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27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 08:18

C'est la femme aux bijoux,

Celle qui rend fou

C'est une enjôleuse

Tous ceux qui l'ont aimé

Ont souffert, ont pleuré…

Alain BLONDELON : Le collier des Corrilimbes.

Atteint par la limite d’âge, l’ex-sergent Jalnius a dû quitter les FIG, Forces d’Interventions Galactiques, et depuis il s’ennuie. Et comme sa pension n’est pas mirobolante, au trentième siècle rien n’a changé dans ce domaine, il végète. Aussi, lorsque son pote Loukian, qui est parti un peu avant lui avec le grade de caporal, lui demande de le rejoindre sur Gormania, il n’hésite nullement, malgré un long voyage de deux semaines dans une navette dont l’équipement laisse à désirer.

A bord du Dexo VI, un antique vaisseau de transport civil, Jalnius profite de son temps libre pour approfondir ses connaissances sur Gormania, et les légendes qui entourent cette planète et plus particulièrement celle de la prêtresse Alba et de La légende des Corrilimbes. Une malédiction s’attache à celle qui régna en despote sur les Corrilimbes durant deux décennies et un collier, composé de perles toriques, serait un vecteur de désastre.

Délaissant son ouvrage, Jalnius étudie ses compagnons de voyage, notamment Spike et Ghislain, deux explos qui pensent qu’en éclusant et en se saoulant copieusement, le temps passera plus vite. Et surtout il s’intéresse à Sherrilyne, une ancienne danseuse reconvertie en directrice d’un spectacle érotique. Elle va diriger un cabaret à Siphré, la ville principale de Gormania. L’aura de Sherrilyne, et ses longues jambes ainsi que sa sveltesse, ne laissent pas Jalnius indifférent, et comme sans aucun doute, Jalnius possède un charme indéfinissable, tous deux se retrouvent dans le même lit, à la conquête d’un septième ciel qui leur permet de rejoindre leur destination dans un passe-temps agréable.

Enfin ils atterrissent sur Gormania et Jalnius est accueilli par Loukian. L’ex-caporal a opté pour la recherche et l’extraction de Billium, et il a un projet qu’il détaille à son ami. Il a acheté pour une poignée de Crédits une concession sur une île. Mais apparemment il est moins bien renseigné que Jalnius car ce morceau de terre n’est autre que les Corrilimbes.

Les vols en basse altitude étant interdits à cause de la pollution, il ne leur reste plus qu’à rallier ce rocher qui tombe à pic dans la mer à bord d’un navire. Loukian connait un armateur qui pourrait mettre à leur disposition un bateau avec son équipage, mais cela ne va pas sans contrepartie. Il leur faut ramener des pierres précieuses qui ne se trouvent que sur l’île afin de reconstituer le fameux collier.

Jalnius, Loukian, les deux ivrognes, un Gormanien et Sherryline embarquent donc, destination Corrilimbes et ses pierres. Jalnius a étudié le Tismal, un livre d’archéologie très ancien, unique exemplaire prêté par l’armateur, et il se pose des questions. D’autant que leur départ a été retardé pour des problèmes entre Loukian et la justice. Bref, ce voyage débute sous de mauvais auspices, car ce retard va être préjudiciable météorologiquement.

Et entendu, les voyageurs vont subir la brume, la tempête ainsi que les assauts des brocchias, d’énormes sangsues qui escaladent les flancs du navire et étouffent les marins qui se défendent comme ils peuvent. Jalnius et ses compagnons, aidés par Sherryline qui n’a pas ses mains dans ses poches, parviennent à s’en dépêtrer, non sans mal. Puis il va falloir aborder la côte abrupte, les plages du débarquement ne sont pas prévues au programme, en chaloupe. Et lorsque Jalnius, assommé, sort de son évanouissement couché sur un rocher, c’est pour se rendre compte que les dégâts sont nombreux. Sherryline en a réchappé, Loukian est tourneboulé des neurones, et d’autres mésaventures les attendent au coin du bois.

Ils vont devoir affronter des reptiles volants, des insectes monstrueux, des plantes carnivores qui lancent des dards, faire connaissance avec les Corrilimbiens, des hommes-lézards, sans compter les blessures et autres avanies corporelles et psychiques.

 

Si au départ on pense se trouver dans un roman d’anticipation, l’histoire se déroule quand même au trentième siècle et plus, bientôt on est plongé dans un véritable roman d’aventures, mâtiné d’amour, ça c’est pour le côté tendresse, avec monstres à l’appui, éléments déchaînés, sans oublier le côté quelque peu sauvage des indigènes. A oui, c’est vrai, on ne dit plus indigène, on dit autochtone. C’est pareil, mais en plus politiquement correct.

En lisant ce roman, j’ai eu l’impression de ressentir les affres de ces aventuriers, comme si je participais moi-même à une forme de Koh-Lanta, grandeur nature dans une nature, justement, hostile.

J’ai pensé à tous ces petits maîtres et ces grands romanciers du roman d’aventures, René-Marcel de Nizerolles, Maurice Limat, Max-André Dazergues, sous leur nom ou sous pseudonymes, avec un soupçon de Jean Ray, une pincée de Jules Verne, une bonne dose de Rider Haggard, une larme de Rosny Aîné, bref tous ces écrivains qui concoctaient des histoires peut-être invraisemblables mais qui font passer le temps agréablement, surtout lorsqu’on est tranquillement installé dans son fauteuil.

Et cela nous change du roman noir qui est à la littérature populaire ce que le glyphosate est à l’agriculture. Un peu, ça va, beaucoup, bonjour les dégâts. Il faut savoir varier les plaisirs sans s’avarier les neurones. Enfin, je parle pour moi, évidemment.

 

Alain BLONDELON : Le collier des Corrilimbes. Collection Blanche N°2140. Editions Rivière Blanche. Parution avril 2016. 196 pages. 20,00€.

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commentaires

P
Lecture très plaisante, jusqu'à la chute de fin. On sent un peu qu'elle est bâclée je trouve.<br /> Et puis très peu d'éléments SF si ce n'est au début du livre. On dirait plus un roman d'aventure qu'autre chose.
Répondre
O
Il est vrai que la SF prend une véritable dimension au début et à la fin des romans, ce qui permet de passer d'une période à une autre. Et à certains moments, la SF est encore présente lorsque Cal est muni dans Les bâtisseurs du monde d'une dent lui permettant de communiquer avec le serveur H1. Mais le texte en lui-même relève du roman d'aventures.
P
Oui effectivement c'est essentiellement de l'aventure. Je vais regarder ses autres textes...<br /> J'ai l'intégrale de "Cal de Ter", et j'y trouve quand même une dimension SF bien présente : saut de génération, vaisseaux spatiaux é techno "futuristes"
O
C'était, à l'époque un jeune auteur, et depuis il s'est affirmé. Souvent, la SF ne sert que de support aux romans dits d'aventures, voir à ce propos la série Cal de Ter de P.J. Hérault.
A
Une chanson que chantait ma grand-mère ! Mais il lui manquait la moitié des paroles.
Répondre
O
C'est pas grave, au moins elle avait l'air en tête... C'était le bon temps de la radio qu'on n'écoute plus guère, la télé étant passée par là... Et puis les goûts et la mode ont bien changé, et je suis, personnellement, incapable de comprendre les paroles des chanteurs actuels... A moins que cela vienne de mes oreilles...

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