...à l'hôtel des courants d'air !
Nil Boyd et Anne Warriner, tous deux journalistes au Clarion, ont décidé de passer quelques jours de vacances dans la propriété de la jeune femme à Oldfield dans le Connecticut.
Afin de ne pas exciter la curiosité des voisins, mais surtout pour éviter tout commérage malveillant, Anne propose de prendre deux chambres à l'Hôtel du lac. Il fait nuit, la lune vient de se lever, un dernier verre serait le bien venu tandis que Nil ferait la cour à la jeune femme dans la chambre de celle-ci.
Tandis qu'ils lisent les prédictions concernant leur signe astrologique, un cri retentit. Boyd s'élance à travers la fenêtre, passe sur le toit de la véranda, glisse à terre et découvre le cadavre d'un inconnu.
Curieux hôtel qui abrite des pensionnaires enclins à sacrifier au Dieu Bacchus. D'abord monsieur Huguenot qui systématiquement rentre le soir dans un état d'ébriété avancée et lance un petit caillou dans l'une des fenêtres de l'hôtel. Ensuite madame Convoy et sa fille Eleanor qui s'adonnent également à l'absorption de boissons alcoolisées. Madame Convoy, funeste lubie, décidera ce soir-là de danser sur le toit de l'établissement. Madame Harris, elle, passe son temps à espionner ses voisines, Mary West et Ida Hampton, toutes deux institutrices. D'ailleurs elle s'est aménagé dans un placard un emplacement d'où elle écoute à l'aise ce qui se passe dans la chambre contigüe.
La curiosité est un vilain défaut : madame Harris aura la gorge tranchée ! Dudley Barnes, journaliste localier à Oldfield et Everett Macy, homme de loi venu de l'Ouest, complètent ce recensement. Enfin le couple Monaham préside aux destinées de l'hôtel.
Nil Boyd décide d'enquêter sur ces meurtres, en marge de la police et Anne Warrimer s'avèrera une aide précieuse et efficace, à défaut de se montrer amoureuse.
Ce roman, dont l'action se déroule dans la nuit du vendredi 12 août au samedi 13 au matin - d'après le calendrier perpétuel cela correspondrait à l'année 1938 - ce roman possède de forts accents browniens. La facilité avec laquelle les différents protagonistes ingèrent toutes sortes de boissons alcoolisées, le ton humoristique employé pour décrire les faits et gestes des personnages, ainsi que les dialogues; enfin l'aura de fantastique qui plane sur les événements de cette charmante soirée, tous ces ingrédients font irrésistiblement penser à Fredric Brown.
Curiosités :
Ce roman a été achevé d'imprimé un 1er janvier !
Giles Jackson, Albert Leffingwell de son véritable patronyme, a également écrit sous le pseudonyme de Dana Chambers, dont deux romans ont été traduits en France : Mignonne, voici la mort, La Main rouge no12 (1951), La Mort contre Vénus, Éditions Diderot.
Quant à Bruno Martin, le traducteur, il a traduit de nombreux ouvrages pour les éditions Fleuve Noir, notamment dans la collection Feu, collection pour laquelle il a écrit également quelques romans.
Giles JACKSON : Charmante soirée (Witch's Moon - 1941. Traduction de Bruno Martin). Série Noire N °230. Parution janvier 1955. 190 pages.