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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 09:09

La clonerie est humaine...

Gilles BERGAL : Dérive.

Eden, gigantesque île spatiale sur laquelle s'est réfugiée l'humanité, ou ce qu'il en reste, soit une dizaine de millions de personnes, vit des heures troubles.

Un vent de rébellion est en train de souffler qui peut dégénérer en tempête. A l'origine de ces perturbations, une loi inique dont peu à peu ceux qui en subissent les effets, les conséquences, veulent l'abolition.

Il faut dire que la population d'Eden se compose par moitié d'originaux et par moitié de clones. Or selon cette loi, les clones ne peuvent survivre à leurs originaux. S'ils obtiennent un sursis, leur avenir reste malgré tout sombre. Rares sont ceux qui devenus orphelins ont une vie normale. Pourtant, sans leurs clones, que seraient les originaux ? Pour marquer la différence entre originaux et clones, car derniers possèdent des mains noires, ce qui les font repérer immédiatement car seul ce signe diffamant permet de les différencier.

RayD, le clone de Ray Ghurdal, célèbre parolier et écrivain, est obligé de s'enfuir, son original venant d'être assassiné. Sa surie consiste en la fuite. Mais pourtant il ne veut rester passif et prend la tête du mouvement des affranchis, ceux qui refusent cet esclavage moderne. Manuel Rissi, Grand maître et fondateur d'une secte intolérante et fanatique, les Pénitents, n'a qu'un but : poursuivre et exterminer les clones, empêcher leur prolifération.

Gilles Bergal, alias de Gilbert Gallerne, et qui signait ces deux romans proposés aujourd'hui en un seul volume sous le pseudonyme de Milan, nous livre une réflexion sur la société actuelle, plus particulièrement exacerbée en cette période électorale, c'est à dire en 1988 lors de la sortie de ces deux titres.

La science-fiction n'est qu'un prétexte et le thème des clones et de leur rejet d'une société lorsqu'ils ne sont plus utiles à cette société, n'est en fait que la transposition d'un problème récurent et toujours à la pointe de l'actualité : le racisme. D'ailleurs les clones sont porteurs de mains noires, image assez explicite en elle-même.

De même, l'histoire débute comme un roman policier noir conventionnel et n'est pas sans rappeler certains ouvrages dénonçant les agissements de sectes fanatiques comme celles qui composent le Ku-Klux-Klan américain et dont les résurgences sporadiques secouent le Sud des Etats-Unis.

A l'époque où je rédigeais cette chronique, j'écrivais que Milan n'était pour moi que le pseudonyme d'un écrivain dont ce n'était pas la première production. Car si tout y est agencé, tout ce qui apparemment est sans lien, se retrouve complémentaire, tout y est habilement porté à un paroxysme au fil des chapitres, il ne s'agit pas d'un premier roman.

Au fait, pourquoi appelle-t-on ceux qui écrivent à la place des romanciers bien en place, des Nègres ? Bonne question n'est-ce pas ? Et qui complète l'analogie et la parabole de Milan, Gilles Bergal, puisque justement Ghurdal est parolier et romancier mais c'est son clone qui tient la plume.

 

Le Clone triste. Anticipation N°1616. Mars 1988

Le Clone triste. Anticipation N°1616. Mars 1988

Le rire du Klone. Anticipation N°1618. Avril 1988.

Le rire du Klone. Anticipation N°1618. Avril 1988.

Gilles BERGAL : Dérive. Comprend Le Clone triste et Le rire du Klone. Collection Blanche N°2160. Editions Rivière Blanche. Parution décembre 2017. 252 pages. 20,00€.

Réédition de : Le Clone triste. Anticipation N°1616. Mars 1988 et Le rire du Klone. Anticipation N°1618. Avril 1988. Parus sous le pseudonyme de Milan.

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commentaires

H
Ah Gilles Bergal, auteur d'un des romans "gore" les plus mémorables et référentiels de la collection avec "Cauchemar à Staten Island"
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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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