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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 07:28

Madame Atomos vous fera trembler : c’est une bombe !

André CAROFF : Miss Atomos. La saga de Madame Atomos tome 2.

La saga de Madame Atomos, puis de Miss Atomos est considérée, à juste titre, comme l’une des sagas les plus intéressantes de la défunte collection Angoisse du Fleuve Noir.

Et il était juste et bon que ces romans soient réédités afin de ne pas, comme tant d’autres, tomber dans l’oubli. Sous l’impulsion de quelques exégètes du genre, les éditions Rivière Blanche ont entrepris de les publiés en fort volume comprenant trois titres chaque et un appareil critique.

Ce volume N°2 comprend :

Préface de Jean-Luc Rivera

- Miss Atomos

- Miss Atomos contre KKK

- Le retour de Mme. Atomos

- The Butterfly Files (ou La jeunesse de Mme Atomos), une nouvelle inédite de Joseph Altairac & Jean-Luc Rivera

Présenter les trois romans de ce volume dans un seul article serait certes souhaitable mais prendrait trop de place et rebuterait peut-être le lecteur qui est plus habitué à lire ce genre de prose sur papier, dans une revue spécialisée. Voici donc, en guise d’entrée, Miss Atomos :

 

Je me suis empoisonnée, mais rien n'est fini, monsieur Beffort. J'ai préparé l'avenir pour cet instant.

Même si Madame Atomos est morte et enterrée, ses derniers mots résonnent encore dans l'oreille de Smith Beffort, agent du FBI qui a assisté à son enterrement en compagnie de Yosho Akamatsu, agent d'un service de police japonais.

Aussi lorsque le Singe, le patron de Beffort, lui signifie de faire sa valise et de prendre le premier avion pour Palm Beach, en Floride, et d'y séjourner durant un moins, l'agent du FBI sent un coup fourré. D'ailleurs une chambre a déjà été retenue dans un hôtel où réside déjà le docteur Soblen. Et enfin, une gente dame, du moins il le suppose, qui se présente au téléphone sous le nom de Mie Azusa, désire le voir au plus vite.

Lorsqu'il arrive à l'aéroport, Beffort trouve un docteur Soblen fatigué, aux vêtements fripés. Pas le genre de vacancier hâlé par le soleil de la Floride. Il est déjà depuis quinze jours à Palm Beach, mais il mange peu et surtout il boit. Il est vrai, comme le constate Beffort, qu'il fait une chaleur anormale dans la cité.

Soblen lui narre que primitivement il devait se rendre aux Bermudes pour quinze jours, mais qu'un changement de programme est survenu le lendemain de son inscription dans une agence de voyages. Au lieu des Bermudes il lui a été proposé Palm Beach pour une durée d'un mois. D'ailleurs il possède encore la carte de la jeune femme de l'agence qui lui a signifié que le séjour originel était annulé. Il s'agit d'une certaine Mie Azusa.

Beffort se rend rapidement compte que Soblen n'est pas le seul à subir les effets du climat. Quasiment tous les hommes de la région, sauf les nouveaux arrivants, sont sous l'emprise de l'alcool. Beffort se contente lui de jus de fruits. A l'hôtel, le réceptionniste éméché lui indique que sa chambre n'est plus celle qui lui avait été réservée mais qu'une autre est à sa disposition. C'est le chef de la police qui a hérité de la sienne, sa maison s'étant écroulée la veille. Seulement il n'a pas eu le loisir d'en profiter. Soblen le découvre étranglé.

Beffort en informe immédiatement le Singe, lequel lui confirme qu'il est en mission, le cas de Soblen l'inquiétant. Ne pouvant interroger les hommes, tous pris de boisson, Beffort décide de se renseigner auprès des femmes. Dans une boutique de l'hôtel, la vendeuse lui propose d'acheter un serpent articulé, qui se met autour du bras ou du cou. Il s'agit d'une sorte de bijou devenu à la mode et fort prisé par les représentantes du sexe féminin. Il s'agit d'un bébé crotale fossilisé par les indiens séminoles.

Mie Azusa contacte Beffort alors qu'il est encore dans son lit. Elle l'implore, lui disant qu'elle est dans l'hôtel, et surtout qu'elle n'a pas beaucoup de temps. Il n'a pas le temps de lui donner le numéro de sa chambre qu'elle est déjà là.

Elle lui indique que pour l'instant, il a devant lui Mie Azusa, mais que dans une heure elle redeviendra Miss Atomos. Elle le prouve en lui dévoilant ses seins, non dans un esprit de le charmer, mais pour lui montrer deux tatouages : Hiroshima et Nagasaki. Elle lui confie qu'un cerveau-moteur lui a été implanté dans la tête et que cet objet est relié informatiquement à un cerveau situé sur l'île Atomos, sorte de plate-forme qui peut à volonté se déplacer et se cacher sous les eaux marines. Et que lorsque son cerveau est à nouveau sous l'emprise du serveur, elle devient une tueuse. D'ailleurs, effectivement, quelques minutes plus tard, elle change subitement de caractère et sort une arme. Heureusement pour Beffort les balles ne l'atteignent pas.

D'autres agents du FBI le rejoignent tout comme le Singe et Yosho Akamatsu qui prennent cette affaire véritablement au sérieux. Des meurtres vont être perpétrés, les hommes étant incapables de se défendre à cause de leur éthylisme et les femmes deviennent la proie des colliers serpents qui les étranglent. Un vent de panique commence à envahir l'état de Floride. L'armée sera mise à contribution et les hélicoptères survoleront le ciel de Floride afin de mettre fin aux agissements mortifères de Mie Azusa, alias Miss Atomos.

 

Miss Atomos est l'égal au féminin, mais en plus scientifique, de Fu-Manchu, le célèbre tueur créé par Sax Rohmer et dont les aventures sont perpétuées par William Maynard.

Un roman d'aventures effrénées servit par une approche scientifique, à la façon de Jules Verne et de Paul d'Ivoi, mais moins encombré d'explications rigoureuses. Le côté angoisse, de même que le fantastique, est gommé au profit de la science-fiction récente.

En effet, si le premier panneau solaire ou cellule solaire n'a produit de l'électricité qu'en 1916, par Robert Millikan, suite à la découverte en 1839 de l'effet voltaïque par Alexandre Becquerel, c'est dans les années 1960 que l'énergie solaire a véritablement été utilisée par les satellites lors de la course à l'espace. Et que les panneaux solaires ont connu leur essor dans les années 1970 suite à la crise pétrolière.

André Caroff se sert donc de cette invention encore balbutiante pour en équiper des sortes de bunkers situés dans les marais des Everglades, afin d'assurer le fonctionnement de certains appareils, dont des radars, les bastions ne pouvant être reliés électriquement. Mais également influer sur les conditions climatiques.

De même l'implantation de puces électroniques dans le cerveau pouvant recevoir à distance des informations et surtout télécommander la personne qui en est munie. Ces implants n'ont été développés qu'au début des années 1960, et plus particulièrement par José Delgado, en 1963, qui parvint à stopper à l'aide d'un transmetteur-radio l'élan d'un taureau muni d'un stimoceiveur.

Donc André Caroff n'imagine pas de nouvelles inventions, de nouvelles technologies, mais développe celles qui étaient au stade embryonnaire pour en doter le cerveau maléfique de Madame Atomos ou plutôt du cerveau électronique qui régit une organisation de malfaiteurs et de tueurs transformés en robots humains.

Un roman, ou plutôt une série qui aurait pu être éditée dans la collection Anticipation sans y avoir véritablement sa place, le thème des voyages interstellaires et tout ce qui entoure ce qui est communément appelé l'opéra de l'espace (ou space-opera) prédominant à l'époque dans l’esprit de la collection.

Collection Angoisse n°124. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1965. 224 pages.

Collection Angoisse n°124. Editions Fleuve Noir. Parution 4e trimestre 1965. 224 pages.

Pour commander cet ouvrage, vous pouvez vous rendre à la boutique de Rivière Blanche ci-dessous

André CAROFF : Miss Atomos. La saga de Madame Atomos tome 2. Collection Noire N°2. Editions Rivière Blanche. Parution juillet 2006. 476 pages. 28,00€.

ISBN : 978-1-932983-76-0

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