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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 17:42

Avocat dont la principale activité est de se consacrer à la défense des droits de l’homme, Miguel Ángel Morgado ne peut rien refuser à Cecilia Montaňo. Epouse de Jesús Bull Aguirre, un pilote chicano diplômé de la Navy, Cécilia fut la première petite amie de Miguel. Une mexicali-copie-1.gifamourette datant de leurs années de lycée et depuis elle est restée son amie la plus chère. Cecilia est furieuse, en colère, angoissée, énervée, inquiète. Elle n’a reçu aucune nouvelle de son mari parti en mission et pour elle, les autorités compétentes font l’autruche à défaut de faire des recherches.

Jesús a disparu au cours d’un vol financé par le PNM, le Partido Naturalista Mexicano, transportant dans son appareil un biologiste et un photographe qui devaient procéder à un recensement de cactées millénaires poussant en Basse-Californie et le désert de Sonora. Des cactus en voie de disparition dont les ONG ont déploré la dispersion de quelques espèces à l’étranger. Jesús avait été contacté à San Diego, avant son envol, par un avocat de la PNM Omar Sepúlveda. L’avion a disparu le troisième jour de la mission et depuis, rien. Pas de corps, pas de débris. Cecilia apporte d’autres infos, concernant les passagers, mais rien de vraiment précis. Des impressions tout au plus.

Morgado se rend donc au siège du PNM à Mexicali afin de rencontrer Sepúlveda. Il est reçu par un jeune homme, se prétendant avocat ayant obtenu son diplôme depuis l’année précédente. Mais Morgado n’est pas à l’aise devant la suffisance de cet avocat imbu de lui-même. Il se méfie, et il a raison. Il prend la mouche et moleste son vis-à-vis. Il découvre dans sa ceinture un couteau à cran d’arrêt et une carte de visite qui ne correspond pas à l’identité déclinée. Le présentant même comme étudiant et acteur dans une troupe de théâtre. Mais Morgado n’a pas le loisir de pousser plus avant ses investigations car il ressent dans le dos le canon d’un pistolet.

Ce court roman, mais la brièveté semble être la marque de l’auteur, est plaisant à lire et relève plus du roman d’aventures que du roman policier pur jus (de cactus) quoiqu’une enquête soit proposée et que des policiers participent à l’intrigue. Simpliste mais efficace l’histoire vaut surtout pour la découverte en surface et vol plané de la région de la Basse Californie. C’est aussi une parabole sur la condition de vie des Mexicains, même si cela n’est que suggéré et non décrit. Ainsi lorsque Morgando, qui ne connait pas grand-chose à la flore mexicaine et s’étonne que ces cactus rares ne soient pas protégés par le gouvernement, son amie Cecilia lui rétorque : Tu veux rire, Miguel ! Il les protège autant qu’il nous protège, toi et moi. Il y va de son baratin. Pure lettre morte. Ce qui veut dire que les déclarations fracassantes ne sont pas suivies d’effet, qu’aucune action soit entreprise. Mais c’est souvent le cas, au Mexique et ailleurs.

Un roman reposant, qui ne manque pas toutefois d’enseignements, à lire entre deux pavés parfois soporifiques.

Gabriel TRUJILLO MUÑOZ : Mexicali City Blues. Folio Policier 636. Editions Gallimard. 112 pages. 4,60 €

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