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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 06:38

... et marchera !

 

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Dédié à José Giovanni, un Maître, ce livre est imprégné de l’atmosphère de celui qui de repris de justice devint scénariste, romancier, dialoguiste et réalisateur, empruntant à son expérience personnelle la trame de ses ouvrages. Aussi ne faut-il pas s’étonner de l’influence qu’a ressentie l’auteur de ce roman. Et naturellement l’intrigue se déroule dans les milieux des malfrats, à Nice plus précisément, avec des incursions en Italie et en Calabre.

Lorsqu’Isa, la vingtaine, découvre sa cousine Maria, morte, une seringue dans le bras, elle se garde bien de prévenir la police. Son premier coup de fil est destiné à Franco, le père de Maria, lui saura que faire. Complètement désemparé, Franco abandonne son bar, et se rend en voiture en Italie, afin de se vider le cerveau tout en se remplissant l’estomac de grappa. Il passe sa colère sur des Albanais qui ont spolié des amis d’enfance en Calabre puis au retour il organise un conseil réunissant la famille et quelques malfrats. Peut débuter alors la vengeance orchestrée par la famille Ranzotti.

Les trois truands convoqués sont rapidement blanchis, cependant Franco persiste dans son idée. Maria ne s’est pas suicidée mais est décédée d’une overdose, soit parce que la drogue était trop pure, soit parce qu’elle était mélangée à des substances toxiques. Remontant soigneusement le fil du temps, se renseignant auprès de qui elle aurait pu s’approvisionner l’après-midi précédant le décès, les membres du clan Ranzotti partent à la recherche du dealer supposé être à l’origine du drame. Et les armes n’ont pas le temps de rouiller. Tant pis pour les dégâts de la narine, ils n’avaient qu’à ne pas mettre leur nez là où il ne fallait pas.

Qu’ils soient petits loubards de banlieues ou jeunes millionnaires américains et russes, ils n’échappent pas à la vindicte du clan Ranzotti composé des frères de Franco, des fils et des neveux et de quelques séides qui exécutent sans mot dire. Mais attention aux bavures ! Il ne fait pas bon s’attaquer aux enfants, même s’il s’agit d’une erreur très regrettable. Car Lucas Murneau, qui a passé plus de vingt ans en Amérique du Sud et plus spécialement en Colombie revient à Nice, suite à un coup de nostalgie. Il veut voir sa fille, qu’il n’a pas connu et sa petite fille âgée aujourd’hui de trois ans. Surnommé Le Maudit ou encore La Muerte il a l’habitude de la viande froide, d’ailleurs c’est sa spécialité, mais il n’apprécie pas du tout la boucherie en gros, surtout lorsqu’il en est la victime collatérale.

 

Encore une histoire de gangsters, de truands comme en ont écrites des auteurs tels que Giovanni, Le Breton, Héléna, et bien d’autres. Mais Et la mort se lèvera ne laisse pas de place au fameux honneur des voyous comme l’ont chanté certains romanciers issus du milieu. Une histoire carrée, violente, qui ne cherche à disculper aucun des protagonistes, les rendre meilleurs qu’ils sont. Jacques-Olivier Bosco se refuse à tout sentimentalisme exagéré, à tout misérabilisme, à toute apologie, à toute fantaisie. Une écriture qui se lit comme l’on déclame du rap, du slam, une incantation à la vie, à la mort, à l’amour, avec dans le brouillard de petites lueurs de poésie qui s’allument comme les feux-follets dans les cimetières.


Jacques Olivier BOSCO : Et la mort se lèvera. Jigal Polar. Editions Jigal. 280 pages. 17,24€.

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commentaires

J
Merci Tonton (si je peux me permettre) de remettre à l'honneur ce premier roman qui me tient particulièrement à coeur. En espérant que mes autres livres t'inspireront tout autant.<br /> Avec toute ma gratitude et ma sympathie, avec le souhait que l'on se rencontre un jour.<br /> JOB
Répondre
O
<br /> <br /> Bonjour JOB<br /> <br /> <br /> Au moins, côté talent, vous n'êtes pas pauvre ! Et je suis désolé car vos deux autres romans (Le Cramé et Aimer laisser mourir) sont dans ma table de chevet mais pas encore lus . Mais cela ne<br /> saurait tarder non point tant à cause ou grâce à votre message, quoi que, mais également par fidélité à Jimmy Gallier.<br /> <br /> <br /> A bientôt donc et bien à vous<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Z
Je suis d'accord avec toi.
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O
<br /> <br /> Merci Zazy, je vais continer dans cette voie !<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Combien de livres lis-tu par semaine ???? je suis étonnée
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O
<br /> <br /> Quatre à cinq Zazy. Mais parfois je mets d'anciennes chroniques si les romans sont toujours disponibles et puis on peut toujours essayer de les trouver chez un bouquiniste. Certains anciens<br /> romans méritent d'être sortis de l'ombre ou des oubliettes.<br /> <br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />

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