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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 14:40

Pourriez-vous vous présenter et parler de votre parcours avant la publicatioimg262n de votre premier roman, Nature morte à Giverny paru chez Alain Bargain en 1999.
Agrégée des lettres classiques j’ai enseigné au Lycée de Sèvres pendant toute ma carrière, dans les classes de baccalauréat, les classes préparatoires et les classes à option « cinéma et audiovisuel ». J’ai également animé le premier sutdio en circuit fermé et produit des émissions liitaraires pour la télévision scolaire. J’ai publié des ouvrages scolaires dont l’analyse de La Bête humaine de Zola, dans la collection Profil d’une œuvre chez Hatier. Comme par hasard, j’avais choisi un roman dont l’intrigue est criminelle !
Vos romans proposent deux thématiques : la fin du XIXème et le début du XXème siècle et l’art pictural. Deux passions qui vous poussent à écrire ?
Pour l’époque dans laquelle s’inscrivent mes récits, il se peut que ce soit à cause de l’ambiance dans laquelle j’ai été élevée. Je ne suis tout de même pas contemporaine de la Goulue, mais ma grand-mère paternelle et mon père avaient des disques des chansons du Lapin à Gil, d’Yvette Guilbert, et à quatre ans je connaissais une partie du répertoire de Bruant  En outre les nombreux documents dont on dispose permettent d’imaginer sans peine ce qu’était Paris à l’époque, notamment le Butte Montmartre qui semble n’avoir guère changé, il est donc plus facile d’y inscrire une histoire.
Quant à la peinture, c’est pour moi un grand centre d’intérêt, et j’ai tenté avec mon premier roman sur Monet de traduire avec des mots l’ambiance de certains tableaux en adaptant mon écriture à celle du peintre : légère et « impressionniste » pour Giverny, plus âpre et violente pour les romans dont Lautrec est le héros.
Toulouse-Lautrec apparaît dans Sanguine sur la butte, Danse macabre au Moulin Rouge, juste évoqué dans Meurtre au cinéma forain. Un attrait particulier pour ce peintre ?
Oui. J’aime la rapidité et la force de ses dessins, la puissance de ses peintures, et j’ai appris à le découvrir en travaillant sur lui et en lisant sa correspondance et celle de ses amis. En outre sa position entre le monde de l’art, du spectacle, du demi-monde et des prostituées dont il était autant l’ami que le client, offrait de très intéressantes possibilités d’intrigues.
 

danse macabre

MelièsSanguine butte

 

Je suppose que ce genre de romans historiques demande beaucoup de recherches. Comment travaillez-vous, vous documentez-vous ?

Je prépare pendant plus d’un an ma documentation avant de me lancer dans l’histoire (précisons toutefois que j’ai beaucoup d’autres occupations, petits-enfants, voyages, sorties, donc je ne suis pas vissée chaque jour à ma table de travail !). Je lis les ouvrages concernant mon héros, ses contemporains, rencontre parfois – c’est une chance – ses descendants directs ou indirects qui s’intéressent à mes projets. Je vais, pour certains faits divers, travailler aux archives de la police. Pour mon roman Piège de feu à la Charité j’ai pu consulter, et c’est très émouvant, la main courante du commissariat des Champs Elysées, ou heure après heure, jour après jour sont relatées les étapes de la catastrophe (causée par une maladresse lors de la projection de films), la liste des victimes, celle des objets retrouvés sur les lieux, autant de drames intimes dans le drame collectif. Et j’ai eu la surprise qu’un descendant du commissaire dont j’avais gardé le nom reconnaissance son aïeul et me remercie de lui avoir donné une seconde vie !
Meurtre au cinéma forain vous a-t-il été suggéré par le cent cinquantenaire de la naissance de Méliès ?
Non, c’est un pur hasard ! Je ne l’ai découvert qu’en correspondant avec son arrière petit-fils dont les informations, sollicitées tout au long de l’écriture du roman, ont été extrêmement précieuses. Je suis heureuse que mon livre ait été ressenti comme un hommage par sa famille ; sa petite-fille m’en a d’ailleurs remerciée.
Avez-vous d’autres romans en cours d’écriture concernant cette époque?
Non, pas pour le moment. Je ne voudrais pas m’enfermer dans cette période ni faire de mon commissaire Berflaut un personnage trop longtemps récurrent.
Votre précédent roman, publié début 2011 sort complètement de cette requiemthématique. Il s’agit de  Requiem pour un jeune soldat, aux éditions Nouveau Monde, dont l’action se déroule au pied de Monte Cassino. Comment vous est venue l’idée de cette histoire qui peut s’apparenter à un récit ?
Lors d’un voyage, j’ai découvert la tombe d’un jeune soldat autrichien dans le cimetière des moines d’un couvent cistercien de Casamari, proche de Monte Cassino. Frappée par le fait qu’il n’y a jamais de sépulture de laïc dans un cimetière monacal, j’ai écrit au père abbé qui m’a expliqué la raison pour laquelle ce jeune soldat tué à vingt ans à Monte Cassino reposait parmi les moines. Emue par cette histoire, j’ai décidé de faire revivre ce jeune soldat en lui donnant un double littéraire, et j’évoque les épisodes, connus ou moins connus, de cette terrible bataille et la destruction inutile du célèbre monastère.
C’est un ouvrage auquel vous tenez beaucoup. Pourquoi, et a-t-il été plus difficile à écrire que les autres ?
J’y tiens pour des raisons personnelles que mes amis devinent dans la dédicace. Il a été plus difficile à écrire que les autres parce que je ne suis pas historienne et qu’il m’a fallu étudier les épisodes de cette phase de la campagne d’Italie, me familiariser avec le vocabulaire des armes, ainsi qu’avec la vie monacale ; j’ai choisi pour narrateur le moine qui avait assisté le soldat tout au long de son agonie ; « parler moine » était un exercice de style intéressant. Enfin je voulais faire passer l’émotion sans tomber dans le pathos et il me semble d’après les nombreuses réactions de lecteurs qu’ils y aient été sensibles.
Nature-morte.jpgVous avez publié trois romans chez Alain Bargain. Si c’était à refaire, le referiez-vous et avez-vous gardé de bonnes relations avec cet éditeur ?
Je ne crois pas que je le referais car la maison Bargain est spécialisée, et y réussit d’ailleurs très bien, dans le roman régional, ce qui est tout de même réducteur quand on a pour ambition d’écrire autre chose que des intrigues dont l’essentiel est de parcourir une ville ou un site en intéressant surtout les lecteurs habitant la région.
Je n’ai pas gardé de bonnes relations avec cet éditeur qui n’a guère de considération pour ses auteurs - c’est le moins qu’on puisse dire.
Vos projets en général ?
Mener à bien deux ou trois textes dont je ne suis pas encore satisfaite (un roman sur la Toscane, deux autres textes sur le cinéma), et … leur trouver un éditeur.
Egalement continuer à faire des conférences-dédicaces autour des personnages ou des événements abordés dans mes livres.

A lire également un entretien réalisé par René Barone et publié ici

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commentaires

B
Bonsoir Paul<br /> Merci pour cet article, Renée Bonneau est une auteur que j'apprécie beaucoup, je l'avais interviewée il y a quelques années :<br /> <br /> http://membres.multimania.fr/polar/html/rbonint.html<br /> <br /> Renato
Répondre
O
<br /> <br /> Bonjour René<br /> <br /> <br /> Effectivement Renée Bonneau est une auteur que j'apprécie aussi. Et je viens de mettre le lien de ton entretien en bas de l'article.<br /> <br /> <br /> Amitiés et à bientôt<br /> <br /> <br /> <br />

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