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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 10:44
Raymond MARSHALL : En trois coups de cuiller à pot

Plus une petite louche pour la route ?

Raymond MARSHALL : En trois coups de cuiller à pot

Situées à une cinquantaine de kilomètres l'une de l'autre, Fairview et Bentonville sont aussi dissemblables que le jour et la nuit peuvent l'être.

Fairview se meurt. La prospérité due à l'implantation de petites fabriques n'est plus qu'un souvenir et la jeunesse s'est enfuie à Bentonville, la ville nouvelle dont la richesse réside en un centre industriel en pleine évolution et des usines modernes.

Seuls sont restés à Fairview que les vieux, quelques nostalgiques de la cité, et ceux qui ne sont pas attirés par les lumières factices. Fairview est triste et décrépite. Bentonville connait le revers de la médaille avec la présence de centaines de tripots, de cercles de jeux, et l'implantation dans chaque boutique, ou presque, d'appareils à sous généralement truqués.

L'organisation du jeu de Bentonville est dirigée par un nommé Korris qui a la main mise ou presque sur toutes les affaires lucratives et illégales de la cité. Mais ce n'est qu'un homme de paille, le véritable maître étant Vardis Spade, dont tout le monde connait le nom mais pas le visage.

 

Dans ce contexte de rivalité, seul Sam Trench, le gérant et directeur du Clairon, le journal local de Fairview, a essayé de dénoncer les pratiques existantes à Bentonville. Seulement, alors qu'il avait tenté de dénoncer l'organisation dans un article, les hommes de Korris avaient saisi et détruits tous les exemplaires du canard. Et comme la police et l'administration sont soudoyés par Spade et ses hommes de main, il a dû se plier à leurs exigences.

Clare Russel est devenue la cheville ouvrière du Clairon, après un passage dans des quotidiens ou hebdomadaires plus huppés. Trop travailleuse, elle avait été obligée de réduire son temps de travail, victime d'épuisement professionnel (à l'époque on ne disait pas encore burn out) et était entrée au Clairon avec des émoluments moindres mais la sympathie affichée de tout le personnel, qui à son contact, avait retrouvé de l'allant. Clare aurait aimé pouvoir écrire une série d'articles sur ce qu'il se passait réellement à Bentonville, mais Sam Trench le lui avait formellement interdit, se souvenant de la mauvaise expérience passée.

Clare fréquente Peter Cullen, propriétaire de stations-services, et elle le retrouve parfois le soir à Bentonville. Ils sont plus ou moins fiancés, mais Clare refuse pour le moment entendre parler épousailles. Elle n'est pas prête.

Ce jour là, elle rencontre dans le bureau d'Al Barnes, son collègue, un dénommé Timson qui désire acquérir des terrains à Fairview, et plus particulièrement Pinder's End, le quartier le plus déshérité de la ville. Une initiative pour le moins incongrue mais l'homme est persuadé que cela pourrait devenir un bon placement, les terrains étant très bon marché.

Harry Duke est fort prisé à Bentonville. C'est un joueur au passé trouble de tueur et bon nombre de personnes requièrent des tuyaux sur les courses de chevaux. Et en général, ces tuyaux sont de bon rapport. Kells, homme de main de Bellman, lui signifie que celui-ci aimerait l'engager pour faire acte de présence à la roulette dans ses salles, ce qui inciterait d'autres joueurs à parier. Bellman n'est dans la cité que depuis un an, son affaire commence à être florissante, mais pas assez à son gré. Et selon toutes vraisemblances Bellman aurait peur. Duke est appelé par une jeune femme qui le met en garde contre Bellman. Ce qui titille l'intérêt d'Harry Duke.

Peter Cullen et Harry Duke sont amis de longue date et Cullen l'invite à manger afin de lui présenter sa fiancée. Mais auparavant Duke doit rencontrer Schultz pour mettre cette histoire de Bellmann au clair. Lorsqu'enfin il est présenté à Clare, il y a comme un échange d'atomes crochus. Mais Clare ne veut pas le reconnaître, elle est trop loyale.

 

C'est ainsi que commence une histoire qui durera trois jours et qui verra d'abord la mort de Timson, puis les tensions qui existent entre les différents clans s'exaspérer pour finir par une guérilla en règle.

En trois jours, Duke fera le ménage dans cet imbroglio, aidé par Clare qui s'investit complètement dans cette grande lessive, parfois à son corps défendant. Duke se montre flegmatique, sachant toujours s'énerver et se mettre en colère lorsque la situation l'exige, se montrant excellent et rapide tireur. Il possède toutefois un côté fleur bleue. Parmi les autres personnages qui évoluent dans cette histoire, signalons ce couple de jeunes, préfiguration de Sailor et Lula.

Une histoire qui dure trois jours et trois nuits, avec beaucoup d'alcool fort à la clé pour se tenir éveillé ou pour digérer les événements qui se précipitent. Un peu une ambiance à la Peter Cheney, l'autre romancier britannique des débuts de la Série Noire. Un roman signé Raymond Marshall qui signait également James Hadley Chase et jouait à son propre concurrent.

Un roman à l'intrigue carrée, assez emberlificotée pour tenter de ne pas dévoiler l'identité de Vardis Spade, même si le lecteur s'en doute peu à peu, sans véritable temps mort, avec un final très flingueur, et quelques traces d'humour. Bref, un roman authentiquement américain signé par un Britannique.

 

Curiosité :

Dans le premier chapitre, Raymond Marshall décrit les deux villes, Fairview et Bentonville, et leurs différences, présente quelques personnages, Sam Trench et surtout Clare, puis relate brièvement les événements qui forment le cœur de l'intrigue. Il conclut en signalant que tout sera réglé en trois jours, et que l'organisation qui existait depuis six ans sera démantelée. Fort disert par moment, il se montre toutefois mutique sur l'épilogue, appâtant le lecteur et l'invitant à suivre les péripéties de l'intrigue.

Le plus surprenant, c'est qu'il avait suffit de trois jours pour venir à bout d'une organisation qui existait depuis six ans. Voici comment débuta la première journée, telles sont les dernières phrases du premier chapitre.

Réédition Carré Noir N°107. Parution février 1973. 256 pages.

Réédition Carré Noir N°107. Parution février 1973. 256 pages.

Raymond MARSHALL : En trois coups de cuiller à pot (Just the way it is - 1944. Traduction de R. Vidal). Série Noire N°20. Parution décembre 1948. 254 pages.

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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 08:58
Robert B. PARKER :De quoi il se mêle ?

Parfois on se le demande...

Robert B. PARKER :De quoi il se mêle ?

Spencer, le détective privé un peu macho de Robert B. Parker, est chargé par le directeur du Central Argus, un journal de province, d'enquêter sur la mort d'Eric Valdez, un jeune reporter qui apparemment amis son nez là où il ne fallait pas.

La mise en scène voudrait que Valdez ait été exécuté pour une ou plusieurs histoires de coucheries.

Oui, mais voilà. La ville où Valdez effectuait son reportage est une plaque tournante, la plus importante, du marché de la drogue, de la cocaïne.

Et le chef de la police n'apprécie guère les fouineurs.

 

Sur un thème standard, Robert B. Parker nous convie à une nouvelle aventure de Spencer, toujours aussi sarcastique dans ses propos, en compagnie de Susan, sa compagne psychologue, et de son ami Hawk.

Roman dans lequel on apprend que la police n'est pas toujours blanc comme neige.

 

 

- Le racisme n'est pas logique, dit-elle.
- Et la logique n'est pas raciste.

Robert B. PARKER :De quoi il se mêle ? (Pale Kings and Princes - 1987. Traduction de Simone Hilling). Série Noire N°2114. Parution novembre 1987. 256 pages. 6,65€.

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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 09:56
Patrick PECHEROT : Une plaie ouverte.

... qui a du mal à cicatriser !

Patrick PECHEROT : Une plaie ouverte.

A l'aide de phrases courtes, hachées, pour une intrigue dont les protagonistes évoluent comme dans une sorte de brouillard, Une plaie ouverte se réfère beaucoup aux artistes littéraires et picturaux de l'époque. Verlaine, Vuillaume, Courbet, Gill, en sont les dignes protagonistes. Mais on pourrait comparer ce roman à une toile hybride, peinte en pointillé façon Seurat, dont les personnages sortiraient d'une brume à la Turner.

 

Un tableau qui se décline en triptyque, trois périodes s'étalant sur une durée de trente cinq ans.

 

Premier volet, tableau de gauche :

Une promenade professionnelle en 1905, sur les pas de Matthew J. Velmont, détective privé sur le retour émargeant à la Pinkerton. Un client européen a envoyé une photo représentant un jeune homme, du nom de Valentin Dana, charge à lui de le retrouver. Il remonte progressivement des pistes, dont il n'est pas sûr, établissant son parcours sur des rumeurs. Dana aurait peut-être été embauché par le Wild West Show, un immense cirque créé par William Cody alias Buffalo Bill, la légende du Far-West et la terreur des bisons. Il aurait pu côtoyer Martha Canary, plus connue sous le nom de Calamity Jane, à Buffalo en 1901. A moins que ce soit au Rocky Mountain Show de Tom Hardwick. Rien pour étayer l'existence de Dana, rien de concret concernant son appartenance au Wild West Show, sauf peut-être des carnets, des relevés de comptabilité, les signalant ensemble ici ou là, sans véritables preuves. Des témoignages prêtant à controverse également.

Le livre de comptes du West Wild Show, le délirium de Calamity Jane, les spectres de Prairie Home, la voix des défunts et celle des quakers conduisent vers Dana aussi sûrement que l'étoile a guidé les mages vers Bethléem.

 

Deuxième volet, tableau central.

Paris 1870 et les mois suivants jusqu'en juin 1871. Paris subit les assauts des Prussiens et va connaître bientôt connaitre la famine, ce qui réduit le bon peuple à se rebeller contre le gouvernement. La Commune prend le relais et les Versaillais ne sont pas tendre envers les rebelles. Les exactions ne se font pas attendre.

Parmi ce tumulte, quelques amis ont l'habitude de se retrouver chez Laveur ou dans d'autres troquets. Parmi eux, des artistes-peintres comme Courbet, Gill ou des littéraires qui ont pour nom Vallès, Verlaine, Vuillaume, ou encore Dana, Marceau, et la belle Manon. Manon est un modèle modèle puisque c'est elle qui choisit ceux qui vont avoir le privilège de reproduire sa beauté sur une toile, et même des parties charmantes de sa féminité, par Courbet notamment.

La rue Haxo est le théâtre d'une tragédie. Des otages sont fusillés et selon des témoins, toujours bien informés, Dana aurait participé à la tuerie. Cinquante et une victimes provenant de la prison de la Roquette, officiellement, mais cinquante-deux d'après un recensement. Condamné à mort Dana est en fuite. Dana, l'homme aux mains de colombes, des mains qui volètent dans l'air, des mains de prestidigitateur. Surgit d'une maison en décombres, la figure d'un gamin, Charles.

 

Troisième volet, tableau de droite.

1898 à Paris. Marceau recherche toujours Dana. Son esprit enfiévré par le laudanum est obnubilé par cette quête infructueuse. Il retrouve Charles, devenu Charles Pathé, qui propose de petits films en provenance de l'Amérique. Sur l'un d'eux, représentant une partie de poker, il pense reconnaître Dana dans le manieur de cartes. L'homme tourne le dos, mais ce sont ses mains agiles qui alertent Marceau. Charles Pathé qui a pris Marceau en amitié, une forme de reconnaissance des événements de 1871, promet de se renseigner auprès de son correspondant américain et diffuseur des petits films.

 

Dernier volet, le fronton.

Retour en 1905 pour l'épilogue de ce roman et de cette histoire ancrée principalement dans les remous de la Commune. Un fronton qui éclaire l'énigme tout en lui gardant une part d'ombre.

 

Patrick Pécherot joue sur les impressions, comme les peintres dont Monet, s'attachant à mettre en scène ses personnages dans les troubles des années 1870 et 1871, les laissant planer dans les brouillards des effluves de la fée verte et du laudanum.

Outre les personnages réels cités ci-dessus, la silhouette de Rimbaud est fortement présente, comme un ectoplasme juché sur une épaule et qui s'enfuit lorsque l'on tourne la tête pour l'apercevoir. D'ailleurs c'est toute l'intrigue qui navigue dans un brouillard, avec parfois quelques éclaircies, pour mieux nous replonger dans le doute et l'incertitude.

Doute et incertitude qui rongent Marceau dans sa quête de Dana l'insaisissable, parti là-bas aux Amériques exercer son talent de mystificateur.

Doute et incertitude qui rongent les Parisiens au cours de ces longs mois de souffrance à cause de la guerre contre la Prusse puis de la Commune.

Un roman qui au départ désarçonne car le lecteur louvoie à vue dans le brouillard. Peu à peu, cela se décante, mais son attention est attirée par les personnages qui gravitent dans l'histoire et dans l'Histoire, délaissant quelque peu Dana qui représente le phare de l'intrigue. Le bateau à la dérive étant Marceau. Et l'on peut se demander si entre Pécherot et Dana le fuyant, l'évasif, il n'existe pas un point commun : celui de se trouver ailleurs où on les attend.

Patrick PECHEROT : Une plaie ouverte. Série Noire. Parution septembre 2015. 272 pages. 16,90€.

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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 12:20
Jean AMILA : A qui ai-je l'honneur ?

La question qui tue...

Jean AMILA : A qui ai-je l'honneur ?

Pour avoir tué ou gravement blessé deux malfrats à mains nues, Georges Guillot dit le Gorille de Ville-d'Avray, a passé cinq ans en prison.

Depuis sept ans, il travaille chez Francis, un garagiste de Bercy, et s'est même marié avec Yvette, la fille de son patron. Une vie calme et paisible dont la sérénité est troublée par l'intrusion d'un quidam prénommé Francis, qui lui demande des explications concernant un hold-up exécuté des années auparavant par un de ses anciens compagnons de cellule, Daubrac.

Menacé, Geo se sert de ses poings et laisse Francis pour mort. Rentré chez lui, il répond à un coup de téléphone émanant d'une femme s'inquiétant de Francis et qui lui laisse son numéro, puis il avoue à sa femme et à son beau-père ses antécédents et les événements qui viennent de se dérouler.

Prié de partir il revient quelques heures après pour retrouver son patron amoché, des bons soins organisés par un homme portant rosette de Légion d'Honneur. Quant à sa femme elle a été enlevée par le fameux Francis. Yvette séquestrée dans un manoir normand au bord de la mer profite de l'absence de Francis pour visiter les lieux et découvre à la cave le cadavre mutilé d'une femme macérant dans un jus gélatineux.

Francis est retrouvé décédé des suites des coups portés par Geo et Yvette est surveillée par de nouveaux anges gardiens. Ils réceptionnent au manoir l'homme à la rosette qui est venu de la capitale par hélicoptère. Pendant ce temps Geo demande à Carabi, l'un de ses ex-compagnons, de l'aider. Celui-ci le branche sur Lentraille un officier de police. Grâce au numéro de téléphone noté par Geo, ils localisent une certaine Gisèle qui est de connivence avec les ravisseurs, des barbouzes à la recherche du magot de Daubrac.

Le commissaire Verdier demande à Lentraille de laisser tomber, ce qui est contraire à la déontologie du flic. Lentraille démissionne oralement. Geo, Carabi, Lentraille et Gisèle partent pour Lisieux avec la ferme intention de joindre la femme de Daubrac. Lentraille est obligé d'avaler une nouvelle pilule amère: un certain Milo connaît l'adresse de Daubrac seulement Milo est fiché pour avoir tué un flic. Le périple se prolonge jusque vers Bayeux, Geo et Carabi dans une voiture, Lentraille et Gisèle dans l'autre. Gisèle reconnait dans la nuit ce qu'elle appelle le tank, un véhicule spécialement équipé pour provoquer des accidents de la circulation.

 

Dans ce roman où l'on retrouve en arrière plan le commissaire Verdier, qui une fois de plus plie devant l'intimidation de ses supérieurs, nous assistons à un épisode occulte de la vie des Services Secrets et à une façon originale de pallier une pénurie de fonds. Une trame policière pour impliquer ce qui devient une obsession dans le paysage littéraire de Jean Amila : les Services Secrets et le colonel Foderch.

Le rocambolesque effréné de Terminus Iéna n'est plus de mise et c'est le quotidien qui prend le pas. Une aventure plus terre à terre dans laquelle le simple quidam en marge de la loi pourrait un jour tomber sans devenir un super héros. Etre frustre, Geo est sauvé justement par une certaine naïveté puisqu'il se fie plus à sa force de frappe qu'à ses neurones. Mais qu'en serait-il dans la vie quotidienne ?

 

Stomato quoi ? - Disons dentiste, si vous l'avez mieux en bouche.

Curiosité.

Alors qu'une partie de l'action se passe dans la Manche, il est curieux de trouver un personnage qui se prénomme Milo, diminutif d'Emile, mais n'a rien d'une Vénus.

 

Réédition Carré Noir N°459. Parution le 4 janvier 1983. 224 pages. 3,80€.

Réédition Carré Noir N°459. Parution le 4 janvier 1983. 224 pages. 3,80€.

Jean AMILA : A qui ai-je l'honneur ? Série Noire N°1683. Parution 27 juillet 1974. 192 pages.

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29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 10:05
Lawrence BLOCK : Le blues des alcoolos

Toute la muse hic que j'aimeeu,

elle vient de là hic, elle vient du blues...

Lawrence BLOCK : Le blues des alcoolos

Matthew Scuder, ex-flic, s’est mis à boire afin d’effacer une vieille histoire. Cela ne l’empêche pas de travailler de temps en temps, pour faire plaisir, aidant des amis lorsque ceux-ci sont dans la panade.

Alors il effectue des recherches, de ci de là, en dilettante, surtout pour arrondir ses fins de mois et pouvoir contenter ses envies de bière et de bourbon.

Accessoirement envoyer un mandat à sa femme, dont il est séparé, afin qu’elle élève dignement ses deux garçons.

Coup sur coup il est chargé, quoi que cela ne l’enchante guère, d’enquêter sur le vol dont ont été victimes les tenanciers d’un bar clandestin, de retrouver les registres d’une comptabilité légèrement falsifiée et d’innocenter un homme accusé d’avoir tué sa légitime. Il passe ainsi d’une enquête à l’autre ou il les conduit de front selon son humeur.

 

Principale caractéristique de ce privé sans officine : il fait don du dixième de ce qu’il perçoit aux communautés religieuses.

Comme dans Huit millions de morts en sursis Lawrence Block nous dépeint une tranche de vie new-yorkaise avec humour, noir parfois, et les personnages sont profondément humains et vivants.

Les dialogues sont incisifs mais ne tombent pas dans une certaine facilité où la vulgarité serait de mise.

Réimpression avril 1995. 320 pages. 5,55€.

Réimpression avril 1995. 320 pages. 5,55€.

Lawrence BLOCK : Le blues des alcoolos (When the sacred ginmill closes – 1986. Traduit par Daniel Lemoine.) Série Noire N°2106. Première parution 1987.

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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 13:26
J. ORIANO : B comme Baptiste.

Lorsque Janine Oriano ne s'appelait pas encore

Janine Boissard...

J. ORIANO : B comme Baptiste.

Une jeune femme aborde Yves-Marie Préjean dans une rue de la capitale, l'appelle Baptiste et lui remémore quelques bons moments passés ensemble à Saint-Malo, ville d'où tous deux sont originaires. Malgré toute sa bonne volonté, Baptiste (prénommons-le ainsi pour la commodité du récit) ne se souvient de rien pour la bonne raison qu'il ne connait pas celle qui s'est présentée à lui comme Sandrine. Au début cette méprise l'amuse, puis il doit rejoindre sa femme Madeleine, personne empâtée par les ans, qui lui reproche sa condition de gagne-petit. Toutefois, le lendemain Baptiste va au rendez-vous proposé par la belle Sandrine et insidieusement l'engrenage se met en route.

A la boutique où il travaille comme disquaire, ses collègues, Mériot le Don Juan et Polly, ainsi que le patron, s'étonnent de le voir si bien sapé. Sandrine l'aguiche et le fait même monter chez elle. Mais elle le repousse alors que les hostilités amoureuses allaient débuter.

Baptiste est intrigué par le manège d'un homme qu'il croise près de chez Sandrine, s'engouffrant dans un hôtel proche. Il le revoit à la boutique. Un soir que Madeleine mange chez sa mère, Sandrine l'entraîne au restaurant. Ils se font tirer le portrait par un photographe ambulant puis ils vont chez elle. Ils boivent et Baptiste s'endort. Lorsqu'il se réveille le lendemain matin, Sandrine est morte, étranglée par un lacet appartenant à Baptiste. Celui-ci rentre chez lui, déboussolé, sans prévenir la police, puis, dégrisé, se promet de venger la morte et de sauver sa peau par la même occasion. Il récupère chez la morte le ticket du photographe mais la boutique n'existe plus depuis belle lurette. Il suit l'homme qui l'avait tant intrigué jusqu'à son hôtel pour apprendre que c'est un détective privé.

Il l'assomme et répond à un appel téléphonique destiné au privé. Le correspondant donne rendez-vous au Clairon, sorte de club privé. Là il rencontre un personnage falot qui lui raconte que Sandrine lui avait monté le même bateau et le faisait chanter depuis à l'aide de photos compromettantes. C'est lui qui a engagé le privé et il doit remettre l'argent sous enveloppe dans un bar, le Tournesol. Baptiste met dans la confidence son cousin Alfred, le loufiat du bar-restaurant où il mange tous les midis.

 

Narré à la première personne, B comme Baptiste se lit facilement mais pêche par un épilogue téléphoné. L'on connait le nom du meurtrier cinquante pages avant la fin et le reste n'est plus qu'une grosse ficelle qu'il suffit de dérouler. Baptiste, on le serait à moins, a paniqué et son tort a été de se méfier du détective, qui lui aurait appris la combine dès sa première rencontre, lui évitant toutes sortes d'ennuis. Sauf peut-être avec les policiers qui en général ne s'embarrassent pas de fioritures. Le début est assez humoristique, employant un argot bon enfant. Ensuite le ton se montre plus noir sans pour autant prétendre au chef d'œuvre.

Bon roman d'une débutante qui allait connaître la consécration littéraire sous le nom de Janine Boissard. Malheureusement, dans les salons et festivals littéraires auxquels elle participe, Janine Boissard n'apprécie pas que quelqu'un se présente à elle pour se faire dédicacer un des trois romans qu'elle a signé à la Série Noire, prétextant que c'étaient des œuvres de jeunesse.

 

Curiosité.

Le manuscrit étant arrivé à la Série Noire sous le pseudonyme de J. Oriano, tout le staff, Marcel Duhamel en tête, pensait avoir déniché un nouvel auteur masculin. Une mystification involontaire entretenue par le ton de la narration. La méprise fut dissipée lors de la signature du contrat.

 

Toujours pareil avec les femmes; soyez fidèle pendant dix ans, elles s'endorment sur leurs lauriers.

Réédition Carré Noir N°385. Parution avril 1981. 256 pages. 3,80€.

Réédition Carré Noir N°385. Parution avril 1981. 256 pages. 3,80€.

J. ORIANO : B comme Baptiste. Collection Série Noire N°1391. Parution janvier 1971. 256 pages.

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27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 10:19
D.R. MEREDITH : Secoue-toi, shérif !

Mais gardes tes puces !

D.R. MEREDITH : Secoue-toi, shérif !

Malgré son titre, ce roman relève plus du roman de détection que du western.

L'action se déroule au Texas, dans une petite bourgade dont la ressource principale est l'agriculture, plus spécialement la culture du maïs.

Un jeune homme; quelque peu arriéré mentalement, un niais, est découvert mort dans sa camionnette dans un ravin. L'autopsie démontrera qu'il a été assassiné, notamment à l'aide de pesticides.

Quelques heures plus tard, c'est le corps d'une jeune Mexicaine enceinte qui est retrouvé dans le brasier d'un barbecue géant préparé la veille.

Le shérif, Charles Matthews, un citadin qui officiait précédemment à Dallas (et son univers impitoyable !) est chargé de l'enquête. Mais il patauge un peu. Heureusement il est entouré d'adjoints autochtones qui le conseillent quant à la manière de se conduire avec tact.

 

L'un de ses adjoints, Meenie, est un personnage savoureux et les séquences au cours desquelles il apparait sont parfois extrêmement humoristiques. Son vive, c'est de chiquer et le lancement du jet ferait une remarquable scène cinématographique.

 

Un roman qui offre un bon moment de lecture même s'il est conventionnel dans son intrigue.

D.R. MEREDITH : Secoue-toi, shérif ! (The Sheriff and the Panhandle Murders - 1984. Traduction de Michel Deutsch). Série Noire N°2027. Parution décembre 1985. 288 pages. 6,05€.

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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 12:20
John AMILA : Y'a pas de bon dieu !

Barrages contre barrage !

John AMILA : Y'a pas de bon dieu !

L'histoire a tendance à se répéter, pas toujours dans les mêmes circonstances, pas toujours dans le même lieu et à la même époque, avec des variantes come l'inversion du rôle des protagonistes, mais elle se répète.

1950. La petite cité de Mowalla, aux Etats-Unis, est en effervescence. Des baraquements de l'entreprise Dam ont été incendiées par les villageois qui ne veulent pas la construction d'un barrage dans leur vallée. En guise de représailles, le pasteur méthodiste Paul Wiseman est enlevé par des hommes de mainconduits par un inconnu vêtu de blanc et emmené dans une ancienne forge. Sur place il est étendu sur une vaste enclume et l'homme en blanc lui assène un violent coup de marteau sur un genou.

Laissé seul à l'abandon, il se traîne comme il peut dans cette haute vallée encastrée dans la montagne et au bout de quelques heures, épuisé, il est recueilli par un des agriculteurs qui vivent de leur élevage.

La construction du barrage signifie pour ces éleveurs la submersion de leur petit bourg, des pâturages, la mort de la communauté qui compte trois cent cinquante âmes. La pasteur Wiseman est soigné chez l'habitant et reprend petit à petit ses occupations au magasin coopératif. Il prononce un sermon dans l'église bondée alors que d'habitude de nombreuses chaises vides attendent les paroissiens.

James Hillary, qui tient une fromagerie et est brouillé avec son frère Edward, n'entend pas en rester là. Tout comme les autres habitants de la cité d'ailleurs. Alors qu'il se rend à Altone en compagnie du pasteur Wiseman, leur voiture évite de justesse un autre véhicule. Commence une course poursuite avec échange de coups de feu. Et un mort sur le carreau côté hommes du Dam.

Wiseman reçoit la visite d'un policier d'Altone, la ville distante de quelques miles. Mais le représentant de l'ordre est plus obnubilé par l'incendie des baraquements que par l'agression subie par le religieux. Puis l'homme en costume blanc se présente, avec de belles paroles et un projet d'apaisement. Il s'agit de Sorodale, le patron, auteur du coup de marteau appliqué sans discernement sur le genou de Wiseman. Il propose en dédommagement aux fermiers sur le point d'être expulsés une autre vallée, un endroit merveilleux selon lui, à Kennecot, à une cinquantaine de miles de Mowalla. Wiseman sent venir le coup fourré mais pour autant le mieux est peut-être de se rendre sur place. Un énorme convoi s'élance donc vers la terre promise.

Un journaliste de Chicago, Forster, passe ses vacances dans une roulotte installée dans les bois avec sa famille. Il prend au départ ces événements à la légère, mais peu à peu il deviendra partie prenante aux côtés des fermiers dans leur lutte pour garder leur bien.

Mais un autre problème, plus personnel celui-là, trouble Wiseman. Un problème qui a pour nom Amy, la cadette de James Hillary, âgée de quinze ans, et qui court après les hommes. Elle a élu Wiseman comme prochaine victime. Et elle s'immisce dans cette histoire jetant la perturbation dans l'âme du pasteur qui ne sait plus à quels seins se vouer.

 

Dans ce roman, John Amila dont c'est le premier roman édité à la Série Noire mais qui deviendra un fidèle sous le prénom de Jean, dénonce la prédominance de la finance sur la qualité de vie.

Des fermiers délogés, sans s'inquiéter des conséquences que cela peut entraîner sur leurs conditions de vie, sur l'avenir d'une vallée, et comme le pressent Wiseman, pour des raisons qui ne sont pas celles avancées, tout ceci forme la trame, le fondement de l'intrigue. Car les intérêts politiques qui ne résident pas dans la construction d'un barrage mais se trouvent enfouis dans le sous-sol de la vallée de Mowalla, sont plus forts que les intérêts particuliers d'une communauté.

Sans vouloir par trop déflorer le but de Sorodale, précisons toutefois que ce nom n'est pas inconnu des habitants de Mowalla. Sorodale, le bienfaiteur du séminaire où Wiseman a fait ses études, propriétaire de mines de cuivre, de fonderies, et dont les convois de minerai passaient non loin du dit séminaire.

Wiseman, qui est le narrateur de cette histoire, ne peut s'empêcher d'invoquer son bon droit :

Mais enfin, nous sommes dans notre droit. Nous en appellerons à la justice. Nous sommes dans un pays libre et nul ne peut dépouiller son prochain...

Pauvre cornichon ! me dit-il (Luckes, le policier) Vous croyez encore à ça ? Vous ne comprenez donc pas que nous sommes tous dans les mains de hauts et puissants seigneurs, et que le reste est littérature ?

 

Car derrière tout ce micmac, se cachent des politiciens qui s'entourent de truands pour mieux aboutir à leurs projets.

Je vous le dis, Wiseman. Vous ne savez donc pas qu'on vous baptisera tous saboteurs communistes avant de vous écraser ?

 

Et les journaux du cru, publient des articles en faveur de Sorodale et de sa clique, dénonçant les agissements communistes, donc anti-américains, des habitants de Mowalla. Des journalistes habilement manipulés. D'où l'influence négative des médias dans certaines circonstances et que l'opinion publique avale sans barguigner. L'impartialité est un leurre, sujette à caution, selon les médias pour lesquels les journalistes sont appointés et les pressions politiciennes.

 

Curiosité :

Comme il était de coutume à l'époque ce roman faussement américain, est adapté par son auteur, Jean Meckert, véritable patronyme de John/Jean Amila. Ce fut le cas précédemment pour La mort et l'ange signé Terry Stewart, dont le patronyme était Serge Arcouet et qui se fit connaitre au Fleuve Noir sous l'alias de Serge Laforest.

Réédition collection Carré Noir N°36. Parution avril 1972. 192 pages. 3,80€.

Réédition collection Carré Noir N°36. Parution avril 1972. 192 pages. 3,80€.

John AMILA : Y'a pas de bon dieu ! Série Noire N°53. Parution mars 1950. 190 pages.

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24 octobre 2015 6 24 /10 /octobre /2015 12:45
Dominique MANOTTI & DOA : L’honorable société.

La politique a ses raisons que la raison ignore.

Dominique MANOTTI & DOA : L’honorable société.

Et dans les coulisses du pouvoir se trament des magouilles basses, viles, méprisables, que ne peut imaginer le commun des mortels, tout cela au nom de la France, une main sur le cœur pour l’image, l’autre sur le portefeuille.

En cette veille du premier tour des élections présidentielles, trois jeunes, Erwan, Julien et Saffron bidouillent un ordinateur, dans le but de s’infiltrer à distance dans celui d’un homme de l’ombre afin de pomper des dossiers. Benoît Soubise ne se doute nullement de ce piratage lorsqu’il travaille dessus, et encore moins que Julien a réussi à brancher la webcam. Mais les trois jeunes ne s’attendaient pas à assister en direct au meurtre de Soubise par deux inconnus cagoulés qui allaient emporter l’ordinateur piraté.

Panique générale, débandade, mais pas au point d’oublier de mettre en lieu sûr une clé USB. Lorsque les policiers arrivent sur place ils se rendent rapidement compte que Soubise est un homme de la maison détaché des RG en tant que responsable de la sécurité auprès du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique).

Le commissaire Pâris de la Criminelle est chargé de l’enquête. C’est un teigneux Pâris, d’autant que s’il a été affecté de la brigade financière à la Crim, sous couvert de promotion, c’est bien parce que ses investigations à la financière gênaient du monde. D’abord il interroge Barbara Borzeix, la compagne depuis quelques semaines de Soubise et qui a trouvé le corps. Selon elle Soubise était ingénieur commercial pour une entreprise sous-traitante d’EDF et surtout d’Areva. Quant à Barbara elle est responsable juridique dans une grande entreprise de BTP, la Picot-Robert Groupe plus communément appelée la PRG, dirigée d’une main de fer par Elisa Picot-Robert.

Un souvenir cuisant pour Pâris dans une autre vie professionnelle. Neal Jones-Saber, chroniqueur gastronomique et ancien grand reporter, est inquiet. Sa fille Saffron devait le rejoindre à Cahors mais elle s’est décommandée et depuis elle ne donne plus de ses nouvelles. Journaliste d’investigation Pierre Moal, grâce à un informateur bien placé, révèle le décès de Soubise et pointe du doigt un groupe d’éco-terroristes Urgence Planète Bleue. Tout ce petit monde va enquêter d’abord chacun de son côté, puis il y aura des alliances, et peu à peu les suspicions portées sur le groupe des éco-terroristes battent de l’aile malgré les pressions subies par Pâris et son groupe.

Il faut absolument trouver un ou des coupables, mais pas forcément les vrais. Les clés du pouvoir ne sont pas dans la boîte à gants comme l’a écrit Frédéric Dard/SanAntonio, mais la vérité réside dans une clé USB. Et ce qui intéresse surtout les Français c’est la bataille électorale. D’un côté Pierre Guérin, dont le mariage avec Sonia est plus que vacillant, et de l’autre son challenger Eugène Schneider.

 

Je ne m’appesantirai pas sur ces deux caractères, le lecteur les découvrira à la lecture de ce roman, mais il ne pourra s’empêcher de mettre un visage sur chacun de ces noms. Tout au plus pourrais-je indiquer que Pierre Guérin, homme à femmes, coléreux, est obligé de prendre de temps à autre de petites pilules afin de canaliser son caractère ombrageux, ministre des finances en exercice et que Schneider catalogue comme un « type fasciné par le fric qui joue les tribuns populaires ».

Pierre Guérin, dans l’intimité avec ses conseillers ou sa femme Sonia, beaucoup plus calme et posée que lui, ne mâche pas ses mots, déclarant : Quand j’aurai les pleins pouvoirs, je me chargerai moi-même d’en pendre quelques-uns à des crocs de bouchers. Tout ça à cause d’une problématique financière avec l’EPR de Flamanville dont le lancement du chantier est programmé. Signalons que ce chantier est effectivement en cours de réalisation, avec plusieurs mois, pour ne pas dire plusieurs années, de retard et des dépenses qui ont pratiquement doublées d’après les premières estimations, que de nombreux incidents ont déjà émaillé sa construction, certains ayant d’ailleurs été étouffés ou minimisés, et que ce chantier est confié au groupe Bouygues.

Ne croyez pas que je suis hors sujet, car il s’agit bien de magouillages entres différents groupes en vue du CAC 40 qui sont en filigrane de ce roman, qui traite également de l’avenir de l’énergie nucléaire, mais toujours d’un point de vue financier.

Ceci est bien un roman de politique-fiction et il serait évidemment osé de vouloir trouver une ressemblance avec des situations, des faits ou des personnes existant ou ayant existé.

Dominique Manotti et DOA ont construit une intrigue toile d’araignée dans laquelle bon nombre de protagonistes s’engluent et certains décèdent. Quant aux autres, s’ils s’en sortent, ce ne sera pas forcément sans dommages.

Réédition Folio Policier N°688. Parution mars 2013. 384 pages. 8,00€.

Réédition Folio Policier N°688. Parution mars 2013. 384 pages. 8,00€.

Dominique MANOTTI & DOA : L’honorable société. Série Noire. Parution mars 2011. 336 pages. 18,30€.

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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 08:22
Joseph BIALOT : Les bagages d'Icare.

M'étonne pas qu'il soit tombé à la baille s'il était en surcharge...

Joseph BIALOT : Les bagages d'Icare.

Rien ne vaut la campagne, le silence, l'air pur, la tranquillité !

Des ingrédients indispensables pour que les petites cellules grises des publicitaires en mal d'inspiration puissent bouillonner à l'aise, et découvrir le slogan choc d'une marque de couches-culottes pour bébés modernes.

Mais Philippe Barret, le directeur de l'agence Média's, ne pensait certes pas en organisant un séminaire dans le Lot, que deux de ses collaborateurs allaient perdre la vie. Et donc qu'ils seraient mal barrés.

Bon d'accord, les divergences, les accrochages s'exaspèrent toujours un peu plus lorsqu'on vit en vase clos. Les petites phrases perfides ne font pas toujours plaisir. C'est bon, parait-il, pour l'intellect, pour forcer la créativité.

En tout cas, Alain le créatif du groupe, est retrouvé mort, assassiné. Ensuite Cathy s'enfuit en voiture. Les soupçons pèsent sur elle, d'autant qu'elle possède un motif. Jean-Charles, son mari, lui a annoncé qu'il l'a quittait. Pas pour une femme, non ! Pour un homme ! Pour Alain justement. Cathy est retrouvée morte, apparemment d'un accident de voiture. Mais le petit trou rond dans sa tête est l'œuvre d'une balle de revolver.

Philippe Barret, qui ne fait pas confiance à la police, décide d'enquêter pour son propre compte. Il n'apprécie pas du tout que l'on tue impunément ses collaborateurs. Alors il requiert les services de son ami Didier Valois, un comédien en quête d'emploi.

 

Les bagages d'Icare est le troisième roman dans lequel on retrouve Didier Valois et son ami Neurone, alias Philippe Barret, reconverti dans la publicité.

Leurs précédentes aventures avaient pour titre : Un violon pour Mozart et Le Royal-bougnat. Une histoire complexe à souhait mais dont le début, malgré les décès impromptus est nettement plus guilleret que la dernière partie du roman.

Un livre qui tient ses promesses, certes, mais dont le ton imperceptiblement change au fur et à mesure que se développe l'intrigue, d'humoristique se transformant en noir sérieux. Dommage.

 

Joseph BIALOT : Les bagages d'Icare. Série Noire N° 2259. Parution mars 1991. 224 pages. 6,65€.

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