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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 09:43
Carter BROWN : On demande une victime

Faut pas compter sur moi...

Carter BROWN : On demande une victime

Au cours d'une réception organisée par Marty Jennings, un des plus gros et plus puissants producteurs cinématographiques d'Hollywood, Robert Giles, acteur shakespearien, s'est amouraché de Dixie, une jeune fille qui s'est entièrement déshabillée et a évolué dans le plus simple appareil vers les deux heure du matin.

Les deux partenaires d'un soir se sont réfugiés dans une cabane de plage appartenant à Jennings afin d'assouvir leur désir, tout en buvant une bouteille de calvados.

Giles s'est endormi et lorsqu'il s'est réveillé, il a découvert le cadavre de Dixie assassinée. Bizarrement aucun des participants de cette soirée ne se rappelle l'incident du strip-tease. Parmi les personnes présentes, Edwina Ballard, ayant déjà convolé trois fois en justes noces et actuelle fiancée de Giles, Nick Fessler, truand et corrupteur, Sammy Westin, agent immobilier, Virginia Strong, starlette, et Betty Wong, petite amie de Fessler.

Rick Holman, détective privé, débute son enquête en visitant la cabane remarquant que le plancher de la pièce du crime a échappé à la poussière qui s'est déposée un peu partout. Fessler, accompagné de Robut son garde du corps, le surprend et l'assomme. Il reprend ses esprits grâce à Betty Wong qui l'exhorte à déguerpir le plus rapidement possible. Ils ont juste le temps de se mettre à l'abri avant que la baraque explose.

Holman succombe aux charmes de Betty qui l'emmène dans un appartement. Le lendemain le détective visite l'appartement désert et trouve une photo de la pulpeuse Dixie. Un élément qui étaye le témoignage de Giles. Puis il interroge chacun des protagonistes de la fameuse soirée et grâce à des recoupements parvient à rassembler peu à peu les pièces du puzzle.

 

Dans ce scénario alambiqué et traînant un peu en longueur, Carter Brown renoue avec le roman policier classique britannique avec la réunion lors du dénouement de tous les suspects, convoqués par le détective qui démonte un à un les rouages de la machination et l'entrée surprise de l'assassin de Dixie braquant un revolver.

S'ensuivent de longues explications, le projecteur étant dirigé sur chacun des protagonistes à tour de rôle.

Holman se révèle comme un être rancunier, particulièrement à l'encontre de Robut, surnommé Gros Lard, qui décède d'une crise cardiaque, le détective l'obligeant à courir comme un dératé en le menaçant d'une arme à feu.

L'humour, parfois un peu lourd, qui règne habituellement dans les romans de Carter Brown y est curieusement assez absent, mais peut-être est-ce volontaire de la part de la traductrice, France-Marie Watkins.

 

Nous avons bu au goulot; tous les verres étaient couverts de poussière et nous ne voulions pas avaler de microbes...

 

Curiosité :

Pour endormir Robert Giles, Dixie lui propose de boire un alcool. Pour cela elle lui offre une bouteille de calvados de trente ans d'âge, contenant un somnifère. Quel sacrilège de dénaturer une si bonne marchandise !

 

Carter BROWN : On demande une victime

 

Carter BROWN : On demande une victime (The ever-was girl - 1964. Traduction de France-Marie Watkins). Série Noire N° 975. Parution octobre 1965. 192 pages. Réédition Carré Noir N°582. Parution mai 1987. 192 pages. 3,80€.

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 08:54
Bill S. BALLINGER : Le cirque de Pékin

Attention mesdames et messieurs, dans un instant ça va commencer...

Bill S. BALLINGER : Le cirque de Pékin

Trois savants, l'un Américain, les deux autres Allemands, qui travaillaient à la mise au point d'un nouveau gaz, le Sensor capable d'annihiler sans les décimer les armées grâce à son action provoquant la paralysie des systèmes nerveux, ont été enlevés à Berlin et ont été repérés à Pékin.

Hawks, agent de la CIA, est chargé de les délivrer et de les rapatrier aux Etats-Unis, en compagnie de Vazov, un Russe directeur d'un petit cirque, qui a demandé l'asile. Hawks, né trilingue mâtiné d'Espagnol par sa mère, d'Indien Nez-Percé par son père, capable de parler moult langues dont le chinois, débarque à Pékin en utilisant la couverture d'un voyageur de commerce, représentant d'une firme suisse de bijoux fantaisie.

Aussitôt il est escorté par un guide officiel, Fung, chargé de l'accompagner dans ses moindres déplacements. Ce qui ne l'empêche pas de contacter Vazov et sa nièce Laryssa.

Ayant fait circuler que la verroterie qu'il transporte représente une somme d'argent conséquente, il reçoit nuitamment la visite de Neih, un membre du Ch'ing Pang, société secrète du Dragon vert, une redoutable organisation criminelle. Contre la promesse d'un dédommagement lucratif, Neih accepte de collaborer avec Hawks.

Aidé de Vazov, de Neih et de quelques complices, Hawks libère les trois savants en tendant une embuscade dans une ruelle, lieu de passage obligatoire et quotidien entre la prison où ils séjournent, et le ministère dans lequel ils travaillent. Il ne reste plus à la petite troupe qu'à effectuer le voyage entre Pékin et Tien-Tsin, un port situé sur la mer de Corée. Neih prend l'identité de Fung tandis que Vazov muni de papiers officiels reconstitue un simili cirque.

Hawks, habile dans le lancer de couteau, Vazov, montreur d'ours, Laryssa, sa nièce fildefériste, constituent les attractions principales, les savants puisant eux dans leurs souvenirs universitaires pour monter des numéros plus ou moins réussis.

Le cirque ainsi reconstitué entame son périple jusqu'à Tein-Tsin et se produit avec succès dans les petits villages. Arrivés à bon port, Hawks et ses compagnons continuent leur spectacle en attendant le moment propice pour embarquer sur un navire appartenant à l'un des membres du Dragon vert afin de rejoindre la Margarita vaisseau américain chargé de les rapatrier.

Malheureusement, le directeur du comité municipal connait Fung et accuse Neih d'imposture. Toute la troupe parvient à s'enfuir sauf Meng, amie de Neih, recrutée pour gonfler l'effectif. Hawks et ses complices parviennent à la libérer de poste de police en utilisant Yvan, l'ours au caractère belliqueux.

 

Plaisant à lire, ce livre d'espionnage bourré d'humour n'attint pourtant pas la qualité des romans noirs écrits par Bill Ballinger dans les années 50 et parus en France vers la même époque dans ka regrettée et défunte collection Un Mystère.

Le Cirque de Pékin se rapproche singulièrement du roman d'aventures à la Jules Verne, genre les Tribulations d'un Chinois en Chine et autres périples dangereux, et n'a de l'espionnage que le prétexte de permettre à des savants retenus contre leur gré et à un Russe désirant rejoindre les Etats-Unis d'atteindre un continent s'érigeant en terre de liberté.

 

Voilà l'ennui, avec les puissances impérialistes. Un petit nombre de gens peuvent se permettre de gaspiller leur temps, pendant que les autres doivent travailler deux fois plus pour compenser cette perte.

 

Curiosité :

Bizarrement, alors que Bill Ballinger est l'auteur d'une vingtaine de romans noirs fort intéressants, la Série Noire n'a cru bon de le découvrir qu'à travers ses romans d'espionnage.

Bill S. BALLINGER : Le cirque de Pékin (The Chinese Mask - 1966. Traduction de France-Marie Watkins). Série Noire n°1037. Parution mai 1966. 256 pages.

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18 avril 2015 6 18 /04 /avril /2015 09:34
David GOODIS : Les pieds dans les nuages

Et la tête aussi ?

David GOODIS : Les pieds dans les nuages

Révoqué de la police cinq semaines auparavant pour avoir encaissé des pots de vin, Corey Bradford vit de gin dans les bars des bas quartiers de la ville de Philadelphie : Le Marais. Au Hangout, repaire des poivrots, il rencontre un soir son ex-femme Lilian, remariée avec Delbert Kingsley.

Désireux de se remettre en fonds, Corey tente de jouer au stud-poker ses derniers cents, mais il est refoulé par Walter Grogan, propriétaire du Hangout et de nombreux immeubles du Marais. A ce moment deux hommes masqués pénètrent dans la salle de jeux et sans la présence d'esprit de Corey, Grogan y passait.

Corey est embauché par le caïd pour découvrir qui se cache derrière cette fusillade. Le même soir, Mc Dermott, le chef de la Brigade Spéciale de nuit, une brigade légèrement en marge de la police officielle, embauche également Corey pour enquêter sur Grogan et le faire tomber dans les rets du fisc.

Deux gros bras à la solde de Grogan l'interpellent en pleine rue, le kidnappent mais Corey parvient à se débarrasser des deux hommes, simulant un règlement de compte entre les truands. Chez Grogan, Lita, la jeune épouse de celui-ci mais frustrée sexuellement, lui fait comprendre qu'il ne lui est pas indifférent. Face aux inquiétudes de Grogan, Corey lui relate les événements de la veille, précisant que les deux hommes doublaient le caïd pour une tierce personne.

Mc Dermott rend visite à Corey pour lui confier qu'il désire venger sa femme violée trente-trois ans auparavant. Il a déjà tué huit des participants de ce crime, mais il manque à son tableau de chasse le chef. Corey en déduit que le rescapé se nomme Grogan, mais il sent qu'entre Mc Dermott et lui existe un autre lien. Grâce à Carp, un nabot spécialiste de l'absorption de verres appartenant à d'autres consommateurs, Corey obtient l'adresse de son ex-femme. Celle-ci défend Kingsley mais Corey apprend qu'outre son passé de prisonnier, Kingsley a tué un homme par homicide soi-disant involontaire et qu'il rentre à des heures impossibles la nuit. Sortant de chez Lilian Corey est agressé par des inconnus.

Il réussit à leur fausser compagnie et se réfugie dans les marais qui s'étendent en bordure du quartier. A la faveur de la lune Corey reconnait en Kingsley le chef de ses poursuivants. La petite bande est dispersée par des sauveteurs providentiels.

 

Bizarrement l'action de ce roman se déroule en quarante-huit heures, alors que les faits qui déterminent la vengeance de Mc Dermott remontent à plus de trente-trois ans (A moins qu'il s'agisse d'une erreur de traduction et que ce ne soit que trente-trois mois). On peut se demander pourquoi tout se met en branle d'un seul coup. Les événements se précipitent, principalement lors de la seconde nuit particulièrement longue et éprouvante pour Corey.

Il existe une autre invraisemblance dans ce récit : Corey, alcoolique, se conduit en homme en possession de tous ses moyens, en sportif s'entraînant régulièrement et non comme un être au bout du rouleau. Il se pinte consciencieusement entre deux agressions, ce qui ne l'empêche pas de recouvrer sa lucidité dans les moments critiques.

Mais ce ne sont que détails auprès de la noirceur et de la force d'évocation de ce roman des ténèbres, au propre comme au figuré. Corey dès son enfance a été voué à un véritable enfer. Il n'a pas connu son père, assassiné quatre mois avant sa naissance. A dix-sept mois il a été mordu par un de ces rats qui pullulent dans le quartier du Marais. A six ans il tue un autre des ces rongeurs avec un couteau alors que sa mère découche et s'encanaille. Son mariage sera un échec, par sa faute, et il sera viré de la police, toujours par sa faute.

Et la lumière qui brille en épilogue de ce roman n'est peut-être qu'une flammèche, l'un de ces feux-follets qui luisent dans les marais. Le Marais, justement, nom du quartier dans lequel se déroule l'action, symbolise la fange dans laquelle s'enfoncent désespérément les habitants de ce coin de la ville bordé par des marais.

De son enfance, de ses tribulations, Corey garde quelques symptômes et manies, dont celle de se parler en aparté, de se motiver, de s'injurier, de se conseiller, comme s'il était en conversation permanente avec une tierce personne, sorte d'ange gardien peu efficace.

 

L'insigne (de policier), en quelque sorte, le gênait, l'irritait. C'était en somme comme un sous-vêtement qui l'aurait démangé.

 

Curiosité :

Lorsqu'un événement va se produire influent sur son destin, Corey ressent dans l'aine un tiraillement, souvenir de la morsure du rat dont il porter toujours la cicatrice.

Réédition : Carré Noir N°387, Mai 1981

Réédition : Carré Noir N°387, Mai 1981

Folio N°2141, Mars 1990.

Folio N°2141, Mars 1990.

Folio Policier N°244, Avril 2002.

Folio Policier N°244, Avril 2002.

David GOODIS : Les pieds dans les nuages (Night Squad - 1961. Traduction de Jean Debruz). Série Noire n°691. Parution février 1962. 256 pages.

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17 avril 2015 5 17 /04 /avril /2015 08:19
Gil BREWER : Mâtinés de Zoulous

La jeunesse est toujours aussi désemparée...

Gil BREWER : Mâtinés de Zoulous

Blessé au bras droit en service commandé quatorze mois auparavant, l'inspecteur en civil Cliff Reddick passe devant un comité de réforme composé du docteur Maston, du commissaire Harnett, de son collègue et ami Andy Leonard, du sergent Al Calvin et de l'attorney Thayer.

Une parole malheureuse de Maston, la hargne de Calvin et le refus sans ambages de Thayer privent Reddick de reprendre le service actif. Reddick donne sa démission et rentre chez lui, une petite boutique d'articles de pêche et location de barques héritée de son père, ainsi qu'un grand terrain donnant sur le Grand Bayou. Sa disgrâce auprès de Thayer est due à une vengeance.

Depuis longtemps il connait Eve, la femme de l'attorney, désormais ils sont amants. Le soir même Eve et Reddick ont rendez-vous. Il vient la chercher en voiture et partent sur la plage. Ils assistent au meurtre en direct d'une jeune fille. Eve pense pouvoir reconnaître l'agresseur. Reddick en examinant le corps trouve une lettre signée Tal.

Thayer les attends à leur retour et une violente altercation s'ensuit. Reddick téléphone anonymement à la police pour les prévenir du meurtre et s'aperçoit qu'il a perdu son portefeuille. Probablement près du cadavre. Il est définitivement compromis et imagine assez bien les suites.

Afin de battre de vitesse ses anciens collègues et sachant qu'il sera accusé, tout au moins soupçonné, il se rend chez les parents de la jeune morte, Jenny Foster. Ceux-ci en plein désarroi ne lui apprennent rien, sauf le nom d'une camarade de Jenny. Reddick échappe de peu à deux flics, ca che sa voiture dans un bois, en emprunte une à son ami Andy Leonard, puis se rend immédiatement chez Inèz Harrington. Une jeunette de seize ou dix-sept ans qui s'ennuie seule chez elle.

Elle fournit à Reddick le nom de trois amis de Jenny, dont le fameux Talbot, le Tal de la lettre, et vampe le policier déchu.

Premier nom sur la liste : Sam Robertson. Reddick n'apprend rien de concret sauf que la dernière fois que Sam a rencontré Jenny celle-ci allait à la bibliothèque. Chez Talbot Swanson, il s'immisce bien malgré lui dans une party aux relents d'orgie. Les participants sont plus ou moins ivres; Il repart et se fait agresser en cours de route par une bande de jeunes, masqués, qui le déshabillent et le tabasse. Heureusement il peut rejoindre sans encombre son ami Andy qui, malgré une certaine réserve, accepte de le dépanner à nouveau en vêtements et argent.

Continuant son périple, Reddick retourne chez Eve, mais elle a disparu.

 

Gil Brewer démontre dans ce roman toute la désespérance d'un jeunesse en plein désarroi. Qu'ils soient fils de riches, de pauvres, de bourgeois ou de simples ouvriers, ils sont perdus en face d'un avenir sombre.

L'indifférence, le désistement des parents dans leur rôle de soutien, de conseillers, et le manque d'amour, d'affection, perturbent des êtres fragiles qui pour masquer leur peur jouent les durs.

Le meurtrier, dont l'idée fixe était de réussir ses études et décrocher une bourse universitaire a tué Jenny qui enceinte de lui devenait un boulet. Ce roman date de 1956, mais de nos jours la jeunesse est toujours aussi désemparée.

 

Curiosité :

Dans ce roman, Gil Brewer se montre moins misogyne qu'à son habitude. Au travers de ce roman c'est surtout l'avenir des enfants et des adolescents qui le préoccupe.

Gil BREWER : Mâtinés de Zoulous (And the Girl screamed - 1956. Traduction de Pierre Béguin). Série Noire N°386. Parution août 1957. 190 pages.

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 07:04
Eric KRISTY : Pruneaux d'agents.

Bon anniversaire à Eric Kristy, né le 16 avril 1951

Eric KRISTY : Pruneaux d'agents.

Gardien de la paix, Noblard ne possède plus la foi qui l'avait fait embrasser cette profession.

Célibataire et solitaire, il n'a guère d'amis. Tout au plus des relations de travail. Ce matin là, alors qu'il se prépare pour canaliser une manifestation de la CGT, ce qui en général ne pose aucun problème, il rembarre son collègue Marchand. Il ne sait pas que quelques heures plus tard, on le retrouvera assassiné dans une maison abandonnée près des Invalides.

La manifestation dégénère par la faute de quelques loubards et le service d'ordre est bousculé. Quelques jours plus tard, alors qu'il traîne inconsciemment dans le quartier, Noblard aperçoit le brigadier Berthier qui lui aussi rôde près du lieu du drame et s'entretient avec le concierge de l'immeuble voisin.

Noblard retrouve chez un collègue une jeune femme qui ne le laisse pas insensible, Clara.

Le commissaire Charron, de la police judiciaire, le convoque suite à la réception d'une lettre signée Vengeance-Police. Ses autres collègues eux aussi sont interrogés. Trois cadavres sont découverts dans une maison de la proche banlieue, un massacre signé Vengeance-Police. Les premières constatations sont effectuées par Charron qui a traîné Noblard avec lui.

Noblard, qui a reçu un appel téléphonique lui demandant de ne pas faire le curieux et qu'il pense émaner de Berthier, n'est pas rassuré. Il décide toutefois de continuer son enquête personnelle et rencontre Manowicz, le concierge. Tout ce qu'il peut dire, c'est qu'il a vu trois jeunes, masqués de foulard, entrer dans la maison et en ressortir. Il a noté le numéro d'immatriculation de leur véhicule.

Une jeune journaliste prénommée Sylvie et qui mène une enquête sur le groupe Vengeance-Police, requiert sa participation, jouant avec ses fibres sensuelles. Elle lui donne rendez-vous dans un café mais lorsque Noblard arrive elle est en compagnie d'un dénommé Patrick, ce qui attise la jalousie du policier. Ça se termine dans les draps et Noblard lui raconte tout ce qu'il sait, notamment ses soupçons envers Berthier.

Apprenant l'assassinat du concierge, Noblard décide de prendre quelques jours de congés. Brun, un collègue de nuit qu'il voyait tous les matins à la relève, vient le relancer chez lui. Il lui avoue être de connivence avec Berthier et avoir tué les trois loubards. Leur conversation se termine par un échange de coups de feu et Brun est atteint mortellement. Noblard s'enfuit et se réfugie chez Sylvie. Il lui narre ses dernières mésaventures et elle décide d'appeler à la rescousse son ami Patrick. Lequel débrouille légèrement l'écheveau en lui expliquant que les RG possédaient un grand nombre d'informations sur les milieux gauchistes, mais rien sur la droite et l'extrême-droite. Une lacune qui tend à se combler avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. C'est pourquoi lui et Sylvie enquêtent sur Berthier. Noblard, que tout accuse, doit prouver la culpabilité de son brigadier. Aider à faire le ménage en quelque sorte.

 

Coincé comme un fétu de paille entre l'enclume et le marteau, Noblard, que l'on avait découvert dans la nouvelle "Chienlit et Co" (Collectif Contes des 9 et 1 nuits. SN 1976), est poussé par sa lâcheté à se lancer dans une enquête qui le dépasse. Il est la proie de manipulateurs qui l'ont choisi pour sa naïveté et sa faiblesse. Solitaire et tâtant volontiers de la bouteille, c'est un héros plutôt sympathique, comme des millions d'anonymes sur qui s'abattent les événements sans qu'ils cherchent à sortir de l'ombre.

Je ne voyais en général que les copains chez qui on mangeait bien. C'était un des critères qui me faisait sympathiser ou pas.

 

Curiosité :

Eric Kristy, qui a appris à Joseph du couple Marie et Joseph, à jouer de la guitare, a accompagné Philippe Chatel puis a collaboré avec Gotainer. Mais cet amateur de blues, de country et de bluegrass, contrairement à d'autres ne le laisse pas transparaître dans ses romans. Il s'est tourné dans l'écriture de scénarios télévisés avec son complice Christian Biégalsky.

 

Eric KRISTY : Pruneaux d'agents. Série Noire N°2011  Parution juillet 1985. 224 pages.

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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 10:51
Carter BROWN : La tournée du patron

Si c'est gratuit, autant y aller tous...!

Carter BROWN : La tournée du patron

Au cours d'une soirée organisée par Moyra, l'avocat Marc Whitman fait la connaissance de sa meilleure amie Theresa Van Clune, fille d'un célèbre industriel pétrolier.

Celle-ci l'invite à son anniversaire et au cours de la petite sauterie, ils approfondissent leurs relations plus intimement. Parallèlement Big Joe, un truand, demande à plusieurs reprises à Whitman, qui refuse, de retrouver Waldo Malone libéré de prison depuis peu.

Van Clune reçoit un billet anonyme réclamant 200 000 dollars de rançon en échange de sa fille, billet stipulant que Whitman doit servir d'intermédiaire. L'avocat ne remet aux ravisseurs que le dixième de la somme, exigeant une preuve par laquelle Theresa est en vie et en bonne santé.

Dans la cabane où Theresa est détenue, Whitman reconnait en l'un des kidnappeurs le fameux Waldo. Mais surtout il se rend compte que cet enlèvement n'est qu'une mise en scène permettant à la jeune fille de ponctionner son père. Whitman indique où trouver Waldo, en échange Big Joe doit délivrer Theresa. Content du bon tour qu'il pense avoir joué, l'avocat retourne à la cabane pour n'y découvrir que le corps d'un comparse. La police intervient en la personne du Lieutenant Bryant qui n'est pas au courant de l'enlèvement.

Moyra relance Whitman et lui apprend que Theresa était en relations avec Waldo depuis plusieurs semaines et l'engage pour surveiller l'héritière. Sur ses indications, Whitman se rend au Styx Club, repère de Big Joe et Buno. Big Joe n'a trouvé à la cabane que le cadavre de Fats. Pensant que l'avocat connait la cachette de Waldo et Theresa, il lui fait subir le supplice de l'eau dans une version améliorée, l'alcool remplaçant l'inoffensif liquide.

Lors d'un nouveau rendez-vous, Whitman remet l'argent à Theresa et Waldo mais il est suivi par Big Joe qui s'empare de la rançon, avouant être le meurtrier de Fats. Il kidnappe Theresa et précise que celle-ci ne sera rendue qu'en échange de la concession Sorrienta, terrains pétrolifères dont Van Clune est propriétaire. Aussitôt les soupçons se portent sur Hilton, le rival en affaires de Van Clune.

Whitman découvre chez lui le cadavre de Waldo et nouvelle intervention du Lieutenant Bryant qui se contente de mettre en garde l'avocat sans procéder à une fouille de l'appartement. Après un intermède langoureux avec Moyra et une conversation avec Buno, entretien qui s'avère funeste pour celui-ci, Whitman retourne à la cabane, abat un ravisseur et délivre Theresa.

Nouvelle apparition de Bryant en compagnie de Big Joe. Bryant se démasque avouant être aux ordres d'un caïd. Whitman réussi à leur fausser compagnie et, quoique blessé, récupère Theresa. Il la reconduit chez son père qui s'apprêtait à remettre le dossier Siorrenta au Sénateur Bridges, désireux de servir comme médiateur auprès des ravisseurs.

 

Comme dans la plupart de ses romans, Carter Brown utilise l'humour trop souvent facile pour faire passer une intrigue un peu faible.

Cependant la causticité de Whitman et ses jeux de mots laids (comme disent les coureurs cyclistes) s'étiolent au fil du roman. La seconde partie du roman se lit avec plus de plaisir que la première.

Le whisky et le martini dry coulent à flot et pour ne pas déroger à ses principes, Carter Brown met en scène la Blonde, Theresa, la Rousse, Moyra, et la Brune, Jane, secrétaire de Hilton à qui Whitman ne peu s'empêcher de conter fleurette.

 

Un avocat qui se conduit comme un vulgaire privé de roman populaire, faut le voir pour le croire.

Curiosité :

A l'origine ce roman était signé Peter Carter Brown.

Carter BROWN : La tournée du patron

Carter BROWN : La tournée du patron (Stripper You've sinned - 1957. Traduction de Henri Collard). Série Noire N°615. Parution janvier 1961. 192 pages. Réédition Carré Noir N°101. Parution janvier 1973.

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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 10:50
Erle Stanley GARDNER : Le témoin en colère

Trois nouvelles par le créateur de Perry Mason !

Erle Stanley GARDNER : Le témoin en colère

Le témoin en colère ( The case of the irate witness - 1953 ).

La chambre forte de la Jebson Commercial Company a été forcée durant la nuit et la paye bimensuelle des ouvriers, soit 100 000 dollars, a été dérobée. Perry Mason qui se rendait à une partie de pêche est amené à défendre le principal suspect à cause d'un policier qui interprète mal ses réponses à un contrôle routier. Corbin, outre le fait qu'il a un casier judiciaire, possède des billets provenant du vol. Bergal, directeur de la compagnie depuis un an, malgré les conseils et le rapport de Nesbitt le comptable n'a pas changé le coffre jugé désuet. Il a procédé à quelques améliorations, ajoutant une alarme et demandant à la banque livrant l'argent de la paye deux fois par mois de relever les numéros des billets de 20 dollars.

 

Une histoire courte qui met en valeur les talents de Mason sans s'encombrer de fioritures descriptives ou de dialogues oiseux.

 

La chasse au papillon ( The jeweled butterfly - 1952 ).

Secrétaire de direction d'une compagnie d'assurances et responsable des potins et cancans dans le journal de l'entreprise, Peggy Castle reçoit une missive anonyme l'informant que Don Kimberley, l'un des pontes du contentieux, a rendez-vous dans une boîte de nuit avec une employée, Stella Lynn, surnommée Miss Lolo. Stella ne vient pas et Don, inquiet, demande à Peggy de l'accompagner chez la jeune fille. Ils la découvrent morte, empoisonnée au cyanure avec posée sur une de ses jambes une broche représentant un papillon, broche faisant partie d'un lot de bijoux volés et assurés par la compagnie d'assurances. Peggy trouve des morceaux de verre dans le bac à douche et une pellicule photo parmi les affaires de bureau de Stella. Elle demande à Don de la faire développer chez lui. C'est le moment choisi par l'inspecteur Nelson de faire son entrée en compagnie de Fran Bushnell qui déclare avoir connu Stella en même temps que Peter son mari et d'un autre homme Bill Everett. L'un des flacons de son labo contenant du cyanure, Don est arrêté au grand dam de Peggy qui se promet de l'innocenter. Stella était enceinte et grâce au talent de déduction de son oncle Bénédict et aux photos développées, Peggy retrouve la trace de son amant qui n'est autre que Peter Bushnell. Celui-ci avoue même s'être marié avec Stella au Mexique, mais selon Fran le divorce n'aurait pas été prononcé.

 

Une histoire un peu tirée par les cheveux et qui met en scène un personnage assez sympathique malgré ses antécédents. L'oncle Bénédict en effet est un ancien bonimenteur, charlatan, et escroc à ses heures. Il philosophe volontiers sur la femme, et pour lui il n'en existe que deux sortes, incompatibles entre elles: les séductrices et les intelligentes. Peggy démontrera qu'elle est l'une et l'autre en même temps.

 

Une femme, expliqua Peggy, remarque naturellement certains détails qui échapperaient à un homme. (page 130).

Cherchez la dépouille (The vanishing corpse - 1931, revu en 1959).

Au cours de sa tournée de surveillance sur la partie du port qui lui est dévolue, l'agent O'Hara entend un cri et aperçoit la silhouette d'un fuyard. Il s'élance et est aidé dans sa poursuite par Sidney Zoom, dilettante habitant un bateau, et son chien policier qui accule le quidam. La, plutôt, car il s'agit d'une jeune femme en possession d'un revolver dont deux balles ont été tirées. Le sac à main de Mildred, nièce du collectionneur excentrique Stanwood, contient entre autre un diamant. La maisonnée du collectionneur est composée de Wetler, le secrétaire, de Shinahara, le domestique japonais, de Rabb, un assistant et de Buntler, un vieil ami. Le bureau de Stanwood a été dévasté, une mare de sang s'étale sur la table mais le maître des lieux a disparu, laissant un testament léguant la moitié de sa fortune à sa nièce, le reste à la maisonnée, et un message selon lequel on l'aurait drogué et enlevé. Bostwich, un ami de Stanwood, qui revient d'une croisière maritime, prétend l'avoir vu assassiné à l'aide d'une dague, dans sa voiture fermée à clé, sur une jetée. Arrivés sur place les policiers découvrent une voiture vide. Une semaine plus tard le corps est découvert dans une décharge, une balle dans l'épaule, et tué à l'arme blanche. Zoom, qui aime aider son ami le lieutenant Mahoney, ne croit pas en la culpabilité de Mildred mais soupçonne l'un des familiers de Stanwood. Il suppute que le cadavre dans la voiture n'était qu'un mannequin de cire..

 

Une fois de plus Erle Stanley Gardner s'amuse à dévoiler l'identité du coupable comme le prestidigitateur sort le lapin de son chapeau. Les explications sont habiles mais aucune piste ne permet au lecteur de résoudre l'énigme par lui-même.

Erle Stanley GARDNER : Le témoin en colère. Recueil de trois nouvelles traduites par S. Hilling. Série Noire N°1604. Parution juillet 1973. 192 pages.

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 08:07
Raf VALLET : Adieu poulet.

Mais n'est-ce qu'un au revoir ?

Raf VALLET : Adieu poulet.

Commissaire de police n'ayant pas froid aux yeux, Vergeat dérange les notables du coin et les ex-gauchistes établis en néo-bourgeois.

Sur lui plane une sombre machination de prévarication dont Madame Claude, proxénète, se fait l'écho. Il aurait touché des pots de vin, ce dont il se défend. Il décide de renvoyer la balle à ses détracteurs et avec l'aide, parfois forcée, d'Alget, un truand qui lui doit beaucoup, de Maurat, un de ses inspecteurs, et de Sylvaine, sa maîtresse, il organise la parade.

Il possède des documents qu'il a consciencieusement accumulés au cours de ses enquêtes et de ses passages dans les différents services de police. Mais il lui faut aussi de l'argent. Aussi il propose à Alget d'effectuer un hold-up dans un centre de tri postal et de partager l'argent, et lui suggère également de supprimer quelques indicateurs dont Donnet le garagiste. Ce qui ne l'empêche pas de se consacrer avec bonheur à son métier de flic et d'arrêter des truands en cavale, même si un petit juge lui mène la vie dure.

Les gêneurs ou indicateurs éliminés, Alget recrute pour la deuxième phase, le braquage, Venturi, un malfrat qui ignore que son nouvel employeur est à l'origine du décès de son frère. Vergeat assure ses arrières en s'attaquant aux édiles, ou tout du moins en leur faisant comprendre qu'il possède un moyen de pression à leur encontre. Ainsi il demande à Lardatte, l'adjoint au maire, de lui prêter le cas échéant un avion en échange de quelques papiers compromettants. Il contacte également un syndicaliste CGT et lui fait comprendre qu'il a tout à gagner et rien à perdre à faciliter la tentative de hold-up. Grâce à l'amabilité d'un flic vénézuélien qui lui doit la vie, il est en possession de faux passeports.

Un petit juge l'inculpe et l'incarcère, et Alget en profite pour proposer à Venturi sa part.

 

Vergeat se vengeait de tous ceux qui abîmaient l'image qu'il se faisait jadis de la société. Le complexe du bon shérif (page 195). Vergeat est un flic qui devient pourri par réaction devant les événements et parce que l'on tente de lui faire porter le chapeau. Ecœuré tout autant par les hommes qui se disent honnêtes et que par ceux qui renient leurs convictions, il s'érige en redresseur de tort. "Les voyous sont partout même dans l'Etat."(Page 204). Raf Vallet se révèle prodigue en axiomes de cet acabit et parfois l'on arrive à se demander si le roman n'est pas prétexte à citations quoique sous l'humour on sent la colère sourde d'un homme exaspéré par les turpitudes des hommes politiques. Si un policier décide de semer la pagaille dans une ville, personne n'est mieux armé que lui (page 230).

Dans le genre Je t'aime moi non plus, Raf Vallet propose des romans aux relents anarchistes. Concurrent dans le style néo-polar institué par Manchette et ADG, il prend pour héros un flic et s'amuse à jeter le trouble sur les représentants de cette corporation. Tout en lui donnant les traits d'un vengeur masqué il le dépeint comme un magouilleur maître chanteur.

Il y a maintenant deux sortes de policiers : ceux qui font de la politique et ceux qui n'en font pas.

Raf VALLET : Adieu poulet.

Curiosités :

Ce roman inaugurait la nouvelle collection Super Noire, petite sœur de la Série Noire, et a obtenu le Prix Mystère de la Critique 1975. Il a été porté à l'écran en 1975 par Pierre Granier-Deferre, avec dans les rôles principaux : Lino Ventura, Patrick Dewaere, Victor Lanoux, Julien Guiomar, Françoise Brion...

A noter que Vergeat est également un agent des RG dans la série du Poulpe.

Raf VALLET : Adieu poulet.

Raf VALLET : Adieu poulet. Super Noire N°1 - Parution juillet 1974. 256 pages. Réédition Carré Noir N°219. Février 1976.

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12 avril 2015 7 12 /04 /avril /2015 11:11
Cleve Franklin ADAMS : L'arme à gauche

et Larme à l'œil ?

Cleve Franklin ADAMS : L'arme à gauche

La débauche, le vice règnent sur la ville. William Rock, à qui Mac Leod le district attorney accorde une confiance sans borne, est chargé par celui-ci d'effectuer une épuration.

Pat Corrigan, journaliste et beau-frère de William, et O'Melveny, directeur du Journal, ne sont pas étrangers à cette incitation à l'épuration.

Rock obtient par papier interposé un rendez-vous avec Laura, l'une des danseuses du Frolic's, boîte de strip-tease et de variétés minables. Hélas Rock arrive trop tard, Laura a été assassinée et il est arrêté par des policiers indisposés envers son patron.

Bill Rock, qui ne veut rien devoir à son patron Mac Leod, s'évade tout en continuant son enquête. Une cavale pour la bonne cause, mais tout s'effrite sous ses pieds. Le meurtre de Mullins, le patron du Frolic's, lui est imputé.

Karen, la secrétaire de Mac Leod, dont la naissance est entourée de mystère, Gerry, sa propre sœur, Pat Corrigan sont tout à tour impliqués dans cette enquête. Comme amis ou ennemis ? Comme partenaires ou adversaires ?

Les imbrications entre le vice et la vertu sont nombreuses, souvent en surface, mais Rock est un impulsif qui réfléchit après avoir agi. Une façon de procéder qui lui vaut non seulement des inimitiés mais également de nombreuses occasions de se fourvoyer, mettant les innocents et les coupables dans le même panier.

 

L'arme à gauche est un roman sans prétention. Il met en avant le problème souvent évoqué de la guerre sourde des polices : entre la Criminelle, les Mœurs, et le district attorney, c'est un peu à qui tirera à soi les couvertures.

Cependant le personnage de Rock est attachant. Il fonce dans le brouillard, il effectue des déductions hâtives, mais il reste fidèle à sa ligne de conduite, à son idéal :l'honnêteté. Des plus les scènes décrites par Cleve F. Adams sont très visuelles, très cinématographiques, bourrées d'humour.

 


... une jambe sans bas, c'est comme du champagne éventé.

Curiosité :

Dernier roman de Cleve F. Adams paru dans la Série Noire, L'arme à gauche a été édité aux Etats-Unis sous le nom de Franklin CHARLES, un pseudonyme sous lequel se cachaient Cleve F. Adams et Robert Leslie Bellen.

Ce roman n'a aucun lien avec le film éponyme de Claude Sautet sorti en 1965, avec Lino Ventura, et qui est l'adaptation d'un roman de Charles Williams.

 

Cleve Franklin ADAMS : L'arme à gauche (The vice czar murder - 1941. Traduction de J. G. Marquet). Sérine Noire N°154. Parution mars 1953. 254 pages.

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 09:48
Mark SADLER : Je te plumerai...

Alouette, gentille alouette...

Mark SADLER : Je te plumerai...

Joanna Cardle, la fille du trésorier de l'équipe municipale de Derry City (New-Jersey) fait appel à Paul Shaw afin de réhabiliter son père accusé cinq ans auparavant de prévarication.

Le soir de l'arrivée de Shaw, la jeune fille ne se présente pas au rendez-vous convenu, et le détective découvre le cadavre de David Tromp, fils de l'ancien maire et fiancé de Joanna. Tout accuse Joanna d'être la meurtrière. La nouvelle équipe municipale, composée de Byron Cole, homme de paille de Victor Gasset, gros entrepreneur de la région et propriétaire de nombreux night-clubs, et d'Alex Kirov, ne semble guère plus honnête.

Le Professeur Hallberg, désigné comme procureur, a l'intention de se présenter aux prochaines élections afin de faire le ménage, s'érigeant comme un candidat providentiel et probe. Sa secrétaire, Sheila, la fille de Thomas Burke qui faisait partie de l'ancienne municipalité et avait dénoncé ses amis sous la torture, désire que la mort de David Tromp, qui lui faisait la cour, soit élucidée ainsi que le meurtre de son frère survenu lors de l'éclatement de l'affaire de corruption.

Joanna possède un document accablant Cole, mais le document s'avère être un faux. Alex Kirov s'est marié avec la veuve de l'ex-maire et ne pense qu'à se propulser au premier rang. Shaw est enlevé par Minger et Dimitri frère d'Alex, des anciens du Vietnam, mais les deux hommes ne font aucun mal au détective. Engagé pour défendre la mémoire d'un édile, Shaw se retrouve avec deux meurtres sur les bras et il se sent manipulé dans imbroglio politique et familial.

Tout ce petit monde ne pense qu'à trahir afin de prendre les rênes du .pouvoir. Alex mène sa barque contre Cole et Gasset, aidé en cela par Casey Meade, homme de main et confident de l'entrepreneur. Hallberg est soumis à un chantage et Sarkel , un petit truand propose ses services à Shaw en échange de sa protection. Il a caché chez la mère des Kirov un film amateur montrant le procureur au cours d'ébats amoureux. Le film aurait été tourné à l'insu de celui-ci à moins qu'il ne fut contraint d'y participer en compagnie de sa femme, elle-même maîtresse d'Alex.

La mère des Kirov et Sarkel sont abattus en sortant de l'immeuble et Shaw ne doit la vie sauve qu'à sa présence d'esprit.

 

L'intrigue trop complexe, trop alambiquée de ce roman lui ôte l'essence même de son propos et le lecteur perdu au milieu de ce dédale de trahisons politiques ou sentimentales a du mal à suivre le déroulement des évènements.

A se demander si Sadler ne s'est pas mélangé un temps les stylos, se rétablissant sur une pirouette. A tel point que Joanna Cardle n'est plus si catégorique dans ses dénégations concernant le meurtre de son fiancé.

L'idée de départ était bonne mais à trop vouloir jouer la complexité, Sadler s'embrouille et l'épilogue n'est peut-être pas celui auquel il pensait lors de l'élaboration de son roman. Toutefois quelques personnages attachants apparaissent au cours de ce roman pour disparaître peu après. Ainsi Sadie Kirov avec laquelle Shaw aura une aventure éphémère. Quant à Maureen, elle aide un fois de plus son mari de détective, malgré sa répugnance et ses occupations cinématographiques.

 

Au Vietnam, j'ai appris qu'il n'y a pas une seule guerre, il y a plusieurs guerres particulières. Chacun a la sienne. Pour survivre, il faut mener sa propre guerre.

 

Curiosité :

Mark Sadler est l'un des pseudonymes de Dennis Lynd qui signa également Michael Collins, William Arden, John Crow ou encore Maxwell Grant. Ainsi que des ouvrages sous le nom maison de Nick Carter et des romans destinés pour les adolescents publiés en Bibliothèque Verte sous le nom générique d'Alfred Hitchock.

Mark SADLER : Je te plumerai... (Mirror image - 1972. Traduction de Philippe Marnhac). Série Noire N°1592. Parution juin 1973. 256 pages.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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