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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 14:33

Hommage à Marcel Aymé né le 29 mars 1902.

 

marcel-ayme.jpg


Lorsqu’on évoque Marcel Aymé, immanquablement surgit à l’esprit La jument verte, formidable roman à l’odeur de souffre, adapté au cinéma par Claude Autant-Lara avec Bourvil en 1959, mais aussi La traversée de Paris, une nouvelle qui figure dans ce volume (Dans le recueil intitulé Le vin de Paris) et qui fut également adaptée au cinéma par le même Claude Autant-Lara en 1956 toujours avec Bourvil et aussi Jean Gabin et Louis de Funès. Deux films qui permirent à Bourvil, surtout dans La traversée de Paris, de sortir de son rôle de paysan, d’imbécile heureux qui commençait à lui coller à la peau.

Marcel Aymé, c’est aussi Les contes du Chat-perché. Mais c’est oublier peut-être un peu vite tout le restant de sa production romanesque et de son talent de nouvelliste. Un talent qui parfois l’a fait comparer à Guy de Maupassant et même à George Sand. Réaliste, naturaliste, satiriste, souvent Marcel Aymé a choqué les bien-pensants par sa liberté de ton, par des scènes dites osées d’une libération sexuelle attaquée par une pudibonderie tenace.

Son imaginaire dans lequel le terre à terre, souvent plein de bon sens, le dispute à un fantastique en ébauche, où un humour corrosif est parfois tempéré par la poésie et la tendresse, son imaginaire lui permet d’attaquer l’hypocrisie en abordant tous les genres. Homme de théâtre et de cinéma, souvenez-vous de Clérambard mais également des adaptations cinématographiques de ses œuvres ou encore des dialogues et des sujets originaux comme Les mutinés de l’Elseneur, Le voyageur de la Toussaint ou Papa, Maman, la bonne et moi, Marcel Aymé ne s’est véritablement révélé que par son œuvre fictionnesque et littéraire.

Antoine Blondin a déclaré : Marcel Aymé a réussi le tour de force d’être l’écrivain le plus constamment lu de France, en demeurant la personnalité la plus méconnue du public commun.

Après guerre, Marcel Aymé n’était lu que par quelques esprits libres, anticonformistes et un très vaste public populaire. Cet engouement dénoncé par des rustres qui trouvent de fort mauvais goût de posséder dans sa bibliothèque des œuvres de Marcel Aymé, même s’ils admettent avec réticence ou en permettent la lecture. Pourquoi cette popularité en même temps que cet ostracisme ? Parce que Marcel Aymé a eu une propension à introduire dans ses récits les éléments de base de la littérature dite populaire : le fantastique et le policier. Un crime selon les censeurs.


Marcel_Ayme_1929.jpgD’autres avant lui eurent à subir les foudres de ceux qui considèrent que la seule véritable littérature est la littérature soporifique. N’est-ce pas monsieur Zola ? La réalité rejoint-elle la fiction ou Marcel Aymé était-il doué de prémonition ? On pourrait toujours gloser en relisant : Le confort intellectuel dans lequel il mettait en scène des ministres joueurs d’accordéon, ou encore dans Le moulin de la Sourdine dans lequel existent de nombreuses similitudes avec une affaire qui fit grand bruit il y a quelques décennies, l’affaire de Bruay-en-Artois.

Tout cela pour dire que la découverte ou la redécouverte de Marcel Aymé s’impose et les éditions Gallimard l’ont bien compris en rééditant Marcel Aymé dans leur prestigieuse collection de la Pléiade mais aussi en l’invitant dans cette collection Biblos. De très beaux livres qui se situent entre Folio et la Pléiade mais auxquels je ferais un léger reproche. Certes Patrick Modiano en a signé une courte préface, mais je pense qu’un appareil critique plus conséquent aurait été apprécié par les lecteurs.


Marcel AYME : Le nain, Derrière chez Martin, Le passe-muraille, Le vin de Paris, En arrière. Collection Biblos. Editions Gallimard. Février 1989. 920 pages. 24,80€.

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