Roman court-métrage, ce texte dégraissé au maximum s’inscrit plus dans la veine de la longue nouvelle que des pavés qui actuellement tiennent une place prépondérant sur les rayonnages des libraires et assimilés, avec leurs doses de cholestérol pas toujours faciles à digérer.
Mexicali, ville de Basse Californie située non loin de la frontière des Etats-Unis.
Miguel Angel Morgado, un avocat mexicain se consacrant aux droits de l’homme, est contacté par un avoué, Ismael Contreras, représentant de l’état de Basse-Californie, afin d’enquêter sur le meurtre de Fidel Chacón, le président honoraire de la commission des droits de l’enfant. Or selon Guadaloupe Estarza, la secrétaire de la commission présidée par le défunt, celui-ci enquêtait sur la disparition d’un enfant, Andresito, enlevé en plein jour sur une place, au milieu d’une foule nombreuse dans laquelle circulait une vingtaine de policiers. Guadaloupe est affirmative, Chacón était sur la piste des ravisseurs avant d’être tué. Un caméscope a été retrouvé non loin du corps et c’est le film qu’il contenait que Contreras incite Morgado de visionner. Grâce à un spécialiste qui découpe ce film en séquences et offre la possibilité de zoomer certains détails, notre avocat enquêteur va pouvoir situer l’endroit où le film a été tourné. Selon les policiers, le docteur Chacón était sur la piste de trafiquants d’enfants. Le pire est à venir pour Morgado.
Le lecteur lui sait que deux personnes sont à l’origine de cette disparition. Un infirmier et une femme à l’accent cubain et aux cheveux roses prélèvent des organes sur des gamins afin de les revendre.
Ce roman minimaliste ne s’embarrasse pas de détails superflus. En à peine cent pages tout est dit, écrit, sans pathos, mettant toutefois l’accent sur d’autres problèmes que les rapts d’enfants à des fins médicales et mercantiles. Le racisme y est aussi dénoncé, celui des Mexicains issus des envahisseurs espagnols envers les Indiens dont l’origine remonte à des millénaires, et une scène en fin de volume se montre particulièrement illustrative de la haine qui peut conduire les deux communautés à l’extrême.
Gabriel TRUJILLO MUÑOZ : Loverboy. Folio Policier n° 617. Réédition des Editions Les Allusifs. 96 pages. 4,10 €