Moins discret que confidences sur l'oreiller...
Un escalier, c’est un lieu de passage parfois bruyant, mais ce peut être aussi un endroit privilégié pour se raconter ses petites histoires, ses confidences, pour se débarrasser de ce qui depuis des mois vous turlupine et vous angoisse.
Une confession sur des marches d’un immeuble qui se dresse au milieu d’autres immeubles dans une cité ouvrière et banlieusarde.
Des marches qui conduisent aussi bien au Ciel qu’en Enfer. Sur ces marches, deux personnages, le narrateur et son confident qui pourrait tout aussi bien être vous que moi.
Dans cette cité Paradis, où il ne se passe jamais rien d’important, le locuteur traîne son ennui parmi les parallélépipèdes de béton, comme un retraité se laisse promener par son chien. Il fait partie du décor. Un jour une Lolita de quartier prénommée Catherine lui propose de vendre une radiocassette. Le lendemain, elle veut se débarrasser d’un magnétoscope. Notre conteur en mal d’épanchement la dirige vers un ami. Il n’a pas envie de se retrouver en fin de semaine à la tête d’un magasin d’électroménager.
Cependant ce manège l’intrigue et, n’ayant rien de mieux à faire, se met à épier les faits et gestes de cette adolescente qui brade à bon marché, croit-il, l’appartement familial. En réalité cette Lolita, qui s’envoie en l’air dans les ascenseurs, un lieu comme un autre pour atteindre le 7ème ciel, dirige une petite bande de cambrioleurs à la technique originale. Ils chapardent dans les maisons cossues afin d’épargner de l’argent pour un mythique voyage à Albuquerque, Mexique, ou à Charleville, Australie.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si quelques grains de sable matérialisés sous formes de cadavres, ne venaient enrayer cette belle mécanique.
Pascale Fonteneau, Bretonne d’origine et Belge d’adoption, nous conte dans ce qui fut son premier roman publié à la Série Noire, une histoire à la construction peu banale, presque théâtrale. Un dialogue entre le locuteur héros et son figurant second rôle dans un escalier confessionnal.
Malgré un léger ralentissement à mi-parcours, ce roman est mené à un rythme allègre. Un exercice de style confirmé dans son second roman Etat de lame.
Pascale FONTENEAU : Etats de lame. - Les Lectures de l'Oncle Paul
Bon anniversaire à Pascale Fonteneau née le 29 avril 1963. Ce n'est vraiment pas une vie de rester coincé‚ des heures, des journées entières, dans une boîte entre une grenade et une kalachn...
http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-pascale-fonteneau-etats-de-lame-123474774.html
Pascale FONTENEAU : Confidences sur l’escalier. Série Noire N°2294. Parution avril 1992. 192 pages. Réédition collection Folio Policier N°151. Parution février 2000. 5,80€.