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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 10:29

 

Bon anniversaire à Noël Simsolo né le 31 aout 1944.

 

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Le lecteur découvre le Paris du milieu des années 1920, et au hasard des pages rencontre Cocteau, les Surréalistes, la bourgeoisie aimant s’encanailler, et les petits marlous désireux de se donner bonne conscience.

Edouard Moreau, jeune cinéphile qui côtoie dans la librairie de sa mère, L’Or des livres, des intellectuels ne dédaignant pas lire des ouvrages populaires dont les romans écrits par son oncle, s’entiche de Gloria Saphir, une veuve attirante, veuve noire nymphomane. Et si la belle déploie ses charmes pour mieux amener les hommes dans son lit, ce n’est pas toujours sans danger pour ceux qui l’approche. D’ailleurs il pressent que son ami Paul Albin courre des risques mais ce ne sont que des pressentiments.

Dans le Montmartre du Lapin Agile, du Sacré Cœur et des ruelles mal famées, dans lesquelles se croisent policiers, truands sur le retour, gigolos et prostituées, drogués et hommes de l’art, le tout sur fond de politique fascisante naissante, Edouard Moreau s’empêtre dans les rets de la belle.

Il n’est pas le seul et les cadavres de jeunes filles nues font désordre, aussi bien à la ville qu’à la campagne.

Noël Simsolo a écrit avec Images de chair l'un de ses meilleurs ouvrages, lequel s’inscrit dans la mouvance du polar historique proche avec en filigrane la passion de l’auteur pour le cinéma. Il reconstitue une période de transition entre la Première et la Seconde Guerre mondiale - personne n’osait y penser à l’époque - période dite de la Belle Epoque, où l’insouciance, la joie de vivre, s’accompagnaient de débauches dignes des orgies romaines.

Le commissaire qui enquête sur les ramifications d’une organisation, dont la moindre des occupations est la célébrations de messes noires, se nomme Brulls. Un hommage à Simenon, qui terminait alors son apprentissage et allait bientôt conquérir le monde via son fameux commissaire Maigret, Simenon qui entre autres a utilisé le pseudo de Christian Brulls.


Noël SIMSOLO : Images de chair. Points Seuil N°708. Parution 2 janvier 2000. 248pages.

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30 août 2014 6 30 /08 /août /2014 13:18

Et que fait-on du reste ?

 

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Les agents littéraires sont réputés pour être des personnages gloutons, surtout lorsqu'ils sont chargé de placer la production d'écrivains et scénaristes auprès des producteurs de films. Gaut-il pour cela les supprimer ?

Yensid Andress, l'un des agents littéraires les plus en vue d'Hollywood, est retrouvé suicidé mais cela ne fait pas la une des journaux. Sa mort est annoncée dans un entrefilet comme si quelqu'un avait intérêt à occulter cette disparition. Fouineur dans l'âme, Charles Morton, chroniqueur au Los Angeles Times, pense qu'il y a anguille sous roche et renifle matière à un papier explosif. Une rapide enquête confirme ses soupçons et il en fait part immédiatement à son ami Philip Marlowe, détective privé.

C'est le point de départ d'une enquête mouvementée qui permettra à Marlowe son créateur Raymond Chandler qui eut recours aux services de Yensid Andress, mais qui lui fournira également l'occasion de côtoyer des écrivains mis au ban de la création à cause de la chasse aux sorcières organisée par le sénateur Joseph McCarthy de sinistre mémoire.

10% de votre vie, titre d'un célèbre article de Raymond Chandler, est un hommage de Hiber Conteris, qui au travers d'une enquête politico-littéraire mêle habilement fiction et réalité, et dans lequel Chandler s'exprime parfois avec virulence sur la littérature, les écrivains, et de développer avec rancœur et vindicte ses points de vue. Personnages de romans et personnages réels se croisent, se lient d'amitié dans un roman qui honore Chandler et respecte sa mémoire et son œuvre.

Hiber Conteris ne nous livre pas un pensum ou une biographie mais une aimable récréation, détente dans le Jardin du polar, empruntant ses références, l'atmosphère, les protagonistes soit dans les romans dans lesquels Marlowe est le héros, soit dans la biographie consacrée à Chandler par Franck Mac Shane. Un hommage sérieux, teinté d'humour, et un ouvrage plaisant à lire autant par l'enquête que pour les diatribes proférées par Chandler. Un livre dans lequel le prétexte de l'enquête policière incite à une lecture entre les lignes. En fin de volume les amateurs de Marlowe pourront tester leurs connaissances dans un petit jeu amusant.


Hiber CONTERIS : 10% de votre vie. Hommage à Raymond Chandler et Philip Marlowe. Traduit de l'espagnol par François Maspéro. Hors collection. Actes Sud. Parution 8 janvier 1992. 300 pages. 19,80€.

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 08:25

Hommage à Frédéric Fajardie né le 28 août 1947

 

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Avec l'âge, Fajardie se serait-il assagi ? Ses envies d'hécatombes se seraient-elles diluées avec le temps ? On serait à même de le penser à la lecture de son dernier roman Frivolités d'un siècle d'or dans lequel les cadavres se comptent sur les doigts d'une main. Nous sommes loin des romans dans lesquels les cadavres s'échelonnaient au fil des pages comme des points de suspension. Mais Fajardie reste fidèle à ses principes, à ses thèmes. L'antifascisme, l'ambiguïté avec le parti communiste, la Seconde Guerre Mondiale, la haine des forces de l'ordre.  

Une haine viscérale, une appréhension du costume que l'on pourrait assimiler propre à celui qui a quelque chose à se reprocher. Il ne méprise pas, il tape à tons raccourcis, comme s'il devait assouvir une vengeance.  

Se réservant le beau rôle, Manuel, le narrateur, journaliste intègre (projection de Fajardie ?) est sélectionné par des membres obscurs d'une non moins obscure Centrale de réprouvés du communisme, afin d'écrire une biographie sur mesure. A tort ou à raison, Manuel peul se demander s'il est tombé dans un traquenard organisé par des espions en rupture de ban, dans un asile, une maison de retraite pour taupes vieillissantes, ou chez des paranos obsédés par les démons staliniens, marxistes léninistes. Faut-il en rire ou en pleurer ?

L'idéal n'est plus tout à fait ce qu'il était. La terre tourne mais les doctrines perdurent, inadaptées aux besoin du moment cette communauté internationale qui regroupe quelque part dans la banlieue nord de Paris, sous la bénédiction d'une vieille descendante d'industriel qui a mis à leur disposition maison fajard10.jpgbourgeoise, parc immense et manufacture en ruine, cette communauté d'anciens chefs de la police politique en provenance de Russie, d'Allemagne, de Grèce, d'Algérie, cette communauté se supporte depuis des décennies, jouant à troubler le contre-espionnage en émettant en plein champ des messages codés concentrés. La dissension existe dans ce groupe et les suicides organisés rythment la renaissance d'un Panzer échoué en 1944, rescapé de la bataille de Normandie.

Fait divers international et intemporel sur fond de tragi-comédie, Frivolités d'un siècle d'or confirme 1e démarquage, de plus en plus net, de Fajardie avec le roman policier. Une coupure profonde soulignée par la perte de l'H, initiale du deuxième prénom de Frédéric Fajardie. Une H qui passe à la trappe à cause de deux F faits. 

Chronique écrite en mars 1992.

 

A lire également du même auteur : Patte de velours.

 

Frédéric FAJARDIE : Frivolités d'un siècle d'or. Editions Julliard. Première parution Mars 1992. Réédition Julliard septembre 1999.

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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 09:57

Vous en connaissez vous des hommes exaspérants ?

 

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Depuis des mois Albert Castelucci traque le commissaire Mario Balzic.

Son fils Joey a été abattu par Collier, l'amant de sa femme. Légitime défense a plaidé le meurtrier qui s'est rendu spontanément aux flics. Joey n'était qu'une petite frappe et sa mort n'a pas été regrettée. Sauf par son père qui depuis tanne Balzic, lui demandant de rouvrir le dossier qui selon fui a été bâclé. Balzic d'abord refuse, arguant le fait que le drame s'est déroulé en dehors de sa circonscription, puis accepte officieusement, se rendant aux arguments du père en quête de justice. 

Il convoque Helfrick, le flic ayant procédé à l'arrestation et aux premières constatations. Celui-ci, borné, brouillon, incapable, médiocre, étourdi, maladroit, ne doit son grade de brigadier qu'à l'ancienneté. Relevant quelques maladresses, omissions et bévues dans le rapport du dit Helfrick, Balzic décide de poursuivre ses investigations auprès des principaux témoins: La femme de Joey, qui était sa seconde épouse tout en étant sa première. Une complexité qui révèle le caractère ambigu de Joey: marié à Rose, il a divorcé pour se remarier avec peu de temps après puis entamait une nouvelle procédure de divorce. Blazic interroge également les habitants de la grande maison divisée en appartements : le frère de Rose et sa femme, Gioia ancien condisciple de Joey sur les bancs de l'école, Miss Cooper prof rébarbative qui a une liaison avec John Itri, présent ce soir là. Itri, marié jure n'avoir rien vu de la scène, mais Balzic sent que l'amant de Miss Cooper lui cache quelques éléments importants. D'ailleurs le commissaire peut déjà se faire une opinion.

Sept coups de feu ont été tiré, seulement entre le premier et les autres une vingtaine de seconde s'est écoulée. Balzic s'entretient avec l'adjoint du district attorney juste avant le passage en jugement de Collier et lui confie ses doutes. Mais cette enquête mai  n'est qu'officieuse et Balzic doit s'occuper entre temps des affaires courantes. Notamment de cette femme qui héberge toute une ribambelle de chiens et dont se plaignent les voisins.

Les hôtes canins de cette vieille un peu dérangée hurlent à la mort, crèvent de faim et vivent dans leurs déjections qui atteignent une couche impressionnante.

La vieille dame placée à l'asile, le fils importune le commissaire, l'insulte ne pensant qu'à récupérer l'argenterie, les bijoux et un clébard de race dont il tire profit des saillies. Enervé, exaspéré, Balzic qui de plus est confronté à des problèmes familiaux et métaboliques, menace l'énergumène de son arme puis lors d'une nouvelle séance au cours de laquelle le fils rapace s'est montré particulièrement odieux, le policier en colère empoigne l'homme et l'étrangle à moitié. Un geste qui le fait réfléchir et trouver la solution de son enquête sur l'homicide de Joey.  

Le ressort de ce roman joue plus sur la connaissance par un inculpé de la loi et des moyens de la détourner que sur l'enquête policière proprement dite. C'est également le roman de l'obsession, car en chacun des personnages, Balzic le premier, se nichent des rêves inexaucés, des secrets, des peurs, des hantises, des phobies, issus de l'enfance, de la rigueur éducative ou de défiences provoquées par l'âge. Balzic déserte la maison conjugale, évite sa femme et sa mère, rentre à des heures indues, découche même, allant finir sa nuit dans une cellule du commissariat. il est traumatisé par une impuissance latente, par un manque de communication avec Ruth,sa femme, par tout un ensemble de faits mineurs qui réunis empoisonnent son existence. Roman de l'homme mis à nu englué dans une enquête, Un homme exaspérant permet à Balzic de faire le point sur lui-même et sur sa vie de couple.


Du même auteur voir également  :  Meurtre au soleil et La page blanche.

 

K C CONSTANTINE : Un homme exaspérant (Joeyrs case - 1990) Traduit de l'américain par Fabienne Poloni. Coll. Fenêtres sur Noir. Editions du Rocher. Parution 3 mai 1991. 326 pages.

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 06:44

Ne le reste pas longtemps avec un romancier !

 

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Après avoir connu l'opulence, la richesse, Miss Cynthia Summer a dû se résoudre pour survivre de louer pratiquement toutes les chambres de sa maison à des étudiants pour un prix modique. La vieille dame, handicapée, perdant un peu la notion du temps, s'étonne qu'une de ses jeunes pensionnaires ne se soit pas manifestée depuis près d'une semaine.  

Le commissaire Balzic est mandé par la vieille dame qui s'inquiète de cette disparition pour le moins imprévue. Baizic n'a pas de grandes recherches à effectuer. La jeune fille git, nue ou presque, dans sa chambre. Elle est morte. Autour de son cou est entortillé un sous-vêtement et son corps est marqué de traces de contusions. Détail insolite, une feuille de papier blanc repose sur son ventre. Aussitôt Balzic se renseigne auprès des voisins de la victime ainsi qu'auprès de ses professeurs ou des étudiants ayant eu l'occasion de la côtoyer. Mais, alors que l'année scolaire se termine, personne ne connait véritablement Janet Pisula.  

Elle n'avait pas d'amie, de copain, elle ne parlait à personne, ne se confiait à personne. Par timidité ? Par réserve ? Par dédain ? Nul n'est capable de discerner la véritable personnalité de la jeune morte. Les professeurs la classaient dans la catégorie des élèves moyens. Cependant de petites divergences émaillent les dépositions. Avec un prof, elle était nulle, pour un autre, elle montrait de grandes qualités dans son travail. En épluchant 1a correspondance de Janet, Balzic va essayer de reconstituer le parcours de cette orpheline traumatisée par un accident dans sa tendre enfance

Une jeune fille renfermée sur elle-même, tentant de timides approches auprès de ses condisciples estudiantins, dans un petit monde intérieur entouré de murs et cherchant peureusement une sortie sur un avenir tranquille et serein.

Le commissaire Mario Balzic, qui ressemble un peu au Maigret de Simenon, évolue dans la petite ville de Rocksburg, cherchant à capter 1a psychologie de la victime el de ceux susceptibles de l'avoir approchée, heureux de retrouver un de ses anciens collègues et ami nouvellement muté dans la région, et en proie à une petite crise de conscience familiale.


K-C-Constantine.jpgK. C. Constantine, pseudonyme d'un auteur américain qui tenait à garder l'anonymat mais depuis l'écriture de cette chronique en juin 1992 son patronyme a été dévoilé. Il s'agit de Carl Constantine Kosak, qui désirait protéger sa famille et n'a fait sa première apparition publique qu'en mai 2011 lors du 16ème festival annuel de Mystère, en l'église orthodoxe grecque de Oakmont en Pennsylvanie. L'auteur joue tout en finesse et subtilité avec ses personnages, alliant suspense et procédure policière, dans un monde de violence feutrée.


A lire également  Meurtre au soleil.


K. C. CONSTANTINE : La page blanche. Une enquête de Mario Balzic. Coll. Polar Sud, Editions Actes Sud. Parution juin 1992. 192 Pages. 15,50€.

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20 août 2014 3 20 /08 /août /2014 12:42

Hommage à Herbert Phillips Lovecraft né le 20 août 1890.

 

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Deux recueils de nouvelles dues à la plume de H.P. Lovecraft, ou plutôt de son disciple, ami et éditeur August Derleth, et dans lesquels on retrouve l'influence omniprésente du maître de l'horreur et de l'épouvante.

Il s'agit plus d'une continuité de l'oeuvre Lovecraftienne que de pastiches. lovecraft1D'ailleurs Lovecraft est cité à plusieurs reprises dans ces nouvelles en tant que référence. Ainsi dans Le sceau de R'lyeh le narrateur est amené à se poser certaines questions:

Qu'est-il arrivé à certains écrivains qui étaient censés écrire des ouvrages de fiction, Lovecraft, Howard, Barlow et aux soi-disant scientifiques comme Fort quand ils s'étaient trop avancés dans leurs recherches. Morts ou disparus avant l'heure pour la plupart. La fiction de Lovecraft avait, me semble t-il, la même relation avec la vérité que les faits inexplicables par la science. Même si elles paraissaient imaginaires, les histoires de Lovecratf s'appuyaient sur des faits réels. Une astuce littéraire afin de crédibiliser les textes et de leur donner une aura d'authenticité.

 lovecraft2

Issus de l'imagination de Lovecraft, les combats des Dieux Ainés, les bons, et des Dieux Anciens, les chants, représentés par des entités monstrueuses qui ont pour nom Cthulhu, Hastur, Ithaqua, Lloigor, Nyarlatothep, Dieux relégués au fond de la mer, dans le vent, au fin fonds du Thibet, ou dans les astres, ce combat utilise des êtres humains. Et ce sont eux qui sont censés faire pencher la balance du côté des mauvais. Eternel combat entre le Bien et le Ma1, transposé d'une façon fictionnesque, romanesque et mythique, issu d'une rébellion d'origine biblique.  

Je cite : Depuis cette rébellion, qui est comparable à la révolte de Satan et de ses sujets contre le maître du paradis, les Dieux du mal se sont efforcés de reconquérir leur puissance pour vaincre à leur tour les Dieux du Bien.  

 

Des textes donc où une mythologie inventée, une démonologie particulièrement virulente sont toujours présentes, distillant une atmosphère insidieuse d'angoisse, d'horreur, d'épouvante. Des textes qui tiennent le lecteur sous le charme. Non, ce n'est pas exactement çâ. Des textes envoûtants qui tiennent le lecteur en haleine, serait une formule plus adéquate.


H.P. LOVECRAFT : Le masque de Cthulhu et La trace de Cthulhu. Editions Christian Bourgois. Parution le 1er décembre 1988. 302 et 276 pages.

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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 07:32

L'amour ne connait pas de frontières !

 

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Chad Brinner, journaliste américain, délaisse son travail de reporter pour une occupation moins lucrative mais qui lui tient à cœur: Sophie Desmarque, une jeune parisienne dont il est amoureux a brusquement disparu de la nature. Envolée. Sans laisser de traces. La ténacité est une vertu souvent payante. Chad Brinner en fait l'expérience à son corps défendant.

Il pense avoir localisé son amie aux bureaux d'une agence de tourisme dont lui-me devient client. Mais ce qu'il pensait ntre qu'un parcours de reconnaissance s'avérera être le prologue d'un fabuleux voyage temporel et interplanétaire. Chad, transporté à des milliers d'années de là découvre une civilisation nouvelle basée sur un système rétrograde. S'il a été enlevé c'est pour devenir serf, esclave des Solariens. N'ayant en tête qu'une obsession, retrouver §ophie, Chad Brinner par sa bravoure, son gout du risque, son impertinence, va connaitre de nombreuses aventures épiques bravant tous les dangers, réprimant des révoltes organisées par des traîtres. A la recherche de celle qu'il aime, il verra son statut social s'améliorer grâce à son courage, sa loyauté, son sens de l'honneur.

Roman de Science-fiction et d'Héroïc-fantasy, avec une légère connotation policière, Projet Nouvelle Vénus était dû à la plume d'un nouvel auteur du Fleuve Noir, Claude J. Legrand, qui nous proposait en même temps dans la nouvelle Collection Noire un roman policier intitulé La virée. Cette chronique radiographique date d'août 1988 et depuis Claude J. Legrand s'est imposé dans le domaine de la science-fiction avec d'autres ouvrages édités notamment chez Rivière Blanche, mais surtout comme scénariste de Bandes Dessinées petits formats.

 

Claude J. LEGRAND : Projet Nouvelle Vénus. Fleuve Noir anticipation n°1638. Parution Juin 1988. 192 pages.

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15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 13:04

Qu'a fait le fakir ?

 

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Depuis quelques mois un fakir nommé Egyptius est la coqueluche de la haute société Parisienne. Seulement Lucien Barral, lui-même spolié, a remarqué que la présence d’Egyptius dans un endroit était suivie d’un vol de bijoux.

Il engage Guy Farnèse, détective privé et les deux hommes se retrouvent dans une soirée organisée par Lord Markson, à Neuilly. Egyptius propose comme numéro clou de la soirée la disparition pendant dix minutes de Sammy, le fils de l’hôte. Farnèse flaire l’entourloupe et il a raison car il s’agit bel et bien d’un enlèvement. Farnèse se lance à la poursuite du véhicule à bord duquel se trouve Sammy mais il est stoppé par des policiers trop zélés.

Egyptius contacte le père de l’enfant pour lui demander une rançon. Son message émane de Saint-Nazaire et Farnèse se rend sans tarder sur le port. Il est attiré par une fête foraine et plus particulièrement la baraque d’une diseuse de bonne aventure. Il pressent avec raison que la cartomancienne n’est autre qu’Egyptius. Il tente de s’infiltrer par l’arrière mais il est repéré et est jeté dans une cage déjà habitée par un lion. Il réussit à s’échapper mais Egyptius s’embarque sur un canot avec le gamin. Farnèse le poursuit avec quelques minutes de retard mais parvient toutefois à monter à bord du cargo sur lequel Egyptius doit rejoindre les Amériques. Il se débarrasse des marins et du kidnappeur, rendant l’enfant sain et saut à ses parents.

 

Rapidement menée cette aventure pêche toutefois par un manque d’information, même si le mage possède des dons particuliers, d’hypnotisme par exemple. Ne sont pas dévoilés les subterfuges d’enlèvements, mais le truc du magicien est rarement diffusé donc le romancier peut se cacher derrière la subtile réserve du professionnel. Plaisant à lire malgré tout.

 

A lire également de Maurice Limat : Mille et une blessures ainsi que Atoxa des Abysses.

Maurice LIMAT : Egyptius. Collection Mon Roman Policier N°178. Editions Ferenczi. 3ème trimestre 1951. 32 pages.

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 07:13

Hommage à Samuel Fuller né le 12 août 1912

 

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Quelques paroles échangées sur un trottoir avec des hippies, au coin d'une rue londonienne, et Charley va vivre la semaine la plus mémorable de sa carrière de cinéaste et de journaliste.

Robert et ses compagnons, hommes et femmes, décident de squatter une immense propriété abandonnée dans Mayfair, sise au 144 Piccadilly. Soixante chambres, dix salles de bains, une salle de cinéma, de quoi accueillir en toute tranquillité une communauté. Robert se réfugie derrière une loi de 1381, modifiée 1623, qui malgré ses six cents ans d'existence n'est pas caduque. C'est un pacifiste convaincu, militant, répondant à la violence par la dialectique.

Charley, cinéaste et journaliste, décide de se joindre à ces hippies bien sympathiques et qui en définitive ne font rien de mal. Ils occupent une maison ? Et alors ! Le propriétaire légitime n'avait pas à la laisser à l'abandon alors que dans Londres tant de gens cherchent à se loger. Des policiers tentent bien de s’interposer mais Robert, qui joue avec la loi en juriste éminent, annihile toute velléité de leur part. Au dehors, la foule s’amasse, alléchée par ce divertissement pour le moins inhabituel, de cette résistance et la télévision couvre l’événement.

Robert édicte ses principes à sa petite communauté : la drogue sous toutes ses formes est prohibée, de même l’exhibitionnisme et les orgies sont fortement déconseillés. Charley assiste en spectateur amusé à l’installation de cette communauté, se laissant draguer par quelques-unes des jeunes femmes. Le deuxième jour, il part en compagnie de Zyx, un Noir dont l’ambition est de fonder les Tigres — en référence aux Panthères Noires — sillonner le quartier en camion afin de récolter des subsides et d’assurer le ravitaillement. En cours de route ils sont agressés par des Skinheads — qui avaient été chassés par la communauté, — mais Charley a le dessus. Les vivres commencent à manquer et la drogue couve.

Robert, la mort dans l’âme, se résout à faire appel aux Angels. C’est introduire le loup dans la bergerie, un loup nommé Lover Boy qui investit le 144 Picadilly avec ses motos, ses compagnons, ses femmes et de la drogue. Au dehors le nombre des badauds grossit et à l’intérieur, la tension monte. Robert et sa copine Molly sont enlevés par des Skinheads qui ont réussi à s’infiltrer dans ce fort Chabrol, mais Lover Boy, Charley et quelques Angels parviennent à les délivrer. Cependant, le comportement de Lover Boy et de ses séides est de plus en plus provocateur et la drogue passe de mains en mains. Charley tente bien de raisonner Robert, mais celui-ci est toujours hostile à tout acte de violence. Et, le sixième jour, le 144 Picadilly, tel un chaudron sous un feu ardent, se met à déborder. Lover Boy, complètement dément, fait une piqûre d’héroïne à Europa, une avocate acquise à la cause des hippies, ainsi qu’à Charley, puis les unit dans un simulacre de mariage façon Angels.

 

Sam-Fuller.jpg144, Picadillyest un livre dur, sauvage, parfois à la limite de la pornographie et de la scatologie. Quelques scènes seront taxées de complaisance, principalement celles liées au sexe et à la drogue, mais ce n’est là qu’un reflet de la réalité, même si elle dépeint son paroxysme. En même temps, tout est tendresse et amour ; à l’érotisme brûlant succède la pudeur et la coexistence pacifique cède la place à un bellicisme effréné. Un véritable combat des chefs où le Bien et le Mal s’affrontent dans la ruse, la brutalité, l’excès. Mais l’espoir est toujours permis et l’altruisme forcera les portes, même si l’être humain doit se dédoubler et parfois agir comme un double honni.

Dans cette dualité constante, l’on sent également la transposition de l’écrivain dans son héros, devenu son double. D’abord détaché, Charley se trouve peu à peu impliqué dans cette revendication des squatters, les aidant à maintes reprises. Charley, cinéaste, a dix sept films à son actif et fume des cigares Castro 1 ou Cabanas — comme Fuller bien sûr. Ce roman est en fait la novélisation du scénario d’un film que Fuller ne put jamais réaliser. Mais qu’en est-il du texte original puisqu’il s’agit d’une « adaptation » et non d’une traduction intégrale ?

 

 

Sam FULLER : 144 Piccadilly. (144 Picadilly - 1971. Texte français d'après Jean-Yves Prates). Editions Ramsay. Parution janvier 1991. 300 pages.

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27 juillet 2014 7 27 /07 /juillet /2014 08:59

Bon anniversaire à Jack Higgins né le 27 juillet 1929.

 

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Si les Américains et les Britanniques ont choisi la plage de Slapton, dans le Devon, pour simuler un futur débarquement sur les plages normandes, ce n’est pas par hasard.

En effet cette plage qui sert de base d’entraînement rappelle étrangement celle de Sainte-Marie du Mont, dont le nom de code utilisé par les Alliés est Utah Beach.

En ce printemps de 1944, c’est l’effervescence, aussi bien du côté des Alliés que des forces de l’Axe. Les Allemands notamment patrouillent dans la mer de la Manche et les accrochages maritimes sont nombreux. C’est ainsi que lors d’un combat naval plusieurs bâtiments britanniques sont coulés. Les pertes humaines et matérielles sont nombreuses. Le colonel Kelso, un Américain, est porté disparu. Or il détient des renseignements précieux, confidentiels, concernant les dates et lieux du débarquement sur les côtes françaises.

S’il est fait prisonnier par les Allemands, nul doute qu’il parlera, dévoilant la stratégie mise en place. Aussi il faut soit le récupérer, soit l’éliminer purement et simplement. Blessé Kelso parvient à Jersey grâce à un canot de sauvetage et il est recueilli par des insulaires.

Harry Martineau, un agent des services secrets britanniques, ex-professeur de philosophie et d’origine allemande par sa mère, est chargé de cette mission. Il est accompagné de Sarah Drayton, une jeune infirmière de dix-neuf ans qui possède des attaches familiales sur l’île. Jouant le rôle d’un Nazi, Harry Martineau envisage d’assassiner Rommel qui fait une tournée d’inspection, tournée impromptue, sur l’île.

 

higgins1.jpgRoman d’action, roman de suspense, roman d’espionnage, La nuit des loups est tout cela à la fois. Jack Higgins, auteur d’Exocet ou encore de Confessionnal entraîne le lecteur de Londres à Jersey tambour battant, et les Manchots ne seront pas dépaysés puisqu’ils peuvent suivre les différents protagonistes à Granville, Gavray, Fermanville, l’Anse de Brick, ou près de Saint-Lô. Un excellent roman par un auteur qui a du métier et sait raconter des histoires.

De son vrai nom Harry Patterson, mais plus connu sous le pseudo de Jack Higgins, le romancier britannique a également signé sous ceux de Martin Fallon, James Graham ou encore Hugh Marlowe. Certains titres ont été publiés sous ces divers pseudonymes au Masque et dans la collection Agent secret chez Robert Laffont, notamment L'Année du tigre.


Jack HIGGINS : La nuit des loups. Albin Michel. Parution 11 janvier 1989. 326 pages. Réédition Le Livre de Poche. 1er juin 1991. 256 pages.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
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