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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 08:36
Joe L. HENSLEY : Un été pourri.

Ne vous fiez pas aux prévisions météorologiques...

Joe L. HENSLEY : Un été pourri.

Avocat, travaillant pour le gouverneur de l'état, Mike Wright revient dans la petite ville de Lichmont prendre provisoirement la succession de son père, avocat lui aussi, décédé d'un accident dans les escaliers de son étude alors qu'il était chargé de défendre Kate Powell.

D'origine modeste, elle est accusée d'avoir empoisonné Skid, son mari. La sentence doit être prononcée dans quelques jours mais est pratiquement connue d'avance: Kate sera déclarée coupable et finira ses jours en prison. Outre le fait que son père l'avait appelé la veille pour lui dire qu'il pensait être sur une piste, Mike s'intéresse au dossier pour de multiples raisons : d'abord il n'existe aucune preuve probante, les Powell règnent en maîtres sur la ville et pratiquement tout le monde leur mange dans la main. Sans oublier que Mike fut amoureux de Kate au cours de son adolescence et qu'il l'avait perdue de vue à cause d'aléas familiaux.

G.P. Powell, le patriarche, Dave Jordan, le gendre, Stickney, le juge, Axe, le maire, Jett, le chef de la police, tentent de convaincre ou intiment l'ordre à Mike de ne pas rouvrir le dossier. Mais cette affaire lui semble bâclée et les jurés, comme une grande partie de la population, sont redevables auprès des Powell. Seul le shérif et à un moindre degré Charley Powell, le cadet, qu'il a fréquenté un certain temps à l'école, l'encouragent à persévérer dans son entreprise.

Mike interroge tous les protagonistes, accumule les déclarations, les compare. C'est ainsi qu'il apprend que l'usine de produits pharmaceutiques des Powell aurait un marché avec l'armée, qu'un des militaires préposés à la surveillance de la partie top secret de l'usine aurait eu une liaison avec Kate, que la strychnine, le poison employé pour assassiner Skid, proviendrait des laboratoires de l'usine, etc... et il est persuadé que son père est mort d'un acte de malveillance.

Ses investigations n'ont pas l'heur de plaire à tout le monde, et il a droit à quelques coups de fusil, tirés trop haut pour l'atteindre. Une intimidation qui renforce sa détermination à continuer son enquête. Charley se montre aimable avec lui, l'invite au restaurant, lui confie que son ambition serait de diriger l'usine à la place de son beau-frère et qu'il a besoin de Kate pour racheter des parts d'action de l'usine et contrer les éventuels opposants de la prochaine assemblée générale. Susan, la femme de G.P., absorbe une dose mortelle de poison et laisse un message la désignant comme coupable. Un épilogue qui ne satisfait pas Mike.

Il possède sa petite idée concernant l'identité du coupable des deux meurtres.

 

Mike Wright en abordant cette enquête obéit à deux objectifs : d'abord découvrir si son père avec qui il n'avait guère d'atomes crochus, suite au divorce de ses parents, et dont l'association comme avocats n'avait pas été une réussite, n'a pas succombé à une agression, ensuite parce que Kate fut son premier amour. Ce qui donne à ce roman une note romantique.

De sa carrière juridique Joe L. Hensley a gardé le goût des interrogatoires et son roman est une suite de conversations, de dialogues, de recherche de la vérité au travers de ses discussions avec les différents protagonistes de cette affaire. La parole est privilégiée par rapport à l'action et pourtant le roman ne sombre pas dans le blabla soporifique.

 

Avant, elle s'habillait si court qu'on voyait le paradis chaque fois qu'elle se levait ou s'asseyait.

Curiosité :

Cette affaire de famille possède un avant-goût de Dallas.

Joe L. HENSLEY : Un été pourri. (The poison summer - 1974. Traduction de M. Charvet). Série Noire N°1672. Parution juin 1974. 256 pages.

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 09:36
Erle Stanley GARDNER : L'envolé.

Après l'hirondelle éplorée, rien que de très logique...

Erle Stanley GARDNER : L'envolé.

L'envolé (A man is missing - 1946)

A la suite d'un courrier du chef de la police, le shérif Catlin demande à Hank Lucas, loueur de chevaux et guide touristique, d'accompagner dans leur expédition l'inspecteur Dewitt, un homme de la ville, et Corliss Adrian dont le mari amnésique aurait disparu depuis quelques mois.

D'après une carte postale envoyée à sa femme et sur laquelle il figure en pied, Adrian vivrait dans la montagne environnante dans une cabane. Marion Chandler, qui se fait passer pour une photographe, se joint au petit groupe. En cours de route, Marion confie à Hank qu'en réalité elle est à la recherche de son frère Harry qui aurait accompagné Adrian dans son voyage. Harry est un trappeur et un prospecteur dont la réputation laisse à désirer. Grâce à des traces laissées sur des arbres, Hank retrouve le refuge des deux hommes. L'intérieur est rangé, propre. Toutefois il découvre une lettre signée Adrian laissant entendre qu'une dispute aurait eu lieu entre lui et son compagnon. Ils déterrent un cadavre et Corliss reconnait son mari à certains détails. Du poste d'un garde forestier, qui aurait recueilli un cheval abandonné quelques mois auparavant, ils préviennent le shérif Catlin. Pour Dewitt l'affaire est simple. Adrian et Benton,le frère de Marion se seraient battus, atteints de la fièvre des cabanes. Benton aurait enfoui le corps d'Adrian et Marion aurait aidé son frère à s'enfuir. Une théorie que démonte le shérif Catlin qui connaît bien les us et coutumes des trappeurs.

 

Dans cette histoire qui fait la part belle à la déduction, au bon sens et à la logique, Erle Stanley Gardner joue sur l'antagonisme entre policiers des villes, imbus de leur prétendue supériorité intellectuelle, et les policiers ruraux qui n'ont peut-être pas l'habitude de côtoyer des malfaiteurs mais savent interpréter les signes placés devant leurs yeux. Catlin ne s'en formalise pas pour autant et attribue une grande partie du mérite d'avoir résolu l'énigme à Dewitt.

 

Le môme aux chocolats (the candy Kid - 1931 - réécrite en 1959)

Alors qu'il transportait des pierres précieuses, Mills le diamantaire s'est fait voler sa mallette. Blessé, traqué par la police, le voleur s'est réfugié dans une confiserie. Dans l'assaut qui a suivi il a été criblé de balles et est décédé. Mais les pierres n'ont pas été retrouvées. Une affaire qui intéresse Lester Leith, le gentleman cambrioleur. Il pense que le voleur a pu cacher les rubis dans les chocolats. Supposition dont il informe son valet Scuttle qui s'empresse de tout raconter au sergent Ackley, ennemi intime de Leith. Leith émet une théorie qu'Ackley s'empresse de vérifier. Munis de chalumeaux ils insèrent dans les chocolats des pastilles ou de faux bijoux, mais les résultats ne sont guère probants. Un individu sème des pierres précieuses un peu partout et Ackley qui pensait pouvoir inculper Leith en est pour ses frais. Scuttle pense que Leith devient fou lorsque celui-ci prétend tout d'un coup qu'ils ne sont plus en novembre mais au mois de juillet, et ceci à cause d'une réflexion sur l'heure d'été. Leith engage un couple chargé de mettre Ackley sur une fausse piste.

 

Une énigme tarabiscotée et guère convaincante par un auteur qui nous avait habitué à beaucoup mieux dans le genre. Son personnage de gentleman cambrioleur est toutefois assez proche d'Arsène Lupin pour que l'on s'intéresse à ses aventures.

 

Le témoin récalcitrant ( The affair of the reluctant witness - 1949).

Afin de ne pas dilapider son héritage, les comptes de Jerry Bane ont été confiés à un avoué, Anson. Mais Bane a besoin d'argent et il pense regonfler ses finances en s'intéressant aux faits-divers grâce à la mémoire visuelle de son valet, Mugs Magoo, ancien policier devenu clochard et qu'il a recueilli. C'est ainsi qu'il se penche sur l'affaire d'une commerçante qui aurait assisté à un vol mais aucun bijou n'a été retrouvé sur le présumé cambrioleur et le bijoutier dément avoir été spolié. Bernice, propriétaire d'un magasin d'alimentation et qui ne roule pas sur l'or, se demande si elle n'a pas rêvé le hold-up et Bane à son insu examine les boites de conserve. Il trouve dans l'une d'elle les pierres dérobées au bijoutier qui s'avère n'être qu'un receleur.

 

Amusante sans plus cette histoire un peu farfelue et désuète qui là encore joue sur la logique et la déduction. Jerry Bane n'a pas l'apanage de ses maîtres gentlemen cambrioleurs même s'il en possède quelques qualités.

 

un homme qui regarde le portrait d'une jolie femme a tout de suite des idées.

Erle Stanley GARDNER : L'envolé. Recueil de trois nouvelles traduites de l'américain par Alain Chataignier. Série Noire N°1620. Parution septembre 1973. 192 pages.

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 07:44
Al CONROY : Comme il y va !

Comme il peut, ma brave dame, comme il peut...

Al CONROY : Comme il y va !

Milliardaire, malade, Pannunzio ne peut accepter que la Mafia régisse ses pays d'origine et d'adoption.

Ne pouvant faire le grand balayage intégral, il veut s'attaquer aux parrains locaux, notamment Don Max Vigilante de Philadelphie et Don Aldo Bell de Reading, et les réduire à néant. Pour cela il embauche Johnny Morini, dont il a apprécié les antécédents et lui confie la redoutable mission d'infiltrer les deux bandes pour mieux les annihiler. La jeune femme de Morini, qui est devenu Johnny March, a appris ses antécédents et l'a quitté à la suite d'une fausse couche. Depuis il vit en compagnie de l'alcool. Aussi n'ayant rien d'autre de mieux à faire il accepte et prend l'identité d'un petit truand californien.

A Philadelphie il effectue quelques raids solitaires, volant des camions et refourguant la marchandise au receleur local, Corngold. Il joue les sommes gagnées au poker et accuse certains joueurs de connivence. Ces faits d'armes attire l'attention de Sutro, adjoint de Fava, responsable d'un "régime" de Max Vigilente. Johnny, après avoir déjoué les pièges tendus par Sutro et Fava et ayant prouvé sa valeur, se voit confié par ce dernier la mission de se faire recruter dans la bande à Bell, ce qui arrange ses affaires.

A Reading il se lie avec Franck, l'un des fils Bell mais il est reconnu par Mack, cousin de Lou, l'un des hommes de main du parrain. Mack et Lou surprennent Johnny alors qu'il cambriole pour son compte une grande surface mais Phil Rosen, jeune complice de Morini arrive à temps. Les deux hommes sont éliminés et Rosen, gravement blessé, est confié à un docteur émargeant à l'Organisation. Une opération de grande envergure est montée par Doyle, un truand qui réussit de gros coups mais n'est pas le genre à s'embarrasser de fioritures.

Morini, pressenti pour l'aider dans un cambriolage, refuse mais il peut placer un micro émetteur et connaît ainsi les coordonnées du vol. Des accrochages ont lieu entre les deux bandes rivales et les deux pontes se demandent comment enrayer cette guerre froide qui tourne au vinaigre. Doyle mène à bon terme le cambriolage projeté, avec quelques cadavres sur le terrain, et retrouve Corngold dans une cabane de pêche. Seulement Johnny est lui aussi au rendez-vous et subtilise le butin une mallette remplis de pierres précieuses.

Doyle et un de ses complices le poursuivent dans la forêt. S'ensuit un duel au bout duquel Johnny sort vainqueur. Il propose à Franck Bell un rendez-vous chez Dietrich, autre receleur, et avertit Sutro. Les deux bandes mises en présence se canardent et pratiquement seul Sutro d'un côté, les frères Bell, dont Tony sérieusement blessé, de l'autre échappent au guet-apens.

 

Johnny Morini, s'il veut, sinon démanteler la Mafia mais au moins l'affaiblir comme il est prévu à la fin du roman, aura fort à faire pour réduire cette hydre. Al Conroy, alias Marvin H. Albert, fidèle à lui-même, n'épargne pas les détails dans les scènes d'action en général, et en particulier. Sobre dans les dialogues, il s'exprime avec force dans la description des scènes de violence, et règle les combats avec minutie.

Et la phase romanesque s'efface presque derrière le documentaire, le récit, pour ne pas dire la biographie. Sérieux, Al Conroy ne lâche ses traits d'humour qu'au compte-gouttes, comme involontairement. La fibre sensible existe cependant avec la liaison, brève, entre Morini et une serveuse de bar, divorcée et désabusée.

 

Curiosité:

L'une des scènes, celle de la poursuite dans la forêt, entre deux truands et Morini, possède un grand nombre d'analogies avec une autre scène décrite dans l'épisode précédent, Soldato.

 

Al CONROY : Comme il y va ! (Death grip - 1972. Traduction de A. Vincent-Harmel). Série Noire N°1614. Parution septembre 1973. 192 pages.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 07:55
Clifton ADAMS : La loi du flingue

Dans les plaines du Far-West quand vient la nuit,

les cow-boys près du bivouac sont réunis...

Clifton ADAMS : La loi du flingue

Ayant échappé de peu à la mort, Gibbs dit Shorty est recueilli par Bohannan, un berger itinérant, anachronisme dans ce pays d'éleveurs de bovins.

Reconverti depuis quelques années dans le transport du courrier postal, Shorty constate que son agresseur s'est emparé de sa sacoche. A Hardrow, Tooms le marshal, Goldie la tenancière du saloon Haut-de-forme, et les autres villageois sont étonnés et gênés du retour de Shorty. Ceux-ci le croyaient définitivement disparu et ils ont même lynché et suspendu Courtney, un prétendu flambeur professionnel de Tascosa, suspecté d'avoir trucidé le courrier postal.

Shorty comprend, d'après l'attitude des habitants d'Hardrow qu'il est devenu indésirable, un point de vue entériné par les éleveurs de vaches de la région, John English, Paul Mason et Straiter, ainsi que par l'inspecteur de l'association des éleveurs, Sam Milo. Shorty, hargneux comme un roquet, déduit que le tireur désirait s'approprier sa sacoche et surtout son contenu.

Bohannan lui apprend que Ramon, son fils, a été tué des années auparavant et qu'il garde rancune auprès des éleveurs. En sillonnant la Prairie, Shorty évite à madame Courtney d'être abattue par Vance, le fils d'English, et Nate Corry le contremaître. Un acte dont ils réfutent l'idée. La veuve Courtney lui révèle que son mari était en réalité un détective privé engagé par l'association et qu'il avait posté deux rapports à l'adresse de celle-ci.

A Hardrow, Shorty confie Madame Courtney à Goldie et malgré les conseils du marshal s'incruste dans la bourgade. Bohannan le berger est retrouvé mort, calciné, ainsi que ses animaux; Shorty est passé à tabac par une bande à la solde d'English. Le soir même, dans le saloon de Goldie, où il couche sur le billard depuis l'incendie de sa cabane, il échappe de peu à une fusillade. Il parvient à sauver du saloon en flammes, un incendie criminel, Goldie et madame Courtney avec l'aide du marshal Tooms. Ils se réfugient dans la prison et doivent subir les assauts de Vance English et Nate Corry. Vance est mortellement blessé et Corry est lui aussi touché par les balles.

Malgré ses réticences, madame Courtney avoue avoir lu le rapport de son mari.

 

Dans le cadre d'un western, dont l'action se déroule en 1890, ce roman est en réalité la parabole sur la mainmise des puissants (quel que soit leur métier ou leur fonction) sur les faibles et de la contestation de privilèges abusifs.

Cette histoire qui se déroule dans un état américain en pleine mutation mais encore soumis à la loi des Seigneurs de la terre (cela a-t-il réellement changé ?) est une version moderne de la lutte biblique entre David et Goliath. Une lutte qui perdure un peu partout malgré les déclarations de bonnes intentions proférées à l'envi.

 

Avec sa barbe de huit jours, il faisait l'effet d'un cadavre au visage malpropre.

 

Curiosité :

Tom & Jerry ne sont pas uniquement des personnages de dessins animés. C'est également une boisson à base de rhum, d'œufs battus et de muscade.

Clifton Adams souligne également la différence entre existant entre le Marshall, représentant de la loi dans une bourgade, et du Shérif, responsable d'un comté.

Clifton ADAMS : La loi du flingue (Shorty - 1965. Traduction de M. Elfvik). Série Noire N°1098. Parution janvier 1967. 256 pages.

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 08:40
Victor CANNING : L'oeil incandescent

Protégez-vous !

Victor CANNING : L'oeil incandescent

Echoués à Sugulli, petit port sur la côte somalienne, le docteur Wellard, Royce, en délicatesse avec la loi anglaise, Blaikie, prêtre, Fisher, peintre, Lily, artiste, Juliette, riche oisive, et un marin sont les seuls survivants du Cambria, un navire qui de l'Inde devait rallier l'Italie.

Ils sont recueillis par le carabinier local, Dracopoli, et s'installent dans un hôtel. Vit également à Sugulli, Harmer, un Américain prospecteur de pétrole marié avec une indigène dont il a eu une fille, Maria. Harmer dont la jeep est convoitée par Royce confie son rapport habituel à Dracopoli qui le joint à la demande de secours formulée par Wellard. Fagih, un indigène, muni du rapport et du mot de Wellard doit rallier Kandala à dos de mulet en quatre ou cinq jours. Il est assailli en cours de route par les hommes du Sultan Ali Yacquibi, le seigneur de la région.

Yacquibi, élevé à l'européenne mais qui déteste les étrangers, attend impatiemment encore deux ans lorsque le protectorat italien aura pris fin. Il brûle les papiers confiés à Fagih et fait tuer celui-ci par ses hommes.

Wellard soigne les malades du village aidé par Juliette tombée amoureuse de lui. Un incendie ravage l'habitation de Harmer. Wellard assisté de Royce qui tentait de s'échapper sauve Maria des flammes. Yacquibi, à qui Wellard et Dracopoli rendent visite, impute le crime à des membres de sa tribu qui n'auraient pas accepté le mariage de Harmer avec une Somali. Wellard ne croit pas à une vengeance à retardement et pense que l'Américain avait découvert du pétrole, ce qui contrarierait les projets d'indépendance du Sultan.

Un pêcheur a recueilli un blessé et Wellard s'empresse au chevet du moribond. Il s'agit de Fagih qui a survécu à ses blessures. Seul Dracopoli est mis dans la confidence. Juliette aime Wellard, et c'est réciproque mais le médecin qui possède sa fierté ne veut pas vivre aux crochets d'une femme. Et pour installer un cabinet à Londres il lui faut de l'argent qu'il ne possède pas. Il pense alors au petit coffre-fort de Harmer qu'il récupère dans le lagon où les hommes de Yacquibi l'avaient jeté et l'ouvre découvrant une liasse de papiers. Fait prisonnier par le Sultan il parvient à s'échapper avec les documents. Il est obligé d'avouer à ses compagnons qu'il désirait s'approprier de l'argent et Dracopoli les avertit que le Sultan n'en restera pas là.

Le lendemain c'est la fête de l'Au Hiltir et les survivants ont une journée de répit pour organiser la résistance dans l'hôtel et le poste de police le jouxtant.

 

Perdu dans la Série Noire ce roman n'est ni policier, ni noir, ni même espionnage comme en a écrit Victor Canning mais bien un roman d'aventures exotiques avec naufrage, documents, conflit avec les autochtones, et histoire d'amour bien entendu.

Les personnages ne sont ni bon ni franchement mauvais tel Royce le fraudeur qui ne s'érige pas en truand, ou Wellard le médecin qui par égarement déclenche l'ire du Sultan ou encore le prêtre qui se rappelle un épisode honteux de sa vie au contact de l'enfant. Quant à Lily, l'artiste effeuilleuse aux colombes, elle s'efface au profit de Juliette sans ressentir de rancune envers Wellard qu'elle aime mais qui ne la considère que comme une amie.

J'oubliais que vous êtes anglais ! Les enfants et les chiens, c'est sacré.

 

Curiosité :

Ce roman a paru pour la première fois dans la collection Panique des éditions Gallimard sous le numéro 19 en janvier 1963. Réédité sous le titre Un pyjama de sapin sous titré L'Œil incandescent, Paniques 2e série no 8,

Victor CANNING : L'oeil incandescent

Victor CANNING : L'oeil incandescent (The burning eye - 1959 - 1960. Traduction de Denise Rousset). Série Noire N°1625. Parution octobre 1973. 192 pages.

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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 13:00
André GEX: M.I.R.

MIR à belles ?

André GEX: M.I.R.

Afin de faire libérer leurs camarades emprisonnés, le M.I.R. - mouvement d'extrême gauche vénézuélien - prend en otage le consul général français à Caracas et demande à Alain Michel, directeur de l'Alliance française et à Monseigneur Crosetti, nonce apostolique, d'intercéder auprès du président de la république.

Celui-ci refuse de céder aux ravisseurs et le consul est abattu. Grâce à l'aide de Spéciaux américains, les révolutionnaires sont rapidement démasqués ainsi que leur lieu de villégiature, près de la frontière colombienne. Seule une ressortissante du nom de Claudia échappe aux mailles du filet. Alain Michel est promu attaché culturel au Guatemala, puis rentre en France en 1971 pour jouir d'une retraite bien méritée dans sa ville natale de Valaucourt (Meurthe et Moselle). Le 8 octobre de l'année suivante il est abattu au cours du banquet annuel de l'Association des anciens élèves du lycée.

Philippe Chauve, agent du SDECE, est chargé d'enquêter sur ce crime, le Quai d'Orsay pensant à une relation possible entre ce crime et l'affaire vénézuélienne. Il enquête à Nancy et à Valaucourt. Il étudie les discours du président de l'Association, de l'invité honneur, Alain Michel en l'occurrence, et du second hôte d'honneur, mademoiselle Soler, sans trouver matière à réflexion. Seules parmi la correspondance de Michel des lettres en provenance du Guatemala, signées Tenchita et se terminant par un énigmatique "Saint Thomas veille sur toi et moi" attirent son attention.

Ensuite il se rend au Venezuela où il apprend que Michel aurait eu une liaison avec une certaine Tenchita, Guatémaltèque de nationalité et entraîneuse de profession. La demoiselle serait repartie pour son pays d'origine au moment de la nomination de Michel pour le Guatemala. Il rend également visite à Monseigneur Crosetti. Le brave homme ne lui révèle rien qu'il ne sache déjà, à part une allusion à Edison. Chauve réfléchit puis se renseigne auprès de l'Alliance franchise qui possède un magnétophone. Il se rend au Guatemala, dans la capitale d'abord puis à Chichicastenango, petit village d'où provenaient les lettres adressées à Alain Michel. Seulement Tenchita vient d'être assassinée.

Dans le cimetière où il se recueille Chauve est pris pour un lapin. Il ne doit la vie sauve qu'à l'intervention du lieutenant Castaneda qui le surveillait. Détail qu'il ignore, Chauve a été repéré au Venezuela et sa couverture ne vaut plus rien. Un gamin lui conseille de visiter l'église, et il découvre avec un brin de réussite et un minimum de réflexion une bande de magnétophone cachée entre les jambes de la statue de Saint Thomas. Cette bande est l'enregistrement de la conversation entre la révolutionnaire du Mir et le Président vénézuélien, enregistrement réalisé par Alain Michel.

Chauve rentre à Paris sans incident et l'un de ses collègues affirme que cet accent est celui d'une pied noir d'origine espagnole. Direction Valaucourt où Chauve épluche la liste des invités et leur discours.

 

Ce roman qui au début laissait supposer une histoire d'espionnage tourne peu à peu au polar et au thriller avec un épilogue décevant et déconcertant. Là où on s'attendait à de mystérieux affrontements entre nations, on tombe dans un drame de province.

Un mélange des genres qui n'est pas une totale réussite, malgré les explications laborieuses de l'auteur. Quant à Chauve, il n'est guère à l'aise et se montre moins convaincant que ses pairs et confrères.

L'auteur a fait mieux en matière de romans, sous le pseudonyme de Maxime Delamare notamment.

André GEX: M.I.R. Série Noire N°1622. Parution octobre 1973. 256 pages.

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 08:04
Mark McSHANE: Fluides

Esprit es-tu là ?

Mark McSHANE: Fluides

A trente six ans, William, bibliothécaire, est un solitaire, refusant les responsabilités, un peu naïf, insignifiant. Sa mère l'ayant élevé seule il aime être dominé, surtout par les femmes.

La personnalité de Myra Savage, médium, auteur avec Bill, son mari, de l'enlèvement de la petite Clayton et responsable en grande part du décès de la gamine l'impressionne fortement. Il tombe amoureux de la ravisseuse, ne perdant pas une miette du procès. Myra dont le mari asthmatique est décédé, sort de geôle avec la ferme intention de rejoindre l'au-delà.

William est là à l'attendre et lui propose de venir vivre chez lui. William possède des dons psychiques qu'il ignore mais dont Myra se rend compte à son contact. Elle accepte la proposition de son fan et décide de reporter à plus tard son suicide. Elle veut connaître ses possibilités en qualité de médium, son expérience avec la petite Clayton ne s'étant pas révélée concluante.

Elle organise des séances de spiritisme avec William et atteint la fameuse Porte. Elle consigne par écrit le futur qu'elle a entrevu mais William désireux de bien faire ouvre les lettres qu'elle a rédigé et précipite les évènements. Myra constate que ses prédictions se sont réalisées mais elle n'est pas satisfaite pour autant, redoutant les coïncidences. Elle prépare une nouvelle séance au cours de laquelle elle voit un assassinat sur le candidat travailliste des prochaines élections.

Une fois de plus Wilson se substitue au destin, se munit de la carabine dont il se sert à l'entrainement au tir aux pigeons d'argile et se rend à la réunion publique. L'orateur est apostrophé par un contestataire et dans la bousculade qui s'ensuit, Wilson abat malencontreusement Webster, le candidat. Myra afin de peaufiner son personnage rencontre la femme de Webster et lui raconte qu'elle a vu en rêve l'attentat contre son mari. Wilson, déboussolé, retourne chez lui et Myra se rend compte qu'il n'est pas dans son état normal.

 

L'histoire de l'enlèvement de la petite Clayton et les démêlés de Myra Savage et de Bill son mari avec les policiers ont été narré dans le roman Le rideau de brume. D'ailleurs le premier tiers de ce roman est consacré à la présentation de William Wilson et du résumé des avatars de Myra Savage dans l'affaire du kidnapping de la gamine.

Myra à sa sortie de prison ne désire pas prendre une revanche sur le sort mais elle est contrainte un peu à son corps et à son esprit défendant de se replonger dans le spiritisme par les dons qu'elle découvre en William, un admirateur qui ignore ses possibilités. Le contraire du macho puisque William aime être dominé, commandé par des femmes, refusant toute initiative, ce qui est un peu l'anti thèse du roman policier américain des années cinquante.

 

Travailler dans une librairie, c'est seulement faire du commerce. Travailler dans une Bibliothèque qui prête gratuitement des livres, c'est servir la société, William. Œuvrer pour une noble cause.

Curiosité :

Les séances de spiritisme ne sont plus décrites comme dans Le rideau de brume mais simplement évoquées

Mark McSHANE: Fluides (Séance for two - 1972. Traduction de Roger Guerbet). Série Noire N°1619. Parution septembre 1973. 256 pages. 4,00€. Disponible sur le site Série Noire

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 07:43
Erle Stanley GARDNER : L'hirondelle éplorée

Rien à voir avec les policiers en pèlerine !

Erle Stanley GARDNER : L'hirondelle éplorée

L'hirondelle éplorée ( The case of crying swallow - 1947 ).

Ex play-boy, aviateur durant la Seconde guerre Mondiale, millionnaire, le Major Claude L. Winnett requiert les services de Perry Mason. Sa femme Marcia a disparu lui laissant un message d'adieu.

Marcia a été acceptée à contrecœur par la mère de Winnett qui aurait préféré que son fils se marie avec Daphné Rexford. Les bijoux de Marcia ont été dérobés peu de temps auparavant alors que la jeune femme venait de résilier son contrat d'assurance. La nuit du vol, Winnett a entendu un cri d'hirondelle, les oiseaux nichant au dessus de la fenêtre de la chambre ayant pense-t-il été dérangés par le cambrioleur.

Mason s'installe chez Winnett en compagnie de sa secrétaire, Della Street et du détective privé Paul Drake. Il fait la connaissance de la mère du major et de son infirmière. Mason fouille l'habitation et trouve dans un nid une broche et le reste des bijoux dans les canons d'un fusil de chasse. Dans une tour aménagée en observatoire, des jumelles sont pointées sur le bosquet. Della découvre dans cet observatoire un papier comportant de mystérieuses annotations chiffrées.

De son côté Drake relève dans un bosquet des traces de pneu récentes appartenant à une caravane. Les détritus laissés par le campeur permettent de remonter à un certain Drummond, recherché par sa femme. La caravane est repérée dans un camping. A l'intérieur gît le cadavre de Drummond assassiné de deux balles de révolver. L'un des voisins affirme avoir vu la veille au soir une femme dont le signalement correspond à Marcia.

La jeune femme est retrouvée sans connaissance dans une chambre d'hôtel. Elle a tenté de se suicider persuadée d'être l'assassin de Drummond. Victime d'un chantage elle lui a remis les bijoux en simulant un vol. Mariée en premières noces à Drummond, le divorce n'avait pas été prononcé et elle se retrouvait bigame. Seulement elle ne se rappelle pas tout et Mason la fait conduire dans un hôpital en lui conseillant de simuler une amnésie.

 

Une intrigue classique que Mason résout un peu à tâtons après avoir suspecté tous les candidats possibles et qui se révèle, à cause de concours de circonstance en cascade, trop complexe pour être crédible. Toutefois le scénario n'est pas ressembler en partie aux Bijoux de la Castafiore, une aventure de Tintin écrite par Hergé, ou le contraire puisque la bande dessinée date de 1961.

 

Pélican sous roche ( Something like a pelican - 1942 revu en 1970 )

Une cape de fourrure balancée par la fenêtre d'un magasin situé au troisième étage d'un immeuble par une cliente, ce n'est pas courant.

Spectateur de cet incident Lester Leith, qui aime résoudre à son profit ce genre d'intrigue, ne croit pas à l'hypothèse d'une cliente désirant se faire un peu de publicité. En planque devant l'immeuble il assiste à l'enlèvement d'une jeune femme employée dans les bureaux d'une compagnie travaillant pour la marine nationale. Il charge son valet de chambre Scuttle, qui en réalité est un policier dont la tâche est de surveiller ses moindres faits et gestes, de se renseigner sur les ravisseurs qui s'avèrent être des détectives privés.

Des plans ont été dérobés à la Pidico et Bernice Lamen est soupçonnée d'avoir participé à ce vol. Leith pense que les deux événements, jet de la cape par la fenêtre et vol des plans, sont liés. Se faisant passer pour un écrivain désirant analyser les impressions d'une femme se débarrassant d'un objet de valeur par une baie, il engage une comédienne, monte une mise en scène au cours de laquelle il procède à un nouveau lâcher de fourrure. Un photographe fixe sur pellicule les mouvements engendrés par cet acte dans les bureaux de la Pidico, situés en face du magasin.

Leith examine les tirages et remarque un homme se tenant devant le coffre-fort de la société, un fusil à la main. Il rencontre Frank Paterson, l'homme en question, responsable du journal de l'entreprise, et propose de lui vendre deux armes, dont une identique à celle que celui-ci possède déjà, à bas prix, et la nouvelle qu'il a écrite contre une somme d'argent conséquente. Paterson, tenté, vérifie l'arme à sa fenêtre mais mis devant l'obligation d'acheter les écrits de son interlocuteur il refuse l'offre.

Leith a remis un double de sa prose à Scuttle lui demandant de ne la remettre à la police que le lendemain. Evidemment Scuttle s'empresse de la faire parvenir à son supérieur. Selon Leith, Paterson se serait emparé des plans au moment de la diversion de la cape puis les aurait cachés dans l'un des canons de son fusil. Vérification faite, il s'avère, à la grande stupeur de Paterson, que Leith a échangé les armes emportant avec lui les documents.

 

Ersatz d'Arsène Lupin, Lester Leith se joue de la police et des truands en véritable prestidigitateur. Tout est orchestré selon le bon plaisir de Erle Stanley Gardner qui manipule lui aussi ses personnages avec maîtrise et métier.

Un scénario trop bien soigné qui laisse peu de place à l'improvisation, et c'est peut-être ce qui rend exaspérante la lecture de ce genre d'énigme car l'on sait, tout comme dans les romans de John Dickson Carr, qu'il y a un truc. Pourtant l'on marche, ne serait-ce que pour le plaisir de voir les malheureux représentants de l'ordre tournés en bourrique.

Et Gardner en profite également pour philosopher sur le labeur de l'écrivain. On remarquera que dans ces deux nouvelles les fusils jouent un rôle inhabituel.

Il me semble avoir lu quelque part que les meilleurs écrivains ne prennent pas leur stylo pour aligner des mots à toute vitesse, mais travaillent énormément, font de nombreuses corrections, choisissent leurs mots avec le plus grand soin. (page 150).

Erle Stanley GARDNER : L'hirondelle éplorée - Recueil de deux nouvelles traduites de l'américain par Robert Hervé. Série Noire N°1612. Parution août 1973. 192 pages.

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22 avril 2015 3 22 /04 /avril /2015 10:58
Scott MITCHELL : Furie à Babylone

Comme aux Dames ou aux échecs : les Blancs contre les Noirs...

Scott MITCHELL : Furie à Babylone

Depuis six mois la chanteuse Cynthia Karlson est sujette à une série, au début anodine, de malchances mais qui peu à peu s'avère préjudiciable à sa santé physique.

A la perte d'objets usuels s'ajoutent des incidents qui menacent sa vie: absorption d'une dose importante de sédatifs, incendie dans sa chambre provoqué par une cigarette... Dans ces deux cas, elle doit la vie sauve à la présence d'esprit de Russ, son mari. Pire, elle croit avoir revu Concord, leur chauffeur noir qui a péri carbonisé dans un accident de voiture.

Sa sœur, Lee Enders, s'inquiète et accuse Russ d'être à l'origine de ces ennuis. Elle demande à Devlin, détective privé, de protéger Cynthia à son insu. La première journée de filature est riche en évènements. Tandis que Cynthia est attablée à un café, sa voiture dévale une rue en pente et Devlin ne croit pas au hasard d'autant que peu après il est agressé par deux hommes, un Noir et un Blanc, et qu'il s'aperçoit que la jeune femme est suivie par un homme à la carrure imposante.

L'ex-associé de Russ apprend au détective que le mari de Cynthia est volage, arnaqueur et ne l'a épousée que pour son argent. De nouveau agressé par les deux compères, Devlin ne doit la vie sauve qu'à l'intervention d'un inconnu qui lui demande de ne pas fourrer son nez dans cette histoire. Il se résout à mettre Cynthia dans la confidence. Elle accepte à contrecœur cette protection. Devlin décide d'enquêter sur Concord et apprend que sa petite amie Sophie, danseuse dans un club, a déménagé le jour de la mort du chauffeur. Il retrouve sa trace dans un autre cabaret où elle se produit sous le nom de Pearl Duboise. Russ rend visite à la danseuse. Devlin le suit mais tombe dans un traquenard. Il soupçonne Russ de s'adonner à un racket et sent que ses hommes de main, des Noirs, ne portent pas une grande estime pour leur patron.

Russ parti en compagnie d'un des ravisseurs surnommé Gorille, Devlin réussit à fausser compagnie à ses gardiens qui s'entre-tuent. Il se précipite chez Cynthia et découvre le corps de Russ criblé de balles. Parmi les flics venus constater le meurtre, il reconnait en Feldman, lieutenant à la Brigade des Stupéfiants, l'homme qui l'avait mis en garde. Devlin lui annonce que le meurtre de Russ pourrait être le fait de Concord, mais le policier ne le croit pas. Toutefois l'homme des Stups lui confie que Concord était à la tête d'un trafic de drogue aidé en cela par Russ. Devlin n'a qu'une confiance mitigée envers le lieutenant qui se montre comme un horrible raciste. Gorille est appréhendé et Feldman l'accuse d'avoir tué Russ. Mais les méthodes qu'il emploie ne sont pas du goût de Devlin.

 

Narré à la première personne, ce roman ne manque pas d'humour, surtout dans la première partie. Le ton devient nettement plus grave lorsque se précisent les rôles de certains personnages, mais surtout au moment où le racisme prend une place plus prépondérante qu'il y parait dans l'enquête.

La haine des Noirs envers les Blancs est aussi prononcée que celle des Blancs à l'encontre des Noirs. Devlin ne juge ni les uns ni les autres, il ne cherche pas non plus à approfondir leurs motivations, il se contente de constater un état de fait qui amène parfois des erreurs irréparables.

Les querelles des Noirs ne sont pas les querelles des Blancs.

 

Curiosité:

L'action se déroule à Los Angeles, et pourtant tout comme Chase, Scott Mitchell était Britannique. S'il a choisi la Californie comme décor pour ses romans, c'était en hommage à Chandler. A noter une allusion à Reagan qui à l'époque était gouverneur de la Californie.

Scott MITCHELL : Furie à Babylone (Rage in Babylone - 1972. Traduction de Marcel Frère. Série Noire N°1607. Parution août 1973. 192 pages. 4,00€. Disponible sur le site de la Série Noire.

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 09:24
Al CONROY : Soldato

Truand contre Mafia, ça promet !

Al CONROY : Soldato

Petit truand à la solde de Don Renzo, l'un des Parrains de la Mafia de Brooklyn et responsable de la mort d'une jeune fille, Johnny Morini trahit son patron en violant la loi du silence.

Don Renzo qui a été acquitté par manque de preuves et grâce à ses appuis politiques, ne pense qu'à venger l'affront. Il engage un détective privé, Moran, ex-flic spécialisé dans la recherche des personnes disparues. Moran au bout d'un an d'investigations, retrouve la trace de Morini dans un village de l'Utah, marié et nanti d'une nouvelle identité. Don Renzo dépêche deux tueurs mais Morini, toujours sur le qui-vive parvient à s'en débarrasser.

En compagnie de sa femme Mary, enceinte, il prend l'avion pour New-York mais il est suivi comme son ombre par Moran. Pensant que le meilleur moyen pour mettre fin à sa cavale est de tuer Don Renzo, il met sa femme à l'abri dans une pension de famille de la banlieue new-yorkaise et loue un petit logement près des bureaux du Parrain d'où il peut surveiller les allées et venues de celui-ci. Il oblige un vieux proxénète à le conduire auprès d'un dealer qu'il torture afin de lui prendre sa réserve de cocaïne. Puis il s'introduit dans un magasin de nettoyage à sec et cache dans les costumes de Don Renzo les petits sachets de drogue.

Pendant ce temps sa femme Mary téléphone en PCV à sa mère qui vit en Californie, et ce malgré les recommandations de Morini. Moran, qui avait tout prévu en contactant un détective de la côte ouest, peut avec la complicité d'un employé de la Compagnie du Téléphone, localiser la provenance de l'appel. Il contacte immédiatement le conseiller de Don Renzo qui lui envoie deux hommes demain. Johnny échappe une fois de plus à ses poursuivants en les laissant sur le carreau mais il est sérieusement blessé. Il se fait soigner par un toubib affilié à la Mafia qui lui promet de n'avertir le Don que quelques heures après son départ.

 

Sobre et rigoureux, ce roman du à Al Conroy, l'un des pseudonymes de Marvin H Albert, met en scène un truand qui, à cause du viol collectif dont est victime une jeune fille qui l'aimait, se rebelle contre son patron, l'un des puissants Parrain de la Mafia. Sans être un super héros, il parvient à tenir tête aux meilleurs tueurs du Don et ceci grâce au courage, à la volonté qui l'animent.

Il ne doit la vie sauve qu'à un heureux concours de circonstances mais également à cause de la mauvaise appréciation du parrain qui manque de psychologie, préférant se fier à ses hommes plutôt que de débourser une prime substantielle et reconnaitre le bon travail effectué par un détective consciencieux.

 

Curiosité:

Ce roman est l'amorce d'une série qui aurait pu concurrencer celle du Guerroyeur (SN 1515) qui compte de nombreux épisodes et est plus connue en France sous le titre de l'Implacable, ou encore d'une autre série due à Don Pendleton (l'Exécuteur) qui là encore met en scène un personnage dont la profession de foi consiste à traquer les membres de la Mafia.

Mais Al Conroy est trop rigoureux dans l'écriture de ses intrigues pour verser dans l'Hénaurme et prolonger indéfiniment des aventures qui ne deviendraient plus crédibles.

 

 

Quelques tittres de Marvin ALbert sous différents pseudonymes

Al CONROY : Soldato (Soldato - 1972 - Traduction de Roger Guerbet). Série Noire N°1606. Parution août 1973. 192 pages. 4,00€. Disponible sur le site Série Noire.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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