haïkus et autres exercices de styles, que dans les illustrations intérieures de Gaëlle Picard en noir et blanc ombré.

D’ailleurs l’enfant, s’il est soigneux, peut se permettre de mettre en couleurs ces illustrations afin d’en découvrir la simplicité et les faces cachées.

Un livre dépaysant qui offre de nombreuses possibilités de lecture et donne envie de se replonger dans le texte fondateur mais pas que. De s’intéresser également à l’auteur, à l’aviateur, et à cette fameuse gourmette retrouvée courant octobre 1998 et qui a permis d’enregistrer d’autres découvertes.

 

Chantal ROBILLARD : La rose, la gourmette et le jardin d’algues. Illustrations de Gaëlle Picard. Editions Voy[el]. Parution octobre 2019. 96 pages. 12,50€.

ISBN : 9782364754393

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4 novembre 2019 1 04 /11 /novembre /2019 05:28

Voyage en Absurdie !

Alphonse ALLAIS : Le Captain Cap.

Connu pour ses traits d’humour et ses poèmes en vers holorimes, Alphonse Allais est un, pour ne pas dire le, maître des écrits loufoques, acerbes, humoristiques mais dont la verve est empreinte d’un sérieux proche de l’humour anglais. Un véritable pince-sans-rire dont le fils naturel littéraire pourrait se nommer Pierre Dac.

Après une préface érudite, mais fallait-il en douter, d’Hubert Juin, à la lecture de laquelle quelques pendules sont remises à l’heure, par exemple la paternité de cette boutade : Les villes devraient être bâties à la campagne, l’air y est plus pur, qui souvent est attribuée à Alphonse Allais mais est due à Henri Monnier, nous entrons dans l’univers de ce fameux Captain Cap, qui se prétend aventurier des mers et du Far-West, ayant connu de multiples aventures à l’étranger, et se présente aux élections législatives dans le neuvième arrondissement de Paris et plus précisément dans la deuxième circonscription.

Le Captain Cap devant le suffrage universel constitue la première partie de ce volume, avec d’abord un mot de présentation, la profession de foi du Captain Cap, son programme et autres informations. Captain Cap affirme vouloir combattre la bureaucratie et être anti-européen. Et s’il part vers les Amériques, à l’âge de dix-huit ans, c’est parce qu’il est las de combattre en vain l’indécrottable esprit bureaucratique européen.

Et il en fera son cheval de bataille, cheval de bataille qui aujourd’hui est entonné par bon nombre d’hommes politiques de tout bord, lesquels expriment leur vindicte envers les ronds-de-cuir, c’est-à-dire les fonctionnaires, soit la bureaucratie siégeant à Bruxelles et dont les décisions sont parfois contraires au bon sens. Mais ceci est une autre histoire et nous nous égarons du sujet qui est le Captain Cap.

La deuxième partie est consacrée aux aventures et aux essais scientifiques, aux aspirations et aux inventions de cet homme créatif et probablement mégalomane, mythomane, mais si sympathique et cynique à la fois, et à ses observations de la nature.

Ces historiettes, près d’une cinquantaine, sont narrées par Alphonse Allais lui-même, car les deux hommes sont proches, et lors de leurs rencontres, inopinées ou non, Captain Cap dévoile une des nombreuses péripéties qui ont jalonné sa vie aventureuse et le fruit de ses observations. La plupart du temps, ces épisodes sont relatés dans un café, en dégustant un ou plusieurs cocktails dont la composition est à chaque fois retranscrite en bas de page puis ces recettes sont rassemblées en fin de volume.

 

Quelques exemples de titres de chapitres devraient suffire pour cerner le personnage et son caractère souvent affabulateur.

Chapitre Un : Apparente solidarité du boa et de la girafe au cours d’une laryngite chez ce quadrupède à qui la nature se plut à monter le cou.

Afin de soigner la laryngite d’une girafe, un boa s’enroule au tour du cou de l’animal au cou si long. Ce qui lui permet ainsi d’être en hauteur, lui qui rampe, et ne peut voir à l’horizon ce qu’il se passe. Naturellement, il s’agit d’une amusante moquerie envers les femmes qui s’affublent de ce cache-col surnommé boa.

Chapitre Deux : Où l’on apprend comment le Captain Cap acquitte ses dettes d’amour.

Par dettes d’amour, il faut entendre la rémunération, ou non-rémunération dans ce cas, d’une respectueuse lorsqu’elle s’est acquitté de sa tâche.

Chapitre neuf : Résumé trop succinct, hélas, d’une conférence du Captain Cap sur un projet de nouvelle division pour la France.

Il est étonnant qu’une région bien déterminée de la France soit appelée le Midi alors que les autres terroirs ne reflètent pas leur position géographique en fonction du découpage horaire du Sud au Nord.

Le narrateur de ces aimables chroniques n’est autre qu’Alphonse Allais qui se met en scène et parfois devient la cible du Captain Cap comme il est décrit dans le chapitre Vingt-deux : Dans lequel le Captain Cap se paye – et dans les grandes largeurs, encore ! – la tête de l’estimable M. Alphonse Allais.

 

Les fadaises du Captain Cap s’expriment dans tous les domaines avec un sérieux qui rend irréfutable toutes les assertions émises, même si elles n’entrent pas dans le domaine du bons sens. De L’illogisme porté au pinacle de la mauvaise foi édictée avec cette assurance qu’ont, dans leurs déclarations et leurs promesses, les hommes politiques, sans vouloir leur faire de tort.

Et elles se lisent comme ces petites bandes-dessinées qui se déclinent en quatre ou cinq vignettes. Tout est dit en quelques pages, quatre ou cinq en général, ce qui ne permet aucun délayage et leur garde leur force d’imprégnation humoristique.

A lire et à relire lorsque la morosité décide de vous demander en concubinage.

 

Alphonse ALLAIS : Le Captain Cap. Série Fins de Siècles. Collection 10/18 N°1692. Editions U.G.E. Parution mars 1985. 292 pages.

ISBN : 978-2264006707

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24 octobre 2019 4 24 /10 /octobre /2019 04:24

Un voyage sans billet de retour ?

Histoires d’Outre-monde. Sélection de textes choisis, présentés et traduits par Jacques Papy.

Dans le domaine du roman, ou de la nouvelle fantastique, l’un des thèmes prédominants est bien celui du fantôme. Pour autant, il ne faut pas croire que tous les textes se ressemblent.

En effet, si l’horreur en est le ressort principal, l’épouvante et la frayeur sont également de mise, ainsi que l’insolite, la magie et parfois un brin d’humour saupoudre le tout.

Dans ce recueil composé et traduit par Jacques Papy, nous retrouvons toutes ces facettes dans des textes rédigés principalement par des Américains. Seul Leslie Pole Hartley est britannique. Ceci n’est pas étonnant sachant que l’esprit anglo-saxon accepte, recherche même, les situations d’origine fantastique tandis que les Français, cartésiens dans l’âme, rejettent cet aspect même si en province principalement les histoires de sorcellerie font florès.

Peu de romanciers ou nouvellistes de l’hexagone ont abordé le fantastique alors qu’Outre-manche et Outre-Atlantique ceci fait partie d’une certaine culture. Rappelons-nous Alice au pays des Merveilles, Peter Pan, et bien d’autres romans devenus cultes, voire classiques. Mais on aurait tort de dénigrer la littérature fantastique française avec des auteurs tels que Maurice Renard, Guy de Maupassant et quelques autres, mais ils ne sont pas légion. Alexandre Dumas et Erckmann-Chatrian ont semé leurs petites graines, qui ont poussé bon an mal an, sans faire de véritables émules. Et encore, Alexandre Dumas s’est surtout inspiré de contes, légendes et récits germaniques comme dans le volume Contes et légendes de grands chemins.

Ce recueil date de 1966, depuis la résurgence d’intérêt envers notamment Jean Ray ou encore Claude Seignolle a permis aux auteurs français de s’immiscer dans ce domaine littéraire, tel Brice Tarvel ou Pierre Pevel. Mais pour les auteurs émergeant, il s’agit surtout d’explorer l’Heroïc-Fantasy avec dragons à la clé que de véritables histoires de fantômes.

 

Donc, dans le recueil Histoires d’outre-monde, nous retrouvons sans surprise des maîtres de l’horreur et du fantastique mais également des auteurs moins connus dont la seule production réside la plupart du temps en quelques nouvelles. Il n’est donc pas étonnant de retrouver en tête d’affiche par le nombre de nouvelles le nom de H.P. Lovecraft et de son continuateur attitré, dépositaire des manuscrits inachevés et quelque peu fondé de pouvoir, August Derleth. D’ailleurs les textes cosignés Lovecraft et Derleth sont à créditer du seul Derleth.

Mais l’on retrouvera avec plaisir les noms de Robert Bloch, spécialiste du roman d’horreur dont le plus connu est bien évidemment Psychose, David H. Keller, un auteur peu prolifique mais intéressant comme le confirme le succès de son ouvrage Le désert des spectres publié au Fleuve Noir dans la collection Angoisse. Mais il ne faut pas confondre David H. Keller avec Dominique H. Keller, un pseudonyme de François Richard qui fut directeur de collection aux mêmes éditions Fleuve Noir.

Si une petite part est affectée aux grands anciens, des précurseurs, comme Nathaniel Hawthorne et Ambrose Bierce, nombreux sont ceux qui ne sont connus que des amateurs pour quelques nouvelles publiées dans des revues ou des anthologies.

Le décor de ces nouvelles, c’est le monde rural des Etats-Unis, mais parfois le lecteur est invité à se rendre dans des régions propices au retour des fantômes. La Prusse et ses forêts noires, ses châteaux médiévaux comme dans Le Camée de Carl Jacobi. Ce qui n’est guère étonnant puisque l’auteur est lui-même d’origine allemande. Tout comme son personnage principal qui se présente comme américain de naissance mais de descendance allemande. Désirant se rendre à Schlossberg, lors d’un voyage d’agrément, il prend une chambre dans une auberge isolée. Un homme est assis seul à une table et il est intrigué par sa vêture, un habit qui était à la mode dans cette région deux cents ans auparavant. Les deux hommes commencent à converser, l’homme narre une aventure qui s’est déroulée deux siècles auparavant et qui a un rapport avec la bague du voyageur.

Mais les décors exotiques ne sont pas exclus et naturellement l’Orient mystérieux s’invite dans ces nouvelles. Par un chemin détourné comme dans Le coffre des Indes de Joseph Payne Brennan mais aussi dans Scarabées de Robert Bloch dont la genèse de l’histoire se déroule en Egypte. Pour Dîner de têtes, August Derleth place le décor de sa nouvelle dans une possession britannique, probablement en Afrique, avec un sorcier qui collectionne les têtes séchées qui sont suspendues à des poteaux. Ni homme ni bête de Henry S. Whitehead, référence est faite entre autres au livres des Mille et une nuits.

Un petit tour d’horizon rapidement effectué qui se conclue par une citation :

Fort heureusement, l’inspecteur chargé de l’affaire était d’une intelligence au dessus de la moyenne : il n’eut pas recours au passage à tabac et n’essaya pas d’obtenir des aveux écrits.

David H. Keller : La Morte

 

Et je terminerai en vous livrant un petit conseil : méfiez-vous des engoulevents !

 

1 - Jacques PAPY : Préface.

2 - Joseph Payne BRENNAN : Le Coffre des Indes (The Calamander chest).

3 - Joseph Payne BRENNAN : L'Herbe du diable (Canavan's back yard).

4 - David H. KELLER : La Morte (The Dead Woman).

5 - August DERLETH : L'Échéance (Wentworth's Day).

6 - August DERLETH : La Chambre secrète (The Peabody Heritage).

7 - August DERLETH : Vignes sauvages (Wild Grapes).

8 - Carl JACOBI : Le Camée (The Coach on the Ring).

9 - August DERLETH : Le Tertre du Gibet (The Shadow on the Sky).

10 - John B. L. GOODWIN : Comme une froide pierre… (Stone still, stone cold).

11 - Leslie Poles HARTLEY : Les pieds devant (Feet Foremost)..

12 - Leslie Poles HARTLEY : Le cotillon (The cotillon).

13 - Robert E. HOWARD : Coup double (The Man on the Ground)

14 - David H. KELLER : La Bride magique (The Bridle).

15 - Henry S. WHITEHEAD : Ni homme ni bête (The Chadbourne Episode).

16 - Carl JACOBI : Celaeno (The Face in the Wind).

17 - Robert BLOCH : "Irma la douce" (Sweets to the Sweet).

18 - August DERLETH : Dîner de têtes (Logoda's Head).

19 - Robert BLOCH : Scarabées (Beetles).

20 - Nathaniel HAWTHORNE : Plumet (Feathertop).

21 - Ambrose BIERCE : Le Fantôme d'Elizabeth Mary (The Widower Turmore).

22 - Ambrose BIERCE : La Cité des disparus (The City of the Gone Away / The Gone Away: A Tale of Medical Science and Commercial Thrift).

 

Histoires d’Outre-monde. Sélection de textes choisis, présentés et traduits par Jacques Papy. Editions Casterman. Parution 1966. 342 pages.

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24 octobre 2019 4 24 /10 /octobre /2019 04:00

Vous mendierez des nouvelles…

Anaïs NIN : Vénus Erotica

A la demande d’un collectionneur, Henry Miller fut sollicité pour écrire des nouvelles érotiques. Cent dollars par mois, un dollar la page. Mais écrire sur commande déplaisait à Henry Miller, le frustrait. Ceci se déroulait en avril 1940.

En décembre de la même année, Henry Miller rencontre à nouveau le collectionneur. Il s’est attelé à la tâche, il faut bien vivre, mais il doit partir en voyage et il demande à son amie Anaïs Nin d’assurer l’intérim. Un remplacement qui n’est pas évident mais qu’elle assume.

Seulement, ce personnage friand de textes érotiques, et qui se dit comme le fournisseur d’un mystérieux client, demande à ce que les écrits soient expurgés de poésie. Du sexe, que du sexe, encore du sexe !

Laissez tomber la poésie et les descriptions autres que celles du sexe. Concentrez-vous sur le sexe.

Une exigence qu’Anaïs Nin accepte et elle passe des jours à la bibliothèque afin d’étudier le Kâma-Sûtra et écoute les aventures les plus extravagantes de ses amis littérateurs ou autres.

Ainsi naissent ces nouvelles empreintes d’exotisme et d’inventivité. Elle se rend compte que peu de femmes avant elle ont abordé la littérature érotique. Et que ce domaine était réservé aux hommes. Ce qui la gênait, c’était la relation écrite par des hommes des émois ressentis par une femme. Et je la comprends car il est difficile de se mettre dans la peau d’une personne du sexe opposé autrement que charnellement.

Et comme ses amis ont besoin d’argent, elle continue pour un dollar la page à rédiger des aventures amoureuses, pour le plus grand plaisir du collectionneur et de son ami. Du moins c’est ce qu’il affirme.

Cette période est décrite par Anaïs Nin dans son journal, tome 3 pour une période allant de 1939 à 1944. En septembre 1976, elle rédige un post-scriptum servant d’introduction, en plus des pages extraites de son fameux Journal tome 3, trois mois avant son décès en janvier 1977.

 

Cet ouvrage recueille donc quinze textes érotiques écrits par Anaïs Nin. Femmes du monde ou prostituées, danseuses ou oies bleues parsèment ces nouvelles auprès d’homme attirés par le sexe. Mais pas que.

En les lisant, je les ai trouvés fades, érotiques certes mais souvent fades, du moins dans la première partie, car depuis la période où ils ont été rédigés, voire l’année de leur publication bien des pages plus explicites ont été écrites et publiées. L’on trouve des scènes dites osées, charnelles, érotiques, gauloises, sensuelles, libertines, charmantes, parfois cliniques sur les rapports entre hommes et femmes, entre femmes et femmes ou à trois, à un ou plusieurs membres de cette confrérie de la jouissance, sans oublier quelques classiques, les exhibitionnistes, un (ou une ?) hermaphrodite, l’amie de la mère. Mais elles n’atteignent pas la puissance d’évocation de certains textes licencieux.

Toutefois l’on ne peut s’empêcher de sourire à la lecture de quelques-unes de ces nouvelles, comme L’Anneau, dans laquelle un homme enfile un anneau dit de mariage sur son pénis. Malheureusement, il n’avait pas anticipé certains développements.

Si l’on exclue les romans ou nouvelles écrites par des hommes, on peut toutefois signaler quelques perles dont Le roman de Violette de la comtesse Manoury d’Ectot publié en 1882, des romans signés sous pseudonymes par Renée Dunan, Pauline Réage et son fameux Histoire d’O et sa suite Retour à Roissy, longtemps considéré comme une œuvre de Jean Paulhan mais qui fut écrit par Dominique Aury pseudonyme de Anne-Cécile Desclos, Maud Sacquard de Belleroche et son roman L’Ordinatrice, et quelques autres.

Donc la voix était ouverte, mais Anaïs Nin ignorait peut-être le nom de ces prédécesseurs féminins dont les ouvrages sont souvent nettement plus explicites dans les descriptions, au moment où elle écrivit ce post-scriptum. J’élimine Emmanuelle Arsan puisqu’il ne s’agissait que d’un prête-nom, Emmanuelle ayant été écrit par son mari ou tout au moins à quatre mains.

 

Mais il fallait du courage pour oser écrire à cette époque de telles pages, une femme ne devait-elle pas se consacrer à son mari, et rester au foyer ? Anaïs Nin était une femme libérée et, inconsciemment peut-être elle a permis à des générations de jeunes filles et femmes de prendre connaissance de leur condition d’égale à l’homme et de jouir de leur corps, ne pas rester passive, voire d’anticiper.

Anaïs NIN : Vénus Erotica (Delta of Venus Erotica – 1969. Traduction de Béatrice Commengé). Editions Stock. Parution Avril 1978. 310 pages.

ISBN : 2234008476

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 04:43

L’univers littéraire de Clive Barker est à nul autre pareil.

Clive BARKER : Apocalypses. Livre de sang 4.

Tout d’horreur, d’épouvante, de frissons, de démons et de folie. Un univers dans lequel Herbert-George Wells et Stephen King, entre autres, se seraient télescopés, amalgamés, auraient fusionné, unissant en symbiose leurs univers délirants de savants fous, de névrosés, de personnages dépassés par leur propre corps, de créatures hybrides, mi-humains mi-démons.

Au sommaire de ce volume, cinq nouvelles pleines de fureur, véritable bouquet vénéneux au parfum tenace. Si efficaces qu’elles laissent le lecteur groggy et pantois devant tant d’ingéniosité.

 

Dans Le corps politique, ce sont des mains qui revendiquent leur liberté. Les mains de Charly George parlent entre elles, la nuit, fomentant une rébellion à l’insu de leur propriétaire légitime. Elles désirent leur autonomie. Leur complot réussi, elles entraînent d’autres mains dans leur évasion. Une histoire à ne pas mettre entre toutes les mains, on ne sait jamais.

Dans La condition inhumaine, quatre jeunes voyous s’en prennent à un malheureux clodo, lui vident les poches à la recherche d’argent, d’objets possédant une quelconque valeur. Le plus jeune de la bande, Karney, se désintéresse de ce qu’il se passe lorsqu’il aperçoit, parmi les détritus résultant de la fouille, un morceau de corde. Ce bout de ficelle est noué en trois endroits. Karney, qui adore les puzzles, les problèmes concrets, n’a plus qu’une idée : défaire ces nœuds inextricables. Mais il délivre une entité qui va provoquer des ravages et des meurtres.

Que ce passe-t-il lorsqu’un évangéliste, intégriste, intolérant, trop imbu de sa personne, imprégné de l’Apocalypse, s’arrête dans un motel avec sa femme et son chauffeur à cause de la pluie, et leur reproche quelques futilités, leur manquement à la foi et à la ligne tracée par la Bible ? Que se passe-t-il lorsque les fantômes d’une femme et du mari qu’elle a assassiné viennent effectuer un pèlerinage sur le lieu de leur dispute meurtrière ? C’est ce que vous saurez en lisant cette nouvelle qui donne son titre au recueil : Apocalypse.

Rétro-Satanas, la plus courte nouvelle du volume, est un peu comme la parabole du Diable construisant l’Enfer.

Enfin, dans Le siècle du Désir, Clive Barker exploite à sa manière l’une des préoccupations millénaires de l’être humain : comment exacerber au maximum sa libido. Un savant fou, l’un des thèmes porteurs de la littérature fantastique, met au point un nouvel aphrodisiaque, plus puissant mais plus dangereux que toutes les recettes supposées efficaces issues des croyances populaires de par le monde.

 

Clive Barker allie le machiavélisme, le scientifique, la démonologie pour écrire des histoires terrifiantes, dans lesquelles seules l’horreur, le diabolisme et la violence ont le droit de cité.

La petite part de poésie que l’on trouve parfois chez ses confrères ici n’existe pas.

Quant à l’humour, c’est véritablement une denrée rare.

 

Réédition : J’Ai Lu épouvante 4008. Parution septembre 1995. 256 pages.

Réédition : J’Ai Lu épouvante 4008. Parution septembre 1995. 256 pages.

Clive BARKER : Apocalypses. Livre de sang 4. (Clive Barker's Books of Blood, volume 4, 1985. Traduction Hélène Devaux-Minié). Collection Blême. Editions Albin Michel. Parution février 1991. 264 pages.

ISBN : 2-226-05230-5

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21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 04:56

Ou Ivre de sang ?

Clive BARKER : Livre de sang

Qu’ils sont bien loin les contes de notre enfance, avec leurs elfes, leurs sorcières, leurs magiciens, leurs animaux fantastiques, leurs châteaux hantés, leurs fantômes…

De nos jours, de plus en plus, la littérature fantastique est axée sur la terreur, l’épouvante, le sang et la violence. Signe des temps peut-être, où justement la violence et le sang se retrouvent quotidiennement dans les rues, les stades, les supermarchés, les endroits publics.

Finie la poésie d’un Peter Pan jouant de la flûte ou livrant un combat homérique au Capitaine Crochet, fini les mondes parallèles de Prince Caspian.

Maintenant, c’est l’horreur, l’horreur au quotidien que se plaisent à nous décrire les nouveaux maîtres du fantastique.

Témoin ce recueil de nouvelles de Clive Barker paru dans la collection Spécial Fantastique que venaient de créer les Editions Albin Michel.

Horreur morbide et sanguinaire, la première de ces nouvelles, Le train de l’abattoir, en est l’exemple parfait : boucher singulier officiant dans le métro new-yorkais et qui se perpétue dans La Truie : prisons de délinquants adolescents dont le pôle d’attraction est une ferme, ou encore dans Dans les collines, les cités, duel grandiose entre deux cités.

Peu d’humour dans ces récits sauf peut-être dans Jack et le Cacophone, combat entre un homme et un démon qui aspire à s’élever dans la classe sociale démoniaque.

Mais les spectres (indispensables !) ne sont pas oubliés et Les feux de la rampe nous en présente des échantillons qui savent se tenir en scène.

 

Ce livre est à déguster nouvelle après nouvelle, à petites doses afin d’en sentir pleinement tous les frissons distillés par Clive Barker.

 

Sommaire :

1 - Le Livre de sang (The Book of Blood), pages 9 à 29.

2 - Le Train de l'abattoir (The Midnight Meat Train), pages 31 à 74.

3 - Jack et le Cacophone (The Yattering and Jack), pages 75 à 109.

4 - La Truie (Pig Blood Blues), pages 111 à 160.

5 - Les Feux de la rampe (Sex, Death and Starshine), pages 161 à 221.

6 - Dans les Collines, les Cités (In the Hills, the Cities), pages 223 à 270.

 

Clive BARKER : Livre de sang (Clive Barker's Book of blood. volume 1. 1984. Traduction de Jean-Daniel Brèque). Collection Spécial Fantastique. Editions Albin Michel. Parution septembre 1987. 276 pages.

Nombreuses rééditions, notamment chez J’Ai Lu.

ISBN : 2-226-03136-7

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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 04:15

Entre Hier et Demain…

La Grande Anthologie de la Science-fiction. Volume 10 : Histoires de voyages dans le temps.

Combien de fois ne nous sommes pas dits, j’aimerai bien être un peu plus vieux, pour diverses raisons, ou, au contraire, si je pouvais revenir en arrière afin d’éviter certaines erreurs commises à telle ou telle époque, ou au contraire entreprendre telle action ?

Ceci a toujours été une envie ou un regret qui ont mené les hommes vers un destin inéluctable, ce qui n’a pas empêché les romanciers, de science-fiction ou autre genre littéraire, d’extrapoler l’avenir et le passé, pour des raisons nobles ou au contraire néfastes.

Ainsi Cyril Kornbluth met en scène dans Les Dominos un boursicoteur dont l’un des employés vient de mettre au point une machine permettant de se transporter de deux ans dans l’avenir. Or un krach boursier est prévu, nous sommes en 1975, et il désire se rendre en 1977 afin de savoir quelles actions revendre avec profit avant que la bourse s’effondre et à quelle date. Le rêve de bien des banquiers, mais cela ne se passe pas toujours, revenu à la réalité du moment comme cela était prévu. Un paradoxe finement mis en scène qui ne manque pas de piquant pour une histoire publiée à l’origine en 1953.

Par ici la sortie de Lester Del Rey met en présence deux personnes qui se ressemblent étonnamment. Normal puisque l’un est la projection de l’autre mais trente ans plus tard. Et pourtant ils voyagent ensemble dans la machine construite par le premier quelques années plus tard et qu’il s’était projeté dans le futur.

 

Il est inconcevable de penser que Fredric Brown ne figure pas dans une anthologie de nouvelles policières ou de science-fiction, tant ses textes sont jubilatoires offrant quasiment à chaque fois une chute inattendue. Dans Le paradoxe perdu, nous entrons dans un univers presque parallèle. Shorty McCabe est un étudiant placé au dernier rang, comme les cancres mais c’est un rêveur qui n’est pas vraiment intéressé par le cours de son professeur et ses démonstrations logiques. Il est passionné par la paléontologie et suit les évolutions d’une mouche pendant le ronronnement verbal. Tout à coup la mouche disparait, comme si elle avait absorbée. Shorty lance alors son stylo afin de recommencer l’expérience, et le stylo subit le même sort. Puis c’est la main, et là Shorty commence à être inquiet. Lorsque le corps entier est englouti, il est mis en présence d’une sorte de fantôme qui lui déclare avoir construit un appareil qui permet de se projeter dans l’avenir. Mais quel sera cet avenir ? Avec Fredric Brown, il faut s’attendre à tout et surtout pas au pire mais au meilleur.

Du même Fredric Brown, Expérience, une nouvelle plus courte, trois pages seulement mais intenses, qui confirme son art du texte succinct avec une chute à tomber par terre.

Dans Les éclaireurs, Donald Malcolm nous envoie en compagnie de deux explorateurs du futur à cent millions d’années sur une planète nommée Terre. Ils se réceptionnent, ou se réveillent, sur une plage dans un univers vide, surveillé par la Créature.

Tout comme Fredric Brown, Richard Matheson est un spécialiste de la nouvelle, mais rédigeant également des romans, noir ou de science-fiction, adaptés au cinéma dont Les Seins de glace. Avec L’enfant trop curieux, le lecteur est invité à partager les affres de Robert Graham, qui sortant de son bureau, ne retrouve plus sa voiture. Il est persuadé l’avoir garée à tel endroit mais elle est n’y est point. Et ce trou de mémoire s’amplifie lorsqu’il confond les différents véhicules dont il a été le propriétaire, puis se mélange dans les adresses des divers domiciles qu’il a habités. Et cela ne s’arrange pas.

J.G. Ballard, avec Le jardin du temps, nous entraîne dans une histoire romantique et bucolique, jusqu’à un certain point. Tandis que sa femme interprète à la harpe des morceaux de Mozart, le comte Axel se rend dans son parc, prélevant au passage des fleurs hautes de deux mètres, dont la tige casse comme du verre et dont le cœur de cristal semble drainer la lumière. Au loin une armée de loqueteux accompagnés de soldats guère mieux lotis, s’avance et lorsque le comte cueille une des fleurs, enfermant dans sa main le cœur, le temps s’arrête, recule même, l’armée se retrouvant plus loin que précédemment. Mais cette avance est inéluctable car il reste peu de bourgeons.

Avec ce texte, nous entrons plus dans le domaine du fantastique que de la science-fiction, un sentiment qui se prolonge avec la suite qui emprunte à la psychologie, voire à la psychiatrie. C’est le domaine du rêve et du cauchemar qui prend le relais.

Mais le voyage dans le temps implique des retours en arrière, comme Le jardin du temps, et surtout Souvenir lointain de Poul Anderson qui nous renvoie à la préhistoire avec un homme revenant à la racine de ces ancêtres grâce à un appareil sophistiqué. Mais se plonger dans le passé puis revenir au présent laisse parfois un goût amer, le présent devenant fade.

 

Un volume indispensable dans toute bonne bibliothèque de l’amateur éclairé, ou pas, qui permet de retrouver des textes initiatiques et découvrir des auteurs confirmés ou n’ayant que peu produit. Un savoureux mélange qui se lit le soir, à tête reposée pour la plupart des nouvelles car parfois celles-ci sont elliptiques, à l’instar de Par ici la sortie, La cure et quelques autres qui relèvent surtout de la psychanalyse.

Mais avant de découvrir les nouvelles, les compilateurs de cette anthologie ont eu la bonne, la très bonne idée même, de proposer une introduction effectuant une sorte de Science-fiction pour les nuls, et une préface présentant plus particulièrement des textes d’exploration du passé ou de l’avenir, ce qui permet de constituer, pour ceux qui le désirent, une bibliothèque sélective dans un large spectre de titres. Une bibliothèque idéale en quelque sorte.

 

1 - Jacques GOIMARD & Demètre IOAKIMIDIS & Gérard KLEIN : Introduction à l'anthologie, pages 7 à 14

2 - Jacques GOIMARD : Préface pages 15 à 30, Préface

3 - Cyril M. KORNBLUTH : Les Dominos (Dominoes), pages 31 à 43, trad. Marcel BATTIN

4 - Lester DEL REY : Par ici la sortie (And It Comes Out Here), pages 45 à 62, trad. Marcel BATTIN

5 - Fredric BROWN : Le Paradoxe perdu (Paradox Lost), pages 63 à 84, trad. Frank STRASCHITZ

6 - Donald MALCOLM : Les Éclaireurs (The pathfinders), pages 85 à 96, trad. François VALORBE

7 - Richard MATHESON : L'Enfant trop curieux (The Curious Child), pages 97 à 109, trad. Michel DEUTSCH

8 - James Graham BALLARD : Le Jardin du temps (The Garden of Time), pages 111 à 122, trad. Elisabeth GILLE

9 - Poul ANDERSON : Souvenir lointain (The Long Remembering), pages 123 à 138, trad. Francis CARSAC

10 - Henry KUTTNER & Catherine L. MOORE : La Cure (The Cure), pages 139 à 155, trad. Marcel BATTIN

11 - Jack FINNEY : Le Troisième sous-sol (The third level), pages 157 à 163, trad. Gilbert IBERY

12 - Poul ANDERSON : L'Homme qui était arrivé trop tôt (The Man Who Came Early), pages 165 à 199, trad. Bruno MARTIN

13 - Fredric BROWN & Mack REYNOLDS : Sombre interlude (Dark Interlude), pages 201 à 212, trad. Jean SENDY

14 - Henry KUTTNER & Catherine L. MOORE : Saison de grand cru (Vintage Season), pages 213 à 270, trad. P. J. IZABELLE

15 - Fredric BROWN : Expérience (Experiment), pages 271 à 273, trad. Jean SENDY

16 - William TENN : Moi, moi et moi (Me, Myself, and I), pages 275 à 294, trad. Frank STRASCHITZ

17 - Jack WILLIAMSON : Regard en arrière (Hindsight), pages 295 à 322, trad. Pierre BILLON

18 - William TENN : Comment fut découvert Morniel Mathaway (The Discovery of Morniel Mathaway), pages 323 à 343, trad. Frank STRASCHITZ

19 - Poul ANDERSON : La Patrouille du temps (Time Patrol), pages 345 à 399, trad. Bruno MARTIN

20 - Alfred BESTER : Le Temps et la 3e Avenue (Of time and Third Avenue), pages 401 à 411, trad. Frank STRASCHITZ

21 - Robert A. HEINLEIN : Vous les zombies... (All You Zombies—), pages 413 à 432, trad. Michel DEUTSCH

22 - Dictionnaire des auteurs pages 435 à 442

 

La Grande Anthologie de la Science-fiction. Volume 10 : Histoires de voyages dans le temps. Le Livre de Poche N°3772. Parution 4e trimestre 1976. 448 pages.

ISBN : 2-253-00769-2

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