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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 14:10

Mais l’Ange est immortel…

Franck MORRISSET : L'Ange et la Mort.

En l'an de grâce 2044, le 4 mars pour être précis, A. Gabriel, détective amateur, est contacté par son ami le flic O'Malley qui lui demande de participer à un coup de main contre des importateurs de Z33, une drogue particulièrement nocive.

Le même jour, un inconnu le joint par son système de visiophone et le met au défi. Il avoue avoir trucidé une dizaine de prostituées, allégation confirmée par O'Malley peu après. Gabriel n'est pas un détective privé ordinaire. Il ne court pas les enquêtes pour l'argent. C'est un esthète qui préférerait regarder les lumières de San Francisco, assis sur le toit de son immeuble. Seulement les démêlés de sa conscience, sa vision de la justice et de la morale judéo-chrétienne investie par un maître dont il a contesté les faiblesses, les actes, les renoncements, le libre arbitre, l'obligent à se pencher sur les avatars de ses concitoyens.

 

Franck Morrisset, dont on avait lu avec un certain plaisir le précédent roman, Alice qui dormait, confirme ses dispositions pour intégrer Polar et SF, dans cette histoire de tueur en série, fort bien documentée, et les affres de la conscience d'un personnage atypique. Il utilise les ingrédients du roman noir, urbanité pourrie, drogue, etc. pour y faire évoluer un détective qui sans être manichéen n'en joue pas moins avec le feu du Bien et du Mal.

 Un ouvrage découpé en cinq livres qui reprennent en exergue le poème de Baudelaire : Réversibilité. Humour et psychologie sont au rendez-vous dans ce roman dont la transposition SF ne sert qu'à mieux mettre en scène une histoire quasi classique de privé.

Franck MORRISSET : L'Ange et la Mort. Collection Anticipation Polar SF N°1996. Editions Fleuve Noir. Parution novembre 1996. 224 pages.

ISBN : 2-265-05712-6

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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 06:57

Et ce sont les certitudes qui nous dirigent…

Alain PARIS : Le dirigeable Certitude.

Lorsque nous avons quitté les protagonistes des quatre précédents volumes composant Le Monde de la Terre Creuse, soufflait après huit-cents ans d’obscurantisme et de despotisme, un vent de liberté ressenti par tous comme un renouveau. Presque comme une préfiguration de ce qui s’est passé dans les pays de l’Est (rappelons que la première édition de ce roman date de 1990).

Avec toutefois une énorme différence : en partant d’une supposition uchronique, celle d’Hitler grand vainqueur de la Seconde guerre mondiale.

Les dirigeants entretenaient dans les esprits l’idée que la vie était entièrement souterraine. La Terre n’était plus un globe, la vie se trouvant en surface, mais l’inverse. Un retour au Moyen-âge savamment orchestré et régit par une sorte d’Inquisition nommée la Sainte-Vehme.

Sous l’impulsion d’hommes comme Arno von Hagen, l’astrologue Urien, et quelques autres, le Reich tremble sur ses bases, chancelle puis s’effondre.

Dans le dirigeable Certitude, premier volet d’une nouvelle série, nous retrouvons quelques-uns de ces héros, ou leurs descendants, quelques cinquante ans après les événements précités.

Au nord de l’Ecosse, un drôle d’engin en feu tombe du ciel. Seul un des membres de l’équipage survit pendant quelques temps, assez pour que des envoyés de Londres s’inquiètent. Ce dirigeable serait parti vers l’Amérique alors que le Reich était encore tout puissant à la recherche d’une hypothétique galerie conduisant hors de Terre.

Mais selon toute invraisemblance, les membres de cette expédition n’ont pas vieilli. Une mission est alors mise en place afin de découvrir qui se cache derrière ce mystère tandis que des fanatiques du Reich, des nostalgiques de cette sombre époque, semblent trouver un second souffle, une résurgence.

Encore un grand roman épique d’inspiration médiévale et uchronique mais également un roman d’aventures à trame historique qui devrait en passionner plus d’un. Et n’oublions pas que ce roman paru pour la première fois en 1990 n’a pas vieilli car la fièvre de l’Extrême-droite est de plus en plus prégnante de nos jours.

 

Première édition : Collection Anticipation N°1749. Parution avril 1990. 192 pages.

Première édition : Collection Anticipation N°1749. Parution avril 1990. 192 pages.

Alain PARIS : Le dirigeable Certitude. Le Monde de la Terre Creuse N°5. Collection e.Anticipation. Editions L’Ivre Book. Parution 16 mai 2018. 2,99€.

ISBN : 978-2-36892-599-7
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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 08:16

Mais moi je suis seul…

G. ELTON RANNE : Double jeu.

Alors que Dan Campbell et Spencer Goren, deux détectives en un, ont une fois de plus des problèmes de trésorerie, Mary Blackenship leur propose d'enquêter sur une probable filature dont elle serait la victime.

Or Mary n'est autre que la fille unique du directeur général de la Cryogenic Inc., une société chargée de cryogéniser des personnes désirant ressusciter quelques années, voire quelques siècles plus tard.

A dix neuf ans Mary se conduit comme une révoltée, délaissant ses études, s'habillant en punkette, et nos deux héros ne sont pas loin de la considérer comme une gamine trop choyée par la vie, prenant ses désirs pour des réalités, un peu paranoïaque sur les bords. D'ailleurs c'est ce que pense sa psychologue puisque Mary est assaillie parfois par des souvenirs d'enfance qu'elle ne peut avoir vécu.

Toutefois toute rentrée d'argent n'étant pas à négliger, les deux détectives lui implantent une micro caméra afin de repérer d'éventuels poursuivants. Rien de bien positif jusqu'au jour où la gamine se fait enlever en pleine rue. Spencer et Dan résoudront cette affaire dont les motivations s'inscrivent dans une banalité mercantile avec l'aide de leur ami l'inspecteur Franck Dye qui ne s'embarrasse guère de préjugés lorsqu'il désire arriver à ses fins.

 

Le côté SF n'est qu'un alibi, l'action se passe en 2148, et une actualité récente dont l'héroïne était une brebis, n'est que les prémices de ce que pourraient subir d'autres personnes telles que Mary, si la déontologie médicale et scientifique n'y mettait bon ordre.

Au delà de l'enquête, qui se déroule comme tout bon polar qui se respecte, ce sont les dérives scientifiques qui sont mises en cause et la façon de procéder de la part d'individus attirés par l'appât du gain.

Quant au syndrome de Janus, dont sont affublés nos deux complices en détection, cela pourrait expliquer les agissements de quidams qui se transforment de Docteur Jekill en mister Hyde et ne peuvent donner d'explications à leurs méfaits. A noter que Spencer Goren et Dan Campbell ont déjà vécu une aventure dans Alice qui dormait sous la plume de Franck Morisset.

 

G. ELTON RANNE : Double jeu. Collection SF Polar N°3. Editions Fleuve Noir. Parution mars 1997. 256 pages.

ISBN : 2-265-05889-0

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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 11:03

Et le lecteur aussi ?

Franck MORRISSET : Alice qui dormait.

Malgré les progrès constants, et bien que l'on soit en l'an 2148, les erreurs existent toujours, et sont lourdes de conséquences pour celui qui les commet.

Ainsi le docteur Jack Smith, directeur du Centre Cryogénic de Toronto, s'est trompé de patient. Il a réveillé Alice Douglas au lieu de Howard Melvyn. Une bévue due à un petit verre de trop. Il s'est emmêlé les pédales en composant le numéro du patient et le voilà mis à la porte par le tout-puissant Jason Mérédith, son patron.

Faut dire qu'il y a des millions de dollars à la clé, car lorsque Alice Douglas est décédée en 2002, l'acte de Renonciation n'existait pas. Alors elle va réclamer son héritage, augmenté des intérêts. Pas de quoi faire couler la baraque, mais c'est pour le principe.

Jack Smith n'a plus qu'à devenir clochard et suivre les conseils de Georges le philosophe pour assurer sa pitance. Alice est toute contente d'avoir retrouvé la vie, elle qui était morte à 28 ans d'une leucémie. Seulement elle n'est pas confiante en l'avenir.

Aussi elle requiert les services d'une petite agence de détectives composée de Dan Campbell et Spencer Goren. Dan et Spencer se complètent. Lorsque Dan ne peut ou ne veut faire quelque chose, Spencer le réalise à sa place. Commence la bataille en le puissant Goliath et les deux petits David. Avec la belle Alice et quelques autres protagonistes entre eux.

 

L'amalgame entre la SF et le polar n'en est pas à sa première expérience, voir l'article de Jean Claude Alizet dans L'Année du Crime 1984 de Michel Lebrun.

Mais ce mélange, cette interpénétration de deux genres populaires n'est pas forcément le gage d'une réussite.

Malgré de petites longueurs, le roman de Franck Morrisset, au titre inspiré de l'œuvre de Sir Henri Rider Haggard, tient la route grâce à une habile connexion. Le départ démarre en fanfare, avec un certain humour, mais la suite devient assez soporifique jusqu'au dénouement final. Toutefois le "Duo" Campbell/Goren n'est pas inintéressant, au contraire, et c'est avec plaisir que nous les retrouverons dans de nouvelles aventures.

Franck MORRISSET : Alice qui dormait. Coll. Anticipation Polar SF N°1990. Editions Fleuve Noir. Parution septembre 1996. 224 pages.

ISBN : 2-265-05592-1

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13 mars 2018 2 13 /03 /mars /2018 09:25

Hommage à Daniel Walther, né le 10 mars 1940 et décédé le 3 mars 2018.

Daniel WALTHER : Tigre.

Daniel Walther est bien connu des amateurs de science-fiction. En réalité il fut plus un écrivain de fantastique, de spéculative-fiction, qui écrivait comme s’il voulait exorciser ses propres démons, ses propres fantasmes.

Toute sa production tend à le montrer comme un écrivain torturé. Ses « héros », ses personnages plutôt, car les protagonistes de ses histoires sont plus proches de l’antihéros étymologiquement parlant, ses personnages donc se conduisent en individus traumatisés, perdus dans un univers qui n’est pas le leur, qui ne peut être le leur.

En utilisant parfois une certaine verdeur, une certaine trivialité, une outrance dans l’écriture ou la description scénique, Daniel Walther stigmatise ses personnages, les engluant, les torturant moralement, les culpabilisant.

Tigre n’échappe pas à cette règle. Tigre, c’est le nom du personnage central, qui, tueur et amnésique, ne sort que la nuit afin de perpétrer ses forfaits.

Conduit par une voix intérieure, il ne sait pas pourquoi il tue, mais il s’y sent obligé, et accomplit alors un acte qui selon les circonstances devient un acte de défense ou un acte de rejet.

Rejet de soi et d’une société morcelée en clans, en sectes, avec ses nantis, ses vigiles, ses milices, sa pègre, son gouvernement fantôme, le tout porté à un paroxysme insoutenable.

Sur toute l’œuvre règne le spectre de Lovecraft, lequel a influencé bon nombre d’auteurs talentueux et qui reste un géant et une référence littéraire de la S .F. et du fantastique.

 

(c) Fabienne Rose

(c) Fabienne Rose

Daniel Walther a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire :

1976 : Nouvelle / Short story pour Les Soleils noirs d'Arcadie

1980 : Roman pour L'Épouvante

Daniel WALTHER : Tigre. Collection Anticipation N°1605. Editions Fleuve Noir. Parution janvier 1988. 192 pages.

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11 janvier 2018 4 11 /01 /janvier /2018 12:18

Le premier homme dans la Lune ? Adam ! Il a croqué la pomme par inadvertance…

H. G. WELLS : Les premiers hommes dans la Lune

Le comportement étrange d’un individu attifé de façon disparate attire l’attention de Bedford, jeune homme retiré dans le Kent après avoir subi des revers financiers.

Installé à sa fenêtre, bien décidé à écrire une pièce de théâtre, qui pense-t-il devrait le remettre à flot, Bedford est un homme d’affaires qui a mal géré celles-ci, trop pressé d’engranger de l’argent sans véritablement se donner le temps de réfléchir. Les problèmes boursiers sont plus complexes qu’il le supposait, et après les mois de vaches grasses se sont imposés les mois de vaches maigres. Et il se rend que l’écriture, comme la bourse, ne se maîtrise pas si facilement que cela.

Donc intrigué par le comportement de cet homme, il décide un jour de l’aborder. Le professeur Cavor est un homme d’habitudes, et cette interruption dans ses déambulations quotidiennes, dans ses pensées, le perturbent. Mais peu à peu, entre Bedford et Cavor, s’établit une relation, sinon amicale, du moins réconfortante pour les deux hommes. Et Cavor peut s’exprimer en toute quiétude sur ses aspirations, ses projets, même si Bedford ne comprend pas tout de ses élucubrations. Il est question d’éther, de tubes de force, de potentiel gravitationnel, d’énergie radiante, exemples à l’appui, ce qui est très confortable aussi bien pour Bedford que pour le lecteur.

Bedford est attiré par le projet de Cavor, et il va même l’aider. Dans son antre Cavor travaille, avec l’aide de trois compagnons aux métiers différents mais complémentaires. L’idée est de construire une sorte de capsule constituée de plaques de verre recouvertes de tôles à base d’hélium. L’hélium est un gaz qui a démontré sa capacité puisqu’il a été utilisé pour remplir les ballons et les dirigeables.

Bedford est attiré par l’appât du gain, car Cavor a dans l’idée de se propulser sur la Lune, à la recherche de matériaux rares. Et les préparatifs terminés, c’est le grand voyage organisé dans l’espace, avec à bord les deux hommes, le scientifique et le financier. Le décollage s’effectue en douceur, le voyage n’est pas perturbé, et l’alunissage est réussi. Un bon point pour la Cavorite, la capsule qui a servi a transporté les deux touristes dans l’espace.

L’atmosphère n’est guère différente que sur Terre, mais il faut s’habituer à la gravitation et les deux hommes avancent parmi les cratères par sauts de puce. Il fait froid car le soleil est de l’autre côté de la Lune et lorsqu’il darde ses rayons à l’endroit où les deux hommes se trouvent, c’est la chaleur étouffante qui prédomine. Et alors, de minuscules plantes pointent le bout de leurs folioles puis prennent de l’extension. C’est le moment pour les Sélénites bergers de sortir pâturer des espèces d’animaux qui ressemblent à des veaux sans pattes, un peu comme les veaux marins.

Cavor et Bedford vont se trouver face à des Sélénites qui ont l’aspect de gros insectes, comme des fourmis géantes, et ils connaîtront quelques démêlés, étant entraînés dans les entrailles de la Lune.

 

Véritable roman de science-fiction, Les premiers hommes dans la Lune n’est pas une anticipation, puis que l’auteur place son récit au moment où il l’écrit, ou plutôt au moment où Bedford le rédige lorsqu’il rentre sur Terre.

Mais si la science-fiction est le support de ce roman, deux autres points, au moins, permettent à Herbert-George Wells d’apporter sa vision du monde et de dénoncer certaines pratiques ou énoncer quelques réflexions sur l’avenir.

Ainsi en ce qui concerne la science, Carvor déclare :

Les prêtres et les inquisiteurs du Moyen-âge avaient raison, et les modernes ont tort. Vous risquez de petites expériences et l’on vous offre des miracles. Puis, aussitôt que vous y êtes pris, vous êtes bernés et démolis de la façon la plus inattendue. Vieilles passions et nouvelles armes… Tantôt cela bouleverse votre religion, tantôt cela renverse vos idées sociales, ou vous précipite dans la désolation et la misère !

Un roman tout à fait en prise avec l’actualité, les scientifiques veulent toujours progresser, mais n’est-ce pas au détriment parfois de l’humanité ?

Bedford est parti dans l’intention de se refaire une santé financière. Seulement, il déchante vite dans sa recherche de brevets et de concessions dans les cratères de la Lune. Car il y a de l’or sur la Lune. Mais Carvor idéaliste n’en est pas moins réaliste.

Les gouvernements feront tous leurs efforts pour venir ici. Les nations se battront entre elles pour cette conquête et extermineront ces créatures lunaires. Cela ne fera qu’étendre et multiplier les conflits.

Si Herbert-George Wells anticipe une guerre spatiale, le propos n’est en pas moins d’actualité en ce début de XXe siècle, avec la colonisation de nombreux pays africains, la recherche de matériaux précieux, le découpage des territoires, au détriment des populations qui ne demandaient rien à personne.

La société sélénite n’est pas configurée de la même manière que sur Terre. Elle pourrait se répartir en divers corps de métier, leur organisme n’étant pas formé pour être polyvalent. Or quand l’un des corps de métiers n’est pas sollicité, leurs représentants sont au repos.

Cela ne fait qu’éclairer la façon inconsidérée dont nous acquérons nos habitudes de penser et de sentir. Droguer l’ouvrier dont on n’a pas besoin et le mettre en réserve vaut sûrement beaucoup mieux que de le chasser de son atelier pour qu’il aille mourir de faim dans les rues. Dans chaque communauté sociale complexe, il y a nécessairement des interruptions dans l’emploi de toute énergie spécialisée, et sous ce rapport l’inquiétant problème des chômeurs est absolument aboli par les Sélénites.

Un roman dont le propos est plus actuel que l’on pourrait croire, un roman qui n’a pas vieilli, malgré les soixante-dix ans, ou presque, séparent l’écriture de cette histoire et le grand pas pour l’humanité en juillet 1969.

Les premiers hommes dans la Lune est un classique à lire et à relire, pour le plaisir et pour comparer la société actuelle avec celle des Sélénites et celle de l’Angleterre de la fin du XIXe et début XXe siècles. Et qui démonte que sous le couvert de la science et de la fiction, H.G. Wells s’intéressait aux problèmes sociétaux de son époque.

La recherche frénétique de la conquête de la Lune est pour l’instant calmée, mais comme Bedford on peut se demander :

Pourquoi étions-nous venus dans la Lune ? Cette question se présenta à moi comme un problème embarrassant. Quel est cet esprit qui incite perpétuellement l’homme à quitter le bonheur et la sécurité, à peiner, à courir au devant du danger, à risquer même une mort à peu près certaine ?

 

H. G. WELLS : Les premiers hommes dans la Lune (The First men in the Moon – 1901. Traduction de Henry-D. Davray). Collection Mikros. Editions de l’Aube. Parution 2 novembre 2017. 372 pages. 14,00€.

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10 janvier 2018 3 10 /01 /janvier /2018 09:22

Os long ? Os court ? Au secours…

La grande guerre contre les os. Collection Aventures N°12.

C’est bien joli d’extrapoler et d’imaginer ce que pourrait être l’avenir lointain, mais si de temps en temps on retournait en arrière et regardait comment nos ancêtres se débrouillaient face à l’adversité.

En l’an 11966 avant J.C., c’est précis, quelque part en Europe de l’Ouest, cela l’est déjà un peu moins, trois cycles après le crash, une déflagration violente déchirant le ciel et qui est décrite dans le prologue, le décor est installé.

En compagnie de deux femmes, une jeune et une vieille, mais l’âge importe peu, Ock revient de la pêche avec dans ses filets de quoi nourrir le clan pendant quelques jours. Car pour ce qui est de la viande et des plantes, il ne faut plus trop y compter. La famine guette les divers clans qui évoluent dans la contrée. Flore et faune dépérissent à cause d’une maladie mystérieuse, et la météorologie, un réchauffement climatique, aggrave les problèmes.

Ock est le chef incontesté du clan de la Falaise de l’Ours, de par son charisme et sa musculature qui en impose. Lors du retour au campement, Ock et ses compagnes sont attaqués par des chevaux, plutôt des carcasses de chevaux. Il n’y a même plus la peau sur les os. Juste les os qui tiennent ensembles par on ne sait quel prodige. Mais leurs mâchoires sont encore actives, et Ock a beau se battre comme un forcené, il ne peut empêcher les équidés de mordre les deux femmes.

Les dégâts sont immédiatement visibles car bientôt celles-ci sont réduites à l’état de squelettes, et malgré les coups portés par Ock, les chevaux se reconstituent immédiatement après leur démantibulation, leur dislocation. Ock fuit à travers buissons et fourrés, et lorsqu’il parvient à son campement, il ne retrouve que des restes.

Alors il lui faut fuir à nouveau, encore et encore, rencontrer d’autres clans, celui d’Orick, qu’il déteste, notamment, trouver des alliances pour combattre ces manifestations mortifères.

 

Dans une ambiance un peu vaudou, les êtres humains étant transformés en des sortes de zombis agressifs, ce roman de Thomas Geha est un hommage non déguisé à Rosny aîné et à sa production romanesque composée de récits préhistoriques.

En effet outre un personnage nommé R’ossni, un lieu se nomme Xi’p’uz, ce qui est référence au roman intitulé Les Xipéhuz, roman de 1887, ce qui ne nous rajeunit pas.

Le lecteur ne sera donc pas étonné si les dialogues sont pratiquement absents, les divers protagonistes n’ayant pas de conversation, ne s’exprimant qu’en phrases courtes, hachées. Mais cela n’est en aucun cas gênant, il s’agit même d’une forme de style quasi imposé, les paroles étant superflues. Les descriptions des décors, des actions (et réactions), des sentiments aussi, suffisent et sont assez explicites pour ne pas encombrer le texte de dialogues verbeux et souvent inutiles, sauf à augmenter une pagination superfétatoire artificiellement.

Douzième et dernier volet, pour l’instant, de la collection Aventures des éditions du Carnoplaste, l’éditeur de fascicules, ce roman nous invite à un nouveau voyage mi-fantastique, mi-aventures merveilleuses, chaque histoire étant différente aussi bien dans le contexte que dans le déroulement des intrigues imaginées.

 

La grande guerre contre les os. Collection Aventures N°12. Editions Le Carnoplaste. Parution septembre 2017. 32 pages. 3,00€.

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4 décembre 2017 1 04 /12 /décembre /2017 09:09

La clonerie est humaine...

Gilles BERGAL : Dérive.

Eden, gigantesque île spatiale sur laquelle s'est réfugiée l'humanité, ou ce qu'il en reste, soit une dizaine de millions de personnes, vit des heures troubles.

Un vent de rébellion est en train de souffler qui peut dégénérer en tempête. A l'origine de ces perturbations, une loi inique dont peu à peu ceux qui en subissent les effets, les conséquences, veulent l'abolition.

Il faut dire que la population d'Eden se compose par moitié d'originaux et par moitié de clones. Or selon cette loi, les clones ne peuvent survivre à leurs originaux. S'ils obtiennent un sursis, leur avenir reste malgré tout sombre. Rares sont ceux qui devenus orphelins ont une vie normale. Pourtant, sans leurs clones, que seraient les originaux ? Pour marquer la différence entre originaux et clones, car derniers possèdent des mains noires, ce qui les font repérer immédiatement car seul ce signe diffamant permet de les différencier.

RayD, le clone de Ray Ghurdal, célèbre parolier et écrivain, est obligé de s'enfuir, son original venant d'être assassiné. Sa surie consiste en la fuite. Mais pourtant il ne veut rester passif et prend la tête du mouvement des affranchis, ceux qui refusent cet esclavage moderne. Manuel Rissi, Grand maître et fondateur d'une secte intolérante et fanatique, les Pénitents, n'a qu'un but : poursuivre et exterminer les clones, empêcher leur prolifération.

Gilles Bergal, alias de Gilbert Gallerne, et qui signait ces deux romans proposés aujourd'hui en un seul volume sous le pseudonyme de Milan, nous livre une réflexion sur la société actuelle, plus particulièrement exacerbée en cette période électorale, c'est à dire en 1988 lors de la sortie de ces deux titres.

La science-fiction n'est qu'un prétexte et le thème des clones et de leur rejet d'une société lorsqu'ils ne sont plus utiles à cette société, n'est en fait que la transposition d'un problème récurent et toujours à la pointe de l'actualité : le racisme. D'ailleurs les clones sont porteurs de mains noires, image assez explicite en elle-même.

De même, l'histoire débute comme un roman policier noir conventionnel et n'est pas sans rappeler certains ouvrages dénonçant les agissements de sectes fanatiques comme celles qui composent le Ku-Klux-Klan américain et dont les résurgences sporadiques secouent le Sud des Etats-Unis.

A l'époque où je rédigeais cette chronique, j'écrivais que Milan n'était pour moi que le pseudonyme d'un écrivain dont ce n'était pas la première production. Car si tout y est agencé, tout ce qui apparemment est sans lien, se retrouve complémentaire, tout y est habilement porté à un paroxysme au fil des chapitres, il ne s'agit pas d'un premier roman.

Au fait, pourquoi appelle-t-on ceux qui écrivent à la place des romanciers bien en place, des Nègres ? Bonne question n'est-ce pas ? Et qui complète l'analogie et la parabole de Milan, Gilles Bergal, puisque justement Ghurdal est parolier et romancier mais c'est son clone qui tient la plume.

 

Le Clone triste. Anticipation N°1616. Mars 1988

Le Clone triste. Anticipation N°1616. Mars 1988

Le rire du Klone. Anticipation N°1618. Avril 1988.

Le rire du Klone. Anticipation N°1618. Avril 1988.

Gilles BERGAL : Dérive. Comprend Le Clone triste et Le rire du Klone. Collection Blanche N°2160. Editions Rivière Blanche. Parution décembre 2017. 252 pages. 20,00€.

Réédition de : Le Clone triste. Anticipation N°1616. Mars 1988 et Le rire du Klone. Anticipation N°1618. Avril 1988. Parus sous le pseudonyme de Milan.

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17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 08:06

Hommage en retard à Marcel Priollet, alias Henri de Trémières, Claude Fleurange, René Valbreuse et René-Marcel de Nizerolles, décédé le 10 novembre 1960.

R.M. De NIZEROLLES : L’océan vagabond. Les aventuriers du ciel N°21.

Tandis que Tintin le petit Parisien et ses compagnons se trouvent captifs du monde géant de Jupiter, sans grand espoir de jamais retourner sur leur planète d’origine, sur Terre la vie continue avec quelques aléas pour leurs amis.

Notamment pour Jean de Requirec, fougueux descendant des corsaires malouins et fidèle camarade d’Yvonne, la sœur de Tintin. Cette gentille jeune fille a été enlevée et Jean se lance sur sa trace afin qu’elle puisse participer à l’aventure du Bolide N°2 destiné à partir à la recherche des Aventuriers.

Jean, habillé en boy-scout, a retrouvé la tanière de Ferdinand Lahoulette et de Jack Smith, les kidnappeurs, et il se rend dans leur gîte rue du Moulin Vert. Lahoulette étant parti, il subit les assauts de Jack Smith qui tente de l’étrangler. Mais Jean possède des ressources insoupçonnées. Par exemple de retenir son souffle, feignant d’étouffer, puis lorsque Smith se penche sur sa poitrine, de simuler sa mort en suspendant les battements de son cœur.

Persuadé que Smith le croit mort, Jean quitte la pièce quelques moments plus tard et interrogeant finement la tenancière de l’hôtel il apprend que Lahoulette était revenu en taxi chercher son compère. Si elle est incapable de donner le numéro du véhicule, elle sait toutefois que le taxi a parcouru 14 kilomètres aller-retour, et qu’il s’était arrêté place du Théâtre-Français, son client désirant effectuer une course. Des informations précieuses dont va se servir Jean de Requirec en se rendant chez son ami Gérard Lonvalet, le célèbre explorateur.

Grâce à leurs calculs, Jean situe à peu près le garage, d’où est parti le chauffeur, du côté de la rue Dautancourt. Et c’est sur un coup de chance, comme souvent, et à un chat un peu familier, qu’il repère le bâtiment, miteux. Il converse avec un jeune employé et feint de s’intéresser à un véhicule couvert de boue. En fouillant discrètement il découvre une feuille de papier griffonnée portant ces quelques lignes : Yvonne Blanchard sera embarquée à Boulogne à bord du cargo hollandais Gogh.

C’est peu et c’est beaucoup à la fois. Tandis que Gérard Lonvalet va continuer d’enquêter à Paris, Jean de Requirec et Jacques Lambert, un pilote aérien, s’envolent à bord d’un monoplan. Arrivés à Boulogne, ils se mettent en quête du Gogh qui possède quelques heures d’avance sur eux. Le bâtiment a gagné la haute mer, mais pour quelle destination ?

 

Pendant ce temps, que deviennent Tintin, le petit Parisien, et ses amis, M. Saint-Marc, Timmy-Ropp et Rhinoff ? Ils ont été accueillis avec enthousiasme dans le palais du roi du Douzième Etat, et peuvent à loisir découvrir les nombreuses inventions joviennes.

Ils avaient pu cultiver l’impression d’avoir sous les yeux le spectacle de nos cités futures, lorsque le progrès, sur Terre, aura dit son dernier mot.

Sous la houlette d’un guide jovien, que Tintin surnomme Chrysostome, ce qui veut dire Bouche d’or, ce que tout le monde sait mais que j’ai appris, ils visitent le pays et découvrent le secret de la fameuse Tâche rouge sur Jupiter, voyagent à bord d’une bulle et s’aperçoivent que sur Jupiter, des attentats peuvent aussi être perpétrés.

 

Parmi tous les récits d’expéditions interplanétaires, cette série des Voyages extraordinaires d’un petit Parisien dans la lune et les planètes est peut-être la plus susceptible d’intéresser, voire de passionner les jeunes lecteurs. Du moins c’est que pensait l’éditeur à l’époque et qui déclarait en quatrième de couverture :

Ce merveilleux récit – destiné aux jeunes… mais qui passionnera aussi les grands – constitue une lecture saine et abondante, paraissant en volume illustré.

Et il est vrai qu’on ne s’ennuie pas dans cette suite, parfois farfelue, parfois scientifique, du moins certaines thèses avancées sont plausibles, qui n’a que pour but de divertir.

L’imagination de l’auteur n’était pas centrée que sur un seul genre et Marcel Priollet s’était diversifié dans sa production romanesque, passant aussi bien du roman d’aventures à la science-fiction et au roman policier, mais surtout au roman de mœurs et d’amour, avec des titres tels que : Mère à quinze ans (6 fascicules), Trompée au seuil de la chambre nuptiale (30 fascicules), Pour une heure d’abandon (6 fascicules), tous titres évocateurs qui ne pouvaient qu’attirer l’œil des lecteurs, et lectrices, en mal de sensations émotionnelles.

Au total, plus de 350 titres ont été recensés pour le catalogue de la BNF, ce qui en fait l’un des auteurs les plus prolifiques de la littérature dite de gare mais que l’on nommera tout simplement littérature d’évasion ou littérature populaire.

La série des Aventuriers du ciel est composé dans son édition originale de 1936 comporte 108 fascicules de 16 pages chacun. La deuxième édition ne comporte que 26 fascicules de 32 pages.

 

Première édition Les Aventuriers du ciel n°47. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs), Parution juillet 1936. 16 pages. Illustration de Raymond HOUY.

Première édition Les Aventuriers du ciel n°47. FERENCZI (Joseph Ferenczi et fils éditeurs), Parution juillet 1936. 16 pages. Illustration de Raymond HOUY.

R.M. De NIZEROLLES : L’océan vagabond. Les aventuriers du ciel N°21. Editions Ferenczi. Parution janvier 1951. 32 pages.

Voyages extraordinaires d'un petit Parisien dans la Lune et les planètes - 2ème édition.

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12 novembre 2017 7 12 /11 /novembre /2017 10:16

Il n’y a plus de saisons !

Gabriel JAN : Et le vent se mit à souffler.

Combien de fois avons-nous entendu cette antienne dans notre enfance et encore de nos jours, par nos parents, grands-parents et autres personnes âgées, sachant que nous-mêmes approchons de la porte de sortie.

Mais en 2048, cette affirmation prend toute son acception.

Le 12 novembre, lorsque Virgile quitte en compagnie de son chien Pirate, sa maison le thermomètre affiche déjà 23°. Mais le réel problème, c’est le vent qui souffle souvent en rafale. Comme la veille, il a plu d’abondance, Virgile pense récolter quelques champignons qui amélioreront l’ordinaire et qu’il pourra déguster avec son ami Horace, qui pourrait être son grand-père.

Virgile a trente-deux ans et il vit seul, un célibat qui lui convient très bien, dans l’Ardèche. Horace son plus proche voisin est à deux cents mètres de chez lui, et parfois il se rend à Aubenas, rebaptisé Obnas en langage jeune, pour effectuer quelques courses.

De champignons, il n’en trouve pas, juste un lapereau que Pirate vient de débusquer. Pour une fois sa gamelle sera plus consistante qu’à l’accoutumée. Il traverse à gué un ruisseau, et s’enfonçant sous la cépée, il se sent oppressé. Comme si quelque chose l’empêchait d’avancer. Pirate ressent lui aussi comme des manifestations étranges. La tempête se déchaîne et la forêt ressemble à un rideau mouvant. Soudain Virgile aperçoit ce qui les troublait, lui et son chien. Une jeune femme nue, mouillée, gît sous les frondaisons. Elle est encore vivante mais éprouve beaucoup de mal à respirer.

Virgile la prend dans ses bras et l’emporte de l’autre côté du ruisseau. Il la sèche avec un linge et à ce moment un homme surgit. Il se présente, Vigo, et se prétend le frère de la belle Sybille qui se remet doucement. Elle affirme avoir été surprise pas un Muzul et se rend compte qu’elle vient de laisser échapper une information capitale que ne comprend pas Virgile. Vigo se prétend climatologue mais quelques jours plus tard il avouera que tous deux sont des Eltys, et que les Muzuls, tout comme eux, viennent de planètes situées quelque part dans la galaxie.

Virgile a narré cette aventure à son ami Horace, mais il ne peut s’empêcher de songer à Sybille. Alors il décide revenir sur les lieux où il a découvert la jeune femme et il assiste à un nouveau phénomène. Il est entraîné, enchâssé dans une sorte de bulle qui l’emmène jusqu’à la cabane où vivent Sybille et Vigo. Il est au cœur du Pangéa, en un lieu nommé Reconquête 102.

Les Muzuls, qui comme eux possèdent un aspect humanoïde, sont leurs ennemis. Pire, ces extraterrestres ont décidé d’annexer la Terre. Les Eltys, quant à eux se sont implantés sur Terre également, formant des colonies, mais vivant dans un monde parallèle nommé Terre II.

Et c’est ainsi que Virgile, Horace, puis un journaliste travaillant en indépendant pour un magazine spécialisé dans les Mystères, un habitant d’Obnas, ancien professeur de philosophie surnommé Socrate, et une gamine dont les parents ont été assassinés par les Rats, des déchus de la société, vont se retrouver au cœur d’une histoire qui enregistre la lutte entre Muzuls, dont certains se disent des dissidents proches des Eltys, les Eltys et une compagnie dite BIIS, Brigade d’Intervention Internationale de Sécurité.

 

Mais ce roman est à double lecture. La première, l’histoire d’une anticipation proche, l’affrontement entre les Eltys et les Muzuls, est un peu la parabole du Bien et du Mal, des Anges et des Démons, s’opposant dans une société en déliquescence. Avec toutefois une once d’optimisme, puisque certains Muzuls décident de se mettre en dissidence et de rejoindre les Eltys dans leurs combats.

Mais au second degré, qui d’ailleurs est peut-être le premier, c’est le coup de colère et de désabusement de Gabriel Jan avec son regard porté sur les agissements délétères des hommes politiques en général et sur les financiers, ce qui parfois est la même chose, pour qui tout est bon, même la dégénérescence de la planète. Des procédés et des méthodes qui mènent la Terre à sa perte, mais comme ce sera dans des décennies, ils s’en moquent, ils ne seront plus là pour voir la fin du Monde.

Ou plutôt la fin d’un Monde.

Alors les petites phrases, les réflexions, les coups de gueule, les constats, les vérités ne manquent pas d’être assénées, venant soit de la part de l’auteur, indirectement car il ne se met pas en scène, soit de la part des protagonistes « sains » évoluant dans ce roman et traduisant la vision pessimiste d’un écologiste, avoué ou non, s’effrayant d’un soi-disant progrès.

 

Ce secteur était probablement le triste résultat d’une pollution, une autre forme de cette pollution qui sévissait dans le monde… Ce ne pouvait être que cela : une conséquence de l’utilisation sans conscience des engrais, des pesticides et autres poisons.

- La fin du monde est inéluctable. Ce qui me hérisse, cependant, c’est que les dirigeants de tous les pays font semblant de ne rien voir et qu’ils continuent bêtement de parler de progrès.

- Oui, je suis très critique en ce qui concerne les opinions de nos dirigeants, parce que ceux-ci s’entêtent à parler de choses futiles, voire ridicules, quand le sort du monde est en jeu ! Que font les gouvernements contre la pollution galopante, contre la fonte des calottes polaires, contre la désertification, contre la famine, contre l’extinction d’espèces entières d’animaux, contre le pillage des mers et des océans, contre le réchauffement planétaire ?...Rien, rien du tout ! Parce qu’ils ne pensent qu’à leurs fauteuils, à leurs sous, à leurs places. Ils se complaisent dans leurs paradis artificiels qu’ils replâtrent avec de beaux discours qui puent la lâcheté et l’hypocrisie. La politique de l’autruche n’a jamais apporté de solutions. Jouer du violon à cordes boursières non plus !

Chose incroyable on parlait une fois de plus des retraites dont les montants allaient encore baisser. On assistait au discours d’un « spécialiste politique », un discours fait d’une suite ininterrompue de platitudes gonflées occasionnellement de redondances et de formules superfétatoires. Une grosse pilule à faire avaler.

Gabriel Jan énonce des vérités premières, qui souvent dérangent. Pourtant il suit les traces de René Barjavel. Quand aura-t-il enfin la même reconnaissance littéraire. Ce n’est pas un visionnaire, mais quelqu’un qui observe et en tire des conclusions pour le moins pessimistes. Mais comme souvent la porte est entrouverte à un monde meilleur, à venir.

Gabriel Jan nous fait entendre la voix et nous montre la voie de la raison et de la sagesse.

Pour acquérir ce roman, le bon réflexe est de cliquer sur le lien suivant :

Gabriel JAN : Et le vent se mit à souffler. Illustration de Mike Hoffman. Collection Blanche N°2122. Editions Rivière Blanche. Parution octobre 2014. 244 pages. 17,00€.

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  • : Lectures de l'Oncle Paul
  • : Bienvenue dans la petite revue de la littérature populaire d'avant-hier et d'hier. Chroniques de livres, portraits et entretiens, descriptions de personnages et de collections, de quoi ravir tout amateur curieux de cette forme littéraire parfois délaissée, à tort. Ce tableau a été réalisé par mon ami Roland Sadaune, artiste peintre, romancier, nouvelliste et cinéphile averti. Un grand merci à lui !
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