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22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 10:57
Weldon SPANN : Chasseur à gages

Et le perdant aura un gage !

Weldon SPANN : Chasseur à gages

Ancien policier, Kell Hunter, reconverti comme détective privé, ne roule pas sur l'or.

Mais il ne veut pas s'abaisser à démontrer son talent dans de vulgaires affaires de divorce. Aussi l'appel téléphonique de J. A. Yates lui met du baume au cœur.

Millie, la femme de Yates, a disparu depuis deux jours et le brave homme est aux abois. Elle s'est volatilisée au cours d'une réunion organisée par Cameron Powers pendant laquelle elle s'était laissé conter fleurette de façon éhontée par Burl Thomas, le gendre de Powers. Hunter découvre vite que Millie avait des rapports avec Otto Kansas, proxénète de son état. Et ce ne sont ni les offres financières ni les menaces qui émanent de Powers ou de Wade Dermody, conseiller municipal d'Argenta, qui vont le détourner de son enquête.

D'autant que Millie est retrouvée morte, assassinée, dans une chambre d'hôtel. Burl a été aperçu quittant l'établissement à une heure qui pourrait correspondre à celle du crime. Seulement il possède un alibi en la personne de Laverne Kennedy, une des prostituées employées par Kansas.

Hunter est agressé par trois hommes et la description qu'il en fait à la police lui permet de découvrir qu'ils sont à la solde de Vince Quato, truand notoire et ami de Powers. Ses investigations le mènent à Rummville, un petit village situé non loin d'Argenta. Il apprend que non seulement Kansas, de son vrai nom Otis Kansacki, est originaire de ce patelin, mais que Powers y possédait une villa.

Millie et Nelson Rumm étaient amis lors de leur adolescence et ils avaient même convolés en justes noces en trichant sur leur âge. Le père de Rumm avait cassé le mariage, les jeunes époux étant mineurs. De plus Millie ne convenait pas à ses aspirations. La femme de Powers a été assassinée dix-huit ans auparavant, et leur fille Sandra avait découvert le corps de sa mère, victime présumée d'un rôdeur. Une histoire vieille de dix-huit ans qui remonte brutalement à la surface. Hunter suppose qu'Otto et Millie se livraient depuis à des chantages exercés auprès de différentes personnes.

En fouillant la maison natale de Millie, Hunter trouve une photo représentant Millie, Sandra, Nelson Rumm et Otto Kansas, ce qui lui ouvre pas mal d'horizons. Les quatre adolescents étaient amis et la collusion entre Millie et Kansas est évidente. Otto à son tour est assassiné.

 

Histoire tarabiscotée, surtout dans la dernière partie, Chasseur à gages n'est ni meilleur ni plus mauvais qu'un autre roman américain de cette époque. Disons qu'il relève de la production courante, mettant en scène un détective et des situation convenues.

La partie la moins crédible de cette intrigue réside dans le décalage temporel trop important entre ces deux affaires. Entre la mort de la mère de Sandra et le meurtre de Millie, dix-huit années se sont écoulées. Tout est axé ensuite sur des chantages ayant des rapports plus ou moins étroits avec la première affaire.

Ce qui est compréhensible dans des vengeances, par exemple Monte-Cristo d'Alexandre Dumas, l'est un peu moins dans un roman policier, surtout lorsque les protagonistes ont pu évoluer librement. A moins qu'il s'agisse d'une erreur de traduction et que les dix-huit années se réduisent à dix-huit mois.

 

Une petite tête ronde couverte d'une toison crêpelée semblable à de la paille de fer surmontait son cou de taureau, et la disproportion entre ses courtes jambes et son torse massif faisait penser à un véhicule trop chargé en hauteur.

 

Weldon SPANN : Chasseur à gages (Hunter for hire - 1970. Traduction de Roger Guermet). Série Noire N°1362. Parution août 1970. 256 pages. 4,00€ (disponible)

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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 10:23
Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre

Pas pour tout le monde !

Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre

A peine sorti de prison, Charlie Croker, un jeune truand, récupère l'argent d'un précédent braquage et rejoint son amie Lorna qui lui promettait une belle fête avec jeunes filles délurées en prime pour sa libération.

Hélas, ses prestations sexuelles sont contrariées par l'annonce du décès accidentel, en réalité un meurtre, de Beckerman, son nouvel employeur. Il se précipite à l'inhumation de celui-ci mais sa présence est jugée indésirable par le Syndicat de Hambourg. Malgré l'enlèvement de Lorna par les gros bras Allemands, il s'infiltre chez la veuve qui a subi une séance de torture et récupère des documents concernant sa future mission.

De retour à Londres, il contacte Freddie Camp, un homme de main de Bridger, le grand pontife britannique du crime qui contrôle tout malgré son incarcération, et requiert ses services. Il lui propose une action d'envergure imaginée par Beckerman. Lorna, qui a réussi à se libérer des griffes de ses geôliers, le rejoint alors qu'il est aux prises avec des malfrats engagés par Freddie Camp afin de l'inciter à plus de modestie dans le cadre de la grande truanderie.

Bridger est mécontent des initiatives de Charlie Croker et il possède les moyens de le lui faire savoir. Croker ne désarme pas pour autant et c'est auprès de Simon Peach, professeur de mathématiques à l'université, qu'il trouve un allié sérieux, en contrepartie de vingt-mille livres sterlings, quelques trains électriques et l'assurance de pouvoir assumer ses phantasmes sexuels qui se réduisent (!) à faire l'amour à des femmes bien en chair, pour ne pas dire obèses.

Bridger, enfin convaincu, donne son aval et Croker peut embaucher une poignée de malfrats, venus d'horizons divers, afin de réaliser la grosse opération imaginée par Beckerman : s'approprier quatre millions de dollars en or, premier paiement par la Chine pour la construction d'une usine Fiat, somme convoyée par fourgon à Turin. Le plan minutieusement agencé prévoit une panne de l'ordinateur réglant les feux rouges de la cité italienne, provoquant un embouteillage monstre.

Tout est soigneusement minuté, calculé, l'itinéraire méticuleusement tracé. Arrivés à Turin, Croker et son équipe, qui ont eu des soucis lors des répétitions, sont suivis comme leur ombre par les membres du Syndicat de Hambourg et la Mafia.

 

Pour le lecteur qui ne s'intéresse que de loin à la production cinématographique, ce roman humoristique extravagant dans lequel les cascades ont la part belle, est extrêmement visuel, surtout les scènes de l'attaque du fourgon et la course poursuite qui s'ensuit.

 

Ce n'est pas correct d'assister à l'enterrement d'un home quand on ne porte qu'un imperméable transparent.

 

Curiosité :

Ce livre est la novélisation d'un film tourné en 1969 par Peter Collinson, d'après un scénario de Troy Kennedy Martin, Michael Caine tenant le rôle principal. Bridger, incarné par Noël Coward, n'est pas un truand ordinaire. Il porte une grande dévotion à la famille royale et à l'Angleterre, et ses actions sont dictées par le souci de renflouer et renforcer l'économie britannique. Le rôle du professeur Simon Peach a été tenu par Benny Hill, le célèbre comique anglais.

Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre

Troy Kennedy MARTIN & Ken WASCHLIN : L'or se barre (The Italian Job - 1969. Traduction de Janine Hérisson). Série Noire N°1361. Parution août 1970. 256 pages.

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 09:21
Jack WEEKS : On caracole aux Caraïbes

Et les carats collent aussi ?

Jack WEEKS : On caracole aux Caraïbes

Financier, Noir, Jasper Trilling doit sa position sociale élevée après avoir détroussé un noyé trente six ans auparavant.

A cinquante-deux ans, c'est un homme au statut en marge, dont les avis sont écoutés, dans cette île des Caraïbes dirigée par des Blancs. Ses meilleurs amis sont Alvin Hatch, un Blanc ancien de la Navy, King Cat, jeune danseur de limbo, et Crosscut qui vit retiré dans la campagne avec ses trois fils.

La mainmise américaine sur le tourisme local et celle de la Mafia sur le casino de Treasure Beach l'irritent et il décide de spolier les envahisseurs en forçant le coffre-fort de l'établissement de jeux. Dion Blake, le détective de l'hôtel dans lequel est installé le casino se méfie de cet homme affable qui sait encaisser les coups, surtout les paroles blessantes proférées à son encontre. Courtois, Trilling veut et exige que des emplois soient réservés à ses compatriotes noirs, que les Américains n'apprécient guère.

Alvin est chargé d'entraîner physiquement les fils de Crosscut tandis que Margie, une jeune femme aux charmes épanouis, ex-strip-teaseuse et propriétaire d'un petit hôtel, doit détourner l'attention de Blake.

Le grand soir est arrivé. Une fête est organisée sur une petite île voisine, et, pendant que King Cat monopolise l'attention des touristes, Jasper Trilling rejoint Treasure Beach. En compagnie de Hatch il grimpe à l'aide d'un grappin jusqu'au casino installé sous une terrasse contigüe à l'hôtel et neutralise assez facilement le directeur de la salle de jeux, le propriétaire de l'hôtel et l'encaisseur de la Mafia. Sous la menace de leur faire sauter la cervelle, Jasper Trilling et Hatch obtiennent rapidement la combinaison du coffre. Tandis que les fils Crosscut investissent la salle de jeux et dépouillent les joueurs, Crosscut crée une diversion en faisant exploser des pétards en divers endroits.

Trilling rejoint la petite île au moment où Cat ayant terminé son numéro de limbo jette ses brandons en l'air. Le mini incendie qui se déclare, allié au bruit des pétards, provoque un début de panique chez les touristes. Panique que Blake a du mal à canaliser. Le détective est persuadé que Trilling est à l'origine du hold-up mais il ne peut le prouver.

 

Au travers de cette histoire de hold-up préjudiciable à la Mafia, menée rondement et avec un certain humour, Jack Weeks, comme incidemment et innocemment, met le doigt sur le problème racial. Les Blancs et les Américains qui gouvernent cette île placée sous la dépendance de la Couronne Britannique, considèrent les Noirs comme une race inférieure, paresseuse, et ne veulent pas leur confier certains travaux.

Jasper Trilling dont la position sociale peut lui permettre de poser ses conditions, le fait avec courtoise mais autorité. il défend ses frères de couleur, et s'il semble céder sous les arguments de ses interlocuteurs, c'est pour mieux les contrer par la suite.

Les touristes de sexe féminin sont attirées par la couleur de la peau de Trilling et sont excitées par Cat et son numéro de limbo, atteignant parfois l'orgasme au cours du spectacle.

 

Malgré les prétentions au cosmopolitisme de Miami, la vieille mentalité du Sud était encore bien vivace, et un Blanc et un Noir voyageant ensemble, à cette heure-ci, avec des bagages, ne manqueraient pas d'éveiller la curiosité d'un chauffeur de taxi qui pourrait même estimer devoir alerter les flics.

 

Curiosité :

Crosscut a prénommé ses fils respectivement Roosevelt, Marshall et Stimson, dédaignant les noms d'Eisenhower et de Mac Arthur, ce qui amène Hatch à formuler cette déclaration : Un homme remarquable, homme plein de discernement.

 

Jack WEEKS : On caracole aux Caraïbes (The limbo touch - 1968. Traduction de Janine Hérisson). Série Noire N°1314. Parution décembre 1969. 256 pages.

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 09:09
Dick FRANCIS : Forfaits

Et le faible ne fait pas ?

Dick FRANCIS : Forfaits

Chroniqueur hippique au Sunday Blaze, hebdomadaire dont le cheval de bataille réside en la dénonciation de scandales, Tyrone est contacté pour écrire un papier pour un journal concurrent.

Son rédacteur en chef, pour une fois généreux, lui accorde son feu vert. Son ami Bert Checkov, qu'il raccompagne chez lui fin saoul, décède en passant par la fenêtre de son appartement. Dans la tête de Tyrone trottent les derniers mots de Bert: Ils commencent par vous acheter, et après ils vous font chanter.

Afin d'étoffer son article, Tyrone décide de rendre visite à quelques petits propriétaires de chevaux engagés dans le Lamplighter. Chez l'un de ceux-ci il fait la connaissance de Gail, une jeune modéliste qui n'a pas aux yeux, et leur entretien se termine par un corps à corps amoureux. Tyrone est frustré sexuellement car sa femme est allongée depuis des années en permanence, paralysée après une poliomyélite et elle survit grâce à un appareil respiratoire.

Chez Roncey il apprend que le cheval engagé, Tiddely Pom, est favori chez les bookmakers, à la suite d'un papier rédigé par Bert, à la grande stupéfaction du propriétaire. Un autre propriétaire lui dévoile que depuis un certain temps les chevaux recommandés par Bert et dont la cote avait baissé étaient systématiquement forfaits la veille de la course pour laquelle ils étaient inscrits. Les parieurs perdant de ce fait leur mise.

Tyrone pressent une magouille et tout en rédigeant son article, il enquête pour le compte du Blaze. Un propriétaire d'un cheval retiré au dernier moment lui avoue qu'un homme en Rolls avait fait pression en le menaçant de violer sa fille. De retour d'un hippodrome Tyrone est tabassé dans le train par deux inconnus. Un témoin lui précise que ses agresseurs sont de Birmingham à la solde de Charlie Boston, un bookmaker. Tyrone décide de mettre à l'abri la femme et les enfants de Roncey ainsi que Tiddely Pom.

Il rencontre Gail à plusieurs reprises, brodant sur son ménage, et lui faisant croire que sa femme est riche. Ils prennent même une chambre d'hôtel inscrits sous le nom de Monsieur et Madame Tyrone, avant un voyage du journaliste à Newcastle. A son retour il est enlevé par deux gros bras qui lui demandent de révéler où est caché le cheval. Dans le cas d'un refus, ils préviendront sa femme, la note d'hôtel étant un excellent moyen de pression. Tyrone se demande si on l'a suivi ou si Gail est de mèche avec ses ravisseurs qui en savent un peu trop sur compte mais sont en possession de renseignement erronés.

 

Dans Forfaits, Dick Francis, fidèle à son thème de prédilection et à un univers qu'il connait bien, pour cause, relate une sordide histoire de magouilles sur les paris. Un avatar qui ne peut que se dérouler en Grande-Bretagne, puisque les enjeux sont gérés par les bookmakers et que les paris sur les chevaux peuvent être pris plusieurs jours, voire plusieurs semaines à l'avance. Et si un cheval est retiré de la course au dernier moment les sommes mises en jeu ne sont pas remboursées.

L'action, parfois spectaculaire, prime dans ce roman ce qui n'exclue pas certaines pages empreintes de sensibilité, notamment les relations entre Tyrone et sa femme paralytique.

 

Le plagiat est une forme de flatterie la plus sincère qui soit.

 

Curiosité :

Une recette plus ou moins efficace pour dessaouler: dans un verre versez une bonne dose de sel et diluez dans un faible volume d'eau. Réaction vomitive immédiate, mais encore faut-il posséder tous ses esprits pour penser à préparer cette mixture. D'où peut-être l'origine de cette expression L'esprit de sel...

Dick FRANCIS : Forfaits (Forfeit - 1968. Traduction de Gérard Gardin). Série Noire N°. Parution juillet 1969. 256 pages.

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18 mars 2015 3 18 /03 /mars /2015 13:23
Paul W. FAIRMAN : L'échelle de verre

Il faut une bonne assurance pour grimper à ce genre d'échelle..

Paul W. FAIRMAN : L'échelle de verre

Le meurtre d'un inconnu et dans ses bagages un album empli de coupures de presse font remonter à la surface une histoire vieille de cinq ans.

Un vol de bijoux pour lequel Mike Duryea est actuellement incarcéré au pénitencier de Joliet. Rick Mason, détective privé en contrat avec la Global Indemnity ne travaillait pas encore à l'époque pour la compagnie d'assurances. Cela n'empêche pas Garrity, flic de la Criminelle, de lui rendre visite.

Duryea doit être libéré prochainement et l'émeraude Rajah n'a pas été retrouvée. La Global a dû indemniser la firme de diamantaires pour une somme de 75 000 dollars et comme prévu Rick est chargé de retrouver la pierre précieuse. Il demande à Alma Tate, la petite amie de Duryea, une entrevue mais il se fait rembarrer sèchement. Slézak, le détective de l'hôtel où elle vit, affirme connaître Rick du temps où ils travaillaient tous deux dans la police. Après réflexion Alma décide de recevoir Rick mais l'entretien tourne court, assez long cependant pour que Rick aperçoive un manteau de fourrure. Rick sollicite auprès de la vendeuse quelques renseignements puis apprend qu'Alma vient de déménager : elle réside à la morgue.

Un malfrat attend Rick à la sortie de son bureau et lui propose dans un parc une transaction sur la pierre précieuse. Les flics emmenés par Garrity ont suivi la voiture conduite par Rick et le tueur anonyme est abattu. Garrity soupçonne Rick du meurtre d'Alma mais Slézak le dédouane en affirmant avoir vu la jeune fille sortir après le départ du détective. Le manteau de fourrure a été vendu par une firme du nom de Luther et Matthews, firme qui a encaissé l'argent de l'assurance.

Wava Massey, la fille du garçon de course qui transportait le Rajah le jour du vol lui propose un rendez-vous. Son père a fondé depuis les événements une église et depuis quelques mois il reçoit des lettres anonymes de menaces, lettres qu'il a détruites. Si Luther de la firme Luther et Matthews est parti en Californie, Matthews accepte de recevoir Rick. Il avoue qu'Alma le faisait chanter puis s'enfermant dans un cabinet de toilettes, il se suicide. Arrêté, Rick séjourne en prison. Knute Frain, chef de la Brigade Criminelle, lui impute les deux meurtres et la disparition du manteau de fourrure.

Le tueur du parc a été identifié sous plusieurs pseudonymes. Libéré, Rick rend visite à Massey dans son église. Une homme qui aime les poissons rouges. Un homme serein malgré les menaces qui pleuvent sur lui. Une rencontre insolite dans la rue amène Rick vers Slézak qui avait subtilisé le manteau de fourrure et l'avait offert à une pouffiasse. Il apprend par la même occasion qu'il a bénéficié d'un alibi monté de toutes pièces. Le jour de sa libération Duryea emménage dans une chambre d'hôtel retenue depuis des mois.

 

Un roman au ton humoristique et mené tambour battant. L'action prime et chaque page recèle son lot de rebondissements. Comme tous les privés ou presque, Rick Mason ne se résout pas toujours à partager avec les flics ses découvertes, ce qui l'amène à entretenir parfois avec les représentants des forces de l'ordre des relations tendues.

Ce petit cachotier oublie que s'il se montre quelquefois plus malin qu'eux, ceux-ci possèdent l'avantage du nombre. L'enquête est peut-être plus longue mais aboutit souvent au même résultat.

Autre fait intéressant à signaler, la sensibilité et l'humanisme dont font preuve certains policiers sous des dehors bourrus et caustiques. Ainsi Rick s'était étonné que l'homme qui avait tenté de l'enlever et avait péri sous les balles des policiers ne posséda pas un dollar dans son portefeuille. Il accuse Garrity de vol mais celui-ci explique son geste. Certains de ses collègues sont morts dans l'exercice de leur fonction, et en leur mémoire il détrousse ses victimes et verse l'argent ainsi prélevé à l'Œuvre des Veuves et Orphelins de la Police. Un acte pas très moral mais il a sa conscience pour lui.

Ils paient des impôts pour avoir une police, mais, le jour où ils ont besoin d'un service, ils vont chercher un mec qui ne dispose que d'une seul pistolet et d'une seule paire de jambes. C'est complètement idiot.

Paul W. FAIRMAN : L'échelle de verre (The Glass Lader - 1950. Traduction de Noël Chassériau). Série Noire N°1242. Parution décembre 1968. 256 pages.

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17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 09:54

Hommage à Richard Martin Stern, né le 17 mars 1915.

Richard Martin STERN : Sang pour sang

Génie en herbe et escroc déjà confirmé, Charley Harrington est retrouvé mort dans un fossé, un canal d'irrigation désaffecté.

Ce crime n'est pas dû au hasard. Ce n'est pas ce que l'on peut appeler un crime gratuit. Pensez-donc, Charley était un véritable génie de l'informatique. A quatorze ans, en jouant avec son ordinateur, il sème la pagaille dans une partie de la mémoire d'un labo scientifique en rapport avec le contrôle de la fusion nucléaire. Puis il entre dans un réseau bancaire, détournant à son profit les fonds de la banque.

A quinze ans il crée une société bidon. A vingt-deux ans il est retrouvé mort, assassiné.

Entre temps quelques histoires de viols, de délinquance et autres bricoles. Quant à ses parents, on ne peut pas dire qu'ils se désintéressent de la jeunesse de Charley, mais quand on est physicien de renommée mondiale, on a sûrement autre chose à faire pour s'occuper.

C'est Johnny Ortiz qui est chargé de l'enquête. Un policier d'origine mexico-indienne. Surtout indienne. Ortiz marche surtout à l'intuition, et lorsqu'il a un os à ronger, il ne le lâche pas facilement. Pour lui le meurtre a été perpétré par Cathcart, un riche négociant local.

Mais on n'arrête pas quelqu'un sur des soupçons, sur des présomptions. Il faut des preuves. Aidé par sa compagne Cassie, une jeune anthropologue, et par quelques rares personnes qui aimaient bien Charley malgré ses frasques, Johnny Ortiz flaire dans tous les coins.

 

De nombreux personnages marginaux gravitent dans ce roman. Lesbienne, Noire, Apache rendent ce roman attachant en opposition à une Amérique prude, indifférente et faux-cul.

Richard Martin Stern a déjà été publié en Série Noire, mais il y a longtemps, très longtemps. En 1959 très exactement avec son roman Une personne très déplacée sous le numéro 503. Mais il ne faut pas croire qu'entre temps il s'est reposé. Son roman The Tower, La Tour en français, est à l'origine du film La tour infernale. Quant à Sang pour sang, c'est un bon roman qui s'inscrit dans une tendance à la mode. L'attrait de l'exotisme américano-mexicain. Mais je lui reprocherai cependant un petit défaut, lui aussi à la mode : celui d'être un peu longuet, le délayage faisant perdre de la force à l'action.

 

Vous êtes ravissante quand vous souriez. On voit apparaître une sorte de beauté intérieure.

 

Richard Martin STERN : Sang pour sang (Tangled murders - 1988. Traduction de Madeleine Charvet). Série Noire N°2219. Parution février 1990. 256 pages. 7,80€.

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16 mars 2015 1 16 /03 /mars /2015 08:56
Michel LAMBESC : La horse.

Des sachets... très prisés !

Michel LAMBESC : La horse.

Dans le gabion qui lui sert de planque pour la chasse au canards, Auguste, cultivateur de soixante-dix ans, découvre quelques paquets de poudre blanche.

Il fait le guet afin de connaître l'identité de celui qui se sert impunément du refuge pour entreposer de la drogue. Il s'agit de son petit-fils Henri qui travaille à bord du France comme garçon de sonnerie. Une sonnerie de plus à mettre à son actif !

Quinze jours plus tard, lors d'une nouvelle escale du paquebot, Auguste attend Henri, le petit-fils en question, au débarquement et le suit. Henri est accompagné de Loulou, une petite frappe locale et de Wunder, fils de bourgeois. Les trois compères se rendent au gabion mais Auguste les a devancés et a confisqué les paquets entreposés qu'Henri devait convoyer. Il enferme les deux hommes dans le gabion toute la nuit tandis qu'il fait la morale à son petit-fils.

Au petit matin, il libère ses prisonniers qui ne demandent pas leur reste. Wunder alerte les truands parisiens qui organisent une virée punitive. Tandis qu'un groupe tente de violer Mathilde, la fille aînée d'Auguste, Mario et Loulou fouillent la maisonnette de l'éleveur. Loulou en fourgonnant dans l'armoire glisse son bras dans un piège et Auguste met en fuite Mario. Mais rancunier et désireux de retrouver les paquets d'héroïne, Mario n'en reste pas là. Wunder, qui s'était accoquiné avec les truands à la suite de déceptions matrimoniales, décède dans un accident de voiture.

Une grange proche de la ferme d'Auguste est incendiée et sa maison est fouillée de fond en comble. Auguste n'est pas au bout de ses peines. Mario et ses acolytes le relancent jusque chez lui et lui donnent rendez-vous dans un bar du Havre. Les truands l'attendent de pied ferme mais Auguste devance leur velléité de le molester. Il balance les paquets de drogue et l'héroïne s'échappe des sachets préalablement fendus. La confusion est totale et quelques tueurs, dont Mario, en aspirent des bouffées qui les indisposent. Deux soldats américains en bordée achèvent la débâcle des bandits. Auguste n'est pas passé inaperçu dans sa deux-chevaux et son long manteau d'autrefois. Mario et ses complices repartent à Paris évitant un barrage de gendarmerie.

 

Michel Lambesc met aux prises une bande de truands parisiens originaires du Midi et confiants en leurs capacités et un paysan normand rusé, retors et matois. L'éternel conflit entre les citadins et les ruraux, les uns prenant les autres pour des arriérés. Cet antagonisme est accentué en toile de fond par le développement inéluctable de la vie moderne aux dépens d'une tradition séculaire campagnarde.

La construction de raffineries, de routes, ne peut être réalisée qu'au détriment des agriculteurs, des éleveurs qui se sentent grugés, spoliés dans leurs biens.

Un aperçu écologique discret dans un roman qui ne manque pas d'humour et nous ne sommes pas loin parfois des farces normandes et des contes à la Maupassant. Cohabitation réussie entre deux parlers populaires, l'argot parisien mêlé d'expressions méditerranéennes des truands et le patois cauchois employé par Auguste lorsqu'il préfère jouer à l'imbécile devant ses interlocuteurs.

 

Si ma tante en avait, elle serait mon oncle.

Michel LAMBESC : La horse.

Curiosités :

La Horse est le nom donné aussi bien par Auguste que par les truands, à l'héroïne. Ce mot n'est toutefois pas recensé par Jean-Paul Colin dans son dictionnaire de l'argot (Larousse - 1990).

La horse a été adapté au cinéma par Pierre Granier-Deferre en 1969 avec pour interprètes principaux Jean Gabin, un rôle qui lui sied comme un gant, Marc Porel, Eléonore Hirt, Christian Barbier, Julien Guiomar, Pierre Dux, sur une musique de Serge Gainsbourg et Michel Colombier.

 

Michel LAMBESC : La horse. Série Noire N°1208. Parution juin 1968. 192 pages.

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15 mars 2015 7 15 /03 /mars /2015 09:52
Jean AMILA : Le pigeon du faubourg.

Hommage à Jean Amila décédé le 15 mars 1995*.

Jean AMILA : Le pigeon du faubourg.

Depuis quelque temps Marceau, décorateur dans le Faubourg Saint Antoine, est sujet à des étourdissements.

Il impute ses malaises à la fatigue mais Francis, un ami ébéniste qui traficote avec lui dans le meuble ancien, et sa femme sont plus réservés quant aux causes. Ils pensent que Monique, la légitime de Marceau, pourrait l'empoisonner tout doucement par jalousie. Marceau en effet entretient une relation avec une jeune vendeuse prénommée Zette qui lui a donné deux fillettes. Une prise de sang, une cicatrice qui se referme mal, un diagnostic : Marceau est devenu hémophile.

Zette est attaquée un soir, alors qu'elle rentre du travail, par un olibrius qui lui tire en plein visage des chevrotines. Legoff, un inspecteur commis à l'enquête, émet quelques suppositions que Marceau ne partage pas, dans un premier temps. Le coupable pourrait être la femme de Marceau, ou encore Vincent, le premier petit ami de Zette, mis en prison à cause du témoignage de la jeune femme lors d'une affaire quelques années auparavant et qui a oublié de regagner sa geôle lors d'une permission. Zette recevait chez elle Manoël, le mari d'une collègue, un Portugais, et Legoff découvre que l'appartement de la jeune femme, acheté par Marceau, a servi à plusieurs transactions. Zette étonnée dit ne pas être au courant de ces reventes fictives, mais Legoff découvre néanmoins chez elle un passeport et un billet de transport pour le Brésil.

Curieuse coïncidence puisque Manoel, le soir de l'agression se trouvait justement dans un avion se dirigeant vers l'Amérique du Sud. Zette essaie de se souvenir de son agresseur et principalement de la façon dont il l'a abordée. Legoff soupçonne Marceau d'être à l'origine de cette volée de plombs mais il abandonne cette thèse par manque de preuves et de cohérence. La femme de Marceau rejoint sa famille à Bayeux, soi-disant à cause d'un décès et Alain, le fils, magistrat à Caen, rend une visite à son père. Entre les deux hommes ce n'est pas l'entente cordiale, l'entrevue se termine comme d'habitude par une dispute.

Lors d'une incursion chez Zette il se rend compte que la jeune femme l'empoisonnait tout doucement, le produit étant mélangé au paprika dont elle le servait abondamment pour lui éviter une défaillance de sa virilité. Marceau, étonné apprend que sa femme est au courant de sa liaison.

 

Après ses diatribes envers les Services Secrets (SN N°1559 : Terminus Iéna et SN N°1683 : A qui ai-je l'honneur) Jean Amila nous entraîne dans une histoire plus classique, plus terre à terre, plus proche des préoccupations, des problèmes du prolétaire moyen : le quidam enferré dans les amours adultérines et qui croit que sa femme est trop bête ou naïve pour se rendre compte de son infortune.

L'amitié virile comble la défection familiale ou à l'esprit supposé retors de la femme. Jean Amila honore ses saints comme il les aime, c'est à dire qu'il les oublie purement et simplement. Antoine et les autres perdent leur auréole dans les noms de lieux ou d'édifices.

 

*Curiosité :

Le site Wikipedia, dont je n'ai qu'une confiance limitée dans les informations,  et le Dilipo de Claude Mesplède & Co avancent la date du 7 mars, tandis que l'ouvrage Les auteurs de la Série Noire, du même Claude Mesplède and Co indique le 15 mars. Si j'ai préféré cette dernière date pour un hommage à Jean Amila, ce n'est pas pour convenances personnelles mais ainsi Jean Amila sera resté huit jours de plus parmi nous.

Ultime concession aux passions révolutionnaires de vieux enfants du Faubourg Antoine, ils n'étaient pas inscrits sur les listes électorales et balançaient tous les politiques dans la même poubelle, à commencer par l'Armée et le Bon Dieu.

Jean AMILA : Le pigeon du faubourg. Série Noire N°1844. Parution octobre 1981. 192 pages. 4,00€.

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14 mars 2015 6 14 /03 /mars /2015 10:54
Patrick O'HARA : J'ai pas de frangin

Et une soeur ?

Patrick O'HARA : J'ai pas de frangin

A dix-sept ans, déserteur de la Marine, Paddy O'Hara, Irlandais de Liverpool, traîne ses guêtres entre Hyde Park et Piccadilly.

Il a faim et pas une tune en poche. En quête d'une bonne fortune, il se fait draguer par des homosexuels. Malgré son jeune âge, Paddy n'est pas né de la dernière pluie et le coup des allumettes comme travaux d'approche, il connaît.

Il accepte toutefois l'offre d'un verre de bière de la part d'un homme qui croit trouver en Paddy une proie facile. Mais l'Irlandingue ne mange pas de ce pain là. Il préfère les femmes et met les points sur les I à son interlocuteur, en toute courtoisie. Une femme aux cuisses généreusement découvertes l'invite à bord de son véhicule et lui propose de venir finir la soirée chez elle. Du moins dans un appartement que lui ont prêté des amis. La jeune femme s'éclipse et peu après apparaît un homme, nullement étonné de voir Paddy installé dans la pièce et qu'il appelle Chéri. Paddy s'enfuit non sans avoir salué son hôte d'un coup de poing rageur.

Alors qu'il détale dans les rues noires, quelqu'un lance le cri de ralliement des commères à l'affût et des policiers : Au voleur, arrêtez-le ! Arraisonné par les flics, Paddy commence le parcours initiatique de tout petit délinquant confronté à la justice.

Nuit dans la geôle d'un commissariat, signature obligatoire d'une déposition honteusement erronée, passage devant le juge puis incarcération à la prison de Wormwood Scrubs dans le quartier dit de Borstal, quartier pénitentiaire réservé au régime de redressement destiné aux délinquants âgés de moins de vingt et un ans.

En véritable Titi, Paddy ne perd pas sa gouaille, son sens de la répartie, ses insolences vis à vis des matons, devant les brimades exercées aussi bien par certains de ses compagnons de détention que des gardiens. Entre des repas qui n'ont de repas que le nom, et les tentatives de suicide de ses codétenus, le temps passe à effectuer de petits travaux, histoire de se monter un petit pécule pour s'acheter des cigarettes.

La rébellion est sanctionnée par le mitard et des motifs de révolte, Paddy n'en manque pas. Il s'insurge, vitupère, laisse éclater sa colère, mais il ne peut rien faire contre la loi et ses représentants. La maladie et les petits bobos ne sont que douleurs supplémentaires car il ne faut pas compter sur le docteur pour soulager ses maux.

 

Malgré un épilogue en queue de poisson, ce roman est agréable à lire et nous change de la production habituelle relatant l'univers carcéral ou la vie d'un petit délinquant.

Un roman écrit un peu comme une autobiographie et qui ne manque pas d'humour malgré la noirceur de certaines scènes. Le lecteur devient complice et partage les vicissitudes, les avatars de cet adolescent qui ne veut se plier à aucune règle édictée, sinon la sienne, et revendique de penser, de se conduire en homme libre et non assujetti, non asservi à une loi que des policiers ou des gardiens de prison exécutent sans discernement, la détournant parfois eux-mêmes.

Ecrit de façon argotique mais néanmoins lisible, le style de ce roman fait un peu penser à Peter Randa alias André Duquesne.

 

Curiosité :

Paddy, lors du premier chapitre, a la curieuse et fâcheuse habitude de clore ses réflexions personnelles par Si vous voyez ce que je veux dire, ce qui à la longue devient un peu lassant, si vous voyez ce que je veux dire.

 

Citation :

A la voir marcher, en jouant de la croupe, on croirait un sac de chats qu'on va jeter à la rivière, tant ça frétille et ça tortille là-dedans !

 

Patrick O'HARA : J'ai pas de frangin (I got no brother - 1967. Traduction de Raoul Amblard). Série Noire N°1202. Parution mai 1968. 256 pages.

 

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 10:39
Ross THOMAS : Suicidez-moi !

On dit S'il vous plait !

Ross THOMAS : Suicidez-moi !

Propriétaire d'un bar-restaurant à Washington, Mc Corkle reçoit des nouvelles de son associé Padillo après des mois de silence.

Padillo a été touché d'un coup de couteau par deux inconnus en voulant défendre Mush, un homme de main de Hardman, un Noir bookmaker et racketteur. Hardman propose en échange ses services, ce qui tombe fort  propos car Padillo a une mission à exécuter. Il doit assassiner Van Zandt le premier ministre d'une petite république sud-africaine qui veut se libérer du joug de la couronne britannique.

Ce meurtre est commandité par Van Zandt lui-même qui, à quatre-vingt-deux ans et atteint d'un cancer, veut profiter de son voyage aux Etats-Unis pour déstabiliser l'opinion publique et renforcer l'apartheid.

Fredl, la femme Mc Corkle, est enlevée et ne sera relâchée saine et sauve que si Padillo accomplit son contrat et ne prévient ni la police ni le FBI. Mc Corkle sait pertinemment que ce ne sont que vaines promesses. Padillo demande à une ex-amie de son père de lui retrouver Dymec, un Polonais, Price, un Anglais, et Magda, Hongro-Syrienne, qui ont une dette envers lui, afin de compléter l'effectif prêté par Hardman.

A leur hôtel les attend Evelyn Underhill, professeur et ex-membre du parlement qui veut empêcher Padillo l'assassinat de son premier ministre. Sa mission tourne court, une voiture lui passe dessus. Pour Padillo et Mc Corkle, il y a un peu trop de monde au courant de ce suicide sur commande. Ils rencontrent les trois agents secrets, agents-doubles en réalité, mais leur confiance est limitée.

Padillo, surveillé depuis son retour d'Afrique par des agents du FBI, en profite pour les utiliser comme gardes du corps à leur insu. Une jeune fille le suit en voiture. Il s'agit de la fille d'Underhill qui est chargée d'inciter Padillo à ne pas remplir sa mission. Padillo et Mc Corkle rencontrent Boggs et Darragh, les deux ministres qui ont enlevé Fredl. Ils acceptent la proposition de Padillo, Dymec devant tuer VanZandt à sa place et permettent à Mc Corkle de prendre des nouvelles de sa femme.

 

Annoncé comme roman d'espionnage, Suicidez-moi ! s'inscrit dans la tendance thriller politique, sauce farce macabre, avec toutefois une dénonciation de régime de l'apartheid sud africain. Une mécanique parfaitement huilée, orchestrée de main de maître par deux amis qui même s'ils ne se voient pas souvent contredisent l'adage : Loin des yeux, loin du cœur.

Ross Thomas développe une intrigue serrée, minutieuse, ne laissant rien au hasard, proche du roman noir et baignant dans un certain humour. Il s'élève contre le racisme, même s'il ne l'écrit pas en toutes lettres. Ses personnages parlent pour lui, agissent de même, par touches subtiles, ce qui apporte plus de force à cette dénonciation.

Baroudeurs, Padillo et Mc Corkle possèdent un sens de l'honneur et l'enlèvement de Fredl ne fait que renforcer leur détermination, conforter leurs positions. Mush, policier Noir des Stups, infiltré dans la bande à Hardman, est converti à la religion musulmane. Son anonymat éventé par la relation des faits dans les journaux, relation ayant toutefois une certaine censure, il ne lui reste plus qu'à s'engager plus implicitement chez les Blacks Muslims.

 

Curiosité :

Initiative intéressante et qui devrait être plus souvent utilisée : une liste des personnages est dressée au début du roman, ce qui permet au lecteur de s'y retrouver.

 

Citation :

Son sourire est aussi cordial que le cinquième rappel du percepteur.

 

Ross THOMAS : Suicidez-moi ! (Cast a yellow shadow - 1967. Traduction de André Bénat). Série Noire n°1198. Parution mai 1968. 256 pages.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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